Lespwisavann N°05

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Octobre / Novembre / Décembre 2017 N°5 – GRATUIT

Concernant le « Nouveau monde »… Quand les révolutions étaient nègres… Vous allez aimer… In Lespwisavann, Istwa & Sosyété - Revue Online - ISSN : 1634 - 0507


Photographie de couverture : LKP / Marche dĂŠcouverte Ă la Grande Vigie (nord Grande-Terre, Guadeloupe, Mai 2016)


Lors

d’une marche du collectif LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon) en Mai 2016, au nord Grande-Terre (en Guadeloupe) dans la zone dite de « la Grande Vigie », grâce aux historiens-militants Raymond GAMA et Carlomann BASSETTE, nous avons pu (re)découvrir cet espace et accéder à une meilleure compréhension de sa « valeur ». En effet, cette zone par son existence témoigne du rapport à la terre des habitants de cet archipel depuis des périodes datant de bien avant l’arrivée des européens, notamment en vertu des vestiges qui s’y trouvent mais qui ne sont accessibles à la vue que par des initiés. Peu de temps après cette visite, des zones jusque-là libres d’accès depuis quasiment toujours sont devenues interdites au public par les services de l’État français. Ainsi, dans un monde qui pourtant éduque nos enfants dans le culte d’un rationalisme triomphant, il y a bien longtemps que nous savons que même les combats par argumentaire basé sur des preuves scientifiques n’ont que peu de poids face à la machine à illusion dans laquelle la société nous maintient par tous les moyens à sa disposition mus par ses « élites » autorisées... S’il est une chose sur laquelle nous devrions nous questionner c’est à savoir s’il est une négociation qui vaille avec un état terroriste et ses armes autant de métal que de papier ?




Introduction à une investigation historique concernant le « Nouveau Monde » recherché par l’Occident… Raymond B. GAMA, Docteur en Histoire (Novembre 2012)

* L’idée de mener une investigation sur le thème de la construction du « nouveau monde » par l’Occident m’a conduit à interroger le concept lui–même et du coup à prospecter des territoires diversifiés des sciences, en premier lieu, ceux de la cosmographie, de la géographie en particulier, mais aussi ceux de la sociologie, de l’ethnologie et surtout de l’histoire ou plus exactement de la philosophie de l’histoire, de la philosophie tout court. Il y a lieu de dire que nous visionnerons un champ que nous pourrions définir comme étant celui de l’étendue, pour tout dire de la dimension spatiale de l’être. Autrement dit, nous proposons une démarche nouvelle qui consiste à concevoir l’être que nous sommes comme un « moun 1». Dans le langage courant, en Guadeloupéen et en Martiniquais, le mot désigne un être humain. Interroger la notion signifie que l’être en question se 1

Expression du langage, guadeloupéen ou martiniquais, qui signifie « être humain ». Cette expression est orthographiée « Mun » dans : Dominique MONOTUKA, MUN : Finie la névrose créole !, Ed. Mwen, Fort de France, 2012, 95 pages.


distingue des animaux, des objets animés ou non animés, quels qu’ils soient. En tant que concept, nous donnons à « moun » un contenu bien plus significatif que cette simple ligne de démarcation entre l’être humain et tous les autres êtres de la Terre. Il faut entendre que « moun » est une construction en trois plans. Un plan physique qui lui–même loge deux plans : un plan social et un plan psychologique. Nous reviendrons sur cette particularité de l’être que nous nommons « moun ». Mais, d’ores et déjà, il s’agit de signaler que notre conception s’appuie sur une sensation et une perception fondamentalement plus géométriques et donc spatiales que mécaniques et donc structurales. Nous n’avons pas une approche qui dépeint le fonctionnement de l’être. Nous recherchons davantage les lieux de graphie de l’être, les marques en quelque sorte de l’être, les traces qui donnent consistance à sa présence plus que la manière dont l’être est constitué pour fonctionner. Notre conception n’est pas évolutionniste, fonctionnaliste, ni même structuraliste. Elle est mounaliste. Nous reviendrons sur ce concept. Voilà d’où nous tenterons d’éclairer, en premier lieu, notre problématique. Tout d’abord, il nous a paru nécessaire de diriger le regard du côté de l’Atlantique2, où nous sommes, en l’occurrence au Mexique, sous les feux d’une critique créole (l’Occident métissé) de la construction du « nouveau monde »3. Nous avons donc été conduits à faire des choix, comme en tout temps, obligatoirement entachés de subjectivité. Il a fallu ensuite interroger une pensée géographique neuve, propre à la démarche scientifique élaborée en Occident, mais représentative des réflexions les plus pertinentes de certains courants de pensée qui prennent en compte la nécessaire remise en cause des vérités paraissant les plus évidentes (il y a x continents, qui sont…etc), tout en intégrant les transformations qui appellent de nouvelles définitions. Autrement dit, une culture du doute, certes, mais attachée à un souffle de vie réellement animé par un souci, celui de transmettre le « monde » dans l’état le plus achevé possible aux générations futures. Souci 2 3

Il faudrait presque dire « au couchant ou occident de l’Occident » ! Edmundo O’ Gorman, L’invention de l’Amérique, Ed. PUL, Québec, 2007, 181 pages.


donc, de la qualité de vie d’abord, et non d’une transmission d’héritage. Pas évident. À partir du Mexique, avec E. O’Gorman, nous revisitons un essai qui date de 1958, c’est–à–dire dans les années au cours desquelles la deuxième vague de décolonisation,4 constitutive du monde moderne, est en pleine expansion. Le titre espagnol de la première édition nous mène au cœur même de la problématique de l’auteur mexicain, à savoir : La invenciòn de América. El universalismo de la Cultura de Occidente. En réalité, l’auteur nous avertit dès son avant–propos qu’il n’est nullement question d’une simple réédition, mais bien d’un nouveau livre par lequel il prétend « ainsi offrir une explication approfondie de la raison d’être de l’existence des deux Amériques et de leur signification respective dans le vaste cadre de l’histoire universelle ».5 L’idée première qui ressort de cette approche est que la matière historique selon l’auteur, sert d’une façon générale, bien plus à « inventer » plutôt qu’à « créer »6. La seconde nous fait considérer le « programme œcuménique de la culture de l’Occident »7, auquel l’auteur accorde une importance capitale. Enfin, nous relevons que derrière la démarche critique de E. O’Gorman, il ne faut pas voir obligatoirement une remise en cause des fondements de la vision occidentale. Il y a un lieu de connivence entre l’origine de la vision et sa créolisation. L’universalisme visé par la pensée occidentale trouve ici un angle de défense original. Vu de France, l’interrogation entreprise par Christian Grataloup8, à savoir : Faut–il penser autrement l’histoire du monde ? propose un nouveau regard, non seulement sur l’environnement physique défini et dénommé par la 4

La première vague nous renvoie à l’indépendance des Treize Colonies anglaises d’Amérique du nord en juillet 1776, et en janvier 1804, à l’avènement de la République d’Haïti. Ces deux faits majeurs seront suivis par l’accession à l’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique (cf. du Vénézuela en 1821, à Cuba en 1895). La deuxième vague nous mène au lendemain de la seconde guerre mondiale… 5 E. O’Gorman, op. cité, Avant–Propos, page 15. 6 Idem, Avant–Propos, page 14. 7 Ibidem, Quatrième Partie, VIII, page 163. 8 Christian Grataloup, Faut–il penser autrement l’histoire du monde ?, Ed. A. Colin, Paris, 2011, 213 pages.


science géographique ou cosmographique, mais également sur les univers intériorisés qui délibérément le convoque. La nature n’est donc plus neutre, mais prend, non seulement des couleurs de spectres cosmiques, mais surtout celles des vibrations nées des multiples interrogations de l’être, quelles qu’elles soient et quelle que soit la latitude à laquelle il observe la-dite nature. Il y aurait selon nous cinq niveaux dans la problématique telle qu’énoncée : - Celui de la nécessité, voire presque l’obligation, d’agir, provenant sans aucun doute des multiples déboires et vicissitudes liés à la crise (pas uniquement économique) qui frappe l’Union Européenne (Grèce, Espagne, Italie, France…) ; - Celui de la réflexion consciente de cette réalité sociétale, sans laquelle il ne saurait y avoir d’emprise humaine ; - Celui d’une alternative théorique au plan des modèles jusque- là utilisés pour comprendre le monde ; - Celui de l’orientation et de la programmation des réalisations humaines ; - Enfin, celui des connexions et interconnexions multiformes et multiplexes qui ont créé et développent l’écoumène. E. O’Gorman cherche à réélaborer le parcours par lequel l’Occident a inventé l’Amérique, alors que C. Grataloup s’interroge sur l’opportunité de mettre en cause les paradigmes à partir desquels l’Occident a interprété son environnement et en donnant du sens à son action a inventé la « Monde ». Ces deux approches présentent un trait commun. Elles s’intéressent toutes deux à la dimension ontologique de l’Occident, et plus généralement aux dynamiques qui marquent l’évolution de cet être géographique, du moins depuis environ 1.617 ans9. « Mais, sans être excessivement nominaliste, il est prudent de ne pas prendre ces espaces–temps pour des faits, mais seulement comme des manières de penser, de mettre en scène des informations » ; cette proposition 9

Nous pensons que la division de l’Empire romain en 395, crée cet « Occident » qui conceptuellement s’inscrit dans la pensée méditerranéenne (cf. F. Braudel) avant de devenir un élément actif de la conception moderne du « Monde ».


de Grataloup constitue une mise en perspective partagée par chacun des auteurs. Toutefois, Grataloup « propose de les nommer domaines de validité ». Voilà pourquoi nous allons tenter d’éclairer, selon notre point de vue, ces « domaines de validité » qui prétendent nous définir, nous nommer, nous donner réalité, nous façonner un être, voire une identité, à travers certes, une démarche critique, du cheminement de l’Occident. Dans un deuxième temps, nous aborderons le temps de l’être avec lui– même. Un phénomène que nous nommerons pour l’occasion, la « rencontre avec soi-même ». Il s’agira de dépasser les intentions, du moins ce que la sociologie ou l’histoire nommerait les causes. A savoir, C. Colomb atteint en 1492, des îles à la recherche de l’Inde, de l’Asie, en vue de trouver de l’or, de répandre la parole des Evangiles, d’assurer l’expansion du royaume d’Espagne : causes de nature économique, religieuse et politique. Cette approche s’appuie, en particulier, sur la vision mécaniste et cartésienne10 qui consiste simplement à penser pour être. Un peu comme si le fait même de penser contribuait, par essence, à donner du sens à l’être, alors que penser n’est pas, à priori, lui–même pensé. Une telle démarche friserait l’absurde (ou conduit à Dieu), si on la poursuivait jusqu’à la dernière extrémité. La philosophie hégélienne11 introduisit le « système » comme élément d’explication du mouvement indéfini de la pensée elle–même, de la pensée et des choses. Elle élabore au moyen de la « dialectique » un type de fonctionnement spécifique de l’être lui–même et de celui–ci dans son rapport avec la réalité. L’unicité entre l’être et la chose est ainsi réalisée. Sous l’angle collectif, c’est par l’entremise de la construction de l’Etat que les sociétés humaines harmoniseront les excès des passions avec l’équité par la raison. Mais, la critique marxiste12 insistera sur l’« idéalisme » de cette conception. Elle lui opposera le « matérialisme dialectique » et le « matérialisme historique ». L’histoire devient l’un des principaux moteurs de l’action humaine. Nous ne consacrerons pas une étude particulière à ces philosophies. Mais, leurs apports, la somme de leurs démarches nous interpelle. La portée 10

René Descartes, Discours de la Méthode, cf. « Je pense donc je suis. » (XVIIe s.) Hegel, philosophe allemand du XIXe siècle ; 12 Karl Marx, Friedrich Engels, Le Manifeste du Parti Communiste, 1848 11


concrète des sciences occidentales dans la perception et la conception de l’être que nous devenons, dans l’espace Caraïbe, c’est la révélation non pas d’un « être » philosophique, rationnel et pensant, mais semble–t–il, de plusieurs « états d’être ». En effet, plusieurs observateurs notent la prégnance du métissage13. Ils donnent du sens à un tel phénomène, à cause ou grâce à, ce qu’ils signifient comme un lieu de connivence de plusieurs êtres, sinon de plusieurs « états d’être », tel que nous l’avons déjà dit. Ainsi seule l’histoire permettrait d’accéder à la complexité vécue de notre quotidien. Elle se décline alors dans la poésie, le roman, la littérature d’une façon générale. Ces formes, ces contenants seraient, par excellence, ceux qui conviennent à l’expression d’une telle expérience intérieure. Pourquoi cela, serions–nous tentés de dire ? En étendant le champ d’un tel univers, nous abordons des spécificités propres à tel ou tel genre d’être, des domaines réservés qui nous referment dans un cercle que bouclent des discriminations. La recherche de la raison de l’existence de la multitude, de la justification de toutes ces relativités ne semble pas aisée. Si l’on s’inspire de l’auteur Martiniquais D. Monotuka, il y aurait une dichotomie qui trouve son origine dans la domination du paradigme de la vision occidentale, européenne et créole, à savoir, « sa perception métaphysique de l’existence de plusieurs essences humaines, ou encore natures humaines ; d’où sa qualification de vision essentialiste.14» Il oppose à cette métaphysique une autre, dite de la « civilisation africaine ». Tout résiderait dans la vision métaphysique. Selon que l’on soit blanc ou noir. Pratiquement, l’Occident a imposé la créolisation et a assuré sa domination sur tous les êtres non blancs. Tout compte fait, ces « mondes » selon toute vraisemblance existent et se pérennisent. Ils s’opposent, s’allient, se renouvellent, s’interpellent, se critiquent, bref, ils sont bien vivants et dynamiques. Donc, ils peuvent aussi 13

Jean BERNABÉ, Patrick. CHAMOISEAU, Raphaël CONFIANT, Éloge de la créolité, Ed. Gallimard, Paris, 1989. René DEPESTRE, Le métier à métisser, Ed. Stock, Paris, 1998, 265 pages. 14 D. MONOTUKA, op. cité, page 12.


mourir. Voilà d’où découle la question qui met tout le monde en éveil : « Pourquoi faut–il que ce soit le mien qui disparaisse ? » Au plan théorique, le lien qui existe entre eux ne serait perceptible que par le biais de la philosophie. Il est virtuel, mais réel dans l’ordre de la raison. C’est ce lien que nous matérialiserons en un nouveau modèle de perception. La dialectique hégélienne et sa forme en sort confortée, certes. Il n’en reste pas moins vrai que nous espérons apporter une argumentation fondée sur la définition de « moun » ce qui demandera au lecteur d’abandonner quelquesuns de ses habituels concepts philosophiques. Dans un troisième volet, nous pourrons nous demander : Comment prétendre, à notre tour, Caribéens, être la « conscience du monde actuel » ? Ne pouvez-vous pas naître à partir d’un être, et en définitive, être autre que ce que l’être initial a fait de vous ? Ou encore, la question ne se résume-t– elle pas à une affirmation : « to be and not to be » et non plus « to be or not be ».15 Difficile de concevoir un être et son non être en une seule et même entité. Quand vous êtes conçu, le père et la mère ne vous fixe pas une limite à ne pas dépasser. Vous êtes d’abord une potentialité. C’est l’éducation sociétale, d’une façon générale, qui vous forge les horizons, qui vous fixe des barrières, qui vous élabore des sujets tabous et non tabous. Nos sociétés caribéennes se fondent à partir du XVIe-XVIIIe siècle sur un triple caractère : le moun mérendyen, le moun éwopéyen, le moun afwiken16. Ce sont les multiples combinaisons de cette triplette qui constituent l’être– caribéen sous ses divers états d’être. Il est dit plastique, c’est-à–dire modelable, c’est–à–dire en pleine formation, non encore fixé, voire fossilisé. Il s’agit surtout de ne pas s’attacher uniquement aux résultats des procès multiples que tout cela peut engendrer. Communément, ces résultats sont classés dans l’ordre de la culture. Et, les observateurs chez qui dominent sur le plan méthodologique les quatre opérations fondamentales,17concluent en un mélange de ces dites opérations, en concevant ainsi le métissage. Ils se basent sur les confrontations 15

Williams Schakespeare, …………….. Traduction guadeloupéenne : être Amérindien, être Européen, être Africain… 17 Dans l’ordre arithmétique il s’agit de l’addition, de la soustraction, de la multiplication et de la division. 16


et/ou autres connivences diverses qui résultent de la proximité des cultures. C’est, selon eux, le résultat d’une imbrication insondable d’éléments, de deux, de trois ou plus. Aussi, nous demandons-nous est–ce que notre être émerge d’une simple alternative : soit ceci, soit cela, soit ceci et cela ? Nous pensons que non. Il peut être, ici où là, aussi bien ceci que cela, dans l’espace, comme dans le temps, tout étant un. Ainsi, il en serait de notre être comme des astres du cosmos. Nous reviendrons sur cet aspect. Donc, il est présupposé que la dimension ontologique ouvrira le champ d’investigation, mais « Il n‘en reste pas moins nécessaire de constamment rappeler l’origine des notions utilisées pour se prémunir des implicites qu’elles imposent subrepticement ».18 D’un point de vue purement historique cela signifie « qu’on postule que la reproduction sociale l’emporte sur la transformation ».19 Et, en admettant que tout cela soit définitivement rangé dans l’ordre des vérités communément admises, nous convenons malgré tout, que l’investigation menée dans l’espace–temps Caraïbe, nécessite « une veille épistémologique constante et plus inquiète que pour une société dont l’assurance est ancienne ».20 Comment nous libérer de l’emprise multiplexe des différents « domaines de validité » que pourrait faire naître notre propre investigation ? Au fond, telle pourrait se résumer la question. Mais, nous avons l’ambition de dépasser ce genre de modèles afin de nous livrer à une introspection nouvelle, dans la vision et dans la méthode. Faire la capture virtuelle d’une connexion de l’espace et du temps, voilà comment nous résumerons notre tentative. Il s’agit dorénavant de savoir par quelles étapes nous pouvons y parvenir ? *** 18

C. Grataloup, op. cité, page 87. Idem, page 89. 20 Ibidem, page 90-91. 19



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Extrait

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Source : Quand la révolution aux Amériques était nègre… de Nicolas REY, Édition Karthala, 2005 / ISBN : 9782845866249


Vous allez aimer lire‌

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Pinanhan histoire de soi, Luk GAMA, (Octobre, Novembre 2017)

* La peur nous tient souvent : celle de ne pas savoir où nous allons, celle de ne pas savoir ce qui va nous arriver, celle de ne pas savoir si nous allons survivre à la souffrance, celle de ne pas savoir ce qu’il y a au bout de la mort. Le(s) savoir(s) nous conforte(nt) et donc emprisonne(nt) et empoisonne(ent) notre perception globale. Et de ces sentiments, il peut s’étayer une foi. Face à elle, tiens-toi debout devant toi, toi-même et comprend ce qui peut t’arriver.

(voir pages suivantes)




(Ã suivre)


Kalina N'Goka Luk GAMA, graphiste guadeloupéen (30 mars 2007 - 20h15) Je me suis perdu. Quand ? Je ne sais plus. Mais en tout cas, à ce moment, quelque-chose m'a plu. Il a plu. Puis tout à coup, plus... du tout. Du moins, plus partout, ni n'importe où. Mouillé comme un routoutou je suis resté pourtant ; dans ce temps, moment important, attendu depuis si longtemps. Kalina N'Goka est descendu. Des ruisseaux d'eau de pluie, je l'ai entendu. C'est vrai que je l'ai beaucoup attendu. Mais je savais qu'il ne se présenterait pas à un vendu. Et c'est là que le vent du dedans s'est fait dodu. J'ai vu son visage dans la boue, dans cette terre humide, fragile argile vierge de toute houe. Où es-tu ? M'a-t-il dit, où ? "Je suis là !" Disais mon cœur virevoltant comme un foufou. Est-ce que tu m'entends ? À travers tous les brouillards les plus insultants, je perçois ta sagesse vieille de plus de cinq fois cent ans. Et je m'efforcerais de porter à l'éveil tous mes enfants en te sentant.

Fit-é-fant ouvè sans pou Kalina N'Goka libéré... Texte paru pour la première fois en 2012 sur le site Lespwisavann.com



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In Lespwisavann, Istwa & Sosyété www.lespwisavann.org Revue Online – ISSN : 1634 - 0507


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