N° 108 - Janvier 2019

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Présidente & Directrice de la publication : Camille Larminay Vice-Présidente & Secrétaire de la rédaction : Léonie Fraulob Trésorier : Julien Pairot Maquettiste / mise en page : Océane Maurin Responsable Communication : Rémi Fischer et Timothé Giordana Responsable Relations : Lucie Coatleven Responsable Site : Théo Renou Vice Président en charge du Pôle TV: Paul de Noray Pôle TV : Axellle Heyert, Hugues Foulon, Leila Bröchin Edité par l’association Propos, association de Loi 1901 domiciliée au Local 208 B, 47 Avenue de la ForêtNoire, 67 000 Strasbourg proposscpo.fr - contact@proposscpo.fr Imprimé par IL LMS REPROGRAPHIE, 20 Avenue de Paris - Immeuble RHONE, 94811 Villejuif Paru en janvier 2018 Dépôt Légal, janvier 2018 ISSN : 2557-793X © Association Propos 2018. Tous droits réservés.

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ÉDITO

Propos vous souhaite … tout le bonheur du monde ?

Scoop : la rédaction Propos a choisi de traiter le thème du Bonheur en janvier plutôt qu’en décembre. Ne serait-ce pas là une preuve de la trop grande avance prise par les membres de la rédaction dans la révision de leurs partiels ? Que nenni ! La raison est toute simple : le mois de janvier est bien plus morose que le mois de décembre, et la rédaction le sait très bien. Les partiels du semestre ont été plutôt violents, et la grisaille ne semble pas vouloir fondre aussi vite que la rare neige sur les pavés – bref, il y a déjà eu des temps meilleurs pour les étudiants de l’IEP.

par Camille Larminay Rédactrice en chef

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Un remède à ce « tout froid tout gris » ? Voilà donc un numéro Propos sur ce qui rend heureux, ce qui pousse le matin à enfourcher son vélo pour aller en amphi, à garder la tête haute sous les tas de fiches de révision et à garder un moral un peu plus haut que celui de nos derniers numéros sur la rentrée, l’environnement et l’argent. La rédaction vous souhaite donc une année 2019 réjouie et enjouée,.

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S MMAIRE LE Bonheur Sommes-nous heureux à Sciences Po ? par Louise Rohmer

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1967, Summer of Love, LSD et California Dreamin’, par Léonie Fraulob

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Compilation de souvenirs pétillants, par Gloria Fiani, Ambre Kirschner, Sébastien Onody et Mattis Kouloundjoian

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CULTURE Le thème du bonheur et la chanson française, par Paul Gélis

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FÉMINISME Le collectif copines vous explique… la toxicité masculine, par Maureen Morlet

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NUMÉRO 108 JANVIER 2019 ACTUALITÉ

f /ProposScPo l @propos_scpo mag.proposscpo.fr

La Grande-Bretagne en proie aux doutes, l’UE tournée vers l’avenir, par Pierre Bothorel

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Does oil hinder democracy, par Loris Schaeffer

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Sybile Veil à Radio France, par Lucie Coatleven

CULTURE

INVENTION

DIVERTISSEMENT JANVIER 2018

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Under the Silver Lake, par Océane Maurin et Mathilde Tanguy

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La semaine des Arts à Scpo, par Hugues Foulon et Camille Larminay

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En partenariat avec le Café littéraire : Regard, par Baptiste Boleis

Horoscope, anonyme

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Sciences Po : La clef du bonheur ? par Louise Rohmer

Qu’est-ce que le bonheur ? Ce mois-ci, Propos nous amène à réfléchir autour de la notion de bonheur. Sujet à la fois vaste et ambitieux mais auquel j’ai décidé de me confronter. On a tous - plus au moins - abordé en cours de philosophie à cette question . Le bonheur, c’est lorsque l’on atteint un niveau de satisfaction à la fois stable et durable. Il ne suffit donc pas de se sentir simplement heureux pour accéder au bonheur, c’est plus compliqué. Ce n’est pas un état éphémère, mais plus important encore, c’est une expérience individuelle. En effet, chacun définit le bonheur à sa manière et possède une clef différente pour l’atteindre. D’une manière ou d’une autre on vise tous cet état de plénitude, il est même considéré comme le but ultime de l’existence humaine. Mais comment y parvenir ?

Sciences Po : La solution ? En étant admis à Sciences Po, certains ont réalisé un “rêve” alors que d’autres se sont peutêtre résignés, considérant que c’était le meilleur moyen d’accéder à un choix plus vaste à la sortie de leurs études. Beaucoup d’entre nous visent en effet des carrières prestigieuses

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mêlant pouvoir, respectabilité et / ou une rémunération conséquente. L’adage populaire veut que l’on considère que “l’argent ne fait pas le bonheur mais qu’il y contribue”. Dans une certaine mesure arriver sur le marché du travail par la voie de Sciences Po serait donc le moyen idéal d’atteindre le bonheur. On accèderait à des professions de choix, en ayant suivi une formation qui nous permet une ouverture d’esprit et des opportunités remarquables. On peut tout de même se demander si c’est suffisant.

Le bonheur : une question intergénérationnelle non résolue Pourtant, si j’ai choisi de questionner la possibilité de l'atteinte du bonheur grâce à Sciences Po, ce n'est pas anodin. En effet, quand on regarde un peu autour de nous, on s’aperçoit vite que les personnes ne sont pas forcément toutes heureuses, qu’elles soient épanouies ou non au niveau professionnel. La clef du bonheur ne se trouve donc pas sur le marché du travail et nos aînés tendent parfois à nous le rappeler. Que ce soit dans la génération X ou la génération Y, on retrouve assez régulièrement des

exemples qui viennent étayer cette idée. Grossièrement, la génération X, c’est celle qui a travaillé toute sa vie pour atteindre une position sociale élevée. Ce sont nos parents qui se lèvent tous les matins dans le seul but d’atteindre un jour le saint-Graal de la retraite ou qui y ont trouvé un véritable accomplissement . La génération Y, c’est ton frère ou ta soeur qui sort d’une grande école ou qui a suivi un tout autre parcours mais qui n’a qu’une idée en tête, partir faire le tour du monde car en vérité sa vie ne lui plaît pas. Et la génération X, c’est nous! Une génération qui est née avec internet, qui trouve du plaisir quand elle obtient des “likes” sur sa nouvelle photo Instagram et par-dessus tout une génération de zappeurs. Mais ce n’est pas que ça. La génération X, c’est aussi celle qui est née avec le 11 septembre 2001, avec la loi sur la parité en France en 2000 ou encore qui a grandi avec le réveil écologique. En quelque sorte ces évènements contribuent à façonner l’imaginaire de cette génération et nous poussent à penser qu’elle peut faire de grandes choses. Et si c’était ça la clef du bonheur ?

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À Sciences po concrètement on fait comment ? Alors voilà, à la sortie de Sciences Po qu’est-ce qu’on deviendra ? Notre génération parviendra-t-elle a être heureuse ? L’idée en soi c’est de ne pas avoir de regret. Et je pense que c’est l’essentiel de notre formation à Sciences Po. Ne pas se dire “si j’avais su … “ . Parce qu’en définitive si on saisit l’opportunité, avec Sciences Po on peut être qui on veut. À fortiori, on doit vivre pleinement notre expérience qu’elle soit scolaire, associative ou encore amicale. Et surtout se dire qu’on est allé au bout de nous- mêmes.

Et après ? Il est probable qu’aucun d’entre nous n’atteigne un jour le bonheur. Le but ici ce n’est pas d’en poser une définition dogmatique mais d’envisager une manière d’être heureux

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pendant et après Sciences Po . C’est vrai qu’il est parfois compliqué de se réveiller le matin et de se dire qu’on a une tonne de trucs à faire. On se dit que le dossier de plus de 20 pages pour le prochain TD peut bien attendre ou encore que cette association dans laquelle on rêve de s’investir est chronophage. Mais quand tu reviendras de ton merveilleux voyage Erasmus constatant qu’il est grand temps de construire un projet de vie, clef de voûte de ton bonheur à venir, tu ne veux pas avoir

de regrets au fond. Et quand il sera temps qu’un jour ensemble on change un peu ce monde tu seras peut-être content d’avoir eu un enseignement éthique , d’avoir fréquenté des personnes d’exception ou d’avoir saisi des opportunités exceptionnelles grâce au réseau associatif. Et puis ce fameux jour où le tumulte de la vie étudiante cessera, alors peut-être que tu te demanderas si tu es vraiment heureux.

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1967, Summer of Love, LSD et California dreamin' Par Léonie Fraulob

San Francisco, 1967, des milliers de jeunes se réunissent pour ce qu’on appellera le Summer of love. Le rassemblement « Human Be-in » au Golden Gate Park marque le début d’un été qui s’annonce révolutionnaire. Poésie, musique, drogues, rythment cet étrange évènement qui fera des émules pendant des mois et réunit des individus issus des différentes tribus de la culture hippie. Bande de fainéants décadents pour une partie de l’Amérique, engluée dans une guerre qui peine à faire l’unanimité, précurseurs d’une révolution culturelle faisant face aux horreurs du monde moderne pour d’autres, les individus prenant part à ce moment si particulier de l’histoire sont en tous cas là pour passer un bon moment.

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Le quartier de Haight Ashbury cristallise cette jeunesse ivre de liberté et devient le symbole d’une contre-culture iconique des 60’.

Ce festival incarnera le mouvement Flower Power à la perfection puisque plus de cent mille orchidées entourent les festivaliers.

De la musique

De la drogue

Le festival de Monterey, probable ancêtre de Woodstock, point culminant et peut être acte de fin du Summer of love, réussit à réunir les grands noms de l’époque comme the Mamas and the Papas qui incarnent parfaitement le mouvement hippie mais également quelques artistes encore confidentiels comme une certaine Janis Joplin qui sidère le public par son talent mais également un certain Jimi Hendrix qui met feu à la scène, métaphoriquement comme littéralement puisqu’il brûle sa guitare en fin de performance.

Le LSD, découvert en 1943 par Albert Hoffman, est au centre des expérimentations des « hippies ». On le retrouve au centre de la création artistique, puisqu’on assiste au développement du rock psychédélique avec, comme ambassadeur le plus connu, l’album « Sgt. Pepper’s of the lonely hearts club band » des Beatles, duquel le « pape du LSD »Timothy Leary dira qu’on pouvait y entendre la voix de Dieu. L’utilisation de l’acide lysergique par les artistes se couple avec la pratique du public

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qui fait appel à cette drogue pour atteindre des niveaux de conscience « plus élevés ». Rarement on a vu une drogue à ce point consubstantielle à un mouvement artistique culturel et social.

Et des idéaux Les 100000 jeunes présents se retrouvent autour de certaines idées qui alimentent la vie intellectuelle et militante des sixties : profondément anticapitalistes et pacifistes, les festivaliers-manifestantssquatteurs de l’été 67 s’opposent à un modèle de société qui ne leur correspond plus. La société de consommation est remise en question et c’est tout un ordre social contraignant et jugé archaïque, symbole de domination et d’oppression,

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qui est rejeté : de la structure familiale au fondement belliqueux, raciste et ethomophobe de la société, jusqu’à la domination exercée sur la nature et l’hégémonie de la valeur du travail. Ainsi, un hôpital gratuit a été installé pour les besoins médicaux qui, aujourd'hui encore, est toujours en fonction ainsi qu'un magasin qui offrait les nécessités de base à ceux qui en avaient besoin.

laquelle les jeunes n’hésiteront pas à voter massivement pour Nixon un an plus tard.

Ainsi, l’été 1967 consistera en un point central de la contreculture hippie, un point de départ de la réflexion autour de nouvelles façons de vivre. Cependant, on peut aussi le considérer comme une sorte de bulle, un microcosme dans une Amérique puritaine dans

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Happy moment La rédaction est partie à la recherche de vos moments à vous. Parce que l'ambiance des fêtes est souvent indescriptible, on a laissé les promos de l'IEP s'emparer du sujet et nous faire part de leurs inspirations. Jingle Bells !

Poème Je suis tombé amoureux ce matin, Guidé par l’émerveillement naïf des enfants. Amoureux d’un sourire, d’un regard, d’une odeur, D’une voix, d’un rire, d’un acte anodin. L’amour ne s’accorde pas au singulier ni avec un grand « A », Il se décline en mille nuances : Celui dont je parle est doux, inattendu, aventurier. Aussi doux qu’un sourire qui se dessine sur un visage inconnu qu’on croise un matin. Inattendu, comme une belle parole qui égaie soudain le cœur. Superficiel ? Evidemment, car cet amour volatile papillonne… Mais il est vrai, car aussi spontané que succinct.

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L’aventure se produit au détour banal du chemin pour aller à l’école ou à la boulangerie. Cet amour étend l’univers des possibles : On peut aussitôt le laisser repartir, Vouloir le cueillir pour l’admirer un instant, Ou bien l’arroser et le laisser fleurir, Ou même s’en approcher et voir comme on s’est trompé ! Et dans la grande Aventure, la nôtre, celle avec un grand « A », Cet amour simple rappelle que l’émerveillement est la plus belle des lumières, pour soi comme pour les autres, Et que l’essentiel est invisible pour les yeux : il n’y a qu’avec le cœur que l’on voit bien.

par Mattis Kouloundjoian

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Un moment inoubliable à Noël par Ambre Kirschner On m’a demandé de raconter un moment inoubliable qui m’est arrivé lors des périodes de fête. Mais j’ai beau creuser,je ne pourrais jamais trouver un seul moment inoubliable. Chaque Noël est différent et mérite d’être apprécié à titre unique. Cependant, comme nous pouvons le voir dans nos instructifs TD de sociologie, il y a une récurrence des schémas, et je pense que vous pourrez trouver des similitudes dans votre famille à mon exemple particulier. Noël, c’est la période de la bonne bouffe, des cadeaux, des soirées en famille et surtout des moments gênants : nous avons tous un membre de la famille (ou tous les membres de la famille, pas de favoritisme) qui a un peu abusé de la flûte par exemple (et pas traversière, si vous voyez ce que je veux dire). Dans mon cas, j’aimerais vous raconter une histoire qui est arrivée, il y a 3 ans, à Noël, chez mes grands-parents.

que les biscottes au foie gras. Afin de ne pas déroger à la règle, ma grand-tante et ma grandmère, dans une évidente envie de mettre mal à l’aise toute la famille, évoquent le plus « beau garçon du lycée » - comme quoi, Gossip Girl n’a vraiment rien révolutionné. Pour vous présenter rapidement notre protagoniste, je dois préciser que la sœur de mon grand-père est originaire de Dambach-La-Ville (rpz la campagne alsacienne), fille de viticulteur et mariée à un professeur parisien. Derrière ces apparences BCBG, vous pouvez quand même percevoir son potentiel beauf. Et ce jourlà, on peut dire que la nature a repris ses droits. Je vais donc maintenant vous retracer ce qui restera un moment extrêmement gênant pour moi. Pour garder protégée l’identité des personnes parties

à l’affaire, nous appellerons ma grand-tante Marie-Noëlle, et son mari, Pierre : Marie-Noëlle : « Non mais vous savez la beauté ça ne dure pas ! Regarde André quand on était au lycée, c’était le plus beau garçon ! Maintenant, regarde-le ! Il ne ressemble plus à rien (je précise qu’André est son cousin). Alors que toi Pierre, ben toi, je t’ai choisi passable mais au moins tu restes passable ! (éclat de rire de sa part et gêne dans l’assemblée). Pierre sur un ton très guindé et sarcastique, très Paris 16e : « Merci Marie-Noëlle, c’est très délicat de ta part, j’apprécie ». Morale de l’histoire ? Les meilleurs légumes ne sont pas toujours les plus beaux, l’important c’est de savoir les apprécier.

Délicieux repas, très bonne ambiance, et soudainement arrive sur la table le classique sujet de toute personne âgée deplus de 50 ans : le temps qui passe. Mes grands-parents et leurs frères et sœurs y vont de leur anecdote et nous passons à quelques ragots aussi croustillants

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Au fond, il est ou le bonheur ? par Sébastien Onody

Wesh ! C koi leboneurr ? Honnêtement, j’en ai aucune idée… du moins j’imagine que personne ne sait trop ! Certains diront que c’est le fait de se sentir bien, d’être satisfait, comme si ton life goal était atteint. Je suis plutôt d’accord avec eux. Pour moi le bonheur c’est réussir à faire la vaisselle sans casser d’assiettes, c’est quand il reste encore des sandwichs « Italien » à la cafète à 13h (#fuck les maraîchers), c’est réussir àchanter entièrement « Djadja » sans faire de playback, c’est faire rire mes potes rien qu’avec un petit pet des familles, c’est taper comme un con sur une grosse caisse et ambiancer tout le gymnase au Krit. Enfin bref, le bonheur, c’est tout et c’est rien. C’est faire des trucs, se sentir bien, et penser que ça sera le cas jusqu’à la fin. Le problème souvent c’est qu’on ne sait pas trop si c’est juste de la joie, ou bien si c’est plus que ça. Comme disait un grand chanteur en parlant du bonheur: «Il fait pas de bruit, le bonheur, non, il fait pas de bruit. Non, il n'en fait pas. C'est con le bonheur, ouais,

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car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là ! » Ouais ben il a raison le petit Christophe Mae. C’est quand même impossible à savoir sur le moment. Moi, je me rappelle plein de choses qui me rendent heureux, mais c’est pas pour autant que je suis sûr que j’ai connu Monsieur Bonheur. Enfin bref, je pense surtout que le bonheur c’est dormir. C’est fermer les yeux, penser à rien, ou du moins tenter. C’est somnoler, ne rien faire sauf rêver. C’est sentir la fraîcheur de son oreiller et s’emmitoufler dans sa couette. Dans ces momentslà, on se dit que rien au monde ne peut dépasser le plaisir que procurent ces draps. Comme une impression que la Terre ne tourne plus et que les autres sont inexistants. Alors voilà ! Je pense qu’on devrait tous faire attention à nos moments de bonheur. Pour moi c’est avant tout dormir, et pour vous ?

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Du pouvoir de la cannelle par Gloria Fiani

Quoi ? Plus de tram ? Il n’y a pas de tram. J’avais oublié. Pour des raisons évidentes de sécurité, le tram ne fait plus d’arrêt dans le centre-ville. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. Il faudrait que je rentre chez moi à pied ? Il faudrait que j’aille me frotter à la horde de touristes du marché de Noël de Strasbourg ? Aux perches de selfie tendues ? Aux mains collantes des gamins braillards ? Pardon… excusez-moi, je voudrais juste passer… Un cauchemar. Emportée par la foule qui nous traîne et nous entraîne – non, je ne peux pas le supporter. Je me drape dans une raideur, l’air pincé, j’avance dans le froid continental du Grand Est. Toujours pas de progret dans ma dissert de droit administratif demain dernier délai va pas falloir traîner. Au loin, les petites lumières vertes et violettes et puis la grande étoile tout en haut du sapin. Place Kleber. Amas nonchalant de touristes qui erre le nez en l’air. Je n’aime pas les gens. Ils se traînent alors que la parisienne que je suis n’a pas le temps. Et dire que je n’ai même pas de problématique. C’est quoi ce truc sur mon front ? Une bulle géante ? Des bulles géantes ! De toutes les couleurs ! Partout ! Qui volent, se contorsionnent, glissent et s’échappent. Mon pas se ralentit malgré moi. Là, je vois la ville en fête et en délire. Les parents ont officiellement commencé le chantage au Père Noël. J’ai envie d’une crêpe. La première gorgée de vin chaud devrait résoudre la querelle des juges… La fête est partout sur les visages, dans les arbres, dans le ciel, irrésistible. J’entends la musique, le rire des enfants face au chocolat qui coule dans les stands. Je sens l’odeur du vin chaud, du jus de pomme à la cannelle. Je sens ce froid hivernal, à la fois glaçant et réconfortant. Je vois les chalets, je vois les gens émerveillés, les illuminations des rues, des églises, des balcons. C’est un charme, un chant magique qui vous happe. Trop tard pour la CJUE, je suis ensorcelée. Je ressens tout à coup une émotion étrange. Tout se passe comme si j’étais figée dans un état émotionnel de béatitude. C’est donc ça. Je me suis faite avoir par la magie de Noël. Je me suis arrêtée, on me sourit, on me parle, je souris aussi, non je ne connais pas la recette ancestrale des bredele, et oui je la veux bien. L’histoire du sapin de Noël vaut bien celle de la Troisième République. On peut même s’asseoir. Mes lèvres se brûlent au verre en plastique, consigne 1€, je vais le garder, il m’éclaboussera du miracle qui vient de se produire en juillet. Je respire fort la cannelle, j’ai les doigts collants et je suis prête à écrire un éloge : De la lenteur ou Du pouvoir de la cannelle, je ne sais pas encore. Dans ce petit chalet, on mange de la choucroute, c’est l’occasion.Je m’attarde dans la chaleur de cette soirée d’hiver, de stand en stand, peut-être aller place de la cathédrale ? Atmosphère étrange due au voisinage intimidant de la grande Dame, une odeur de sacré, elle est là la magie de Noël. C’est décidé, ma 3A, je veux la passer au marché de Noël de Strasbourg.

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Le thème du bonheur et la chanson française par Paul Gélis Chers lecteurs, si l'on vous dit chanson française, vous pensez soit "mélancolie" et "amour", soit années 80. Pourtant, en s'intéressant de plus près à ce large panel de styles qu'est la chanson française, on se rend compte que le thème du bonheur y tient une place très particulière. En effet la chanson française aborde le bonheur de maintes façons. Il s'agira donc ici de faire une sorte de rétrospective du thème à travers plusieurs artistes et plusieurs styles, d'Aznavour à S-Crew en passant par Sinsemilla.

CULTURE

La chanson française traditionnelle : Aznavour

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Quand on s'attache à la chanson française dite "traditionnelle", on peut s'intéresser à l'œuvre de Charles Aznavour. Ce géant, voire génie, de la chanson française est un des plus prolifiques de l'histoire avec plus de 1200 titres enregistrés dans 9 langues différentes. Sa conception du bonheur est très mélancolique et est presque toujours liée au thème de l'amour. S'il ne traite pas directement du thème, il parle de sa disparition notamment dans la chanson "que c'est triste Venise". Ce titre évoque une rupture amoureuse métaphoriquement représentée par Venise, ville des amoureux (et non ! ce n'est pas Paris). Les paroles traitent de thèmes relatifs au sujet de la chanson comme l'ennui, le désintérêt, l'amour et la tristesse. On observe que l'amour est lié au bonheur dans les lignes "et que le cœur se serre en voyant les gondoles abritant le bonheur des couples amoureux". Cependant, en interprétant les paroles, on se rend compte que le bonheur n'est pas éternel et qu'il est vite remplacé par la tristesse. La chanson en elle même est une analyse psychologique d'un

homme malheureux : lorsque le bonheur est perdu, tout nous parait plus fade, moins beau ("Les musées, les églises ouvrent en vain leurs portes, inutile beauté devant nos yeux déçus"). Ainsi Aznavour traite d'une façon bien triste le thème de l'amour, propre à la chanson française traditionnelle comprenant des artistes comme Brel ou Brassens.

Le reggae ou ska français : Sinsemilla On pourrait dire que le reggae est le style musical attitré du bonheur. C'est en effet ici qu'on retrouve le plus ce thème avec des artistes anglophones comme Bob Marley ou français comme le groupe Sinsemilla. Ce dernier, formé en 1990, est plus habitué à traiter des sujets de société comme la pauvreté ou la politique. Cependant sur l'album "Debout les yeux ouverts", le dernier titre intitulé "Tout le bonheur du monde", le groupe s'éloigne de son thème de prédilection pour nous livrer leur vision du bonheur. Celleci est liée à l'avenir et porte en elle des valeurs comme le partage et la solidarité. Le titre commence donc

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par le refrain dont le premier vers est : "on vous souhaite tout le bonheur du monde". Il annonce donc la couleur de la chanson : chaleureuse et humaine. Le reste du refrain est un hymne à la solidarité ("tendre la main"), au partage ("votre soleil éclaire l'ombre") et à l'évasion ("vers de calmes jardin"). Les trois couplets sont quant à eux consacrés à l'avenir et au souhait d'une meilleure vie pour chaque auditeur du titre. De plus, ils abordent aussi le thème de la liberté et des rêves qui sont tous deux des conceptions qui mènent au bonheur. En fin de compte, si l'on approfondit l'analyse des paroles, on pourrait dire que c'est une apologie de l'épicurisme, prônant le plaisir du repos avec des mots comme "profiter de chaque instant" ou "choisir quelle sera votre voie et où celle-ci vous emmènera", signe que dans la vie pour atteindre le bonheur, on doit juste se laisser guider par notre intuition et nos désirs : Hakuna Matata !

un titre de leur premier album intitulé "Seine Zoo", un vision du bonheur propre au rap français. Il est associé ici à une évasion spirituelle et physique par différents biais comme la marijuana ou un road trip. Il est important de noter que dans ce titre, on assiste à un vrai débat concernant la drogue. Dans un premier temps, les paroles dénoncent une fuite en avant pour oublier les problèmes du quotidien ("Tous ce que j'entends c'est des maudits cons se mettre au chichon pour planer") et préconisent ensuite plutôt une rupture avec son quotidien en

filée de l'oiseau représenté ici par un avion, toujours dans le rapport à la nature ("on est tous passagers de la Terre mère dans la voie lactée"). Il y a enfin une dernière forme d'évasion développée avec la musique : "la musique m'amène autre part". Il y a donc de multiples façon d'aborder le thème du bonheur dans la chanson française. Ici nous n'avons développé que ce que les paroles apportent mais il ne faut pas oublier que le son en lui-même peut procurer du bonheur que ce soit dans l'opposition majeur/mineur ou dans ce qu'il y a de personnel dans l'écoute d'une mélodie. Nous n'avons ici fait que survoler le thème car il existe autant de forme de bonheur qu'il existe de style et chanson dans la musique française. Pour développer vous même votre propre vision du bonheur, votre propre rapport à la musique, écoutez-en le plus possible et de tous les styles.

Le rap français : S-Crew On peut considérer le rap comme faisant partie de la chanson française. Pourtant, celui-ci n'est pas souvent associé au thème du bonheur. En effet, quand on entend parler de rap français, on pense souvent soit au lyrisme de certains comme Oxmo Puccino, soit à la critique sociétale de groupes comme l'Entourage ou NTM. Ici, on s'intéressera à S-Crew, un groupe des années 2010, qui développe dans "Aéroplane",

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prenant la route par exemple ("J'ai troqué ma routine contre une vie d'action"). Or dans un second temps, le troisième couplet débute sur une envie d'évasion par le biais de la drogue ("Y'a ma latte dans le ciel, j'veux m'envoler comme un aigle royal"). Ainsi le bonheur est lié ici à une rupture du quotidien par un départ vers l'inconnu, loin de la ville, un retour à la nature. On retiendra une superbe métaphore

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Le collectif copines vous explique ... la masculinité toxique par Maureen Morlet

FÉMINISME

Tout comme la féminité que les femmes trainent tel un poids leur dictant des conduites à suivre, la masculinité colle à la peau des hommes et maintient des comportements dangereux.

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La masculinité est l’ensemble des attributs, des rôles et de la place dans la société, que l'on décerne aux hommes, par opposition à la féminité. Ces attributs servent à distinguer les hommes des femmes dans la société. On octroie alors à l’un la force, le courage, la vaillance, la résistance, et à l’autre la douceur, la gentillesse, la délicatesse, la finesse. Je vous laisse deviner quels adjectifs s’attachent à chaque groupe ? Allez, ce n’est pas très dur. Et la masculinité toxique alors, c’est quoi ? C’est un concept popularisé par Amanda Marcotte, blogueuse féministe américaine. Pour elle, c’est “un modèle spécifique de la virilité, orienté vers la domination et le contrôle. C’est une virilité qui perçoit les femmes et personnes LGBT comme inférieures, qui conçoit le sexe comme un acte non pas d’affection mais de domination, et qui valorise la violence comme seule façon de s’imposer dans le monde”. Longue définition pour dire que la masculinité est un attribut social, que l'on colle aux hommes et qui leur dicte une idée de domination, de puissance et de contrôle sur tout ce qui ne leur ressemble pas, c’est-àdire les femmes, et les hommes qui ne paraissent pas en être, du fait de leur manque de virilité. Les effets de la masculinité toxique,

selon la journaliste américaine Suzannah Weiss, se traduirait par la misogynie, la perpétuation de la culture du viol, l’homophobie et l’encouragement à la violence entre autres. Elle se tourne donc, en premier lieu, vers les femmes et les minorités ne s’identifiant pas dans les hommes virils, masculins en soi. Mais cette masculinité est aussi toxique pour les hommes. En effet, on les pousse dès leur plus jeune âge à prouver leurs caractéristiques masculines : « montre nous ta force », « ne pleure pas, c’est pour les filles ça » ou encore « pour être un homme il faut baiser »... Ce concept peut être illustré par le groupe des Incels. Si vous ne les connaissez pas encore, ces derniers se sont surnommés les Incels par contraction de “involontary celibate”, "célibataires involontaires" en français. Ils pensent que leur situation de célibat est due aux femmes, qu’ils haïssent de ce fait. Ils préconisent entre autres d’organiser des viols collectifs afin d’asseoir leur domination et de satisfaire leurs pulsions. Cette vision de la femme peut se traduire également par ce qu’on appelle “l’entitlement” qui part du principe, selon lequel les femmes

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seraient des objets, servant à appuyer la domination de l’homme. Ces derniers ne peuvent concevoir la femme comme un être humain qui leur est égal. De ce fait, le consentement ne leur effleure même pas l’esprit, puisque la femme qu’ils ont choisie ne peut de toute façon pas refuser leurs avances. Cela mène à des agressions, des viols, des violences et souvent des meurtres. Enfin… peuton dire qu’on “tue” un objet ? Ahah, pour eux non. Difficile de parler de bonheur avec cette thématique me direz-vous, mais elle est essentielle à rappeler car des

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centaines de milliers de femmes à travers le monde en souffrent, et en meurent tous les jours.

Imaginons un monde plus ouvert, plus respectueux des différences et qui célèbre la diversité sans injonction à correspondre à quelque modèle que ce soit. Les personnes vivraient alors en accord avec elles-mêmes, et de cette acceptation naîtrait le bonheur. Il est donc primordial de lutter pour plus d’égalité et pour plus de liberté, parce que ne pas être contraint.e, c’est l’une des portes d’accès au bonheur.

Cette contrainte à la masculinité montre que le féminisme est bénéfique à tous et à toutes. L’égalité passe par la réduction et la relativisation des différences ainsi que par une dévalorisation des mythes et des injonctions sociales, que sont la féminité et la masculinité. Le bonheur passe avant tout par l’acceptation de soi par soi-même, mais aussi par les autres.

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La Grande Bretagne en proie aux doutes, l'UE tournée vers l'avenir. par Pierre Bothorel « No deal is better than a bad deal » La phrase type relayée par la presse britannique depuis le 24 juin 2016 semble avoir pris une nouvelle tournure depuis peu. Un accord est enfin trouvé entre le gouvernement du Royaume-Uni et l’Union européenne, entrainant paradoxalement une démission en chaine des ministres de Theresa May. Tout d’abord Shaelesh Vara, conservateur et secrétaire d’Etat pour l’Irlande du Nord, a conclu que l’accord ne permettrait pas au RoyaumeUni d’être un pays souverain. Suivi par Dominic Raab, ministre du Brexit, expliquant que cet accord menacerait l’intégrité du Royaume Uni. Quelques minutes plus tard, le secrétaire d’Etat au travail et aux retraites, ainsi que la sous-secrétaire d’Etat du Brexit déposaient également leur lettre de démission auprès de la première ministre britannique, en signe de protestation contre l’accord du Brexit. Résultant par

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ailleurs de semaines acharnées de travail de la part des équipes européennes et britanniques concomitantes au Brexit, le deal en question semble avoir été imposé par Theresa May à son gouvernement. Mais face à une immense page de l’histoire que le Royaume Uni n’a jamais été si prêt de tourner, les sirènes d’alarme sont tirées du côté Anglais. Downing Street semble mal parti pour faire ratifier cet accord par le Parlement.

"This deal, no deal, or no Brexit at all." La phrase de Theresa May n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Bien au contraire, elle a provoqué une levée de lances et de boucliers. Les europhiles britanniques semblent vouloir à tout prix un nouveau référendum, et à la lumière des négociations si mornes des 2 dernières années, c’est une hypothèse qui semble devenir

envisageable. Le Brexit va-til vraiment aller jusqu’au bout ? Pierre Moscovici, répondant aux questions pertinentes qui lui furent posées le mardi 13 novembre en amphi 324, expliqua qu’il pensait fondamentalement que le Brexit aboutirait. Cependant, les mots précis qu’emploie un dirigeant traduisent explicitement ses volontés et les options dont il dispose. « No Brexit at all » est désormais sur la table, c’est une option soulignée par Theresa May. Mais si la Presse est braquée sur les hésitations britanniques, la parole n’est pas donnée en retour aux européens. En effet, au lendemain du 24 juin 2016 une grande majorité des européens se disait meurtrie par la décision sévère du peuple britannique. Aujourd’hui les mentalités européennes ont évolué, laissant deux ans en arrière un Royaume-Uni qui

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s’est tiré une balle dans le pied. Si c’était François Hollande qui était aux manettes du pouvoir en 2015, l’élection présidentielle française portant l’espoir de redonner un nouveau souffle à la politique du Vieux Continent est passée par là.

2015-2016-2017-2018 : Pendant que le Royaume Uni s’embourbait, l’Europe a tenté de se redresser, de se défendre, de faire face à la crise migratoire, de condamner les prises de position anti démocratiques hongroises ou polonaises, et cherche désormais plus que jamais à s’affirmer aussi bien au sein de son Espace Schengen que sur la scène internationale. Aux commémorations du 11 novembre 2018, l’Allemagne et la France, anciennes Nations ennemies étaient réunies à Paris. Le Royaume Uni lui, était absent ou presque d’un centenaire réunissant les plus importants chefs d’Etats du monde. La décision britannique d’assister aux cérémonies en l’hommage de ses anciens combattants sur son sol national, traduit le repli sur soi qu’exerce un pays dont la gouvernance est déboussolée. Mais où sont les Grands Négociateurs Britanniques ? Cette Nation qui a fait preuve dans son passé d’une telle ferveur négociatrice dans l’histoire de l’Europe se retrouve aujourd’hui bras ballants, s’excluant quasiment des débats internationaux pendant 2 ans pour en arriver à un accord sur le Brexit qui normalement sera d’une grande complexité à faire voter au Parlement britannique. Quel avenir sombre pour la

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La nouvelle Europe se créera par nos votes. Finalement, en Europe nous allons peut-être enfin reconstruire les programmes de langue et améliorer le niveau des français en allemand, n’en déplaise à Donald Trump. Plus que jamais le RoyaumeUni doit se réveiller car la puissance continentale européenne s’affirme. La question de la construction d’une armée européenne resurgit, la mise en place d’une Assemblée parlementaire franco-allemande se profile, les réformes de l’Europe se veulent en route. Par ailleurs, il est indubitable que les élections européennes prochaines vont être déterminantes pour la poursuite de l’amélioration et de la refonte de l’Europe, pour qu’elle maintienne et affirme sa puissance majeure sur la scène mondiale. Ces enjeux sont immenses, et comme Pierre Moscovici nous l’a rappelé, l’Europe doit devenir un sujet dont tout le monde puisse discuter, et non pas un thème simplement complexe, dont les citoyens s’écartent, le considérant comme trop difficile à comprendre. C’est un appel au débat à l’extérieur de nos murs que nous lançons. Sciences pistes battez-vous pour l’Europe que vous voulez personnellement. Prenez ce sujet en main et mettez-le sur la table. Ne laissez pas le beauf du PMU dire « Ah… tous les mêmes ces technocrates ». C’est la grandeur de notre pays qui est en jeu et cette dernière

n’existera pas sans la grandeur de l’Union Européenne, marchepied de la France sur la scène internationale. Pour finir, si les institutions européennes et britanniques avancent, chacune évoluant selon ses objectifs propres, chacune cherchant à convaincre ses citoyens, nous pouvons nous inquiéter de l’évolution de la situation de la GrandeBretagne. Manifestement, les politiques britanniques ont été incompétents à répondre à l’objectif que leur peuple leur avait fixé : un accord sérieux sur le Brexit. Dorénavant considéré dans l’imaginaire européen comme hors de l’UE, l’échec de l’accord rebattrait les cartes d’un Royaume-Uni en retard sur les échéances clés d’un monde aux enjeux économiques et politiques innombrables. La phrase de Theresa May « This deal, no deal or no Brexit at all » peut assurément nous faire l’effet d’une bombe, car aux vues de la scène politique anglosaxonne, son accord a toutes les chances de ne pas être ratifié par le parlement.

Si l'on s'en tient à sa phrase il nous reste deux options :

« no deal or no Brexit at all. »

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Does oil hinder democracy ? par Loris Schaeffer

The assessment is clear and undeniable, all of great Middle East oil producers, regardless their geographic position, are authoritarians or at least illiberal democracies. The correlation between oil resources and this kind of governance is easily shown by Michael Ross (in his article ‘’Does oil hinder democracy in the Middle East’’). Thus, neither Saudi Arabian or Qatar, Iran or Libya developed democratic structures. According to Eric Davis, one of the major « sin » of Middle East studies is failing to take into account the political economy, that is to say how government’s policies shape the economic outcomes and how economy’s perspectives impact the pursuit of a policy. Thus, through which phenomenon does oil hinder democracy ?

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In his article, Michael Ross puts in evidencethe concept of rentier State. Developed in the early twentieth century to describe European States that etended loans to non-European governments, the concept has been used by Hazem Beblawi to characterize a State in which « the rents are paid by foreign actors, where they accrue directly to the state, and where only a few are engaged in the generation of this rent (wealth), the majority being only involved in the distribution or utilization of it ». Basically, a rentier State is a State in which the majority of wealth is from the export of natural resources (here, oil), so from foreign purchase of resources. What are the effects of this situation ? First of all, and particularly in little countries such as Qatar, Bahrain or even the United Arab Emirates, the economy is global and all linked to one market : the resource gap created by oil wealth could be linked with the famous Dutch Disease, in which the exportation of a natural resource causes

an appreciation in the national currency, which handicaps the exportation of other goods or services and prevents the development of an industrial sector. Thus, there is no other major source of wealth. The second implication is the way through which income comes to the country. Thus, all these revenues are directly banked in State coffers because oil companies are mainly Stateowned or controlled, hence a strong centralization of wealth in the hands of one entity (tribe, family, party,…). This leads, quite obviously, to the last element, a patronage and corruption effect. Thus, as the ruler has all the wealth, he is able to buy his opponents or at least to keep his position through social investments and an increasing well-being of a part of the population ; a strong oil wealth is oftenly linked to an interventionist-redistributive system. The claim that strong oil wealth limits the democratization process has been the core of many studies ; in his article « Determinants of Democracy » (1999), Robert Barro creates a variable which includes « States for whose net oil exports represent a minimum of two thirds of total exports and are at least equivalent to approximately one percent of world exports of oil ». The result shows an egative correlation between the

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oil dummy and the development of democratization. This may explains why some scholars speak about « petrolic depostism ». Indeed, the regime is able to limit the taxation of its population. Consequently, peoples can’t expect a better political representation. It is not an overstatement to say that a population which is not taxed has no ability to demand political rights and to cause a democratic opening. The petrodollar base of oil producing economies has weakened the leverage of these societies against the State and atomized them into rent and reward seekers, a situation totaly unlike Western Europe, where democratic institutions are developed : the traditional fiscal base of democracy (no taxation without representation) is inverted. In fact, the regime uses its wealth to prevent the formation of political or even social groups. The only governance lack in the Middle East’s countries is the ‘’Voice and Accountability’’ of the people (only 20% in the average percentile rank developed by the Worldwide Governance Indicators). Through its corruption and patronage systems, it relieves social pressure and destroy any possibility to exert a strong popular will : indeed, Hilary Putnam’s argument is that the formation of social capital tends to promote more democratic governance… Besides, a rentier economy produces a « rentier mentality » in which the sacred neoclassical work-reward theorem (supposed to create

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a strong work ethic) becomes inapplicable ; the public viewed reward and windfall gains as being based on a repression situational/opportunistic factors and State favoritism : the wasta (importance of influence and personal connections) and Baksheesh (bribes, tips) systems, really implemented in the Middle East. Nonetheless, a spending and modernization effect is clear. Because of their easy wealth, these regimes invest a lot to increase their infrastructures and the living standards of the population, making impossible for any will to change the society ; John Entelis, for example, argues that the Saudi Arabian government used its oil wealth for spending programs that helped reduce pressures for democracy. This Janusfaced policy goes along with effect. Five Middle Eastern countries are part of the fifteen countries which consecrates the most part of their national pie to military spendings. Michael Ross reminds us that ‘’the rentier effect focuses on the government’s use of fiscal measures to keep the public politically demobilized; the repression effect stresses the government’s use of force to keep the public demobilized; and the modernization effect looks at social forces that may keep the public demobilized. All three explanations, or any combination of them, may be simultaneously valid’’. And, as Inglehart notes : “Is the linkage between development and democracy due to wealth per se ? Apparently not: if

democracy automatically resulted from simply becoming wealthy,then Kuwait and Libya would be model democracies.” In other words, if resource-led growth does not lead to higher education levels and greater occupational specialization, it should also fail to bring about democracy. Unlike the rentier and repression effects, the modernization effect does not work through the state: it is a social mechanism, not a political one. Thus, as we saw, the oil wealth in these States helped a unique socioeconomic climate, in which the State receives all the oil export revenues, leads to a limitation of democracy. Many lectors could argue that, nevertheless, the Arab uprisings of 2011 show how Arabs wanted a deep transformation of their societies, and that this thesis became anachronistic.To them, I would just answer that the countries in which the Arab Springs have been the less pushed and the easier managed are the « Resources Rich Labor Poor countries », as described by Ellen Lust (like Saudi Arabia, Qatar, United Arab Emirates), basically, the rentier States, which promised few democratic changes and invested colossal funds in their social fields to prevent a new and more devastating revolution…

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Quel avenir pour la radio? par Lucie Coatleven Sybile Veil, directrice de Radio-France aime « mettre les mains dans le cambouis ». Camarade de promotion de Macron à l’ENA, elle le connait bien. Nommée depuis avril 2018 à la tête de Radio-France, elle était à Strasbourg pour le lancement d’une radio rhénane transfrontalière. L’occasion pour Propos de la rencontrer lors d’une conférence de presse et de revenir sur les transformations de l’un des services publics majeurs des Français : la radio.

En 1974, Jacques Chirac, Premier

Ministre de Giscard d’Estaing, supprime l’ORTF. Une société nationale de programme de radio (Radio-France) et trois de télévision (France Television entre autre) naissent de cette scission et marquent ainsi la fin du monopole d’Etat sur les médias. Pour autant, Radio-France reste à 100% dans la main du service public. Un service dont l’objectif est clair, toucher tous les français en offrant un panel d’émissions très diversifié. Depuis la nomination de Sybile Veil par le CSA et surtout l’élection de Macron, la modernisation du service public est en marche : la réforme de

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l’audiovisuel public proposée par le gouvernement le prouve. Au programme : restrictions budgétaires, regroupement des chaînes du service public déclinées sur tous types de supports du numérique et du digital,présidence commune à France Télévision et Radio-France, etc. Se dessine ainsi une BBC à la française c’est-à-dire l’avènement d’un seul et même média public. Au delà de réformer le système de l’audiovisuel public, cette réforme impulse également des changements internes. C’est avant tout la jeunesse qui est visée. Il advient de faire de la radio

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un media plébiscité par les jeunes. Ces derniers l’écoutent peu voire pas du tout. Si récemment on constate une augmentation de l’écoute par les jeunes à hauteur de 15%, ils restent un public minoritaire. L’enjeu ici recoupe celui de la digitalisation : la radio doit se servir de la révolution numérique pour évoluer : jouer sur la chronologie et opter pour des formats visuels et ludiques. Attirer les jeunes en s’adaptant à leurs manières de fonctionner et de se renseigner constitue donc le premier objectif du service public. La radio se développe de fait sur les réseaux

Cette évolution de la radio vers des supports visuels ne participe-t-elle pas à son effondrement, la particularité de ce média étant l’utilisation duseul support sonore ? Face à ce paradoxe, Sybile Veil assure que ce n’est pas le cas. Nous entrons dans une révolution sonore : le développement des enceintes connectées, des aides vocales ou encore de la commande vocale sur tous nos appareils le démontre. Le son s’érige progressivement une place centrale. La radio doit se greffer à cette révolution pour séduire de nouveaux publics. L’accent est donc mis sur les podcasts que nous pouvons désormais écouter n’ importe où n’importe quand mais également sur la promotion de la radio sur les réseaux sociaux. Si la réforme prône bien une modernisation de la radio notamment une progression vers des formats et émissions innovantes, elle prévoit également une réduction budgétaire. Il advient donc de faire plus avec moins.

sociaux : de nombreuses vidéos sur le format BRUT sont relayées sur facebook, twitter, etc, les podcasts sont également de plus en plus mis en valeur. A travers des vidéos de vulgarisation de l’actualité, des chroniques d’humoristes filmées dans les studios, la radio tente donc de séduire la jeunesse.

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Under the Silver lake, David Robert Mitchell (2018) par Océane Maurin et Mathilde Tanguy

“Déconcertant et fascinant” tels sont les mots de l’hebdomadaire Le Point au sujet du film Underthe Silver Lake. Ce troisième long-métrage de David Robert Mitchell était en lice dans plusieurs catégories au festival de Cannes de 2018, notamment pour la Palme d’Or et les Prix du meilleur scénario et de la meilleure mise en scène. Considéré par certains spectateurs comme “surdoué” et faisant parti des “futurs très grands”, le réalisateur tisse un univers décalé et laisse un grand nombre de questions en suspens. Sommes-nous victimes des folies du réalisateurs ou sommes-nous simplement non-initiés à ce type de film ?

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SYNOPSIS : un “thriller policier” ou un jeu de piste loufoque ?

sommes mis au défi de créer un tout autre synopsis pour ce film rocambolesque :

Version Allociné :

Under the Silver Lake est une enquête délirante nous menant dans les profondeurs d’Hollywood menés par Sam, l’idéal-type du pauvre-gars sans ambition, passant ses journées à fumer des cigarettes sur son balcon et à espionner, jumelles à la main, sa voisine faisant du top less. Fils à sa maman d’une trentaine d’années, menacé d’expulsion sous cinq jours par son propriétaire, il est incapable de payer son loyer. L’arrivée de la belle Sarah dans la résidence est l’élément déclencheur des péripéties toutes plus surprenantes les unes que les autres. Sam a un coup de foudre pour cette belle blonde à frange et va chercher à lui parler, jusquelà rien de plus classique…

“À Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, rêve de célébrité. Lorsque Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et meurtres

mystérieux sur fond de scandales et de conspirations.” Cependant, suite au visionnage du film, cette bande annonce Allociné nous parut trompeuse. Ce simple “thriller policier” nous a paru bien plus décalé que prévu. Dès lors, nous nous

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Cependant, après avoir pris son CHIEN comme prétexte pour entrer en contact avec elle, ils passent une soirée ensemble et se donnent rendez-vous le lendemain. L’après-midi suivant, Sam trouve l’appartement vide : plus de meubles, plus de colocataires, plus de trace de Sarah, mise à part une curieuse boîte l’encourageant à partir à sa recherche. Obsédé par sa

disparition, c’est à ce moment qu’un jeu de piste fantasque s’amorce : décryptage de CODES secrets au dos de paquets de céréales, sur des cartescadeaux, dans des morceaux de MUSIQUE. Tout cela autour d’un CONTE intitulé Under the Silver Lake qui a pour personnage une mystérieuse femme masquée tueuse d’homme. THÉORIE DU COMPLOT ET

PARANOÏA

Depuis l’accession de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2017, une vague d’informations douteuses déferle sur les réseaux sociaux. Les propos des conspirationnistes (pas très à propos), tel l’animateur de radio américain Alex Jones, sont pris au sérieux par un nombre croissant d’auditeurs. Alex Jones, ancien proche de Donald Trump, mentionné récemment dans un article traitant du conspirationnisme dans Le Monde, a d’ailleurs été banni par de nombreux réseaux sociaux (Apple, Facebook, Twitter, Google), preuve de l’inexactitude de ces déclarations. Traitant ainsi d’un sujet d’actualité, le réalisateur David Robert Mitchell, s’en donne à cœur joie pour montrer la paranoïa résultant de la théorie du complot. Allant jusqu’à la folie et la haine, les personnages sont prêts à tout pour défendre leurs idées. Entre fans de pop culture, adeptes des théories complotistes, et défenseurs de la “véritable Amérique”, les personnages deviennent imprévisibles.

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POP CULTURE DÉCRÉDIBILISÉE En septembre 2016, le magazine l’Express titrait “Netflix, le nouveau “soft power” d'Hollywood ». À l’heure du “binge watching”, Netflix et les plateformes de streaming permettent aux spectateurs de visionner des épisodes de séries à outrance. Under the Silver Lake revient sur le vecteur d’influence de la pop culture américaine tel qu’il était avant l’émergence de la vidéo à la demande. Mais les prises d’Hollywood, loin de ne montrer que le côté rose de “l’usine à rêve” rayonnant dans le monde entier depuis le siècle dernier, dépeignent une ville effrayante. À la place des tapis rouges, des paillettes et des femmes en robe de gala, les backstage d’Hollywood nous dévoilent un univers sombre et malsain. Dès lors, la pop culture est décrédibilisée notamment lorsqu’un pianiste déconstruit des mythes de l’enfance de Sam, de notre enfance. Sam, ne supportant pas les propos tenus par le pianiste, en vient à l’assassiner cruellement. De Queen aux pièces maîtresses de la musique classique, le pianiste serait à l’origine de toutes les créations musicales majeures du XXe siècle. Les coups perpétrés par Sam sont démesurés, pourtant, il n’éprouve pas la moindre culpabilité. La théorie du complot, notamment à travers la pop culture, mène ainsi à une violence incongrue, totalement déplacée, semblant sortir tout

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droit d’un délire. Cette réaction est irrationnelle dans un monde où les individus devraient être choqués ou paniqués face à un meurtre. Entre scènes violentes et ambiance anxiogène qui s’amplifie tout au long des 2h20 de film, le paradis de la Cité des Anges se transforme en CAUCHEMAR.

Entre mythes et réalité La théorie du complot noie les personnages dans un monde situé entre mythe et réalité. Dans chaque chanson et chaque fiction, des messages seraient cachés à destination d’un petit nombre d’initiés. C’est alors que Sam voit des prostitués aboyer férocement (malaise?), un homme manger les entrailles d’un chien, des putois tombant du ciel (tu as compris le putois toi ?). En tant que non-initiés à ce type de film fantasque, certaines références sont restées, pour nous, incompréhensibles. Ajoutés à cela, les apparitions loufoques et mythes décalés laissent le spectateur perplexe. Nous

avons pensé à une mise en abîme dans laquelle l’aventure de Sam ne serait que des mensonges du fait de ses hallucinations, aventure manipulée elle-même par des conspirationnistes, un mensonge dans un mensonge en somme.

Entre cauchemar et réalité, cet univers, codé et rempli de mythes et légendes, transforme Los-Angeles en une ville inquiétante, loin de la ville des stars de cinéma. Ce lieu est par nature sujet aux extravagances, or ici elles en deviennent démesurées et inquiétantes. En effet, la quête de Sam le fait parcourir Hollywood jonglant entre prostitution, alcool, mais surtout drogues, au point que la question suivante se pose : ces faits sont-ils le fruit de l'extravagance hollywoodienne ou de visions paranoïaques ?

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divertissement

La semaine des Arts à Sciences Po par Hugues Foulon et Camille Larminay Dans le cadre de la Semaine des Arts qui s’est tenue du lundi 12 novembre au vendredi 16 novembre 2018, Camille Larminay a rencontré la Présidente du BDA Alice Juillard, et Gloria Fiani responsable au Club Cuisine du BDA. Camille : Tu t’occupais de la Semaine des Arts cette semaine. Est-ce que tu peux me dire quel type d’événements vous avez organisé ? Alice : On a organisé beaucoup d’évènements, mais en tout, c’étaient surtout trois soirées dans la semaine. Donc celaregroupait tout le BDA. Le lundi soir, on a eu le concert du Délirium du Club musique. Le mercredi soir, on a eu la scène ouverte à la Ruche qui regroupait de l’improvisation de théâtre, de danse, de musique et aussi des spectacles indépendants de personnes qui voulaient présenter un chant ou autre sur scène. Et le jeudi soir, on a eu la soirée N’oubliez

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pas les paroles qui habituellement a lieu en fin d’année comme soirée de passation,mais puisque c’est une soirée qui marche vachement bien, on a décidé de la faire plus tôt pour ne pas être dans le rush des partiels. Camille : Il y avait déjà eu une soirée des arts l’année dernière ? Alice : Oui ! Elle avait eu lieu pendant le carnaval, mais on a décidé cette année de la faire plus tôt parce que l’année dernière, c’était un mois où il y avait beaucoup de choses comme le KRIT et donc il y avait pas mal d’évènements. Pour eux, c’était un peu chaud à organiser, c’est un peu passé à la trappe parce qu'au vu de la période, il y avait trop de choses à faire. Camille : Pour ceux qui ne sont pas associatifs, pour qu’ils se rendent compte, tu as commencé quand à préparer la semaine des Arts ?

Alice : On a commencé à en parler beaucoup dès la passation. La première AG qu’on a eue en juin, on a dit à tout le monde ce qu’on avait prévu à peu près de faire, d’organiser. Ensuite, depuis juin, on en reparle un petit peu et on a eu une réunion avec chaque club début octobre pour savoir tout ce qu’ils voulaient faire, ce qu’ils avaient prévu et commencer à voir les lieux. C’est vraiment concret depuis un bon mois. Camille : Concernant le déroulement de la semaine des Arts, est-ce que vous avez été satisfait ? Est ce qu’il y avait suffisamment de monde à votre goût ? Ou vous avez été déçus de l’influence ? Alice : J’ai peur qu’on n'ait pas assez de personnes à la scène ouverte parce que c’était un nouvel événement, un nouveau projet que les gens n’allaient pas forcément bien comprendre. Surtout, qu’on n’avait pas fait de communication

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pour ce nouvel événement. On a commencé la communication assez tard. Finalement, il y a eu vraiment sufffisamment de monde, pas trop pour que ce ne soit pas trop difficile à gérer au niveau de l’endroit du bar et assez pour que les gens s’amusent. La seule petite déception, c’est qu’on voulait vraiment ouvrir le BDA aux personnes qui ne sont pas habituées à venir d’habitude et ça aurait été mieux si ça avait été des gens qui ne sont jamais venus dans les clubs. Alors que là, c’était plus des habitués, des gens qu’on voit souvent. C’est la seule petite déception. Camille : Comment ça s’est passé à l’intérieur du BDA entre les différents clubs parce que tu m’as dit il y a trois soirées qui regroupaient l’intégralité des clubs, mais il y avait quand même des évènements spécifiques à chaque club.

Gloria : Concernant mon club, le Club Cuisine, je ne m’y attendais vraiment pas. C’est-à-dire que chaque statutaire que ce soit Alban le trésorier ou Marie la viceprésidente ou la com’ ou mêmes des statutaires avec qui je n'ai pas l’occasion de parler, ils venaient me voir avant l’événement pour me dire « Est-ce que ça se passe comme tu veux? T’as combien d’adhérents ? ». Je n’avais pas besoin de venir vers eux, ils venaient direct quand j’avais un problème. J’avais vraiment l’impression, ils venaient pour les clubs même s’ils avaient plein de taffes à côté.

Camille : Toi personnellement, quelle était ton meilleur moment ? Alice : La scène ouverte. C’était un événement auquel j’avais le plus peur parce qu’on avait prévu beaucoup de choses, que j’avais pas vu ce qu’ils avaient fait avant non plus concernant la danse et le théâtre. Le club théâtre ça fait un mois qu’ils ont commencé même pas, l’impro danse, c’est pareil. Finalement, la qualité des spectacles était vraiment dingue. Ça s’est plutôt bien organisé à part quelques problèmes techniques mais à chaque fois ça s’est vite réglé et les gens avaient l’air vraiment super contentS. Et pour une première fois j’espère que ça continuera dans les autres années parce que vraiment, c’était chouette.

Alice : Je ne l'ai pas dit plus tôt, mais on avait aussi l’atelier du Club Cuisine lundi avec l’atelier cocktail. On a eu un Drink and Draw mardi soir du Club Beaux-Arts. On a eu un vide dressing du Club Mode & Travaux et un atelier montage. Donc vraiment pas mal d’évènements des clubs indépendants. Ça a plutôt bien marché. J’avoue qu’on s’est beaucoup moins focalisé là-dessus, c’est-à-dire on a beaucoup plus laissé géré les clubs de leurs évènements parce que ça faisait déjà beaucoup de travail pour nous et c’est aussi leur projet, leur club. Ca a bien marché,mais peut-être un peu moins que les évènements qui regroupaient toutle BDA parce qu'on avait beaucoup de choses etdu coup, il y avait peut-être des gens qui aurait pu venir, mais que se sont un peu perdu avec tous les évènements de la semaine. Mais c’était un pari à prendre.

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Regard par par Baptiste Boleis J’ai hélas été écrit, moi livre, comme si je ne devais jamais être lu. Pudique, la plume dont je suis né a longtemps hésité sur les mots, incertaine de la manière dont il fallait remplir ces trois pages. Celui qui écrit se souvient pour oublier, il change les noms des visages qu’il a connus, transforme les garçons en filles, parfois les filles en garçons, et il écrit ainsi l’exact inverse de ce qu’il voudrait dire. Il dit : Ô toi dont les yeux frôlent ses mots, sache, ô Regard empêtré dans le mien, sache voir celui qui se mire lui-même derrière ses paroles. Ô Idiot que tout sépare de moi, toi, que moi misanthrope amer, je hais déjà sans connaître, je t’ordonne de prendre l’histoire qui va suivre comme la tienne. Et qu’importe qu’elle te déplaise, car mon intrigue vaut moins que la manière dont elle se raconte. Aussi tu feras bien, une fois le dernier mot lu, de planter bien droit tes grands yeux dans les miens, afin que nous puissions nous faire face comme deux miroirs, abîmés l’un dans l’autre. Souviens-toi que les mots te regardent.

Quelque part, quelqu'un souffre. C’est à Brest, dans son ancien appartement. Je suis allongé sur son lit, en face de l'immense fenêtre. Dehors le ciel est bas, mais une lumière grise inonde la pièce. Elle imprègne les matières et dévore les chairs. Au loin dans la rue, on jette des bouteilles de verres dans une poubelle. L’écho résonne sur les murs des immeubles. Les trottoirs sont déserts. C'est Dimanche. Mon état est celui du corps qui vient d'accoucher. Il en est ainsi de ceux qui se souviennent : ils le sentent dans leur chair. La perception qu’a le corps de sa propre étendue se perd toujours dans la mémoire de ce qu’on lui a arraché. En accouchant, le corps dégonfle, il perd en volume, mais il gagne aussitôt

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en perception du néant. Et voilà que je sens remuer dans mon ventre un magma horrible. Ce que j’ai dans le ventre, c’est ma mère morte. Je sais bien que mon lyrisme est baveux. Avec la description qui précède, on est tous bons pour finir au panthéon des littérateurs œdipiens qui se branlent le cerveau en hurlant Freud. Des voitures passent. Leur valse m’endort. L’hôpital. Sa chambre. Son lit. Ses yeux rivés sur le sol, leur fuite incessante, brillants dans leurs sécrétions visqueuses, dans leurs larmes d’œil malade, honteux de leur amour mourant. Maman, regarde-moi. Elle m'a regardé de ses yeux

d'arrachée, prise impuissante dans le mouvement de ceux qu'ils appellent, par ignorance ou par commodité, la force des choses. La mort incluse, bien sûr. Et tous les autres mystères. Sa bouche voit, ses yeux parlent : c’est l’ultime délire de ma folie. Son âme transpire et suffoque aux portes de l’Ailleurs. Le jour où Maman meurt, ses yeux, dérivant du vivant vers le mort, m'ont transpercé si violemment qu'une partie de son regard s'est logé dans le mien. Par répercussion, le monde entier a pris pour moi la courbure de ses obsessions. J'ai eu peur là où elle avait eu peur. J'ai aimé là où elle avait aimé. Cette particule d'elle s'est aisément dissimulée dans la multitude encore malléable de celui que j’étais alors. Aujourd’hui encore, son beau regard de rouille surgit parfois dans mes yeux ensauvagés de

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tristesse. Allez, je plaisante. Je n’ai jamais eu ses yeux. Le jour où Maman meurt, les femmes deviennent pour moi toutes les mêmes : vaines et trop lentes avec leur beauté trop lourde. Pourtant, c’est la même lueur qui hante leurs yeux, cet atome de regard, commun à toutes, celui de ma mère, ma mère qui bave sur son oreiller,rendue à moitié débile par la maladie, un vrai légume. Et je ne dis pas que toutes les femmes sont des mères, ou que ma mère est en toute les femmes. Ni dilution ni fusion ne sont en jeu dans quelque chose d'aussi compact que la mort. Je ne dis d'ailleurs rien de précis. J'écris. Je réécris. Je transforme le souvenir dégueulasse de son regard devenu vitreux, de ses yeux secs commedeux billes dures et translucides. Le souvenir, c’est de laf outaise. On ne devrait pas parler des morts comme si on les connaissait encore. Ecrire sur un mort, c’est le tuer une deuxième fois. Quand j’étais petit, je me disais que contrairement à tous les autres, qui parlaient et qui écrivaient de leurs mères mortes, moi j’écrirais sur la mienne de son vivant. C’est drôle d’avoir cette prétention. Je vais vous dire, il faut pas chercher à écrire sur les vivants : ça les détruit. -Lola. Tu dors ? Elle ne répond pas. Son corps léger flotte comme un songe près de moi. J’insiste : -Tu dors ?

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Être exilé des rêves de Lola constitue ma plus grande angoisse. Je crois même que cette frustration, cedésespoir d’une impossible confusion, c’est celle qui nourrit la foi en Dieu. J’observe son visage endormi. Je me dis que c’est le visage de ma mère. Celui dema sœur aussi. Le visage de tous les Hommes, de tous les Peuples. Le mienaussi, peut-être. J’ai rencontré Lola quelques mois après la mort de Maman. Je sais alors peu de choses d’elle. Je l’ai trouvéd’abord assez laide, comme tous ceux que j’ai finis par aimer. Elle ne parle jamais de ses parents. Le sujet ne sera jamais abordé : Lola m’apparaît comme née de rien, née d’elle-même, sans origine autre que notre rencontre.Elle m’a raconté sa vie d’avant. Elle a été placée assez tôt dans un centre spécialisé. A chaque mois, une nouvelle famille. Puis les errances nocturnes suivirent très vite : elle était en quête d’une quête. Les vies humaines sont prévisibles : Ecce Homo. -Tu dors ? Elle refuse de répondre. J’observe sa mystérieuse tête endormie. Que peut-il y avoir dans ce beau crâne brun ? Des souvenirs, des obsessions, des rêves ; plus ou moins la même chose. Parfois, dans mes insomnies, j’imaginais l’âme mouvante sous sa peau translucide, le souffle tapi sous l’épiderme, la phosphorescence muette,le feu glissant dans l’étroit réseau des neurones irradiés. Et pourtant y avait-

il seulement un feu ? En réalité, s’il y a une chose que les yeux de ma mère, puis plus tard ceux de Lola, m’ont appris, c’est que les yeux ne sont précisément la fenêtre d’aucune âme. Que ni l’âme ni le corps n’existent, mais qu’ils s’emmêlent dans une réalité indissociable. Et pour tout dire, le corps et l’âme sont deux mots qui désignent la même chose ou qui ne désignent rien. Je regarde Lola. Parfois, j’ai l’envie un peu cannibale de la dévorer crue. Je me surprends moi-même, enlisé dans ma folie. Que dire de Lola ? J’insiste : peu de chose. Ô mouvances nocturnes, caresses volatiles, choses tues : voilà ce qui fût. Nous avons vécu des matins troubles dans les rues écarlates de Brest. Nous allions de bar en bar, nous nous soûlions l’âme de corps, de décors, d’impressions. Dans le champ de gravité de Lola, personne ne survivait longtemps. J’étais le seul. Lola s’agite. Elle remue dans le lit, change de position, puis sombre à nouveau dans l’épaisseur du rêve. Comme elle me paraît vulnérable ! Il me serait aisé de la tuer, me dis-je. Mes doigts pourraient saisir son petit cou mince et le briser d’une rapide pression. Ça en mettrait tout de même un peu partout. Et je n’ai pas l’argent sur moi pour payer le lavomatique. -C’est terminé, alors ?

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-Terminé, répond-t-elle.

personne habitée.

ne

l’aura

jamais

-Déjà, me plains-je. -Oui. Tu m’ennuies. -Je crois que tous les garçons t’ennuient. -Possible. J’hésite. Puis j’ose : -Tu es amoureuse de l’idée d’être amoureuse. -Certainement, avoue-t-elle sereinement. -Arrête tes mélodrames. Tu tortilles du cul. Personne n’est jamais condamné. Les dieux sont morts et les destins sont passés de mode. -Quelle branlette, rie-t-elle. -Certes, rétorquai-je. -Voilà des paroles bien gratuites. Je n’aime pas ceux qui acquiescent, grimace-telle. -Voilà une bouche qui répond trop vite pour écouter. -Et voilà ce que, moi, je te propose : échangeons un peu nos peaux. Transvasons nos âmes, juste l’instant d’être de nouveau amoureux. Faisons que chaque nuit, nos masques se confondent. En étant celui que tu dois devenir, je parviendrai peut-être à t’aimer de nouveau. Et toi tu me posséderas tout entière, tu habiteras ma peau comme

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Quand Lola formule cette proposition, elle a les yeux de ma sale morte de mère. Lola s’amuse ainsi à être moi. Je ne cherche pas à résister. J’abandonne sans hésiter mon corps à ses mains fébriles. Un masque de plus ou de moins, qui y verrait la différence ? Elle m’envahit, s’approprie mon corps par ses caresses. Ses doigts tracent sur ma peau des motifs ensorcellés et ses mains affairées me paraissent gigantesques. Ce sont celles de ma mère sur mon corps d’enfant, celles qui m’ont torché, qui m’ont habillé, qui m’ont cogné. Pourquoi les mères doivent-elles survivre dans ceux que nous aimons ? Leurs regards envahissent ceux des autres. Et même si Lola n’était pas ma mère, elle restait pour moi une naissance. Très certainement qu’en couchant avec elle, j’espérais qu’elle accoucherait de moi. Allez, allez. Me revoilà moi-même. Terriblement pathétique. Grand naïf épris de jolis mots. Je l’ai donc laissée faire, Lola. Elle passait des heures à me transformer, à m’appeler par son prénom. Elle habitait mon corps comme sa demeure, elle me prenait pour son miroir et elle était résolue à ce que je devienne son alter ego. Le soir, nous nous endormions exténués, le souffle emmêlé, nos deux corps enfouis l’un dans

l’autre, tièdes et palpitants. Je devenais amoureux. Lola m’obsédait toujours plus. Chaque instant me ramenait à elle. J’avais englouti ses lèvres, son corps, ses gestes. Petit, j’avais parfois l’idée bizarre que les Hommes finiraient par se transformer en ce qu’ils ingurgitaient. A présent, c’était Lola que je dévorais. Mais qui dévorait réellement l’autre ? Le monde que je percevais me paraissait trop fragile. Si je l’avais construit, j’en déduisais que je pouvais le déconstruire. Et chaque fois que je niais un peu plus le mirage du réel, le miroir éclipsé que Lola dessinait dans mes rêves se rapprochait de moi. Et puis Lola passa de moins en moins à l’appartement. Elle prétendait parfois vouloir me voir. Elle avait besoin d’argent. Mais elle était loin d’être une mendiante. Et j’avais souvent peur qu’elle se résolve à me faire l’amour par pitié. Rien de plus abjecte que la contemplation impuissante du mourant. Un jour, elle m’avoua même cela : Celui qui naît commence déjà à mourir. A ses mots, je pris conscience que celui qui attend la mort toute sa vie, dans une espèce de curiosité nerveuse, ne la connaîtra jamais. Or, moi-même, j’avais toujours attendu pour être. Tout ce que j’avais fait, depuis mon enfance, n’avait eu pour moi rien à voir avec celui que je pensais devenir un jour. Je vivais dans l’espoir

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abstrait d’un moment idéal à partir duquel je deviendrai ce quelqu’un. Et cet autre, que je façonnais, semblait plus inaccessible chaque fois que je le précisais. J’oubliais que j’existais déjà, que l’identité n’est qu’itinérance. Et très sûrement que je n’avais jamais été rien d’autre que cela : une projection. Maintenant que j’avais découvert Lola, je m’incarnais enfin.

morte et veinée de bleu. Ô Vénus de personne, poésie sanglée sur ta croix, contingences liquides. Qui es-tu, toi qui dors dans moi qui vit ? Toi qui ris dans moi qui gît ? Ô mère de cendres, amante triste aux regards engloutis. Pourvu qu’avant la fin de cette nouvelle, je parvienne à te tuer, à exorciser totalement le mirage de tes yeux embués, Maman, tes sales yeux revenus des noirceurs de ma folie.

Mais Lola, elle disparaissait chaque fois que je sentais notre intimité croître. Elle courrait dans la ville, hantait les rues dans l’amertume d’une quête sans but. Je me souviens très bien de sa manière de marcher, de ses pas frénétiques : sa cadence avait l’impatience de la trotteuse qui parcourt le cadran d’une montre. Puis je la vis de moins en moins. Elle s’était progressivement enfermée chez elle et ne tolérait plus la banalité des autres. Moi, j’avais la sensation bizarre de ne jamais la quitter. Elle était l’ombre sur tous les murs, le nom dans toutes les bouches. Son souvenir devenait moins virtuel que sa présence. Très vite, lui rendre visite me parut inutile. J’étais déjà avec elle.

Je ne sais pas comment on peut me lire. Je me fatigue moimême à écrire mon chagrin. Les livres vous savez bien ce que c’est : on y met plein de jolis mots que personne ne comprend.

En fait, je n’ai jamais aimé Lola. Et d’ailleurs, je délire complètement. Elle n’existe pas cette fille-là. Quelle invention maladroite. Quel nom vulgaire. Un nom d’actrice porno ou de magazine féminin pour adolescentes prépubères. Je n’ai que trois pages pour parler de la plus grande obsession de ma vie, du regard de ma mère égaré dans le mien, de sa belle main

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avec ma mémoire. Elle a l’air un peu triste, un peu à l’étroit. Ce matin-là, j’observe mon visage. J’ai les yeux de ma mère.

Un jour Lola est morte. Elle n’a même pas eu à prendre la peine du suicide. Elle n’a eu qu’à se laisser faire. Si nous y sommes attentifs, ces choses-là nous reviennent très naturellement. On m’a dit qu’elle s’était allongée. Qu’elle avait attendu un peu. Qu’elle était morte. Le jour où l’on m’a annoncé la nouvelle, j’ai beaucoup ris. C’était bien, avec Lola. Et puis une nuit, je me réveille. Je me dirige vers la salle de bain. J’allume la lumière. Le miroir surgit. Je m’approche. Lola éclipse totalement mon reflet. Je la contemple, stupéfié. Elle a enfin totalement fusionné

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L'horoscope de tata Anonyme Bélier 21 Mars – 19 Avril Vie sociale : Vous êtes d’une humeur joyeuse en ce moment, une personne embellit votre vie par son rire et sa beauté. Cette personne c’est vous-même. Souriez à la vie ! Amour : Le Gala approchant à grand pas, vous êtes à la recherche d’une conquête tel un jaguar dans la savane. Sans doute que cette personne qui vous sourit tous les matins en amphi n’est pas si mal finalement et que peut-être vous devriez répondre à ses 62763 messages. Franchissez le pas, au moins pour avoir un cadeau de Noel. Travail : Vous passez plus de temps sur la scolariteam que sur Facebook. C’est inquiétant. Une remise en question est à faire.

Taureau 20 Avril – 21 Mai Vie sociale : Vous avez passé une mauvaise semaine, la tension se fait sentir. Petit conseil de tata : puisque votre caution du WEI n’a pas sauté, n’hésitez pas à profiter de ce revenu pour vous offrir un petit massage hawaïen à l’huile de jojoba, comme tata les aime. Amour : Venus et Mars sont alignés de telle manière à vous foutre le seum. C’est la hess toute la semaine. Courage. Travail : Cette semaine c’est QRC d’économie pour nos

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chères premières années. Pas le temps, de faire valoir votre surplus du consommateur, prévoyez un revenu suffisant pour limiter les pertes et attention aux chocs d’offre négatif (rpz les consommateurs avec un prix de réservation trop bas).

Gémeau 21 Mai – 21 Juin Vie sociale : Vous avez l’esprit ailleurs cette semaine, quelque chose vous tracasse mais vous ne savez pas quoi. Eh bien, tata non plus. Amour : Vous sentez un rapprochement, une attirance particulière pour une personne est en train de naître en vous. Saurez-vous dire non ? Travail : Vous pensez que l’heure n’est pas au travail mais aux bonnes soirées raclette/vin rouge/saucisson. Attention, ne vous dispersez pas : une bonne raclette c’est avant tout avec du vin blanc.

Cancer 21 Juin – 22 Juillet Vie sociale : C’est une énergie nouvelle qui vous anime cette semaine. Pourtant, on parle derrière votre dos en amphi, les rumeurs courent. Saurezvous faire abstraction des critiques ? Conseil de tata : n’y aller plus. Amour : Méfiez-vous des apparences. Sous plusieurs couches de manteau et de polaire vous pourriez être trompé.

Travail : Vous restez sérieux à la hauteur de vos ambitions. Nous vous encourageons. Pensez tout de même à mois bavarder !

Lion Aout

22 Juillet - 22

Vie sociale : vos origines natales vous manquent, vous rêvez de retrouver votre environnement et votre épicier local avec son bel accent typique de votre région. Noël c’est dans un mois. Too bad. Amour : Une lassitude s’installe au sein de votre couple, un éloignement est en train de s’installer et vous remettez en doute ses sentiments. Mais ne vous découragez pas et voyez votre verre de bière à moitié plein : pas de cadeau de Noel à prévoir ! Travail : Votre absence en amphi 324 se fait ressentir, le vide de votre présence se voit aussi dans vos copies. Heureusement, une réorientation est toujours possible et le salon de l’étudiant est là pour vous cette semaine. Pensez-y.

Vierge 23 Aout – 22 Septembre Vie sociale : Vous manquez d’un dynamisme certain cette semaine, n’hésitez pas à profiter de la semaine des arts pour relancer votre côté créatif et comme dit bien tata « eh épate la galerie mon loulou » Amour : Votre dulcinée se fait

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discrète, pour la convaincre n’hésitez pas à lui laisser du parfum dans ses affaires et des petits mots doux. Attention tout de même à ne pas vous faire repérer, votre charme s’arrête là. Travail : la vie est bien faite.

Balance 23 Septembre – 22 Octobre Vie sociale : vous souffrez des jeux de mot sur votre signe astrologique. Le dernier phénomène « balance ton porc » ne vous a pas facilité la tâche, mais vous avez connu pire (balançoire). Vous pourrez vous relever de cette épreuve, tata croit en vous. Amour : votre absence de liquide sur votre compte bancaire vous fait désespérer. Repérer les âmes disponibles sur le marché du travail, chercher l’équilibre de la courbe d’offre et de demande. Travail : travailler ou faire la sieste ? Cette question vous poursuit, vous en écrivez des romans la nuit à ce sujet. Si bien que vous en faites des insomnies. Cocasse.

partager. Mais tata vous aime. Et le chocolat aussi. Travail : vous profitez de votre temps libre pour passer un peu de temps sur Facebook et lire les dernières actualités de Science Po. Mais cette semaine, pas d’objets perdus en amphi, pas d’événements sportifs, rien. Heureusement, tata est là pour te faire perdre du temps à lire ses conseils. Content/e ? Tata oui.

Sagittaire 23 Novembre – 21 Décembre Vie sociale : Vous pensez vous faire beaucoup de nouveaux amis à Science Po, ce n’est qu’une illusion les alliances telles l’Entente cordiale de 1904 sont déjà formées, il ne reste que la Roumanie miskine. Amour : Il n’y a que tata dans votre cœur, restez concentré sur la même personne. Moi. Travail : L’exposé devait se faire. Toutefois, la vue d’une après-midi « Netflix and chill » se dégage. Vous venez de repousser la date de votre partiel de fin d’année. True story.

Capricorne 22 DécemScorpion 23 Octobre – bre – 19 Janvier 22 Novembre Vie sociale : c’est la période de votre anniversaire, les regards ne se tournent pourtant pas sur vous. Vos amis ont déjà tourné la page il ne vous reste plus qu’à partager des blagues sur le groupe « Etudiants de Strasbourg » en espérant trouver des semblables. Amour : rien de prévu, joyeux anniversaire. Pensez à acheter un gâteau, mais pas trop gros, parce que personne n’est là pour le

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Vie sociale : Une opportunité inattendue va survenir dans votre vie : quelque chose d’exceptionnel et d’inconnu... sans doute rien. Bisous. Amour : Pas grand-chose à l’horizon. La mer est vide et le bateau ne flotte plus. Ce bisou de tata sera le seul. Travail : Votre CV pour un petit job étudiant a beaucoup plu. Félicitations ! Vos talents sont enfin reconnus à juste titre et vous pouvez les exprim-

er en cuisinant des Big Mac ou en nettoyant le vomi de gens bourrés que vous ne connaissez pas. Tata est fière.

Verseau 20 Janvier 19 Février Vie sociale : Vous vous sentez fatigué suite à la soirée BBD de la semaine dernière. Le réveil fut compliqué et vous avez séché tous les cours de jeudi matin. Tata vous a vu. Mais avant de culpabiliser, relativisez et profitez de la semaine des arts pour vous alcooliser à la peinture et au cocktail du BDA. Amour : le bleu et blanc de mercredi dernier vous va bien au teint. A bord du Rafiot, un cœur a chaviré. Travail : Vous avez de plus en plus la flemme, si bien que faire le ménage est devenu une meilleure excuse que travailler. Mais, à l’image de votre exposé de la semaine prochaine, même le ménage est mal fait. Coup dur.

Poisson 20 Février – 20 Mars Vie sociale : vous nagez dans le néant (lol) en espérant que vous ne buvez pas la tasse (lol x2). Courage gardez la tête hors de l’eau (on va arrêter de les compter, tata est beaucoup trop drôle). Amour : Ne chercher plus chaussure à votre pied, vous n’avez que des nageoires. Voilà. Travail : Cette semaine vous allez travailler tellement que vous allez passer la nuit enfermé.e dans la BU. Et ce sera la meilleure soirée de votre semaine : triste.

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