Lespwisavann N°04

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Mai / Septembre 2017 – N°4 – GRATUIT

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« Poings » de vue panafricains Centre Études Rastafari Afwa Assia IBALOT, militante Article > Retour >

LKP à l’ONU

BLACK out ?

In Lespwisavann, Istwa & Sosyété - Revue Online - ISSN : 1634 - 0507


Image de couverture - détail de « Tèt a zébi » et illustrations : Luk... / Photographies : Afwa Assia IBALOT



La

société « colonisante » et mondiale actuelle nous pousse plus-que-jamais à nous choisir un camp, une classe, une couleur… Et par cet objectif multiséculaire il en est un autre qui ne nous est pas dit : éloigner nos pensées des dimensions intérieures de nos corps et éloigner ces dernières de celles de la Terre. Car pour ceux, nombreux aérolithes culturels, qui croient en leur devenir hors de notre atmosphère et qui en auront les moyens, c’est une sinécure dont ils nous lèguent volontiers la charge par voies contractuelles. Pour les autres, beaucoup plus nombreux, en amour avec les sols qui fondent leurs âmes et la source de leurs idées en des liens mouvants constants, le temps demeurera l’allier le plus puissant car d’une énergie « heureusement » encore très vaste. Mais même lorsque pointera le jour de son abolition, il n’y aura pas eu de gagnant, ni de perdant… Comprenne qui peut, entende qui doit !


« Poings » de vue panafricains ? Entrevues *

Les mouvements sociaux, politiques ou culturels sont autant de courants qui tirent leur existence de la nécessité qui s’impose aux uns et autres d’exprimer l’originalité réelle ou supposée de leur vision de la société dans laquelle ils vivent, et cela pour des raisons diverses. Les formes que prennent les luttes sociales et leurs modes d’expression sont le fruit d’expériences accumulées sur plusieurs générations, mais aussi, des échos de mouvements répandus par le lobbying médiatique global. Aussi fidèles à notre regard subjectif, nous vous proposons une fenêtre sur le mouvement panafricain à travers la lecture de deux entrevues avec des acteurs culturels guadeloupéens se positionnant dans ce mouvement.


CENTRE ÉTUDES RASTAFARI / Qui parle ? Le prêtre Benjamin Shimon Désirée (Priest Benji) Créateur du Centre d’Études Rastafari Directeur de rédaction du magazine « Méditations Rastafari »


« Amour béni à tous ! Le Centre d’Études Rastafari qui existe depuis 2016 a pour objectifs de véhiculer la pensée rastafari et panafricaine principalement aux populations francophones du monde entier. Notre but est d’apporter modestement des réponses spirituelles et temporelles aux défis qu’affrontent le monde noir en particulier et l’humanité en général à notre époque. La mise en place du Centre d’Études Rastafari doit se faire sur plusieurs étapes dont la première a été la diffusion d’un magazine trimestriel nommé “MÉDITATIONS RASTARAFARI” distribué principalement en Guadeloupe et en Martinique pour le moment. Nous disposons aussi d’une page Facebook “Centre d’Études Rastafari” qui peut être consultée. » L'influence de la culture "Rasta" dans la Caraïbe et le monde, est relativement perceptible par beaucoup, bien que de manière "floue", notamment par certains aspects comme la musique, l'esthétique ou l'alimentation. Mais s'il est un pan encore plus méconnu c'est le fond spirituel. Pouvez-vous nous parler du lien entre les écritures chrétiennes et leur utilisation dans votre "foi" (si c'est un terme acceptable pour vous) ? Comme nous l’enseigne Son impériale Majesté Hailé Sélassié I : “La Bible est le point de ralliement de toute l’humanité”. Rastafari est la révélation de la seconde venue du Christ en tant que Roi des Rois et Seigneurs des Seigneurs lors du couronnement de Sa Majesté Hailé Sélassié et de sa femme l’impératrice Menen en tant qu’empereur d’Éthiopie, le 02 novembre 1930. La confirmation de cette révélation a été recherchée dans la Bible pour les premiers frères et sœurs Rastafari. Les passages les plus cités parmi sont « Révélation - chapitre 5 et chapitre 19 ». Nous utilisons la Bible comme un guide, comme un refuge et comme une boussole dans notre recherche spirituelle quotidienne. Malgré les falsifications, de l’ancien Israël à Jésus-Christ, la Bible parle de personnages et de concepts spirituels d’origines africaines. D’ailleurs toute l’histoire de la Bible se passe en Afrique et à ses frontières (Palestine, Arabie…). La Bible est un livre allégorique et symbolique ou le bon et le mauvais sont mélangés. Le principe que nous adoptons en lisant la Bible mais aussi dans nos vies est de “garder le bon et rejeter le mauvais”.


Il est aussi connu une dimension du "retour à l'Afrique" dans la culture "Rastafari". Quel est votre interprétation de cet aspect, dans le monde actuel et ses tensions territoriales diverses ? « Liberté, Rédemption, Rapatriement international. Chaque homme, chaque femme sous sa propre vigne et son propre figuier pour amener la paix mondiale l’Europe aux européens, la Chine aux chinois, l’Inde aux indiens…et l’Afrique aux africains, nous ici en exil et ceux à la maison. » Voilà le cri que lance Rastafari depuis son apparition. Le retour en Afrique, défendu vaillamment par Marcus Garvey notre grand prophète, est l’un des piliers de la foi rastafari. En ces temps de terreur, créé par le capitalisme, du colonialisme et de l’impérialisme qui ont pris leur source pendant l’esclavage et la traite négrière, la solution c’est le rapatriement avec compensation car nous nous considérons comme des africains et nous voulons rentrer à la maison. De votre point de vue, comment se conjugue l'être au monde et le rapport humain à la terre ? “L’homme est Dieu et Dieu est un Homme dans la chaire. L’homme et la femme de droiture sont Dieu dans la chaire”. Le concept que nous avons du divin détermine notre rapport au monde et à la création. Rastafari est un mode de vie naturel et spirituel basé sur la recherche d’harmonie avec son environnement. “Nul ne peut aimer Dieu et haïr son frère. Nul ne peut aimer Dieu et haïr sa création”. La compréhension que Dieu est présent au cœur de toutes vies (humaines, animales, végétales) doit nous éloigner de la brutalité, de la pollution et de l’égoïsme. Malheureusement beaucoup pensent que Dieu est dans le ciel alors ils font de la terre un Enfer. Nous devons revenir à la source de notre divinité pour retrouver l’équilibre entre le spirituel et le temporel. Ès zò tini on pawòl-chimen pou moun ka chèché oben moun ki ka santi yo pèdi ? Jeuné é pwiyé, sé sa ki tout fòs a lavi. ***



Afwa Assia IBALOT Nou kontré adan on Kwannza an 2011. Ès ou pé ban nou dé mo maké asi vou, dèpi sous a angajman a-w jous an divini ou ka vwè pou-y ? Sa vré ! Èspéryans a Kwanzaa-lasa té èspésyal pou noutout ki té la, on bann zanmi an fanmi ki té vlé sanblé alantou a valè ki ka sanm nou plis ki nenpòt wélélé yo ka ban nou a moman-lasa a lanné-la. Mè sé té primyé Gran Kwanzaa an mwen, otila an pa té kon touris ka vin jwenn sa sa yé. Pas primyé fwa an té tann palé Kwanzaa sé on zanmi Samory ki té envité mwen adan on bokantaj asi "ka sa yé". Pou Kwanzaa-an-nou nou té vlé vivli èvè zanmi é fanmi, kon fèt rékòlt pé k a fété. Konskaman nou fè on pakèt manjé é envité zanmi, on awtis (vou menm) é nou jous fè on mèt-amannyòk a lawjil déplasé pou fè sé timoun-la pasé on bèl moman. Mè nou plito rèsté nou-é-nou. Moun nou envité pa menm déplasé, pa menm fè di nou nou yo pa té ka vin, menmsi pa té ni pon déba a lajan. Nou pa konprann ! Moun ka kouri, nou ka kouri tout lanné-la kon foumi-fou san pran valè a on kanpo an fanmi.


Sé moun-an-nou-la po to ko paré pou Kwanzaa an ka kwè. Men kanmenmsa nou pasé on bèl moman. Moun ki té la, sé sa ki té pou la, nou ké pran-y konsa ! Mwen, an kontiyé asi chimen a konprann la an sòti pou vwè douvan. An fè lékòl « Per Ankh » a Moul pou aprann tibwen plis asi Listwa Zansèt an mwen. An pran rèsponsabilité asosiasyon “Afrosantrisiti Intèwnasyonal Guadloup” pannan kat lanné èvè Profésè-Mambo Ama Mazama. An pa té ka woulé yenki pou mwen, men pou lévé konsyans afriken Gwadloup. Nou bokanté èvè on pakèt moun a asosyasyon konnèt péyi-la : L.K.P, Voukoum, M.I.R-Guadeloupe, Racines. Nou pòté mannèv èvè konférans, latilyé, déba, vizit a péyi frè é sè lòt-bò (Ayiti, Brézil...). Konnyéla an pasé lanmen an tèt a A.I.Gwadloup. Fò ou santi kitan motè-la ka mandé chanjé vitès é sé sa an fè. An pa ladjé ayen, sé pou kontinié on dòt jan. Jòdijou an rantré osi adan MIR-Gwadloup ka woulé pou réparasyon a pèp-an-nou, é an adan on fanmi solid pou solidarité ki sé « Kolèktif Banbou Kam ». Tousa ka fè fòs an mwen ! Selon toi, y-a-t-il une distinction à faire entre une pensée panafricaniste, une pensée afro-centrique et une pensée "nègre" ? Si par "pensée nègre" tu veux dire la "Négritude", je pense qu'il faut percevoir les conceptions de Négritude, Panafricanisme, et d'Afrocentricité comme les branches d'un même arbre ; l'évolution de la pensée d'un peuple qui lutte pour sa libération définitive pleine et souveraine. Cette nouvelle germination de la vision Kamite est amenée à son paroxysme intellectuel aux Amériques caractérisés par "l'univers carcéral à ciel ouvert" qui y règne depuis le Yovodah comme le décrit Plumelle Uribe. La Négritude en constituerait l'un des bourgeons de cet arbre que l'on a tenté d'abattre. À mon sens, elle reste beaucoup dans la réaction aux attaques constantes, que nous avons connus depuis sur la terre Ancestral Kama (L'Afrique) sur plus de 3000 ans, juste en raison de ce que nous sommes des Kamits. Les Kamits sont les précurseurs de tant de choses sur le chemin de l'humanité, les dignes gardienshéritiers du continent le plus riche au monde : Farafina (chez nous). Ils sont donc la cible, ceux qui doivent disparaître pour qu'un nouvel ordre du désordre mondial prenne place. Nous sommes les garants du cheminement de l'humanité, sa mémoire de plus de 20 000 ans puisque les plus anciens, et nous prenons notre responsabilité d'héritiers trop souvent à la légère... La Négritude est donc


une étape où nous passions d'un stade de réaction-défense-attaque à une réponse mentalisée. Nous n'étions plus dans cette seule posture de résistance physique et culturelle quotidienne. Cette tentative était-elle honnêtement adaptée aux exigences de notre désarroi ? Il me semble que les limites de cette même "pensée négrifiée" viennent de la volonté de prouver à l'Autre ce que nous sommes alors qu'elle devait directement œuvrer à notre libération. Bien que chez le Kamite-Afriken l'autre fait partie intégrante du moi et du nous, avec la guerre ouverte déclarée par les peuples nomades barbares sur des siècles et le Yovodah (qui en est une étape) nous aurions du revoir notre paradigme. Cet autre nous vomi, nous méprise, et nous instrumentalise à sa guise. Il faut réagir ! Il me semble que les limites de cette même "pensée nègre" viennent de la volonté de prouver à l'Autre ce que nous sommes. Elle est certes un moteur pour contrecarrer les attaques larvées de l'Autre, mais rester dans cette logique reviens à jouer le jeu de celui qui se pose en ennemi des Kamits. Passer donc cette phase de déconstruction, germe en parallèle l'idée du Panafricanisme. N'est-ce pas tout naturel de penser à insuffler l'idée de coalition au sein des forces actives qui luttent à restaurer notre dignité ? Le Panafricanisme, proche de l'esprit Garveyiste, tant mis en avant par Antenor Firmin, Kwamé Nkrumah projette notre peuple vers un retour à l'unité civilisationnelle Kamite que dévoile par la suite les recherches du Wasiré Cheickh Anta Diop. L'afrocentricité, dont les représentants les plus connus sont aujourd'hui Dr A. Mazama, Dr Molefi K. Asante, ou encore le chercheur Klah Popo, n'est pas une fin en soit, ni un aboutissement mais l'une des branches qui nous rapproche le plus du temps des fleuraisons et de récolte de notre arbre multiséculaire familial Kamite. L'afrocentricité nous pousse à une authenticité, une fermeté dans nos choix, notamment spirituels et communautaires, donc sociétaux qui s'avèrent décisifs pour l'émergence réelle d'une nation panafricaine conçue, pilotée par et pour les Kamites. Pour imager les choses, je dirai que si la Négritude nous pousse à nous relever pour tordre le coup au négationnisme et autres subterfuges de destruction par la domination des Kamites mise en place par l'Occident et le monde arabe. Le Panafricanisme nous démontre qu'il faut ensemble se retrousser les manches pour reconstruire à mesure de cette déconstruction. Et l'afrocentricité nous rappelle que nos ancêtres, parents de l'humanité, ont été prévoyants, et restent vigilants en nous dotant d'outils redoutables indispensables à la réalisation de l'inéluctable Renaissance Kamite (africaine) : nos savoirs,


enseignements et cultures. Alòs, pa jwé ! SANKOFA ! Dans notre société guadeloupéenne dominée politiquement par une idéologie expansionniste prônant l'être franco-européen comme seul modèle universel et porteur de valeurs de développement humain, peux-tu nous dire comment tu envisages l'existence et la perpétuation d'un modèle que tu portes, aussi différent voire en opposition totale ? Se mettre dans la simple logique d'opposition "totale" c'est refléter ce que vous rejetez en inversé. L'Histoire nous démontre que quelque-soit le modèle sociétal, il ne saurait être éternel. Toutefois, toute société qui s'adosse philosophiquement, « cosmogoniquement » à la structure de l'Univers est une société "durable". Elle est en effet forte de cette conscience qu'elle ne peut aller à l'encontre des œuvres cosmiques, alors elle existe dans l'humilité en toute chose. Je veux dire par là, qu'à moi seule je n'aurai la prétention de vous soumettre une recette sociétale toute faite, cependant nous devons nous garder de reproduire les comportements des peuples "destructeurs". Je pense que pour commencer une construction sérieuse, la population en présence sur cet archipel devra d'abord soigner son histoire mettre tout en œuvre pour redresser les torts bafoués durant les actes de barbarie coloniale qui y ont eu et ont encore cours ici-bas. Nous devrons faire ce que le peuple français n'a pas le courage ou l'envie de faire : crever l'abcès purulent ; si nous avons la prétention d'émerger en tant que peuple, voir même en tant que nation. Il nous faudra faire notre deuil. La société à naitre ne pourra le faire en tant que "guadeloupe", la Guadeloupe (quel est le sens réel de ce mot ?) est le projet colonial de ceux qui nous oppressent tellement qu'ils occupent notre espace mental. Affirmer aujourd'hui que je suis guadeloupéenne c'est activer et habiter le projet de l'Autre. Or, ce futur modèle sociétal doit à la fois s'inscrire dans la démarche d'interroger la richesse de son territoire pour ne plus le contrarier en le bétonnant à tout va, mais l'accompagner. Mi Mè Marigalant ka montré chimen pou nou pran ! Rèspèkté sa ! Mais aussi, restaurer la vérité pour qu'enfin prenne place le processus de cicatrisation des êtres humains. Malheureusement peu sont intéressés par cette démarche car ils n'y trouveront pas l'assouvissement de leurs intérêts gargantuesques si particuliers. Je prône donc l'harmonisation des humains, des esprits avec le territoire qui nous amènera forcément à l'apaisement des tensions destructrices dites "socio-raciales". C'est là le premier pas pour la libération de l'âme de ce peuple. Notre vrai visage, nos valeurs, notre créativité sont l'expression de cette


âme qui a eu l'occasion de s'exprimer librement que ponctuellement depuis notre présence en terre colonisée. J'ai le sentiment, que c'est dans cette direction que nos Ancêtres Kamites nous ont laissé des pistes de travail ici comme au Continent-Mère. Ka ou té ké di moun, ka santi yo ka bout an sistèm a sosyété-la nou yé la, ka réfléchi asi chimen pou yo pwan é ba jénérasyon ka vini ? Sa an ka di yo, sé pa désèspéré mè maré ren a yo solid ! An sé on jenn moun (an ka kwè ahaah !), an lévé Lapwent, an pa té konnèt lakou, koudmen, sousou, véyé kiltirèl é tout larèl souch kilitrèl-an-nou men lespri a sa ka sonné andidan mwen toubonman. An toujou pansé an té ka fè kon vyé moun. Jous mamman mwen ka di mwen sa toulong ! Men apa yenki pas an lévé èvè twa jénérasyon gran moun, é sé pa on bab a lenbé a sa an ja viv. An ka kwè sé kon si-w vwè ou tini konsyans a sa nou yé, sa Zansèt yé, sa yo fè épi sa vou-menm ou pé fè pou viv pi byen. Tousa oblijé touché-w, fè-w santi sé konsa ou vlé viv. Chimen-lasa pou maché ! Kouraj é vayans nou ké ni ké grandi èvè lyannaj èvè Zansèt, èvè vérité ! Sé sa ké wou-ban nou balan. Sé sa sé timoun-la ka atann, sé sa yo vlé vwè, sé sa yo ké rèspèkté, sé sa yo ké enmé. Tousa ké ba yo gou a pran lanmen apré, si nou mété yo pitia-piti adan balan-la nou ka pran-la. Annou pa manjé manjé rans a lézòt èvè bon mépri ban nou menm. Nou kapab fè onlo biten. Men fò nou tout mèt tèt an nou si sa, pòté mannèv é pa konpwann dè di sé yonn-dé moun ké chanjé on biten. Nou ka bigidi, ka chanslé pas sé adan sa yo mété nou. Mè i ja lè pou nou arété viv kon bann moun égaré doubout si on krazi a tè, é woulé kon Nasyon ka kabéché rèd tèt-a-y pou péyi a-y. Sé an ras a moun konsa nou sòti ! Nou sòti Kama ! Nou sòti Lafrik ! Sé lèspri-lasa ki fè si nou la toujou !



BLACK out ? (article écrit en 2008, complété et liens corrigés en 2017) Luk GAMA, Graphiste, Auteur

* J'ai reçu un courrier électronique à un moment où je me sentais réceptif. Il s'agit d'une personne qui se présente, ou du moins son concept, de manière simple et claire. Des choses que j'apprécie. Cette personne m'invite ainsi à aller jeter un œil, voire à porter un regard sur son blog : « BlackArtFree ». Par politesse – oui, car ça peut exister dans l'univers numérique – je visite rapidement ce site sans grandes prétentions mais avec de franches et bonnes intentions. Poussé par ma « grande curiosité », je regarde rapidement les différentes pages puis le profil du propriétaire de cet espace. Mon « anterne - interne » est, depuis l'e-mail déjà, titillée par le mot « black ». Ensuite va s'ajouter à cela l'utilisation récurrente dans la description du concept du mot « afro ». La photo du profil me « parle », je décide alors d'en savoir un peu plus. Je finis par tomber sur le site personnel de l'auteur de ce blog. Ce que je vois me plait. Je décide alors de lui répondre. Je commence par la remercier de l'intérêt qu'elle a semblé porter à mon travail ou en tous cas à ce que j'en montre sur le web (à ce moment-là). Et j'entame ensuite la tentative d'explication du pourquoi de mon refus de participer à son projet, en tant que web – exposant. En effet, « black », « afro », « noir » voire « nègre » sont des mots que je fuis chaque jour un peu plus, depuis quelques années. Je suis un homme à peau brune. J'ai un nez « épaté » et des lèvres charnues. Lorsque je laisse pousser mes cheveux, ceux-ci forment des petites boucles et des vagues raides, si je ne les coiffe pas. Autrement dit, lorsque monsieur-tout-le-monde me voit, il pourrait dire de moi que je suis un « nègre », un « noir », un « afro » ou un « black ». Et pourtant !


Que disent ces mots ? Pour qui ? Et pourquoi ? Dans le monde Occidental, afin de paraître plus « politiquement correct », les mots « noir » puis « black » sont venus petit – à – petit remplacer les mots « nègre », « négro » et leurs autres déclinaisons. Le mot « black » est apparu, dans le langage familier, un peu partout dans le monde sous l'influence du rythme des évolutions politiques aux États – Unis. Car, l'émancipation des « noirs » de ce pays, devenus « afro - américains », à travers leurs luttes pour leurs droits civiques, notamment, a une résonnance à la hauteur de l'influence culturelle qu'a ce pays sur le reste du monde. Le « noir », d'après le dictionnaire, se dit de la sensation produite par l'absence ou par l'absorption totale des rayons lumineux, lorsqu'il s'agit de l'adjectif. Avec une majuscule, Noir(e) est le nom mis pour parler d'une personne mélanoderme1 (ayant la peau noire). Je passe sur les significations relatives à la propreté et à la crasse pour dire que vu le grand écart qui existe entre la réalité liée au sens de la vue et celle qui désigne les personnes à peau « sombre », on peut comprendre que lorsque l'on parle d'une personne en la définissant par le nom d'une couleur, on décharge sa propre vision culturelle du monde sur elle. Laquelle se cache donc derrière les mots « black », « noir » ou « nègre » ? [Pour tenter de répondre à cette question, en assouvissant les habitudes intellectuelles dominantes, je m'appuierais sur des exemples tirés de références « vérifiables » sur des supports accessibles par tout un chacun (livres et/ou sites internet). Je fais cette remarque parce que je désire aussi préciser que mon avis c'est forgé essentiellement à partir d'expériences non – écrites.] Black, Nègre, ou Noir « Black » est le mot anglais mis pour « noir ». Ainsi, de même que le mot « nègre », qui viendrait de l'espagnol negro, le mot « noir », en français, viendrait du latin niger. Selon l'écrivain haïtien, Joël Des Rosiers2, sous l'antiquité Gréco – Romaine, dans la région sub-saharienne, un célèbre peuple de cavaliers nomades se serait appelé les « Nigritai ». Ils auraient eu la peau « noire ». Ils auraient nourri des échanges constants entre le Sud du Sahara et le Maghreb. Leur nom lié à la couleur très sombre de leur peau serait à l'origine du mot latin 1. Appellation scientifique désignant des personnes à peau foncée ; du grec melas, melanos : noir et derma, dermatos : peau. 2. http://ile-en-ile.org/joel-des-rosiers-le-xxie-siecle-sera-tribal/


cité précédemment. La racine sémitique3 de ces mots serait ainsi « ngr » qui signifierait « l'eau qui coule dans le sable ». Après avoir tapoté un peu mon ordinateur, j'apprends qu'en Touareg, le fleuve Niger est appelé gher n gheren (« fleuve des fleuves ») abrégé en ngher, semble-t-il, en usage le long des rives à Tombouctou (ville du Mali). Pour comprendre un peu plus, il est bon de savoir que le fleuve Niger a la particularité de couler d'Ouest en Est dans sa première partie, pour se diviser dans un delta à l'intérieur du territoire du Mali, juste avant le fameux désert du Sahara au Nord du pays. Aussi, les pays Niger et Nigeria voisins du Mali, tireraient leurs origines de cette même racine linguistique. Ainsi les racines profondes du mot « nègre » couleraient en fait dans le sable du Sahara. Mais à l'Est de ce mythique désert et quelques milliers d'années auparavant déjà, se déroule l'histoire d'un peuple qui façonnera puis fondera « l'essentiel » des connaissances humaines actuelles. C'est le peuple du pays aujourd'hui appelé : Égypte. Durant la période antique de cette zone du continent Africain, ce pays aurait porté le nom de : Kémèt. Dans les textes étudiés par les spécialistes, il semble que la racine Km signifierait « noir ». De même que le verbe Kem, signifierait, entre autres définitions, « être noir ». Les scientifiques de tous bords semblent s'accorder sur le fait que parfois dans les textes qu'ils étudient, les hommes du pays Kémèt pouvaient aussi parler de leur pays comme « Le Pays Noir », lorsqu'ils se réfèrent aux différentes graphies répertoriées comme désignant le pays4 à cette époque. Cependant, certains égyptologues traduisent le mot Kémèt par « la Terre Noire », semble-t-il en référence à la couleur de la terre et au limon noir qui s'y dépose, une fois la crue du Nil effectuée chaque année. Selon d'autres scientifiques, les hommes de cette contrée se seraient eux-mêmes nommés ainsi, du fait de la couleur très sombre de leur peau. Les scientifiques s'opposent encore fortement sur ces deux définitions, malgré les savoirs apportés par les travaux considérables initiés par de grands hommes et scientifiques tels que Martin Robinson Delany5 puis M. Cheik Antha Diop6 (pour les plus connus à leurs époques) et poursuivis par de nombreux autres depuis. L'enjeu est pour les premiers de continuer à créer de la distance physique et conceptuelle entre la culture de l'Égypte antique et la culture de la majorité 3. Les langues sémitiques comportent en grande partie l'Hébreu et l'Arabe. 4. Voir : http://www.dailymotion.com/video/xk4vf_l-egypte-civilisation-negro-africai_news et http://www.looklex.com/e.o/egypt_a.htm 5. 6 Mai 1812 – 24 Janvier 1885 – Militaire et abolitionniste « africain – américain » 6. 29 Décembre 1923 – 7 Février 1986 – Historien et anthropologue sénégalais.


des hommes les plus foncés de peau de ce même continent ; alors que les autres travaillent avec ténacité à prouver le contraire et participer à la réconciliation nécessaire de la grande masse des hommes à peau foncée, en particulier, avec « leur » histoire. Homme(s) de couleur(s) ? Partout en général, mais surtout dans les pays héritiers directs de l'esclavage européen et américain (depuis le XVème siècle), je considère qu'il est vital que de nombreuses « vérités » soient rétablies et d'autres établies. Dans ce sens, depuis plusieurs dizaines d'années, les recherches scientifiques liées à l'identification des créateurs et fondateurs de la société égyptienne antique ont ainsi pris une part considérable dans le travail de « quête » identitaire des descendants dits « d'esclaves noirs », parmi lesquels beaucoup d'entre - nous s'inscrivent. Ce cheminement est aussi bénéfique aux descendants des dits « maîtres blancs ». De nombreuses traces de sagesses disséminées dans les contes et proverbes de toutes les cultures du monde nous indiquent que les savoirs liés à l'Histoire de nos ancêtres forment une partie des racines primordiales de l'arbre d'émancipation de l'être humain. Selon moi, les réalisations technologiques, les accomplissements sociaux et toutes les créations culturelles en sont les fleurs qui donnent les fruits de l'existence humaine. Mais la « lutte » pour la Vie, semble-t-il inhérente à l'existence même, nous emmène souvent à arpenter des voies périlleuses au point d'être contraires (en apparence en tous cas) à l'idée initiale de « fleurissement ». C'est en cela, qu'à chaque fois qu'une idéologie se « cristallise », en ce qui me concerne, j'ai la sensation qu'il est indispensable de chercher à se questionner sur sa pertinence globale. C'est ainsi que j'ai été amené à remettre en question la justification du fondement « coloriste » de l'identité humaine parce qu'à travers mon vécu j'ai ressenti cette idée comme un danger fatal pour ma créativité et donc mon existence. Ma connaissance des essences qui fondent une humanité, enrichie un peu plus chaque jour et chaque nuit, ne me permet pas de fixer les bases de mon identité sur cette idéologie seule. Celle-ci est d'ailleurs souvent mitoyenne de l'idée de « races » humaines multiples. Depuis des milliers d'années, une grande masse d'individus, englobant des personnes de tous milieux sociaux, considère et appréhende l'autre à partir d'éléments biologiques : à savoir le type physique et les origines géographiques.


Les rapports des êtres humains à la nature et entre eux, commençant la plupart du temps par la recherche de nourriture, ont au fil du temps induits des rapports « sociaux » conduisant à une hiérarchisation des individus. La fameuse « loi du plus fort » a pris diverses formes et est une base essentielle de la modélisation des rapports humains. Ainsi ce que l'on appelle aujourd'hui « le racisme » est en fait une idéologie considérant que les attributs physiques, des personnes, visibles à l'œil nu, ainsi que leurs origines induisent une différence qui implique une hiérarchie entre les êtres humains. Aujourd'hui, le plus souvent, ces personnes associent à la couleur de peau, de manière arbitraire, des traits de caractères physiques, des valeurs morales (bonnes ou mauvaises selon le point de vue) ou même des concepts religieux. Imbriqué à cela, on trouve quasi – systématiquement bon nombre d'abus de langage et d'amalgames idéologiques. Ainsi, en France, les personnes (mêmes les plus érudites) finissent par distinguer les arabes des africains, mêmes lorsqu'elles parlent des gens venant des pays du Nord de l'Afrique. Aussi, ces mêmes personnes peuvent parfois distinguer les « musulmans » des « africains ». Aussi, des illettrés comme de « grands » scientifiques arrivent à faire considérer que toutes les personnes à peau foncé formeraient un peuple ou une communauté « Noire », en vertu essentiellement du partage de leur couleur de peau et de la vision qui lui est assignée par la société. Cela débouche sur des discours récurrents présentant une partie de cette même communauté comme étant « la diaspora africaine ». Ils contribuent ainsi à perpétuer la vision « racialiste », « racisante » ou en tout cas « coloriste » de l'humanité en reprenant à leur compte les mêmes affres intellectuels que celles de la société dite « Occidentale » qu'ils prétendent le plus souvent combattre. Formes, couleurs et sociétés Impressionnés par les réalisations matérielles humaines démesurées (pyramides, châteaux, murailles, etc.) basées sur la manipulation des matériaux minéraux (toutes sortes de pierres), la plupart des « souteneurs » de la perception « coloriste » et/ou « raciale » de l'être, proposent un discours puis une attitude souvent à l'image de leurs « impressionnantes » références : rigides, figés, crispés, cassants, froids, quasi-immobiles. Les origines du mode de pensée qui sous-tend à ces visions du monde sont connues et reconnues. La


pensée dite « rationaliste » cristallisée ; qui bien au-delà du « je » de Descartes7, prend sa source aux confins de l'Égypte antique et aux abords du Nil avec la saga des pharaons successifs de toutes origines. Le « transfert de compétences » opéré entre le continent africain et le continent européen lors des divers et longs séjours d'apprentissage de certains futurs « penseurs » grecs en est le vecteur principal, selon moi. Je pense que les apprentis occidentaux successifs auront hérités de ce goût pour la pierre et des édifices « minéraux » (plus ambitieux que ceux qu'ils connaissaient déjà chez eux), dans l'architecture comme dans la symbolique. Cependant, à travers ma sensibilité puis mes réflexions, j'aime à penser puis dire que les « stagiaires » de l'époque antique ont dû souvent ratés un examen : celui de la sagesse. À moins qu'ils n'en aient été volontairement écartés à cause des trop mauvaises dispositions d'esprit qu'ils auraient peut-être présentées. Je ne sais pas. Ces savoirs sûrement partagés par certains et par d'autres biais (par exemple lors de réunions dans des salles de pierre sans fenêtres) gagneraient probablement à se faire jour au grand public un de ces quatre-matin ; enfin... en tout cas partiellement et plus que ce qu'il en est jusqu'à aujourd'hui. Ainsi, je trouve qu’il est intéressant de chercher à comprendre les choses à travers les symboles et les formes qui les représentent. Par expérience personnelle, je pense que c''est une attitude qui permet d'accéder à la compréhension des choses du temps et de l'espace, sans avoir à recourir à des moyens technologiques extraordinaires. Le va-et-vient permanent entre l'apprentissage et la pratique de mon métier-passion, le graphisme, m'a permis de comprendre l'importance de la connivence entre un fond et une forme. Bien que ce principe soit de moins en moins respecté, parce que noyé par les valeurs de plus en plus pré – définis des outils de création graphique et les contraintes économiques, le sens donné aux choses influe nécessairement sur la valeur de leurs représentations au regard du spectateur. De même que l'échelle des valeurs morales du spectateur influe nécessairement sur l'appréhension de la « qualité » de la forme qu'il perçoit. Je pense que s’est plongé dans ce flot de type de réflexions que pourront émerger de meilleures « formes », de meilleures « couleurs », de meilleurs « territoires » intérieurs, une fois que nous en auront fini avec la « noirceur » de nos existences…

7. né à La Haye en Touraine aujourd'hui dénommée Descartes le 31 mars 1596 et mort à Stockholm dans le palais royal de Suède le 11 février 1650, est un mathématicien, physicien et philosophe français.


Ola La moun ki di yo blan kalé, apa chimen an mwen. La moun ki di yo nèg bout, sé komansman an mwen. La moun ki di yo kréyòl déviré apa sans an mwen. La moun-tout-koulè pé fann – kann Wi, sé dèyè la an tini tras an mwen. Pas’ sé la an pisimé yé. Pas’ sé la nou té simé yè. Luk…

20/04/2008

Où Là où ceux qui se disent blancs vont, ce n’est pas mon chemin. Là où ceux qui se disent nègres s’arrêtent, c’est mon point de départ. Là où ceux qui se disent créoles retournent, je ne vais pas dans ce sens. Là où les gens de toutes les couleurs peuvent traverser, Oui, c’est au-delà de cette frontière que se trouve la trace que je poursuis. Car c’est là que je me sens le mieux. Parce qu’il fût un temps où c’est là que nous semions… Luk…

20/04/2008



La revendication de la terre en Guadeloupe, à l’ONU Lyannaj Kont Pwofitasyon (L.K.P, 2017)

* C’est au mois de janvier 2014 que le journal français Politis publiait un article au sujet de la revendication foncière des cultivateurs Guadeloupéens, notamment de la région de Daubin dans la commune de Sainte-Rose (Gpe). L’opinion se fit une idée plus précise de la revendication des « Colons partiaires » soumis à la volonté du Béké Hubert De JAHAM et de sa société CIACL-CACL. On comprenait alors que la Seconde République qui était à l’origine de la seconde abolition de l’esclavage (27 avril 1848) avait assurer aux « anciens maîtres » une domination sans borne sur les anciennes habitations esclavagistes en leur allouant une indemnité eut égard à la valeur marchande d’une tête d’esclave (selon chaque colonie), et surtout en entérinant un contrat dit d’association entre le « nouveau libre » et l’« ancien maître » qui prit le nom de « bail à colonat ». Le nouveau « Colon » devenait comme par magie un homme noir et ancien esclave, soumis aux sociétés latifundiaires qui concentreront entre leurs mains le foncier, dès la fin du XIX ème siècle. Diverses réformes foncières (1961 à 1978) vont être entreprises afin de tenter de corriger les tares de ce système marqué dès les débuts par une injustice flagrante. Toutefois, les Békés vont réussir à conserver sous leur autorité près de 4 000 hectares sur le territoire de la commune de Sainte-Rose. Voilà, la base fondamentale du conflit qui oppose les cultivateurs de Daubin à la CACL depuis 2009. Dès la publication de cet article, nous avons eu de très nombreux contacts en France et dans d’autres pays. C’est ainsi que nous pûmes rencontrer à Paris, Mireille FANON-MANDÈS-FRANCE, spécialiste du droit international et Gilles DEVERS, avocat. En effet, la présidente du Groupe de Travail des Experts auprès de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, nous invita lors de la séance de


regroupement qui a eue lieu du 30 mars au 3 avril 2015, à Genève. Une délégation composée de Jean-Luc NESTOR, alors président de COSE, de Patrice TACITA, avocat guadeloupéen, et de Raymond GAMA, historien, responsable du LKP fit le voyage vers la Suisse afin de s’entretenir avec les experts auprès de l’ONU, sur la question des droits des Afro-descendants, en Guadeloupe, en particulier. L’année 2015 avait été annoncée comme celle de l’ouverture de la décennie des Droits des Afro-descendants dans le monde, suite aux résolutions arrêtées lors de la Conférence de Durban (Afrique du Sud), tenue en 2001. Par la voix de P. TACITA, la délégation guadeloupéenne exposa devant les délégués des États la problématique foncière coloniale en général. Et par la suite, NESTOR et GAMA intervinrent afin d’illustrer par des exemples de luttes des agriculteurs et par l’analyse socio-historique les spécificités de son combat. Sur un plan conceptuel l’apport décisif des démonstrations faites par ces délégués fut sans conteste à propos de la définition « Kalina-Afrodescendants » : ils expliquèrent que la réalité humaine fondatrice de la société guadeloupéenne actuelle repose sur un socle Kalina (premiers habitants de l’Archipel, cf. 5 000 Av. JC), sur lequel se greffe une majorité d’êtres humains déportés d’Afrique pendant deux siècles. C’est sur ce socle, ce terreau initial que se forge la société contemporaine. L’actuelle revendication concernant la question foncière témoigne de la combinaison de deux approches : l’une reposant sur l’usage commun de la terre nourricière (Kalina et Africain) et l’autre celle de l’appropriation privée (colonial : Français et Anglais…). La délégation guadeloupéenne eut l’occasion de répondre aux nombreuses questions des membres du GTE (Groupe de Travail d’Experts), qui sur certains aspects se montrèrent étonnés de l’avancée proposée. Les Caribéens se disaient surpris par cette voie nouvelle. Hors des murs de la prestigieuse instance internationale, c’est à l’Université Populaire Africaine en Suisse que la délégation guadeloupéenne fit part de ses analyses, le soir du Ier avril 2015. Des rencontres fructueuses (fille de MALCOM X et celle du syndicaliste Guadeloupéen DESTIVAL…) se nouèrent à cette occasion. Enfin, de retour à Paris, une conférence de presse tenue dans les locaux du CSF (Paris, 19ème) terminait cette intervention sur le plan international. Les cultivateurs de Daubin ont enrichi par leurs luttes (qui se poursuit aujourd’hui contre les faux de la CACL) la façon de solutionner la question foncière, mais l’État reste sourd devant la pertinence de leurs revendications.




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In Lespwisavann, Istwa & Sosyété www.lespwisavann.org Revue Online – ISSN : 1634 - 0507


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