Monographie - Bantu le livre - Kouka

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Bantu, Le Livre The Book of Bantu



Avant-propos Cette histoire est celle du Guerrier Bantu. Celle de sa naissance, de sa croissance, de sa maturité… En évoluant, il m’a fait grandir. Grâce à lui j’ai pu comprendre à quel point la peinture était un langage universel. J’y ai bien sûr trouvé l’histoire de nos racines communes, mais aussi une nouvelle compréhension de ce que l’art allait être pour moi et que je voulais offrir à mes contemporains. Le choix d’en faire un livre s’est imposé à moi grâce aux rencontres. Je passais mes soirées à raconter comment j’avais peint tel ou tel guerrier et il fallait chaque fois recommencer l’histoire depuis l’origine. Rassembler les pièces du puzzle dispersées aux quatre coins du monde était la seule manière de faire de ce guerrier un mythe. Finalement l’image que pouvait renvoyer ce personnage était tellement multiple qu’il m’a appris à comprendre le monde, les gens et finalement moi-même à travers les différents points de vue, les différents regards. Je n’aurais jamais pensé que cette aventure me mènerait si loin, ni que cette recherche se poursuivrait plus d’une décennie. Dix ans à peindre et à repeindre ces « Bantu » et pourtant, le trait, le contexte, le regard du public continuent chaque fois de me surprendre et de me faire vivre une expérience unique et singulière. Merci à Nathie Nakarat qui a écrit cette histoire afin qu’elle puisse être transmise à nos enfants Merci à ma galeriste Nadege Buffe qui a été la première à m’accompagner dans mon travail artistique Merci à JLH et à toute l’équipe de la Fondation Montresso* pour leur soutien et leur confiance. Merci à tous ceux qui m’ont soutenu dans l’élaboration de cet ouvrage : Alex Doppia, Alexis Ottenwaelter, Alicia Sauze, Amandine Pechiodat, Amaury Benech, Anne-Valerie Delval, Anthony Gutman, Arnaud de Saint Preu, Arnaud Gerard, Aymeric Mantoux, Basile Vezin, la famille Berthier, Brigitte Silhol, Bruno Eluard, Catherine Bernad, Cyril Kodjikian, Damien-Paul Gal, Diane Miassouamana, Dominique Barlaud, Fabrice Pernol, Felix Mundler, Franck Brody, la Galerie Artset, Gérald Levy, Guirec Mahe, Jeanne Crockett, Jean-Noël Chaintreuil, Jérome Dauchez, Jérome Lavaure, Jorge Alyskewycz, Judith Chatain, Laura Bernad, Laurent Dufay, Lucas Gozlan, Marie Noëlle Lamy, la famille Moussoki, la famille Nakarat, Nicolas Laugero Lasserre, Pierre-Paul Monnet, Sylvie Hodges, Thibault Saladin, Thomas Valier, Xavier Deffieux, ainsi que toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à cet ouvrage, par leurs encouragements et leur partage.

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LES GUERRIERS BANTU À TRAVERS LE MONDE

Amsterdam (Nederland) Asilah (Morocco) Athens (Greece) Aulnay-sous-Bois (France) Avignon (France) Azemmour (Morocco) Bali (Indonesia) Bangkok (Thaïland) Barcelona (Spain) Berlin (Germany) Brazzaville (Congo) Bristol (UK) Bruxelles (Belgium) Choroni (Venezuela) Goree (Senegal) Istanbul (Turkey) Libreville (Gabon)

Marrakech (Morocco) Miami (USA) Moroni (Comoros) New York (USA) Paris (France) Porto (Portugal) Rio de Janeiro (Brazil) Saint-Ouen (France) Saint-Petersbourg (Russia) Saint-Remy-de-Provence (France) San Paolo (Brazil) San Peire (France) Strasbourg (France) Tanger (Morocco) Val Thorens (France) Vernazza (Italy) Vitry-sur-Seine (France)

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Préface

Kouka ou l’insurrection de la bienveillance

En installant ses Guerriers Bantu là où on ne les attend pas, dans les rues de nos villes, sous les ponts de Brazzaville, sur l’île de Gorée, Kouka pose un acte à la fois artistique et politique. Il nous oblige à regarder la réalité du métissage, d’une société en crise identitaire qui doit se réconcilier avec elle-même. Il utilise une contre-culture, un instrument, le graffiti, qu’il a appris durant ses années de la rue : violenter, forcer le regard, l’obliger à ne pas se détourner pour recevoir le message, le cri. Avec ses guerriers, Kouka interpelle l’homme blanc comme l’homme noir. Il les renvoie dos à dos. Il a su faire de sa blessure un message et de son message une création artistique. Kouka s’est découvert métis dans le regard des autres. Sa jeunesse, issue des eaux mêlées d’une famille d’artistes français, tel que son grand-père, le peintre Francis Gruber, et congolais, comme son père conteur et chanteur, était toute de tolérance. Sa mère comme son père ont fait le choix d’une vie de création. Ils croyaient en un monde meilleur, à l’humanité demain réconciliée par l’inexorable progrès de l’histoire.

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Le Guerrier Bantu, c’est Kouka, c’est moi, c’est vous, c’est chacun de nous

Un jour, l’étranger est apparu au milieu de nous, dans nos villes, sur nos murs, sur nos palissades, sur les fenêtres d’un hôtel squatté. Une armée de l’ombre a soudain surgi, composée d’hommes identiques et pourtant singuliers. Des hommes fiers et mystérieux, hors de notre temps, hors de notre monde. Nous avons admiré leur prestance et leur noblesse, mais nous avons été dérangés, inquiétés, déstabilisés par leur présence fantomatique. Peut-être même avons-nous eu peur. Peur de l’inconnu, peur de l’étranger, peur du mystère, peur de l’autre, comme toujours. Et puis nous avons peu à peu compris que cet autre, c’était nous-mêmes, que c’est de nous que nous avions peur, et de cette angoisse qui naissait en nous à nous retrouver face à nous-mêmes. Et nous nous sommes posés, et nous avons pensé.


The Bantu Warrior, this is Kouka, this is me, this is you, this is each of you

One day, a stranger’s face showed up in the city, on its walls and fences, and in the windows of a hotel that had been occupied by squatters. An army of shadows appeared overnight, ranks of identical yet singular men. A proud and mysterious people from another era and another world, whose noble and imposing bearing was both impressive and disturbing, whose ghostly presence filled us with a sense of alarm and disquiet, perhaps even dread. A fear of the unknown, of strangeness and mystery. A fear, as usual, of what is perceived as being different. Then, it slowly dawned on us : the difference was a likeness, the dreaded stranger a double — the gnawing fear that emerges when confronted with one’s self. And this gave pause for thought.

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FESTIVAL AWALN’ART, MARRAKECH (MOROCCO)

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SENTINELLES, ACRYLIC ON WOOD, 170X170CM (2015)

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SANS TITRE, ACRYLIC, AEROSOL AND PAPER ON WOOD, 170X130CM (2016)

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MONTRESSO ART FOUNDATION STUDIO, MARRAKECH (MOROCCO)

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