Catalogue d'exposition - Perceptions

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A travers les œuvres exposées, Armand BOUA et YEANZI célèbrent Abidjan, une autre Capitale culturelle et créative de l’Afrique, leurs expressions diffèrent, et nous démontrent que nos objets du quotidien peuvent être l’objet de créations, qui font écho au vécu des cités et des quartiers d’Afrique, si éloignés et pourtant si proches et similaires.Cesœuvres, en définitive, nous rappellent que notre rapport aux objets autant que nos rapports aux autres sont une question de perception, j’y ajouterais de perspective.

Chacun, à travers son regard, fait sa propre lecture du monde et de ce qui l’entoure ; il nous revient à tous d’améliorer nos perceptions, de voir au-delà de ce sur quoi se porte notre regard.

Et je suis fier que la capitale du Royaume du Maroc, Rabat, puisse être l’hôte d’un événement de qualité, qui nous explique à quel point l’art est une Histoire de perception, au sortir de deux années éprouvantes, il est un besoin pour nous de faire de notre quotidien un objet d’art et de création.

Chers amis,

En effet, la perception ne peut être passive, elle fait de nous des acteurs du monde, des créateurs actifs à travers la vision que nous portons sur le monde, et non plus uniquement des « récepteurs ». Il s’agit d’éveiller nos sens en tentant d’avoir de ce qui nous entoure la plus délicate perception.

Je suis profondément heureux de contribuer à cet événement culturel majeur que représente l’exposition PERCEPTION, organisée par la Fondation CDG.

Par les temps actuels, notre communauté de destin africaine a pris une nouvelle résonance, une dimension nouvelle, celle de la solidarité, de la force collective qui prend le pas sur le temps long et les certitudes des temps passés, du monde d’avant.

Pour nous, cette exposition n’est pas uniquement le conte d’un bon moment passé devant des tableaux, elle est surtout le sentier d’une Histoire qui s’inscrit dans le temps long, d’un patrimoine culturel commun à l’Afrique qu’il s’agit de préserver, de renforcer et de perpétuer, grâce à vous et à tous ceux qui en font la promotion.

Ce Ministère fait sien leurs combats, siennes leurs ambitions pour la défense de l’art et de la création.

Notre devoir, et cette exposition nous le rappelle, est de conjuguer nos moyens pour faire vivre l’art, lui permettre de continuer à accompagner l’évolution de notre société, et le génie de ses âmes créatrices, ici et ailleurs.

Elle est en cela une chance, une nécessité pour les combats qu’elle dessine, les débats qu’elle suscite, les questions qu’elle soulève, et porte en elle les traits de la nécessité autant que ceux de la beauté.Le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication se tient aux côtés de ceux qui créent, innovent et imaginent, ceux qui franchissent les frontières du réel, font un pas de côté, hors des codes et des chemins tracés, refusent les convenances et font vivre l’art, le leur, en donnant corps à leur imagination et leur créativité.

M. Mohamed Mehdi Bensaid Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication du Royaume du Maroc

En plus de sa valeur artistique indéniable, cette exposition pose en nous la question de la créativité en tant que constante de la nature humaine, parfois occultée, souvent cachée, pourtant si présente, et salvatrice ces dernières années.

Je me rejouis énormément de l’organisation de cette sublime exposition dénommée « PERCEPTIONS » qui honore singulièrement mon pays, la Côte d’Ivoire, avec la mise en lumière des œuvres des artistes peintres Armand BOUA et YEANZI.

Ambassador of the Republic of Ivory Coast to the Kingdom of Morocco

« PERCEPTIONS » nous offre la belle opportunité d’un voyage artistique féerique, tout en témoignant très éloquemment de la diversité Culturelle et participant pleinement de « Rabat Capitale de la Culture Africaine ».

Je félicite et exprime toute ma gratitude à la Fondation CDG et Montresso Art Foundation, pour cette belle réussite et pour leurs grandes contributions au développement du secteur des arts plastiques.

offers us a beautiful opportunity to take part in this magical artistic journey, while eloquently testifying to the cultural diversity and fully participating in “Rabat Capital of African Culture“.

YEANZI.“PERCEPTIONS“

S.E.M Idrissa TRAORE

I congratulate and express my gratitude to the CDG Foundation and Montresso Art Foundation, for this great success and for its huge contribution to the development of the plastic arts.

I am very pleased with the organization of this sublime exhibition called “Perceptions“ which honors my country, Ivory Coast, with the highlighting of the works of the artists Armand BOUA and

Armand Boua dans son atelier - Jardin Rouge, 2021

Dans le cadre des événements qui célèbrent Rabat capitale africaine de la culture, la Fondation CDG et la Fondation Montresso présentent l’exposition PERCEPTIONS animée par les artistes Armand Boua et Yéanzi. Tous les deux liés par un parcours et des traits communs : une ville, Abidjan, où ils ont grandi et vivent aujourd’hui, l’un est attaché au quartier de Yopougon et l’autre à la commune de Bingerville. Ensuite, un apprentissage des arts, tous deux étant lauréats de l’École des Beaux-Arts d’Abidjan. Enfin, un sujet de peinture : le portrait.

À travers les chroniques et les anecdotes de leurs vies ordinaires, les artistes interrogent l’activité de nos villes et l’interaction de ses habitants avec la rue permettant ainsi le maintien et le développement de la vie. Leurs œuvres sont des chansons urbaines faisant écho au quotidien des cités et de ses quartiers. On devine l’animation et l’occupation de la rue et ses pluralités de formes : ambulantes, sédentaires, temporaires, permanentes… on devine aussi l’inclusion ou l’exclusion sociale qui en découlent.

En révélant des scènes de vies de différentes villes notamment africaines, Armand Boua et Yeanzi portent un regard croisé sur la richesse, la diversité des identités urbaines avec la dynamique universelle de ces paysages urbains. Rompant avec les techniques conventionnelles du portrait, chacun récupère la matière de sa peinture dans la rue. Les journaux et les cartons pour Armand Boua, les déchets plastiques pour Yéanzi.

Armand Boua et Yéanzi ont été sélectionnés cette année pour les Biennales de Dakar et de Venise. Les œuvres présentées au sein de la galerie d’art « Espace Expressions CDG » ont été réalisées à la résidence artistique Jardin Rouge à Marrakech, laboratoire commun de ces artistes depuis maintenant quatre années. Il était donc comme évident de présenter dans une exposition collective les démarches si singulières de ces deux artistes, offrant aux visiteurs un voyage artistique que l’on espère passionnant !

Pour ces deux artistes, le processus de création débute par une déambulation dans les quartiers, un petit appareil photo en poche, des plans larges, des portraits, des photos d’ambiance… l’œuvre se construit pas à pas, pour après restituer l’essence de ces villes et figurer les relations des hommes avec leur espace et leur territoire. Chacun propose une interprétation de ces images. Pixellisé ou sous la forme d’anamorphose, le portrait ainsi déconstruit impose au regardeur une certaine distance, un temps d’attention. Le reflet de chacun offre une possibilité d’imaginaires multiples. Au centre de leurs démarches, il s’agit bien d’interroger la sensible et délicate question de nos identités, de nos cultures, de notre histoire pour essayer de comprendre notre humanité.

Mme. Dina Naciri, Directrice Générale Fondation CDG M. Jean Louis Haguenauer, Fondateur de Montresso Art Foundation

ARMAND BOUA

YEANZI on his studio - Jardin Rouge, 2021

Through the chronicles and anecdotes of their ordinary lives, the artists question the activity of our cities and the interaction of its inhabitants with the street, thus allowing the maintenance and develop ment of life. Their works are urban songs echoing the daily life of cities and their neighborhoods. We guess the animation and the occupation of the street and its plurality of forms: itinerant, sedentary, temporary, permanent… we also guess the social inclusion or exclusion which result from it.

As part of the events celebrating Rabat African Capital of Culture, the CDG Foundation and the Montresso Art Foundation present the exhibition PERCEPTIONS hosted by the artists Armand Boua and Yéanzi, both linked by a common path and traits: a city, Abidjan, where they grew up and live today, one is attached to the district of Yopougon and the other to the municipality of Bingerville. Then, an Arts apprenticeship, both being laureates of the Fine Arts School in Abidjan. Finally, a painting subject: the portrait.

By revealing scenes of life in different cities, particularly in Africa, Armand Boua and Yeanzi take a cross-section of the richness and diversity of urban identities with the universal dynamics of these urban landscapes. Breaking with the conventional techniques of the portrait, each recovers the material of his painting in the street. Newspapers and boxes for Armand Boua, plastic waste for Yéanzi.

Mr. Jean Louis Haguenauer, Founder of Montresso Art Foundation

Mrs. Dina Naciri, General Director of the CDG Foundation

For these two artists, the creative process begins with a stroll through the neighborhoods, a small camera in your pocket, wide shots, portraits, atmospheric photos... the work is built step by step, to then restore the essence of these cities and represent the relationships of men with their space and their territory. Each offers an interpretation of these images. Pixelated or in the form of anamorphosis, the portrait thus deconstructed imposes on the viewer a certain distance, a time of attention. The reflection of each offers the possibility of multiple imaginations. At the center of their approach, it is indeed a question of questioning the sensitive and delicate question of our identities, our cultures, our history in order to try to understand our humanity.Armand

Boua and Yéanzi were selected this year for the Dakar and Venice Biennials. The works pre sented in the «Espace Expressions CDG» art gallery were produced at the Jardin Rouge artistic residence in Marrakech, a common laboratory for these artists for four years now. It was therefore obvious to present in a collective exhibition the unique approaches of these two artists, offering visitors an artistic jour ney that we hope will be fascinating!

YEANZI ECOSYSTEME

Yopougon Maroc 1 - 2021 Technique mixte sur carton 98 x 69,5 cm

Yopougon Maroc 6 - 2021 Technique mixte sur carton 98 x 70 cm

Yopougon Maroc 7 - 2021 Technique mixte sur carton 98 x 68,5 cm

Yopougon Maroc 8 - 2021 Technique mixte sur carton 99 x 69 cm

Yopougon Maroc 9 - 2021 Technique mixte sur carton 87,5 x 62,5 cm

Yopougon Maroc 11 - 2021 Technique mixte sur carton 82 x 61 cm

La foule - 2021 Technique mixte sur toile 180 x 180 cm

Les Shegues de rue - 2021 Technique mixte sur toile 210 x 140 cm

Propos recueillis par Roger Calmé ( ZO mag’ ) février 2021

« Yopougon, Adjamé, Liberté », l’exposition montée en 2019 chez Cécile Fakhoury (Abidjan) concen trait tous ces ingrédients de misère et d’empathie. Un an plus tard, il poursuivait ce travail, hors la ville d’Abidjan, avant de rejoindre la fondation Mon tresso (Marrakech) et de s’immerger, un peu plus loin, dans sa réflexion de peintre. Le sujet est là, il en connaît l’urgence. La peinture lui paraît la plus à même de livrer son message. Pour cela, il cherche. Le geste participe de la rature, du cri, d’une possibil ité de lumière. Le geste complexe, successif, interrompu et prolongé. À cet instant (octobre 2021), la toile toucherait presque aux préliminaires de l’abstraction. Et un mot vient alors, que les toiles précé dentes esquissaient. Un état.

Une critique d’art, Mimi Errol, écrit: « Il n’est pas sociologue, mais il a su se concentrer sur les attitudes plastiques (des gens dans la rue) pour partager un aspect de la vie humaine. Il montre des aspects de notre humanité, des choses qui ne fonctionnent pas bien en Afrique. » Car c’est de ça que la peinture par le. De la rue, de la misère et de sa transcription dans l’épaisseur de la toile. Dans cette dissolution progressive des formes, un propos qui traite au plus près de la réalité.

La description d’une réalité prend des apparences diverses. On peut constater, déformer, soustraire, retoucher. Décrire, c’est hésiter aussi. Rien ne vient du premier jet. Décrire et peindre ont en cela bien des points communs. Peut-on dire pour autant qu’Armand Boua décrit une réalité ? Disons plutôt qu’il la traduit dans la matière, dans le monochrome, dans une émotion qui est la matière.

Visages entrevus, photographiés et ressentis, puis livrés à la cruauté de la peinture. Instantanés sans aucune pitié. D’autres artistes, à l’image de Bernard Tano ont

Chez Armand Boua, le monde est un acte de dissolution, une prédation croissante, qui au fil des tableaux amorcent la disparition. Jamais il n’a été aussi près de la réalité.

Et si Armand Boua peignait la situation de l’intérieur. Un état, c’est tout un ensemble de faits qui peuvent à la fois évoquer le décor, le sentiment de celui qui le vit, la similitude qui se dégage entre l’extérieur et l’intérieur, entre le vêtement et le mur, entre la poussière et la peau. État de misère.

abordé cette thématique de la rue d’Abidjan. Mais le regard est différent. Tano se soucie d’une dynamique que les tableaux de Boua n’abordent pas. Dans le travail du premier, l’enfant s’exprime. Il participe à l’œuvre, il trouve, momentanément du moins, une issue. Avec Boua, la situation est plus inquiétante. Le mur s’est refermé sur sa victime, le mur est le ciel, à l’angle duquel il faut dormir. La peau a la couleur du carton sur lequel il s’allonge. Et c’est cette abstrac tion croissante de l’humain qui donne à penser. De montrer dans le geste et la matière des choses qui ne vont pas bien.

Cette dernière exposition (prolongée jusqu’au 18 février), en restitution de résidence, est à la fois un travail de peinture et de philosophie. La plupart du temps, l’humain réussit cette partition entre ce qui l’entoure et lui-même. Chez Armand Boua, le monde est un acte de dissolution, une prédation croissante, qui au fil des tableaux amorcent la dispari tion. Jamais il n’a été aussi près de la réalité. C’est infiniment cruel, parce que l’image de l’humain est en train de disparaître, il n’en reste que des taches mouvantes ou arrêtées, des découpes qui mar quent la place qu’elles occupent sur le sol ou sur le ciel, tracée à la craie.

Other artists, such as Bernard Tano, have tackled this theme of the street of Abidjan. But the view

February 2021

In this gradual dissolution of forms, a purpose that deals as closely as possible with reality.

Mimi Errol, writes: “He is not a sociolo gist, but he has been able to focus on the plastic atti tudes (of people on the street) to share an aspect of human life. He shows aspects of our humanity, things that don’t work well in Africa.” For that is what the painting is about. Of the street, of misery and its transcription in the thickness of the canvas.

Interview by Roger Calmé (ZO mag’)

Faces glimpsed, photographed and felt, then delivered to the cruelty of painting. Snapshots without pity.

Yopougon, Adjamé, Liberté”, the exhibition mount ed in 2019 at Cécile Fakhoury (Abidjan) concentrated all these ingredients of misery and empathy. A year later, he continued this work, outside the city of Abidjan, before joining the Montresso Foundation (Marrakech) and immersing himself, a little further, in his reflection as a painter. The subject is there, he knows the urgency of it. Painting seems to him to be the best way to deliver his message. To do this, he

searches. The gesture participates in the erasure, the cry, a possibility of light. The complex, succes sive, interrupted and prolonged gesture. At this moment (October 2021), the canvas almost touches the preliminaries of abstraction. And then a word comes, which the previous paintings sketched out. A state.

The description of a reality takes on various appearances. One can observe, distort, subtract, retouch. To describe is also to hesitate. Nothing comes from the first draft. Describing and painting have much in common. Can we say that Armand Boua describes a reality? Let’s rather say that he has translated it into matter, into monochrome, into an emotion that is Anmatter.artcritic,

And if Armand Boua painted the situation from the inside. A state is a whole set of facts that can evoke the setting, the feeling of the person living it, the sim ilarity between the outside and the inside, between the clothes and the wall, between the dust and the skin. State of misery.

In Armand Boua’s work, the world is an act of dissolution, a growing predation, which in the course of the paintings begins to disappear. He has never been so close to reality.

To show in the gesture and the material things that are not going well.

This latest exhibition (extended until 18 February), in restitution of the residency, is both a work of painting and philosophy. Most of the time, humans succeed in dividing what surrounds them from themselves. In Armand Boua’s work, the world is an act of disso lution, a growing predation, which, as the paintings progress, begins to disappear. He has never been so close to reality. It is infinitely cruel, because the image of the human being is disappearing, all that remains are moving or stopped spots, cut-outs that mark the place they occupy on the ground or in the sky, traced with chalk.

is different. Tano is concerned with a dynamic that Boua’s paintings do not address. In the work of the former, the child expresses himself. He participates in the work, he finds, momentarily at least, a way out. With Boua, the situation is more worrying. The wall has closed in on its victim, the wall is the sky, at the corner of which one must sleep. The skin is the colour of the cardboard on which he lies. And it is this growing abstraction of the human that makes one think.

Ses trois séries maitresses PERSONA, PROJEC TIONS et COLLOQUIUM constituent le champ d’un questionnement critique sur le devoir de trans mission mémorielle des sociétés humaines. Ainsi, à travers l’usage de supports variés, il n’a de cesse de peaufiner une esthétique rigoureuse dans l’exécution technique du dessin et dans l’expression thématique de son lexique. Il emprunte à la civilisation Égyptienne antique, ses hiéroglyphes, aux traditions ancestrales, leurs iconographies ; à l’histoire générale, une densité d’éléments qui nourris

Fils d’un universitaire, il aura baigné entre les livres dès sa plus tendre enfance, tiraillé entre la rigueur des études et sa passion du dessin. Portraitiste de commande dans un premier temps, il intègre ensuite l’Ecole des Arts où il trouve enfin le cadre idéal pour satisfaire sa soif de connaissance tout en exprimant ses passions premières.

YEANZI est un artiste ivoirien diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan.

Si sa technique du plastique fondu est désormais bien connue des collectionneurs et galeristes, YEANZI ne se définit pas plus comme un esthète que comme un intellectuel dont la peinture n’est qu’un outil d’ex pression. Il revendique une démarche fondée sur la « pertinence » de la thématique, mettant en avant plutôt le « fond » que la « forme ».

sent aussi bien la complexité et la compréhension de son PERSONAœuvre.est une approche introspective, elle met en scène l’homme face à lui-même, à sa conscience et à sa propre mémoire. C’est le prologue d’une démarche progressive qui débouche sur sa rencon tre avec l’autre, avec la communauté. Ce second volet de la subtile trilogie auquel YEANZI invite est aussi le questionnement du paradoxe de Baruch SPINOZA sur la notion de la « nature naturante » et de la « nature naturée ». L’homme agira ainsi en tant qu’être libre, vis-à-vis de son propre tribunal intérieur mais aussi vis-à-vis de son appartenance à un groupe, une identité, une société avec laquelle il fait corps, un vécu collectif. Il interroge la mémoire collective des peuples et des sociétés, il établit un parallèle entre le réel vécu des hommes et l’utopie d’une mémoire à retrouver, nécessaire pour bâtir l’idéal d’une société gangrenée par ce qu’il qual ifie d’amnésie collective. COLLOQUIUM se propose comme une piste de solutions, de répons es à cette densité de questions émanant de son regard critique. Il replace au cœur de son œuvre, des éléments graphiques, des figures emblématiques et iconiques, des notions philosophiques qu’il considère comme étant de grands OUBLIS DE L’HISTOIRE qu’il est nécessaire de réhabiliter.

Sess ArtisteESSOHplasticien, poète, écrivain

L’approche plastique de YEANZI est à la fois historique, mémorielle et utopiste.

au pavillon de la Cote d’Ivoire à la Bien nale de Venise vient confirmer une certaine régularité dans la démarche mais aussi et surtout, la cohérence de sa thématique, consolidée au fil des années par un discours franc et lucide qui forge au-delà de l’esthétique, la posture intellectuelle de l’artiste.

Sa pratique récente s’articule autour de l’œuvre alphabétique de Frédéric Bruly BOUABRE, figure iconique de l’art ivoirien et africain qu’il considère comme un support didactique à inscrire de façon endogène dans le canal éducatif de la société ivoir ienne et Observateurau-delà.aiguisé

des mutations sociétales, YEANZI conçoit son œuvre comme le lieu de conservation d’un « essentiel » mémoriel et intem porel qui résiste à la fragilité et la volatilité de la Samode.présence

YEANZI is an Ivorian artist who graduated from the National School of Fine Arts in Abidjan.

Son of an academic, he has been immersed in books since his early childhood, torn between the rigor of studies and his passion for drawing. Initially a commissioned portraitist, then he joined the Arts School where he finally found the ideal setting to satisfy his thirst for knowledge while expressing his primary passions.

His three Master series PERSONA, PROJECTIONS and COLLOQUIUM constitute the field of a critical questioning on the duty of memorial transmission of human societies. Thus, through the use of various media, he never ceases to refine a rigorous aesthetic in the technical execution of the drawing and in the thematic expression of his lexicon. He borrows from the ancient Egyptian civilization, its hieroglyphs, from the ancestral traditions, their iconographies; from the general history, a density of elements, which nourish the complexity and the comprehension of his work.

He claims an approach based on the “relevance” of the theme, putting forward the “content” rather than the “form”.

PERSONA is an introspective approach, it shows the man facing himself, his conscience and his own memory. It is the prologue to a progressive process that leads to his encounter with the other, with the community. This second part of the subtle trilogy to which YEANZI invites is also the questioning of Baruch SPINOZA’s paradox on the notion of the “naturating nature” and the “naturalized nature”. Man will act as a free being, with respect to his own inner court but also with respect to his belonging to a group, an identity, a society with which he is one, a collective experience. He questions the collective memory of people and societies, he establish es a parallel between the real lives of men and the utopia of a memory to be found, necessary to build the ideal of a society gangrened by what he qualifies of collective COLLOQUIUMamnesia.proposes

If his technique of used plastic is not well known by collectors and gallery owners, YEANZI doesn’t define himself as an aesthete as much as an intellectual for whom painting is only a tool of expression.

Sess VisualESSOHartist, poet, writer

itself as a trail of solu tions, of answers to this density of questions emanat ing from his critical eye. He places at the heart of his work, graphic elements, emblematic and iconic figures, philosophical notions that he considers to be the great FORGOTTEN OF HISTORY that it is necessary to rehabilitate.

YEANZI’s plastic approach is at once historical, memorial and utopian. His recent practice revolves around the alphabet ical work of Frédéric Bruly BOUABRE, an iconic figure of Ivorian and African art, which he considers a didactic support to be inscribed endogenously in the educational channel of Ivorian society and Abeyond.keenobserver of societal changes, YEANZI sees his work as a place to preserve a memorial and timeless “essential” that resists the fragility and volatility of fashion. His presence in the Ivory Coast pavilion at the Venice Biennale confirms a certain regularity in his approach, but also, and above all, the coherence of his theme, consolidated over the years by a frank and lucid discourse that forges, beyond aesthetics, the intellectual posture of the artist.

Abidjan 2 - 2021 Technique mixte sur plexigass 153 x 203 cm

Abidjan 5 - 2021 Technique mixte sur plexiglass 211 x 161 cm

Abidjan 3 - 2021 Technique mixte sur plexigass 153 x 203 cm

Abidjan 1 - 2021 Technique mixte sur plexiglass 153 x 203 cm

Abidjan 4 - 2021 Technique mixte sur plexiglass 153 x 203 cm

Marrakech 1 - 2021 Technique mixte sur tissu 161 x 161 cm

Marrakech 2 - 2021 Technique mixte sur tissu 161 x 161 cm

2019 Kouman de Kekechoz, Jack Bell Gallery, London, England

2016 1-54 Contemporary African Art Fair, New York (USA) and London (England)

2016 “Les zinzins”, Jack Bell Gallery, London, England

Il vit et travaille à Abidjan (Côte d’Ivoire). Diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan ainsi que du Centre Technique des Arts Appliqués.

2019 IN-DISCIPLINE, Espace Expressions, Fondation CDG, Rabat, Morocco 2019 IN-DISCIPLINE, Espace d’Art Montresso*, Fondation Montresso*, Marrakesh, Morocco

2017 1-54 Contemporary African Art Fair, New York, USA

Armand Boua traite de la condition humaine. Ses œuvres révèlent ainsi les figures sans formes d’enfants oubliés, témoignant de la violence qui continue de caractériser les luttes politiques en Afrique de l’Ouest. Son travail sur les enfants est inspiré de scènes de rue où les migrations urbaines créent des enchevêtrements ethniques, linguistiques, culturels et sociaux. Les compo sitions se distinguent par une facture texturée grâce à l’usage du goudron et de l’acrylique employés sur des matériaux de récupération. Chaque couche est appliquée puis arrachée, dépouillée, laissant apparaître des formes abs traites.

IndividualsExhibitions/Groups

2017 “ClacheMoi”, Jack Bell Gallery, London, England

2016 Forgotten People, Ethan Cohen Gallery, New York, USA

2021 Les enfants de Youpougon - Maroc, salle des casques, Fondation Montresso*, Marrakesh, Morocco

Né en 1978.

Ses œuvres font partie de la collection permanente du Minneapolis Institute of Art. L’artiste a notamment participé à la 9ème édition de la Biennale de Dak’art en 2010 ainsi qu’à la seconde édition du programme IN-DISCIPLINE en 2019 présentée durant la 1-54 Marrakech à l’Espace d’Art Montresso*.

2018 “Mogo de Poy-City”, Jack Bell Gallery, London, England

ARMAND BOUA

2018 Artistic Surgery for Broken Faces. Galerie, PIASA, Paris, France

2018 « Brobrosseurs » , Cécile Fakhoury Gallery, Dakar, Sénégal

2017 « ChildrenofAfrica » Create Hub Gallery, Dubai

2018 Talisman in the age of difference. Gallery Stephen Friedman, London, England

2019 1-54 New York, Jack Bell Gallery, New York City, USA

2018 “Dans le Djassa”, Lars Kristian Bode (LKB/G) Hamburg, Germany

2017 Ethan Cohen New York at VOLTA, USA

2022 59ème Biennale art international de Venise, 2022, Italie

2020 “Les Gnambros” Online Exhibition at Jack Bell Gallery London, England 2019 Yopougon-Adjamé-Liberté, Cécile Fakoury Gallery, Abidjan, Ivory cost

2017 1-54 Contemporary African Art Fair at Somerset House, London, England

2016 Ethan Cohen New York at Art Miami, USA

2019 1-54 Marrakech 2019, Galerie Cécile Fakhoury

2022 59ème Biennale art international de Venise, 2022, Italie

2019 Art on Paper New York 2019, Nil Gallery

2018 PULSE Miami Beach 2018, Nil Gallery

2019 IN-DISCIPLINE, Espace Expressions, Fondation CDG, Rabat, Maroc

2020 1-54 New York 2020, Nil Gallery

2019 Investec Cape Town Art Fair 2019, Nil Gallery

2019 Art Market San Francisco 2019, Nil Gallery

2017 Cape Town Art Fair 2017, Galerie Cécile Fakhoury

2022 Aboudia - Armand Boua - Laetitia Ky - Yeanzi, LIS10 Gallery

2019 IN-DISCIPLINE, Espace d’Art Montresso*, Fondation Montresso*, Marrakesh, Morocco

2015 1:54 Contemporary African Art Fair London 2015, Galerie Cécile Fakhoury

2016 1:54 Contemporary African Art Fair London 2016, Galerie Cécile Fakhoury

2018 Seattle Art Fair 2018, Nil Gallery

2021 1-54 Paris 2021, Nil Gallery

2017 1:54 London 2017, Galerie Cécile Fakhoury

Il vit et travaille à Bingerville (Côte d’Ivoire). Diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan, il sort major de sa promotion en 2012.

2018 Art Market San Francisco 2018, Nil Gallery

2020 Art Miami and CONTEXT Art Miami 2020, Galerie des Bains 2020 1-54 London 2020, Nil Gallery

Né en 1988

2018 Texas Contemporary 2018, Nil Gallery

IndividualsExhibitions/Groups

Depuis 2013, l’artiste poursuit ainsi un travail personnel en utilisant la matière plastique qu’il fait fondre, modifiant son rapport au genre: « Le plastique est un des plus grands fléaux de notre terre, c’est un sujet d’actualité. Chacun peut y voir ce qu’il ressent, moi je voulais des matériaux qui parlent aux gens, cela fait référence à un problème écologique, cela fait partie du quotidien. Je suis également fasciné par le feu, la flamme qui purifie, la lumière qui illumine le monde. »

2018 Art on Paper New York 2018, Nil Gallery

2019 AKAA Also Known As Africa, Nil Gallery Paris, France

YEANZI

2019 Seattle Art Fair 2019, Nil Gallery

2016 1:54 Contemporary African Art Fair New York 2016, Galerie Cécile Fakhoury

La question de l’identité est au cœur du travail de Yéanzi. A travers le portrait, l’artiste révèle en filigrane la personnalité d’individus à la double identité, utilisant régulièrement des noms d’emprunt. Tel le témoignage du masque qu’ils portent en société, Yéanzi donnera leurs noms à ses œuvres.

2020 Investec Cape Town Art Fair 2020, Nil Gallery

2022 14ème Biennale de DAK’ART, 2022, Dakar, Sénégale

Espace Expressions CDG, Fondation Caisse de Dépôt et de Gestion, Rabat, Maroc

Espace d’Art Montresso*, FondationMarrakech,Montresso*,Maroc

P RC PTIONS

PTIONS

Crédits photographiques : Hafid Lhachmi Conception graphique : Hafid Lhachmi ISBN : 978-9954-624-38-8 Dépôt légal : 2022MO2734 Imprimeur: Direct Print Casablanca Remerciements Aux artistes exposants : Armand BOUA et YEANZI Pour leurs précieuses contributions, nous tenons à remercier : M. Mohamed Mehdi Bensaid Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication du Royaume du Maroc S.E.M. Idrissa TRAORE Ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire auprès du Royaume du Maroc Mme. Dina Naciri Directrice Générale Fondation CDG M. Jean Louis Haguenauer Fondateur de Montresso Art Foundation M. Roger Calmé, M. Sess ESSOH ainsi que toutes les personnes qui ont participé à la réussite de l’exposition PERCEPTIONS.

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