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PR POS Numéro 103 - Mars 2018

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Edité par l’association Propos, association de Loi 1901 domiciliée au Local 208 B, 47 Avenue de la Forêt-Noire, 67 000 Strasbourg proposscpo.fr - contact@proposscpo.fr Présidente - Directrice de la publication : Eva Moysan Secrétaire de rédaction : Laure Solé Trésorière : Nolwenn Giry-Fouquet Mise en Page : Dorian Le Sénéchal Gestion Web : Daoud Jost-Serhir Communication : Victoria Volat & Émile Formery Relations : Florian Martinez & Lise Fortmann Event : Charles Guimier Caricatures : Léo Hoerter Imprimé par IL LMS REPROGRAPHIE, 20 Avenue de Paris - Immeuble RHONE, 94811 Villejuif Paru en Mars 2018 Dépôt Légal, Mars 2018 ISSN : 2557-793X © Association Propos 2018. Tous droits réservés.

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Kriterium nostrum Eva Moysan

ÉDITO

En Terminale, c’est en visionnant des vidéos du « Crit » que je me suis dit qu’il serait vraiment bien que je bosse un peu plus sérieusement ce concours pour ne pas rater ça. En arrivant à Strasbourg en 1A, j’ai été bercée par les récits du Krit des 2A. Mon parrain, comme tous ses amis, en parlaient avec des étoiles dans les yeux. Ils n’avaient qu’une hâte, c’était de partir à Lyon pour un weekend de folie. Et moi donc ! Tant de louanges, c’est peu croyable. Certains diront que c’était survendu. Mais cet événement est quand même un peu dément : 2500 participants environ, une cinquantaine de matchs répartis sur 3 jours de compétition. Au-delà des chiffres, c’est un weekend unique en son genre, au sein d’une délégation arborant les mêmes couleurs, soutenant avec ferveur les mêmes équipes en entonnant les mêmes chants et se battant avec la même énergie pour gagner des matchs. C’est une ambiance folle et des nuits courtes vite oubliées. Parce qu’évidemment le changement d’heure a la très bonne idée de tomber sur le weekend du Krit, nous permettant de ne dormir que très peu (deux heures l’année dernière) la nuit de samedi à dimanche.

laisser place au souhait que tous les sciences pistes gardent une bonne image de Strasbourg et le souvenir d’un Krit bien organisé. On profite tour à tour de la dévotion des organisateurs de chaque ville, à nous de donner du nôtre pour faire profiter un maximum nos « camarades ». Enfin, si on peut les laisser profiter de la ville, les terrains doivent rester les nôtres. On n’est pas là pour se faire piétiner par des Français de l’intérieur, qu’on se le dise. Alors soyons fiers de notre Alsace et battons nous pour nos couleurs, « Allez Strohteam allez ! »

Enfin cette année c’est différent. Un Krit à domicile, ça change tout. Pour le meilleur comme pour le pire ? Bien sûr il faut attendre de voir pour en juger. Néanmoins, il convient de souligner quelques points. Ainsi, s’il est vrai que les équipes ont plus de chances d’être complètes et les sportifs strasbourgeois plus reposés, on peut regretter de ne pas être ensemble pendant 80 heures sans interruption. Cela sape automatiquement un peu « l’esprit de délég ». L’initiative du BDS d’organiser un système de bus pour que l’on se déplace ensemble d’un endroit à l’autre entend, pour partie, pallier ce problème. Le système du bénévolat empêchera sûrement des rassemblements massifs de supporters strasbourgeois. Cependant, le bénévolat est nécessaire, et l’objet n’est pas ici de critiquer son fonctionnement, qui semble judicieux et efficace. Sans doute l’idée d’une marée humaine bleue et blanche est à oublier, pour

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SOMMAIRE

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f /ProposScPo l @propos_scpo mag.proposscpo.fr

A LA UNE KRIT ! p. 6 INTERNATIONAL Taïwan - Chine : Le perpétuel statu quo p. 28 Humanitaire : ce que cache le Hashtag p. 32 VIE DE L’IEP Retour sur l’Artefact p. 34 Florilège spécial Semaine européenne p. 36 Dans les coulisses de la Semaine européenne 2018 p. 38 Retour sur le prix Mirabeau p. 40 DIVERTISSEMENT Ivre, il oublie de prendre son pack Krit p. 42 Brèves p. 43 Weill à tes propos p. 44

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FOOT RUGBY HANDBALL VOLLEY BASKET BADMINTON TENNIS ATHLÉTISME POMPOMS DANSE SBB MARS 2018

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FOOTF Bonsoir les amis, les 23, 24 et 25 mars (inchallah) prochains, l'équipe féminine préférée de vos supporters masculins alignera le meilleur effectif de sa courte mais intense histoire. Dans les cages, un monstre de souplesse et d'abdos incarné dans la personne de Cloé Miglioli rendue impassable par Théotime « Papa » Gélineau, surnommé ainsi à cause de son âge avancé. Devant elle, le « Mexican wall » formé par nos 2 américaines so talented Sofia Von Fedak et Julia Metzger, renverra les adversaires au bord des frontières alsaciennes. Elles seront aidées par nos fraîches recrues Alice Hansmaennel et Mathilde Sauzeau, guidées par l'expérience de Dorothée Lafitte. Après le LOSC et Vendenheim, c'est la Kaiserin que notre milieu infaillible Marion Gavat a choisi pour entourlouper les joueuses qui oseront se mettre sur sa route. Elle sera épaulée par des épaules aussi solides et musclées que les pecs de Florent Bergmann, celles d'Alice « Le Poteau » Brach. Estelle Rouillon, notre 6A loin

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d’être rouillée vous émerveillera avec sa technique. Du côté des côtés, les coachs ont à leur disposition un panel de joueuses aux talents aussi divers que complémentaires. Daphné Ricard et son explosivité, Perrine « Couscous » Boulehhhhh, Claire Guillaumin qui, après un régime à base de paninis et de jus de bagarre et avoir poncé le banc en compagnie de Romane Abeaudouinby reviennent en bombe, et toi Emilie Garcia. Enfin en pointe (avec l'accent marseillais) la furtive Léna Vidberg, si Baptiste Lauro Lillo ne décide pas au dernier moment de bouleverser la compo. La Kaiserin recevra donc la France dans son jardin en étant meilleure que jamais, avec 3/3 victoires dans le championnat U. Vous pourrez donc venir supporter la bande à Bouleh à la Menora le vendredi à 10h30 contre Bordeaux, à 15h contre Rennes puis le samedi à 10h30 contre Toulouse, sans vous commander. N'oubliez pas, le football est un sport simple où à la fin, c'est la Kaiserin qui gagne.

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FOOTM La Strohteam foot ne doit plus gâcher ! 2 années de suite que l’Alsace pleure les éliminations prématurées en barrages. L’équipe phare de la Strohteam revient pour tenter de faire ce qu’elle n’a jamais réussi : toucher le graal, qui plus est sur ses terres. Le remaniement d’intersaison a permis l’apparition de nouveaux visages ou le retour de joueurs expérimentés partis faire leur marque dans des championnats étrangers, si bien que l’équipe n’a jamais eu autant de chances de faire quelque chose durant le Krit. Certains espoirs ont éclot comme le jeune Tellez ou le rugueux Buhler, les cadres à l’image de Lauro Lillo, Rocca ou encore Brivot ont confirmé le rôle qui leur étaient attribués, l’équipe est prête à semer le désordre. Le talent qui prédomine dans l’équipe constitue une opportunité que les joueurs doivent exploités. Une des clés du succès sera la confiance en soi. Toute l’année, les soldats de la Strohteam se sont entraînés corps et âme face à la pluie, la neige, le vent et les footings. Parmi ses qualités les plus fortes, l’équipe peut compter sur une défense de fer qui allie

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jeunesse, force et malice à l’italienne avec ce cher Riceputi, sans oublier nos ailes de feux Diss-Masselin. Devant, la vitesse de feu accordée à une technique sucré/salé entraîneront des fractures du rein et des entorses du respect avec celle qu’on ne présente plus, la BBKK : Bergman-Breuil-Klein-Koch. Les créateurs expérimentés seront un atout non négligeable dans le déséquilibre du bloc adversaire. Enfin l’apport des Riegel, Fouquet, Noyer, Schaeffer ou encore de l’incontournable Lostetter constituera une véritable plus-value pour l’équipe. On comptera également sur le retour de nos gardiens JolyGagnepain et des autres blessés. Pour y croire, il faudra se défaire d’équipes redoutables : Bordeaux, Toulouse et Lyon. Un esprit de revanche et de conquête anime déjà l’ensemble des joueurs. L’élimination aux tirs aux buts de l’an dernier face à Lyon doit provoquer une rage intérieure chez les boys. Virilité fertilité force Lequy Théo, Bentz Alexandre, Demillier Antonin

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RUGBY M La Strohteam Rugby Masculine se présente cette année pour le Krit du 23, 24 et 25 mars dans des conditions particulières. Au sein du championnat universitaire strasbourgeois, la Strohteam composite (renforcée par l’EM et l’université) domine. Au Krit, et pour votre plus grand plaisir, la triple alliance avec l’IEP de Rennes et celui de Saint-Germain sera reformée. L’équipe sera donc influencée par des sportifs de toute la France, et devra prouver énormément. Enormément en effet car le tirage des poules un jour de pleine lune nous a mis devant un défi rugueux mais passionnant : Paris, Toulouse et Grenoble. Si Paris et Toulouse présentent encore cette année des équipes très solides, le collectif grenoblois est cette année en difficulté ; un beau coup à jouer ! Voici la présentation des joueurs strasbourgeois : Charles, aka La Cheflé : venu tout droit de l’athlétisme, débutant le Rugby cette année, il est déjà expert dans les cassages de chevilles. Puissant sur les appuis, espiègle, ça sera pour sûr un

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des ailiers à suivre lors de cette nouvelle édition du Krit. Aymeric, alias Le shetland : n’est plus à présenter. De retour de Rome où il a passé un an à apprendre le rugby aux italiens, Botté sera le pilier et numéro 9 de cette équipe. Pièce maitresse de jeu, ça sera à lui de mener à la baguette le collectif ! Noé, appelé le LOU(P) : issu du centre de formation du Lou Rugby (Lyon pour les incultes), le jeune Di Franco sait se mettre au soutien du collectif dans les rucks, mêlées, touches, pour gagner des ballons et casser des têtes. Cherchez ses cheveux bouclés sur le terrain, il ne vous décevra pas !

Borto, renommé comme « Soit on choppe soit on se bat » : élevé au génépi et au reblochon, ce natif d’Annecy a commencé le rugby à 12 ans. Il essayera de gérer au mieux la combinaison BDS-Rugby-Volley, histoire de distribuer quelques beaux plaquages et appuis. Marchal dit Le Toulousain : Ça nous brise vraiment le cœur (et ceux des toulousains aussi) de savoir que Nico le Prout ne sera pas sur le terrain cette année. Après une sale chute en 2roues, ce joueur puissant, dévastateur au contact, redoutable dès que les esprits s’échauffent, manquera pour sûr. Ce n’est que partie remise.

Olivier, dit le Rochelais : après vous avoir répété qu’il est né à La Rochelle, que son arrière grand père est né à La Rochelle, que le rugby est né à La Rochelle, il se mettra peut-être à jouer. S’il n’est pas entrain de faire la cour aux bordelaises. Bref, un sacré phénomène comme on aime.

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RUGBY F 2018 sera l’année des Stringboxs, après des années de disette au KRIT (1 victoire en 3 ans) les Stringboxs arrivent remontées comme jamais cette année. Malgré des résultats pas à la hauteur des performances réalisées, les Stringboxs croient, enfin Aymeric croit, en leur chance de qualification pour les demi-finales, cela grâce à une poule plutôt abordable composée de Rennes, Lille et Bordeaux, seul véritable cador de la poule. Pour cela elles s’appuieront sur un pack à la fois puissant et mobile, composé de Estelle Kiefer, véritable femme en forme des Stringboxs cette saison et dont les chevauchés folles se finissent souvent dans l’enbut adverse. Eléonore Padovani, la matriarche de l’équipe, joueuse la plus ancienne de l’effectif, apportera toute son expérience à un groupe encore très jeune, Mélanie

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Berbach, la petite nouvelle de ce paquet d’avant, mais véritable roc offensif, dont on dit qu’il est impossible de la faire tomber au sol et enfin Julie Portais, la touche exotique de l’équipe, sa capacité à faire vivre le ballon après contact sera un véritable atout pour les Stringboxs au KRIT En plus d’un pack conquérant les Stringboxs pourront s’appuyer sur une ligne de 3/4 aux accents toulousains, dont le jeu est basé sur la vitesse et l’évitement. Elles seront menées par leur demi de mêlée et capitaine Alicia Lamothe dont le jeu au pied et la qualité de passe permettent à l’équipe de s’adapter aux différentes situations. Elle aura pour rôle d’encadrer la benjamine de l’équipe, Solène Bellora dont la capacité à bien lire les situations sera un facteur clé de succès pour les Stringboxs. Elle aura en outre la lourde tâche de se montrer à la hauteur de sa lignée, composée de grands rugbymen, à commencer par sa marraine adoptive Eva, ailière émérite des Stringboxs aux placages dévastateurs, qui aura à cœur de vivre pleinement son KRIT,

après avoir dû renoncer à la fin de son dernier KRIT suite à un choc à la tête. Elle pourra compter sur les décalages créés par sa paire de centre composé de Lucie Ley, véritable révélation de la saison, qui après une année en tant que remplaçante a véritablement explosé au dernier tournoi en signant un nouvel essai et créant constamment le danger lorsqu’elle défiait la défense. L’autre membre de ce duo maléfique, n’est autre que Anna Agopyan, véritable petite boule d’énergie aux crochets tout aussi dévastateurs que ceux de sa compagne au centre, Anna est le couteau suisse de cette équipe en étant capable de dépanner à tous les postes des lignes arrières. Enfin last but not least, la deuxième mamie de cette équipe Jaëlle Pen Feuillette, arrivée après le KRIT 2013, elle n’a pas cessé de bouger de poste passant de 10 à troisième ligne, avant de se fixer au poste de centre après une année en Espagne, où la pratique de l’ultimate lui aura permis de développer des qualités de vitesse, lui permettant de briser les défenses adverses.

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HANDBALL F Si vous n’avez pas encore entendu parler de la Strohteam hand féminine, c’est que vous vivez encore en l’an 2000 avant Josy Krit. Après avoir été rapidement repérée par Les Experts, la Strohteam hand va se confronter au Krit aux implacables équipes de StGermain, Lyon et les tenantes du titre grenobloises. La compétition sera rude, mais nous pouvons compter sur nos nombreuses et talentueuses joueuses. Nos adversaires ne résisteront certainement pas à Alexanne Bardet qui, nous vous rassurons, a un jeu beaucoup plus développé que son humour ou à Aurore Madeleine notre pivot préférée (on en a que 1). Vous cherchiez un boulet ? Adressez-vous à Julie Gregory (on parle de tes frappes Julie, ne t’inquiète pas). De même, la Strohteam hand a cette année fait appel à Ambre Pain qui n’hésite pas à troquer ses pompons pour une balle de hand, tout comme Léna Vidberg qui retirera ses crampons pour attraper un ballon rond. Si vous n’arrivez plus à suivre le score, adressez-vous

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à Loryne Souffron qui tire plus vite que son ombre ou Alice Brach, quand elle ne touche pas le poteau ou vise les pigeons. La Strohteam, tu l’aimes et tu y restes : c’est exactement le leitmotiv de Diane Thomas, dévouée à la Strohteam depuis 5 ans et qui interrompra sa carrière à Paris pour revenir en terres strasbourgeoises pendant le Krit, préférant offrir sa vie au hand. La motivation pourrait aussi décrire cette équipe, à l’image de Domique Tamer, notre joueuse la plus assidue ou Camille Béasse, toujours présente aux entraînements 30 min avant la fin. Après la retraite de Thierry Omeyer, la Strohteam a également recruté le mur Léa Kauffmann. Notre équipe est ouverte à tous les horizons, c’est pour cela que Marianne Lamérand jouera encore mieux qu’elle ne joute ou que la bordelaise Alix Lalague défendra bel et bien le bleu et blanc. Malgré seulement 1 année de hand, Romane Girard, Ambre Kirschner et Clara Guittet sauront vous impressionner par leur progression aussi rapide qu’Axelle Heyer, alias l’Axelleration.

La Strohteam hand pourra également compter sur le soutien sans faille de notre fan number 1 Romane Seas puisque chaque équipe se doit d’avoir son assistante bouteille officielle. A ses côtés, Thibaud de Bondy saura trouver les mots dans le but de mener l’équipe vers la victoire. Enfin, Sandy Hughes ne pourra malheureusement pas sécuriser nos couleurs, mais cela lui laissera le temps de découvrir si elle est gauchère ou droitière jusqu’à l’année prochaine ! Mesdames et messieurs, il est venu le temps de soutenir la ferveur bleue et blanche de votre Strohteam préférée !

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HANDBALL M Un an après avoir vaillamment affronté l’ogre Parisien, les Strasbourgeois remettent le couvert à la maison. Le vent alsacien aura pour tâche de leur donner courage, force et fertilité pour un Krit qui se doit d’être une réussite. Avec un effectif renouvelé et fougueux, la Strohteam handball se prépare à une bataille qui les engagera dès vendredi 9h face aux Parisiens, 13h face aux Lyonnais et Samedi 10h contre les petits Saint-Germanois pour les phases de poule. Gardien de but : Thibault de Bondy : mémoire vive de la Strohteam, il donnera son âme avant de tirer sa révérence. Ailier droit : Théo Richard : Le meilleur orateur de la semaine européenne saura faire bégayer les défenses adverses.

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Ailier droit : Samuel Boggio : En gros c’est Didier Dinart mais en blanc et roux. Ailier Droit : Balthazar Gisbert : Discret mais toujours présent, il est toujours mobilisable pour défendre la Strohteam Ailier Droit : Victor Haug-Gentes : Il va nous falloir de l’aide pour qu’il coure sur le terrain et non derrière les aixoises. Arrière : Arthur Laplane : Il est d’usage de titulariser un Marseillais contre Paris. Si on peut dire que « Paris c’est de l’eau », laissez-lui rajouter le pastis. Arrière : Théo Giubilei : Son flegme naturel saura endormir les défenses adverses, mais son bras en fera rêver plus d’une. Arrière : Pierre Trichet : « Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines » Ailier : Sylvain Chevrel : Aussi à l’aise à l’aile qu’en demi, Sylvain est le rookie de cette Strohteam !

Pivot : Timothée Hug : Petit musclé, il est célibataire et cherche l’élue de son cœur. Si vous faites moins d’un mètre 60, êtes blonde, il est fait pour vous. Snapchat : timmyhug ; (Attention, cet homme est à l’IPAG). Pivot : Adem Badri : Adem, c’est un peu la sauce algérienne sur un kébab. Il réveille les yeux et fait grandir les pupilles des petits et des grands. Demi : Léo Lebunetel : Ne lui parlez pas de l'Empire Austro-Hongrois ou il lachera une larme Demi : Enzo Mavilla : Il est de retour, ILEST-DE-RE-TOUR ! Ailier : Vincent Abraham : Le tireur d’élite de l’équipe. Aussi à l’aise sur un terrain qu’en boite. Coach : Samy Vincent : Gros faible qui ne sait pas garder un genou en bonne santé. Comptez sur lui pour demander de la thune pour la caisse noire mais pour le reste c’est un bon enculé.

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VOLLEY M Phénoménale. Dantesque. Exaltante. Tant de termes ne reflètant pas suffisamment la soif de victoires de la Strohteam Volley Masculine au Kritérium 2018. Un vieux proverbe des ultras serbes du FK Partizan Belgrade nous dit la sentence suivante : неприкосновени напољу, непобедиви код куће (ndlr parce que vous ne savez pas pratiquer le serbe miskine : indomptables à l’extérieur, invincibles à domicile !). Il y aura un peu de Yougoslavie dans chacun de nos joueurs cette année, évènement à la maison oblige. Après les victoires de 2000, 2001, 2003, et 2010 et 2014 (entre autres), la Strohteam la plus titrée de l’IEP se doit de continuer la tradition, pour l’honneur, pour le plaisir, pour les anciens. Renforcée par un gros retour de mobilité (Vicus Kapitanus) et de 6A (Le pointueur), confortée par des deuxièmes années très efficaces (Pierros Los trichos, le comeback de Benpom la Vrecheu, Borto…), et propulsée par

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des jeunes recrues (Paulo BOB, Gyom, Sebiche) qui ont soif de progresser et de briller sur les parquets, cette équipe se présente cette année comme la Martin Fourcade des Strohteams. Préparée par un championnat qu’elle domine, l’équipe se sent d’attaque à lâcher des grosses bastos, des beaux contres, des services précis. Grande favorite au titre, c’est confiant et impatient que le groupe vous donne rendez-vous à la Menora les 23, 24 et 25 mars.

vos tambours. Cette victoire ne sera que celle de Strasbourg tout entier. Qu’un seul amour, et pour toujours, Strohteam Volley M Strasbourg.

Tombée dans une poule intéressante (Paris, Lille et Aix), cette édition ne sera marquée que de la juste vengeance de la Strohteam face à Lille, qui avait remporté la demi-finale face à Strasbourg l’année dernière à Lyon. Les matchs contre Paris et Aix s’annoncent aussi bouillants, nos supporters nous assurant une ambiance digne des plus grands stades. L’obtention du titre est la seule option envisagée et envisageable, et vos volleyeurs auront à cœur de mener cette mission à bien. A vous de les aider, en chantant, en criant, en tapant sur

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VOLLEY F A l’approche du Krit, les volleyeuses sont plus déterminées que jamais à mettre une bonne fessée aux parisiennes comme aux bordelaises. Bel effectif cette année pour cette strohteam aux joueuses surentraînées: débutantes comme joueuses de longue date, les demoiselles sont tranquillement en train de vaincre le championnat universitaire pour se diriger, plus détendues encore, vers le Krit en faisant un petit crochet par le Tigre. Les joueuses sont nombreuses et tout à fait complémentaires; En 5A il y’a Eva, ancienne passeuse, désormais attaquante brutale au poste de centrale, mais douce comme un ourson dès le pied en-dehors du terrain. En 4A c’est

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Marion, aux réceptions béton, en soirée comme sur le terrain elle fait preuve de cette formidable capacité que celle d’apparaître toujours au bon moment. La passeuse c’est une 2A, Axelle: têtue comme une mule mais plus tenace et téméraire qu’un jeune lion, le jeu est rythmé par sa volonté communicative. Il y’a aussi Laure, capitaine déterminé des championnes, leader un peu loufoque, c’est une attaquante agressive. La nouvelle génération de la strohteam n’a rien à envier à ces dernières: Cassandre: oppo passeuse, attaquante, bidouilleuse… ses multiples casquettes ne font que refléter sa motivation monstrueuse. Camille Fy, quant à elle, se démarque par sa détermination et son enthousiasme, mobile sur le terrain, elle ne laisse pas la balle tomber. Isaline est drôle, mais ne rigole plus lorsqu’il s’agit de repousser ses limites physiques pour récupérer une passe en mauvaise posture, attaquante en 4 elle semble prête à retourner le Krit. Esther est calme, et c’est avec ce calme olympien qu’elle couvre sans

difficultés toutes les balles difficiles en fond de terrain, pour se remettre tranquillement en place, sans perdre un dixième de sa zenitude. Camille Fournier semble mieux que personne connaître les emplacements du terrain où les adversaires ne sont pas. Trouant la défense adverse comme un gruyère cette attaquante centrale rend toute sa dimension stratégique au noble sport qu’est le volleyball. Elsa est attaquante ailière, réceptionnant les balles les plus violentes avec cette air d’extrême concentration qui la caractérise, son mental est au moins capable de supporter mille lillois exhibitionnistes sur le terrain sans ciller. Le Krit est strasbourgeois, les joueuses se sont entraînées inlassablement pour brandir le bleu et le blanc plus fièrement que jamais.

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BASKET F ELLES SONT DE RETOUR Après le dunk de titan d’Emilie Garcia dès le premier match universitaire, et le contre magistral d’Amélie Zwickert, la Strohteam Basket féminine donne le ton : nos joueuses n’iront pas au Krit pour caresser des poules. Bien au contraire, toute la motivation est là pour chercher un deuxième titre consécutif, et les espoirs sont là. Avec une équipe composée principalement d’habituées de la maison, la combativité se fait sentir. Avec la base solide de l’année passée, la fraicheur de nouvelles recrues, le come back des 4A et leur seum incommensurable d’avoir loupé la 1ère place l’année dernière, l’équipe est ON FIRE. Prétentieuses ? Point du tout, mais décidées et engagées, bien entendu. Les 2 victoires sur 3 en championnat universitaire prouvent que le potentiel est bien là. La victoire est à leur portée. Ne reste plus qu’à rester concentré sur l’objectif final. Leur objectif ? Prendre du plaisir mais surtout vous donner du plaisir. Fort de leur statut de tête de série, nos

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basketteuses tombent lors des matchs de poule sur les équipes de Rennes, Lyon, et Aix. Trois équipes motivées mais à leur portée. Le premier objectif est donc d’assurer au maximum ces 3 premiers matchs pour confirmer une place en demi-finale dès le samedi après-midi. Si l’on évite Paris et Grenoble dès le premier tour, ne vendons pas la peau de la poule avant de l’avoir tuée. Les Grenobloises seront sans pitié face à leur défaite en demi d’un seul point l’année passée, et les Parisiennes toujours plus revanchardes pour récupérer leur titre. Mais notre Strohteam est prête à relever le défi et elle le sait : à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.

toujours l’éternelle Josy (5A), le come back de l’incontournable Alice Schott (la presduKrit, fais-nous gagner) (4A), l’arrivée d’Audrez Derooo et de Margaux André (2A). Claire Lambry a ainsi toutes les armes pour mener ces filles à la victoire. Et après tout, quoi de plus beau que décrocher un doublé sur ses terres

Une équipe renforcée ainsi avec à la mène le retour de la percutante Célia Sommer (4A) la décisive Perrine Fuchs (6A), et nous attendons impatiemment le retour d’Ana Calves bientôt sur pied (1A). A l’aile nous retrouvons notre mimi Garcia (5A), la Zwicky qui twerck (4A), La GestaFLo (2A), Diane TardyFlette (2A), Perrine Dugrand (5A) et Emma Prampy (1A). A l’intérieur

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BASKET M Avec 5 victoires en 5 matchs, la Strohteam basket masculine compte bien prendre exemple sur les filles et faire l’exploit de remporter le Krit à la maison. Si le tirage en poule ne leur fut pas favorable, avec Paris (2e l’année dernière) et Bordeaux (3e, vainqueur de la petite finale contre Strasbourg), la Strohteam est déterminée à rester invaincue sur ses terres. Elle sait rester solide face à l’adversité, notamment grâce à son scoreur aux goûts vestimentaires douteux et fantaisistes, Hector et sa fameuse doudoune violette toute droit sortie des 80s. A la mène, les géniaux chefs d’orchestre Bastien et François-Damien (aka FD pour les intimes) sauront servir des caviars à leurs intérieurs, Pierrick, Paul et Eliot. En effet, les Dirk Nowitzki et Pat Ewing locaux, assistés de leur coéquipier aixois imbibé de pastis sauront jouer des coudes dans la raquette pour défendre nos couleurs. N’oublions pas cette fameuse citation : « l’attaque fait lever les foules, tandis que la défense fait gagner les titres ». A ce titre, la sueur bleue et blanche coulera des fronts de nos chiens de garde Théo

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et Benjamin, nos deux rookies vifs et robustes. En sortie de banc nos trois energizers Michaël, Aurélien et JeanGab donneront corps et âme pour faire la différence face aux embuches. Cette fine équipe sera conduite par Daoud, capitaine en carton à l’adresse aux lancers-francs variable en fonction de l’adversaire (cc l’EM).

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BADMINTON Après sa finale au Krit’ 2016 en terres toulousaines, la génération dorée revient à la charge pour décrocher le trophée à la maison. Emmenée par son légendaire capitaine, ses vétérans et ses deux nouvelles recrues de 1A, rien ne peut stopper le succès de la Strohteam. Finale prévue le dimanche 25 mars à 10h Jérémie Castel (4A) Argann Ottinger (4A) Corentin Lepage (5A) Hugo Renvoisé (6A) Cassandre Bordet (1A) Océane Maurin (1A) Lucile Engloo (4A) Laura Gentilhomme (6A)

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TENNIS Alors que Roger Federer continue de s’enflammer du haut de ses 36 ans, la Strohteam tennis s’apprête à mettre le feu au KRIT. Son savant mélange de l’expérience de Rodgeur et de la fraîcheur de Lucas Pouille permet à la team de rêver d’une perf’ à domicile dans une ambiance de coupe Davis. Elle pourra compter sur un quatuor de 4A, certes vieux mais toujours en pleine forme. C’est le cas de Louise C. et Matthieu L. qui ont porté la team depuis le mois de septembre en bravant les éléments pour aller s’entraîner dans le quartier sexy de l’Elsau. Leur intelligence de jeu et leur expérience au haut niveau seront complétées par la puissance et la force d’un François V. venu d’Outre-Atlantique pour effrayer l’adversaire grâce à son service à la John Isner. Si son cordage tient le choc, rien ne saurait lui résister. Forte de son

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important bagage tennistique, la recrue providentielle Margaux L. a quant à elle autant envie de faire gagner son équipe que de bouffer ses adversaires tous crus. Lucas D. (1A), qui apporte sa fraîcheur à l’équipe, a déjà compris qu’un KRIT à domicile, ça se gagne. Victor H. (1A), jongleur pro entre les sports, apportera sa pierre à l’édifice grâce à sa polyvalence. Félix B. (1A), défenseur pour la Strohteam foot, pourrait également faire office de joker de luxe. Dans sa quête du graal, la team tennis commencera par manger du lyon, pour ensuite croquer du lillois. Le samedi, elle défiera Paris. Mais Michael Chang, quelques siècles après David contre Goliath, a montré selon ses propres mots « que les petits peuvent battre les grands ». Rien n’est impossible à la Strohteam, et encore moins sur ses terres.

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ATHLÉTISME Oubliez sa grande performance à Lyon. L’heure de la renaissance a sonné. Composée des meilleurs éléments qu’elle aurait pu trouver, cette fois c’est pour son nombre de titres et non de forfaits qu’elle va marquer les esprits. Pour le 400m, deux stratégies: Lucine Bourque fera exploser le chrono pendant que ses adversaires tenteront de ne pas poser de galettes au premier virage. Pour Sarah Lerch, ce sera ambiance caliente, elle enchaine les tours de piste aussi vite qu’elle fait rouler les r. Victor Haug gentes, Le spécialiste des petits chemins boueux et des forêts s’alignera sur le cross et Charles guimier sera à suivre sur le 400m pour encore plus de plaisir. Hugo Rapp, l’habitué des podiums fera briller nos couleurs sur le 1 500m et le cross. Margaux Schiks et Lucie Tissot, sorties tout droit de la Strohcru 2018 ,se chargeront de mettre la misère à leurs adversaires sur le 1500 mètres.

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Sophie Hertfelder, So fast comme on la surnomme dans le milieu, sera présente sur le saut en longueur. Perrine Simon sera alignée sur la longueur, le relais et le 100m. Ce sera l’occasion de rencontrer l’alter-ego de Kévin Mayer : polyvalente, forte et belle-go. Alix richier se détournera le temps d’un 100m de quelques doux beuvrages, et meme s’il ne s’agit que de se déculpabiliser un instant dans ce week end de débauche, elle n’en est pas moins déterminée à humilier de la parisienne. Léo hoerter quant à lui nous fera rêver sur le 1500m et le cross, comme il aime le dire « just do krit ». And last but not least,Hugo Kleinpeter et Benjamin Effa, nos couteaux suisse de l’équipe dont laseule limite est le nombre maximum d’épreuves autorisées. Pour une lecon d’athélistme, ca se passera sur le 100m, 400m, relais et la longueur.

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POMPOMS Première dans le coeur de la délégation strasbourgeoise, cette année la chancelière de la Strohteam va twerker sur la concurrence. Angela, c’est tout d’abord un uniforme bleu et blanc qui colore les tribunes enflammées de la délégation strasbourgeoise. Angela, c’est douze paires de pompons secouées au rythme de nos cris de guerre. Angela, c’est aussi des pompoms boys soumis à un régime hyper protéiné. Angela, c’est avant tout un travail d’équipe et des entrainements réguliers pour assoir l’Allemagne de l’Est en haut du podium. Voilà maintenant six mois qu’elle redouble d’effort pour accueillir le Krit en terre sainte. Mais alors qu’estce qu’une journée dans la vie de notre chancelière préférée ? Toutes ses matinées débutent par un cours de yoga dispensé par Lucie Tissot, grande prêtresse de la méditation.

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Après s’être étirée pour s’assurer une souplesse digne de Lucie MennaGuetta, Angela s’attèle à la lecture du magazine Causette fourni par Mathilde Brustolin. Oui, Angela est féministe. Elle revêt ensuite son uniforme bleu et blanc cousu main par Noémie Ebrard, au grand dam de Juliette Finance dont la garde-robe soutient intégralement la délégation toulousaine. Toute cette remise en forme est ensuite récompensée par un verre de vin quand Laurane Batany n’a pas déjà fini la bouteille. Le vin rouge c’est bon pour le coeur, et Angela le sait. Assidue, elle ne rate jamais un entrainement mené par Malika Anneg qui se déhanche comme Beyoncé. À l’inverse, Charlotte Vecchio aime se faire désirer et arrive toujours en dernière. Ne faites pas comme Charlotte. Motivée par Ambre Pain, Angela est bien déterminée à se réjouir de la défaite des autres équipes. Elle ne connait donc pas le repos, et rejoint par la suite Claire Rérat à la salle pour pousser de la fonte. Enfin, elle aime conclure sa journée en mettant à l’oeuvre ses nombreux pas de danse. C’est donc aux côtés de Valentine

Levillayer et Margot Alquier qu’elle va pratiquer le fun sur le dancefloor. Ne passez pas à côté de l’ascension spectaculaire de votre Strohteam pompom le samedi 24 mars. La sixième place c’était hier, le Krit c’est demain et la victoire est strasbourgeoise.

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DANSE Les danseuses (et notre danseur) de la Strohteam vous préparent une chorégraphie qu’ils élaborent et préparent encore avec cœur. Notre équipe est composée de dix danseurs de styles de danse différents : modern-jazz, classique, hip-hop, ragga et contemporain. Mélanger les styles sera, nous l’espérons, notre point fort, ainsi que notre expression. Notre objectif est de vous faire ressentir un maximum d’émotions. Nous avons pour cela choisi un thème que nous ne pouvons pour le moment vous dévoiler, mais c’est un thème qui nous tenait à cœur et que nous avions envie de développer en musique. Notre but est de vous raconter une histoire en quatre musiques, parfois joyeuses, parfois anxieuses. Nous espérons jouer avec vos émotions, le thème étant un sujet dans lequel beaucoup d’entre nous peuvent se reconnaitre. Nous sommes impatients de pouvoir vous montrer notre travail. Joséphine Breton : derrière ses airs très cools se cache une danseuse classique

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qui saura vous toucher par la grâce de ses mouvements et son incroyable souplesse. Cassandre Bordet: Dynamique, toujours deter et bouillonnante d’idées, cette danseuse à l’aise dans tous les styles est un des éléments moteurs de la Strohteam et va vous en envoyer plein la vue. Nidange Aboa : Cette respo n’a jamais pris de cours de danse mais a décidément le rythme dans la peau! Elle se laisse porter par la musique et vous emmènera par la même occasion avec elle sur des rythmes endiablés. Ava Moncocet : Gracieuse comme tout, Ava se révélera a vous sur scène le 24 mars! La palme du style de danse le plus original lui revient: en effet, elle a fait quelques années de danse irlandaise. Theo Treppo : déconneur mais bien décidé à montrer qu’il est dans la place, il vous impressionnera de par la qualité et la justesse de ses pas de danse!

Ambre Pain : Danseuse de tous les styles, laissez-vous emporter par ses mouvements envoûtants qui ne vous laisseront pas indifférents. Eva Tenaillon : Malgré son surnom peu gracieux, la grosse Tenaille est capable d’émouvoir en dansant mais aussi de vous captiver par son regard glaçant. Aurélie Schaller : Danseuse de modern jazz, hip-hop et contemporain, cette respo est toujours prête à tester de nouvelles figures et vous éblouira sur scène le 24 mars. Claire Rerat : Particulièrement touchante, cette danseuse vous surprendra par sa puissance, sa souplesse mais surtout sa capacité à transmettre des émotions. Morgane Gassler : Miss bizu mais surtout danseur dans l’âme, Morgane vous donnera des frissons lorsque vous croiserez son regard sur scène le 24 mars.

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SBB Avec comme apéritif le Carnaval de Strasbourg, puis en guise d’entrée le TIGRES, Stras’ Boum Boum achève sa préparation pour le plat de résistance de l’année. Pour ceux qui ont eu la chance d’être à Lyon pour le Krit 2017, vous vous souvenez certainement de l’omniprésence d’SBB dans les gradins. Les membres de notre fanfare sont avant tout des supporters comme les autres ; nous joignons notre voix à la vôtre lorsqu’il s’agit d’enchainer chants et olas. Mais nous sommes également ceux qui prendront la relève lorsque vous aurez besoin de souffler quelques minutes ; nous rythmerons vos marches vers les terrains ; nous cadencerons les chants de soutien à la Strohteam ; nous vous donnerons l’occasion de danser en nous associant aux autres fanfares. Si tout au long de l’année vous nous avez surtout vus aux matchs de hand et de volley, nous serons au Krit présents pour tous les sports. Chaque Strohteam mérite que les supporters, la fanfare et

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les Strohligans ne fassent qu’un pour enflammer les gradins. Souvenez-vous de cette finale de pétanque disputée l’an dernier contre Aix ; qui aurait pu imaginer qu’une partie de boules donnerait lieu à une telle ferveur ? On se donne rendez-vous les 23, 24 et 25 mars. Gautier Maraval, Vincent Exposito, Apolline Rigaud, Adèle Chaix, Marie Escalier, Alyson Michel, Ysé Monot, Cloé Miglioli, Léa Hensgen, Lucas Spano, Archibald Stenger, Flore Rennesson, Théo Treppo, Léo Luchier, Noémie Berault, Martin Parnin, Augustin Soyez, Alice Nave, Margot Rhazzane, Emma Coupard, Clara Martinez, Renaud Sevre, Océane Maurin, Iris Moffa, Antoine Dandoy, Camille Faivre, Aurore Modéré, Elsa de Larminat, Cosme Baudesson, Axelle Heyert, Camille Gautier, David AntoniBach, Maxime Parisot, Timothé Brocard, Félix Buhler, Matis Kouloundjoian, Camille Kolan, Astrid Jurquet, Sébastien Onody, Emma DucassouPehau, Alice Juillard, Danaé Guilbot

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STROHLIGANS Que sont les Strohligans? LEs Strohligans sont un groupe se rattachant à la mouvance ultra. Leur objectif est l’animation des rencontres sportives de Sciences-Po Strasbourg par l’utilisation de chants scandés, le déploiement de banderole et d’étendards, l’usage d’engin pyrotechnique de type fumigène,etc. En vrai les guez, on va quand même pas faire un description comme ça, on est pas Sciences Po Paris. Déjà si vous lisez cet article est que vous ne savez vraiment pas qui sont les Strohligans, c’est que vous ignorez tout de l’ambiance qui règne lors des matchs de nos bien-aimées Strohteam. Et ça c’est un peu triste. Donc allons-y pour la description. Les Strohligans sont une bande de supporter reconnaissable notamment grâce à leurs pulls marqués de leur emblème. Entre autres caractéristiques, on peut aussi noter les beuglements caractéristiques, une certaine compétence pour le levage de coude, et une propension à se retrouver dans les 20% inférieurs du classement. Mais les Strohligans, c’est avant tout une bande de potes qui ont pour point commun l’amour inconditionnel de

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la Strohteam. Malgré des emplois du temps chargés plus par l’engagement associatif que par les cours, les Strohligans assistent aux matchs autant qu’il peuvent. Du désormais bien connu “Derby de la Forêt-Noire” contre les marchands de tapis de l’EM avec 30 supporters déchaînés contre 50 supporter silencieux en face, jusqu’au match avec 6 supporter contre d’obscurs écoles d’artiste ratés, les Strohligans sont là. Quand ils sont là et que le peuple de l’IEP aussi, quand les étoiles sont alignés, ils sont capables d’enflammer les tribunes. Mais tout les matchs jusqu’ici n’étaient qu’un échauffement, un calibrage pour ce qui viendra ensuite. Ce qui vient ensuite c’est deux vraies compétitions, avec de vrais enjeux. Tout d’abord c’est le Tournoi Inter GRandes Ecoles de Strasbourg, aka le TIGRES. Ca sera l’occasion de montrer à l’EM que c’est toujours des blaireaux qui compense par les thunes de leurs parents ce qui leur manque en terme d’intelligence. C’est l’occasion de montrer aux 20 pelos de l’Enguez que c’est pas avec 3 fumis et 2 drapeaux qu’ils peuvent prétendre à l’occasion de meilleurs supporters de Strasbourg.

Mais surtout c’est l’occasion de faire un grande répétition générale pour le Krit. Le Krit c’est l’événement de l’année, c’est l’événement pour lequel Il ont fait tous ça Autant vous prévenir, il y aura du niveau en face. Mais si des toulousains avinés ou des sudistes puants le pastis peuvent mettre une ambiance de folie, une armée de Strasbourgeois déterminés et préparés peuvent retourner le Krit. Dans l’ombre, les Strohligans travaillent déjà pour préparer ce Krit. Invention de nouveaux chants, préparation de ressources pédagogiques multi-support pour les apprendre, préparation de matériel pour accueillir les étrangers sur nos terres, les Strohligans ne chôment pas. Pendant ces 5 jours, leur motivation ne doit pas faiblir et ne faiblira pas. Mais aussi motivés qu’il soit, le TIGRES comme le Krit ne se gagneront pas sans vous. Les Strohligans ont besoin du peuple strasbourgeois pour défendre les couleurs et chanter notre fierté. C’est donc le devoir de chacun de se préparer pour le Krit afin qu’une fois de plus, au coté des Strohligans, nous soyons fier d’être Strasbourgeois;

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Scoop : le rachat du BDS par le Qatar

Léo Hoerter

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ui a dit que Propos n’était qu’une revue récréative ? Il s’agit bien d’un journal d’investigation. La dernière nouvelle à sensation en date a été découverte juste avant le bouclage du numéro : il s’agit ni plus ni moins du rachat du Bureau des Sports par le Qatar Investment Authority. L’affaire a commencé il y a quelques semaines déjà, mais elle était restée très secrète. La puce a été mise à l’oreille de la rédaction lorsque, en milieu de la semaine dernière, le président du Bureau des Sports (BDS) Julien Bortolato-Robin s’est discrètement absenté pour se rendre au Qatar. Après une enquête par nos envoyés spéciaux, le doute n’est plus permis : M. Bortolato-Robin a fait le voyage pour négocier avec Ahmad al-Sayed, le président du Qatar Investment Authority (QIA), le fonds d’investissement souverain du Qatar, le rachat du BDS par le QIA.

par des prises de participation dans un futur BDS privatisé. L’administration de l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg, qui héberge depuis de nombreuses années le BDS dans ses locaux, a eu vent de l’affaire. Et elle s’en réjouit. « Assurément l’Institut apportera une nouvelle fois tout son soutien à un projet qui ne manquera pas de confirmer le prestige et l’excellence

Une telle stratégie peut se comprendre. Avec la prise de contrôle du Paris SaintGermain (PSG) en 2011, les Qataris se sont implantés avec succès en France. De plus, à cause de petites performances ces derniers temps, le QIA a été un peu déçu de son poulain parisien. La stratégie de s’implanter à présent en Alsace semble donc tout indiquée pour redynamiser le département sportif du fonds. Al-Sayed réfléchirait même à transférer Neymar Jr dans la Strohteam. Il y aura sans doute quelques difficultés. « Évidemment, ça ne va pas être simple », nous glisse un membre du BDS. « Il faudra commencer par privatiser l’association, je ne sais pas trop comment ça marche. Mais on demandera aux capitalistes de Sciences Po Strasbourg Consulting de nous aider, ils sauront faire ». Le fonds d’investissements des Émirats Arabe Unis et le fonds souverain de la Bretagne se sont également déclarés intéressés

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de notre établissement », se frotte les mains un membre haut placé de l’administration qui préfère garder l’anonymat. Il faudra commencer par améliorer l’équipement du BDS. « Nous songeons à construire un nouveau complexe sportif », nous précise cette même source. Et ce, quitte à suspendre quelque peu les travaux du nouveau bâtiment de l’IEP, qui n’étaient de

toute façon pas tant en retard que ça. Quoi qu’il en soit, au BDS on se montre optimiste. L’entraîneur de l’équipe de lancer de nain de la Strohteam a déjà trouvé une solution. « En attendant, on pourra toujours s’entraîner dans le grand bâtiment en grès rose, dans le centre-ville, celui qui a une tour [la Cathédrale, ndlr] ». Naturellement, cette opération de rachat du BDS par le Qatar ne fait pas que des heureux. On s’en mord les doigts au Racing Club de Strasbourg (RCS), par exemple ce cadre qui déplore un « manque de fair-play » : « les Qataris ont pris une raclée en décembre, quand le Racing a gagné 2-1 contre le PSG. C’est sûr, ils veulent se venger ! ». Seul Arsène Wenger, actuel entraîneur d’Arsenal et ancien joueur du RCS, se montre quiet. Interrogé sur ce qu’il pensait de cette affaire, il aurait sobrement répondu « oui ». Au BDS, on réfléchit déjà à de nouveaux sponsors. « J’avais pensé à une marque de boisson », nous déclare le responsable partenariat de l’association. « Mais j’ai oublié le nom ! Ce n’ai pas grave, ça va revenir, je sens que je l’ai sur le bout de la langue », dit-il en sirotant un breuvage autrichien. De leur côté, les Qataris cherchent à présent à courtiser une autre association de l’IEP. Notre correspondant à Doha nous explique : « l’expertise de la Fédékrit pourrait être bien utile au Qatar pour organiser la coupe du monde de foot en 2022. » Mais la rédaction se méfie : après tout ce n’est même pas sûr que ce soit bien le Qatar qui organise la coupe 2022. Certes, ça a été confirmé récemment dans le quotidien L’Équipe, et dans le Journal de Mickey aussi. Mais, vous savez, il faut se méfier des fake news.

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TAÏWAN-CHINE le perpétuel statu quo Nicolas Rocca

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n ce début d’année 2018, la Chine a décidé de la mise en place de corridors aériens empruntant le détroit de Taïwan. Immédiatement, le gouvernement Taïwanais s’est empressé de condamner cette décision, en stipulant que des discussions bilatérales devraient avoir lieu avant une action de cette nature. L’influence de cette condamnation reste minime, le Vatican étant son allié diplomatique officiel le plus puissant. L’île est dans une situation internationale spécifique et se situe dans un flou juridique à l’échelle internationale. Taïwan se voit refuser l’accès à toutes les organisations de l’ONU. Bien qu’étant un des pays les plus développés sur le plan de prévention contre épidémies, Taïwan s’est même vu interdire sa participation aux assemblées mondiales de la santé de l’OMS. Cette situation de la diplomatie Taïwanaise provient du statut spécifique dont elle bénéficie au sein de la communauté internationale. La République Populaire de Chine refusant de reconnaître un pays reconnaissant Taïwan comme entité indépendante. De ce fait, Taïwan est extrêmement méconnue. Outre l’absence totale du statut spécifique de Taïwan, mon départ en 3A, a entrainé des interrogations du type : « Tu vas à Bangkok ? » ou « Mais c’est où Taïwan ? En Thaïlande ? », ou encore « Ouais, tu pars en Chine. »

directement par les Etats-Unis et reconnue par les grandes puissances. Le 1er Octobre 1949, le PCC proclame la République Populaire de Chine et en Décembre 1949 c’est au tour du Guo Ming Dang de déclarer Taipei capitale provisoire de la « Chine libre », c’est à dire non communiste. Il existait donc deux Chines, celle reconnue par la communauté internationale, La République de Chine et la République Populaire de Chine, seulement reconnue par les pays communistes. L'isolement international de Taïwan Tout change le 25 Octobre 1971 quand la communauté internationale a remplacé Taïwan par la RPC en tant que membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Dès 1966, le Canada

Les deux Chines L’île, découverte par les portugais en 1542 et appelée au départ Formosa, a été sous occupation japonaise de 1895 à la fin de la Seconde Guerre mondiale et est indépendante depuis 1949. Lors de la conquête de la Chine par Mao Ze Dong, le gouvernement de Tchang Kaï Chek s’y installe définitivement. Le Guo Ming Dang (ou Parti Nationaliste) instaure une dictature militaire à partir de 1949 jusqu’aux années 1980. Dès 1947, le Guo Ming Tang, contrôlant alors l’ensemble du territoire chinois avait déjà dû mettre fin à des émeutes de la population locale faisant plus de 30 000 morts. Deux histoires distinctes commencent à s’écrire entre le continent et Formosa avec durant 20 ans une domination à l’échelle internationale de Taïwan, soutenue

suggère le principe des « deux Chines » au sein de l’organisation Onusienne, mais Tchang Kaï Chek refuse, car il considère toujours la conquête du continent comme un objectif. Pour lui, il s’agit toujours de réunifier de la Chine sous sa coupe, et refuse son exil insulaire forcé. La décision de Tchang Kaï chek qui suivit conditionna jusqu’à aujourd’hui la situation

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international diplomatique si spécifique de Taïwan. À cette époque, il considérait qu’il était en position d’imposer la fin des relations diplomatiques avec tout pays reconnaissant la République Populaire. La Guerre Froide jouait jusqu’alors un rôle central dans le conflit avec le continent et faisait pencher la balance en faveur de Formose. Les deux blocs se rapprochant, les pays occidentaux ont logiquement commencer à reconnaître la République Populaire de Chine comme le régime légitime de la Chine. Il est important de noter que là contrairement aux discours grandiloquents de nos dirigeants politiques, la France n’est pas le premier pays européen à reconnaître (1964) Pékin le siège du gouvernement légitime de la Chine. Elle a été précédée de nombreuses années auparavant par les Pays-Bas et le Royaume-Uni. En 1972, un communiqué sino-américain reconnaît Taïwan comme partie intégrante du territoire de la RPC et consacre le principe d’une seule Chine, l’île apparaît comme officiellement une province chinoise, malgré la persistance de relations diplomatiques « non officielles ». Aujourd’hui encore, il est inconcevable de prononcer le terme d’ambassade pour qualifier la représentation française sur place. Actuellement, la France est représentée par un Bureau de France de Taipei, officiellement rattaché à Séoul fournissant les services diplomatiques. Des évolutions minimes vers une impossible réunification À l’entrée des années 1990, le rapport évolue entre les deux nations évolue. Tchang Kaï Chek et Mao sont décédés et la Chine est en pleine politique

d’ouverture et de réformes. En 1992, une rencontre a lieu entre des associations des deux côtés du détroit, démontrant la volonté des deux gouvernements de discuter. En découle le Consensus de 1992 qui est un texte qui divise encore la politique Taïwanaise aujourd’hui, et reconnaît conjointement le principe d’une seule Chine. L’existence de relation bilatérale n’empêche pas des moments de fortes tensions militaires entre les deux rives du continent. Dans le même temps, Taïwan devient la première véritable démocratie chinoise, la question de l’indépendance se posant de manière de plus en plus claire. Depuis, en fonction des alternances politiques entre les pro indépendants (Ming Jing Dang) et les antiindépendantistes (Guo Ming Dang) les relations se tendent ou se rapprochent sans qu’il n’y ait jamais de discussion officielle entre les deux gouvernements. La situation est d’autant plus complexe qu’une très grande partie de l’industrie Taïwanaise est aujourd’hui installée sur le continent et que 2 millions de Taïwanais vivent en Chine Populaire.

i Tsai Ing-wen, Présidente de la République de Chine o Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine

Ainsi, malgré les velléités indépendantistes de la nouvelle la présidente Tsaï Ying wen, le statu quo perdure, et semble être conçu pour cela, laissant Formosa dans une situation unique en son genre. Taïwan est incapable d’être reconnue comme autre chose qu’une région d’un pays. Tout en jouissant, de fait d’une totale indépendance.

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HUMANITAIRE : ce que cache le #ashtag Daoud Jost-Serhir et Eva Moysan

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engagement des stars pour une cause humanitaire particulière est quelque chose d’assez banal. Elles ont toujours profité de leur influence médiatique pour mettre en avant des enjeux qui leur tenaient à cœur et ont su se donner une bonne image au travers d’un engagement philanthrope. Les nouvelles stars tirant leur célébrité d’Internet n’échappent pas à la règle. C’est ainsi que Jérôme Jarre a lancé plusieurs initiatives humanitaires, qu’il nomme « Love Army ». Les deux plus notables sont la Love Army For Somalia, qui a pour but d’apporter des réponses à la famine qui sévit dans ce pays et la Love Army For Rohingyas qui vient en aide à ce peuple, persécuté en Birmanie. Ces nouvelles célébrités maîtrisent tous les codes d’Internet, ce qui leur permet de diffuser largement leurs messages. L’action menée par Jérôme Jarre est un cas d’école. Il a su facilement donner une dimension internationale à ses appels aux dons. L’humoriste a également souligné le fait que les médias ne parlaient pas de ces crises. Ainsi, il ne cesse de répéter que l’un des objectifs principaux de sa mission est de sensibiliser et de publiciser ces problématiques. Les réseaux sociaux sont donc un moyen pour lui de mobiliser et d’informer un public vaste et international. Jérôme Jarre note lui-même dans ses vidéos le pouvoir d’Internet et des nouvelles formes de communication. En effet, ces dernières permettent de mettre la pression directement sur des entreprises ou sur des personnalités publiques. Le premier hashtag qu’il a lancé mentionnait directement la compagnie aérienne turque, Turkish Airlines, effectuant des vols fréquents

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vers la Somalie. Pour cette compagnie aérienne, rester silencieuse aurait été synonyme de mauvaise publicité devant l’ampleur de la mobilisation virtuelle. De plus, l’utilisation du hashtag Nominated For Somalia, couplé à la mention de nombre de stars amies des initiateurs de la « Love Army », a incité nombre de personnes ayant de l’influence sur les réseaux sociaux (ce qui correspond souvent à avoir un grand nombre de « followers », d’abonnés), à soutenir cette initiative. Ainsi, Jérôme Jarre a pu rassembler plus de deux millions de dollars en très peu de temps. Ainsi, il a affrété un avion pour la Somalie quelques jours seulement après le lancement de son hashtag Turkish Airlines Helps Somalia. Pour l’action en faveur des Rohingyas, en deux jours, plus d’un million de dollars ont été récoltés. Cette réussite fulgurante peut faire pâlir d’envie les ONG engagées depuis des années sur place. C’est d’ailleurs en constatant une certaine « inefficacité » de ces organisations que Jérôme Jarre a souhaité mener cette action.

vidéastes 2.0 se rendant sur place. Ceux qui ont participé en faisant un don pourront constater la réussite et l’impact direct que leur don a eu sur la vie de personnes précises. Cela donne évidemment un sentiment d’utilité. On peut être alors heureux et fier d’avoir aidé à l’amélioration des conditions de vie des Somaliens, des Rohingyas ou de tout autre peuple en situation de détresse humanitaire. Au-delà de la participation internationale que permettent les sites de crownfunding, ces derniers permettent de fortement réduire les coûts induits par une campagne de dons classique. Ainsi, les gains sont d’autant plus importants et servent le propos de nouveaux acteurs comme Jarre, souhaitant « réinventer l’action humanitaire ». Ainsi, il clame que 100 % des dons seront reversés aux personnes dans le besoin. Ce sont des arguments forts pour nombre de donateurs, qui demandent la transparence la plus totale dans l’usage des fonds. Dans un premier temps, on peut donc penser que les actions de Jérôme Jarre, que ce soient celle en Somalie ou celle au Bangladesh, sont de franches réussites et que ce nouveau modèle doit être pérennisé. Néanmoins, lorsque l’on creuse au-delà des tweets et des vidéos publiées, on se rend compte que cette situation n’est pas sans poser problème. Tout d’abord, Jérôme Jarre a un double discours assez étrange vis-à-vis des ONG. On remarque que, d’une part, il se targue de n’avoir recours qu’à des volontaires locaux sans passer par des ONG humanitaires classiques ; d’autre part il déclare : « Nous avons besoin des gouvernements, des grandes entreprises, des ONG, de l’ONU et de toutes les personnes concernées ». Son positionnement manque de clarté, et on peut le

L’action menée par Jérôme Jarre est un cas d’école. Il a su facilement donner une dimension internationale à ses appels aux dons.

Face à cette constatation, certes contestable, les missions humanitaires lancées sur Internet permettent aux donateurs de voir les résultats concrets par le biais de vidéos publiées par les différents

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regretter pour la réussite de son action. En effet, les actions humanitaires ne s’improvisent pas, le recours à l’expérience et l’expertise des associations sur place est nécessaire. Sans elles, une fausse bonne action est vite arrivée. « Fausse bonne action » est sans doute l’expression adéquate pour qualifier l’opération qui consistait à remplir un avion de denrées alimentaires achetées en Turquie pour les distribuer en Somalie. En effet, ne pas acheter sur place les produits crée encore plus de tensions sur le marché national, déjà en crise, et au contraire les y acheter permet de faire vivre les vendeurs, commerçants et agriculteurs. Ce genre de considérations n’est pas évident, cela prouve bien que la concertation avec les ONG locales est plus qu’indispensable. L’équipe de Jarre s’en est d’ailleurs rendue compte, comme on peut le voir dans ce tweet. Il écrit : « Envoyer de la nourriture par avion n’est pas une bonne façon d’aider les gens. Il faut aider l’économie locale. » Il est important de noter également que les ONG, qui connaissent le terrain, peuvent indiquer les régions dans lesquelles les pénuries sont les plus criantes, mais aussi les zones de danger, où il ne faut se rendre qu’avec une grande prudence. Ce genre d’informations permet le succès des missions humanitaires. De plus, on peut se demander pourquoi

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moyens, on peut légitimement se questionner sur une demande humanitaire à Jérôme Jarre n’a pas choisi d’aider une un dirigeant connu pour son irrespect ou plusieurs associations intervenant récurrent des droits de l’Homme. sur place au lieu de lancer sa propre Pour Erdogan toutefois, ce genre initiative. Comme il a été rappelé, les d’initiative apparaît comme du pain ONG connaissent leur métier et sont bénit. Le président turc a pu en les plus aptes à faire un travail efficace. profiter pour redorer son image auprès Ainsi, par certains aspects, la lancée de la communauté internationale de cette initiative ne serait-elle pas en répondant simplement qu’il une façon de se mettre en lumière soutiendrait cette action auprès des avant même d’aider concrètement ces Rohingyas par le populations ? biais d’agences la fin justifie les moyens, ministérielles Ce sentiment turques ou est renforcé par on peut légitimement du Croissant l’étrange relation se questionner sur une Rouge. Cela qu’entretient s’inscrit dans Jérôme Jarre demande humanitaire à un une politique avec la Turkish plus globale dirigeant connu pour son Airlines. Comme la Turquie l’a expliqué irrespect récurrent des droits de d’apparaître au Slate, dans un yeux du monde de l’Homme. article datant musulman d’avril 2017, comme un chef l’humoriste s’est de file en matière d’aide vis-à-vis de rendu en Turquie avec Turkish Airlines, minorités musulmanes opprimées. dans le cadre d’une opération de communication de la compagnie, Toutefois, il convient de souligner la identifiée par le hashtag Fortune réponse de Jérôme Jarre au président Traveller. Il n’a pourtant jamais indiqué turc, qui n’a pas hésité à mettre en clairement participer à une opération évidence le décalage entre la réponse rémunérée dans le but de la faire de présidentielle et l’objectif de la Love la publicité. Dès lors, l’appel à cette Army for Rohingya. En effet, Jérôme compagnie n’est pas surprenant. Pour Jarre refuse systématiquement les aides elle, c’est un excellent moyen de se d’agences, en avançant des raisons de faire de la publicité en s’affichant sur les coûts supplémentaires pour lui inutiles réseaux sociaux comme une compagnie ainsi que sa volonté de redistribuer engagée pour une cause humanitaire. « 100 % des dons » aux populations On comprendra aisément qu’elle se soit qu’il souhaite aider. très rapidement manifestée sur Twitter lorsque Jérôme Jarre Ces deux initiatives nous montrent lança son initiative en bien que la façon de lever des fonds et faveur des Rohingyas. de faire de l’humanitaire est appelée à changer avec l’émergence de nouveaux Au-delà de son appel à modes de communication et leur la compagnie aérienne diffusion. Toutefois, il semble illusoire turque, Jérôme Jarre n’a de penser que les stars de l’Internet également pas hésité à ont le monopole de ces nouvelles faire appel au dirigeant techniques : des ONG comme Médecins turc Recep Tayyip du Monde ou les organisations Erdogan sur Twitter internationales comme le HCR ont en lançant un énième également profondément transformé hashtag, Erdogan leur façon de s’adresser à de futurs Help Rohingya. Si donateurs par les réseaux sociaux. pour Jarre et sa Love Army, la fin justifie les

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vie de l'IEP

VIE DE L’IEP

Brigitte des Arts

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e weekend des 3 et 4 février, 62 strasbourgeois de Sciences Po ont mis le cap vers Lyon pour l’Artefact, à savoir la première rencontre artistique et culturelle inter-IEP. Ils y ont retrouvé les sciencespistes de Lyon, Grenoble, Toulouse, Lille et Strasbourg afin de partager leur passion. Éloquence, danse, théâtre, musique, chant, courts-métrages, et expositions photos étaient au programme du weekend, ponctué par des représentations, des improvisations, des concerts, des ateliers, une soirée (et pas des moindres) ainsi qu’une visite matinale de Lyon. On vous livre ici un journal de bord des aventures strasbourgeoises en terres lyonnaises. Samedi soir. 2h05. La délégation strasbourgeoise, munie de plaid et d’oreillers, quitte le nid en direction de Lyon. La fatigue se fait déjà sentir, mais la motivation est bien au rendez-vous. 9h30. Après un réveil au son du pipo, arrivée à Sciences Po Lyon. Si « on dirait Paris en raté », les strasbourgeois, non sans surprise, sont en extase devant les locaux de leur IEP. Pains au chocolat et cafés nous permettent d’émerger. 10h. C’est l’heure de l’éloquence. Déception de la délégation strasbourgeoise : les joutes se font sur un pupitre avec un micro. #RIPEJO 11h. Avis de recherche : un débatteur

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grenoblois est introuvable. Acclamée par son public, Cloé M. s’élance dans l’arène et sauve le débat. Elle n’a pas gagné le prix Mirabeau, mais elle a gagné notre cœur. 14h. Après un sandwich sur le pouce, arrivée à l’amphithéâtre Bron. Les danseurs émerveillent le public et les strasbourgeois nous éblouissent avec leurs leggings à paillette. 15h. Théâtre. Éclats de rire du public. 18h30. Le club chant, puis le club musique, inaugurent les concerts à l’Ayers Boat : la soirée commence en beauté 22h. Le DJ s’installe. Les strasbourgeois se déchaînent sur une ambiance musicale style Rafiot. 4h. Non sans difficultés, galères, et allers retours (#LuchierPrixDuBoulet), tous les strasbourgeois ont rejoint leur nid pour la nuit, chez les lyonnais qui les logent. Dimanche. 10h. Les courageux partent visiter Lyon, guidée par l’adorable BDA lyonnais. Les faibles dorment encore après leurs folies de la veille. 13h. Rendez-vous à l’Ecole de dessin Emile Cohl et participation aux

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vie de l'IEP différents ateliers. Les strasbourgeois se lancent dans l’atelier peinture puis les courts-métrages sont diffusés. 16h. L’heure des jam tant attendue est venue. Les musiciens nous enflamment et les danseurs se laissent envouter. 17h. Fière de ses traditions, la délégation strasbourgeoise se lance dans une…Strasbourgeoise, en compagnie des autres sciencespistes. 19h. C’est déjà la fin de l’Artefact. Déjà nostalgiques, les IEP se quittent douloureusement, au son des trompettes strasbourgeoises. « On se voit au Krit ! » 2h. Après 6h de guitare et de chants, retour en terres alsaciennes. Première édition, premières impressions. Sans surprise, l’art préféré des participants a été la danse, et l’improvisation a conquis les cœurs. Garnik revient d’ailleurs son expérience artistique lors des improvisations : « Le moment où une jolie lyonnaise me tire pour l'impro, que […] je ravale ma timidité latente et soumets mon abdomen et mes membres aux ondulations imposées par la musique. Du plaisir ! ». L’Artefact a été l’occasion pour nos participants de se lâcher : le meilleur souvenir d’Anna est ainsi d’« OSER chanter sur scène ».

2h du mat' avec 3 grammes (marrant quand même) ». Cloé nous résume la déception des strasbourgeois en un mot : « l’éloquence ». On compte en effet sur les prochains pour montrer aux autres IEP ce qu’est une joute oratoire. Aussi, le mégaphone de Propos, pourtant cher à nos cœurs, n’a pas toujours fait l’unanimité. En effet, Marc renseigne « La présence du microphone de propos ... » comme un fail du weekend. On suppose que les autres sciences pistes partageront cet avis. Qui dit rencontrer dit aussi choper. Mathilde résume fièrement, « nous, on chope que le trophée de la musique ». En d’autres mots, Léa nous affirme « j'ai surtout chopé des bonnes grosses cernes ». Enfin, Hadrien nous fait part de sa technique infaillible : « aborder des toulousaines lors de la soirée avec cette phrase mythique : "Excuse-moi,

Enfin et surtout, l’Artefact c’est de l’amour partagé entre les IEP, dont Marion nous rappelle un moment fort « à la remise des prix quand tout le monde applaudissait en chantant "Artefact" <3 ». Les adieux ont d’ailleurs été déchirants. Théo se remémore lorsque « les Toulousains, sur le point de partir, face au Strasbourgeois, chantant puis dansant une dernière fois tous ensemble sur l'air de "ce n'est qu'un au revoir" entamé par les trompettes raisonnant dans une salle chargée en souvenirs... De quoi vous mettre la larme à l'œil ». On finira ce florilège avec des trouvailles de slogans de la part d’Astrid et Louise : « Il n'est jamais trop d'art » et « Travail, famille, Artefact ». Et vivement Artefact 2019.

L’Artefact, c’est aussi de la musique. Et la musique, c’est un grand kiff pour les strasbourgeois, qui sont d’ailleurs revenu avec le prix en la matière. Le meilleur souvenir de Timothé est ainsi « Le "buff" le dimanche aprèsmidi lorsque tous les musiciens ont joué ensemble et les danseurs qui improvisaient sur nos notes ». Pour Charles, c’est « quand j'ai vu les Lillois acquiescer avec enthousiasme face à nos grooves enflammés sur scène ». Quant à Louise, elle se rappellera longtemps des « 6h de chants en continu sur le chemin du retour <3 ». Nous aussi. Qui dit première édition, dit également imperfections. Les participants nous livrent donc les quelques fails du weekend. Charles revient sur le samedi soir « Me perdre 2 heures dans Lyon à

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tu sais si les cornichons c'est sans gluten ?" ».

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Florilège de la Semaine européenne 2018 Laure Solé

La semaine euro c’était une aventure humaine, des êtres égarés qui se révélèrent à eux-mêmes : “Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus ennuyeux ! Ma plus grande surprise ? Les pizzas au self meilleures qu'en Italie“, “Les p'tits boutons vert rouge et blanc pour voter, un rêve de gosse qui se réalise!” … Merci les amis pour la profondeur de vos réponses. Remercions certains qui, en dépit de nous avoir offert une réflexion nietzschéenne se sont recentrés sur le sujet : “La théâtralité des débats, j'étais pas prête”. A la question “Est-ce que tu as rentabilisé les 500 euros de costard et les 40 euros de pressing?” Beaucoup ont répondu “Absolument j'ai eu une super pp” ou “Tqt faire le BG pendant une semaine ça n'a pas de prix mamene” ou bien alors “Autant ? Je ne suis pas du sérail et je crois avoir un budget bien moindre.” (à moi, la semaine euro m’aura permis de mettre un faciès sur les gens qui écrivent comme ça dans les florilèges) Lorsque ce fut l’heure des dédicaces, nombreux furent ceux à citer Théo Richard, mais aussi “Nicolas Théry le sang de la veine #labanqueaquiparler” ou alors (et à de multiples reprises) Samy Vincent : “ou quand Thierry Rolland retrouva Jean-Michel Larqué”. On oublie pas “Merlin le sang de la veine, je te jure wallah ce gars il est au dessus, tellement perché sur son perchoir qu'il en déloge les anges”. Un grand merci à la petite marmotte de la semaine qui a répondu “La dame

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qui m'a servi ma bière le vendredi ça compte ?” A l’incompréhension générale, lorsque nous vous demandâmes si vous vous étiez ennuyés, beaucoup d’internautes nous envoyèrent des smileys sapin. Aaaaah Strasbourg et la magie de noël… Aussi, certains ont avoué que leurs petites lacunes en anglais ne leur ont pas permis de jouir parfaitement des propos de Mr Mouzalas..: “kéfa l’intervenant grec parce que moi et l'anglais ça fait 6, surtout le sien” . Certains ont par ailleurs souligné que la “table ronde” n’était “pas très ronde”. Heureusement, de braves tête d’oeufs ont su remonter la barre “Ennui? J-A-M-A-I-S. Non, non je ne vois pas... Une semaine palpitante du début jusqu'à la fin, parce que si ennui il y a, le problème ce n'est pas les autres, c'est soi. A bon entendeur, salut!”. Le moment qui vous a donné envie de voter François Asselineau pour abolir l'Europe? Nombreux sont ceux qui n’ont pas apprécié “L'heure de conf des mecs du PE juste pour nous expliquer que la paix c'est bien, l'Europe c'est bien, la guerre c'est mal et les méchants c'est pas très gentil”. Nous saluerons aussi la performance de ces braves du BDA: “En me couchant à 4h pour me lever à 6h30 pour monter le Al Tajani mag”.

répondirent en choeur “Jamais. Vive l'Europe fédérale !“ W Vous semblez avoir tant appris de cette semaine… “J’arrive à mettre neuf petits fours dans ma bouche et dire distinctement « petit four » de surcroît sans postillonner sur Gaby en face de moi” c’est beau. Mais aussi “j'aime l'Europe encore plus que ce que je croyais”; “J’avais complètement abandonné l'Europe en quelque sorte, en allant jusqu'à la critiquer mais cette semaine m'a redonné foi et ça, bravo”.. Parlement européen si tu nous lis MISSION ACCOMPLIE, je répète MISSION ACCOMPLIE, tu peux remballer les petits fours et les goodies. Nombreux furent vos tous tendres et tous jolis souvenirs, comme “voir les personnes plutôt discrètes de ma commission prendre le micro et puis aussi l’émotion de nos deux pôles euro à la fin de la semaine”, ou alors “L'ovation méritée pour la députée Lise Bachatène, à l'égard de qui j'ai profond respect et avec qui j'entretiens les liens les plus cordiaux malgré nos fortes divergences politiques” (coucou Louis, on t’a vuuuu). Nous aussi à Propos, on a de très jolis souvenirs, cette semaine était vraiment épatante.

Les regards d’Amélie et Anne s’animèrent d’une lueur de tendresse à la lecture de “Franchement j'ai pas compris tous les débats, lire les résolutions ça aurait pu aider.” Des bisous à ces braves fanzouzes du PE qui

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k “ Il va falloir penser à conclure ” Même les meilleurs d’entre nous ont leur moment d’égarement n “ Si je peux juste ajouter quelque chose ” j

kj I want to break free, Les respos Semaine euro, 2018 l Quand tu attend la fin de la questionn de Antoine Billy

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Dans les coulisses de la Semaine européenne 2018 Florian Martinez

Une semaine de simulation au Parlement européen.

C’est avec une certaine fatigue que la promotion André Malraux a quitté le Parlement européen, au terme de cinq jours de débats intenses et de conférences stimulantes. Après une semaine de simulation parlementaire, les députés éphémères de Sciences Po Strasbourg ont pu apprécier les petits fours et le verre de Sylvaner offert par le Parlement à la sortie de l’hémicycle. L’occasion de débriefer et de revenir sur les coulisses de la 24e édition de la Semaine européenne.

Pour la 24e fois consécutive, le Parlement européen de Strasbourg accueillait en son sein les élèves de « l’Institut d’Etudes Politiques le plus tourné vers l’Union Européenne ». Rassemblé dans les salles de commission du PPE, le groupe a pu prendre part à des débats et assisté à des conférences tout au long de la semaine. Ce cadre de travail atypique n’invitait pas seulement les participants à se pencher sur les enjeux des sujets abordés, mais les encourageait à user d’une rhétorique habile. Plus qu’une simple discussion sur des questions aussi variées que celle de l’instauration d’un salaire minimum ou celle d’une révision des règlements de Dublin III, les débats parlementaires ont été la parfaite démonstration des qualités oratoires des étudiants. Nombreuses furent les personnalités à se révéler au fil des interventions. Expérience unique dans notre scolarité, la Semaine européenne est une véritable occasion de pouvoir échanger sur des problématiques anguleuses liées à

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l’avenir de l'Union. « Il est toujours intéressant de confronter différents points de vue sur des questions d'actualités, que ce soit au sein d’une commission ou lors des débats », nous confie Théo Richard, membre de la commission sur les travailleurs détachés, élu meilleur député à l’issu de la semaine. « J’ai pris l’exercice vraiment comme un jeu de rôle : je me suis pas mal amusé, surtout pendant les débats ».

le témoigne Lise Bachatène, présidente de la commission relative à la lutte contre l'optimisation fiscale des sociétés extérieures à l'UE, c'est un vrai travail de député qui fut confié aux membres des commissions. Plus qu'un

En outre, la qualité remarquable des échanges fut le fruit de l’implication consciencieuse de l’ensemble des étudiants dans la Semaine européenne. L'essence-même de la simulation reposait sur la rédaction en amont des débats d'une proposition de résolution, un texte juridiquement codifié résultant des recherches des groupes de travail. "Le sujet de nos résolutions et l'exercice parlementaire était lui-même technique, si on regarde le réalisme qui incombait aux groupes de travail pour produire des lignes juridiques". Comme

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vie de l'IEP En parallèle, les conférences programmées en amont des simulations apportèrent un point de vue professionnel, parfois bien extérieur aux connaissances académiques reçues à l'Institut. Depuis le début de l'année universitaire, des femmes et des hommes à forte dimension européenne ont partagé leur expertise sur l'état de santé et le fonctionnement de l'Union. Animées par Sciences Po Forum, les quatre interventions de la semaine et la table ronde du vendredi cadrèrent les débats étudiants dans une dimension résolument éclairée. La précision des questions posées aux intervenants en est la preuve. "Disdonc, vous auriez dû me prévenir que les étudiants poseraient des questions aussi techniques à la fin!", s'est exclamé Michel Sapin à l'issue de trois heures éprouvantes de conférences sur la fiscalité européenne. simple compte-rendu, il s'agissait de produire un texte dont chacun des arguments pouvait faire l'objet d'une défense rigoureuse face aux discours d'attaques de l'audience. "La Semaine européenne n'aurait eu aucun intérêt si elle avait juste consisté en la déclaration de profession d'intentions. Il fallait bien codifier le tout". Un long travail d'organisation. L’émulation promise par les organisateurs, dont le travail a été unanimement salué à plusieurs reprises, n'aurait été possible sans la préparation. Orchestrée conjointement par Sciences Po Forum et le Bureau des Elèves, la Semaine européenne relève d’un incroyable défi de logistique. Amélie Redortier et Anne Jézéquel, deux des organisatrices, ont eu l’occasion de se mesurer aux épreuves administratives de l’institution. "Le Parlement européen est une énorme machine bureaucratique, les liens ont pu être parfois distendu", nous confiet-elle. "On s’est lancée sur le projet avec Nicolas et Arnaud en juin dernier. Qu’il s’agisse de l’organisation ou de la présidence des séances, le travail a toujours été très dur. Nous sommes vraiment reconnaissantes d’avoir pu mener à bien la Semaine européenne". Du coté des conférenciers, Nicolas Marchal et Arnaud Willman ont dû faire face à des aléas de dernières minutes avec sang-froid pour nous permettre d'assister à toutes les conférences. "Jusqu'au bout, on aura dû gérer des changements de planning et des annulations", nous racontent-ils.

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Des débats éclairés. Le thème de l'édition 2018, « Une Europe à plusieurs vitesses ?» aura certainement permis aux plus europhiles d’entre nous de se mesurer à l’argumentaire étayé des plus fervents eurosceptiques de la promotion. Chacun des thèmes quotidiens, des droits civiques et sociaux européens à la cohésion de l'Union européenne, ouvrit un débat rassemblant et opposant une multitude de point de vus. Derrière les opinions personnelles se trouvait par moment une connaissance détaillée des textes législatives de l'Union et de ses traités. L'érudition de certains étudiants, et plus particulièrement celle des étudiants internationaux, n'aura pas fini d'étonner toute au long de la semaine l'ensemble de la délégation. "Les conditions de la simulation étaient

Voilà une remarque qui, à coté des baisses de régimes simultanées des étudiants face à la technicité économique et légistique de certains propos, résume bien l'état d'esprit de la Semaine européenne. L'apport des connaissances personnelles de tout le monde rendit les échanges complexes et passionnants, de quoi sortir de l'ambiance générale des amphithéâtres. Grâce à une entraide mutuelle et bienveillante, l'aboutissement du projet des organisateurs aura posé le cadre de l'une des semaines fondant l'identité de notre Institut. La réussite de l'événement nous en fera, sans l'ombre d'un doute, de très bons souvenirs.

fidèles à l’exercice parlementaire ! Le tout créait un cadre optimal de débats autour de sujets donnant matière à débattre et à réfléchir. Avec du recul, c'était extrêmement stimulant", rapporte Lise Bachatène.

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RETOUR SUR LE

Chloé Miglioli

C’

est les 31 janvier et 1er février derniers qu’a eu lieu le prix mirabeau, à Lyon. Il s’agit du concours d’éloquence rassemblant les 10 IEP de France. La délégation de Strasbourg était composée de Maxime Erard (5A), Benjamin Recouvreur (4A), ainsi que moi, Cloé Migliolo (2A). Le prestigieux jury était présidé par Julie Gayet en demi finale ainsi que Laurent Fabius, seulement en finale. Finale à laquelle Strasbourg n’a

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malheureusement pas participé. L’exercice est différent des prestation oratoires que l’on a pu voir à l’IEP de Strasbourg :une scène, un public de 600 personnes, un pupitre, des micros, un stress des plus élevés, deux discours, une personne par discours et une troisième pour le débat, des discours sans droit de réponse, un débat de 6 minutes face à un autre orateur. Les critères d’évaluation du jury étaient

donc difficile à percevoir ce qui a de ce fait quelque peu porté préjudice à notre délégation. Les orateurs et leurs accompagnants que nous remercions du fond du cœur pour leur soutien, sont tout de même fiers de ce qui a été réalisé. Bien heureusement le buffet et le champagne ont pu un peu réconforter notre équipe, et nous faisons confiance aux prochaines promotions pour se qualifier en finale et gagner le prix Mirabeau.

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Ivre, il oublie de prendre son pack KRIT

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Texte : Samy Vincent / Illustration : Adrien Legendre

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L’

alcool n’en finit pas d’étonner. Une histoire pour le moins atypique nous est aujourd’hui rapportée par l’AFP. Un habitant de Strasbourg, en Alsace, n’aurait pas acheté son pack KRIT, alors qu’il était à 5 grammes d’alcool dans le sang, toujours selon la même agence. C’est vendredi 9 février, une heure après la date limite d’inscription au KRIT que la gendarmerie, interpellée par un étudiant de l’IEP, débarque chez Daoud Jost-Serhir pour le neutraliser. Un gendarme raconte : « Il ne tenait plus debout » avant de poursuivre « c’était comme si je parlais à une armoire en bois ». Interrogé sur ses actes, l’intéressé est un peu confus : « Je ne me souviens pas exactement de ce qui m’est passé par la tête, je me revoie en train de me dire qu’il était trop cher, je …, je comprends pas. Faut vraiment que j’arrête le Stroh (cristaline) ».

il s’est approché du stand du BDS et qu’il n’a pas acheté son pack KRIT, c’était la panique dans le Hall. Je suis allé me réfugier dans une salle et j’ai immédiatement composé le 17 ». Le protagoniste sera finalement arrêté chez lui par les gendarmes quelques heures plus tard et la scène n’aura fait que quelques blessés dans le mouvement de foule qui a suivi ses actes.

C’est finalement un étudiant de l’IEP, témoin de la scène qui finira par prévenir les autorités après s’être barricadé dans une salle de cours. Il témoigne aujourd’hui pour Propos : « J’étais terrorisé, j’étais juste à côté de lui quand

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Les brèves Samy Vincent

Le juge administratif assume enfin sa relation avec la hiérarchie des normes. Propos vous dit tout.

Le ministre Mouzalas devant une salle en délire aurait déclaré : « aïe love ze frenche art de vivre ».

3 mois d’arrêt maladie pour

Les difficultés de l’équipe de foot de l’IEP de Toulouse pour respecter le fair play financier après le recrutement d’un Alpaga du Pérou pour remplacer leur attaquant blessé, « un mal pour un bien » aurait déclaré l’entraîneur à propos de la blessure de leur joueur vedette.

Un étudiant devant son 6 en politiques économiques avoue avoir remplacé la virgule du cours de 2014 par un pointvirgule.

Après un 4 en institutions internationales, il réalise que le cf. infra en conclusion n’était sans doute pas judicieux.

Régis Blazy après avoir tenté un saut de l’ange, porté par un auditoire en folie. Ivre, Propos réalise une affiche de promotion du nouveau numéro sans utiliser Daoud, pourtant égérie de la marque depuis le début de la saison 2017-2018. Fin d’une romance ? Publication des résultats de 3A début février par la scolarité, alors même qu’ils avaient été annoncés … début février. La scola sur la sellette.

Bastian Noyer pressenti à France TV pour remplacer Thierry Adam, sur le départ en direction de M6 la saison prochaine.

Monsieur le Professeur Kovar, imperturbable, continue son cours après qu’un séisme de magnitude 8 sur l’échelle de Richter ait frappé l’IEP.

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Les micros du Parlement en grève après depuis le vendredi 16 février pour des conditions de travail qu’ils considèrent comme « inacceptables ».

Record insolite : le record de diction d’Eminem battu par Justine Faure, nommée pour les prochains Grammy Award dans la catégorie « musique urbaine ».

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Weill À Tes Propos

Maurice Carrez, Chine au XXème siècle/ Sport et Nationalisme (2A)

Arnaud Duranthon, Institutions Administratives (1A)

“Moi je sais pas ce que c’est la dignité humaine.”

“Les incompétents sont l’espèce la plus répandue sur Terre, en tout cas au sein de l’humanité.”

“Le préfet ressuscite une fonction de la Rome antique… Rome antique en deux mots bien sûr.”

“Entre l’Alsace et la Bretagne, c’est vraiment dommage qu’il y ait la France de l’intérieur.”

“Les examens à l’IEP, vous savez, ils durent plus longtemps qu’un semestre. 12 semaines par semestre, 11 semaines d’examen. Ils ont inventé l’année à 3 semestres. Bravo l’IEP !”

“A part les étudiants d’hypokhâgne, les préfets sont encore les seuls à porter des capes.”

“Je suis Alsacienne et vous êtes presque tous des Français de l’intérieur : respectez mon particularisme minoritaire.” Ex æquo les nationalistes du mois

“Le sport, c’est un bon moyen de connaître les joies du sexe.” A une élève qui venait de bailler : “Mais je vous en prie, vous pouvez roter aussi.” Pour finir, le philosophe parle : “Le sport, c’est comme le mariage, il faut beaucoup d’humour pour l’apprécier.” Laurent Weill, Macroéconomie (1A) “Vous aimez avoir du temps de loisir : je pars du principe que vous aimez voir vos enfants, ce qui n’est pas toujours le cas, que vous aimez voir votre femme, même si vous l’étranglez après. <<C’était un accident !>>” Benjamin Chevalier, Conférence de méthode de sociologie (2A) “Ah le Conseil d’Etat, quand tu sors de l’ENA, c’est stylé, si tu l’as t’es un BG.” Michel Fabreguet, Histoire des Idées Politiques Modernes (2A) “Les griefs énoncés par Hegel ne sont ni de droite, ni de gauche, sans clin d’œil à Macron.”

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“Cela a permis au pouvoir d’envisager sa déconcentration… qui était l’état dans lequel vous étiez il y a encore quelques secondes [et ce juste après avoir laissé une pause de 2 min chrono].” Florence Benoit-Rohmer, Droit constitutionnel (1A) “Et dans l’épisode de cette série, je crois que le sénateur lit un livre de recettes… ce qui est tout de même plus intéressant que la Bible ou l’annuaire téléphonique.” En voulant dire “que se passe-t-il ?” : “Que se pastis ? [rires dans l’amphi] quoique j’aime bien le pastis... mais ce n’est pas la saison !” Florence Benoit-Rohmer, Libertés Publiques et Droits de l’Homme (2A) En s’adressant aux hommes : “Rassurez vous, si votre cerveau est plus gros, le cerveau des femmes est surement mieux fait.” “Olympe de Gouges n’est pas montée a la tribune mais est montée a l’échafaud.” “C’est pas que j’aime citer Mussolini, mais...”

Jean-Louis Clément, Histoire des Grandes Puissances (1A) “Le Jupiter de l’Élysée essaie de faire ça mais il n’est pas très doué...Se présenter les bras en croix quasiment comme Jésus-Christ ! Il a l’âge de mon neveu, il ne m’épate pas pour deux sous !” Emmanuel Droit, Histoire économique au XIXème s. (4A) “Oui, je viens de Nancy, personne n’est parfait.” Parlant des délocalisations en Chine : “C’est un peu une revanche de l’histoire, pas celle des Siths.” Ex æquo les nationalistes du mois Frédérique Berrod, Droit européen de la concurrence (4A) Parlant des groupes d’entreprises : “La mère peut vendre sa fille”. Justine Faure, Histoire des Relations Internationales (2A) “Vous n’êtes pas rentrés sur concours

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Florence Benoît-Rohmer et Emmanuel Droit Prix "nationaliste du mois"

Jean-Michel Rich Prix "tante Georgette du mois”

Justine Faure Prix de la "bilingue du mois"

avec une question sur la guerre d’Algérie, si ? Ah bah bravo par ce que c’était une catastrophe. En même temps c’était plus facile a corriger vu qu’il y avait plein de copies blanches.” [Commence a parler du Congo] “Il faut que je vous remette une carte hein.” “Si vous voulez un peu plus d’horreur, vous pouvez aller voire l’article du New York Times.” “En français, on dit Guerre du Kippour mais les Anglais disent plutôt Guerre d’Octobre donc si jamais vous faites des recherches ne tapez pas “Kippour War” mais plutôt “Guerre of October”.” La bilingue du mois Jean-Michel Rich, (4A) “Je suis une vieille femme, j’ai 3 enfants que j’aime pas. Je peux faire une assurance vie et le donner à la SPA ou à un gigolo de 20 ans qui m’aime pour ma beauté profonde. Je peux inverser avec un homme, je suis pas sexiste sinon je vais finir sur un blog.”

prescription.” “Elle avait enfermé ses bons dans une boîte à biscuit, où il y avait un cadenas dessus, elle gardait la clef sur elle. Et elle mettait la boîte dans un meuble fermé à clé. Cette clé était dans le canapé, pour l’atteindre il fallait un gros popotin comme elle pour faire remonter la clef [....]. Ah je l’aimais ma tante Georgette.” La tante Georgette du mois/ repas de famille du mois Alexandre Bibert, TD d’histoire (2A) “Non le droit n’est pas ma bête noire… en revanche en histoire on attend de la rigueur.” Aurélien Radoi, TD de droit (2A) “Tu mets une expression en latin dans une copie, les 10 points, c’est gagné.”

HORS LES MURS Michel Sapin, en conférence lors de la Semaine Européenne au Parlement européen “On marche sur la tête mais on évite qu’elle éclate.” Nicolas Théry, en conférence lors de la Semaine Européenne au Parlement européen “Le problème de l’UE, c’est qu’elle a la mobilité d’un diplodocus” Eurodéputé, en conférence lors de la Semaine Européenne au Parlement européen “Je suis pas d’accord avec vous quand vous dites que le citoyen au fond c’est un connard il comprend rien”

Nicolas Eber, Théorie des jeux (2A) “Quand maman ourse se venge, il prend cher le tigre.”

“J’avais une grande tante Georgette, c’est pas une blague. Elle avait du pognon et quand elle est morte on a touché du pognon mais chut hein, y a

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