Numéro 105 - Septembre 2018

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SEPTEMBRE 2018

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L'équipe Présidente & Directrice de la publication : Camille Larminay Vice-Présidente & Secrétaire de la rédaction : Léonie Fraulob Trésorier : Julien Pairot Maquettiste / mise en page : Océane Maurin Respos Communication : Rémi Fischer et Timothé Giordana Respo Relations : Lucie Coatleven Respo Site : Théo Renou Vice Président en charge du Pole TV: Paul de Noray Edité par l’association Propos, association de Loi 1901 domiciliée au Local 208 B, 47 Avenue de la Forêt-Noire, 67 000 Strasbourg proposscpo.fr - contact@proposscpo.fr

Imprimé par IL LMS REPROGRAPHIE, 20 Avenue de Paris Immeuble RHONE, 94811 Villejuif Paru en Septembre 2018 Dépôt Légal, Septembre 2018 ISSN : © Association Propos 2018. Tous droits réservés. 2


ÉDITO Camille Larminay Septembre à Strasbourg ? Pour certains, c’est un mois de découvertes qui commence : nouvelle ville, nouvelle école, nouvelles rencontres… Pour d’autres, c’est un retour, peut être nostalgique, aux sources. Il fait encore bon sous les arbres du parc de l’Orangerie, et nos terrasses alsaciennes sont prêtes à accueillir les premiers pots de rentrée et les flams bien méritées. Mais outre le plaisir de vivre dans cette belle capitale européenne, c’est une année de challenge qui s’annonce, aussi bien pour l’IEP que pour notre cher journal. L’été a déjà été bien rempli. En politique internationale, les rédacteurs nous font part des tensions entre le Canada et l’Arabie Saoudite, et de la détente entre la Corée et les Etats-Unis. Au niveau sportif, il semble que le Racing ait commencé la saison en beauté, après des changements structurels majeurs. La rédaction vous fait aussi part de ses dernières découvertes culturelles, au détour de l’exposition lumineuse de Klimt à Paris, au hasard d’une série dystopique tout à fait éclairante – entre autres. Et dans la continuité du partenariat avec le Collectif Copines l’année dernière, nous vous proposons non pas un, mais deux articles traitant du féminisme. L’année à venir s’annonce donc SEPTEMBRE 2018

enthousiasmante d’un point de vue journalistique : nous avons hâte de nous rendre aux Bibliothèques Idéales et à la Foire Européenne 2018, de suivre de près la COP24 en Pologne, de déplorer le retrait des Etats Unis de l’Unesco en décembre, d’analyser les conséquences d’un Brexit effectif en mars 2019 ... La perspective des élections européennes en mai nous réjouit d’avance : les possibilités à Strasbourg seront sans nul doute très nombreuses. Pour mener à bien ces projets, Propos est ravi de vous présenter sa nouvelle équipe 2018-2019. Nous nous inscrivons tout d’abord dans la lignée du formidable travail réalisé l’année dernière, comme le soulignent les traditionnelles présentations des associations – nous remercions d’ailleurs tout ceux qui se sont pliés à l’exercice. Nous avons aussi à cœur de développer de nouvelles potentialités. Une rubrique culturelle plus étoffée, la relance d’El Futuro et des réunions rédactionnelles plus nombreuses sont nos principaux objectifs, sans oublier bien-sûr la grande nouveauté de cette année, la reprise et le développement de la radio.

Ainsi, avant d’être le journal de l’IEP, Propos aspire à devenir le journal des étudiants de l’IEP. Etudier à Sciences Po Strasbourg n’est pas un hasard, et nous sommes persuadés que c’est synonyme d’un formidable potentiel. Nous vous invitons donc, actuels lecteurs et auditeurs, futurs rédacteurs et chroniqueurs, à venir enrichir nos pages – et nos ondes - par vos réflexions. Sept numéros et sept thématiques à venir : vous avez l’embarras du choix ! Nous sommes impatients de découvrir vos contributions.

Pour un Propos très à propos,

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SOMMAIRE Actualité

Tout roule pour Strasbourg | 06 Aux origines de la crise diplomatique | 08 entre le Canada et l'Arabie Saoudite Le Japon : grand perdant de la détente | 10 initiée entre Donald Trump et Kim Jongun ?

Culture

Le Club théâtre à la découverte du festival | 13 d'Avignon À la rencontre des artiste de rue | 14 Deux regards sur … The Handmaid’s Tale | 17

Si tu sors, je sors

De l’actualité du féminisme | 20 intersectionnel Assemblées non-mixtes : la non-solution | 21

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NUMÉRO 105 SEPTEMBRE 2018

f /ProposScPo l @propos_scpo mag.proposscpo.fr

Sport

Jezt geht’s los | 24 Le monde du sport, un monde de brutes | 26

Rentrée

ITW Cassandre, présidente du BDE Présentation des associations

| 28 | 30

Divertissement

Florilège de rentrée Comment réussir sa 1A ?

| 48 | 50

SEPTEMBRE 2018

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Tout roule pour Strasbourg

ACTUALITÉ

Rémi Fischer

Immersion dans la capitale française du vélo

Qu’il soit ordinaire ou électrique, vintage ou moderne, le vélo est aujourd’hui l’outil indispensable dans la vie de tout habitant de Strasbourg. L’époque d’une place Kléber parsemée de voitures semble s’effacer au profit de zones où piétons et cyclistes reprennent leurs droits. Mais comment la bicyclette est-elle parvenue à s’imposer dans la capitale européenne ? Comment est-elle devenue un monument de la ville de Strasbourg ?

Quarante années d’investissements publics En octobre 1975, l’opinion publique de la ville est sous le choc : une jeune mère de famille à vélo est percutée par un poids-lourd et décède sur le coup. Dans ce quartier de Strasbourg, les véhicules motorisés encombrent l’espace public. Le maire centriste de Strasbourg, Pierre Pflimlin répond à ce tragique accident par la mise en place d’aménagements urbains adaptés aux cyclistes. La politique urbaine de Strasbourg en faveur des vélos est née. Or, à vélo comme en politique urbaine, s’arrêter revient à tomber. Les majorités successives ont donc par la suite continué d’investir ce domaine d’action, et ce encore aujourd’hui. La Mairie de Strasbourg voit dans le vélo un outil de développement soutenable mais aussi de coexistence sociale, qui se place au dessus de toute querelle partisane.

La ville devenue modèle urbain en matière de cyclisme 6

Aujourd’hui, la municipalité strasbourgeoise peut se réjouir d’accueillir le plus grand réseau de pistes cyclables de France, et le 4ème à l’échelle mondiale. Cela s’explique par ses 600 kilomètres de piste ses 19 000 arceaux de stationnement et ses 6 000 vélos en libre service (Velhop). Les véhicules motorisés ont dû progressivement apprendre à cohabiter avec les cyclistes, qui occupent de plus en plus l’espace urbain. L’actuel maire tente également de réduire au maximum le poids du diesel dans l’organisation de la ville : par conséquent, les livraisons avec des « vélos cargos » sont envisagées comme des solutions par la municipalité. Dans ces domaines, notre ville devance Nantes et Bordeaux selon la fédération des usagers de la bicyclette (FUB). La capitale française perd elle du terrain en raison de l’échec actuel de ses vélos en libre service et de son manque de pistes cyclables. Une étude de l’INSEE datant de 2016 démontre d’ailleurs que 16% des actifs de Strasbourg utilisent quotidiennement leur vélo, contre seulement 2% en moyenne.

Une piste cyclable vers l’avenir de l’Europe Comme avec les institutions européennes, Strasbourg ne peut désormais plus être pensée sans ses bicyclettes, omniprésentes dans le paysage urbain. Or, un tel succès des vélos s’explique également par l’influence de notre voisin allemand. La ville de Fribourg, pionnière en matière d'initiative durable, a certainement joué un rôle.


La municipalité de Strasbourg a par ailleurs investi dans un pont supplémentaire reliant une commune française à une commune allemande. Le Pont « Beatus Rhenanus » comprend ainsi une piste cyclable en plus d’un tram. Son inauguration en 2017 par les maires des deux communes (Strasbourg et Kehl) semblait consacrer l’idée d’une Europe de la libre circulation. Pouvoir se rendre dans un autre

pays à l’aide d’un moyen aussi simple que le vélo ne pourrait qu’honorer la mémoire de l’humaniste alsacien dont le nouveau pont arbore fièrement le nom.

La ville des initiatives citoyennes Strasbourg accueille en son sein de nombreuses associations ayant pour objectif la promotion de la bicyclette. L’association « Cadr67 » propose ainsi d’apprendre le vélo au plus grand nombre ou encore de graver un numéro unique sur notre vélo, dans une optique de prévention SEPTEMBRE 2018

des accidents et des vols. Car si le vélo a d’innombrables avantages, il demeure un transport à risque qui appelle à une certaine prudence de la part de son utilisateur. La municipalité insiste sur ce besoin permanent de sécurité : comptez par exemple 90€ d’amende pour l’utilisation d’un téléphone à vélo. Strasbourg est également la ville championne des vols de vélo : un strasbourgeois avisé vous conseillera toujours d’investir davantage dans votre antivol que dans votre vélo. D’autres associations, comme Bretz’selle, assurent la « promotion active du vélo basée sur l’apprentissage de la mécanique, la mise à disposition d’un atelier équipé et le réemploi de vélos inutilisés ». Cette association participative et solidaire accueille des usagers qui apprennent à réparer eux-mêmes leurs vélos avec des habitués du lieu pour un faible coût. En plus d’être économiques, ces réparations sont écologiques puisqu’elles donnent une seconde vie à des vélos et à des pièces détachées. Une telle initiative de développement durable, simple et concrète, ne peut que redonner de l’espoir aux habitants de Strasbourg et d’ailleurs.

La capitale du bien-être Le fait que les piétons et les cyclistes se soient réapproprié l’espace urbain à Strasbourg donne le sentiment d’une cir-

culation apaisée. L’ensemble de ce chantier municipal a permis de réduire la pollution atmosphérique, sonore et visuelle, faisant de Strasbourg une ville plus agréable à vivre. Se rendre à vélo en cours ou au travail serait en effet bien plus agréable que de faire l’expérience de la moiteur d’une heure de pointe sur la ligne C du tram. C’est ce qu’affirme Léa, étudiante en 2ème année à Sciences Po :

« Aller en cours à vélo, c’est satisfaisant, ça me réveille, ça me donne la pêche. En été, c’est très agréable et ça donne vraiment le sourire ». Un vélo offre un sentiment de liberté puisqu’il est bien plus simple à garer et coûte beaucoup moins cher que d’entretenir et d’alimenter une voiture. Ses bienfaits sur la santé jouent également un rôle non négligeable dans la vie de ses utilisateurs. Peu importe son prix, il s’agit de concevoir son vélo comme un investissement : un « vélo peut se garder toute une vie », rappelle Léa. Non, la voiture n’est donc pas une extension de nous-mêmes et le vélo peut parfaitement s’y substituer dans de nombreux cas. Grâce à lui, l’espace que nous partageons ensemble peut être optimisé et apparaitre comme une réelle source de bien être. A Strasbourg comme ailleurs, votre (futur ?) vélo joint l’utile à l’agréable et peut vous permettre de contribuer à votre échelle au développement durable.

Alors qu’est-ce que vous attendez ? A vos pédales ! 7


Aux origines de la crise diplomatique entre le Canada et l'Arabie Saoudite Julien Robin Ce n’est un secret pour personne : l’Arabie Saoudite n’est pas le pays des droits de l’Homme. Tandis que Mohammed ben Salmane Al Saoud, le nouvel atout charme de la monarchie saoudienne, tâche de réformer le pays en accordant, entre autres, le droit aux femmes de conduire (c’est le dernier pays au monde à le faire), les militants politiques saoudiens hostiles au régime croupissent dans les prisons du royaume. Le 3 août dernier, le ministère des Affaires étrangères canadien a réagi dans un tweet à ces dérives. En effet, un tweet daté du 3 août 2018, sur le compte Twitter du ministère des Affaires étrangères canadien, indique que celui-ci se voit :

« gravement préoccupé par [les] arrestations de membres de [la] société civile et [d’] activistes [des] droits des femmes en Arabie Saoudite, Samar Badawi incluse » 8

Cette dernière est une militante saoudienne pour les droits des femmes, qui rejette notamment le système de tutelle en vigueur en Arabie Saoudite. Elle milite, comme beaucoup d’autres dans son pays, via son compte Twitter, qui est largement surveillé par les autorités. Ceci lui vaut régulièrement d’être emprisonnée. Elle est d’ailleurs interdite de s'exprimer dans les médias et de voyager hors d’Arabie Saoudite depuis 2014. Son frère est également un militant connu: Raïf Badawi est un blogueur saoudien, incarcéré depuis 2012

pour « insulte à l’islam » après avoir lancé sur son blog une discussion prônant la libéralisation morale de son pays. Il a été condamné à 1000 coups de fouet et à 10 ans d’emprisonnement. Le ministère canadien prie, dans son même tweet:

« les autorités saoudiennes à les remettre en liberté, ainsi que tous les autres activistes pacifiques ».


Deux jours après, le 5 août, Riyad réplique. Sur Twitter, le ministère des Affaires étrangères saoudien annonce une série de sanctions contre Ottawa. Ainsi, l’Arabie Saoudite rappelle son ambassadeur au Canada et en profite pour expulser l’ambassadeur du Canada hors du territoire saoudien. Les projets de transactions commerciales et d’investissements entre les deux pays sont gelés, et l’Arabie Saoudite décide de transférer les ressortissants canadiens, dont 15 000 étudiants, vers d’autres pays, principalement vers son allié étatsunien. En outre, la compagnie Saudia a suspendu ses vols vers le Canada, et le gouvernement exige des excuses du Canada, considérant que les commentaires du ministère des Affaires étrangères canadien sont une insulte à la « souveraineté saoudienne ». Le 8 août, le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’exprime sur la crise diplomatique entre les deux puissances. Il annonce alors n’avoir aucune intention de s’excuser, rétorquant que :

"les Canadiens attendent de notre gouvernement qu'il parle fermement, clairement et poliment de la nécessité de respecter les droits humains, au pays et dans le monde, c'est ce que nous allons continuer à faire " SEPTEMBRE 2018

M. Trudeau a cependant tenu à nuancer son propos, en affirmant ne pas vouloir entretenir de mauvaises relations avec l’Arabie Saoudite. Il a également tenté de calmer le jeu en soulignant l’importance de l’Arabie Saoudite dans le monde et ses récents progrès dans les droits humains, amorcés par MBS.

Pourquoi le Canada s'est-il engagé dans cette crise diplomatique ? D’abord, on note que la famille Badawi entretient un lien étroit avec le pays. En effet, l’épouse et les enfants de Raif Badawi ont obtenu l’asile politique au Canada dès octobre 2013. Il faut dire que, même si le Canada s’attend très certainement à des sanctions saoudiennes, celles-ci ne sont que minimes. François Rihouay, journaliste pour France 24 au Canada, rappelle que « l’Arabie Saoudite n’est que le deuxième pays de destination des exportations canadiennes dans la région du Golfe, et seulement 10% de pétrole importé par Ottawa provient de la monarchie saoudienne ». Les échanges commerciaux entre les deux pays ne représenteraient qu’environ 2,5 milliards d’euros, soit …. 0,14% du PIB canadien. Le Canada, qui dispose de ses propres ressources énergétiques, ne craint donc que peu d’éventuelles sanctions des pays du Golfe, ce qui lui fait jouir d’une certaine liberté

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Le Japon : grand perdant de la détente initiée entre Donald Trump et Kim Jong-un ? Florian Martinez Principale cible de la le Japon n’a pas su trouver sa place dans l’étonnante détente entamée, depuis avril dernier, entre Donald Trump et Kim Jong-un. Les mains liées, l’administration japonaise s’est peu à peu effacée des négociations, jusqu’à se retrouver totalement écartée du sommet de Singapour du 12 juin. Malgré sa position sévère à l’encontre du dictateur, le Premier ministre nippon Shinzo Abe a perdu sa place déjà fragile dans les discussions. Si la rencontre entre les dirigeants nordcoréens et américains n’a produit que peu d’avancées concrètes, Pyongyang et Washington sont parvenus à un accord de principe mettant Tokyo en danger. Dans ce dossier aux rebondissements constants, l’une des plus grosses surprises politiques ne serait-elle pas la marginalisation du Japon ?

Tokyo, cinquième et dernière roue des négociations Après l’annonce d'une détente inattendue entre les Etats-Unis 10

et la Corée du Nord, Shinzo Abe s’est immédiatement positionné à l’avant-garde des partisans de la « pression maximale » sur le leader de la RDPC. Par sa proximité géographique, le Japon

ment ravivé les craintes des japonais, habitués aux exercices de protection en cas d’attaque nucléaire.

détient un rôle légitime dans les questions de sécurité collective. Dans le dossier coréen, celuici apparaissait d’autant plus à-même de peser dans les négociations que l’archipel reste l’une des cibles principales des menaces nucléaires de Kim Jong-un. Le 29 août 2017, la Corée du Nord avait lancé un missile ayant survolé le ciel japonais, avant de s’écraser à près de 1180km de la pointe méridionale de l’île d’Hokhaido. Le tir balistique, considéré par les autorités comme une « menace sérieuse et dangereuse », avait profondé-

ferme face au régime nordcoréen, Tokyo a été complètement marginalisé en amont de la rencontre de Singapour. Face à la Chine de Xi Jinping et à la Corée du Sud de Moon Jae-in, le Premier ministre Abe est apparu complètement en retrait. Alors que les deux pays ont démontré leur importance dans la spectaculaire reprise des relations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, le Japon s’est illustré par son immobilisme. En cause, la position radicale de l’opinion et de l’administration japonaise quant au dossier du rapt par

Appelé à adopter une attitude


Pyongyang de 17 ressortissants nationaux dans les années 1980. De fait, Shinzo Abe a fait de cette question irrésolue, mais extérieure aux problématiques liées au programme nucléaire nord-coréen, un préalable incontournable à tout accord. Le Premier ministre avait plaidé avec insistance l’importance de ce dossier auprès de Donald Trump, quelques jours avant le sommet. Sa résilience a fini par coûter sa place au Japon à la table des négociations, le reléguant ipso facto à un rang de seconde importance. Incapable d’imposer sa vision, le président a fini par saluer à contrecœur le rapprochement entre les EtatsUnis et la Corée du Nord.

"Face à la Chine et à la Corée du Sud, le Japon est apparu complètement isolé" L'inconfortable position japonaise Laissé pour compte de la rencontre de Singapour, le Japon n’avait-il finalement d’autre choix que de rester en retrait des négociations ? Diplomatiquement, l’archipel reste une puissance placée sous la tutelle des Etats-Unis, dont la présence militaire écrasante subordonne les forces de défense japonaises. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est la première base militaire américaine dans la région. Doté d’une constitution pacifiste prohibant la formation de toute armée nationale, le pays n’a donc pas d’autres moyens que d’accepter la présence de près SEPTEMBRE 2018

de 40 000 soldats américains sur son sol pour assurer sa sécurité. Aussi encombrants soient-ils, les GIs et leurs arsenaux forment le seul bouclier dont peut se prévaloir Tokyo face aux menaces répétées de Pyongyang. Difficile donc pour le Premier ministre d’élever la voix face à Donald Trump. Malgré la complicité affichée sur les terrains de golf du milliardaire, Abe n’a pas été tenu au courant des avancées américaines dans le règlement du conflit nordcoréen. Le 13 avril dernier, Tokyo avait été pris de court par l’annonce surprise de la rencontre secrète entre le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et Kim Jong-un à Pyongyang, plus tôt dans le mois. L’abandon d’une position inflexible face à la Corée du Nord préfigurait l’impasse dans laquelle se retrouva le Premier ministre, contraint de se calquer sur les desseins de son homologue américain. A la sortie des négociations, le Japon apparaissait ainsi plus isolé que jamais, tout en restant une cible d’attaque privilégiée pour la Corée du Nord, en cas de regain de tension.

Les menaces pesant sur le Japon Au regard de l’inconstance de Donald Trump et de Kim Jongun, dont les revers stratégiques auront constitué l’une des caractéristiques essentielles à cette crise diplomatique, nous pouvons douter de la pérennité des accords de Singapour. Quand bien même son avenir reste incertain, on peut imaginer un avenir inquiétant pour Tokyo. Quelque soit le futur, le Japon semble être le vrai perdant de cette rencontre au sommet.

A l’instar des autres dirigeants, le Premier ministre japonais a salué l’annonce de la « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ». Ce point cardinal de l’accord, aussi louable soit-il, n’est pas accompagné ni de garanties, ni de calendrier : le processus de démantèlement sera long, et représente un coût stratégique rude pour le Japon. Soucieux de conserver ses garanties sécuritaires, Shinzo Abe n’a pas réussi à inscrire à l’ordre du jour le démantèlement des missiles à moyenne portée pouvant frapper l’archipel. Celui-ci n’a pas pu empêcher non plus l’arrêt des manœuvres militaires américano-sud-coréennes à Séoul, condition sine qua non à tout accord. Avec les parades similaires menées avec les forces de défense japonaises, celles-ci constituaient pourtant une preuve concrète de l’alliance militaire entre les Etats-Unis et ses partenaires asiatiques. Cette annonce déconcertante représente un revers de plus de la part du département d’Etat, qui multiplie depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump les signes de désengagement dans la région. Par ailleurs, les oscillations de l’administration japonaise, souhaitant d’une part le succès du sommet, exprimant ses doutes quant à la rencontre de l’autre, a fini par entacher profondément la crédibilité de sa stratégie diplomatique. Contraint de se conformer à la position américaine, Tokyo a perdu très rapidement toute marge de manœuvre. De toutes les parties prenantes au dossier nord-coréen, le Japon est l’acteur le moins avantagé à 11


expression l’issue du sommet. Si la détente est amenée à se poursuivre dans de bonnes conditions, la Chine, premier partenaire commercial de Kim, profitera de la reprise des échanges entre Pyongyang et ses voisins. La perspective d’un rapprochement entre les deux Corées, clairement affiché lors du sommet de Singapour, incarnerait même un réel cauchemar pour Tokyo, qui devrait faire face à un nouveau mastodonte économique en Asie méridionale. A l’inverse, en cas de reprise du conflit, le Japon resterait toujours autant en danger face

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aux missiles de Kim. Victime de son manque d'instruments de puissance, l'archipel est incapable de conserver son influence géopolitique régionale sur ce dossier. Totalement dépendant du hard power américain, en difficulté sur la scène intérieure, Shinzo Abe n'a pas seulement échoué à défendre les intérêts de son pays, mais vient peut-être de rater l'occasion définitive de peser indépendamment dans les dossiers de sécurité collective en Asie de l'Est.


expression

CULTURE

Le Club Théâtre à la découverte du FestiBastien André val D’Avignon

SEPTEMBRE 2018

Après une année intense, respos et acteurs du Club Théâtre ont décidé de découvrir le plus grand festival de théâtre en Europe. Avignon, c’est 1 000 spectacles du 6 au 29 juillet 2018, et il y en avait pour tous les goûts: théâtre contemporain, danses, chants, improvisations, drames, marionnettes, spectacles humoristiques, pièces pour enfants … Après avoir installé les tentes et récupéré la carte d’abonné qui permet d’obtenir 30% sur les spectacles, on découvre le programme du Festival Off. Rapidement renommé « la Bible », il répertorie l’ensemble des spectacles du festival. Nous voilà donc prêts pour profiter de ce grand évènement sous un soleil de plomb. C’est ainsi que, du samedi midi avec la pièce « Criminel » au dimanche soir minuit avec un spectacle d’improvisation, nous avons enchainé plus de sept spectacles.

Avignon est une ville charmante de Provence qui se métamorphose pendant le festival. A l’intérieur de ses remparts, l’art sous toutes ses formes s’exprime. Toutes les places publiques deviennent de véritables scènes à ciel ouvert. Vous êtes accostés par les comédiens et comédiennes à chaque coin de rue pour vous proposer leurs spectacles et chacun cherche à se montrer original : déguisements, mises en scène, hommes-sandwich, promesses de réduction… Et les murs de la ville deviennent des espaces publicitaires emplis par les affiches des différents spectacles. Nous avons eu la chance de faire de très belles découvertes. Certains spectacles nous ont laissé plus pensifs, puis nous sommes parfois tombés sur des navets. C'est toute la diversité du festival d'Avignon, même si parfois l’humour ne véhicule pas toujours les bons messages (notamment 13


le spectacle Apéro Thérapie pour ne pas le citer !). Les troupes rivalisent dans les mises en scène audacieuses, même si les salles peuvent être plus petites que celles dans lesquelles elles ont l’habitude de se représenter. Mais elles savent s’adapter car l’enjeu est important : se faire repérer par les théâtres nationaux afin d’obtenir des représentations partout en France. Enfin, quelle joie d’assister à une représentation de la pièce « Occupes toi du bébé » de Denis Kelly que nous avons

joué cette année. Un spectacle particulièrement intense où les comparaisons avec notre adaptation se sont multipliés. A la fin, le debrief avec les acteurs qui étaient étonnés de rencontrer leurs « homologues » nous a permis d’échanger sur nos visions respectives de la pièce. Si vous n’êtes toujours pas convaincu, n’hésitez plus. Et profitez des bons plans du Club Théâtre, qui a en sa possession l’adresse d’un bar qui sert des Spritz à 4 euros !

A la rencontre des artistes Leila Bröchin de rue On les croise tous les jours, parfois sans vraiment les voir, que ce soit dans les transports en commun ou près des endroits très fréquentés. Quelques fois ils nous poussent à nous arrêter, constituant une brève parenthèse dans notre quotidien effréné. La musique de certains nous donne des frissons, la performance des autres nous impressionne. Ils ont une autre manière de faire et de partager leur art, avec comme but premier l’échange. A la rencontre de ces musiciens, danseurs, acrobates qui descendent dans la rue, égayant notre journée.

RICK ET DAVE Tout d’abord, racontez moi votre histoire. Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer 14

dans la rue ? RICK : Tout ça a commencé il y a longtemps, d’abord avec l’influence des nombreux groupes de musiques que j’appréciais, comme Metallica par exemple. J’ai appris la guitare à 13 ans avec un ami, en Indonésie. A 17 ans, j’étais membre d'un groupe de rock : Morbid Fucking Generation (rires), alors le 2e meilleur d’Indonésie. Je voulais essayer plein de choses, c’était surtout une question d’argent pour vivre. Mais mon père voulait que j’aille à l’université. J’y suis allé, mais je suis parti au bout de trois ans au lieu de quatre. J’ai alors commencé à travailler comme serveur mais j’ai été viré rapidement, je n’était sûrement pas bon (rires). J’ai donc essayé de jouer de la guitare dans ce même endroit. Là, on m’a dit qu’arrêter le service était

une bonne chose, que je devais seulement jouer car j’étais doué, et c’est ce que j’ai fait. J’ai alors gagné pas mal d’argent, et rencontré beaucoup de gens, notamment des Européens qui ont cru en moi et qui m’ont offert des tas de choses (comme une guitare). C’est quelques années après que je suis venu à Zürich. C’est là, il y a quatre ans, que des Espagnols m’ont confié la direction d’un bar où je jouais aussi le soir. Dans ce bar, j’ai rencontré Eddie, un de mes bons amis, musicien lui aussi. C’est là ce moment qu’on a commencé à jouer dehors, ramenant pas mal d’argent et rencontrant énormément de gens. DAVE : Mon histoire est bien plus simple : j’ai commencé à jouer en Autriche où j’ai grandi, et ce par besoin d’argent, pour acheter à manger.


divertissement

Avez-vous le souvenir d’un moment où vous avez particulièrement apprécié de jouer dans rue ? DAVE : Un soir, j’ai rencontré un joueur de hang lors d’une session de jam (séance d’improvisation) et ça a immédiatement collé : on a joué pendant quasiment une heure sans pause devant une foule d’une vingtaine de personnes. A la fin, j’étais plus mitigé car il a pris tout l’argent récolté sans partager, ça s’est donc arrêté là.

Qu’aimez-vous le plus dans le fait de jouer dehors ? RICK : Beaucoup de choses : tu peux voir facilement si les gens apprécient ou pas ce que tu fais, et si c’est le cas ils restent. Parfois tu as besoin d’argent, mais là n'est pas la question. Le plus important pour moi, c'est que les gens passent du bon temps. C’est un beau sentiment de les voir aimer ce que tu fais. DAVE : De mon côté, je joue parfois sans porter attention aux gens autour de moi, juste pour m’entraîner. Après c’est vrai que c’est important de voir comment l’audience réagit : si le public aime la musique que tu joues, tu continues, sinon tu continues de la travailler. C’est une bonne manière de mesurer ton travail, d’avoir une idée de celui-ci.

AURORA, CYNTHIA, TJAZ (COMPAGNIA LEGGERA) : Aurora, Cynthia et Tjaz sont trois SEPTEMBRE 2018

acrobates venus d’Espagne et de Slovénie. Ils ont monté un spectacle impressionnant, rythmé par leurs acrobaties au sommet du trapèze, leurs performances de jonglage, de contorsion ou encore de danse avec des cerceaux… Le tout est agrémenté de beaucoup d’interactions avec le public, qui est régulièrement apostrophé et invité à participer.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire vos représentations dans la rue ? TJAZ : J’ai commencé le cirque au lycée mais seulement en tant que loisir. J’ai ensuite fait des études de pédagogie sociale et de pédagogie du cirque pour travailler avec des enfants, tout en continuant de m’entraîner. Il y a quelques années, j’ai décidé de commencer une école de cirque afin d’en faire mon métier. C’est dans cette école, à Turin en Italie, que j’ai rencontré Aurora et Cynthia. AURORA : Après notre rencontre, on a voulu commencer à travailler et créer un projet. Mais Cynthia et moi sommes trapézistes, pratique pour laquelle le matériel est difficile à trouver et à mettre en place : la structure est encombrante, il faut de nombreuses autorisations… On a donc décidé de faire simple : on a créé celle-ci, plus petite et facilement transportable. Après cela, on a travaillé sur un spectacle pensé pour être joué au théâtre, qu’on a ensuite adapté pour pouvoir le réaliser dans la rue, en Slovénie. Maintenant on a pas mal de projets : recréer un spectacle pour l’été prochain, participer à des festivals… TJAZ : C’est une partie de notre

projet artistique au sens large: créer un spectacle réalisable dans un théâtre pour ensuite l’adapter à la rue afin d’avoir une autre perspective de celui-ci, de voir la réaction des gens de manière plus directe.

Se produire dans la rue permet donc de voir votre spectacle sous un autre angle ? CYNTHIA : C’est aussi une question d’interaction avec le public, on est plus proche de celui-ci. C’est une bonne chose mais c’est aussi plus dur : pour la plupart, ce genre de performance n’est pas commune. Il y a une sorte de barrière entre le public et l’artiste qui peut être plus difficile à franchir, attirer l’attention des gens est parfois compliqué. AURORA : Mais ça dépend aussi de l’endroit où tu es, ça change selon les pays. Ici c’est plus difficile d’entrer en contact avec les gens qu’en Italie par exemple. (Nous sommes interrompus par une dame qui s’approche pour offrir du gâteau aux artistes). Mais il y a aussi des gens adorables comme cette dame! Parfois c'est plus dur d’attirer l’attention ici, mais chaque jour est différent. CYNTHIA : C’est vrai, on apprend tous les jours : on voit quelles acrobaties sont appréciées. TJAZ : En plus, c’est différent de se produire dans la rue car si tu fais quelque chose qui sort de l’ordinaire, les gens peuvent penser que tu es juste bizarre. Tu dois d’abord convaincre l’audience que ce que tu fais est sérieux, qu’ils vont garder quelque chose de ta perfor15


mance en partant. Et puis tout le monde peut s’arrêter, même ceux qui n’ont que peu d’argent et qui n’ont pas les moyens d’aller au théâtre. L’art peut être très élitiste, et uniquement tourné vers les personnes ayant passé des années à l’étudier pour le comprendre et qui ont l’agent pour y accéder. Ici, tout le monde peut regarder et contribuer.

Avez-vous un souvenir marquant d’une fois où vous avez particulièrement aimé vous produire ?

TJAZ : Habituellement les gens sont gentils. Mais une personne qui n’apprécie pas peut tout gâcher : lors d’une autre représentation à Lucerne, un homme s’est plaint du bruit occasionné et a appelé la police. Bien que je comprenne qu’il ait eu besoin de calme, c’est dommage de tout arrêter si d’autres appréciaient. AURORA : Tout ça, c’est une

aventure pour nous tous : on voyage dans un van dans lequel on dort tous les trois, on doit se débrouiller pour trouver un parking, de quoi manger... Bien qu’il y ait des bons et des mauvais jours, ça nous permet aussi de rencontrer énormément de gens et de passer des moments merveilleux ! C’est donc l’échange possible avec le public et le contact direct avec celui-ci qui est au centre de l’art de la rue, ainsi que la

AURORA : Oui une fois à Lucerne, ça avait mal commencé, il n’y avait qu’une dizaine de personnes et il a commencé à pleuvoir. Tout le monde est parti sauf une famille qu’on a abrité sous notre structure de trapèzistes. On a donc fait le spectacle uniquement pour eux, ils sont restés jusqu’au bout, l'ambiance était super, très chaleureuse. Ou encore ces petits moments comme cette dame qui vient de nous donner du gâteau ! liberté que cette pratique procure. Que ce soit pour le plaisir ou pour des raisons financières, ces artistes rendent leur art accessible à tous. Ils vont à la rencontre de ces personnes qui ont pris quelques minutes pour apprécier leur performance, avec comme but d’abattre la barrière pouvant exister entre l’artiste et son public. Ils rassemblent et créent un lien avec des gens de tous horizons ayant des centres d’intérêts différents, démontrant que l’art n’est pas forcément réservé à une certaine élite.

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Deux regards sur … The Handmaid’s Tale « Inébranlable, vitale et terriblement effrayante », publiait le New York Times au sujet de la série The Handmaid’s Tale. Diffusée sur les écrans depuis avril 2017, la série télévisée américaine est acclamée par la critique et reçoit les plus prestigieuses récompenses, dont le Golden Globe 2018 de la meilleure série dramatique. L’adaptation du roman La servante écarlate, écrit par Margaret Atwood en 1985, compte 2 saisons, soit 23 épisodes.

Synopsis Margaret Atwood décrit un monde dystopique dans lequel le taux de natalité est extrêmement faible. En effet, en conséquence de la pollution, des moyens de contraception et des MST, femmes et hommes sont devenus stériles. Face à cette situation dramatique, une secte politico-religieuse protestante, « Les Fils de Jacob », s’empare du pouvoir aux Etats-Unis par un coup d’Etat, détruisant la Maison-Blanche, la Cour Suprême et le Congrès. Ce mouvement restaurationniste et fondamentaliste instaure un Etat totalitaire nommé « La République de Gilead », où l’objectif est la procréation par-dessus tout. Les ennemis du régime tels que les dissidents politiques, les prêtres catholiques ou les homosexuels sont pendus sur la place publique. Le retour à une société religieuse implique également que les relations entre hommes et femmes soient minutieusement réglées. Les femmes ont pour fonction unique d’enfanter, de s’occuper de la maison ou de leur mari. Elles sont interdites de lire, d’écrire, de posséder ou de travailler, tandis que les hommes sont au pouvoir. Ainsi, la violence psychologique et physique SEPTEMBRE 2018

domine la liberté et l’amour. Cependant, toutes les femmes n’ont pas le même statut. Elles sont hiérarchisées selon leur fonction, et repérables à leurs habits – d’où le titre français de la série. Les Épouses habillées en bleu et vert sont les femmes des dirigeants, les Martha en gris s’occupent de la demeure, les Servantes en rouge écarlate sont les seules fécondes et n’ont donc que pour fonction d’assurer la descendance des dirigeants et de garantir la reproduction de la race humaine, le tout sous la surveillance des Tantes habillées en brun. Les Servantes suivent une formation très violente sous la tutelle des Tantes. Puis, elles sont affectées dans des familles de dirigeants où elles ont pour mission de concevoir l’enfant du Commandant, lors des « Cérémonies », rituels simultanés à leur période d’ovulation. Cette pratique est inspirée d'un extrait de la Genèse, chapitre 30. 1 : « Lorsque Rachel vit qu’elle ne donnait point d’enfants à Jacob, elle porta envie à sa sœur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des enfants, ou je meurs ! La colère de Jacob s’enflamma contre Rachel, et il dit : Suis-je à la place de Dieu, qui t’empêche d’être féconde ? Elle dit : Voici ma servante Bilha ; va vers elle ; qu’elle

enfante sur mes genoux, et que par elle j’aie aussi des fils. Et elle lui donna pour femme Bilha, sa servante ; et Jacob alla vers elle. ».

Une dystopie horrifiante, et pourtant passionnante

Par Axelle Heyert Subtile et horrifiante, la série The Handmaid’s Tale dessine un tableau mis au goût du jour. L’horreur et le malaise gagnent le téléspectateur tout au long de l’histoire et sont d’autant plus pregnants lorsque l’on comprend la facilité avec laquelle la République de Gilead s’est mise en place. The Handmaid’s Tale est avant tout une série particulièrement actuelle, au réalisme terrifiant. Devant son écran, le téléspectateur se trouve face à un régime totalitaire et fondamentaliste dont il essaye de comprendre les principes et les fondements. Le génie et la force de la série reposent sur le fait que les réponses à ses questions ne sont 17


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données qu’au compte-goutte et que l’action est très lente. Il ne se passe que peu d’évènements majeurs, ce qui décuple la sensation de lourdeur et d’oppression. On ne comprend que très tard la facilité par laquelle Gilead a été instaurée, avec son fonctionnement basé sur la violence psychologique et son objectif ultime de procréation. Cette découverte provoque un sentiment d’angoisse d’autant plus étouffant que le récit est conté à travers les yeux de June, une Servante surnommée Offred. Le spectateur est facilement plongé dans l’histoire, et ressent aisément le malaise et la tristesse du personnage principal, et prend vite parti pour lui. La série pousse le spectateur à éprouver un sentiment de révolte face à l’injustice de la situation de June. Il comprend rapidement que la politique de la natalité ne sert qu’à justifier les exactions commises dans le régime de Gilead. De fait, la procréation n’est qu’un prétexte pour que les dirigeants puissent asseoir leur pouvoir. Cette domination apparaît bien sûr dans les moyens utilisés par le régime pour réprimer les opposants, mais passe aussi par la soumission féminine, que la politique de natalité justifie, et qui se traduit notamment par la violence des relations sexuelles.

fois le rôle odieux d’esclave sexuel, mais accèdent aussi à de nombreux privilèges et gagnent en grandeur dès qu’elles portent un enfant. Leurs portraits sont d’autant plus crus que Margaret Atwood, grâce à de nombreux flashback, compare leurs vies d’opprimées à leurs anciennes vies de femmes libres. Le spectateur doit également faire face à la problématique particulièrement touchante du lien mère-enfant, puisque les enfants des Servantes sont arrachés à leur mère biologique dès la naissance au profit de la famille dirigeante.

Quelles que soient leurs origines sociales, toutes les femmes, aussi bien Épouses que Servantes, ne sont réduites qu’à la fonction qu’on leur attribue. Se différenciant dans leur statut et leur proximité au pouvoir, elles n’ont pourtant pas toutes pour fonction primaire de s’occuper du foyer. Le statut de Servante reflète parfaitement l’idéologie de Gilead : étant les seules femmes fécondes, elles ont à la

(Attention spoilers ! A lire après avoir vu la série)

Tout le talent de Margaret Atwood réside en un subtil mélange : à travers un récit passionnant aux tonalités horrifiantes, elle amène le spectateur à s’interroger sur la condition féminine, et à le mettre en garde sur l’avenir qui ne paraît pas si lointain.

Une série complexe et bien référencée : à Propos, on valide !

Par Camille Larminay

Il est vrai que le récit de Margaret Atwood produit par Hulu et diffusé sur OCS a le mérite de mettre en garde le spectateur contre certaines évolutions politiques inquiétantes de façon très efficace. Les échos avec certains changements politiques

actuels sont flagrants. Le terrorisme, sous sa forme actuelle, est un sujet latent pendant les deux saisons. Il est le moyen d’action et de prise du pouvoir des Fils de Jacob, puis il change de camp lorsqu’une des Servantes se fait exploser au cours d’un meeting organisé par les Commandants. La série se réfère aussi à l’actualité brûlante en traitant des lois liberticides qui se multiplient : négation du mariage homosexuel, pénalisation de l’homosexualité, du droit à l’adoption, généralisation de la peine de mort, interdiction de l’avortement, codification de la vie sexuelle dans la loi, le sexe avant le mariage ou l’adultère étant puni de mort, interdiction de circuler, abolition du droit de vote. Il est terrifiant de constater à quel point ces lois rappellent ce qui peut se passer en Tchétchénie, en Argentine … et aux Etats-Unis aujourd’hui. L’auteur et les réalisateurs ont aussi très bien su mixer les références historiques. Alors que l’action se passe dans un futur hypothétique et jamais advenu encore, les situations ont toutes un air de déjà-vu. On retrouve des références à l’Allemagne nazie lors des mises en scènes de la République de Gilead, notamment pour les exécutions publiques et les réunions de Servantes. Les Colonies font appel à la fois aux camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale et aux goulags soviétiques. N’oublions pas non plus le climat de méfiance permanent entre les membres d’un même foyer ou entre les Servantes elles-mêmes, qui rappelle aussi le mode de fonctionnement des régimes totalitaires. Et lorsque les enfants nés des Servantes sous la République de Gilead paradent devant


interviews les délégués diplomatiques mexicains, la référence aux jeunesses hitlériennes ou staliniennes est explicite. Les enfants nés des Servantes sont la vitrine du monde de Gilead, tout comme les jeunesses étaient les vitrines du monde communiste ou nazi. Les comparaisons historiques ne se limitent pas aux régimes totalitaires. On observe quelques renvois à l’époque du puritanisme américain. Outre les tenues très traditionnelles, qui peuvent être comparables à celles des communautés amish, le respect de la règle religieuse prend la même forme. La non obéissance à cette norme, dans le domaine privé comme public, se traduit par une mise au ban de la société ou par la mort - les pendaisons font d’ailleurs penser aux modes d’exécution de l’époque. Il semble s’agir d’une société qui cherche à retourner dans un « état de nature » parfait et guidé par la morale, tout comme les puritains américains avaient pu essayer au XIXe siècle. Les références bibliques ne sont pas seulement explicites dans les traditions observées ou les citations de l’évangile. Les Colonies par exemple font appel à l’imaginaire de l’enfer, avec les tantes et leurs masques faisant office de diables persécuteurs, et les persécutées condamnées à trimer indéfiniment. C’est pour toute ces subtilités que la rédaction recommande – chaudement – le visionnage de la série. Dystopie efficace et effrayante, conte moderne multi référentiel, analyse politique subtile …

Bref, la team Propos valide ! SEPTEMBRE 2018

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De l'actualité du féminisme intersectionnel

SI TU SORS, JE SORS

“C’est bon, l’égalité est acquise aujourd’hui, arrêtez avec vos pseudo-combats” ou encore “Les féministes luttent pour l’écriture inclusive alors qu’il y a bien plus important”...

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Toute personne ayant déjà regardé les commentaires Facebook sous une publication parlant de féminisme a forcément lu ce genre de phrases. Comme nous pouvons nous en douter, elles sont pourtant loin de refléter la réalité des choses. En 2018, l’égalité entre les différents êtres humains est encore loin d’être acquise, même en France. Par exemple, selon le gouvernement, 72% des tâches ménagères étaient encore effectuées par les femmes en 2016, celles-ci y consacrant alors 1h30 de plus par jour par rapport aux hommes. De plus, si des féministes militent effectivement pour l’écriture inclusive, ce n’est en aucun cas le combat majeur du féminisme intersectionnel contemporain. Dressons alors un portrait de ce féminisme intersectionnel, de ses combats et de ses victoires en France et dans le monde. L’intersectionnalité est un concept introduit par l’universitaire américaine et militante afro-féministe Kimberlé Crenshaw. Il désigne la situation de personnes qui subissent simultanément plusieurs formes de discriminations, ce qui permet alors d’intégrer aux combats féministes la lutte contre le racisme, l’homophobie, la transphobie, le validisme, le classisme. Les différentes situations vécues par les personnes discriminées peuvent ainsi être mieux

prises en compte. C’est une partie importante de la “troisième vague” féministe.

Alors, quels combats pour le féminisme d’aujourd’hui ? Nous pouvons d’abord évoquer #MeToo et le français #BalanceTonPorc. Par la mobilisation de quelques femmes contre leur agresseur, une véritable vague contre le harcèlement s’est soulevée dans le monde entier. Partagé plus de 500 000 fois en un mois, le hashtag #MeToo a révélé l’ampleur du harcèlement sexuel à ceux et celles qui en doutaient encore. Si son impact dans les législations nationales est resté faible, l’influence dans les mentalités est nette, malgré la mauvaise interprétation de certaines personnes. Oser parler du harcèlement sexuel permet une libération de la parole pour les victimes, une prise de conscience pour certaines personnes, et un espoir quant à la fin de l’impunité des agresseurs et agresseuses comme Weinstein. Mais les levées de boucliers que cette libération de la parole a parfois provoqué montrent que le féminisme a encore un rôle à jouer, notamment en France. Partons maintenant dans deux pays, très éloignés géographiquement


et même culturellement, mais confrontés à la même problématique : l’interruption volontaire de grossesse (IVG). En Irlande, les femmes se sont mobilisées pour le référendum du 25 mai 2018 qui permettrait l’abrogation du huitième amendement qui interdisait l’avortement. Avec 66,4% de voix pour cette abrogation, c’est un changement sociétal majeur dont la loi qui légalisera l’avortement sera le pinacle. En Argentine, le combat s’annonce plus long : si les députés avaient adopté le projet de loi légalisant l’IVG au cours des quatre premières semaines de grossesse le 14 juin 2018, les sénateurs l’ont rejeté le 9 août. Mais les féministes argentines sont loin de baisser les bras et vont continuer le combat. Aujourd’hui, une femme qui avorte en Argentine risque encore entre un et quatre ans de prison. La légalisation de l’IVG est une lutte qui paraît déjà éloignée en France mais qui est encore en cours dans de nombreux pays.

Un dernier exemple de combat contemporain : le (non) port du voile en Iran. Depuis quelques semaines, des vidéos d’Iraniennes agressées, harcelées ou humiliées parce qu’elles ne portent pas le voile, ou ne le portent pas correctement selon les critères de leurs agresseurs, sont partagées sur Twitter avec le hashtag #MyCameraIsMyWeapon. Depuis 1979, les femmes sont obligées de sortir la tête voilée et le corps couvert, malgré l’annonce d’un assouplissement des règles par la police de Téhéran il y a quelques mois qui ne les condamnerait plus à la détention ou à l’amende si leurs tenues sont jugées inappropriées. Pourtant, cela ne suffit pas à éviter les altercations avec des personnes, policiers ou non, qui leur reprochent leur tenue. Pour dénoncer cela, les Iraniennes partagent sur Twitter les vidéos où elles sont humiliées publiquement, ce qui leur vaut un soutien international dans ce combat.

L’égalité est donc loin d’être acquise. Il suffit de regarder ces exemples pour comprendre que le féminisme a encore un sens et un rôle aujourd’hui, et qu’il doit prendre en compte les différences entre les femmes. La lutte contre le harcèlement sexuel en France, le combat pour le droit à l’IVG en Irlande et en Argentine et le militantisme iranien pour obtenir la liberté de choisir de porter le voile sont des engagements qui diffèrent dans les objectifs et dans les moyens mais qui se rejoignent dans la volonté d’égalité entre les personnes, et dans la lutte pour la liberté des femmes.

Lauriane Charles pour le Collectif Copines

Assemblées non-mixtes : la non-solution Alban Tessier Lors du mouvement étudiant du printemps dernier, auquel certains d’entre nous ont pris part, nous avons pu observer l’émergence d’Assemblées non-mixtes réservées aux femmes et aux non-cisgenres. Elles ont été créées sur le même principe de l’AG et des Assemblées communes. Lors de celles-ci, chaque femme pouvait prendre la parole sur le mouvement étudiant et la loi ORE. La création de ces Assemblées a fait suite à des incidents qui ont été constatés lors des Assemblées réunissant tout le monde : entre sexisme ordinaire, auto-censure de certaines, remarques déplacées à l'encontre des femmes qui s’exprimaient à la tribune. Ces évènements nous ont démontré que la lutte contre les discriminations toujours d’actualité, et que le féminisme un combat moderne à mener. L’égalité est encore un eldorado qui ne semble pas à portée de main.

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Les Assemblées non-mixtes, une erreur dans la lutte contre les discriminations A court terme, le concept d’Assemblée non-mixte n’apparait pas comme la réponse la plus adaptée à ces violences sexistes. En effet, au lieu de s’affirmer face aux personnes sexistes, les discriminées se mettent en retrait et acceptent le jeu du discriminant. L’Assemblée non-mixte pose alors la femme comme une victime et non plus comme une personne qui a le droit de réclamer une égalité de condition, de temps de parole, de respect, au même titre que l’homme. Les Assemblées non-mixtes entrainent une auto-exclusion des femmes, alors qu'elles pourraient se battre pour obtenir la parole dans d’égales conditions. Au lieu de faire taire les propos sexistes, quitte à exclure des individus de l'AG, on efface la moitié de la population qui peut s’exprimer ! Enfin, ces Assemblées donnent souvent raison aux personnes discriminantes. En effet, s’auto-exclure a permis de conforter l'idée que les femmes n’ont pas leur place dans les Assemblées ouvertes à tous, ou encore de proclamer les femmes comme séparatistes et elles-mêmes sexistes. En effet, pour ces personnes, les femmes décident avec ces Assemblées de s’exclure. Bien entendu, c’est faux et cela fait simplement suite à leurs actions et propos sexistes. Cette réaction est digne des politiciens d’extrême droite : « regardez les immigrés, ils ne veulent pas s’intégrer ». Car ils vivent dans des banlieues ghettoïsées peutêtre ? Le principe et le discours sont les mêmes. Et l’Assemblée 22

non-mixte a alors un impact négatif pour les consciences qu’on essaie tant bien que mal de faire évoluer. Ainsi, je ne veux pas dire ici, que ces Assemblées ne sont pas nécessaires. Elles peuvent donner la parole à des personnes victimes de violences et qui souhaiteraient s’exprimer sur des discriminations vécues. Mais, je ne pense pas qu’une Assemblée non-mixte qui suit le modèle des Assemblées dites « normales » ait sa place, pour les raisons évoquées. C’est peut-être cela, de façon très maladroite certes, que des femmes, notamment Catherine Deneuve, ont voulu exprimer dans une tribune polémique suite à #MeToo. Il est impossible de cautionner les propos choquants qu'ont pu tenir certaines signataires de cette tribune. Néanmoins, il importe de revenir sur un des messages véhiculé par certaines d'entre elles, même s'il a été exprimé de façon anarchique et maladroite. En effet, elles ont dénoncé #MeToo, dans le sens où celui-ci plaçait la femme en position de victime, alors que la revendication ultime du féminisme se trouve être l’égalité. Pour elles, le plus important est de placer la femme comme l’égale de l'homme, et non comme une victime. On assiste alors à une confrontation de deux féminismes. Un féminisme plus ancien, qui lutte pour l’égalité, qui veut faire de la femme l’égale de l’homme et qui ne veut absolument pas la victimiser. Ce féminisme explique la virulence de certain.e.s féministes face à la campagne #BalancetonPorc. Face à celui-ci s’oppose un féminisme dit des discriminations. Il pose la femme comme une victime de la société patriarcale. Ce féminisme, celui du féminisme intersectionnel,

peut ajouter à cela d’autres discriminations comme l’orientation sexuelle ou la couleur de peau. Ce féminisme pose plus un constat, et donne des solutions pour y remédier, mais en oubliant peut-être de parler de l’égalité. Car le postulat initial n’est-il pas que la femme est l’égale de l’homme, qu’il n’y a pas de différence à faire, plutôt que de montrer que la femme est discriminée et qu’il faut donc la protéger ? Les actions que mènent ces deux féminisme sont bien sûr louables, mais le deuxième n’est-il pas dangereux à long terme quant au but réellement recherché ? En effet, imaginons que les discriminations soient devenues impossibles, la femme ne sera jamais placée comme l’égale de l’homme avec cette approche.

Un postulat biaisé : vers un féminisme qui perd ses idéaux premiers A plus long terme, les assemblées non-mixtes posent aussi des problèmes philosophiques quant au sens que l’on veut donner au mouvement féministe. En effet, elles mènent le groupe discriminé à se replier sur luimême, au lieu de s'affirmer face au groupe discriminant. Il se place alors lui-même dans la position du groupe discriminé face au groupe de la « norme ». Cela conduit alors nécessairement, à plus long terme et dans une plus large mesure, à un certain communautarisme. Prenons l'exemple américain dont la société a pour fondement le communautarisme. Ces communautés se sont fondées notamment autour des dif-


férentes identités d’immigrants. Souvent en réaction à la peur de l’inconnu, avec l’idée de rester ensemble, mais aussi face au rejet des populations arrivées plus anciennement. Les communautés italiennes par exemple, se sont développées face au rejet des WASP, ou encore de manière plus contemporaine, "les quartiers noirs" face au rejet des populations blanches. Ce communautarisme témoigne d’un repli identitaire. En abandonnant l’idée d’une reconnaissance quelconque des autres, on abandonne l’idée de créer une société mixte, l’idée d’abolir toutes les discriminations. On essentialise ainsi sa propre différence et on accepte la différence labellisée par le groupe dominant. Les minorités, alors, ne combattent plus l’idée de se faire reconnaître comme égales aux autres, l’égalité n’est plus le but recherché, mais les combats visent à se faire reconnaître comme différents. Le politologue Laurent Bouvet le résume dans son analyse du communautarisme américain

« Ces minorités combattent davantage au nom de la reconnaissance de leur spécificité identitaire – de leur différence – que de leur inclusion dans le grand récit consensualiste américain ». On a donc un groupe qui se replie et qui au lieu de revendiquer les mêmes droits, les mêmes conditions, et même la fin de quelconque distinction, se SEPTEMBRE 2018

définit lui-même autour de cette différence. Le principe des Assemblées non-mixtes est le même. On se regroupe en fonction de la discrimination subie. Les personnes participant alors à l’Assemblée non-mixte s’essentialisent autour de cette caractéristique, affirmant leur différence au lieu de la renier. Ils s’essentialisent euxmêmes, au lieu de revendiquer l’égalité, et de nier une quelconque différence. On le retrouve également chez une certaine partie du mouvement LGBT, qui se replie sur lui-même, qui s’essentialise autour de l'identité sexuelle, en créant des lieux où la « communauté LGBT » pourrait se retrouver. Or le combat des LGBT n’est-il pas de nier quelconque différence avec les hétérosexuels ou les cisgenres ? La création de ces endroits pour LGBT comme des bars, sont parfois nécessaires pour certains car ils permettent d’y trouver une certaine sécurité, mais ne faut-il pas réfléchir à plus long terme sur les réelles conséquences de ces lieux ? De plus, on peut souligner un autre problème avec l'approche par la discrimination : en effet, le féminisme intersectionnel s'intéresse aux effets cumulés ou croisés du sexisme, du racisme et de l’homophobie. Mais au lieu d’essayer d’intégrer ces trois discriminations au même système explicatif qu’est le patriarcat, ils mettent en exergue les discriminations. Cependant, le sexisme, l’homophobie et le racisme sont très liés et font partie de la même matrice patriarcale.

conduit à une concurrence des différentes discriminations. Il refuse de les combattre ensemble, et de voir que le système patriarcal et la construction des rapports sociaux qu’il impose est en fait à l’origine de toutes les discriminations. En effet, il ne faut pas séparer les critères de discrimination et se demander si un homosexuel blanc subit plus de discriminations qu’une femme noire, mais voir que ces deux discriminations ont la même origine : le patriarcat. Les Assemblées non-mixtes développent alors un raisonnement erroné en excluant les personnes discriminées pour l’une de leurs caractéristiques, car elles détachent le combat contre cette discrimination, de la lutte globale contre les discriminations qui doit être menée. Et refusent de fait de voir que les discriminations envers nos caractéristiques ethniques, notre sexe ou notre orientation sexuelle ont la même origine. Il faut alors essayer de comprendre l’origine de ces discriminations avant de créer de telles Assemblées, qui ne font que renforcer l’exclusion dénoncée à l’origine.

Ainsi, le féminisme intersectionnel prend le problème à l’envers. Il dissocie les discriminations et 23


Jetz geht's los !

SPORT

Sebastien Valton Le 12 mai 2018, Stade de la Meinau à Strasbourg. Nous sommes dans le temps additionnel, Lyon et Strasbourg se neutralisent sur le score de 2-2, Mouctar Diakhaby commet une faute aux abords de la surface de réparation. Coup-franc pour Strasbourg. Dimitri Lienard a le ballon du maintien pour le club alsacien. Tout le Kop chante, la tension est à son comble. Il prend quelques pas d’élan, il frappe et là… quel buuuuuuuuuuut pour Strasbourg du numéro 11. La Meinau explose. Notre milieu nous offre la victoire dans les dernières secondes du match d'un superbe coup franc direct du pied gauche dans la lucarne droite. L’élite du football alsacien restera en ligue 1 l’année prochaine. De retour de leurs vacances bien méritées, les acteurs du club n’ont pas perdu de temps pour préparer la saison à venir. Nous vous proposons donc une présentation du club ver24

sion 2018-2019.

Rénovation de la Meinau : cette fois-ci, est-ce la bonne ? Le groupe de dirigeants du club, avec Marc Keller à sa tête, a lancé un nouveau projet de rénovation pour notre stade rempli d’histoire. Cependant, lorsque l’on connait l’histoire des projets de rénovation du stade, on peut tout de même s’inquiéter et se demander si le projet aboutira vraiment. Petite piqûre de rappel pour ceux qui n'ont pas eu connaissance des difficultés des anciens projets. La volonté de redonner « un coup de jeune » à notre beau stade ne date pas d’hier. Le premier projet de rénovation date de la Coupe du monde 1998, et fut refusé. Après cet échec, un nouveau projet a été


lancé avant l’euro 2016 mais il fut bien vite enterré également, notamment en raison des problèmes financiers du club et du manque de pertinence du projet « Eurostadium ». D’une jauge actuelle de 29 000 places, le nouveau stade en aura entre 32 000 et 33 000. Un bel objectif pour un club qui souhaite rester dans l’élite du football français et retrouver sa gloire d’autrefois. Ce n’est pas seulement sa capacité d’accueil qui sera augmentée, il y aura aussi de nombreuses modifications structurelles. Pour en citer quelques-unes : le remplacement des tribunes populaires par des places assises ; l’extension du parking VIP, la surélévation de la tribune Sud… De plus, une nouvelle pelouse vient juste d’être installée. Le coût total du projet est estimé à 99,8 millions d’euros. Il sera financé par plusieurs grands acteurs de la région : le Racing, évidemment, mais aussi la ville de Strasbourg, l’Eurométropole de Strasbourg, le département du Bas-Rhin… Quant au calendrier, l’étude du projet devrait se dérouler de 2018 jusqu’en 2020, et les travaux de 2020 à 2022. C’est donc un projet ambitieux qui a pour but de faire rayonner le club à nouveau au niveau national. Ce projet permettra aussi à la ville de Strasbourg de participer aux grands évènements sportifs nationaux. En effet, leur candidature pour accueillir des matchs de football des JO de 2024 a déjà été déposée.

Un Mercato mouvementé Le mercato strasbourgeois est SEPTEMBRE 2018

particulièrement agité cet été. Nous vous proposons un récapitulatif des départs et des arrivées ainsi qu’une présentation de l’équipe. En ce qui concerne les départs, certains sont assez surprenants. Le fait majeur est bien évidemment que notre ancien gardien Alexandre Oukidja est parti chez nos ennemis jurés du FC Metz. Pas besoin de rappeler les vives tensions entre lorrains et alsaciens au niveau footballistique. Cependant, Oukidja n’aura pas l’occasion de rejouer contre son ancien club en championnat, parce que Metz évoluera en ligue 2 l’année prochaine. Nous lui souhaitons tout de même une bonne saison.

nesse. Les arrivées d’Ibrahima Sissoko (20 ans, Brest) et Ludovic Ajorque (24 ans, Clermont) ainsi que celles des expérimentés défenseurs Lamine Koné (29 ans, Sunderland) et Stefen Mitrovic (28 ans, La Gantoise) en atteste. Pour l’instant le mercato strasbourgeois est plutôt une réussite, et il est très prometteur pour l’avenir. Il ne va cependant certainement pas s’arrêter là. En effet, l’entraineur Thierry Laurey a déjà annoncé trois à quatre arrivées supplémentaires avant la fin du mercato le 31 août.

Quelles sont les ambitions strasbourgeoises ?

De plus, le club a aussi enregistré des départs importants, comme celui d' Ahoulou, qui évoluera à Monaco la saison prochaine. Il y a aussi les départs de Blayac, Terrier, Salmier, Bahoken, Seka, Mangane, Koné, Foulquier et Nogueira. Nous leur souhaitons de même une très bonne saison. Place aux arrivées maintenant ! Pour pallier le départ de notre ancien gardien, le club a fait un gros coup en recrutant l’ancien gardien de Newcastle Matz Sels. C’est un gardien d’expérience qui a joué 11 matchs européens, et qui est le gardien réserviste de l’équipe de Belgique. Il défendra fièrement nos cages cette année en tant que gardien numéro 1.

Cette année l’objectif du club reste le même que l’année dernière : se maintenir en ligue 1, même si le club n’est pas étranger aux exploits et aux bonnes performances, comme avec la victoire face à Paris en décembre 2017 ou la victoire contre l’Olympique Lyonnais en mai en attestent.

De plus, le Racing a ciblé des joueurs qui améliorent fortement l’effectif, notamment avec le choix d'Adrien Thomasson, ancien milieu gauche du FC Nantes âgé de 24 ans. On peut observer une envie de rajeunir l’effectif, mais également d’associer expérience et jeu-

« Depuis vingt-cinq belles années, Nous chantons notre fierté. De l'Europe au CFA, jamais on ne lâchera, A travers les divisions, Rien n'arrête notre passion. Pour cette amour de toujours, Le Racing Club de Strasbourg »

Nous vous invitons également à aller supporter le Racing au stade de la Meinau et à aller donner de la voix pour que notre équipe atteigne des sommets. On vous propose également deux chants du Racing que vous pouvez apprendre pour aller supporter les joueurs :

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« Nous sommes Strasbourgeois Et chantons pour toi Depuis des annéesTu es notre fierté Nous somme s tes Ultras On sera toujours la Allez Racing Allez les Strasbourgeois Refrain x2(Ohhhhh)Lololololo »

Etienne, ce dimanche à la Meinau*. Si vous voulez faire vos achats pour être fins prêts pour la saison vous pouvez aller faire un tour dans la nouvelle boutique du club près des Halles, le long des quais. Nous espérons que cette première rubrique vous a plu. Et n’oubliez pas nous ne sommes pas onze mais des milliers !

*à l'heure où nous écrivons cet article, ndlr.

Prochain match, contre Saint

Le monde du sport, un monde de brutes ? Le monde sportif est le lieu de nombreux clashs, bagarres et autres rivalités. Mais il est aussi le lieu du respect de l'adversaire, du beau jeu et en somme du fair-play. Face à une actualité qui raffole de ces friandises que sont les invectives, peut être faudraitil amener un peu de douceur dans ce "monde de brutes". Pour trouver un peu de cette douceur, il faut se tourner vers les championnats d'Europe d'athlétisme qui ont eu lieu durant le mois d'août. Ils ont été le théâtre d'une épreuve de saut à la perche "d'un niveau jamais égalé" d'après Renaud Lavillenie. Ce dernier termine en effet sur la troisième place du podium, avec un saut à 5m95, derrière le jeune suédois Armand Duplantis qui s'est envolé à plus de 6m empochant la médaille d'or et bon nombre de records. Mis à part le niveau du concours qui fut particulièrement élevé, on retiendra surtout une apparente 26

complicité entre les deux concurrents. Pour notre plus grand plaisir, les calins, accolades et sourires sont de la partie. Nelson Monfort nourrit le tout en s'adressant ainsi au jeune suédois :"Il (Renaud) est venu vraiment vous embrasser à la fin, que pensez-vous de cela ?". Les deux copains rigolent. Ensuite, notre bilingue national souligne ces fois "où le sport rejoint l'amitié" et demande à Duplantis: "quand vous étiez plus jeune, vous aviez, paraît-il, un poster de Renaud dans votre chambre". Armand acquiesce. Si le monde du sport n'est pas encore celui des bisounours, on peut toujours se réfugier dans ce type de complicité entre deux sportifs concurrents. Plus globalement, sans aller jusqu'à des relations aussi fortes, les sportifs se respectent mutuellement autour de la notion de fair-play. Ces gestes dits "fair-play" ne sont

Hugo Maystre

pas rares et méritent d'être cités. Lors des JO d'hiver de 1964, lors du concours de bobsleigh, Eugenio Monti donna un boulon à son concurrent Tony Nash qui venait d'en perdre un, ce qui lui a permis de poursuivre la compétition et aussi, en passant, de remporter la médaille d'or. Suite à ce geste très fair-play, Monti affima que "Tony Nash n'a pas gagné parce que je lui ai donné un boulon. Il a gagné parce qu'il était meilleur". On peut aussi trouver un exemple frappant de geste fair-play dans un contexte propice aux rivalités les plus extrêmes, celui de JO de 1936, organisés par l'Allemagne nazie. Lors du concours de saut en longueur, Jesse Owens (la perle noire) rata ses deux premiers sauts. Mais c'était sans compter sur le soutien de son adversaire allemand Luz Long venu le rassurer, le conseiller et finalement le féliciter pour sa victoire, obtenu sur son troisième saut à plus de 8m.


Être fair-play, c'est donc tendre la main à l'adversaire, soit pour le beau jeu, soit pour une forme de reconnaissance future (voir les cas de fayotage auprès des arbitres). Finalement, être fairplay c'est d'abord être "courtois", ce que le gardien belge du même nom n'a apparemment pas bien saisi suite à la défaite face à la France en demi-finale de la FIFA World Cup. Durant la conférence d'après match, ce dernier a déploré la pauvreté du jeu français tout en justifiant l'injustice de la défaite belge. Cette attitude de mauvais perdant a fait couler beaucoup d'encre, notamment sur les réseaux sociaux mais aussi du côté de joueurs français comme Antoine Griezman qui a déclaré en retour

"Nous on s'en fout de la manière dont on gagne, on veut gagner. Je m'en fous. Si j'ai l'étoile, je m'en fous de la manière dont on joue". SEPTEMBRE 2018

Pourtant, Courtois s'est dit "désolé" sur Bein sport pour ces déclarations, avant de déclarer suite à la finale : "J'ai éteint la télé à la 94e, je n'avais pas du tout envie de voir la France célébrer sa victoire". Ce clash rappelle que le sport reste, qui plus est lorsque les enjeux sont de taille, une confrontation fondée sur l'adversité. Le sport est en quelque sorte une potion magique, un subtil mélange d'adversité et de complicité. Dans cette optique, même si le sport comporte une forme de violence, celle-ci est bridée par des règles et par un esprit, dit sportif, qui gravite autour du fairplay: le sociologue Norbert Elias parle de "violence maîtrisée". La vertu sociale de la pratique du sport prend alors tout son sens: le monde du sport est certes brutal, mais dans un certain cadre et avec certaines limites, il ne saurait se réduire à un monde de brutes. L'histoirien Georges Vigarello observe que le sport permet d'élaborer "une croyance en une sociabilité exemplaire d'individus qui s'affrontent de la

façon la plus contrôlée à partir de chances égales". Selon lui: "il permet de rêver à une perfection sociale". Ce potentiel "fair-play" du sport a bien été saisi par Pierre de Coubertin. Durant ses voyages en Angleterre et en Amérique du Nord, il a beaucoup appris de cette notion, auparavant associée à la bonne conduite, en particulier celle des chevaliers. C'est dans ce contexte qu'on parle d'esprit chevaleresque. Suite à ces excursions, il a en quelque sorte redéfini cet esprit chevaleresque en un esprit sportif qui s'exprimera lors d'une compétition nouvelle : les jeux olympiques. Ils ont pour objectif de transmettre des valeurs positives visant à assurer une bonne "santé sociale". En somme le monde du sport est certes un monde de brutalité, mais il ne saurait se réduire à un monde de brutes car sa fonction première est de contenir et de réguler la violence dans un cadre institué, notamment autour de la notion de fair-play. 27


interviews

Le mot de la Présidente du Lucie Coatleven

Bonjour Cassandre. Peux-tu te présenter ? Et présenter le BDE ? Je m’appelle Cassandre Bordet, j’ai 19 ans et je suis originaire de Marseille. Je suis passionnée par le sport. On me dit souvent que j’ai beaucoup d’énergie à revendre et que je suis déterminée ; je déteste faire les choses à moitié, c'est vrai. Le Bureau des Élèves (BDE) est la plus ancienne association de l’IEP. Elle représente les étudiants de l’Institut et gère les temps forts de la vie à Sciences Po: le weekend d’intégration, le gala et la semaine européenne.

Pourquoi as-tu choisi d’être présidente ? Comment envisages-tu ton rôle cette année ? A l'origine, j’avais simplement envie de faire partie du BDE. Nous avons rapidement formé un groupe de personnes intéressées et motivées pour monter une liste 28

en vue de la campagne. Une fois la liste complète, lorsqu'il a fallu choisir les postes, nous avons décidé d’élire le/la président/e. J’ai fait le choix de me présenter car on me l’a, d’abord et tout simplement, suggéré, mais aussi parce que je croyais énormément en notre équipe. Ainsi, représenter cette équipe, la guider en coordonnant les avis, décisions et envies de chacun pour mener à bien la tâche du BDE me paraissait être un rôle qui, après plusieurs essais, me convenait plutôt bien. Visage du BDE pour les élèves et représentante de ces derniers auprès de l‘administration, j’assiste aussi les autres membres du BDE dans l’exécution de leurs tâches respectives. Je me dois d'être le « noyau » vers lequel convergent toutes les informations, une aide mais aussi un « œil qui voit tout » et qui prend du recul sur l’action pour prendre les meilleures décisions. La satisfaction des exigences et demandes des élèves de toutes les promotions est ma priorité, et faire le lien entre eux ainsi qu'entre eux et l’administration est primordial. Enfin, j'interviens aussi et surtout au sein même

du BDE, en gardant la confiance de ses autres membres et en étant au maximum le ciment qui maintient notre équipe vers un même cap.

Pour les nouveaux 1A, comment va se dérouler l’intégration ? Cette année, nous avons vu les choses en grand ! L’intégration va se dérouler sur un mois complet. En plus des traditionnels repas, après-midis, soirées et du week-end d’intégration, nous proposons un certain nombre d’afterworks avec des tarifs préférentiels négociés dans plusieurs bars. Cela permettra aux 1A de se retrouver et de boire des verres dans une atmosphère plus intime où ils pourront véritablement discuter et apprendre à se connaitre.

Quels sont les projets du BDE cette année ? Outre la perpétuation des événements majeurs tels que le Gala ou la Semaine Européenne et la pérennisation du voyage post partiel et des Stop&Go mis en


Cassandre Bordet et d’intégrer le plus possible les nouveaux arrivants car à Sciences Po Strasbourg, nous tentons d’être d’abord une école et un ensemble avant d’être des promotions et des individus.

As-tu des conseils à dispenser aux nouveaux arrivants ? place par nos prédécesseurs, nous avons introduit un autre voyage qui sera axé sur la visite des institutions européennes. Ce voyage permettra notamment aux 1A d'approfondir la matière Institutions européennes étudiée au premier semestre. Notre mission est de faire a minima aussi bien que le BDE de l'année passée, de continuer à être les dépositaires de l’esprit de l’école

SEPTEMBRE 2018

de sciencepiste est très riche : ne négligez pas les cours et le travail régulier mais sachez aussi goûter aux activités proposées et concoctées avec amour par les associations de Sciences Po qui sont, également, très enrichissantes sur bien des aspects.

Armez-vous de ferveur et d’une connaissance parfaite de la Strasbourgeoise. Prenez du temps pour chaque chose. La vie

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associations

LES ASSOCIATIONS

RENTRÉE

Le Bureau des Élèves Mardi 14 août 2018, Hugo et Margaux se lancent dans la rédaction de l’ultime présentation du BDE. Après deux mois à travailler à l’usine, dans les champs de maïs, à la banque, à rester sobres aux fêtes de Bayonne, à danser sous le soleil de Porto… L’équipe est prête à se reformer. Et pas de doute, Hugo a « hâte que tout commence avec l’intégration là ». Parce que oui, le BDE c’est d’abord votre intégration, mais pas que … Depuis 1947, notre association se charge de rythmer la vie de tous les étudiants de l’IEP et de faire vivre cet "esprit d'école", pilier de l'Institut depuis sa fondation. Du week-end d’intégration au voyage aux soirées post partiels en passant par le Gala, tout le monde y trouve son bonheur ou au moins quelques bonnes heures entre un exposé d’histoire et une colle souvent trop matinale pour un samedi matin. Alors oui Hugo a hâte, hâte de vous montrer ce que le BDE de l’année 2018-2019 vous a préparé pour les mois à venir, comme le reste de l’équipe : Comme Cassandre la présidente qui, élue au suffrage presque direct et entourée d’Arnaud et Olivia saura coordonner son équipe. Comme Mathilde et Esther, 30

les secrétaires et trésorières plus organisées que le bureau d’un hypokhâgne. Comme Camille, qui en bon pôle communication passe des heures à chercher un à un nos pipos, nos futurs 4as ou Hugo, notre Van Gogh à nous, peaufinant les premières affiches de l’année. Comme Olivier, Solène et Karim qui en bon pôle event se hâteront de fignoler les derniers préparatifs des premiers événements de l’année après avoir ingurgité 3 plaquettes d’aspirine chacun dans l’espoir de faire passer leurs 45 cuites consécutives de l’été. Comme Sidonie, notre Chtie du Nord, qui après avoir distribué Pizza et Flams a rechaussé son fidèle destrier noir de jet pour décrocher des contrats aussi juteux que ceux de Nabilla. Comme Pierre, notre Christophe Colomb qui n’a pas décroché son planisphère de l’été afin de trouver la destination qui vous fera rêver cette année. Comme Jean-Marie et David, nos pro-européens aussi pros que Gabi lors du discours de rentrée lorsqu’il s’agit d’organiser la semaine euro. Comme le pôle scola, avec François-Damien l’homme moderne maniant à la perfection travail, sport et sortie associé à Margaux qui, après avoir aimé/ aidé/sauvé ses prochains avant les colles/partiels/rattrapages/ revient soutenir une nouvelle génération. Comme Bertha des Elèves, membre d’honneur de ce BDE, sa plus fidèle représentante.


associations

Sciences Po Strasbourg Consulting Sciences Po Strasbourg Consulting (SPSC) est une association étudiante qui donne l'opportunité à tous les sciencepistes, de la première année au master, de mettre en pratique les enseignements théoriques en réalisant des projets pour le compte des professionnels moyennant une rémunération. Comme les autres associations présentes au sein de l’IEP, SPSC est administrée par une équipe d’étudiants bénévoles. Les administrateurs sont bénévoles mais les étudiants consultants qui réalisent les missions sont rémunérés. L’objectif de cette association est de permettre aux étudiants de découvrir le monde du travail en proposant des missions en lien avec la formation

180 Degrees Consulting est une asso de consulting social étudiant. Le consulting, nous demanderont certains, c’est quoi ? C’est tout simplement un terme anglophone un peu prétentieux, employé pour désigner l’art de conseiller les entreprises dans de multiples domaines, comme le marketing, le développement financier, ou la communicaSEPTEMBRE 2018

proposée à l’Institut de Sciences Po Strasbourg. Aussi, elle met à la disposition des professionnels les savoirs et savoir-faire des étudiants de l’IEP notamment dans le domaine de la Finance et de la Stratégie ainsi que dans le Marketing et la Communication. Ces derniers pourront alors réaliser des études de marché, des évaluations de politiques publiques, des analyses statistiques (appréhendées en cours dès la première année) ainsi que de la traduction.

professionnelles. Elle permet d’enrichir le savoir théorique par la pratique grâce aux différentes missions qui seront proposées au cours de l’année. Vous aurez ainsi l’opportunité de découvrir et de vous familiariser dans ces différents domaines ainsi que de vous construire une véritable expérience au sein du monde du travail. Et puis, toute expérience est bonne à prendre ! En espérant que cette association éveillera votre curiosité et à très bientôt.

SPSC propose donc le savoirfaire pluridisciplinaire de ses étudiants aux professionnels afin de répondre à leurs besoins. Cette association est au service des étudiants cherchant à acquérir de nouvelles expériences

Sciences-Po Strasbourg-Consulting

tion par exemple. Toutefois, les grandes boîtes renommées du consulting riment souvent avec argent et investissement, et les jeunes entreprises, startups, associations, etc… n’ont pas toujours les moyens de se procurer l’avis et l’aide utiles d’une boîte de consulting. Cette année, chez 180 Degrees Consulting, nous sommes huit, six étudiants de quatrième année, avec Rémi Montrignac comme Président d’asso, et deux étudiants de deuxième année. Tout au long de l’année, l’association vous proposera des évènements et des missions

auxquels vous pourrez participer afin de vous mettre dans la peau d’un consultant et fournir gratuitement l’aide nécessaire à de jeunes associations ou entreprises pour réaliser leur projet, dans de multiples domaines, tels que l’intégration, l’environnement, la culture, la protection sociale, etc… Alors si vous souhaitez gagner en expérience, mettre en pratique ponctuellement vos connaissances professionnelles et théoriques, effectuer une bonne action, ou tout simplement dorer votre CV, restez en contact avec nous toute l’année !

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associations

LArts”,e BDA, ou “Bureau des désigne une association

de l’IEP qui vise à intégrer les étudiants à travers la pratique d’une activité créative. Il est composé de 13 clubs proposant chacun la pratique d’une activité différente: théâtre, chant, danse, musique en groupe/orchestrale, littérature, cinéma, arts graphiques, vidéo, photo,cuisine,jeux de société, mode/ travaux, et sorties culturelles. Ces clubs sont indépendants et organisent leur fonctionnement au quotidien. Cependant, la particularité du BDA de Sciences Po Strasbourg réside dans sa capacité à fédérer les différents clubs derrière des projets artistiques de grande ampleur: sa comédie musicale étudiante, la “Comuz”, son festival “La Strasbourgeoise”, ou encore la rencontre artistique inter-IEP, “l’Artefact”. 32

Tu chantes les Lacs du Connemara ou Les Portes du Pénitencier à tue-tête dès que tu en entends les premières notes, faisant fi de tous ces carcans sociaux qui étouffent les VRAIS artistes ? Tu te sens l’âme d’un comédien depuis que Kevint’astraitéde“DramaQueen”,sansdouteuncomplimentdans son bled ? Tu voudrais passer l’éternité à théoriser la suite de tes séries préférées, aulieudefaireun vrai taff’ comme contrôleur de tram ou conseiller d’orientation ? Le BDA est fait pour toi.

Ainsi, lequel de ces clubs est fait pour toi ? CLUB CHANT Que tu chantes une octave au-dessus de Céline Dion ou que ta voix soit plus rocailleuse que celle de Renaud, que tu aies l’habitude des concerts ou que ton pommeau de

douche soit ton plus grand (et unique) fan, le club chant est fait pour toi ! Soliste ou choriste, tu pourras envoûter tous les SciencesPistes à l’Artefact, à la Comuz… et à plein d’autres événements ! (On ne vous dit pas tout tout de suite, faut bien garder un peu de suspens). CLUB DANSE Tu connais par cœur toutes les chorées de Just Dance ? Tu en as marre de ne pas pécho à force de marcher sur les pieds de ton partenaire lorsque tu danses un slow ? Tu rêves de savoir réaliser le porté final de Dirty Dancing ? Alors rejoins le club danse ! CLUB MUSIQUE Le Club Musique, à mi-chemin entre groupe de musique et réunion Beauf De France, saura proposer à tous les musiciens de foirer en LIVE leurs chansons préférées lors de GARGANTUESQUES concerts. PÔLE K Marre de passer toutes


associations tes soirées devant Netflix ? Envie de partager ton goût pour la culture ? Au pôle kulturel, viens découvrir de nouveaux spectacles sans claquer ce qu'il te reste d'APL ! Théâtre, chant, danse et musique au Pôle K il y en a pour tous les goûts. CLUB THÉÂTRE Tu veux en finir avec ta timidité ? Ton jeu d’acteur est digne de la comédie française en témoignent tous les mythos que tu as raconté à tes parents ? Comédie musicale, projet festival, Strasbourgeoise et Artefact seront des occasions en or pour monter sur les planches.

to be pour l'amateur de jeux de plateau et de société. Du débutant à l'expérimenté, de celui qui ne connaît que le Monopoly avec Mamy à celui qui a maîtrisé les arcanes du 1812 en passant par le fada du loup-garou tous sont les bienvenus ! (Pour les plus lents des lecteurs, il faut ici comprendre qu'une large gamme de jeux est disponible, pour les débutants comme pour les confirmés, avec des jeux courts comme des jeux longs). NB : Le format diffère quelque peu de celui d'autres clubs, n'hésitez pas à aimer la page de l'UPR et à nous y contacter pour les questions, les réclamations,

ORCHESTRE Entre Stade de France, PMC et Zénith, l'orchestre du BDA saura trouver une place à tous les musiciens motivés. Venez nombreux Gaby compte sur vous ! CLUB MODE ET TRAVAUX Tu es un(e) accro du shopping ? Tu te sens fébrile à l’annonce des soldes ? Tu ne rates pas un épisode des Reines du Shopping ? Tu es un(e) passionné(e) de couture et tu rêves de devenir le nouveau Karl Lagarfeld ? Alors le Club Mode et Travaux ou le bureau du style (pour les intimes) est fait pour toi ! Entre ateliers pour customiser tes fringues, concours photo de la meilleure tenue et discussions sur les dernières tendances, le Club Mode et Travaux saura combler tes désirs de fashionista. UPR Malgré ce nom barbare, l'Union pour la récréation, (UPR pour les intimes) c'est the place SEPTEMBRE 2018

les insultes et toutes autres choses que vous pourriez avoir envie de partager. CLUB BEAUX ARTS Le club beaux arts vous propose de participer à diverses activités artistiques telles que le dessin, la peinture, la sculpture ou encore des sorties en extérieur pour se rencontrer entre débutants et plus confirmés. CLUB CINÉ Le club ciné regroupe tant les cinéphiles que les réalisateurs en herbe. Rien de mieux qu’une petite projection en sortant des cours pour

décompresser un peu et surtout partager ! Tous les films sont représentées, de tous les genres, de toutes les époques et ce de toutes les nationalités ! Les projections se font soit à l’IEP soit au cinéma. Quant à la partie production, un court-métrage sera produit durant l’année et des workshops seront organisés. Des rencontres et des débats avec des personnes du monde du cinéma sont également prévues au programme, alors silence, moteur et… Action ! CLUB PHOTO Mamie t’a acheté un reflex à​​ Noël​et tu ne sais pas t’en servir ? Tu te la joues cool kid à l’argentique ou tu veux simplement changer de photo de profil ? Que tu sois débutant ou star des réseaux n’hésite pas à contacter Benja Marie et Léa qui te feront percer sur insta ! CLUB CUISINE Que cuisine rime avec passion ou gourmandise, rejoins nous et réveille le Gordon Ramsey qui sommeille en toi. CAFÉ LITTÉRAIRE Alignement des astres ou hasard fortuit, si tes pas t’ont mené jusqu’à notre café c’est pour y réaliser ta destinée de passionné des mots. Voyage, discussion, débat, lecture commune, atelier d’écriture… Que vous soyez un grand lecteur ou un intrigué vous aurez votre place parmi le cercle des poètes de l’IEP.

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Le Bureau des Sports (BDS) Ce contenu est sponsorisé par le Stroh, les paillettes et les squats : Le Bureau des Sports est une équipe – que dis-je, une famille ! – de neuf membres qui se démènent depuis le dernier Krit en terre promise pour faire rayonner la mythique Strohteam. C’est peut-être la première fois que tu entends parler de « Krit », mais ce ne sera pas la dernière : le renommé Kritérium inter-IEP est l’apogée de la vie sportive de l’école. C’est l’affrontement sur les terrains, mais aussi dans les tribunes, de tous les IEP de France et de Navarre. La Tour Eiffel tremble déjà, en 2019 nous kriterons à Paris. Anne Hidalgo n’a qu’à bien se tenir :

Provinces unies, tous contre Paris ! 34

Mais avant le plat de résistance, place à l’apéritif : le TIGRES. Ce tournoi réunissant les grandes écoles strasbourgeoises est l’occasion pour Sciences po, le temps d’un week-end, de ne faire qu’une bouchée des Storks de l’EM. Pour se préparer aux hostilités, le BDS organise des entraînements durant toute l’année. Que tu sois plutôt volley, hand, foot, rugby, tennis, badminton ou athlétisme, sédentaire ou hyperactif, gringalet ou armoire à glace, thé ou café, viens tenter l’expérience Strohteam. Durant toute la saison tu auras l’occasion de suer, crier et chanter aux moult matchs du Championnat universitaire.


Le BDS fait aussi dans le solidaire avec le Solidaricross dont les bénéfices sont reversés à une œuvre de charité. Qui dit sport dit hydratation : elle sera de mise durant les soirées proposées par l’association. De la légendaire BBD, à savoir BleuBlanc-Destroy, où les sciences pistes strasbourgeois s’ornent de leurs plus beaux costumes d’apparat ; à l’immanquable soirée post-partiels, le BDS saura te divertir.

SEPTEMBRE 2018

Enfin, le BDS guidera toutes les nouvelles recrues de l’école en leur inculquant des valeurs essentielles de respect, de partage et de plaisir, chères au sport. Mais aussi en leur apprenant les traditions de l’école, à commencer par la Strasbourgeoise, élue meilleur chant au Krit 2018 s’il-vous-plaît !

Alors tous ensemble, marchons vers le succès de la Strohteam ! ET LE KRIT C’EST DEMAIN

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Le Bureau des initiatives (BDI) Dis Jamy, c’est quoi le Bureau des initiatives ? Le Bureau des Initiatives (ou BDI pour les intimes) c’est avant tout des valeurs :

PARTAGE SOLIDARITÉ ÉCOLOGIE Au travers de ses quatrepôles, cette association sensibilise et surtout s’engage autour de causes écologiques, solidaires et novatrices.

Qui le compose ? 12 soldats soucieux de la défense des valeurs humaines. Mais pas que… le BDI c’est avant tout VOUS. La motivation de chacun et le poids de nous tous réunis sont précisément ce qui fait exister le BDI et donne de l’ampleur à ses projets.

Pourquoi le BDI ? Parce qu’il n’y pas de petits défenseurs, ni de causes insignifiantes. Parce que chaque action compte. Parce qu’on est tous (même un petit peu) soucieux de laisser une terre vivable à nos gosses. Parce que même Daphné, au fond d’elle, a un peu d’amour pour son prochain. MAIS SURTOUT parce que le futur n’attend pas. Alors que tu sois féru de quinoa ou amateur de MacDo, gourou du yoga ou plutôt fitboy/girl qui pousse à la salle, le BDI est fait pour toi ! 36

ÉCOLOGIE Sa mission ?

Promouvoir la cause environnementale à Strasbourg mais surtout au sein de l’Institut Comment ? Sensibiliser, rechercher des solutions applicables à notre échelle.

Des exemples d’actions ?

Distribution de paniers bio, organisation de la semaine verte, réduction des déchets...

EDUCATION Et les gosses !

INITIATIVES Sa mission ?

Impulser de nouvelles idées et de nouveaux projets innovants autours de nos valeurs

Comment ?

En donnant la parole aux étudiants et en permettant de développer leur projet au sein de l’association. En vous donnant l’opportunité de vous engager pour la cause animale avec la SPA ou encore avec les resto du cœur.

SOLIDARITÉ Sa mission ?

Sa mission ?

Nous rassembler autour de l’entre-aide et du partage en venant notamment en aide aux plus démunis.

Comment ?

Comment ?

Offrir un soutien scolaire à des enfants de quartiers défavorisés de la ville de Strasbourg. Grâce à vous, bénévoles !

Par l’organisation régulière de maraudes, sensibilisations aux problématiques sociales ou encore par la préparation d’un cross-solidaire en partenariat avec le Bureau des Sports.


S

i on considère Sciences Po Strasbourg comme une belle et grande maison des associations, le BIA en est en quelque sorte l’intendant. Cette maison, TA maison, héberge de nombreuses d’associations et le BIA est là pour que l’harmonie règne sous ton nouveau toit. Très formellement, le Bureau Inter Associatif (BIA pour les intimes) est l’une des plus jeunes associations de l’IEP de Strasbourg. Projet de longue date, il a finalement vu le jour en avril 2016 et découle de la volonté des présidents d’association de communiquer et de collaborer via un organe de coordination inter-associatif. Plus simplement, quand tu regardes les associations de l’école en pensant, perdu, à tout ce que tu vas pouvoir faire cette année, le BIA se donne pour mission de t’aider à y voir plus clair. Les réunions du BIA c’est un peu comme Arthur et les chevaliers de la table ronde version polos et table rectangulaire. Le lien, la coordination, la médiation, en moins glamour : la logisSEPTEMBRE 2018

tique c’est notre raison de vivre. Tu l’auras compris, l’association agit en interne et en lien avec l’administration, à des moments clés de l’année, c’est pourquoi en dehors de ses actions auprès des associatifs et de l’administration ; l’association est peu perceptible du monde extérieur. (Mis à part ses célèbres calendriers hebdomadaires, qui, tenez-vous bien, pour la joie des petits et des grands feront leur grand retour toujours plus forts cette année.)

« Mais dis-moi Carlos, où puis-je me renseigner sur toutes ces opportunités associatives?» Par ici, petit gars :

De par sa jeunesse, l’association ne cesse de se réinventer. Cette année, le BIA a pour ambition de se rendre plus visible afin de promouvoir les associations qui font la richesse de notre IEP ; mais aussi plus utile et disponible pour que ton expérience associative soit toujours plus belle.

Il ne me reste plus qu’à te souhaiter une année splendide, associativement tien, Bastien Terrasso 37


Née en 2007 d’une initiative étudiante, l'association apolitique Sciences Po Forum organise des débats et des conférences sur des sujets variés croisant politique, culture, économie, histoire ou encore cinéma. Elle est formée de 9 membres étudiants disposant chacun de leurs pôles respectifs. L’ambition de SPF, en plus de multiplier les événements d’intérêt au sein de l’IEP, est de penser et d’agir en réseau avec les acteurs clés de la ville de Strasbourg. L’association peut compter sur ses partenaires – Club de la Presse, Librairie Kléber, Arte, Cinémas Star – pour affirmer la présence étudiante au cœur des lieux de bouillonnement intellectuel strasbourgeois. Au fil des années, l’association nous a régalés avec un profil d’interventions remarquées. Qu’il s’agisse de renaissance iranienne avec Bernard Hourcade, d’évasion fiscale avec Eva Joly, de l’émergence des Femen avec Inna Shevchenko, ou de révolution du travail avec Bernard Friot, chacun peut trouver son bonheur à SPF. Sans oublier les plus fantasques : du secret de la célébrissime gifle à Orban racontée avec délectation par Jean Claude Juncker à la boulangerie de Jean François Copé, sans oublier l’exposé 38

de Manuel Valls sur la valse partisane; rien ne se tait à SPF! Avec une équipe très accessible, débordante d’énergie et d’initiatives, SPF entend contribuer de son mieux à la vie étudiante de l’IEP. Lola Couturieux, l’incorruptible, veille aux comptes. Les infatigables Pauline Kieffer, Noé di Franco et Thomas Schoen, véritables chevilles ouvrières de l’association font étinceler nos conférences. Mathieu Auduc et Agathe Lamotte sacrifient leurs

nuits à une Semaine européenne réussie. Juliette Finance ne manque pas une occasion pour animer nos réunions tandis que l’imperturbable Nino Toussaint préside les sessions du Parlement des étudiants. A très vite sur nos bancs ! L’équipe de SPF


Tu es de droite mais tu as toujours rêvé de débattre comme Jean-Jaurès ? Tu es de gauche et le taux de participation en commission de Christian Jacob t’impressionne ? Tu es marcheur et tu veux toi aussi applaudir debout les interventions de tes collègues ? Tu es communiste et tu regrettes la rupture avec les insoumis ? Tu es d’extrême-droite et tu voudrais être représenté par un groupe parlementaire ? Tu souhaites vivre une expérience législative riche et intense ? Tu veux rédiger des propositions de lois et des amendements ? Tu veux les débattre ? Les voter ? Le Parlement des Étudiants est fait pour toi ! Si tu souhaites un jour te lancer dans la politique, c’est l’occasion de commencer à t’entraîner sur des sujets aussi variés que la réforme des retraites, l’accès aux soins, la refonte de l’Éducation nationale, les aides sociales... Si tu souhaites te lancer ailleurs, viens t’entraîner pour mettre en cohérence des idées au sein de réelles positions, t’exercer à la prise de parole et au débat - qui se doit d’être respectueux ! SEPTEMBRE 2018

Mais quel que soit ton projet d’avenir, profite d’un espace pour t’amuser, discuter, échanger, partager, et surtout te forger tes propres opinions ! L’association organisera des séances tout au long de l’année qui nous permettront de discuter, d’amender, puis d’adopter – ou pas – de nombreuses propositions de lois. Mais elle va au-delà des séances ! Rejoins un groupe parlementaire, peaufine tes idées, discute de l’actualité ou des grands principes philosophiques de ton courant politique, fais-toi de nouvelles connaissances ! Les groupes parlementaires s’organisent en leur sein pour la rédaction des propositions de lois et amendements. Alors commence une véritable épreuve : convaincre ! Discute avec les membres des autres groupes parlementaire, rallie-les à tes idées, rallie-toi à leurs propositions, préparez le débat !

nos idéologies, pour corriger nos biais. Il mobilise l’ensemble des compétences qui seront utiles à l’Institut d’Études Politiques comme en dehors : la réflexion, la rédaction, le travail de groupe, la prise de parole et l’aisance en public, l’adaptation, la négociation...

Alors viens découvrir la simulation parlementaire, rejoins-nous dans l’hémicycle !

Niche politique au sein de l’Institut, le Parlement des Étudiants de Strasbourg t’offre le meilleur cadre pour permettre à tes idées de t’épanouir, pour discuter de 39


associations

Chers étudiants, l’École des Jeunes Orateurs fait sa rentrée avec vous et vous présente fièrement le nouveau bureau 2018 - 2019 ! Président : Raphaël Comte Vice-Président chargé des Relations Publiques : Adrien Jolly Communication : Sérine Bendebiche

Responsables du Prix Européen : Noémie Palierne et Marianne Lamérand Vice-Présidente chargée des Ateliers : Clémentine Auzols

Trésorier : Balthazar Gisbert Secrétaire : Pierre-Jean Renaud

Si vous ne nous connaissez pas déjà, nous sommes l’association d’Art Oratoire de Sciences Po, au service de l’éloquence des étudiants. Nous avons pour ambition de vous révéler, de vous montrer que vous pouvez être confiant, convainquant, séduisant, rien qu’avec vos mots. Nous vous proposerons tout au long de l’année des Ateliers d’Éloquence pour vous former aux techniques de la prise de parole en public, ainsi que des Joutes en amphithéâtre et hors-les-murs régulières afin de vous jeter dans l’arène et vous offrir un spectacle de qualité. À cela s’ajoutent nos deux grands évènements annuels ; le Prix Européen de l’Éloquence au Conseil de l’Europe, ainsi que, bien évidemment, le Grand Prix de l’EJO, la finale de toutes les joutes internes à notre IEP, qui sacrera le ou la meilleur.e jouteur.se de l’Institut !

Devenez membre de l’EJO ! Pour cette année, nous voulons vous proposer de vous associer à notre croissance en vous proposant de devenir membre de notre école. Les membres de l’association - à différencier des membres du bureau - seront recrutés à partir de la rentrée en septembre. La carte ne vous coûtera rien, car nous croyons que l’accès à l’art oratoire ne doit pas être restreint par votre budget, seuls votre talent et votre motivation seront les raisons de votre succès. Concrètement, vous bénéficierez d’avantages 40

tout au long de l’année, aurez la priorité pour réserver votre place pour tous nos évènements, et

pourrez aider les membres du bureau de l’association dans le domaine qui vous sied. Cette forme d’engagement pour l’art oratoire, moins prenante que de faire partie du bureau, pourra être une façon de faire coexister votre intérêt pour nos activités de débat et d’éloquence avec peut-être votre intérêt pour le théâtre, ou la danse. Surtout elle vous permettra de vous familiariser avec l’une des plus grandes et prestigieuses associations de l’IEP, de voir les coulisses de l’organisation d’évènements importants, et de peut-être un jour postuler au bureau de l’EJO.


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Joutez à l’extérieur contre les meilleur.e.s D’autre part, pour nous rapprocher du sens du nom de notre association, nous avons pour ambition de devenir un véritable centre de formation à l’art oratoire pour les étudiants de Sciences Po. Pour cela nous vous annonçons la création des « Jouteurs Extérieurs » de l’EJO. Cette équipe sera recrutée parmi les membres nouvellement encartés dans l’association, et sera la représentation de Sciences Po Strasbourg dans de nombreux concours d’éloquence et de débat en dehors de l’IEP. Être membre de cette équipe impliquera un engagement fort, des entraînements réguliers

organisés par le bureau de l’EJO, dans l’optique de montrer au monde les qualités de débatteur que vous, étudiants à Sciences Po Strasbourg, possédez. Nous vous enverrons au Prix Mirabeau, à l’Artefact, aux Joutes du Forum Mondial de la

Démocratie, et à de nombreuses autres occasions afin de vous permettre de révéler le talent qui est en vous.

La joute dont vous êtes le héros

§1 « Vous avez 5 minutes ». L’assemblée m’applaudit. La joute commence. Je me lève. Sous le feu des

projecteurs, sans réaliser, nouveau à ces pratiques, je suis désemparé. J’inspire. Je réfléchis. Je dois agir. A : Je m’empare de ma lance. Rendez-vous à §5. B : Je me rue vers la sortie la plus proche. Rendez-vous à §3. C : J’ose : « Mesdames et messieurs les membres du jury… » Rendez-vous à §4.

§3

« … bonsoir ». Le temps s’écoule. Je dois défendre mon point de vue. C’est le moment de mon premier mouvement. Celui qui fera trembler mon adversaire et marquera les mémoires. Il me faut un angle d’attaque. A : Je me rappelle ce qu’a dit mon adversaire. Rendez-vous à §6. B : Je commence une danse intimidante digne des plus grand Haka australiens Rendez-vous à §2. C : J’exhorte mon adversaire à me suivre dehors pour en découdre devant la cathédrale. ALLER A SEPTEMBRE 2018

§2

Que vous soyez un sportif qui aime se donner à fond sur un terrain ou un artiste qui tient à partager sa sensibilité sur des sujets qui vous tiennent à cœur, l’EJO est aussi faite pour vous ! Nombreux sont ceux qui aiment les mots en hésitant à nous contacter. A chaque personne son style ; à chaque style, son éloquence. Nous serons là pour vous aid-

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§5

Cher non-initié aux joutes oratoires, rassure-toi : aucun jouteur n’est blessé sur la réalisation d’une joute oratoire. Car nul besoin d’une lance pour jouter ; affûter ta plume et la verve qui se cache au fond de toi suffira à triompher de tes adversaires. Chez nous, tu trouveras des activités pour te former à la prise de parole, et ce quel que soit ton niveau ; des premiers ateliers, qui t’apprendront à faire porter ta voix en exposé et à improviser, jusqu’aux « joutes » d’éloquence, qui font s’opposer en bataille amicale des orateurs. Chacun peut y trouver sa place et, avec l’envie nécessaire, a le potentiel d’être porté aussi haut qu’il peut le vouloir. Alors qu’attends-tu pour nous contacter ?

§3

Au sortir de la salle, je vois une affiche couleur vert bouteille. Son intitulé ? « Rejoignez dès aujourd’hui l’Ecole des Jeunes Orateurs ! Nos ateliers vous formeront à la prise de parole et au contrôle de vos émotions. Quel que soit votre niveau, que vous désiriez discourir ou débattre, votre place est avec nous ». J’enregistre leurs coordonnées pour les contacter. La prochaine fois, je serai prêt. Rendez-vous à §1.

§6

Arguments, contre-arguments, conclusion. Applaudissements. Mon style fait mouche ; mon adversaire, quant à lui, se couche. Un sourire satisfait se lit sur les lèvres du jury. Je souffle. Plus tard dans la soirée, on me demande si j’aimerais rejoindre le groupe de ceux qui représenteront mon école en dehors de nos murs : prix Mirabeau, Forum Mondial de la Démocratie, Artefact inter-iep… et au fond de moi je me dis : pourquoi pas ? Rendez-vous sur notre site et notre page Facebook pour plus d’informations !

Plus d'information en ligne sur ecoledesjeunesorateurs.fr

EJO - École des Jeunes Orateurs de Sciences Po Strasbourg

ecoledesjeunesorateurs@gmail.com

ecole_des_jeunes_orateurs ejo.scpo 42

Ecole des Jeunes Orateurs


Tu as l’âme d’un journaliste ou tu es simplement un lecteur assidu ? Alors la nouvelle asso IEPress est faite pour toi ! Notre association est dotée d’un journal regroupant tous les IEP de France.

L’IEPress.fr​constituera une plateforme au cœur de la vie étudiante Sciences Po regroupant différentes rubriques allant de l’actualité des campus à des articles plus engagés sur l’actualité en passant par une rubrique d’expression libre. N’hésite pas à contacter l’équipe de l’asso à Strasbourg si tu veux qu’on publie tes articles sur notre site !

SEPTEMBRE 2018

Bien plus qu’un simple journal, IEPress développe aussi le lien entre tous les IEPs de France au travers d’events de qualité, d’un réseau d’alumnis commun (parfait pour te trouver un stage pas payé l’année pro). IEPress répond à une volonté commune de rapprochement entre les étudiants des IEP en permettant à tous de s’exprimer et de débattre librement.

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Stras Boum Boum (SBB)

Hallo jeunes pipo ! Nous c’est SBB, l’association de la joie, de l’amour e

Hallo jeunes pipo ! Nous c’est les avec bienvenus si vous partage. Ici voustous êtes nous(sauf pour mettre le feu aux gradins quand la Stro SBB, l’association de la moches bien sûr…… non joue etjoie, dévore sesêtes adversaires. de l’amour et du partage. on rigole, on refuse les bègues A base de percussions Ici vous êtes avec nous pour aussi).ou d’instruments à vent, venez faire un tour à nos répéti ou alors n’hésitez à faire mettre le feu aux gradins Danspas l’attente de voirpart vos (auprès du grand manitou que l’on ap Siegfried Boum Boum sur Facebook) de votre désir d’être membre de la fanfar quand la Strohteam joue et gueules d’ange et de claquer vos Sciences Po. Avec nous il n’y a pas de concours d’entrée, vous êtes tous dévore ses adversaires. (per)cus, on vous laisse un petit bienvenus (sauf si vous êtes moches bien sûr…… non non, on rigole !). A base de percussions ou mots fléchés qui vous rappellera d’instruments àDans vent,l’attente venez heures chez Papiet de claquer vos (per)cus, on vous l de surement voir vosvos gueules d’ange un petit mots fléchés qui vous rappelera faire un tour à nos répétitions et Mami cet été pour passer le surement vos heures chez Papi et Mam étépas pour passer letemps… temps…Sachez Sachez qu’on ou alors n’hésitez à faire qu’on vousvous aimeaime déjà ! part (auprès du grand manidéjà ! tou que l’on appelle Siegfried Boum Boum sur Facebook) de votre désir d’être membre de la fanfare de Sciences Po. Avec nous il n’y a pas de concours d’entrée, vous êtes

VERTICAL (-00)

1. Titre de notre chant local <3 6. Celui de Rio est connu mais celui de Strasbourg le sera bien plus encore, grâce à SBB ! 9. Plus bel oiseau de France 10. Etudiant(e) sexy et dévoué(e) pour sa Strohteam 12. Pas besoin d'en avoir pour venir jouer à SBB 13. Instrument à cloches qui cassent les oreilles, tout comme sa propriétaire Em'Malaise <3 15. Capitale qui capitulera (encore) au Krit 2019 17. SBB en boit quant il fait froid 7. Dévotion pourHORIZONTAL sa Strohteam (00-) VERTICAL (-00) 19. Couleur 1 de notre Strohteam 8. Telle claire, cet instrument donne 1. Titre de notre chant local <3 une caisse2. Prénom du préz méga sexyled’SBB 21. Association sportive 6. queCelui l'on de Rio est connu mais 3. Timothé StrohTim) rythme et fait battre nos cœurs(aka (comme Felix) en joue celui de Strasbourg le sera bien comme un Dieu soutient tous parce qu’on les aime 11. Nom d’un fauve rayé au pluriel /ou/ événement 4. Instrument à vent qui met plus encore, grâce à SBB ! putain ! sportif organisé par l’EM maisdans que l’IEP gagnera 14. 9. Plus bel oiseau de France l'ambiance un gymnase 10. Etudiant(e) sexy et Nom dévoué(e) De setambourinat sait Isaïe comment du Mont sur5.lequel trouve le prophète pour sa Strohteam bien claquer cet instrument HORIZONTAL (00-) 16. Couleur Strohteam 18.saEvénement 12. Pas besoin d'en avoir pour 2 de notre 7. Dévotion pour Strohteam 2. Prénom du préz mégavenir sexy d’SBB sportif duquel Strasbourg sortira vainqueur le 31 8. Telle une caisse claire, cet jouer à SBB 13. Instrument à cloches qui instrument donne le rythme et fait 3. Timothé (aka StrohTim) en joue comme un mars cassent les oreilles, tout comme battre nos cœurs (comme Felix) Dieu de ScPo (ça,rayé ça neau s’ou11. Nom d’unStras fauve pluriel sa propriétaire Em'Malaise20. <3Nom de la fanfare Capitale dansqui capitulera /ou/ événement sportif organisé 4. Instrument à vent qui15. met l'ambiance blie jamais) (encore) au Krit 2019 par l’EM mais que l’IEP gagnera un gymnase 17. SBB en boit quant il fait 14. Nom du Mont sur lequel se 5. De ta froid trouve le prophète Isaïe 16. Couleur 2 de notre Strohteam 1 de notre Strohteam mbourinat sait comment19. bienCouleur claquer cet 18. Evénement sportif duquel 21. Association sportive que l'on instrument Strasbourg sortira vainqueur le 31 46

soutient tous parce qu’on les aime putain !

mars 20. Nom de la fanfare de ScPo Stras (ça, ça ne s’oublie jamais)


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Florilège de rentrée Lucie Coatleven

DIVERTISSEMENT

« Des rencontres ». C’est la réponse qui revient le plus souvent à la question « A ton avis, à quoi ressemble une 1A à Scpipo ? ». On se calme les amis, Sciences Po, ce n’est pas Tinder. Mais oui, plus sérieusement, vous êtes mignons, nous aussi on a hâte de vous rencontrer. On salue notre ami Benjamin qui se croit dans Top Chef et qui répond

« Du travail en plat principal, accompagné d'une garniture de bonne ambiance et sublimé par sa sauce associative dont seul ScPo a le secret ». C’est ce qu’on appelle avoir le sens de la formule. Bravo également aux petits innocents qui semblent résignés avec « difficile » ou « du travail ». Au moins, vous, vous ne serez pas déçus. Attention, ne pensez pas que je sous-entends qu’on ne travaille pas, c’est faux. 2h par semaine, ce n’est pas négligeable.

A la question « Comment es-tu arrivé là ? » : Vous êtes 60% à répondre « la sueur, le sang et la cornée d’un de tes deux yeux ». Une promo de travailleurs, on adore. J’espère que vos yeux se portent mieux et que votre appétence pour le dur labeur s’est calmée. Du moins, c’est ce que laissent penser vos réponses à la question suivante :

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« Pour toi Strasbourg, c’est plutôt ? ». Vous êtes une majorité à nous répondre « Alcoolisé, la patrie de la bière ». Je vois que vous retenez vite la leçon, c’est bien. Je précise tout de même : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. Vous en faites ce que vous voulez. 29% d’entre vous considèrent par ailleurs que Strasbourg est une destination de rêve, aussi bien que Dubaï. On en reparle en décembre quand il fera -15°C et que vous aurez tous chopé un rhume. Continuez de rêver les enfants, tant que vous le pouvez. Chapeau à Nadège, qui à la question « Qui sera ton mentor/idole cette année ? » répond M. Chevalier. Bravo Nadège, tu n’es même pas arrivée que tu as déjà tout compris. Ce prof est un génie, on ne le répètera jamais assez. Merci également à Monsieur X qui répond Napoléon, un petit Eco-fi en herbe, on a hâte de te voir déguisé au carnaval. Bon sinon, sans surprise vous êtes une majorité à répondre « ma future marraine ou mon futur parrain » : beau sens de la tradition. Concernant le sport, vous êtes étonnants… Margaux, peux-tu nous expliquer ce qu’est le hockey subaquatique s’il-te-plaît ? Charlie, quant à elle, opte pour la pelote basque. N’y aurait-il pas un semblant de chauvinisme là dessous ? Sinon, vous êtes une promo de rugby men et de rugby women. J’espère que vos talents nous seront utiles au Krit.


Parce que le Krit, c’est demain… Vous comprendrez vite. Sur la Strohteam vous êtes décevants. « C’est koi ? », « Aucune idée », « wtf is it ? » « on est censé connaitre ? ». Oui, vous êtes censés connaitre mon cher Victor. Pour définir le Stroh, vous avez également un peu de mal. Sacrilège Lisa, non le Stroh n’est pas « un mot qui sort du nulle part ». La rédac vous pardonne cet écart. Et puis, certains relèvent le niveau, Marine répond « une machine à gagner le Krit ». Mélanie, ou Mel pour les intimes, décrit la Strohteam comme « une bande de jeunes lurons que j’ai hâte de rencontrer ». A part l’utilisation du mot luron, proscrite depuis les années 50, on valide. A la question de l’asso qui vous chauffe le plus, ce n’est pas le BDE qui nous vole la vedette mais bien le BDS ! Ca sent de plus en plus bon pour le Krit tout ça ! On compte sur vous. Stras' Diplomacy est également très prisée. Plein de petits delegates pour aller chercher des awards. Une vraie promo de vainqueurs. On est de plus en plus ravis de vous accueillir. Merci à la jeune Agnès, misanthrope assumée qui concernant les sorties/soirées/beuveries répond « J’aime pas les gens ». Dommage, les gens t’aiment bien Agnès, du moins la rédac. Sinon, vous êtes 62% à répondre:

« je m’ambiance quand il faut mais je garde le sens des priorités ». SEPTEMBRE 2018

Nous avons adoré vos conseils pour choper. Valentin, vrai sentimental, nous confie qu’il suffit « d’être soi-même ». C’est beau ce que tu dis Valentin. Guilhem tu nous as régalés : « la soirée entre copains, l’incruste de la dulcinée et le tour est joué ». Outre la technique qui entre nous n’est pas vraiment une technique, qui es-tu pour utiliser le terme « dulcinée » ? Vous avez un problème symptomatique de vocabulaire dans cette promo. Quant à Sisi impératrice, t’es trop mignonne : « je cherche encore mais aucune ne marche ». Demande des conseils à Marie, elle a l’air douée : « Si je vous la donnais, il ne resterait plus personne à choper à l'IEP l'an prochain » On a également tenté subtilement de se renseigner sur vos idées politiques. Et surprise, à la question

« Politiquement, tu te situes où ? » Nous avons découvert beaucoup de macronistes. Margaux nous répond tout de même : « centre-droit bien ancré dans son transat au Club Med ». Tu es drôle Margaux ! Mais la palme revient à Benjamin qui répond « Le cliché du pro-européen écologiste qui rêve d'aller à Fribourg et de rapporter la bonne parole de cette ville sainte ». T’incarnes déjà l’archétype du Sciencepiste bobo gaucho qui fait du compost sur sa terrasse, félicitations.

tout compris : « Aucune idée, mais j'aurais bien aimé que le concours soit un examen en chocolat. ». Quant à Julien, notre macroniste en chef, il nous a bien fait rire. « "Ça fait deux ans que j'nique le game t'oses me demander comment j'm'appelle." (Jul, 2015) - pas "Manu" en tous cas ». Pourquoi te mets-tu une épine dans le pied comme ça Julien ?

On en vient à la dernière question : « Raconte-nous une blague ». D’abord, Victor, sache que l’on s’excuse sincèrement. Après avoir lu ta blague à deux reprises, ce qui nous a littéralement pris dix minutes… Eh bien on ne l’a toujours pas comprise. Quant à Valentin, « Qu'est-ce qui devient rouge quand on appuie sur un bouton ? Un bébé dans un mixer. » : nous sommes heureux que votre promo ait son quota de psychopathes.

Enfin, merci à « I don’t care » pour « j’ai été pris à scpo » : belle modestie.

Pour définir Macron, notre Raïs à nous, vous êtes encore plus inventifs. Outre les fameux « c’est notre projet » ou « Jupiter », Victor (encore, décidément) assène « ne parlez pas de lui je vais m’énerver ». Très bien, on va arrêter promis. Marine, tu as 49


Comment réussir sa 1A ? Léonie Fraulob

Aujourd'hui j'ai reçu un message. Ou peut être hier, je ne sais pas. On me demande d'écrire un article sur comment réussir à Sciences Po. Tous les autres étudiants étaient sûrement occupés. Du haut de mon classement, ni assez bon pour pouvoir l'annoncer à mes grands parents, ni assez mauvais pour envisager un changement dans mes habitudes de travail déplorables, il m'incombe donc la lourde tâche d'être le guide spirituel d'une génération de 1A désespérés. Après un bref examen du groupe de leur promo, une légère panique s'installe : ils veulent travailler pendant les vacances. Peut-être qu'ils ont plus à m'apprendre que l'inverse. Les mains encore grasses de crème solaire, j'appelle donc mes amies a la rescousse. Après un conseil sur la nécessité absolue de recracher discrètement la *cristalline* que l'on vous fait goûter pour le bien de vos entrailles et un blâme sur ma présence discutable en amphi, je ne suis guère plus avancée.

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Commençons par ce qui semble vous stresser le plus : le travail. Vous êtes beaucoup à vous demander quelle est la quantité attendue. Etant programmée pour nuancer mes propos, je n'ai qu'une chose a dire : ça dépend. Pour un ex prépa habitué aux burn-out nocturnes devant un extrait incompréhensible de Bourdieu, maudissant le moment ou il avait validé ses voeux APB, il se peut que la 1A soit un soulagement. Pour un ex terminal, arborant fièrement son relevé de notes du bac où trône un très beau 17 - et encore, vous auriez du avoir 17,5 si le correcteur de philo avait compris votre raisonnement - la charge de travail peut sembler plus conséquente. Je ne vous apprendrai rien en disant qu'il faut être régulier et trouver son rythme. Trois jours par semaine à 17h à la Nouvelle Poste pour l'Happy Hour sur les Kaastel ou 14h tous les dimanches pour faire l'ouverture de la BNU, chacun y trouvera son compte. Les mines fatiguées pendant les périodes de partiel trahiront ceux qui, au lieu de ficher leur cours d'HGP, auront passé leurs après midi à débriefer la soirée de la veille sur le parvis de la BNU en fumant une


cigarette qui se transformera en trois. Mais si vous préférez le goût du Guronsan à celui des tisanes nuit tranquille, oubliez les lignes précédentes.

De plus, on ne soulignera jamais assez l'importance du contrôle continu. Ne négligez pas le caractère primordial des colles, même si remplir pour la 14ème fois une feuille de calcul Excel pour estimer votre moyenne à H-4 du partiel de droit constit peut avoir un certain charme. Essayez de trouver votre rythme, vos habitudes. Que celles ci consistent à cuisiner une courge du panier bio du BDI avant de vous endormir a 22h30 en écoutant un podcast de France Culture, ou à engloutir une portion de ramen avant de courir au supermarché pour acheter une autre bouteille *d'eau* afin de ne pas arriver les mains vides à votre 4ème before de la semaine, l'important c'est qu'elles vous conviennent.

associations vous permettront de faire des rencontres. Ce qui m'amène à un autre point : les amis. Le cadre qu'offre Sciences Po est en effet propice pour tisser des liens. Mais vous vous demandez sûrement ce que font les amis dans un article concernant la réussite. Et bien, ils seront vos alliés les plus précieux. Entre celle qui ne loupe jamais un amphi et qui vous conseillera de bien réviser la sous partie numéro 4 du chapitre 2, et celui qui finira vos verres pour vous éviter la gueule de bois, il s'agit de bien s'entourer. De tous vos amis, il y en a un qui sera un peu particulier : votre parrain ou votre marraine. Ce dernier ou cette dernière sera d'un grand secours, vous guidant à travers les méandres de la vie de l'IEP. Il placera en vous tous ses espoirs : ce titre de Mister WEI qui lui avait échappé de peu, ou ce Krit perdu en finale, il vous appartient désormais de réaliser ses rêves. Profitez de cette mine d'informations : prenez exemple sur lui ou au contraire, apprenez de ses erreurs. Après ces nombreux conseils avisés, c'est à vous de jouer, j'aurais tout donné, ne me tenez pas pour responsable.

Un autre aspect essentiel de la réussite à Sciences Po conMais surtout n'ousiste en une vie asso- bliez pas, rattrapages ciative animée. ou pas rattrapages, on est champions du Du BDS à Sciences Po forum, du plus beauf au plus rentable dans monde. un CV, vous trouverez forcément votre bonheur. Il s'agit alors de s'investir a fond, de s'engager. Tout donner sur le dancefloor a la soirée BDD ne suffit pas, il faut aussi se lever pour aller aux entraînements le lendemain matin. Briller sur la scène de la Comuz ne dispense pas de corvée de rangement du local BDA. Ces SEPTEMBRE 2018

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Timothé Giordana REspo Com'

Rémi Fischer Respo Com’

Axelle Heyert Pôle TV

Paul de Noray Pôle TV

Hugues Foulon Pôle TV

Théo Renou Respo Web

Lucie Coatleven Pôle Relations

Leïla Bröchin Pôle TV

Maquettiste

Océane Maurin

Trésorier

Julien Pairot

Léonie Fraulob Secrétaire

Camille Larminay Présidente

L’équipe


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