Numéro 93 - Décembre 2016

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Novembre 2016 - Numéro 92 http://www.sciencespropos.com

Les nouvelles de l’IEP

EL

MUNDO



Propos n°93

Éditorial

Et 2016 partie trop tôt... Le Gala 2016-2017 est derrière nous. Après une édition plus que réussie (encore merci Sigo, merci le BDE), il est l’heure de ranger les costumes et de passer aux choses sérieuses pour les 2A. Parce qu’en plus des partiels, le retour des vacances de Noël signe aussi l’approche d’un moment tant attendu ou tant redouté : les vœux de 3ème année. Dans ce numéro, El Mundo s’ouvre à vous.

site internet reprend près de 15 ans de témoignages sur l’ensemble des destinations qui existent. Quand tous les continents t’intéressent, en apprendre un peu plus sur la culture, le coût de la vie ou encore l’ambiance d’une université grâce à l’expérience d’un ancien permet de choisir. Si ton objectif est de découvrir la diversité du houblon, Berlin s’impose à toi. Si t’es plutôt branché températures négatives, la Tuymen State University est parfaite pour toi (je te laisse découvrir où c’est). Enfin, si la vie de chef de gang t’a toujours attiré, ça sera Mexico sans hésitation.

El Mundo, c’est le nom qu’ont choisi il y a quelques générations les étudiants de Sciences Po Strasbourg pour résumer ce qui attend tout étudiant qui passe par un IEP : le départ à l’étranger pour la 3ème année d’étude. Beaucoup parmi nous avons choisi Sciences Po en partie pour cette opportunité. Elle nous réjouit ; elle impose qu’on y réfléchisse sérieusement depuis qu’on a eu ce concours, mais (on ne va pas se mentir) elle nous met aussi un peu la pression.

Bref, où que tu ailles en 3A (Luxembourg City, Kapital du Krim, à nous deux), l’essentiel reste que rares sont les études qui t’offrent une telle opportunité, une telle chance, alors surtout profite à fond. En revanche, même si cette année te réjouis déjà, il n’empêche qu’un bémol vient ternir cette expérience. Nous, 2èmes années au seuil du départ, un terrible coup du sort nous fait rater le KRIT qui aura lieu en terre strasbourgeoise en 2018. Et ça, c’est moche. C’est encore les 1A qui ont de la chance.

Plus la date fatidique de dépôt des choix approche, plus les mails de Caroline Lehni s’accumulent dans ta boite de réception, comme autant de rappels qui te martèlent que maintenant il faut choisir. Certains ne réfléchiront pas : toi, qui est bien classé, Georgetown et le Trinity te tendent les bras. D’autres sont plus incertains, parce qu’après tout, la Scandinavie, l’Amérique Latine ou la Russie sont trois destinations avec leurs charmes respectifs. C’est pourquoi, parce que Propos c’est parfois carrément concret et carrément utile, ce mois-ci le numéro revient sur cette 3ème année pour essayer de t’aider.

D’ailleurs, en parlant de vous les 1A, ne vous inquiétez pas. Vous pouvez tout de même acheter et surtout lire ce numéro. D’abord, pour commencer à réfléchir à ce que vous allez faire quand ce sera votre tour et surtout, parce que comme d’habitude, Propos revient sur l’actu du mois, fait le débrief du Gala et vous dit quel film regarder. L’Acc’Rauch

Pour éclairer ton choix, retrouve dans ces pages les destinations en vogue, les meilleurs conseils pour réussir ton départ, des anecdotes d’anciens expats. En plus du numéro papier (parce qu’à Propos on est moderne et on a rangé notre Fax), le

PS : Théoriquement, à l’heure où tu liras ces lignes, la joute des associations se préparera. Je n’ai évidemment pas besoin de te rappeler pour qui il faudra voter … Big Propos is watching you.

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Actualités - International

Les actualités International

- Alep : coup de froid sur la diplomatie russo-américaine - Le parti pirate islandais

Société

- Nothing to hide ? Occupe toi de ton Onion. - Top 23 des raisons de manger de la viande

Politique

- Marine Le Pen en visite à Mayotte - Les primaires, un leurre démocratique ?

Alep : coup de froid sur la diplomatie russo-américaine Par Nicolas Saverna

Alors que le Conseil de sécuritédes Nations Unies incite la Russie et les Etats-Unis às’investir dans un projet de résolution du conflit syrien, les relations diplomatiques entre les deux puissances se sont récemment dégradées. Le coup de froid jeté sur la diplomatie russo-américaine se traduit sur le terrain par le drame humain qui touche depuis cinq ans la population syrienne désemparée. Retour sur un conflit complexe et visiblement insoluble. Pas de cessez-le-feu immédiat àAlep. Les discussions ont repris lundi 3 octobre à la tribune de l'O.N.U., àNew-York. Une bonne chose, certes, mais y a-t-il réellement des chances de voir la paix être restaurée en Syrie ? Le 2 octobre, le vice-président américain John Kerry a annoncéla suspension des pourparlers avec Moscou concernant le cessez-lefeu. Motif invoqué : les Russes

ne se conformeraient pas àleurs engagements. En effet, l’impatience américaine sur le dossier syrien semble justifiée : le soutien de l’aviation russe au régime d’Assad a provoqué la destruction du plus grand hôpital de la partie d’Alep toujours tenue par les rebelles. Un hôpital entièrement détruit par les raids aériens. L’ours russe a les pattes plongées dans le sang syrien. Focus sur la guerre en Syrie vue par le prisme de la diplomatie américano-russe Le 11 février 2016, le Centre syrien pour la recherche politique réalisait un bilan humain de la guerre débutée en mars 2011 : 470 000 morts, dont 70 000 civils en raison du seul manque d’eau potable, de nourriture ou de médicaments. Et près d'1,9 millions de blessés. Même si les chiffres doivent toujours être maniés avec précaution, les pertes humaines sont numériquement astronomiques.

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Le conflit semble par ailleurs loin d'être terminé. Beaucoup l’ont peut-être oublié, mais le conflit en Syrie a débutépar un soulèvement pacifique, au printemps 2011. Dans la continuitéde la vague de contestation qui emporta les régimes autoritaires tunisien, égyptien puis libyen. Comme ces peuples, une partie du peuple syrien a voulu se débarrasser d’une dynastie qui contrôle le pays depuis plus de quatre décennies. Pourtant, Bahar Al-Assad n’était pas destinéàdevenir le dictateur que l’on connaît aujourd’hui. L’homme a étudié la chirurgie dentaire à Londres. Le moins téméraire de la fratrie Assad, celui auquel le père n’aurait jamais pensé laisser le pouvoir après sa mort. En réalité, le chirurgien dentaire s’est révélé être un véritable boucher. Le peuple syrien souffre sur la table du chirurgien Al-Assad. Et meurt.


Propos n°93 La complexité du conflit syrien est en partie causée par l’instrumentalisation des puissances étatiques étrangères. Revenons sur cette internationalisation de la guerre civile syrienne. Le conflit syrien est à l’origine une guerre civile, opposant les rebelles (principalement de confession sunnite, communauté majoritaire en Syrie, notamment dans les zones rurales) aux loyalistes, les fidèles au régime d’Assad s’appuyant sur la communauté minoritaire alaouite (une secte dérivée du chiisme, dont est issue le clan Assad). Très vite, le conflit est instrumentalisépar les puissances souhaitant conserver leurs intérêts vitaux dans la région. Représentant le camp des rebelles, les puissances occidentales (les Etats-Unis et les grandes puissances européennes) forment la Coalition Nationale Syrienne (C.N.S.), déterminée àdestituer Assad du pouvoir : cependant, les financements et les livraisons d’armes aux rebelles sont insuffisants, tandis que les Etats-Unis refusent de prendre part au conflit contre le régime. Les protecteurs du régime d’Assad, la Russie et la Chine (membres du Conseil de Sécurité de l’O.N.U.) ont jusqu’à présent bloqué tous les projets de résolution onusien, hostiles à Damas. Par ailleurs, Moscou ravitaille continuellement l’armée syrienne, et a intensifiéles bombardements sur les populations civiles des territoires contrôlés par les rebelles. Dans cette crise syrienne, les intérêts de la Russie sont diversifiés. Intérêts économiques tout d’abord : Assad est en effet un « vieux client » de l’industrie de défense russe. Intérêts mili-

Actualités - International

taires ensuite : le port de Tartous, ville côtière de Syrie, constitue la dernière base russe en Méditerranée. Mais aussi et surtout, des intérêts géopolitiques. En 2011, l’intervention de l’O.T.A.N en Libye fut un drame pour le Kremlin, provoquant la destitution d’un régime autoritaire dirigé par le vieil allié Kadhafi. Il est hors de question pour Vladimir Poutine d’imaginer que ce scénario puisse se répéter dans la zone d’influence russe en Syrie. C’est ainsi que le soulèvement anti-Assad s’est transforméen une situation conflictuelle aux allures de Guerre Froide. L’affrontement Est-Ouest se poursuit, un quart de siècle après la chute de l’U.R.S.S., par le biais du bras de fer russoaméricain en Syrie. Exit Kennedy et Khrouchtchev. Suspension des pourparlers entre Washington et Moscou Washington a reposé le téléphone rouge sur son socle. Enfin, fictivement. Le téléphone rouge qui reliait Washington à Moscou n’existe évidemment plus. La Maison Blanche a déclaré être « à bout de nerfs". Les discussions avec le Kremlin sur le dossier syrien ne mènent à rien. Selon Washington, la Russie ne respecte pas ses « bonnes » résolutions sur le territoire syrien. "Incapable de s’assurer que le régime syrien cesse ses bombardements » selon les mots du porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. À l’inverse, la Russie et son allié syrien s’obstinent dans la voie militaire. La destruction de l’hôpital M10, plus grand centre de soins situé dans la partie contrôlée par les rebelles d’Alep, en est une preuve concrète. Les tentatives pour permettre l’acheminement de convois humanitaires occidentaux dans la

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zone des bombardements se sont soldées par des échecs. Depuis le lancement de l’offensive aérienne et terrestre, les forces du régime sont en position de force : le centre et le nord d’Alep sont actuellement en train d’être perdus par les rebelles. Les bombardements ont déjà tué des dizaines de civils. L’Organisation mondiale pour la Santé(O.M.S.) présente le chiffre de près de 350 morts en une semaine à Alep, dont pas moins d’une centaine d’enfants. Tant que la Russie continuera à soutenir militairement et par la voie diplomatique le régime syrien, les chances d’entamer la pacification dans la région semblent nulles. Les puissances occidentales restent déterminées àrefuser le maintien de Bahar Al Assad au pouvoir. A juste titre. Tous les diplomates onusiens envoyés pour régler le conflit se sont pour l’instant casser les dents sur le dossier syrien. Et la situation a peu de chances d’évoluer àcourt terme, si les pourparlers américanorusses ne reprennent pas. Ils reprendront. Mieux vaut tôt que tard. Cependant, le dossier syrien est complexe, plein de subtilités. Guerre civile, mais aussi théâtre d’un affrontement religieux à plusieurs échelles. Sans oublier guerre contre le terrorisme. Les acteurs syriens refusent de trouver un accord sur le destin d’Assad du pouvoir. La diplomatie internationale doit parvenir à résoudre ce conflit insoluble. Assad le boucher ne se maintiendra pas au pouvoir. Le sang de son peuple qui tâche son beau costume ne disparaîtra jamais. L’Histoire n’oublie pas le nom des bouchers...


Décembre 2016

Actualités - International

Le Parti Pirate islandais Par Emma Coupard

Les récentes élections législatives islandaises ont été suivies avec beaucoup d’attention par de nombreux médias internationaux. En effet, le Parti Pirate islandais, concurrençait les partis traditionnels avec 20% d’intentions de vote, une ascension spectaculaire depuis les dernières élections en 2013 où il avait obtenu seulement 5% des voix. Il a finalement recueilli 14,5% des suffrages et 10 sièges se plaçant ainsi en troisième position derrière le Parti de l’Indépendance (29%) et celui de la Gauche verte (15,9%). De la soixantaine de partis créés à la suite du Parti Pirate de Suède en 2006 il est le seul représenté à un niveau national. Le Parti Pirate islandais est né en 2012 sous l’impulsion de Birgitta Jónsdóttir et Smári McCarthy. Cela s’inscrit dans la réaction islandaise à la crise de 2008, où de nombreuses critiques attaquent le système bancaire et le monopole politique. Il n’est pas le seul mouvement politique créé après 2008 pour répondre aux nouvelles attentes des islandais. Ainsi sur les quinze partis en lice aux élections de 2013, neuf ont moins de cinq ans. Cette année le scandale des Panama Papers a accentué la défiance envers les formations politiques islandaises traditionnelles ce qui profite aux nouveaux partis. Le fonctionnement du Parti Pirate repose essentiellement sur internet. Une des innovations majeures est le site de prise de décision en ligne où sont débattues et votées les principales propositions du parti : x.piratar.is. Ce site, divisé en sections régionales et nationale, comprend en plus des proposi-

tions déjà adoptées (Samþykktir), des propositions de discussion (Málaflokkar) discutées et modifiées sur le modèle de wiki jusqu’à obtenir la majorité des votes. La ligne directrice du Parti Pirate islandais est constituée de six points principaux : Une politique bien informée et une pensée critique ; Les droits civils ; Le droit à la vie privée ; La responsabilité et la transparence ; La liberté d’information et d’expression et enfin une démocratie directe et le droit à l’auto-détermination. De ces points découle le programme du parti présenté aux élections. Celui-ci préconise l’adoption de la Nouvelle Constitution islandaise car la Constitution de 1944, copie de la Constitution danoise n’a jamais été révisée. En Octobre 2012 la Nouvelle Constitution est soumise à référendum, elle a été rédigée par une assemblée constituante de 950 citoyens tirés au sort ou ayant reçu une invitation (presse, personnalités politiques…). Elle est approuvée par la majeure partie de la population avec 66,3% de votes favorables mais n’a toujours pas été adoptée depuis. Dans ce programme sont aussi présentes un certain nombre de propositions inspirées de cette Constitution comme : Rendre effectif la nationalisation des ressources naturelles ; créer un système de santé performant et gratuit financés par les taxes liées à l’utilisation des ressources naturelles ; mieux inclure les citoyens dans la vie démocratique en leur donnant un droit de véto et de proposition de loi ; organiser un référendum au sujet de l’Union Européenne.

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Après le scandale des Panama Papers et de Wikileaks, le Parti souhaite assurer une réelle transparence de la part des institutions et des élus, la protection de la liberté d’expression des citoyens et de la presse, et interdire la collecte des données. Le parti organise déjà des ateliers publics, dans le but d’apprendre aux citoyens à mieux protéger leurs données et maîtriser l’opendata. Cela s’inscrit dans la lutte du parti pour la transparence et les libertés d’expression. Ainsi le Parti Pirate islandais, même s’il n’a pas obtenu les résultats espérés, a accru son poids politique au Parlement islandais. Une autre de ses victoires est d’avoir su attirer l’attention médiatique internationale en prouvant qu’il est possible de penser et faire autrement de la politique. Il lui reste maintenant à consolider cette position et à transformer cette « expérience » en réussite. Píratar n’est pas la seule innovation politique en Islande, véritable laboratoire de la démocratie participative. Le pays peut servir d’exemple à une démocratie française ayant besoin de renouvellement.


Propos n°93

Actualités - Société

Nothing to hide ? Occupe toi de ton Onion Par Florian Martinez

Une nouvelle Stasi ? L'hégémonie du Big Brother ? Le règne du Big Data ? Nul ici ignore la surveillance totale et la collecte massive de métadonnées dont nous sommes l'objet. Chacune de nos connexions à Internet, chacun de nos textos échangés, chacun de nos appels téléphoniques sont susceptibles d'être écoutés, à défaut d'être stockés dans les hangars titanesques des GAFA, quelque part dans la Silicon Valley. Si les révélations d’Edward Snowden ont, permis une réelle prise de conscience populaire, nous, les citoyens, peinons encore aujourd'hui à mettre en œuvre une indignation généralisée. Trois ans après son leak, la « graine Snowden » a du mal à grandir. En sacrifiant son petit bout de paradis à 29 ans pour donner à la presse 1,7 millions de documents de la NSA classés secret-défense, Snowden nous a offert une opportunité formidable. Ses révélations nous permettent de remettre en question la confiance que l'on porte envers les gouvernements, mais aussi envers les grandes sociétés de l'informatique qui nous sont profitables . Bien plus encore, il nous permet de porter un regard critique sur notre manière d'user de tous nos moyens de communication, intimes et personnels, dont le contrôle nous échappe à tout moment. Sommes-nous néanmoins témoins e grandes actions populaires et d'une opposition forte de la part des citoyens ? Il est vrai que des manifestations, relativement marginales et ponctuelles ont eu lieu, mais n'ont jamais accompagné un changement durable de nos

habitudes. Ébranler nos coutumes semble pourtant être la clef du salut démocratique de nos libertés les plus fondamentales. Bien plus encore, c'est une nécessité afin de faire perdurer les valeurs démocratiques écorchées par de telles pratiques de surveillances. Plusieurs applications et projets ont été développés, afin de se protéger. A cet égard, TOR (aka. The Onion Router) est décrite comme la solution la plus simple et la plus efficace. Le routeur oignon remplace les navigateurs classiques. Il fonctionne comme un réseau à part entière, caché à l'intérieur du réseau Internet : en le couplant à Tor Browser, le Firefox crypté et invisible, vos connexions deviennent anonymes. Comme les différentes couches d'un oignon, il est totalement impossible pour les GAFA et les gouvernements de décrypter les connexions, qui passent par des dizaines de « point relais », les adresses IP de personnes bénévoles, partout dans le monde. Télécharger TOR et TOR Browser sur votre téléphone, c'est ne plus donner sa personne et sa liberté en pâture à l'œil omnipotent qui nous observe. Accessible sur Android et IOS, Microsoft et Mac, l'installation ne prend que quelque secondes et la prise en main est immédiate. Qu'attendons-nous ? L'opacité permise par TOR est aujourd'hui l'exemple le plus célèbre des solutions alternatives pour protéger sa vie privée. Deux millions de personnes l'utiliseraient quotidiennement. Ce chiffre reste

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cependant relatif au vue de la majorité qui s'exclame : « Me protéger ? Je n'ai rien à cacher ». Cet argument répandu est précisément celui contre lequel Snowden se bat. La collecte des métadonnées, c'est faire de nos petits détails de vie laissés sur Internet une cible de choix pour les algorithmes publicitaires qui apprennent à nous connaître. Ne rien avoir à cacher, c'est abandonner son libre arbitre et donner définitivement des renseignements d'ordre privé à des futurs gouvernements, potentiellement démagogues et malveillants (combien d'entre eux dirigent des puissances mondiales en ce jourmême?). C'est aussi accepter que nos fils d'actualité et les suggestions que l'on reçoit s'uniformise, mettant à mort la diversité des opinions le débat d'idée vitale à toute démocratie. N'avons nous donc toujours rien à cacher ? TOR n'est pas l'unique réponse citoyenne. Masquer sa webcam avec un morceau de papier, se renseigner sur l'actualité des législations liberticides érigées au nom de la lutte contre le terrorisme, aller voir CitizenFour, le documentaire sur les révélations de Snowden, promouvoir l'usage d'un Internet libre et détaché de la surveillance sont autant de gestes banals mais nécessaires contribuant à notre protection. Alors une fois ce Propos terminé, vous savez ce qu'il vous reste à télécharger.






Décembre 2016

Présidentielles - Les candidats

Fillon : un programme économique réaliste et courageux ! (1) Par Antoine Billy

Le dimanche 27 novembre 2016, 4,4 millions de Français et de Françaises ont désigné à une très large majorité François Fillon comme candidat de la Droite et du Centre pour l’élection présidentielle de 2017. Ce formidable élan traduit une immense volonté de changement. Un programme franc, à la hauteur des enjeux et qui ne sombre pas dans la démagogie. François Fillon le reconnait luimême, son programme est difficile mais nécessaire. Il a dressé un constat lucide de la situation du pays, tel un constat d’assurance après un grave accident. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le quinquennat de François Hollande s’achève dans la souffrance. 1,2 million de chômeurs de catégorie A, B et C en plus… Pour faire baisser le chômage, il faudra de la croissance. Celle-ci dépend de deux leviers, la baisse des impôts et l’augmentation des dépenses publiques. La dernière option n’est pas raisonnable car la France a l’un des niveaux de dépenses publiques les plus élevés de tous les pays de l’OCDE (57% du PIB). De plus, nous finançons ces dépenses par de très lourds impôts, quand ce n’est pas avec de la dette qui pèsera sur les générations futures. La France est la vicechampionne du monde des prélèvements obligatoires, avec un taux ahurissant de 45%. Les ménages sont littéralement étouffés et les entreprises sont asphyxiées. En Allemagne, les cotisations patronales n’atteignent que 20% du salaire alors qu’en France elles atteignent 40% du salaire. Voilà d’où vient l’écart de taux de chômage (10% en France contre 5% en Alle-

magne) ! François Fillon propose de baisser massivement les impôts qui pèsent sur les entreprises (44 milliards €) en faisant passer notamment l’impôt sur les sociétés de 33% à 25%. Comme disait l’ancien chancelier socialiste allemand Helmut Schmidt : « Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain ». L’économie est un cercle qui s’autoentretient. D’ailleurs pourquoi avons-nous pris du retard dans l’innovation dans les années 2000 ? En 2002, les 35h furent mises en place. Résultats : les marges se sont réduites et les dépenses de R&D furent sacrifiées. Or, quand on investit moins dans l’innovation, on perd des parts de marché et on a encore moins d’argent pour innover. C’est un cercle vicieux. En outre, François Fillon propose de supprimer la durée légale du travail pour permettre aux entreprises, en concertation avec les salariés, de négocier eux-mêmes leur durée de travail. L’objectif étant de s’aligner sur l’écrasante majorité des pays de l’OCDE (40h). Si la loi Aubry a créé des emplois à court terme, elle en a détruit sur le long terme. Car juste après la mise en place de la loi, les entreprises furent obligées de maintenir le rythme de leur production en employant. Or, comme le coût du travail a explosé, les marges se sont réduites, débouchant sur des augmentations de prix. Avant la mise en place des 35h en 2002, nous avions un excédent commercial de 3,5 mds €. Aujourd'hui, nous avons un déficit de 50 mds €. A l'inverse, l'Allemagne qui a fait des réformes visant à réduire son coût du travail a vu son ex-

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cédent exploser pour atteindre 248 mds €. Le taux de chômage de la France est passé de 7,8% à 9,9% alors que celui de l'Allemagne est passé de 8,6% à environ 5%. Concernant l’ISF, sa suppression est une question de pragmatisme, faute d’uniformisation de la fiscalité en Europe. Quant aux ménages qui ont été durement touchés par l’abaissement du quotient familial sous François Hollande, celui-ci sera rétabli à sa valeur initiale, c’està-dire 3000€ contre 1500€ actuellement. La baisse des impôts et la réforme du temps de travail feront baisser le chômage comme le montre l’IFRAP. Les exemples historiques ne manquent pas : Reagan qui a fait passer le taux de chômage de 9,7% en 1982 à 5,5% en 1988, Thatcher, Blair… Toutes ces baisses d’impôts seront financées comme je l’expliquerai dans un deuxième article. Pour une fois un candidat porte un regard lucide sur la situation du pays sans chercher à séduire. Il a le courage de la vérité quand d’autres ont le courage du renoncement.



Décembre 2016

Présidentielle - Les candidats

Le mouvement de « La France insoumise », a contrario des mouvements politiques dits « traditionnels », ne présente donc pas de structure figée, celui-ci ayant été constitué au sein de comités locaux de soutien. Le programme proposé par JeanLuc Mélenchon se veut être un programme construit autour des notions d'échanges et de dialogues constants afin d'effectuer la constitution du programme autour des propositions émises par les militants. Ce système de partages permanents entre les insoumis et leur chef de file a donc donné lieu au programme nommé « L'avenir en commun ». On peut alors dégager sept axes principaux du projet : La 6ème République : Convocation d'une assemblée constituante pour établir une nouvelle constitution avec une nouvelle répartitions des pouvoirs. Son mandat présidentiel serait notamment remis en jeu. Un contrôle des élus doit être institué. Le partage des richesses : Ensemble de mesures dont le maintien de l'ISF, la hausse du SMIC à hauteur de 1700 euros afin de combattre la pauvreté, permettre l'investissement et établir plus de justice sociale. La planification écologique : Transition énergétique avec pour objectif 100% d'énergies renouvelables. Taxation des produits qui ont une empreinte écologique désastreuse, faire respecter la loi verte qui consiste à ne plus prendre davantage à la terre que ce qu'elle peut reconstituer. La sortie des traités européens : Volonté de conserver plus de souveraineté nationale. L'indépendance et l’altermondialisme pour la paix : Renforcement du rôle de l'ONU qui doit pouvoir intervenir en temps crise, sortie de l'OTAN, alliance altermondialiste.

Le progrès humain : Priorité à l'éducation, valorisation des filières professionnelles, valorisation du sport. La mise en valeur des ressources stratégiques : Mise en avant et modernisation de l'industrie de la mer (installation de parcs éoliens) et de l'industrie de l'espace qui regorgent de possibilités d'inventions et d'emplois. La justice sociale, l'intérêt général et l'affirmation de la souveraineté citoyenne sont ainsi les valeurs clefs de ce programme « hors parti ». L'instauration d'une VIe République démocratique, écologique et sociale implique la mise en place de réformes ambitieuses, réunissant les citoyens autour d'un véritable projet commun qui nécessite la participation active de chaque citoyen. « La France insoumise, le peuple souverain » est l'un des slogans clefs de la campagne, celui-ci résumant la volonté des insoumis(e) de mettre en place un pouvoir juste qui redonnerait son pouvoir d'action au peuple. Le programme « L'avenir en commun » est un programme ambitieux qui établit une véritable rupture avec ceux proposés par les « partis de gouvernement » puisqu'il tranche avec les positions politiques habituelles tout en offrant de nouveaux horizons aux électeurs. → Pour plus de détails sur la candidature de JeanLuc Mélenchon et sur son programme, vous pouvez aller checker : son site internet : http://www.jlm2017.fr/ sa chaîne youtube : https://www.youtube.com/user/PlaceauPeuple

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Décembre 2016

Tribunes Libres - Opinions

tifs de recherche scientifique commandités par l’Etat n’ont donné suite qu’en 2014, où le programme CHARC mettait en lumière la modification du comportement du requin bouledogue et de son habitat, ce qui serait un facteur explicatif de ces attaques répétées. Contrairement aux idées reçues, la réserve marine n’est pas le garde-manger des requins car elle ne contient pas assez de ressources en poissons. Ce manque de nourriture serait alors catalyseur du comportement agressif des requins bouledogues et de leur migration vers la côte. De plus la récente urbanisation de la côte ouest de l’île jouerait sur la recrudescence du nombre de requins dans les zones côtières. En effet, l’augmentation de l’activité touristique de ces dernières années a eu un effet en terme de pollution des eaux. Plus troubles qu’auparavant, ces eaux attirent davantage les requins. Il s’agit donc du cumul de ces facteurs qui explique une présence renforcée des requins aux larges des côtes réunionnaises. La pollution et le manque de nourriture au large influent alors sur l’agressivité du requin et sur sa présence dans les zones côtières. Pourquoi parle-t-on d’une « crise » ? L’augmentation du nombre de ces attaques a présenté des enjeux auxquels l’Etat doit faire face. Du point de vue des militants écologistes, la manière dont l’Etat a géré cette crise est critiquable. Le dispositif « post-attaque » qui vise à pêcher le requin dès qu’une attaque est signalée est dénoncé comme étant « une pêche de représailles aveugle ». Les captures et les marquages de squales organisés par le plan CAPREQUIN s’assimilent pour

ce parti à un objectif de régulation plutôt qu’à celui d’une réduction des risques espérée par l’Etat. Une association écologiste a même basé une de ses campagnes sur ce slogan : « Pour qu’il y ait 0 risque, il faudrait 0 requin. Est-ce la solution ? » L’autre enjeu non négligeable auquel doit faire face l’Etat est celui de la baisse du tourisme depuis 2011 qui a eu un impact sur l’économie réunionnaise. Mais les plaintes les plus colportées sont celles de la population réunionnaise elle-même. A la suite de chaque attaque s’ensuit un long débat public sur l’ingérence de l’Etat face à la crise. Les surfeurs qui ont vu leur pratique décliner depuis 2011, réclament davantage de sécurité et de surveillance sur les spots de surf et de baignade, ainsi que plus de campagnes de sensibilisation aux risques. Quelle est la réponse de l’Etat ? Il s’agit pour l’Etat de trouver quelle est la meilleure solution pour réduire le risque requin à la Réunion. Avant décembre 2015, l’Etat n’avait mis en place que des moyens de

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sensibilisation et de renforcement de la surveillance des plages les plus fréquentées. La mise en place des filets subaquatiques sur les deux plages les plus fréquentées par les surfeurs a marqué un tournant fin 2015 puis en avril 2016. Les surfeurs, qui s’étaient vu incapables de pratiquer leur passion ont pu alors profiter de ces dispositifs et surfer en toute tranquillité. Mais pourtant, cela n’a pas empêché la dernière attaque. En effet, ces filets sont très souvent détériorés par la forte houle et leur réparation nécessite parfois du temps ce qui interdit la baignade et les activités nautiques. Pour les surfeurs, passer outre les consignes de sécurité se fait alors au péril de leur vie. Aujourd’hui, la crise requin n’est pas résolue. Si les tentatives des autorités de mettre en place ces filets se sont révélées efficaces dans la diminution du nombre d’attaques, la sécurité n’est assurée que sur deux spots de surf. Et encore… ces filets ne sont pas toujours opérationnels.


Propos n°93

Tribunes Libres - Opinions

Le Front National et la stratégie du « Glass Cannon » Par Thibaud de Bondy

Un parallèle entre jeux vidéo et politique? Impromptu me direz-vous? Maladroit? Inefficace ? Je me disais la même chose, mais ce sont deux mondes qui commencent à se rapprocher doucement, notamment depuis la création de la fédération française d'E-Sport début 2016 grâce au travail d'Axelle Lemaire, Ministre du Numérique, un peu plus efficace que sa prédécesseur Fleur Pellerin. Il y a fort à parier que la France (et surtout l'Etat Français) compte jouer un rôle dans le monde vidéoludique et dans les compétitions qui s'y rattachent. Lorsqu'on voit le PSG ou l'AS Monaco se lancer dans l'E-Sport, avec des moyens colossaux, il y a fort à parier que ce monde sortira bientôt des dernières ombres qui l'entourent et que l'Etat cherchera à légiférer dessus. Mais je m'égare, je ne suis pas là pour vous parler d'E-Sport, je l'ai déjà fait dans un Propos lorsque j'étais en 1A. Commençons par définir les termes du sujet : qu'est-ce que le Front National ? Un parti politique d'extrême-droite dirigé de façon dynastique par la famille Le Pen et fondé le 5 octobre 1972 par des membres du mouvement « Ordre Nouveau » luimême fondé en 1969, lui-même fondépar des membres du mouvement « Occident » (antidémocratique, ouvertement raciste, faisant souvent référence au collabo Robert Brasillach). Bref une belle bande de joyeux lurons. En général les gens savent ce qu'est le FN, bien que son programme soit surement peu étudié par la population, comme c'est malheureusement le cas pour l'ensemble (ou

presque) des partis politiques. En revanche, bien peu de gens savent ce qu'est un « Glass Cannon ». Je ne vous jette pas la pierre, il s'agit d'un terme issu du monde du jeu vidéo que les profanes ne connaissent pas. Ainsi, un Glass Cannon dans le monde du jeu vidéo fait référence à une arme, un véhicule ou un personnage qui possède une puissance bien plus élevée que la moyenne, capable de détruire ses adversaires extrêmement rapidement et souvent depuis une distance impossible à atteindre, mais qui se déplace lentement et ne possède pas de boucliers ou de protection personnelle. Pour s'en débarrasser, il faut soit contourner les défenses pour prendre le Glass Canon àrevers, soit tenter de survivre àses attaques tout en fonçant en ligne droite jusqu'à lui. Si on transposait le Glass Cannon dans la vie réelle, il serait une fantastique pièce d'artillerie : de gros dégâts infligés de très loin, mais sans aucune échappatoire si l'ennemi réussit às'en approcher. Pourquoi alors faire ce parallèle ? Peut-être que certains d'entre-vous ont déjàcompris ou je voulais en venir, pour les autres, voilà des éléments de réponse. Le Front National, catégorisé comme parti d'extrême-droite aime à être présenté par ses dirigeants comme un parti anti-système, reniépar les médias qui seraient àla botte des gouvernements en place qui formeraient des alliances informelles (« ex-UMPS ») pour empêcher le Front National d'exprimer ses idées, renforçant auprès des adhérents du

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parti l'impression de mise à l'écart et par extension l'impression de détenir la vérité sur les sujets sur lesquels le FN voudrait s'exprimer (« on nous muselle car nous dérangeons, si nous dérangeons nous avons raison »). C'est quelque peu oublier que Florian Philippot (numéro 2 du FN) est la personnalité politique qui apparaît le plus àla télévision en terme de temps de parole (d'où le fameux « BFN-TV »). Et pourtant malgré cette « mise à l'écart » le Front National progresse en attirant vers lui les ouvriers, les agriculteurs, les policiers et tout ceux qui se sentent (légitimement ou non) oubliés par l'Etat. Le Front National est très présent sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter oùleur nombre d'abonnés ne cesse d'augmenter. Dans le même temps, depuis que Marine Le Pen a pris la tête du parti d'extrême- droite la stratégie de communication change : au revoir Jean-Marie Le Pen avec ses déclarations trop gênantes, bonjour la désolidarisation de certains propos trop extrêmes autrefois soutenus sans hésitation par le FN : il faut séduire un électorat de droite classique en donnant l'illusion que voter Front National c'est comme voter à droite des Républicains, les inconvénients du parti de droite classique en moins (une seule ligne politique, pas de déchirement interne, pas de magouilles politiques pour laisser de côté une partie de la population française, etc.). Malgré cette volonté du Front National de s'éloigner des propos les plus choquants, une simple lecture des commentaires d'articles de journaux « dominés par la caste politique en place » permet de


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Tribunes Libres - Opinions

constater que les adhérents n'ont pas tous compris la stratégie de leur parti : racisme, xénophobie, insultes, intimidations, menaces: les plus farouches défenseurs du FN n'hésitent plus à s'afficher publiquement et àexprimer librement ce qu'ils pensent. Et lorsque le FN est attaquépar ses détracteurs (qu'ils soient des journalistes, des politiques ou des gens ordinaires), une véritable levée de boucliers a lieu, les sbires défendent leur maître, enchaînant souvent approximations voire fausses informations issues d'images ou de déclarations sans aucune valeur venues du fin fond d'Internet. Et c'est là que le rapprochement peut se faire entre le Front National, sa stratégie et le Glass Cannon : le parti est un Glass Cannon : sa puissance est sa force de persuasion, ses défenseurs sont ses adhérents, sa faiblesse sont ses représentants officiels (Marion Maréchal Le Pen par exemple, qui se fait humilier lors de ses interventions lorsqu'elle qu'elle donne de faux chiffres, ou qu'elle ne connaît pas son sujet, ou Marine Le Pen qui refuse de débattre pour des raisons fallacieuses avec JeanLuc Mélenchon et se fait - excusez moi du terme - détruire par ce dernier sur le plateau de Des Paroles et Des Actes). Cette stratégie du Glass Cannon est sans aucun doute involontaire de la part du Front National, le parti ne commande pas aux milliers d'internautes qui pullulent sur le Net, et ne demande pas à ses cadres de se faire humilier en direct par Jean-Jacques Bourdin ou je ne sais qui. Mais les faits sont là. Lorsque le Front National communique officiellement, on sent une vraie puissance de persuasion, les mots sont clairs, parfois rudes mais parlent aux gens

déçus par des décennies d'alternance gauche-droite, et cette stratégie fonctionne si on s'en réfère aux chiffres. Mais lorsqu'un journal (au hasard, Le Monde et ses Décodeurs) s'attaque au Front National, ce n'est pas le parti qui répond au journal, ce sont quasi-exclusivement des défenseurs anonymes du parti, qui n'hésitent pas à noyer leurs adversaires sous un flot incessant de commentaires parfois à la limite de l'insulte et/ou de la menace pour empêcher toute diatribe anti-FN en place publique. Certains de ces défenseurs prennent souvent les devants des anti-FN en ajoutant des chiffres, des déclarations sorties d'on ne sait où, mais qui servent àprotéger le parti : ainsi ce sont les nombreux défenseurs qui prennent les coups, pas le parti qui n'est ainsi pas décrédibilisé. Vérifiez par vous- mêmes, c'est très flagrant sur Facebook et sur Twitter (coucou @fdesouche). Pendant ce temps, le parti d'extrême-droite continue de faire feu à tout va, déballant ses idées politiques dès que possible, sachant qu'il possède une sorte d'assurance-vie. Une assurancevie qui perd beaucoup de son intérêt lorsqu'on quitte le monde d'Internet. Face à de vraies personnalités politiques, la machine fonctionne moins bien, on peut répondre au Front National en direct, bien que sur Internet les boucliers restent sortis pour contrer les arguments de l'adversaire du jour. C'est là que se situe la faiblesse du Glass Cannon : lorsqu'il est exposé il est beaucoup plus vulnérable, mais pas condamné. Mais dès lors que les officiels quittent le plateau télé, la bataille de l'Internet reprend, et le parti retrouve sa carapace, il faut alors pour attaquer le parti soit contourner l'ensemble des défenseurs (et ce

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n'est pas chose aisée, derrière chaque bouclier se cache un autre bouclier, on dirait la Légion Romaine), soit faire face aux boucliers en chargeant valeureusement mais souvent vainement il faut bien le reconnaître : peu de partis peuvent se targuer de posséder autant d'ardents défenseurs digitaux. Cette stratégie peut expliquer la longévité des hoax partagés et diffusés par des officiels d'extrême-droite, il y aura toujours des boucliers pour se lever face aux tentatives de rétablissement de la « vérité ». La crise des migrants est un exemple concret : des officiels du Front National relayent de faux chiffres, de fausses informations sur le nombre de migrants, sur de supposées attaques : tout cela est possible d'une part parce que le Front National dispose d'un large écho dans l'opinion publique et d'autre part car en cas de contestation, les sbires d'Internet lèveront leurs boucliers pour protéger leurs leaders et leurs idées. Tout comme dans le jeu vidéo, la stratégie du Glass Cannon est une stratégie d'équipe : on ne peut pas la mettre en place d'un claquement de doigts, il faut une coordination sans faille pour qu'elle soit réellement efficace. C'est ce qui différencie ici le jeu vidéo et le Front National : la stratégie du FN n'est d'une part pas volontaire comme dit précédemment, et il y a des failles parfois béantes : il suffit de regarder les émissions politiques pour s'en rendre compte : une fois exposés les cadres du parti ne sont plus protégés de leur adversaires directs, et doivent s'en remettre à leur force de frappe propre pour espérer remporter la


Propos n°93 victoire, tout en étant vulnérables aux autres personnalités invitées. J'espère que cet article vous aura intéressé. Non il n'a pas été écrit sous l'effet d'une

Tribunes Libres - Expression

drogue quelconque. Il est simplement néd'un de ces moments ou on se dit « oh mais oui c'est pas bête ce que je pense ». Il apparaitra aux yeux de certains un peu étrange, voire bizarre, mais

peut-être que certains se plairont à lire quelque chose qui sort de l'ordinaire. Enfin, si certaines personnes veulent en discuter, je serais ravi d'avoir une discussion avec elles.

Séminaire franco-allemand : aux 1A ! Par Nikistar

18 étudiants, un village de 2000 habitants perdu en Bavière et deux professeurs géniaux. Géopolitique, bière blonde et repas dignes de grands chefs. Débats bilingues, froid matinal et « Deutsche Bahn ». Malheureusement, ces exemples ne suffisent toujours pas pour décrire le séminaire Franco-allemand qu’organise l’IEP de Strasbourg depuis déjà 25 ans pour les étudiants de deuxième année. Un séminaire ? Quel séminaire ? Franco-allemand en plus ? Ja ! Cette option facultative de 2A n’est pas forcément connue de tous, ou peut-être floue pour certains. La promotion de ce séminaire est certes en retrait par rapport aux autres options… Hélas. S’investir sur un projet Franco-Allemand, oublier les cours magistraux et TD sur une semaine fait sûrement peur à plus d’un 2A. N’oublions pas que si l’on étudie à Sciences Po Strasbourg, c’est que l’on ressent au fond de son âme une certaine admiration pour notre voisin germanique et ses boutiques kehloises bon marché. À toi, cher 1A, qui admire tant le pays des chaussettes dans les sandales et cravates dans le pantalon, ce séminaire est fait pour toi ! Cette année le séminaire s’est déroulé du dimanche 27 novembre au samedi 3 décembre 2016 dans un petit village authentique bavarois « Aschau-am-Inn » : pas

grand-chose à signaler autour, si ce n’est une piscine (d’ailleurs libre d’accès jusqu’à minuit) et deux brasseries traditionnelles. Avec le professeur M. Hartmeier, professeur en charge du séminaire et huit camarades, nous sommes partis de la gare d’Offenburg et sommes arrivés à la gare d’Ampfing après 8 heures de trajet, passant par Stuttgart, Ulm et Munich. Sur place, nous avons dormi dans un hôtel, qui inclut un excellent restaurant et une salle de conférence. Les allemands mangent très tôt, c’est pourquoi il fallait toujours prévoir de la nourriture de côté, surtout pour les fins de soirées… Nous avons vite sympathisé avec les étudiants allemands : il y avait parmi eux des étudiants de l’IEP en 3A à l’université de Nuremberg ! L’ambiance était tout simplement digne des grands rendez-vous européens. Mais faut-il travailler au séminaire franco-allemand ou seulement apprendre à consommer des litres de bière blonde ? Ja ! Durant le séminaire, il faut présenter un exposé sur un thème sélectionné ensemble par les professeurs français et allemands (« Les réfugiés en Europe » cette année). L’option commence véritablement en mai, lors de la préparation des partiels : il faut alors choisir un des exposés proposés. Oui, on a ensuite jusqu’en novembre pour le préparer mais vaut mieux s’y

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prendre dès l’été puisqu’il y a toujours des personnes qui n’ont pas fini de le rédiger la veille (comme les articles pour Propos d’ailleurs) … Les étudiants allemands font leurs exposés en allemand, les étudiants de l’IEP en français. La semaine est par ailleurs une très bonne occasion de pratiquer son allemand, dans beaucoup de circonstances et avec des personnes différentes. À la fin de la semaine, un travail de synthèse va aussi être effectué, mélangeant tout le monde dans des groupes de dix. Je ne sais pas si j’ai réussi à vous prouver que le séminaire franco-allemand valait la peine d’être vécu, mais si c’était à refaire, je dirais aussi Ja ! Cette expérience m’a permis de m’évader de la routine hebdomadaire de l’IEP, de me rapprocher de certaines personnes de la promo, de créer des amitiés nouvelles avec les étudiants allemands, de voyager, de progresser dans mes compétences oratoires et surtout de vivre une semaine difficilement oubliable. Je recommande ce séminaire unique sur le plan pédagogique, culturel, humain et moral. N’ayez pas peur de vous y lancer même si vous avez des faiblesses en allemand, elles seront très vite oubliées. Et après tout : une semaine coupée du monde avec vingt folles personnes du même âge, n’est-ce pas ce dont nous rêvons tous ?


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Tribunes Libres - Réactions

Je voudrais conclure cet article par des remerciements pour les deux professeurs qui nous ont pris en charge, et plus particulièrement à M. Hartmeier qui nous a accompagné pendant le séjour. Je voudrais le remercier pour son combat et pour son implication dans la réussite d’un tel projet. Un projet qui demande beaucoup d’implication, de volonté et de compréhension. Grâce à votre expérience dans le

monde du journalisme et votre extraordinaire culture générale, vous nous avez apporté à tous un vivier de connaissances que nous n’aurions peut-être jamais approché. Je vous remercie également de nous avoir présenté le modèle allemand des relations entre élèves et professeurs. Partager des moments en dehors du temps des cours, réunis autour d’une table, d’une boisson (ou non) pour échanger

renforce de toute évidence la compréhension mutuelle et « dédiabolise » le rôle du méchant professeur qu’on croise seulement en leçon, à peine remis de son sommeil pour recevoir (encore) un 8/20. Après tout, comme vous nous l’avez fait remarquer, Universitas en latin désigne en premier lieu la communauté. En espérant pouvoir à nouveau échanger avec vous très prochainement.

Dans cette angoisse générale, les politiques, devant veiller au bien-être des citoyens, font l’éloge de cette peur pour gagner des voix. Un discours haineux, se propageant partout dans le monde, un populisme de la lâcheté. En France, en Russie, aux Etats-Unis, aux Philippines, en Hongrie… à cette peur qui grandit. La solution pour eux est d’avoir une rhétorique qui entretient le cercle vicieux de la terreur. On désigne un ennemi, l’Autre ; on trouve des solutions par le repli ; n’ayez crainte citoyens, rentrez chez vous, le monde est trop dangereux. Le vol lourd des corbeaux passent… Et pourtant, nous pouvons nous réveiller et trouver en soi ou dans l’autre cette force que l’on appelle courage !!! Ce courage qui est un défi à la peur !! Ce courage de l’audace !!! Ce courage qui fait germer l’espoir et ranime la flamme du progrès !!! La peur est celle du passé et de la décadence. Ami, je te propose la révolte, la brave révolte du futur. Il n’y a pas là un projet marxiste, de gauche, de

droite, normatif ou pas. Non, c’est celui de la pensée et de l’action !!! Il faut se chercher, avancer et agir sur ce monde tétanisé. Non, je propose la focale de l’ouverture !!! Le courage, c’est celui de faire un pas en avant, non un pas en arrière. Pour nourrir ce courage, il suffit de voir le progrès technique, la chance actuelle de rencontrer l’autre et de se nourrir de sa culture, de son expérience. Non, tout n’est pas gris. Nous pouvons penser à prendre le temps de se « déconnecter », de savoir savourer le temps qui passe et la splendeur de ce qui nous entoure: Les fragrances des fleurs de campagnes, la chaleur du soleil sur la peau, les paysages qui défilent quand on avance. Il faut découvrir le monde pour ne pas le craindre. Ce courage est un remède à ce monde qui a peur. Si nous n’avons pas cette lueur, nous sombrerons dans les ténèbres du repli, de la dépression collective. Ce mouvement, c’est la raison qui nous pousse !!! Le monde est au défi, à nous de le changer.

Le monde a peur Par Théo Hudelist

peur.

Aujourd’hui, le monde a

Nous avons peur de tout ; tout est sujet à l’angoisse. Arriver en retard suite à un petit problème de tram, voir arriver des personnes différentes sur notre sol, prendre une pinte en terrasse et se faire faucher par une rafale de kalacnicok, les tremblements de terre, ou encore respirer un air pollué qui nous consume à petit feu. Le quotidien nous condamne dès sa lecture, c’est avec la chair de poule que l’on regarde un monde qui avance et qui nous est représenté comme allant droit dans le mur. Mauvaise nouvelle sur mauvaise nouvelle. Cette grisaille de tous les jours nous aigrit. Le monde a peur ; en se réveillant, en se connectant, on perd un peu foi en l’humanité : disparition d’enfants, cynisme des états-nations à l’international, misère omniprésente. Pour nous divertir, des « peoples » abrutissants éclairent les écrans.

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Propos n°93

El Mundo, chroniques de la 3A

Le dossier du mois

El Mundo, chroniques de la 3A Page 22 Page 24 Page 27 Page 30

Interview de Caroline Lehni Retours d’anciens Des nouvelles des 3A Réponses aux questionnaires

Quand j’ai commencé à m’intéresser à Sciences Po en fin de Première au lycée, l’idée de passer une année à l’étranger m’a enthousiasmé. En tant que 2A, je me rends compte plus que jamais des enjeux de cette année “sabbatique” (et non, ça n’en n’est pas une). L’enthousiasme, toujours présent certes, fait maintenant place au doute et à la peur : Où est-ce que je veux aller? Est-ce que je vais être prise à mon premier choix? Est-ce que mon année va bien se passer? La découverte de l’autre me semble essentielle à notre identité, surtout dans une école où nos trajectoires sont assez similaires et le contact avec les Erasmus assez faible. L’idée d’un El Mundo plus présent nous vient du journal Les Décloîtrés, association à l’IEP de Rennes entièrement concernée à la 3A. Je vous conseille fortement d’aller voir leur site internet qui regroupe des contenus très variés (merci à Ariel.M(4A) de me l’avoir fait découvrir). Bonne lecture et bonnes découvertes. Une Moule

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El Mundo, chroniques de la 3A

Interview de Caroline Lehni Par Le maq

Qui décide pour l'attribution des places ? Qui fait partie du jury ? Votre question contient déjà la réponse: le jury d'affectation en 3A décide souverainement de l'attribution des places d'échange de l'IEP, ainsi que des projets personnels autorisés ou non. Ce jury est présidé par le Directeur de l'IEP, et est composé des directeurs délégués aux Etudes (1er et 2e cycle) et aux Relations Internationales, ainsi que d'enseignants-chercheurs de l'IEP. Quels sont les critères principaux pris en compte ? (c'est-àdire, le classement de 1A compte-t-il davantage que les notes de langues ?) Comme stipulé dans le règlement de la 3e année (accessible sur le site de l'IEP, rubrique International - Partir étudier à l'étranger), le jury tient compte de trois critères principaux: le rang de classement de la première année du diplôme de l’IEP (voir réponse ci-dessous concernant les lauréats du concours d'entrée en 2e année), les notes de langue et les motivations mises en avant par chaque étudiant dans sa lettre. La pratique préalable, généralement à un niveau avancé, de la langue d'enseignement de l'université d'accueil est un paramètre impératif dans la très grande majorité des cas, à la fois parce qu'il en va de la réussite des étudiants et parce que nous nous y sommes engagés lors de la signature des conventions d'échange. Ainsi, peu importe son classement, on ne peut partir étudier en Argentine ou au Mexique si l'on n'a pas fait d'espagnol... Le tableau remis lors de la réunion du 15 novembre précise quelles

sont les conditions linguistiques à remplir pour accéder à chaque université. En dehors de ça, le paramètre le plus objectif étant celui du classement, c'est celui qui pèse le plus dans la procédure de sélection, la lettre de motivation et/ou les notes de langues pouvant faire la différence entre deux étudiants à classement proche. Comment intègre-t-on les rattrapants (2ème session) à ce classement ? Une distinction est-elle opérée ? Les étudiants ayant réussi leur première année à l'issue des examens de rattrapage en septembre sont intégrés au classement en fonction de leur moyenne à l'issue de la 2e session. La mention "2e session" apparaît sur le tableau qui guide les délibérations du jury, de sorte que le jury peut en tenir compte pour l'attribution des places, à classement proche. Comment intègre-t-on les redoublants au classement ? Les redoublants sont intégrés au classement sur la base de leur moyenne de 1ère année. Là encore, le jury dispose de l'information et peut donc en tenir compte pour l'attribution des places, à classement proche. Comment intègre-t-on les nouveaux 2A au classement ? C'est peut-être le point qui donne lieu au plus de rumeurs infondées! Non, nous n'intégrons pas tout bonnement les "Nouveaux 2A" au classement en tenant compte de leur moyenne l'an passé (ce qui serait injuste vis-à-vis de ceux qui sont issus de classes prépa). Et non, nous ne les intégrons pas non plus en prenant leur moyenne au concours d'entrée comme

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équivalent numérique à la moyenne de 1ère année des "Anciens 1A" (ce qui serait injuste visà-vis de ces derniers dans la mesure où les moyennes du concours sont généralement significativement plus élevées que les moyennes de 1ère année d'IEP). Comme stipulé dans le règlement de la 3e année, le jury tient compte, pour les lauréats du concours d’entrée en deuxième année, des résultats de l’année précédant l’entrée à l’IEP, ainsi que des résultats au concours commun d’entrée en deuxième année. Ce deuxième critère a l'avantage de permettre une évaluation plus objective, permettant de comparer sur une base identique l'ensemble des "Nouveaux 2A" entre eux. Le désavantage est qu'il ne porte que sur les performances d'un seul jour et non d'une année universitaire complète. Le jury détermine souverainement la façon dont ces critères entrent en compte. L'an dernier, il nous a semblé que le plus juste était de privilégier le rang au concours d'entrée en 2e année, en intégrant les "Nouveaux 2A" au classement général en fonction de leur décile (par exemple, un étudiant classé 40e sur 180 au concours d'entrée en 2e année aurait été examiné dans le 3e décile de la promotion de 2e année, soit entre le 41e et le 60e d'une promotion de 200 étudiants), tout en tenant compte des résultats obtenus au cours de l'année, ainsi que de la lettre de motivation et des notes de langues. Il est probable (mais pas certain) que le jury reconduise cette pratique cette année. Notre but est d'être le plus juste possible vis à vis des "Nouveaux 2A" comme des "Anciens 1A".


Propos n°93 Pour les destinations Unistra, qui décide ? Et pour les projets perso ? Les départs sur les accords Unistra sont pour nous des projets personnels. Pour les projets personnels Unistra, une commission spécifique, composée de personnels de la DRI et d'enseignants-chercheurs de nombreuses composantes de l'Unistra, se réunit afin d'attribuer les places d'échange. L'an dernier, cette commission a eu lieu fin janvier, peu avant le jury de l'IEP. En tant que CoRI (Correspondante Relations Internationales), je suis censée valider les candidatures des étudiants de l'IEP à la DRI avant qu'elles ne soient déposées par les étudiants à la Maison Universitaire Internationale. Il est impossible de faire remonter plus de candidatures pour les seuls étudiants de l'IEP qu'il n'y a de places ouvertes pour telle ou telle destination pour l'ensemble de l'Université de Strasbourg. Aussi, compte tenu du nombre important de candidatures Unistra qui semblent s'annoncer, un préjury restreint se prononcera début janvier pour déterminer quelles candidatures pourront être transmises à la DRI. Les étudiants dont les candidatures Unistra ne pourront être transmises à la DRI seront prévenus et auront la possibilité de modifier leurs voeux. Pour les Projets Personnels stage et universités hors accords, le jury de l'IEP décide de la possibilité pour l'étudiant de réaliser sa 3e année dans ce cadre (ou non). Reste ensuite à finaliser les démarches auprès de l'organisme de stage ou de l'université d'accueil, qui peuvent très bien, malheureusement, décider de ne pas faire aboutir un stage ou une année d'études approuvés par le jury de l'IEP. Des règles à respecter pour les voeux/lettre de motivation ?

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Des conseils particuliers pour la lettre de motivation ? Concernant les règles à respecter, je renvoie au règlement de la 3A, ainsi qu'à la fiche de candidature elle-même. J'insiste juste sur quelques points. On attend de chacun(e) qu'il/elle émette 6 voeux. Pour les projets personnels stages, compte tenu de la détermination dont il faut faire preuve pour les voir aboutir, il a généralement paru important au jury que le stage figure en voeu 1. De la même façon, pour les postes d'assistants, on a souvent, par le passé, considéré le fait de ne pas avoir placé plusieurs de ses postes dans sa liste ou de les avoir placé trop bas dans la liste de voeux comme le signe d'une motivation insuffisante au regard des responsabilités importantes qui seront confiées aux assistants. Je conseille de développer davantage le ou les premiers voeu(x) dans la lettre de motivation, mais de veiller à consacrer au moins une phrase à chacune des destinations indiquées. Il est important de se projeter un minimum dans chacune de ces 6 destinations. Est-il important de mettre des voeux dans des pays de même langue et/ou de la même zone géographique ? Pas forcément: la cohérence des voeux peut être liée à des facteurs très divers (renommée des universités, possibilité d'avoir accès à telle discipline, contacts professionnels sur place, etc.). Tout l'enjeu de la lettre de motivation est de permettre au jury de comprendre la logique qui a conduit l'étudiant(e) à formuler ces 6 voeux plutôt que d'autres. Quand connaitrons-nous l'attribution des places ? Début février au plus tard.

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Quelles démarches par la suite ? Il faudra constituer les dossiers à envoyer aux universités, choisir votre programme de cours en lien avec votre enseignant-tuteur, obtenir votre visa si nécessaire, etc. Des informations vous seront communiquées à ce sujet une fois connues les destinations de 3A et il y aura encore au moins une réunion d'informations générales au cours du 2e semestre (en mars ou avril probablement). Le choix de la 3A est-il important pour la poursuite du cursus (master, spécialisation etc.) ? Pour certains masters très spécifiques, le choix de la 3A peut être déterminant: certains masters spécialisés sur une aire géographique par exemple peuvent avoir comme critère de sélection le fait d'avoir effectué une mobilité dans un pays de la zone concernée. En très grande majorité cependant, les choses restent très ouvertes et la destination de 3A n'a finalement que peu d'incidence sur la poursuite du cursus. Pour les 1A qui nous lisent, quelles destinations ne seront probablement pas reconduites l'an prochain, ou lesquelles seront ouvertes ? C'est difficile à dire à l'heure actuelle. Nous travaillons à de nouveaux accords (notamment en Amérique du Nord et du Sud ou en Afrique du Nord), mais il est difficile de savoir lesquels aboutiront et à quelle date. Avec un peu de chance, certains pourraient même encore se concrétiser à temps pour les départs en 2017-18... Le Service des RI, notamment Mme Meunier, Conseillère pédagogique Etudes à l'étranger, se tient à votre disposition pour tout complément d'information.


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Le retour, de Par Ariel Martinez

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la peur de partir à la peur de revenir

À l’approche de la formucun est alors soucieux de trouver destinations. Comme dirait ce lation définitive des vœux de son « jardin d’Eden de la mobilité bon vieux Otis, « je ne pense pas troisième année, les question», celui dans lequel il pourra qu’il y ait de bonne ou de maunements se multiplient et les ingouter aux saveurs de l’évasion, vaise 3A », elle demeure une quiétudes se font de plus en plus se découvrir de nouvelles pasannée d’aventures, de rencon vivaces. Pour ceux qui en sont sions et s’émerveiller quotidientres et d’enrichissements personnement (ou presque). Plus nels dont il est parfois plus dur de récemment revenus, c’est l’occasion idéale de se replonger dans qu’une « année de mobilité », la revenir que ce qu’on aurait pu ce parcours du combattant émo3A devient synonyme d’exaltal’imaginer… et se transforme en un se- Il est d’abord une tionnel et de rassurer les futurs tion aventuriers en herbe : n’ayez cret de polichinelle lorsque chimère, un horizon que l’on re crainte, battez de l’aile et envolez celle-ci ne s’est pas déroulée pousse au fur et à mesure qu’il parfois plus facile de se rapproche…il en vient pourvous, il est comme on l’avait souhaité ou petit quitter le nous ont em nid que d’y revenir. que des imprévus tant à se concrétiser à petit. J’étais coupé du monde depuis La « 3A ». Ce mot pourpêchés d’en profiter autant qu’on le mélange d’en- l’espérait. un an, m’épanouissais au sein de rait résumer gouement et de crainte que tout Et pourtant…et pourtant il ma ville adoptive de Mendoza (Argentine) et me demandais pipo de première et de deuxième existe autant de manières de ressent au fur et à mesure passer de mobilité comment allait être le retour. Le année son année que le départ se concrétise. Cha-

qu’il existe de personnes et de

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« retour », vous savez, ce


Propos n°93 chemin inverse que vous faîtes lorsque vous revenez au point duquel vous êtes partis. J’avais beau essayer de le conceptualiser voire de le visualiser…je n’arrivais pourtant pas à le saisir. M’imaginer revenir dans mon petit Strasbourg prenait le sens d’un « retour à la case départ ». Malgré mes tentatives pour me raisonner, j’avais bel et bien « peur de revenir », peur de sortir de ma bulle de confort et de me confronter à une réalité de laquelle je m’étais extirpé, peur de revenir dans un environnement connu, borné et qui semblait me limiter dans ma boulimie de découverte et d’épanouissement. La cloche avait retenti, c’était celle de la fin de la récrée…il était désormais temps de rentrer. Je crois que le premier choc a été celui de mon arrivée à l’aéroport international de Francfort. Arrivée dans le hall, je restais perplexe face à cette modernité épurée qui se trouvait devant moi. Ces vitres, cette technologie et cette propreté me donnaient le tournis. Je me suis vite rendu compte à quel point je devais contraster avec le décor,

El Mundo, chroniques de la 3A

moi et mon allure de paysan argentin auquel on avait ajouté un chapeau péruvien sur la tête. Bien évidemment, personne ne parlait plus espagnol (et parfois même pas anglais), les prix n’étaient plus en pesos (monnaie argentine) et les panneaux d’orientation en langue barbare n’arrangeaient rien au « choc culturel » que j’étais entrain de ressentir de plein fouet. C’était un peu comme les astronautes qui vieillissent plus vite dans l’espace que ceux qui sont restés sur terre. Je me demandais bien comment j’allais faire pour me réacclimater et surtout…si j’en avais véritablement envie. Après tout, me disais-je, le plus dur n’était peut être pas la chute, mais l’atterrissage. Cette fameuse réplique que l’on ne présente plus (venant du film « La Haine », pour les non puristes), résonnait en moi de manière récurrente. J’avais cette sensation de m’être émancipé et d’avoir vécu des expériences extraordinaires que peu de chanceux de notre âge ont l’occasion de vivre. Je me demandais alors comment j’allais gérer le retour dans un environ-

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nement, qui lui, n’avait pas véritablement bougé. L’heure était d’abord à l’euphorie, aux retrouvailles, à l’envie de parler de ses aventures et de les partager avec ses proches…puis l’euphorie laisse place à la nostalgie, à ses souvenirs qui semblent de plus en plus lointain. Le quotidien finit alors par nous rattraper, nous demandant de nous « remettre sur les rails », celles des études et de la « professionnalisation », celles d’un « nouveau départ » qu’il faut pouvoir maitriser en douceur. À l’heure où vous ressentez certainement un mélange d’anxiété et d’excitation, je voulais vous faire part de ces quelques mots, non comme un « relou » qui semble vous apprendre la vie du haut de son perchoir, mais bien comme un témoignage de mon expérience, celle où les appréhensions et les inquiétudes du départ ont été bien vite évincées et remplacées, peu à peu, par une angoisse…du retour. Va, vis et deviens comme dirait l’autre. C’est tout le bonheur que je vous souhaite. Sincèrement, Ariel.


Décembre 2016

El Mundo, chroniques de la 3A

La Saint-Patrick, voyage culturel en Irlande du Nord

Par Théo Hudelist

La troisième année est toujours le moment de vivre de nouvelles expériences, de nouvelles aventures. Lorsque vient le mois de mars, l’île d’Irlande se pare de sa plus belle robe émeraude pour célébrer son homme providentiel, Saint-Patrick. Si Dublin reste la destination phare pour cette fête, la ville Nord-Irlandaise de Belfast possède cependant un sens des festivités à faire rougir sa voisine. A Queen’s University, les cours sont banalisés avant et après le 17 mars afin de permettre à la communauté étudiante ( et aux enseignants) de profiter de l’événement. Le 16 on fait des réserves, le 17 on boit, on chante, on danse, on fait l’Odyssée de Joyce dans les rues de la ville irlandaise qui nous accueille. Mais revenons à nos moutons, Belfast est une « décharge » entre les montagnes et la mer, une ville aux briques rouilles et aux murs peints. Dans cette rougeur, tout le monde se déguise en vert, it’s so trenty for St-Pat’ et la ville s’ouvre. Les portes ne sont jamais closes, on entre et sort dans les maisons de la « Holyland » comme on entre et on sort d’un Pub. Au réveil, on commence avec un Irish whiskey homemade, 2 tiers de café et 1 tiers de whisky (du Bushmill’s bien sûr nous sommes en Irlande du Nord). Suite à un pari avec un camarade, j’ai eu le droit de me faire tondre comme on tond les moutons du comté d’Antrin. Puis je me suis déguisé pour me fondre dans la population locale ; chapeau vert, barbe rousse, pantalon orange, chemise blanche et grande écharpe verte pour être au couleur de l’Irish flag (mais aussi ressembler à un lep-

rechaun d’1m82). Puis nous sommes partis dans le centre-ville, rejoindre la grande parade avec mes colocataires. Sur le trajet, les voitures sont en verts ; un vieil homme nous offre des autocollants avec des trèfles et me glisse que je faisais plus irlandais qu’un irlandais. En arrivant à l’hôtel de ville nous rejoignons d’autres groupes : la fête commence ! Les chars dansent sur la route qui les mène vers L’Albert Memorial Clock. Ils sont suivis de groupes scolaires pratiquant le céilí, de musiciens, des St-Patrick de plus de 2m30 et autres leprechauns. C’est la cour des miracles qui paradent sous un ciel bleu rayonnant. Il est difficile de retranscrire la folie présente ; une joie de vivre entrainante ; on vit maintenant ! Ce cortège nous mène à une grande estrade pour un spectacle. Un condensé de culture irlandaise durant 1h30 : danse et musique avec reprise de U2. Puis nous allons nous poser sur les quais, terminer nos « bouteilles en plastiques » conserver dans les sacs à dos. Sur la pelouse, le long du fleuve qui se jette dans la mer, nous sommes un comme le bateau ivre de Rimbaud : « Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses, N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ; » Nous dérivons ensuite dans la ville, entre les briques rouges du centre, sous les arcanes où l’on joue de la musique pour 50 pence, entre les sourires d’ivresses et les enfants joyeux. Nous nous échouons dans un pub, le Dirty oignon. Je vais me répéter, mais la musique est omniprésente ! Toutes les nuances de

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verts tournent, les vêtements du printemps se mêlent entre eux. Et je me suis perdu… Seul, je pars vers le Duke of York et sa rue emblématique. Des lanternes orangées parsèment la rue, des vieillards d’un autre temps discutent par rire entrecroisés, tandis qu’un public plus jeune se déhanche sur un air de folk! Les fresques de la ville dansent aussi aujourd’hui. Mais l’Odyssée de la boisson n’est pas terminée. Reprenant le chemin de mon Ithaque, je dois affronter cyclope, sirènes et autre Circée !!! L’antre du pub with no name, la contre-manifestation loyaliste, la Hollyland, le Parlour bar dont je ne sais toujours pas aujourd’hui correctement prononcer le nom… « Quand reverrai-je, hélas » ma petite maison, pour y retrouver mon équipage et sortir des placards jeu de cartes et dernières liqueurs. Des inconnus rentrent dans mon salon, et ressortent ; mon chez moi devient une auberge. Ce souvenir de rencontre avec l’autre, par pur hasard ; de déambulation dans un lieu commun qui se retrouve enchanté l’espace d’un instant ; de côtoyer l’âme et le folklore d’un peuple reste une expérience exceptionnelle. La 3A est ce départ qui nous transforme tous en Ulysse. La St-Patrick fut le sommet de mon inoubliable aventure. L’Irlande du Nord, malgré les troubles du passé, reste une terre d’accueil, un foyer où crépitent des flammes vertes réconfortantes. Le Saint irlandais est le gardien d’une tradition où Unionistes et Républicains font la paix. Belfast est une fête, qui vaut bien plus le détour que Dublin.


Propos n°93

El Mundo, chroniques de la 3A

I got broads in Atlanta

Par Philippe Jacob

Salutations pipos de tous âges et de tous horizons. À la demande de la plus charmante des rédactrices, je vais vous conter une anecdote au sujet de ma terre d’accueil pour cette folle troisième année : les Etats-Unis. Que dire au sujet de ce magnifique pays, fleuron de la lutte contre la pauvreté, qui vient d’élire voici seulement quelques semaines une orange en guise de président, au suffrage pas forcément très universel qui plus est ? En premier lieu que malgré leurs multiples imperfections, on se met très très doux aux States. Je séjourne dans la charmante petite bourgade d’Atlanta, capitale du trafic de drogue et de la prostitution de mineurs (ça deale du crack à 100m de chez moi en vrai, plutôt pratique pour décompresser après une dure journée de labeur). Il y fait beau et chaud (un peu trop limite), et la présence du plus grand d’aéroport au Monde permet de se faire des petites escales un peu partout dans le pays. Il y aurait beaucoup à dire sur la vie locale, sur les petits rooftops et autres douces soirées qui animent la ville, en passant par la gastronomie locale qui combine avec élégance ce que l’être humain a fait de meilleur (la Pecan Pie <3) et de pire en matière culinaire. Je tiens quand même à souligner que j’ai vu des américains tremper leurs frites dans de la glace et leur poulet dans du sirop d’érable, ce qui est formellement prohibé par la CEDH. J’ai également pu goûter

les célèbres donuts au bacon et les fameuses crêpes nutella-jambon. Avis aux amateurs de tabac aromatisé, ils vendent des blunts goût « poulet-gaufre », du plus bel effet pour accroître sa street cred à vil prix dans le ghetto. Trêve de mondanités, laissons désormais de côté ces futiles considérations pour passer à l’essentiel : comment j’ai par deux fois échappé au baiser glacé de la mort. Sans doute la formule est-elle un brin outrancière, mais elle recouvre une certaine réalité. Alors que je me rendais gaiement à ma soirée d’intégration voici maintenant trois mois, des coups de feu ont éclaté dans la rue. En revenant de la Nouvelle-Orléans hier, j’ai appris qu’une fusillade ayant fait un mort et neuf blessés graves avait eu lieu dans la Bourbon Street, où je me trouvais encore quelques heures auparavant. En seulement 4 mois, j’ai manqué à deux reprises d’être pris dans une fusillade, ce qui constitue un score tout à fait honorable. Bref, les ricains aiment un peu trop les

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armes à feu. Pour finir sur une note plus légère, les états-uniens ont tous un doctorat en histoire et en géographie. J’ai ainsi appris auprès d’étudiants à l’université qu’Hitler était l’équivalent de Napoléon pour les allemands (et hop petit point godwin très au calme) et que Rome se trouvait en France, juste à côté d’un pays appelé « Europe » … Pour résumer les States sont quand même un endroit plein de surprises, pour le meilleur et pour le pire. Il y a du gras, des gens hyper accueillants (mais genre vraiment accueillants, il m’est arrivé plusieurs fois de rencontrer des inconnus dans la rue qui m’invitaient chez eux 30 minutes après) des grosses soirées, des matchs universitaires dans des stades de 60000 places avec des fanfares à en faire pâlir d’envie SBB (<3) et surtout beaucoup d’amour. Bref, c’est le feu. Philou.


Décembre 2016

El Mundo, chroniques de la 3A

Rendez-vous en terre Nippone Par Marie-Charlotte Simon

Bonjour à tous ! J’espère que votre année se passe bien et pour les 2A, que vous vous en sortez avec les paperasses de la 3A ! Je m’appelle Maricha, et je suis partie au Japon, à Tokyo, dans l’université Toyo. On m’a dit que beaucoup de gens étaient intéressés cette année, mais pas de panique entre l’Unistra et Science po il y a pas mal de places. Que vous dire sur mon année à Tokyo ? Franchement, je m’éclate. Non seulement (presque) tout est comme je l’imaginais, mais certains points ont dépassé mes espoirs ! Pourquoi j’adore Tokyo et mon année en générale ? Déjà parce que si au bout de deux mois certains ont fait le tour de leur ville de 3A, moi j’ai encore un milliard de trucs à visiter et à faire. Et pourtant, franchement, on sort tous les week-ends (voir plus), on visite, on expérimente ! La culture est passionnante, les Japonais sont agréables à vivre. La nourriture est trop, trop bonne (et saine). Bien sûr parfois les raclettes me manquent, les desserts pleins de sucres aussi, mais je suis devenue fan de riz et de haricots rouges. C’est compliqué de cuisiner ici, certains aliments sont difficiles à trouver et surtout les supermarchés ne sont pas aussi grands que les nôtres : la plupart sont des petits Konbinis, et beaucoup de Japonais achètent des plats tout prêts à réchauffer. On s’y fait vite, surtout que c’est de bonne qualité. Mon logement est vraiment cool aussi, je partage 40/50 mètres carrez avec ma coloc Américaine, pour 350 euros par mois. Au début les règles m’ont fait totalement paniquer (pas de visiteurs dans les appartements,

genre JAMAIS). Mais en fait, c’est beaucoup plus souple dans la pratique. Dans ma résidence, pas mal de gens font des fêtes et on est assez libres. Après, mon université venait de changer les règles alors peut être qu’ils vont être plus sévères ensuite dans le fait de respecter celles-ci… Renseignez-vous bien sur les logements proposés par votre Université, parce que parfois c’est bien plus strict : couvre-feu à minuit, petite chambre, dortoir que pour garçon/fille etc. Mais vous pouvez trouver des Sakuras house pour un loyer convenable et qui offrent plus de libertés, et sont souvent adaptées aux étudiants étrangers. Pour le coût de la vie, c’est quand même plus cher qu’à Strasbourg. Il faut apprendre à gérer son budget. Un repas à la cantine vous coutera 500 yens, soit 4.13 euros, mais c’est vraiment copieux et super bons (on peut manger Indien, Italien, Japonais… et rien à voir avec la cantine française). Pareil pour un plat à emporter dans un Konbini. Les trajets en métro pour aller dans d’autres endroits de la ville tournent souvent autour des 500/600 yens l’aller-retour. Du coup, comme beaucoup d’étudiants Japonais, et grâce à l’aide d’Emma qui était au Japon l’année avant moi (merci !!!) j’ai trouvé un job. Il s’agit de faire des discussions en français avec des Japonais qui apprennent le français. Donc franchement, rien de compliqué et être français suffit à se faire embaucher. Après un mois dans l’organisme, on m’a proposé de donner des cours de français en classe, trois soirs par semaine. Et depuis, je gagne plus de 600 euros par mois, ce qui est génial puisque

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ça me permet de faire encore plus de trucs, et de voyager en février et mars (deux mois de vacances en hiver + en été au Japon !). Si enseigner ne vous tente pas, d’autres étudiants étrangers bossent les soirs dans la restauration, ou dans le staff anglais de l’école. Et puis pour encore vous rassurer, il y a pas mal de bourses (AMI si on est boursier, boussole pour tout le monde, bourse du gouvernement Japonais pour les bon élèves). Au niveau des cours, ne vous attendez pas à un vrai plus au niveau de votre cursus, à part pour la langue. J’ai des cours de Japonais tous les matins, très scolaires mais efficaces. Ça demande un peu de boulot mais comme j’ai 18 heures de cours en tout par semaines c’est largement faisable, et je trouve vraiment ça intéressant. J’ai ajouté au cours de Japonais trois cours en anglais : relations internationales, droit international et droit Japonais. C’est vraiment assez facile mais on apprend quand même des trucs intéressants et je profite mieux de mon année sans partiels énormes à réviser. Les notes sont généreuses. Et puis, vu les progrès que j’aurai fait (j’espère !) en Japonais, cette année sera plus qu’utile dans ma vie professionnelle, je crois. Dans d’autres université, vous n’êtes pas obligés de prendre des cours de Japonais, et les cours en anglais sont plus poussés. En ce qui concerne le niveau d’anglais, pas de panique, les Japonais ne sont pas très bons en langue, et vous comprendrez facilement vos profs. A l’université Toyo (le partenariat avec l’IEP) il y a pas mal d’événements organisés pour nous, et c’est vraiment


Propos n°93

El Mundo, chroniques de la 3A

chouette. J’ai pu essayer un vrai marches 2heures minimum dans kimono, vivre trois jours dans une Tokyo pour rentrer chez toi (ou tu famille Japonaise, aller au festite payes un hôtel/manga kissa). val de l’école, au musée, faire Pendant les deux mois de vades « rice crackers » etc. cances en février et mars, vous Comme je vous le disais pouvez rentrer en France, ou plus haut, c’est quasi impossible vous pouvez pour 400 euros de s’ennuyer ici. Il y a pleins de vous payer des vols Tokyo-Hong quartiers (c’est plutôt des villes Kong-Bali-Tokyo. Si vous voulez dans Tokyo en fait) à découvrir. un petit break de temps en Des palais, des temples, du temps, Kyoto est à 1h de vol et shopping (et avec la mode japonOkinawa pas beaucoup plus loin. aise, ça transforme pas mal vos Donc (surtout avec un job) c’est balades dans les centres comvraiment facile de voyager, y a merciaux !), des onsens. A une plein de pays accessibles rapide heure de Tokyo on trouve encore ment autour du Japon ! à visiter, des mon Pour résumer, j’adore plus d’endroits tagnes pour faire des randon vraiment ce pays et je suis très nées, des plages, des vieilles heureuse d’avoir choisi Tokyo. Pour Au Japon, chaque moment de villes d’autres époques. faire la fête aussi c’est plutôt bien l’année est super intéressant et pensé, il y a évidemment pas mal intense : Halloween, l’automne, et bars, et version de boites Noel, nouvel an, le printemps japonaise : des karaokés. Par avec la floraison sakuras. des On contre pas de tram la nuit donc trouve des activités spécifiques à soit tu sors jusqu’à 6h soit tu chaque occasion. Les japon-

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aises affichent des looks extravagants sans aucune honte, les Japonais aussi d’ailleurs. On peut acheter des patates douces dans la rue, comme chez nous on achète des glaces. Les Japonais prient au temple, et respectent les traditions et à côté de ça ils sont super modernes avec leurs toilettes multifonctions, leur restaurant de robots. C’est fascinant. En plus, le soleil est souvent là, et il fait bon même en hiver. Si vous avez des questions, ou que si vous hésitez vous voulez en savoir plus, pas à m’envoyer n’hésitez un message sur Facebook et je vous aiderai au mieux ! Je poste pas mal de photos aussi, peut être que ça sera plus parlant. Faites attention certaines univer sités demandent le TOEFL ou un certain niveau de Japonais. Bonne chance pour votre 2A et vos choix de 3A !


Décembre 2016

El Mundo, chroniques de la 3A

Moscow State Institute of International Relations Par Diane Bernard

Peux-tu nous expliquer le choix de ta destination ? Apprendre le russe c'est chouette et en plus tu te sens comme Anastasia sous la neige Comment décrirais-tu cet endroit ? Moscou est une ville de fou et chaque quartier différent, tu es constamment surpris par une rue, un bar, un bâtiment ou une gallérie. C'est une ville qui bouge beaucoup même si elle reste très russe - un peu chaud de s'y faire comprendre avec mon niveau… C'est une ville incroyable. Parle-nous de tes conditions d’études ! Comment se passent tes cours ? Es-tu satisfait des installations, de ton emploi du temps et de tes profs ? Aux vues de ma quasi bilingualité, j'ai 15 heures de russes par semaine et une dizaine d'heures en anglais. Donc MGIMO n'est pas trop une planque pour éviter le taff! Mais les cours sont vraiment chouettes et du fait de son statut officiel, On reçoit beaucoup de personnalités - politiques diplomatiques ou universitaires. Les profs sont supers compréhensifs pour les voyages et tu peux carrément négocier ton oral pour les crédits. J'ai choisi de vivre à l'общежитие, le dortoir du MGIMO qui est littéralement en face des bâtiments, du coup la vie étudiante ressemble à celle d'un campus! Bon comme partout en Erasmus on reste un peu entre Français mais beaucoup d'étrangers sortent avec nous #grandeEurope

laire (culture, sport, sorties, vie nocturne…) ? À Moscou, capitale du crime, il y en a pour tous les goûts. Que ce soit pour sortir ou juste boire un verre, toutes les influences sont la et on peut changer d'ambiance en deux deux. Moscou est intrinsèquement historique donc culturellement très riche. Au bout de 3 mois ici, j'ai dû faire à peine 1/3 des musées et autres galléries ! Pour l'instant j'ai été à st Petersburg, et j’ai fait quelques villes toutes poupinettes autours de Moscou (l'anneau d'or) qui se résument à 3 églises et 4 villageois mais c'est canon canon. Et sur un plan plus technique, à quoi ressemble ton quotidien ? (logement, activités, nourriture, transports). Par rapport à tes années strasbourgeoises, que penses-tu du coût de la vie ici ? On ne va pas se mentir, la vie est plutôt chère à Moscou par rapport à Strasbourg - surtout que MGIMO est à 40 min du centre historique donc on a pas mal de trajets . Mais l'avantage c'est qu'il est possible de se faire de très bons restaux pour 15euros ou sortir en boîte gratuitement.

Que peux-tu nous dire sur le dynamisme de la vie extrasco-

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Dernier argument, le litre de vodka Russian standard est à 7euros. Qu’est-ce qui t’as semblé le plus dépaysant à ton arrivée ? (culture, gastronomie, état d’esprit…) Au-delà de l'alphabet, l'esprit russe est un peu déstabilisant... Les gens sont très distants mais toujours cordiaux. Après il y a beaucoup de formalités à respecter pour ne pas passer pour un vieux rustre dépourvu de manières Qu’est-ce-qui te manquera le plus une fois rentré en France ? Qu’est-ce-qui te manquera le moins ? Pour l'instant je suis plutôt dans l'optique de rester !! La langue est très belle, la vie y est vraiment agréable et la neige 6 mois c'est chouette. Ce qui me manquera le moins, les dingos de l'administration qui te font faire 4 bureaux pour obtenir un papier bleu qu'ils finissent par déchirer ou ceux qui te rentrent dans ta chambre sans pression POUR "vérifier la lumière"


Propos n°93

El Mundo, chroniques de la 3A

Pontifica Universidade Catolica de Rio de Janeiro Par Camille Kolan

Peux-tu nous expliquer le choix de ta destination ? Rio était mon 2e choix, mais j'avais tout de même vraiment très envie d'y aller. J'avais pas du tout envie d'étudier en Europe car c'était trop proche de ce que je pouvais vivre à Strasbourg donc niveau dépaysement c'était le choix par excellence. J'avais vraiment envie d'apprendre une 3e langue et partir à Rio est une opportunité pour ça car même si tu sais pas un mot de portugais , tu peux très bien t'en sortir ! Il y 6h de cours à la fac pour apprendre le portugais, c'est destiné aux étudiants internationaux. Comment décrirais-tu cet endroit ? Rio de Janeiro c'est une ville incroyable car tout peut arriver, elle est constamment en ébullition, impossible de s'y ennuyer. La ville est immense, dispersée entre la montagne, la forêt et la mer. Il y a une diversité de quartiers, chacun ayant un paysage différent. Parle-nous de tes conditions d’études ! Comment se passent tes cours ? Es-tu satisfait des installations, de ton emploi du temps et de tes profs ? À Rio j'étudie à la PUC (Pontificia Universidade Católica), apparemment la meilleure fac de Rio. Clairement les cours c'est tranquille, on peut louper un sacré nombres d'heures. J'ai pour le semestre 1 pris une majorité de cours en anglais, les profs sont vraiment très sympas et notent très bien. Après au second semestre c'est mieux je pense de prendre tous ses cours en portugais pour progresser mais les profs restent vraiment compréhensifs. Pour les cours de portugais je trouve qu'ils

sont vraiment biens et qu'ils donnent de bonnes bases pour apprendre la langue. Que peux-tu nous dire sur le dynamisme de la vie extrascolaire (culture, sport, sorties, vie nocturne…) ? Il y a tellement de choses à voir à Rio que je ne pense pas avoir le temps en 1 an de tout voir! C'est une ville très sportive, de nombreuses randonnées, du volley sur la plage... C'est aussi une super ville pour sortir, tous les soirs de nombreux évènements, c'est une ville très jeune où il y a une énorme communauté d'étudiants internationaux. Néanmoins je pense que l'idée ce n'est pas vraiment d'être avec les étudiants internationaux mais de rencontrer plutôt les Brésiliens, je pense que c'est plus facile de rencontrer les locaux ici qu'en Erasmus. Et sur un plan plus technique, à quoi ressemble ton quotidien ? (logement, activités, nourriture, transports). Il faut se rendre compte avant de choisir Rio que c'est pas du tout une ville où il est simple de vivre. On est confronté à pas mal d'aléas et de galères mais c'est ce qui fait le charme brésilien ! Il y a énormément de choses à voir et à visiter néanmoins le point noir reste les transports. Un véritable enfer pour aller d'un point à un autre mais on s'y fait vite. Le Brésilien est toujours en retard. Suivant où on habite il y a le métro, sinon il y a énormément de bus, mais la ville est immense donc le trafic par conséquent est très dense. Par rapport à tes années stras-

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bourgeoises, que penses-tu du coût de la vie ici ? Le coût de la vie reste moins cher qu'à Strasbourg mais il ne faut pas se leurrer, Rio est la ville la plus chère du Brésil et je pense l'une des plus chère d'Amérique latine donc la différence avec Strasbourg existe mais est loin d'être immense. Qu’est-ce qui t’as semblé le plus dépaysant à ton arrivée ? (culture, gastronomie, état d’esprit…) La gastronomie ressemble beaucoup à la gastronomie alsacienne : patates, choux, viande blanche, charcuterie. Le tout est riche en calories mais tellement bon ! Rio de Janeiro est un dépaysement total sur tous les aspects. C'est une autre manière de vivre, de penser et il faut impérativement s'adapter. Surtout en ce moment, Rio de Janeiro ne va pas forcément très bien, le post JO est un peu rude donc il faut parfois s'acclimater. Rio de Janeiro et le Brésil en général peuvent impliquer de quitter sa zone de confort, et c'est ça qui fait tout l'attrait de cette destination. La ville est un contraste permanent et il faut s'y faire. Néanmoins, ici, quoi qu'il arrive, "Tudo bem"! Qu’est-ce-qui te manquera le plus une fois rentré en France ? Qu’est-ce-qui te manquera le moins ? Je pense qu'une fois rentrée en France ce qui va me manquer c'est l'esprit brésilien. Toujours se dire que même si c'est la merde, et bien ça va, et qu'il ne faut jamais s'arrêter de faire la fête! Ils ne sont pas du tout pessimistes comme les Français et ça fait un bien fou de vivre avec des personnes qui voient le verre à moitié plein.


DĂŠcembre 2016

El Mundo, chroniques de la 3A

Beijing international relations institute Par Camille Obadic

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Propos n°93

El Mundo, chroniques de la 3A

Hong-Kong Baptist University Par AmĂŠlie Saunois

Peux-tu nous expliquer le choix de ta destination ? J'avais très envie de dÊcouvrir l'Asie tout en amÊliorant mon anglais : Hong Kong se rÊvèlait alors le meilleur des choix pour cela à mon sens. Petit point historique : Hong Kong a ÊtÊ "anglais" jusqu'en 1997 donc l'anglais est encore une langue officielle : les rues sont Êcrites en anglais, les stations de mÊtro, les documents administratifs etc. : tout pour une intÊgration en douceur. Mais ne vous mÊprenez pas, même si le monde administratif et le monde du business parlent anglais, le Hong Kongais lambda (sur les marchÊs ou dans certains commerces) parlent difficilement anglais : donc le dÊpaysement est toujours de mise malgrÊ tout :). Comment dÊcrirais-tu cet endroit ? Hong Kong est souvent considÊrÊ comme le New York asiatique : c'est vrai. C'est grand, ça grouille de monde, il y a pleins de grattes-ciel et personnellement, j'adore ça. La ville n'en est pas pour autant bruyante. Les quartiers chinois sont un peu "sales" mais ca fait partie du jeu. Comme dans tous pays vous trouverez des gens sympas comme des gens moins sympas. Certains seront plus sur la rÊserve, d'autres très accueillants. Hong Kong est aussi la parfaite adÊquation entre un monde moderne et une ville occidentale/europÊenne avec des quartiers très chinois qui vous feront vous Êvader. Et c'est HYPER safe, aucun problème à se balader à 4 ou 5

ture, differente de la vĂ´tre, votre temps Ă Hong Kong ne sera peut-ĂŞtre pas aussi incroyable que le miens ou celui que vous espĂŠriez.

heures du matin seule dans les rues dans n'importe quel quartier. Je suis sĂŠrieusement tombĂŠe amoureuse de cette ville qui a tant Ă offrir. Évidemment pour les gens qui considèrent partir Ă Hong Kong soyez conscient que vous allez dans une très très grande ville qui parfois peut sembler ĂŠtouffante (je ne le ressens personnellement pas comme ça, mais certains le pensent) - que les gens ne sont pas comme les europĂŠens et peuvent parfois sembler rudes au premier abord - si vous n'ĂŞtes pas capable de vous adapter Ă une nouvelle cul-

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Parle-nous de tes conditions d’Êtudes ! Comment se passent tes cours ? Es-tu satisfait des installations, de ton emploi du temps et de tes profs ? Les cours magistraux durent 3 heures. J'ai fait en sorte de ne choisir que des CM et non des cours avec TD đ&#x;˜‡. J'ai cours du mardi au jeudi : parfait pour voyager đ&#x;˜‰. J'ai choisi (pour ce 1er semestre) : Women in China (sociologie), World Order Issues (Sciences Politique), Asia Pacific economies (Éco) et Mandarin (pour dĂŠbutants). Les cours ne se dĂŠroulent pas en amphi mais dans des salles de classes avec des tables "Ă l'amĂŠricaine". Mes profs viennent de Chine continentale ou de Hong Kong, il est très facile de discuter avec eux et notamment en classe car l'anglais est leur 3ème langue, donc ils ont un accent mais qui est toujours comprĂŠhensible Ă mon avis. Mais vous pouvez trouver des profs europĂŠens ou americains en fonction de vos choix de cours.


Décembre 2016

El Mundo, chroniques de la 3A

Comment s’est passée ton intégration vis-à-vis des autres étudiants, locaux et étrangers ? Aucun problème à ce niveau là. 2 jours sont prévus pour venir vous chercher à l'aéroport par des étudiants ambassadeurs, après votre arrivée ils vous font un p'tit tour pour aller au centre commercial ou IKEA pour acheter ce dont vous avez besoin. Je n'ai pas eu à acheter de draps ou de coussin puisque j'ai reçu gratuitement des affaires laissés par d'anciens habitants des dortoirs - si vous arrivez le premier jour du pick up airport vous pourrez certainement en béneficier comme moi. 3 jours d'orientation sont prévus par l'université dans les jours qui suivent. J'ai tout de suite accroché avec ma roomie donc aucun problème, ensuite des soirées sont organisés par des réseaux étudiants dès les premiers jours : de quoi se socialiser hyper facilement. Concernant la vie des dortoirs, nous sommes réparties entre 4 Halls, chacun ayant sa couleur, des tas d'activités sont organisés par le hall, en y participant vous pourrez rencontrer de nombreux locaux et ils seront ravis de vous compter parmi eux.

Que peux-tu nous dire sur le dynamisme de la vie extrascolaire (culture, sport, sorties, vie nocturne…) ? Hong Kong est évidemment hyper dynamique : des tas de festivals sont organisés, vous pouvez allez à des courses de chevaux (beeaaaucoup moins guindé que ce a quoi vous pensez), de nombreuses expos, des tas de fêtes en tout genre : pas de quoi s'ennuyer ! À HKBU vous pouvez accéder à un centre sportif avec salles de sport - de nombreux étudiants sont étudiants en sport donc les installations sont vraiment remarquables. Néanmoins le rythme des entraînements pour ceux qui voudraient faire un sport ou de la danse par exemple sont assez dingues (3 fois par semaines pendant 3 heures à partir de 22h parfois). Certains jours de la semaine il y a des marchés au sein de l'université avec bijoux, gadgets, nourritures etc. Concernant la vie nocturne... 3 choses : ladies' night - souvent les mercredis et jeudis dans certains bars, cocktails ou boissons à volonté pour les filles. Les boîtes sont généralement toutes gratuites pour les filles. Pour les mecs c'est différent... ça peut revenir à assez cher, mais si vous vous renseignez bien vous

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pouvez trouver des clubs pour presque rien ou même gratuits. Allez aux ladies' night avec les filles et ne vous faites pas choper à boire dans leurs verres. Ou cherchez les bars gays ! Avec cocktails aussi a volonté certains soirs de semaine. Pour la vie nocturne Lan Kwai Fong (aka LKF pour les initiés) est THE place to be, à Central (le quartier moderne/financier/occidental/très expat). Vous connaîtrez aussi rapidement Mr Wong's (à vous de découvrir de quoi il retourne...)... bref preparez vous à une année de fête et de gueule de bois si vous le souhaitez - il y aura de quoi faire. Et sur un plan plus technique, à quoi ressemble ton quotidien ? (logement, activités, nourriture, transports). J'habite dans une résidence universitaire au sein du campus à 5 minutes de n'importe quel bâtiment de cours. Je partage ma chambre avec une roommate, et ma salle de bain avec deux autres personnes. Donc 4 personnes pour 1 salle de bain (faut s'y faire). C'est assez petit mais ça ne me derange pas : ça fait partie de l'expérience de la 3A. Et les prix sont plus que raisonnables pour un logement à HK, croyez moi. On paye environ 1000 euros PAR SEMESTRE (moins cher que l'appart' que j'avais à Strasbourg...). Deux stations de métros sont à proximité du campus. Je ne mange que rarement aux cantines du campus car elles ne sont pas trop à mon goût (mais elles ont l'avantage d'être très peu chères, avec une remise grâce à la carte étudiant) mais j'ai mes petites adresses (que je donnerai aux heureux élus qui me succèderont!) notamment à Kowloon City où vous pouvez trouver des restaurants authentiques de dif-


Propos n°93 ferentes cuisines : thai, vietnamienne, indienne... Starbucks et Pacific Coffee (chaîne locale que j'adoooooore) sont sur le campus - avec remise sur presentation de la carte étudiante. Je mange rarement pour plus de 50HK$ par repas (environ 6 euros) - Mc do est super super super pas cher aussi. J'utilise un peu tous les transports à ma disposition : le métro le plus souvent (avec Octopus card, carte qui sert aussi de carte bleus dans pleins de restaurants, de boutiques et centres commerciaux, les trajets sont aussi moins chers avec), le mini bus, le bus (à deux étages : british legacy), le taxi (là on paye seulement par cash). En prenant le taxi avec 4 personnes le trajet revient vraiment pas cher du tout. Par rapport à tes années strasbourgeoises, que penses-tu du coût de la vie ici ? HK est réputé pour être cher, mais en connaissant les bonnes adresses je pense qu'on peut s'en sortir. Et la nourriture est vraiment abordable, c'est a mon avis ce qui compte le plus dans un budget, avec les sorties evidemment : mais on peut vraiment avoir de très bonnes soirées avec club gratuit (et alcool a volonté si vous le souhaitez) assez facilement. Qu’est-ce qui t’as semblé le plus dépaysant à ton arrivée ? (culture, gastronomie, état d’esprit…) Tout est assez différent en tant que tel, le paysage, les gens, le climat (chaud chaud chaud et trèèèèès humide) mais c'est ce que j'étais venue chercher donc aucun souci pour moi à ce niveau là. Qu’est-ce-qui te manquera le plus une fois rentré en France

El Mundo, chroniques de la 3A

? Qu’est-ce-qui te manquera le moins ? Taipei (Taïwan), Séoul (Corée du Sud), Hanoï et Halong Bay (Vietnam), Macao, Tokyo et Kyoto (Japon) et ce seulement pour le premier semestre pour l'instant... (no comment...). Qu’est-ce qui t’as semblé le plus dépaysant à ton arrivée ? (culture, gastronomie, état d’esprit…) Ce qui me manquera le plus : Les amis que je me suis fait ici, la ville en elle-même, le climat (même si très humide, il fait toujours 28 degrés fin novembre à l'heure où j'ecris ces lignes) Ce qui me manquera le moins : les touristes de Chine continentale (impolis et intrusifs car ils prennent des photos de nous, en maillot de bain sur la plage le plus souvent sans nous demander la permission - true story). Aurais-tu des conseils à donner aux autres Pipos, en ce qui concerne les démarches à suivre auprès de l’administration, les astuces une fois sur place ? * Le bureau international est rempli de personnes prêtes a vous aider et sont d'une gentillesse inégalable. Si vous avez un quelconque problème ils seront là pour vous (ça va vous changer!). * Essayez de vous fabriquer un

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emploi du temps cool pour vous laisser du temps pour voyager. * Faites gaffe car certains cours sont obligatoires car les profs prennent les absences. * Mettez à profit la periode Add and Drop concernant les cours, qui dure environ 10 jours où vous pouvez aller à tous les cours que vous souhaitez et ensuite choisir de garder ou non les cours choisis.


Décembre 2016

Zoom sur... le LPE

Zoom sur... Le Label du Patrimoine Européen - Europe starts here ! Le Haut-Karabagh - Tensions au coeur du Caucase La Corée du Nord - Le système politique de la Corée du Nord

Europe starts here !

Par des étudiants du master PEAP (Cécile Vasseur) Vous êtes vous déjà demandé où commence l’Europe ? L’Europe c’est une belle idée, mais c’est aussi une masse abstraite et intouchable pour certains. On peut parfois avoir l’impression que l’Europe c’est tout et rien, c’est simple et compliqué à la fois. Nombreux sont ceux qui essayent de démêler le bric à brac. Et si l’Europe c’était le Patrimoine ? Et si la citoyenneté européenne commençait là où les monuments culturels, naturels, historiques ou modernes revêtent une dimension européenne ? C’est le pari qu’a fait la Commission Européenne en 2007 en lançant le Label du Patrimoine Européen. Au commencement de l’Europe se trouverait donc un Patrimoine commun riche. Cette stratégie est à double sens, il s’agit d’une approche Top-down, dans l’espoir d’activer une réponse bottom-up. La Commission est l’autorité qui labellise, qui donc réunit les jurys et affirme ce qu’est le Patrimoine

européen. Là, on peut se demander si la Commission est l’autorité la plus apte à juger ce qu’est l’Europe. Et les citoyens dans tout ça, sont-ils vraiment pris en compte dans cette démarche ? La réponse est oui. Puisque l’idée principale de ce Label est d’encourager des lieux à forte histoire européenne à faire partie d’un tout. Il s’agit de révéler la dimension européenne de lieux soit méconnus soit connus pour d’autres raisons. On cherche à réveiller une conscience européenne chez le citoyen en utilisant le levier de la culture et du patrimoine. Les sites labellisés sont très hétérogènes : la Maison Gasperi en Italie, le chantier de construction navale de Gdansk en Pologne, la pointe de Sagres au Portugal, la cité Antique d’Athènes en Grèce ou encore le quartier européen de Strasbourg. Quel est le point commun entre tous ces sites ? La réalité est que l’on ne peut pas réduire

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l’analyse à un point commun, la réalité est que le patrimoine européen est extrêmement riche et divers. Ce label est donc une autre façon de prouver que nous sommes unis dans la diversité. Ces sites sont autant de points de départ du sentiment européen. La prochaine étape pour ce Label encore méconnu est d’établir un réseau de sites labellisés, un circuit de points essentiellement européens. Et dans quelques années, qui sait nous pourrons simplement présenter l’UE par ce commencement, prendre ces sites labellisés et affirmer : Europe starts here !


Propos n°93

Zoom sur ... le Haut-Karabagh

Le conflit du Haut-Karabagh : tensions au cœur du Caucase Par Von Schtemler

Les « Balkans Eurasiens ». C’est par cette expression que Zbigniew Brzeziński a décrit le Caucase dans le livre qui a fondé une grande partie de la stratégie Américaine à la fin de la Guerre Froide : Le Grand Échiquier (1997). Cet ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Jimmy Carter a sans doute vu juste : le Caucase est en effet un espace complexe, qui compte des populations et religions diverses ainsi que des ressources naturelles importantes. Il constitue donc un milieu propice au développement de fortes tensions. Surtout il représente, selon les mots de Brzeziński, le véritable « verrou de l’Eurasie ». Ce qui fait de la région une case majeure dans l’échiquier géopolitique eurasiatique. C’est pourquoi il est intéressant de revenir sur le Haut-Karabagh, une région du Caucase au cœur d’un conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Si cette rivalité est vieille de près d’un siècle son récent réchauffement a été peu médiatisé en France. Pourtant le conflit du Haut-Karabagh illustre à merveille les complexités des « Balkans Eurasiens ». D’abord, un rappel historique des évolutions qu’a connues le Haut-Karabagh s’impose. Cette région est annexée par l’Empire Russe au début du 19ème siècle. Après la Révolution de 1917, les Républiques Démocratiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan se disputent la zone mais bien vite Moscou impose son choix : le HautKarabagh ira à l’Azerbaïdjan. Comme souvent dans le Cau-

case, la question ethnoreligieuse est alors primordiale. Bakou (capitale de l’Azerbaïdjan) et Erevan (capitale de l’Arménie) s’opposent sur bien des points. Alors que l’Arménie est constituée majoritairement de chrétiens, l’Azerbaïdjan est lui un Etat certes laïc mais avec une majorité musulmane de près de 95%. Les 5% restants sont constitués de minorités apostoliques et orthodoxes arméniennes qui se trouvent… au Haut-Karabagh ! En 1921, 94% de la population de la région est arménienne et chrétienne. Le partage qu’opère Moscou est donc cause de tensions aussi bien religieuses qu’ethniques. La situation se stabilise jusqu’en 1988. Alors que l’URSS s’affaiblit de jour en jour, le HautKarabagh en profite et se déclare en sécession. Très vite les tensions éclatent et des pogroms anti-arméniens ont lieu jusqu’à Bakou. Le 2 septembre 1991, l’assemblée nationale du HautKarabagh déclare l’indépendance de la région. Le gouvernement de l’Azerbaïdjan tente bien sûr de reprendre la main et envoie des troupes pour sécuriser la zone. Soutenu par l’Arménie, le Haut-Karabagh se défend. La guerre fera plus de 25.000 morts et entraînera des centaines de milliers de réfugiés et déplacés de 1988 à 1994. L’Azerbaïdjan connaît un bilan particulièrement lourd et Bakou ne peut qu’accepter sa défaite. En 1994, un cessez-le-feu est négocié pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire. Les négociations sont dirigées par le

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Groupe de Minsk, créé en 1992 par l'OSCE et co-présidées par la France, la Russie et les ÉtatsUnis. Cet arrêt des combats laisse le Haut-Karabagh dans une situation étrange : l’Arménie étant sortie vainqueur de la guerre c’est elle qui domine depuis 1994 la région ainsi qu’une partie du territoire de l’Azerbaïdjan et elle refuse depuis cette date de rendre ses terres à Bakou. Le HautKarabagh est donc aujourd’hui un territoire dominé de fait par l’Arménie, se réclamant indépendant mais faisant parti de l’Azerbaïdjan selon le droit international. Si depuis 1994 la situation s’est apaisée malgré de réguliers épisodes de violence, c’est réellement en avril 2016 que le conflit regagne en intensité. Depuis le début de l’année 2016 et selon les sources de Bakou et Erevan, 7 civils et près de 150 soldats, dont 100 azerbaïdjanais, ont perdu la vie. C’est dans la nuit du 1er au 2 avril que des tensions ont éclaté à la frontière, les deux gouvernements s’accusant mutuellement d’avoir débuté les hostilités. Les moyens mis en place sont importants : 20


Décembre 2016

Zoom sur... Le Haut-Karabagh

000 soldats sont présents de chaque côté de la ligne de front. Des chars et des hélicoptères sont également mobilisés. L’Arménie a bien sûr réagi pour soutenir le Haut-Karabagh : « L’Arménie – dont le HautKarabagh fait partie intégrante – fait partie des territoires les plus militarisés au monde ». a déclaré son président Serge Sarkissian. Preuve s’il en fallait encore qu’un conflit d’une grande ampleur peut éclater à tout instant. La crise d’avril passée, le conflit gelé a repris. En novembre 2016 encore, les forces armées arméniennes étaient accusées de violer le cessez-le-feu par Bakou. Depuis avril et cet espace étant un pivot géopolitique, de nombreuses puissances ont réagi au conflit du HautKarabagh. La Russie d’abord a tenté d’apaiser les tensions et Sergueï Lavrov s’est posé comme intermédiaire. Pour Moscou, l’Arménie est un allié important dans la région (elle y a des bases militaires) mais elle ne peut pas se permettre pour autant de froisser l’Azerbaïdjan. Notamment car Bakou est un allié de la Turquie, avec qui la Russie essaye de renforcer ses relations, mais aussi parce que l’Azerbaïdjan est au cœur de la problématique énergétique au Caucase. Pour l’Europe et les Etats-Unis, le cessez-le-feu semble aussi être la solution la plus favorable. L’Europe ne peut pas se permettre de condamner l’Arménie qu’elle a toujours soutenue historiquement (surtout quand les pogroms de 1988 à 1990 ont ravivé les pires souvenirs pour Erevan). Pour autant le soutien au pays caucasien chrétien n’est pas facile à assumer. L’Azerbaïdjan s’était rapproché de l’Europe depuis la

chute de l’URSS, d’abord avec l’oléoduc BTC puis en envisageant le gazoduc Nabucco, qui devait relier l’Azerbaïdjan à l’Europe pour concurrencer le projet russe (un projet soutenu par les Etats-Unis et l’Union Européenne). Ce projet a finalement été avorté et la situation se dégrade toujours un peu plus entre Bruxelles et Bakou. L’Union Européenne ne pouvait se permettre d’enterrer définitivement sa relation avec l’Azerbaïdjan en soutenant l’Arménie. Un troisième acteur est alors à prendre en compte. Ce n’est pas Israël, n’en déplaise à Erevan qui accuse Tel-Aviv de fournir l’armée Azérie. La « troisième force » à l’œuvre qu’a dénoncé le vice-président de la Douma Russe c’est bien la Turquie d’Erdogan. Celle-ci ne cache pas son jeu : elle soutient l’Azerbaïdjan quoiqu’il arrive, aussi bien pour la proximité ethno-religieuse des deux pays que pour l’opposition historique avec l’Arménie. Aujourd’hui, le conflit reste une épine dans le pied du rapprochement d’Ankara et Moscou. Erdogan, comme à son habitude, n’y va pas de main morte : « Nous prions pour que nos frères Azerbaïdjanais triomphent de ces combats avec le moins de pertes possibles ». Un conflit ethnico-religieux, l’implication de pays tiers, l’occupation d’un territoire contre le droit international mais en accord avec l’Histoire et les populations. Une telle situation nous fait facilement dresser un parallèle avec ce qui s’est passé récemment en Ukraine. Alors que Nikita Khrouchtchev fait « don » de la Crimée à l’Ukraine en 1954, le Haut-Karabagh est donné par Staline à l’Azerbaïdjan en 1921. Certes la situation est quelque peu différente car la Crimée a rejoint la Russie. On

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retrouve cependant cette idée d’occupation contre le droit international mais en accord avec les réalités de la région. Le nom du « Groupe de Minsk » évoque aussi bien sûr les accords de Minsk en Ukraine. Pourtant l’occupation du Haut-Karabagh semble bien moins préoccupante pour les grandes puissances que celle de la Crimée (alors que la France et les Etats-Unis coprésident le Groupe de Minsk). On peut pourtant vraisemblablement penser que les volontés des populations sont équivalentes : rejoindre le pays auquel elles appartiennent historiquement. Un autre parallèle aurait pu être dressé avec le Kosovo et illustrerait encore le problème actuel : le droit international est à géométrie variable. Il ne s’agit pas de blâmer l’Occident contre la Russie : celle-ci fait aussi partie du Groupe de Minsk et justifier le rattachement de la Crimée par le précédent du Kosovo ne constitue pas vraiment un argument pour le droit international. Peutêtre que le Haut-Karabagh devrait aller à l’Arménie, peut-être que le retour de la Crimée à la Russie est logique et souhaitable. Mais ce qui est vraiment important c’est que les grandes puissances ne justifient une mobilisation militaire ou même médiatique que lorsque leurs intérêts sont suffisamment engagés. En dehors de ces situations le droit international peut toujours attendre. Le conflit au Haut-Karabagh semble ne pas mériter une telle attention. On devrait pourtant s’intéresser au Caucase, regarder un peu plus vers le verrou de l’Eurasie. Et surtout tout faire pour que la poudrière des Balkans Eurasiens ne soit pas la prochaine à s’enflammer.


Propos n°93

Zoom sur ... La Corée du Nord

Le système politique de la Corée du Nord Par Gigi Abrams

L’heure du choix pour la troisième année se rapproche dangereusement, et vous êtes un peu perdu dans vos choix. Heureusement pour vous, malgré votre mauvais classement, les échanges d’étudiants vers la Corée du Nord ne sont pas monnaie courante, et cela pour plusieurs raisons. La Corée du Nord est une dictature sanglante, mais aussi un pays intrigant, dont au final on ne sait que peu de choses, et à commencer par son système politique. On sait que Kim Jong-un dirige d’une main de fer le pays, mais on ne connaît rien de son agencement institutionnel, de la théorie du pouvoir comparée à sa pratique. C’est ce que nous allons faire dans cet article, pour comprendre et pour expliquer, parce que Propos c’est aussi des articles sérieux entre deux potins. Parce que la Corée du Nord est un mystère à part entière et qu’elle fascine autant qu’elle nous révulse. Les partis politiques et autres généralités

La Corée du Nord a des partis politiques, ou tout du moins fait semblant d’en avoir. Le principal parti politique de Corée du Nord est le Parti du travail de Corée (PTC), parti unique qui contrôle tous les rouages de l’État. Ce parti hégémonique fait face au Parti social-démocrate de Corée (qui n’a rien à voir avec le SPD allemand) et Parti ChondogyoChong-u (un parti d’inspiration religieuse). Ces trois partis sont regroupés au sein du Front démocratique pour la réunification de la patrie, le véritable parti unique dominé par le PTC. Le PTC est dirigé par Kim Jong-un, confirmant l’adage comme quoi diriger le parti c’est diriger le pays. En dehors de cela, il n’existe aucun autre parti politique en Corée du Nord, hormis quelques organisations clandestines qui se battent contre le régime. Les citoyens votent en Corée du Nord, et notamment pour élire leurs députés de l’Assemblée populaire suprême au suffrage universel. L’ensemble des candi-

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dats est choisis par le parti au pouvoir, et se déroule théoriquement à bulletin secret. En réalité si vous voulez barrer un candidat officiel, il faut aller dans un isoloir spécial, ce qui revient en quelque sorte à montrer à tout le monde que vous désapprouvez le régime, ce qui est plutôt risqué. De ce fait, les candidats ont souvent 100 % des voix, ainsi que 100 % de participations puisque les élections servent de recensement aux autorités qui vérifient dans chaque maison que les électeurs sont bien allés voter. La Constitution actuellement en vigueur en Corée du Nord date de 1998, et a été précédée par des Constitutions en 1948, 1972, 1992 et 1998. Le texte a subi des modifications importantes en 2009 et en juin dernier, et vous pouvez d’ailleurs les trouver sur internet. Cette Constitution régit l’organisation institutionnelle du pays, les principes économiques, sociaux et culturels ainsi que les droits et devoirs de citoyens, par exemple l’article 67 qui dit que :


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Zoom sur... La Corée du Nord

« Le citoyen jouit des libertés d’expression, de presse, de réunion, de manifestation et d’association. » La Constitution affirme aussi de nombreuses autres libertés (liberté de religion, de vote, etc.), mais elle ne fait cependant aucune mention du communisme comme idéologie d’État. Le texte fondamental est d’autant plus paradoxal et semble d’autant moins respecté quand on connaît la réalité de la situation dans le pays. Le pouvoir législatif : Le pouvoir législatif est détenu par l’Assemblée populaire suprême (APS), composée de 687 députés élus au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Elle est composée uniquement par les membres du Front démocratique pour la réunification de la patrie, comprenant en plus trois députés indépendants et six députés pour l’Association des Coréens résidant au Japon. Le président de cette assemblée est Choe Thae-bok. D’après la Constitution c’est « l’organe suprême du pouvoir de la République populaire démocratique de Corée », l’élément central du système. L’Assemblée a les traditionnels pouvoirs législatifs, en plus de pouvoir nommer et de révoquer les ministres et d’élire ou révoquer le président ou tout autre membre de la Commission des affaires de l’État. Elle dispose aussi du pouvoir d’amender la Constitution. Théoriquement, elle fonctionne comme n’importe quel autre organe législatif dans le monde. En réalité, l’Assemblée populaire suprême ne se réunit que quelques jours par an, et uniquement pour valider les quelques décisions que veut bien lui soumettre le pouvoir exécutif. Jamais elle n’utilise ses compétences, se contentant de faire de

la figuration. Mais comment diable le pouvoir législatif fonctionne-t-il le reste de l’année ? C’est le président du présidium de l’APS (le président de l’Assemblée et un comité restreint autour de lui) qui exerce tout seul le pouvoir législatif (avec le reste du présidium, mais bon, ils n’ont pas vraiment leur mot à dire). Cet homme est aujourd’hui Kim Yong-nam. D’ailleurs le président de ce présidium était jusqu’à récemment aussi le chef d’État, et de ce fait, un homme clé dans le régime. Le pouvoir exécutif : La Corée du Nord dispose d’un gouvernement dirigé par un Premier ministre responsable avec tous ses ministres devant l’Assemblée populaire suprême. Le poste de Premier ministre est actuellement détenu par Pak Pong-ju, élu par l’APS le 1er avril 2013. Le Premier ministre et son gouvernement, fonctionne comme un gouvernement classique, ni plus, ni moins, et il est d’ailleurs assez effacé. Le poste de président de la République n’existe pas en Corée du Nord. En vrai, l’homme qui dirige tout dans le pays est Kim Jong-un, vous vous en doutiez. En effet, l’homme est le « Chef suprême de la République populaire démocratique de Corée », un titre qui vous rappelle sa place dans tout ce système. Mais surtout, notre cher Kim est le président de la Commission des affaires de l’État de la Corée du Nord (CAE), anciennement Comité de défense nationale. Cette récente Commission créée en juin 2016, dirigée, par le biais de ses trois vice-présidents, l’armée, le parti et le gouvernement, consolidant le pouvoir absolu de Kim Jongun sur le pays. L’ancien Comité de défense nationale était le sommet de la hiérarchie militaire et dirigeait donc l’Armée popu-

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laire de Corée, qui est déjà une institution en soi puisqu’elle compte plus d’un million de soldats et huit millions de réservistes. Bien que chargée en théorie de l’armée, cette institution s’occupait de toute la politique du pays, mettant en évidence la militarisation du régime. La CAE dirige toutes les affaires de l’État, c’est l’organe suprême qui fixe la politique du pays et qui domine toutes les autres, bien que son président soit élu par l’APS. C’est de cet organe que Kim Jong-un tire toute sa puissance, puisqu’aucune institution ne peut s’opposer à ses décisions. C’est un super-président, et il est de fait le chef de l’État. Son pouvoir sur le pays depuis cette révision constitutionnelle du 29 juin 2016 est absolu. Dans beaucoup de régimes, il y a souvent une différence entre la théorie et la pratique, entre une Constitution démocratique sur le papier et un autoritarisme marqué en vrai. Ce n’est pas le cas en Corée du Nord, où tout le pays est dominé par une seule commission du pouvoir exécutif, commission militarisée au possible. Cet agencement qui donne tout le pouvoir à un seul homme, sans qu’aucun contre-pouvoir ne soit prévu, explique en partie l’agressivité du pays. Si un homme peut mener à bien toutes les décisions qu’il souhaite, qui plus est dans un régime où l’armée est une institution à elle seule, et sans que personne ne puisse s’opposer à ses décisions, il est logique de voir le comportement du pays envers ses voisins. Ainsi maintenant si vous souhaitez aller en Corée du Nord vous saurez à quoi vous attendre, et vous saurez que seul compte l’avis de Kim Jong-un, et que les autres institutions ne sont là que pour caser des cadres du parti en manque de reconnaissance.


Propos n°93

Sport - Planète sport

Tout le sport Planète sport - Vincent Collet, le retour du maître à Strasbourg Strohteam life - Top 10 des raisons de penser que le Krit c’est demain

Vincent Collet, le retour du maître à Strasbourg Par Jérôme Flury

Pour ceux qui suivent le basket, le nom de Vincent Collet est bien connu. Sélectionneur de l’équipe de France, le Normand de 53 ans est un vrai meneur d’hommes et a su tirer tout le potentiel de la génération Parker pour la conduire au titre de champion d’Europe (2013). Mais en dehors de la période estivale c’est à Strasbourg qu’il officiait depuis des années (2011-2016), multipliant les bonnes performances…et les échecs en finale du championnat de France. En effet, quatre années d’affilée, les Strasbourgeois ont réalisé de superbes saisons (2 fois 2è et 2 fois 1er), puis se sont sortis des play-offs (phase d’élimination directe entre les 8 meilleures équipes de la saison) et ont accédé à la finale. Et ces 4 finales consécutives ont toutes été perdues. Que garder de ce bilan ? Une constance au plus haut niveau ou bien un aveu d’impuissance à gravir la dernière marche ? 4 fois vicechampions de France depuis 2013, les Strasbourgeois ont également perdu la finale d’une coupe d’Europe l’an passé face à

Galatasaray. Au bout de ces années de victoires et d’échec à la fois, la direction du club et Mr Collet ont décidé en fin de saison dernière de cesser leur collaboration. Cela traduisait de la part des dirigeants une volonté de changer d’ère et de tenter quelque chose pour enfin remporter ce championnat qui leur échappe depuis 2005 (unique titre à ce jour). Le pari est manqué : Henrik Dettmann le nouvel entraineur finlandais arrivé cet été ne parvient pas à mettre en place un système qui fonctionne et aligne les mauvais résultats. La SIG (acronyme de Strasbourg Illkirch-Graffenstaden) enchaine pas moins de 7 défaites sur les 8 premiers matchs et se retrouve avant dernière du classement (17è) et mal embarquée en coupe d’Europe. Le coach n’arrive pas à trouver la recette nécessaire au bon fonctionnement de l’équipe qui semble perdre pied. Le 27 octobre dernier, coup de tonnerre au club. La direction publie un communiqué de presse annonçant sans fioritures

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: « Henrik Dettmann mis à pied, Vincent Collet de retour sur le banc de la SIG ». Le sélectionneur des bleus qui profitait d’un repos plutôt nécessaire après des Jeux Olympiques compliqué doit écourter ses vacances et revient tel un roi sur ses terres. La « fin de cycle », annoncée par le président du club Martial Bellon au moment de la rupture avec son entraineur n’a finalement pas eu lieu. Mais pour ce nouveau départ, Mr Collet doit faire face à un vaste chantier. Toutefois, il peut compter sur le soutien des fans, ravis de son retour. « C'est un choix courageux de la part de Collet que de revenir à la SIG parce qu'a mon avis il a beaucoup plus à perdre qu'à gagner en reprenant une équipe à la dérive. » -JC87 sur un forum. « Welcome home Vincent! » -mc-wolff (commentaire internet) Immédiatement, l’entraineur se met au travail et sa nomination sert d’électrochoc puisque deux jours après les Strasbourgeois remportent un match de championnat pour la deuxième fois seulement de la


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Sport - Strohteam life

journée. Puis ils gagnent enfin en coupe d’Europe quelques jours après ! Le seigneur Collet est arrivé, la SIG peut repartir de l’avant… Les Sigmens remontent au classement au fil des victoires – 4 victoires contre une seule défaite…d’un point (73-72) en championnat sous les ordres de Vincent Collet cette saison – et se retrouvent un mois après le retour du patron en 9è position au classement. Soit déjà 8 places de gagnées. La SIG retrouve peu à peu son véritable rang et la motivation qui lui manquait. Avec 50% de victoires après 10 matchs, les Strasbourgeois doivent maintenant poursuivre sur cette voie. Les 9 premiers matchs de Collet cette saison avec Strasbourg (7 victoires contre deux défaites) tranchent nettement avec les 8 matchs de Dettmann avec les mêmes joueurs… (1 victoire contre 7 défaites) ! Toute l’importance d’un bon entraineur… Vincent Collet devra également remettre d’aplomb l’équipe de France qui va débuter

sans doute une reconstruction sans son leader Tony Parker. Un défi de plus pour lui mais devant lequel il ne reculera pas non plus. Ce qui est sûr, c’est qu’on peut être admiratif de la force mentale de cet homme qui sait toujours rebondir d’un échec. Il n’est pas parvenu à aller loin aux JO cet été et a dû faire face au départ de Tony Parker, il reprend un club en souffrance et pourtant il arrive encore à transmettre sa volonté et son ambition. Vincent Collet force le respect et il a

gagné le mien. Il lui manque pourtant encore une chose : de gagner le titre de champion de France avec Strasbourg après 4 échecs 4 finales que la en finale. SIG n’aurait pas dû perdre. Pour tant je suis persuadé qu’il est capable d’y parvenir. Réaliser cela cette année en voyant le début de saison catastrophique des Strasbourgeois serait improbable. Mais rien ne semble impossible au maître Collet depuis qu’il est revenu sur « ses » terres !

Top 10 des raisons qui montrent que le Krit c’est demain Par Martine

1) Rennes est déj à sur la bonne voie pour conserver sa cuillère de bois au Krit.

2) Aix commence àcroire que le

Krit (et non le Crit) sera Aixois. Mais, gars, seule la paillade les est aixoise. Et encore...

3) A Toulouse, même son de cloche, pas de résultat mais manifestement beaucoup d'huLe Krit mour. à Toulouse c'é tait hier.

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Propos n°93

4) Parce que la seule vraie délégation affûte ses armes pour obtenir ce qui lui appartient de plein droit, le prix de l'ambiance. Oublié 2016, 2017 ce sera la bonne #Josy2017 #RendezNousLePrix.

anné e, Strasbourg entretient sa 5) D'année en bonne réputation de délégation sportive et triom phante au Krit. Faudra pas pleurer quand on gagn era le ping-pong, spécialité depuis locale 1870 et la victoire des Prusses.

DLOODGH HVW DL[RLVH (W HQFRUH«

6) Le malaise de la vidéo de la Fédécrit nous oblige à nous rappeler que le Krit est proche, que le Krit c'est : demain. Conclusion

Face aux vagues de blessé s dans les camps 7) ad- verses, Strasbourg a ses chances à Lyon. Pour 2017, à Lyon, Paris et Rennes la fragilité, à Strasbourg la postérité. #JehtsGetsLos

7RS GHV UDLVRQV TXL PRQ

9) Bureau des Seins pour les filles, cheveux teintés chez les gars, la relève est déjàlàpour aller chercher le Graal. *Pour respect pour l'intégrité physique de ces personnes, aucune photo publiée lors de la BBD ne sera dévoilée ànouveau ci-dessous.*

10) Le Krit, le vrai Krit, celui en terre sainte, il est vingt ans après 98, il aussi demain. Il est en 2018, ne peut être que Bleu. Mettez le bleu de chauffe et que vous faites soient fiers de ce que les futurs 3A accomplirez en leur absence svp.

- Strohteam Sport life

8) « C'est maintenant qu'il faut le faire, c'est pas de main, c'était pas hier, c'est maintenant. Il y a plus qu'à manger, le couvert il est dressé » - Pascal Dupraz, philosophe du XXIème siè cle.

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Culture - Documentaire

Culture Documentaire - 13th Littérature - L’arabe du futur Philo - La philo de la life

13th

Par Léo Perron Un documentaire d’actualité produit par Netflix sur l’histoire de la criminalisation des Afro-Américains qui a suivi leur émancipation après la Guerre de Sécession et l’adoption du 13e amendement. Un documentaire très sombre sur une histoire politique, criminelle et culturelle dont les échos sont présents encore aujourd’hui. À base d’interviews d’universi-

« Un documentaire sur la détention et l’exploitation de populations au 21e siècle… aux États-Unis. » taires, de politiques et d’activistes, avec des images d’archives, le film démontre le vaste procédé de criminalisation des populations noires sur le territoire américain. En abordant des sujets variés tels que la drogue, les armes à feu, la violence policière ou encore le travail des prison-

niers, le sujet s’attelle à déconstruire toute une mythologie, un système de pensée qui permet de mieux comprendre les logiques à l’œuvre dans des mouvements comme les Blacks Lives Matter, mais aussi dans les mouvements suprémacistes. Le film propose une autre version de l’histoire qui pousse la logique du « pays construit sur l’esclavage » un peu plus loin – à peine 130 ans. Une histoire des struc testataire qui fait plaisir. tures, une histoire de plus long terme que la simple his- toire événementielle apprise aux États-Unis (mais aussi en France, rassure-toi). Et il y a une superbe bande-son à base de gros son hip-hop con-

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Propos n°93

Culture - Littérature

L’arabe du futur Par Une Moule

Conférence – Riad Sattouf – 29 octobre 2016, Librairie Kléber, Salle Blanche

« L’Arabe du futur » : le titre de la bande dessinée graphique est pour le moins déroutant, mais sa signification, elle, est véridique. L’Arabe du futur, c’est le père de l’auteur qui a de très hautes idées de ce que devrait devenir le monde arabe. « Mon père était issu d’un milieu paysan, dernier d’une longue fratrie. Tous ses frères et sœurs travaillaient aux champs. Il a été mis à l’école et était bon élève ». Élève à la Sorbonne, il est devenu docteur d’histoire contemporaine. Alors qu’Oxford lui proposait un poste, il a préféré aller enseigner à Tripoli « pour Kadhafi », et y a donc emmené sa femme et son fils, Riad. Dans une Libye et une Syrie traversées par un contexte politique particulier, Riad Sattouf raconte son enfance atypique entre un père cultivé, mais « franchement défaillant » et « superstitieux » et une mère bretonne : « j’étais une petite Brigitte Bardot ». Les planches, tantôt bleu quand il rentre épisodiquement en France, tantôt rouge en Syrie et en Libye, lui permettent de s’exprimer librement de manière touchante, car elles retracent son quotidien « J’ai voulu ne pas m’interdire de raconter ce que j’ai vu. Pour moi, ma famille syrienne est égale à ma famille française, il n’y a aucune raison que je ne la traite pas de la même manière et que je la protège plus. La réalité était un peu plus pire que ce que je raconte ». Riad a appris à lire le français avec les Tintin, qu’il pensait être infini « Le jour où j’ai découvert que quelqu’un était derrière l’écriture de Tintin, j’ai

tout de suite su ce que je voulais faire ». L’histoire démarre en 2001, parallèlement aux grands évènements en Syrie. Bien que l’histoire se concentre sur le point de vue du petit Riad, il avoue lui-même que le réel personnage principal est son père. « Je cherchais un point de vue qui ne soit pas le point de vue autobiographique classique ». « Ça m’a permis de faire de mon père le personnage principal plutôt que ma personne ». Il décrit la fascination que l’enfant pour son père. « Il avait des contradictions très fortes ; il était à la fois pour la modernisation du monde arabe (notamment à travers l’école), mais il pensait que le diable pouvait se cacher dans les femmes. Il rêvait de faire un coup d’État, il était contre la démocratie, et il pensait que si on donnait le droit de vote aux gens, ils voteraient pour des imbéciles. Il ne voulait pas donner le choix aux gens de leur président, car il voulait lui-même être président ». Par rapport à l’antisémitisme « généralisé » du Moyen-Orient à cette époque, quelqu’un qui assistait comme moi à la Conférence demande la position de ses parents : « Mon père était ultra antisémite, il détestait les Juifs et il était anti Israël. Ma mère ne prenait pas mon père au sérieux, elle pensait qu’il plaisantait. Mon père ressemblait beaucoup à Enrico Masias, et il pensait que c’était un bel homme. Il rigolait beaucoup avec ça, mais dans le fond, il était profondément antisémite ». « C’était un mélange de plusieurs choses, il venait d’une génération d’intellectuels arabes traumatisés par les guerres is-

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raélo-arabes qu’il voyait comme une humiliation. Il admirait Saddam Hussein, et désirait qu’il y ait une autre grande puissance arabe ». « Ma mère s’est rapidement rendue compte que mon père n’était pas Enrico Masias ». Riad admet qu’il ne peut pas généraliser son enfance, et la grande pauvreté qui l’a entouré « Une Syrienne m’avait posé une question lors d’une conférence : excusez-moi, je voulais vous dire que ce que vous dites sur la Syrie ce n’est pas du tout la Syrie, moi je vivais dans une grande ville, j’avais une voiture » Riad en est conscient : « Je ne peux pas généraliser, des gens étaient sans doute très heureux dans la Lybie de Kadhafi ». « L’Arabe du futur » reflète également l’intérêt de Sattouf pour la jeunesse en général. Il dessine pendant 9 ans « La vie secrète des jeunes » dans Charlie Hebdo, sort plusieurs films sur ce sujet (vous connaissez probablement le film éponyme Les Beaux Gosses) : « Les enfants, les jeunes, ça me plaît beaucoup. J’aime bien voir comment ils pensent, même quand ils sont cons ils me plaisent bien ! J’aime bien leur façon de voir le monde, car on se rend compte de l’absurdité des comportements d’adultes ». Son tout nouveau bijou « Les Cahiers d’Esther » se consacre à une jeune fille de 11 ans, fille d’un couple d’amis « Ses histoires sont en fait sans histoires. Ses parents s’aiment. Elle a des bonnes notes. Elle est plutôt jolie : les garçons sont amoureux d’elles, et les filles ne l’aiment pas trop à cause de ça. Elle aime Maître Gims et Kendji Girac[…] Elle appartient à un monde que je ne connais pas ».


Décembre 2016

Culture - Philo

La philo de la Life - Owwwyè Par Kuzco

Introduction : L’essentiel de la philosophie du choix s’est concentré, du moins celle dont nous avons connaissance, sur sa relation avec le libre-arbitre et par extension la liberté. Spinoza au 17ème estime ce choix déterminé par une poussée extérieure aux hommes dont ils n’ont pas conscience : « Ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ». Kant au 18ème considère que nos choix doivent être guidés par la raison et les principes de moralité : l’impératifs catégorique et hypothétique. Ainsi l’homme est libre s’il décide d’être autonome et de respecter ses propres lois dans ses choix. Je me fous bien de savoir si je suis libre, si mes choix sont déterminés. Notre observation suffit à nous prouver que nous sommes « libres » dans nos choix pour la plupart. C’est le point de départ de l’économie classique, qui estime que nous choisissons librement entre nos options en prenant en compte les contraintes liées (théorie de l’utilité espérée). Les théories du choix on depuis évolué en intégrant la psychologie avec l’aversion au risque et à la perte (théorie des perspectives), sans parler de liberté. Bref, l’économie comportementale s’éloigne de cette question pour expliquer le processus de décision que nous faisons. C’est ce qui m’intéresse, mais ne répond pas à mon interrogation. Constat : Sortons des théories, des pensées reconnues. La ou la philosophie est trop « liberté », l’économie est trop « choix ». Pourquoi ne pas analyser l’indolence dans le choix ? L’économie comporte-

mentale estime qu’à chaque choix nous employons notre volonté, notre réflexion, pour estimer quelle est la meilleure option avec les contraintes concrètes (moyens) et psychologiques (aversion à la perte, agissement sous émotion…). Mon point est que l’écrasante majorité des actes par lesquels on pourrait exprimer notre liberté, on pourrait choisir, sont des actes que l’on répète par manque d’énergie pour réevaluer leur pertinence. Nous sommes aussi par nature apeurés (à doses variables) de nous tromper dans nos choix et que chaque décision est beaucoup influencée par la possibilité rassurante de répéter un schéma connu. Attention, ces idées n’ont pas de portée théorique générale. Je ne dis pas que nous choisissions tous toujours la continuité, le statut quo. Je pense que trop souvent nous nous complaisons dans un état stable et ne décidons pas réellement. Nous n’analysons pas les avantages concrets et psychologiques, et les inconvénients, de chaque option : nous agissons par habitude. En un mot, nous n’évaluons pas assez nos options avant de faire nos choix simples, par indolence : nous ne voulons pas dépenser d’énergie « inutilement ». Les exemples sont foules, et de tailles diverses : toujours consommer le même petit déjeuner alors que des milliers de modèles potentiellement plus nutritifs, gouteux, diversifiés existent. On l’a fait toute notre enfance, qui l’a remis en question en emménageant seul ? Seule l’habitude et la facilité le justifie : les produits laitiers sont recon-

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nus aujourd’hui mauvais pour le corps (enquete campbell). De même une plus grand part de salé aiderait à tenir sur la durée. Les méthodes de révisions apprises et appliquées par habitude qui mériteraient toutes d’être modifiées (Iphone en mode avion ? Multi-tâche ?). La manière de faire un exposé, sa muscu, son riz. Acheter les mêmes marques de produits consommables (quand il y a foule de choix au même ordre de prix), de téléphone portable, d’aller à la même banque la moitié de sa vie. Bref, on applique des choix qu’un autre (nos parents essentiellement) ou soi a pris un jour et n’a jamais plus réévalué. Question : Envoyez un retour à Propos pour partager votre avis. Trouvez-vous que cette indolence soit si omniprésente ? D’autres exemples de sa manifestation ? Que je me la pète de ouf en citant Spinoza dans un article qui parle de vos habitudes de brossage de dents (un autre très bon exemple par ailleurs) ? Aidez la recherche en philosophie de la life - beybai - en partageant votre avis, sale critique putréfiante ou admiration sans borne.


Propos n°93

Divertissement - WACQTD

Divertissement Divers du mois

- WACQTD - Top 10 des galères pendant tes révisions de partiels - In Pasta Veritas

Pour finir en beauté

- Débrief du gala 2016 - Piposcope de Slim Wardy

Weill à ce que tu dis Par Von Schtemler

Laurent Weil, Politiques Economiques (2A) « Si vous avez fini 140ème de promo, et après votre 3ème année en Irak, au moins vous n’aurez pas besoin de vous poser la question de votre choix de 4A, vous ne reviendrez sans doute pas » « Dans l’absolu Ibrahimovic il en a une de 30 millions, donc une plus grosse que vous… Euh je parle de sa dette bien sûr… faut jamais comparer » « Il y a une règle en économie : quand on ne se trouve pas beau, on regarde ce que font les italiens. En foot aussi d’ailleurs » (Weill arrive en cours non en costume mais en pull) : « Désolé d’arriver comme ça, ce cours n’était pas prévu. C’est pour ça que vous me voyez habillé comme ça, enfin comme M. Eber quoi ». Jean-Louis Clément, TD d’Histoire (1A) « Les femmes sont moins aptes à former une opinion… C’est pas sexiste c’est l’auteur qui le dit » (Un grand classique de notre JLC national) Alexis Vahlas, Institutions européennes (1A) «Il y a une blonde au dernier rang, elle parle toute seule ». « La France est en PLS budgétaire » Mme Benoît-Rohmer, Droit constitutionnel (1A) « Pour financer leurs campagnes électorales, les candidats sont dépendants de leurs partis. Ils n'ont pas tous sous la main un Ziad Takieddine... » Vincent Goulet, Communication Politique (2A) « C’était un fervent admirateur de Rachida Dati, cette catastrophe ambulante qui a été ministre de la justice »

Johan Giry, TD de Sciences Po (1A) "Staline fait de la propagande dans les Années 1970" Morgane Paris, TD de Sciences Po (1A) « La grève de la faim c'est un peu l'action du pauvre... Par exemple les sans papiers utilisent ce type d'action pour protester contre leurs condition… Quoi que les sans-papiers ils font un peu la grève de la faim tous les jours » Louis De Fournoux La Chaze, TD de DA (2A) « C’est une loi qui impose que plus de 40% des chansons à la radio soient françaises : tout ça pour le plus grand plaisir de vos oreilles ». Gabriel Eckert, Droit administratif (4A) « Si vous avez du temps allez lire les conclusions du rapporteur public Goulard, c’est un monument d’hypocrisie… c’est du beau foutage de gueule même, si vous me permettez » « C’est une affaire qui a défrayé la chronique. Il y a même eu une affaire dans l’affaire, celle du cocktail du petit Grégory ? Vous ne connaissez pas ? » (Par notre directeur expliquant comment on attache une olive à un sucre que l’on plonge dans l’alcool, pas du Mojito bien sûr) « Pourquoi vous rigolez ? Rhaaa, on ne sait jamais pourquoi, on se sent exclus » « Votre rêve à tous c’est d’être inspecteur des impôts » « Ca me rappelle, je plaidais devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, ça existe c’est une petite ville de la Marne profonde, c’est exotique »

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Décembre 2016

Divertissement - Top’pipo

Top 10 des galères pendant tes révisions de partiels Par Maf

Le retour de l’enfant prodige a sonné, à 15 jours des partiels, tu rentres dans ta sainte patrie d’origine, non pas pour chiller devant Netflix en profitant du super abonnement de tes parents et de la nourriture gratuite sur ce super canapé tellement plus confortable que celui que tu as à Strasbourg, mais bien pour réviser. Réviser, rien qu’a y penser, ce mot te donne la migraine. Rattrapages, classement, troisième année à Kehl, ces termes résonnent dans ta tête comme une menace en approche. Pourtant, toutes les chances sont de ton côté pour éviter la catastrophe. Prépare toi à dire adieu à tes vacances de Noël. Cependant, sacrifier ses vacances de Noël n’est pas qu’une question de volonté, ici en avant première et en exclusivité pour toi jeune lecteur, le top 10 des galères qui vont t’arriver pendant tes révisions de partiels. (Inspiré d’une histoire vraie) 1. Tes potes d’enfance qui ont déjà passé leurs partiels : Tu ne les as pas vu depuis longtemps, ils te manquent, et la perspective de les voir t’es tellement plus agréable que celle de t’enfermer dans ta chambre à travailler. Une petite soirée retrouvailles, rien qu’une, ça n’a jamais fait de mal à personne, et promis, tu rentres pas tard pour bosser demain! Oui, sauf que ces gars là ont pour la plupart déjà passé leurs partiels (ou même déjà arrêté leurs études si tu viens de la Creuse), et que tu es le seul à ne pas être en vacances. Et que ta soirée retrouvailles mon grand, ici à Propos on sait très bien comment elle va finir, à 6 heures du matin tu seras toujours là à essayer de retrouver le nom de la

prof de maths que vous aviez en terminale, ça finit toujours pareil. 2. Noyeux Joël ! : Acheter des cadeaux, essayer de trouver les trucs pas trop chers mais pas trop moches, les emballer … Une tâche qui prend du temps, et si comme moi tu viens d’une famille de 15 personnes sans compter tes cousins, tu en as pour au moins trois jours de recherche acharnée dans les magasins bondés. Mais écoute moi bien, il va falloir choisir , tu préfères te faire détester par toute ta famille à cause de ces cadeaux nuls que tu as acheté à la va vite ou avoir ton année ? Le temps c’est des places au classement, n’oublie jamais. 3. Les bibliothèques fermées: Parce que personne ne travaille à Noël, sauf toi. 4. Le jour de Noël en lui-même : Encore une journée ou tu ne vas pas pouvoir travailler. Tu as voulu être sérieux, on est déjà le 25 et il ne te reste plus que 10 jours, tu as pris tes cours pour pouvoir les bosser entre le foie gras (les vegans vous comptez pas) et la dinde (vous comptez toujours pas). La volonté y est, mais ce champagne est tellement bon qu’une deuxième coupe ne te ferait pas de mal, ça donne du courage. Oh et c’est l’heure des cadeaux. Oh et il y'a tellement à manger. Oh mon dieu ce vin rouge est délicieux. Allez, c’est pas grave, la prochaine fois tu ne te donneras même pas la peine de prendre tes cours. 5. Nouvel an : La plus grosse gueule de bois de l’année à 3 jours du début des

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épreuves? Bien joué champion. Oui on sait que tu avais prévu de rentrer juste après minuit et de faire un bisou à ton chien pour la nouvelle année, mais arrête maintenant tes mensonges et décuve en paix pour être un minimum frais dans quelques jours. 6. Te dire que les rattrapages ce sera pas si terrible : Et que les téléfilms de Noël sur M6 replay non plus d’ailleurs. 7. Prendre 15kg et culpabiliser parce que tu peux pas faire de sport pour travailler alors que tu travailles pas: On te connait, on sait tous que tu mets plus de mayonnaise sur tes crevettes que de fond de teint sur une beurrette, et ça , ça va directement dans les fesses. Pas grave, une petite session detox après les fêtes de Noel et balades au grand air ne pourront te faire que du bien .. sauf que non, toi tu vas poser ces fesses sur cette chaise de bureau et continuer à faire semblant de travailler. 8. La découverte de la MSS et autres joies des matières hors tronc commun : Après avoir des mois durant fait croire à ta mère que tu travaillais non stop et que le surplus d’argent que tu lui demande chaque fin de moi ce n’est pas pour faire la fête mais bien pour racheter des stylos bic et des livres pour étudier, il va falloir arrêter de te mentir a toi même et ouvrir ce satané cours dont tu n’as jamais entendu parler mais qui est inscrit sur le planning des épreuves. Tu vas voir, la MSS c’est passionnant, tout comme la sociologie de l’État et autres amuses bouches spécial fêtes de


Propos n°93 Noël fournis par ton école préférée. 9. La découverte du simulateur de moyenne : Tu vas au final passer plus de temps à essayer de déterminer combien tu as à peu près en TD et essayer de voir combien tu

Divertissement - Recette du mois

dois avoir au tronc commun pour être tranquille au deuxième semestre qu’à réviser au sens propre. Allez, on espère pour toi que ce sourire que tu as cru voir sur la tête de ton chargé de TD à la fin de ton exposé annonce bien un 18 et qu’il n’était absolument pas lié au fait qu’il lise le même

article Wikipédia que toi au même moment. Force et honneur.

au moins une fois dans ta vie. Un plat qui est mangé tout les jours par des millions d’individus. Un plat qui a fait frémir le palais de millions de jeunes et de vieux, et surtout de tes potes et toi quand vous aviez « une petite fringale » au milieu de la nuit. Tu l’auras sûrement deviné, aujourd’hui on va parler du plat de pâtes. Que ce soit seul ou entre amis, plutôt Bolo, Pesto ou encore Carbo. Que ce soit des coquillettes, farfale, spaghetti, tagliatelles, cannelloni , macaroni, penne ou même lasagna. On aime tous les pâtes et ça se comprend. Le problème c’est ce qu’on a fait de ce plat, la façon dont on l’a défiguré en le mangeant au figuré. Le plat de pâtes c’est devenu le plat qu’on fait quand on a plus rien à manger et/ ou qu’on a la flemme de cuisiner. Or le plat de pâtes ce n’est pas et ça ne doit pas devenir que ça ! Le plat de pâtes c’est d’abord un moyen de se faire des amis à vie, perso celui qui m’offre un plat de pâtes en soirée je l’aime. D’ailleurs en parlant d’amour voici mon conseil love du jour : Pour déclarer ta flamme à ta moitié, rien de mieux qu’un plat de coquillettes surmonté d’un coeur au ketchup. Bonus : si c’est dans une assiette en plastique, épouse le/la (même si c’est pas très écolo tout ça… Préfère

donc l’assiette en carton recyclé !). Ensuite, le plat de pâtes c’est également un moyen de développer ta créativité. En effet, qui n’a ja-mais tenté des mélanges, parfois étranges, entre des pâtes et ce qui te reste dans le frigo. D’ailleurs idée recette du jour : les pâtes à la cristalline (en provenance de Kehl naturellement). Conseil du chef : mettre le sel avant la cristalline. Enfin, le plat de pâtes c’est surtout un plat symbole de fraternité et de solidarité entre étudiants. On s’est tous déjà fait proposer, ou on a déjà proposé soi-même à ses potes, de passer manger à la maison alors qu’il n’y avait plus que des pâtes à grailler. On a beau avoir peu, on le partage quand même volontiers et c’est ça le vrai secret du bonheur. Ce qui est surtout magnifique avec le plat de pâtes, c’est le moment qui l’accompagne et les souvenirs heureux et impérissables qui nous viennent en tête au moment où on y repense. Alors si je peux te donner un bon conseil en cette période de noël, c’est de partager des plats de pâtes avec tes potes. Pourquoi ça Jean-Pierre ? Et bien tout simplement parce que la vie est courte, parce qu’il faut croquer la pâte de celle-ci à pleine dent, et surtout parce qu’un pote qui t’offre de la bouffe c’est un pote à vie.

10. Relire cet article, te dire qu’on avait raison et pleurer. N’oublie jamais, l’important c’est de participer.

In Pasta Veritas Par Hadrien Thérond

Aujourd’hui je veux vous parler d’un plat que les moins de vingt ans ne connaissent que trop bien. A l’heure où le poto Matéo est forcé de démissionner suite à l’échec du référendum en Italie. Ciao bambino fallait pas la jouer à la De Gaulle, l’échec de Cameron aurait du te servir de leçon. A l’heure où les écolos autrichiens réussissent, de nouveau, à accéder au pouvoir mettant au pas-sage, pour notre plus grand plaisir, les fachos au tapis. Österreich, ich liebe dich ! A l’heure où le petit Manuel se met à rêver de présidentielle en pensant qu’il peut restaurer l’unité au sein de son parti. Oh pitchounet ! T’es bien beau mais t’es un tout petit peu Tonto. T’es déjà hors jeu avant même que la partie ne commence. Il convient aujourd’hui, plus que jamais, de rassembler plutôt que de diviser. Et quel meilleur moyen de se rassembler, qu’autour d’un bon petit plat, préparé avec amour dans le respect des traditions. Parce que oui on ne te le dit pas assez mais, si la tradition est importante, la bouffe l’est encore plus. Aujourd’hui j’ai envie de te parler du plat d’excellence de tout bon étudiant qui se respecte. Un plat que tu as déjà rencontré

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Décembre 2016

Divertissement - Le gala

Débrief du gala 2016 Par Von Schtemler

Après le succès du questionnaire sur le WEI, nous nous retrouvons pour un nouvel article sur « Vos réactions », cette fois-ci sur le Gala 2016. C’est toujours un plaisir de vous lire et de découvrir vos réponses souvent pleines d’humour, parfois lourdes mais toujours remplies d’amour. Bien sûr on ne pouvait commencer sans remercier encore une fois le BDE pour cette superbe soirée : ils NOÛS ont épatés ! Propos tient à préciser que nous n’avons pas pour ambition d’évaluer le travail du BDE, ce questionnaire a une valeur humoristique. Enfin, un grand merci à vous lecteurs d’avoir participé à ce questionnaire, plus de 160 réponses ça fait toujours plaisir ! Et maintenant, par la magie du GoogleForm concocté par notre incroyable maquettiste, place à Monsieur Paumé, Monsieur Punchline, et à tous les personnages étranges qui peuplent notre IEP ! Les premières questions étaient destinées à vous présenter, afin que Propos puisse établir les quotas les plus représentatifs possibles. Parce que oui chez Propos, la MSS on s’en sert tous les jours ! Comme dit le proverbe, il faut prendre le Torreiro par les cornes ! 1. A la question philosophique « Je suis… » Nous voyons que 59% des répondants sont des femmes et 38.2% des hommes. Mais fin lecteur que tu es, tu te rends bien compte qu’il manque quelques pourcents ! Et en effet fin limier, 2.8% des gens au gala se caractérisent comme « Autres ». Chats, chiens, extraterrestres ou fans de JUL, les non-humains étaient présents ce soir ! Pour plus de précisions on a

36.5% de 1A ; 32.6% de 2A ; 9.6% de 4A et 9.6% de 5A ainsi que 9.6% de « vieux cons ». Dédicace aussi aux 2.2% de 3A, You the real MVP. Passons maintenant aux questions ouvertes (encore une référence à la MSS, ça s’arrête plus) ! 2. Nous vous avons d’abord demandé « Votre avis sur le buffet ? » Les avis favorables abondent «Trop bon », « classe, abondant, raffiné, nourrissant », « Digne d’un mariage » même ! Les mini-burgers en particuliers ont su ravir les papilles et les cœurs : « Je suis tombé amoureux des mini burgers ». Quelques regrets ? Un en particulier s’est exprimé et il nous vient d’un nouveau personnage, très présent dans ce questionnaire : le Vegan warrior. Le Vegan Warrior n’a pas trouvé assez d’herbe pour se sustenter et n’hésite pas à désigner le buffet comme une « épreuve du feu pour une végétarienne ». Mais Peace, à Propos on vous aime (on respecte même notre quota de vegan !) Enfin j’aimerais clore cette question sur la réponse de Monsieur Punchline : « Marie George ». On vous laisse y réfléchir. 3. Ensuite, tout aussi important, « votre avis sur les boissons ?» « Softs gratuits, merci! Service boissons très aimable » pour certains et inévitablement « un peu cher pour d’autres » ! Toutefois la majorité d’entre vous s’accorde sur la « bonne qualité des boissons » et comprend « qu’il faut bien rembourser le gala ».

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On retrouve aussi nos camarades moins aisés, parfois très originaux : « Eeeeeh les boursiers C'est c'est c'est c'est la dèche ! Ce soir on est venu tiser, Mais c'est pas dans notre budget ! » (sur un air bien connu). 4. Dans la suite logique des questions précédentes, « Votre avis sur la musique ? » J’avoue être resté en état de choc à la lecture de certaines réponses : « Il aurait fallu mettre plus de Beyoncé, de Macarena et de « Aïcha écoute moi » ». Ou encore : «J'aurais aimé un peu plus de Black M, Maitre Gims,Soprano ». Les heures les plus sombres de notre Gala… Heureusement la plupart des autres réponses sont positives ! On applaudit d’abord le « Club chant <3 » et le « DJ de ouf » ! Si la techno a dominé, les musiques un peu plus old-school ont été grandement appréciées, notamment l’indétrônable « Le CONNEMARA, à jamais dans nos cœurs (et dans la tête pour la semaine) » Certains restent déçus mais pour d’excellentes raisons : « C'était plutôt sympa mais je suis déçu, j'ai pas pu danser de slow avec Mr Eckert ». Encore un cœur brisé … 5. Dans la suite moins logique des questions précédentes : « Donne nous ton avis sur le conflit israélo-palestinien » Bien sûr nous ne relevons que les réponses aussi trollesques que la question, florilège : « La réponse D », « J'aime pas les chinois », « Thibault Valentin le plus beau » (il est


Propos n°93 dans tous les questionnaires le bougre, ça doit être la target de Monsieur Paumé) mais aussi « Un bel exemple d'imposition de problématique » ! Quand on vous dis que la MSS ça sert tous les jours ! 6. Mais voilà que reviennent les questions fermées ! A la question « Comment décrirais-tu la soirée ? » 76% répondent « J'ai bien mangé, j'ai bien bu, j'ai la peau du ventre bien tendue ! Merci petit Jésus (et le BDE). » ! Comparer le BDE au fils de Marie, quel honneur pour Jésus franchement. 9.6% préfèrent « Veni, Vidi, Vomi », une locution latine bien connue de Jules Blédard 14.4% considèrent « Bof bof, j'aurais dû aller passer la soirée chez mamie. » ! Gageons que ces personnes doivent avoir une mamie qui produit du très très sale. 7. Vient la question la plus évitée du questionnaire : « As – tu choppé ? Oui un(e) (…) » Et là on rentre dans le domaine du bizarre : 70% d’ « Autres », 20.3% de « Monsieur » et 8.7 % de « Madame ». On pourrait débattre sur le fait que les femmes assument peutêtre finalement plus que ce que les clichés ne laissent entendre mais surtout… Quand on sait qu’au début du questionnaire il n’y avait que 2.8% d’ « Autres » et que là ils constituent 70% des choppes… Ils ont dû été sacrément actifs quand même. 8. Une nouvelle question ouverte et intéressante, « Ton moment préféré ? » Bien évidemment 99.9% répondent comme un seul homme : « Le discours de Gabriel Eckert », que certains n’hésitent pas à

Divertissement - Le gala

qualifier de « discours fondateur du nouvel ordre mondial », rien que ça ! (sic). Viennent ensuite en pôle-position « Le show pompom », « la Strasbourgeoise » et la performance de « Margaux Lucas », bravo à tous ! On a également un petit rigolo qui se targue d’avoir « réussi à repartir avec le ballon « G » de GALA », un daleux qui nous parle du « rab de bretzels à la fin », et celui dont on sent qu’il a passé une bonne soirée : « Compliqué à dire. Le moment où j'ai retrouvé mes clés le lendemain midi après un méchant black-out de six heures. » Rassurant. Je tiens également à signaler une nouvelle réponse de Monsieur Punchline : « Le moment où j'ai chopé ... oh wait le seul truc que j'ai chopé, c'est le coin de mon lit en rentrant dans ma chambre » 10) Et comme il faut toujours assumer ses bêtises, nous vous avons demandé « votre moment le plus malaisant » ! On a d’abord le classique de Monsieur Paumé : « J’ai oublié », qui doit être ami avec celle qui a répondu « Louper le bus, car trop occupée à finir mes tickets boissons ». On notera une double mention du directeur de l’IEP avec « Les chopes sauvages sous les yeux d'Eckert » et « Serrer la main de M. Eckert alors que j'étais pompette ». Cela voudrait-il dire que quelqu’un en train de chopper a serré la main à M. Eckert ? C’est possible puisque la réponse « Quand je me trouvais cerné de galochards » pourrait très bien être celle du directeur… Du sale encore une fois… 11) On arrive à la dernière ques-

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tion : « une petite dédicace, un dernier mot, une anecdote ? » Les élèves ont bien sûr encenser le BDE : « Merci le BDE ! Cœur sur toute la Strohteam ». Propos a eu son quart d’heure de gloire avec notre incroyable représentant : « Le pianiste de propos est trop bon <3 <3 » On a bien sûr notre lot de réponses magiques dont la plus belle reste :« On regrette l’absence d’Alexandre B. ». Egalement, des réponses coupables de vieuxconphobie : « Il me semble que plus on grandit, plus on est con » ! Et même certains qui se sont cru sur Meetic : « Je veux le numéro d’Alice du BDE (celle sur l'affiche) svp » et « Je recherche le 06 du président de Propos si jamais » ! Le président de Propos vous attend au local bien sûr… Monsieur Paumé répond présent : « J'ai passé 1h à chercher une personne qui n'était finalement pas au Gala (cc dédicace à Anne-Cécile) » Monsieur Punchline est aussi en forme avec son déjà mythique « Gal(l)a(h) akbar » Egalement le Vegan Warrior ressurgit : « Merci le BDE, c'était chouette. Mais faites plaisir au BDI et au BDA, convertissez-vous au veganisme ». Ils ne se laissent pas abattre les vegans… Alors comme les vegans, merci au BDE pour ce Gala fantastique, ça a l’air de vous avoir plu chers lecteurs ! A bientôt pour un autre défrief !


Malgré les partiels, Propos vous souhaite de très belles fêtes. À bientôt !

Horoscope Par Slim Wardy

21 mars - 19 avril BÉLIER Sur le plan relationnel, vos amis seront de bons conseils pour éviter de partir en cacahuète, pire que Britney Spears le crâne rasé. Côté love, vous décidez de faire table rase et de vous tourner vers de nouvelles têtes, évitez en même temps un nouveau personnage. Niveau travail, ne te prends pas pour un génie et taffe.

20 avril au 20 mai TAUREAU Vous vous enfermez dans une bulle de confort et préférez de loin regarder les Princes de l’amour, sous un plaid, un thé à la main que de sortir rencontrer du monde, ou pire, TRAVAILLER. Vos amis vous suffisent et Noël c’est cool parce qu’on mange bien. Motivez-vous pour ne pas prendre trois kilos. 21 mai au 20 juin GÉMEAUX Sur le devant de la scène dans vos relations sociales, vous êtes un peu la star de la night, le Fillon de la droite, trop cool ! Mais vous en devenez presque prétentieux, et côté love, rien ne vous va, too bad. Côté travail, vous êtes motivé, à vous les soirées PEGE. Les soirées PEGE inutiles malheureusement car vos neurones sont ailleurs malheureusement, try again.

CANCER 21 juin au 23 juillet Décembre sera le mois du love pour vous. Je ne parle pas de votre cousin pour le réveillon du 24 mais gardez l’œil ouvert le 31 plutôt. Chance également à vous, Mars se range de votre côté pour vous transformer en bête à concours. Vous respirez les partiels, on espère que cela vous le rendra bien, pas comme Copé lol.

24 juillet au 23 août LION C’est le mois des rencontres, écoutez ce que les gens ont à dire. En couple, lâchez du lest. Célibataire, c’est l’heure de foncer comme un jaguar. Niveau boulot, pareil c’est l’heure de s’affirmer et de prendre des décisions tel Hollande. 24 août - 22 sept. VIERGE Tout en subtilité ce mois-ci, votre charme mystérieux opère sans relâche depuis le Gala. En couple, votre amour repart comme en quarante. Laissez vos amis venir à vous, vous leur êtes indispensable en cette période de fêtes. Osez des folies dans vos cadeaux de Noël, et n’oubliez pas de bosser un peu entre deux morceaux de foie gras, vous bénéficiez d’une productivité du tonnerre. 23 sept. - 22 oct. BALANCE Vous débordez d’énergie et tentez de tout organiser dans vos relations ce qui nous énerve. Arrêtez le café please. En fait on est juste jaloux car vous, les balances, vous semblez trop chauds pour vos partiels, tout en passant un nouvel an de folie. Vous réussirez même à faire des économies en faisant un peu attention. 23 oct. - 21 nov. SCORPION Vous êtes le roi du débat, toujours à vouloir contredire tout le monde et à vouloir élever la conversation. On se marrait plus quand vous commentiez bêtement les photos de 2011 de vos meilleurs potes merci. Sinon, on se calme sur la bûche de Noël car le mois de décembre sera porté sous le signe des petits bourrelets sympas. Gardez le Nord.

22 nov. - 21 déc. SAGITAIRE Bagdad s’est installé dans votre tête, vous êtes perdu, quelque chose vous manque, vous en devenez nostalgique. Voir la pauvre petite dinde de Noël toute rôtie et entourée de ses petits marrons vous a ému. Reprenez-vous en main, ça devrait mieux aller après le nouvel an.

CAPRICORNE 22 déc. - 19 janv. Décembre rime avec Tinder pour vous. C’est le mois des rencontres, vous charbonnez tout ce qui bouge, tel Ryan Gosling dans Crazy Stupid Love. Sinon les révisions, ça avance ? Ballec, vous avez passé un mois du tonnerre. 20 janv. - 19 fév. VERSEAU Vous êtes en quête de spiritualité dans votre vie. Les calendriers de l’avent, les cadeaux, les sapins et Fillon, c’est bien trop matérialiste pour vous. Vous êtes au-dessus. D’ailleurs, vous trouvez le cours de socio super intéressant. On espère que ce n’est qu’une mauvaise passe. 20 fév. - 20 mars POISSON Côté love, vous ne savez sur quel pied danser. Il faut oser et arrêter de mettre toutes vos targets d’office dans la friendzone. Vous vous prenez un peu de haut, vous allez adorer quand vos parents parleront de vos études à Sciences Po devant toute la famille le 24. Mais bon, vous finirez le mois sans une thune et surtout, super à la bourre dans vos révisions. Arroseur arrosé bisous.

Nous n’avons plus de place pour écrire, mais nous tenons à remercier tous ceux qui ont participé à ce numéro, et la banque LCL pour leur gentillesse et leur professionnalisme.


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