Livret d'artiste - People with beautiful eyes - Ignacio Lobera

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Ignacio Lobera

People with beautiful

eyes



Ignacio Lobera

People with beautiful

eyes





People with beautiful Ignacio Lobera

eyes

Il y a dans les œuvres de ce jeune artiste quelque chose d’intangible qui en appelle directement à nos émotions. Ignacio LOBERA est passionné et aime passionnément le beau trait. Dès son plus jeune âge, il se captive pour l’illustration des langues, ce qui le pousse à étudier les Beaux Arts à Logroño en Espagne. Le dessin devient alors le révélateur de la magie de sa main, la ligne son obsession. Depuis trois années, Ignacio LOBERA est un hôte régulier de la résidence artistique Jardin Rouge à Marrakech. De ses recherches émerge la volonté de décrypter la mémoire antique pour la mettre en perspective avec l’histoire contemporaine. Une évidence nait, de la fiction à la réalité, les tragédies classiques et modernes ont un langage commun : un personnage, une action coupable, une punition.


Il s‘infiltre dès lors dans les mythologies intemporelles de Prométhée, Arachné, Sisyphe, Eve… et explore les nouvelles mythologies en choisissant des personnalités réelles comme Hypatie, Egon Schiele, Concha Robles, Pier Paolo Pasolini ou encore Julian Assange et Karen Mulder. Avec un geste juste, il déploie et interroge l’inventaire des valeurs et des normes de nos civilisations et celles plus anciennes. Les mécanismes fondateurs ont la même structuration, mais révèlent l’ambivalence des croyances. Au delà du papier, l’artiste transcrit par le dessin l’atmosphère si particulière du plan séquence. L’immersion est totale. Avec peu de matière et sans artifice, le regardeur rencontre l’œuvre. Le trait lui permet de jouer sur le rythme, les variations des cadrages offrent quant à eux de jouer sur la sensation. De la création à l’acte, on devine le travail et la performance physique derrière chacun de ses dessins. Ils ont quelque chose qui vibre, un magnétisme qui nous envahit des pieds jusqu’à la tête en passant par le cœur. Il faut se laisser faire en regardant ce corpus d’œuvres. Ignacio LOBERA a vraisemblablement un don. Dans une offrande ultime, l’artiste dévoile la représentation d’un visage anonyme, signe d’un destin à construire ensemble…


Atelier Jardin Rouge, 2020





Ignacio LOBERA is a young artist creating works of art that are dealing directly with our emotions. The works are somehow impalpable. He is passionate and he is intensely dedicated to the drawing line. From a very young age he was captivated by languages illustration, and decided to study Fine Arts in Logroño, Spain as a consequence. Drawing then enhances what unveils the magic about Ignacio’s hand while the artist becomes focused on the line. For the past three years, Ignacio LOBERA has been a regular guest at Jardin Rouge, the artist residency of Montresso Art Foundation in Marrakech. While carrying on with his research, he focuses on ancient memory to put it in perspective view with contemporary history. From fiction to reality, something obvious emerges as classical and modern Tragedies do have something in common: a character, some guilty act, a punishment.


He immerges himself in timeless mythologies of Prometheus, Arachne, Sisyphus, Eve… while exploring new ones by choosing to pick real celebrities such as Hypatia, Egon Schiele, Concha Robles, Pier Paolo Pasolini, Julian Assange or Karen Mulder. He questions the values of our contemporary society and those much older. The founding mechanisms share the same structure, but enlighten mixed beliefs. Beyond paper, he manages to transcribe the specific mood of sequence-shot with drawing. Then it is total immersion. With so little material and without artifice, it is possible to have a proper encounter with the work of art. The line allows him to initiate a play with rhythm while the various framings offer different effects and impressions. From giving birth to taking action, one can tell the physical performance that happened. The drawings are stirring, they have a certain magnetism that overwhelm us from head to foot, heart included. When looking at all the works, one has to allow oneself to be carried along by them. Ignacio LOBERA has presumably a gift. He unveils some anonymous face at the very end of the exhibition, the possible sign for a mutual destiny…


Ignacio Lobera in his studio Jardin Rouge, 2020


UNKOWN




EGON



Egon - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm


Isolated in a room - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm




A depraved artist - 2020 Acrylique mixte sur papier 120 x 80 cm



JULIAN



Julian - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm


Skating at the embassy - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm




Delicate situation - 2020 Acrylique mixte sur papier 80 x 120 cm



KAREN


Karen - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm




Unconsciousness - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm



Bad faveur in return - 2020 Acrylique mixte sur papier 80 x 120 cm


Eva - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm


Ponerla a parir - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm




Ignacio Lobera

Propos recueillis à Jardin Rouge, résidence artistique de la Fondation Montresso à Marrakech, en février 2021.

Aujourd’hui hôte régulier, People With Beautiful Eyes est le résultat de ta 3e résidence à Jardin Rouge. Comment s’est déroulée ta première rencontre avec le territoire et sa culture locale ? Avec plein de fascination, de curiosité et de respect. Avant d’arriver à Jardin Rouge, je n’avais connu Marrakech que pour un court séjour, un week-end, trop court pour moi. Par conséquent, ma première résidence a été comme une révélation. J’ai découvert que j’avais créé une image totalement stéréotypée de cette culture, différente de ce qu’est cette ville marocaine dynamique, pleine de contrastes et de paradoxes. Le jour et la nuit à Marrakech sont comme Docteur Jeckyll et M.Hyde, deux villes complètement différentes et fascinantes en une seule. Je suis fasciné par l’essence et la culture du peuple marocain. Tu entretiens un rapport très particulier avec le dessin, peux-tu nous raconter ton parcours et ce qui t’a poussé à en faire ton médium de prédilection ? Je suis le troisième d’une fratrie de six enfants et bien que ce soit divertissant, j’ai souvent eu beso-

in de m’isoler du bruit et d’être dans le silence en créant un nouveau monde pour comprendre celui qui m’entoure. C’est pourquoi le papier et le dessin m’ont toujours accompagné dans les moments les plus intimes et les plus introspectifs. Comme une catharsis. C’est la familiarité et la chaleur de ce support fragile et délicat qui me relie à mes moments privilégiés d’abstraction sans lesquels je ne comprendrais pas l’existence. La ligne semble être un élément très important dans ton œuvre. Pour cette nouvelle série, tu vas encore plus loin dans la réduction des éléments graphiques pour sublimer l’essentiel, est-ce le geste ? Exactement. C’est être soi-même. C’est comme lorsque vous apprenez à écrire et qu’au fil du temps, vous définissez votre personnalité : un type de majuscules, une façon d’enchaîner les caractères ou la signature unique avec laquelle vous signez un document... Ce serait l’essence ultime de ma recherche, de mon travail. C’est cette liberté et cette prise de décision que vous utilisez dans l’acte de partager votre connaissance, votre compréhension. C’est la manière dont vous décidez d’écrire


People with beautiful

eyes

un mot ou dont vous transférez une forme réelle ou imaginaire en deux dimensions. La synthèse de la ligne élimine tout élément superflu pour révéler une figure avec les vides générés par le graphisme. Je veux que le spectateur découvre une scène, même si, à première vue, il peut penser que ce qu’il regarde n’est qu’un dessin abstrait. Au-delà du geste, la narration a toujours été au cœur de ton travail, jusqu’à vouloir coucher sur le papier les mythes de notre mémoire collective. Peux-tu nous en dire davantage ? Les archétypes classiques, mythes et légendes, ont toujours été présents dans notre histoire et font

appel à nos actes les plus primitifs. Ils puisent dans nos émotions les plus profondes et les plus sombres, pour nous présenter de manière animale et passionnée. Lorsque nous les lisons avec recul d’un point de vue mythologique ou fantastique ils produisent à la fois fascination et étrangeté car nous croyons qu’il s’agit d’histoires lointaines, mais des réalités telles que l’exil, la vengeance ou la torture continuent d’exister aujourd’hui avec la même intensité qu’en des temps immémoriaux. Elles n’ont jamais disparu. Dans des milliers d’années, la tragédie de Lady Di sera probablement racontée comme une forme de mythe.


La notion de culpabilité associée à celle de punition est omniprésente dans cette nouvelle série, sous quel aspect? Pourquoi avoir choisi d’explorer ce sentiment en particulier ? Peut-être que le fait de se réveiller chaque matin pour prendre le même métro, à la même heure et avec les mêmes personnes que l’on ne rencontrera jamais, y est pour quelque chose. Lorsque vous vous retrouvez piégé dans une telle boucle, vous en venez à penser que ce que vous vivez n’est rien d’autre qu’une punition grecque. Pourquoi ? Qu’avons-nous fait de mal pour endurer cette souffrance? Et, surtout, pourquoi les personnes qui tentent d’échapper à leur enlisement sont-elles jugées et opprimées ? Je me sens obligé de plonger dans le sentiment de culpabilité de ce spectateur qui a jugé et condamné un autre être humain - des gens comme lui - qui voulaient se rebeller contre le pouvoir qui les étouffait. Je veux également me plonger dans les sentiments des autres, de ceux qui se sont sentis jugés ou paralysés par la peur. Mon travail vise à représenter ces deux acteurs avec force pour montrer que nous possédons tous un regard - beau et puissant - grâce auquel nous devons transgresser autant que possible les règles qui nous oppriment.

Pour immerger le spectateur dans tes récits, tu n’hésites pas à faire appel à des procédés cinématographiques - théâtre d’ombres ou encore utilisation du plan séquence -, inverser les rôles en utilisant le dessin comme fin et non plus comme moyen, est-ce une façon de rendre hommage à ce médium que tu aimes tant ? Absolument. J’ai toujours aimé le cinéma, j’ai d’ailleurs un projet audiovisuel en tête. Le mouvement et le temps sont très présents dans ces disciplines, et c’est pourquoi je suis fasciné par le fait de pouvoir transporter sur papier des techniques ou des sensations perçues à travers d’autres médias comme la photographie, le cinéma ou le théâtre. Chaque support offre une interprétation différente, une émotion différente, et le papier a toujours été lié à l’esquisse, à l’idée, à la spontanéité. Je pense qu’aujourd’hui la différence entre le travail final et le processus est assez floue. Je suis particulièrement fasciné par la façon dont l’exercice consistant à mettre sur papier des images conçues pour d’autres disciplines permet d’obtenir de nouvelles visions. Jouer à mélanger différentes disciplines est la partie la plus enrichissante de la pratique artistique. C’est pourquoi je fais ce que je fais.





Ignacio Lobera

Interviewed at Jardin Rouge, artistic residence of the Montresso Art Foundation in Marrakech, in February 2021.

People With Beautiful Eyes is the result of your 3rd residency at Jardin Rouge. You are now a regular guest, how was your first encounter with the territory and its local culture? I experienced fascination, curiosity and respect. Before arriving at Jardin Rouge, I had only known Marrakech for a short stay, a weekend, too short for me. Therefore, my first residency was like a revelation. I discovered that I had created a totally stereotyped image of this culture, different from what this dynamic Moroccan city is, full of contrasts and paradoxes. Day and night in Marrakech are like Doctor Jeckyll and Mr. Hyde, two completely different and fascinating cities in one. I am fascinated by the essence and culture of the Moroccan people. You have a very special relationship with drawing, can you tell us about your background and what led you to make it your favourite medium? I am the third of six children and although it is entertaining, I have often needed to isolate myself from the noise by creating a new world to understand the one around me. This is why paper and drawing have always accompanied me in the most inti-

mate and introspective moments. Like a catharsis. It is the familiarity and warmth of this fragile and delicate medium that connects me to my privileged moments of abstraction without which I would not understand existence. The line seems to be a very important element in your work. For this new series, you go even further in the reduction of graphic elements to sublimate the essential, is that gesture? Exactly. It’s about being yourself. It’s like when you learn to write and over time you define your personality: a type of capitalization, a way of stringing characters or the unique signature you sign a document with... That would be the ultimate essence of my research, of my work. It is this freedom and decision making that you use in the act of sharing your knowledge, your understanding. It is the way you decide to write a word or transfer a real or imaginary shape into two dimensions. The synthesis of the line eliminates all superfluous elements to reveal a figure with the voids generated by the graphics. I want the viewer to discover a scene, even though at first glance he may think that what he is looking at is just an abstract drawing.




Beyond the gesture, narration has always been at the heart of your work, to the point of drawing the myths of our collective memory. Can you tell us more about it? Classical archetypes, myths and legends, have always been present in our history and appeal to our most primitive acts. They tap into our deepest and darkest emotions to present us in an animal and passionate way. When we read them in retrospect from a mythological or fantastic point of view - they produce both fascination and strangeness because we believe that they are distant stories, but realities such as exile, revenge or torture continue to exist today with the same intensity as they did in time immemorial. They have never disappeared. Thousands of years from now, the Lady Di tragedy will probably be told as a form of myth. The notion of guilt associated with that of punishment is omnipresent in this new series, under what aspect? Why did you choose to explore this particular feeling? Maybe waking up every morning to use the same subway at the same time with the same people you’ll never meet has something to do with it. When you find yourself trapped in such a loop, you come to believe that what you are experiencing is nothing more than a Greek punishment. Why is that? What have we done wrong to endure this suffering? And, most importantly, why are people who try to escape their stuckness judged and oppressed? I feel compelled to delve into the guilt of this bystander

who judged and condemned another human being - people like him - who wanted to rebel against the power that was suffocating them. I also want to delve into the feelings of others, of those who felt judged or paralyzed by fear. My work aims to represent these two actors forcefully to show that we all have a visoin - beautiful and powerful - thanks to which we must transgress as much as possible the rules that oppress us. To immerse the viewer in your stories, you don’t hesitate to use cinematographic processes - shadow theatre or the use of the sequence shot -, reversing the roles by using the drawing as an end and not as a means, is this a way of paying homage to this medium that you love so much? I’ve always loved film. I’ve always loved cinema, and I have an audiovisual project in mind. Movement and time are very present in these disciplines, and that’s why I’m fascinated by the fact that I can transport on paper techniques or sensations perceived through other media such as photography, cinema or theatre. Each medium offers a different interpretation, a different emotion, and paper has always been linked to the sketch, to the idea, to spontaneity. I think today the difference between the final work and the process is quite blurred. I’m particularly fascinated by the way in which the exercise of using on paper images designed for other disciplines allows for new visions. Playing with different disciplines is the most rewarding part of being an artist. That’s why I do what I do.





SARAH


Sarah - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm




Begged for freedom - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm



Supposedly witch - 2020 Acrylique mixte sur papier 80 x 120 cm



SISIFO



Sisifo - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm


Repeat the mistake forever - 2020 Technique mixte sur papier 152 x 111,5 cm




Power stole my present - 2020 Acrylique mixte sur papier 80 x 120 cm





Culpable - 1 / 2 / 3 - 2020 Technique mixte sur papier 40 x 30 cm



Culpable- 4 / 5 / 6 / 7 - 2020 Technique mixte sur papier 40 x 30 cm





Culpable - 8 / 9 / 10 - 2020 Technique mixte sur papier 40 x 30 cm




Ignacio Lobera Né en 1989. Vit et travaille à Madrid (Espagne). L’artiste s’intéresse au stéréotype de la femme fatale héritée des années cinquante, aux mythologies anciennes et celles contemporaines. A travers son œuvre et les thèmes étudiés, il explore les paradoxes des différentes cultures. L’exploration du dessin le pousse à travailler avec la ligne, les éléments graphiques sont réduits au minimum, rendant ainsi puissante la possibilité d’expression. Grâce à une observation typologique de ses sujets et une obsession pour trouver de nouvelles façons de considérer et d’exposer le médium, Ignacio Lobera produit une œuvre singulière, sorte de théâtre d’ombres à lectures multiples. La distorsion des formes produite par le jeu de perspective permet ainsi au regardeur de voir sans être vu. Born in 1989. Lives and works in Madrid (Spain). The artist deepens his research on the stereotypes linked to the image of the femme fatale from the fifties, as well as on the old and current mythologies. He explores through drawing the paradoxes of these different cultures. Ignacio Lobera explores the capacity of drawing by working on the line, graphic elements are reduced to the minimum, thus allowing expression. Thanks to a typological study of his subjects and an obsession to find new ways of considering and exhibiting the medium, Ignacio Lobera delivers a unique work, a kind of shadow theatre. The distortion of shapes produced by perspective thus allows the viewer to see without being seen.


Biographie Expositions Individuelles / Collectives

2021 Exposition personnelle, People with beautiful eyes, Jardin Rouge, Fondation Montresso*, Marrakech, Maroc 2020 Digital show, Cosas que decimos hoy, Taide program Exposition collective, La collective, Fondation Montresso*, Marrakech, Maroc 2019 Exposition personnelle, What I never saw, El Umbral de primavera, Madrid, Espagne 2018 Exposition personnelle, Órdago a chicas, Cock Room, Madrid, Espagne “Lo Visual 18“ Organisé par Javier Peña, Logroño, Espagne 2016 Exposition personnelle, Bajando al cielo, Camara Bufa, Toledo Consortium, Espagne 2015 Exposition personnelle, Las formas de una duda, Estudio 22, Logroño, Espagne Exposition collective, Crowd in graphic diversity, Museo Casa de Los Tiros , Grenade, Espagne 2014 Exposition collective, Aire, Estudio 22, Logroño, Espagne 2013 Exposition collective, Sin límites en la diversidad gráfica, Museo Casa de Los Tiros, Grenade, Espagne Exposition collective, Emerge’12, Rafael Pérez Herniendo Gallery, Madrid, Espagne 2012 Exposition collective, Extended, Fundación Antonio Pérez, Cuenca, Espagne Exposition collective, Ikas-Art 11, BEC, Bilbao, Espagne Exposition collective, Art on paper, Auditorium de Cuenca, Espagne 2011 Exposition collective, XXV Young Art Show, Museo Würth La Rioja, Agoncillo, Espagne



People with beautiful eyes Salle des Casques, Jardin Rouge Octobre 2021 - Marrakech, Maroc


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