L'Odyssée (saison 2012)

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d’après

HOMÈRE traduction

PHILIPPE JACCOTTET adaptation

ISABELLE MOULARD

L’Odyssée présenté par les

TERMINALES


2012

L’Odyssée

d’Homère traduction de Philippe Jaccottet adaptation d’Isabelle Moulard

première représentation : 18 mai 2012 LFHED Scène Centrale 2h15m, avec entracte déconseillé aux moins de 10 ans - violence sur scène

Option Théâtre

Direction Artistique Michèle Gaslais Joëlle Montech Isabelle Moulard

Scène Centrale Salle Théâtre “Épidaure” Chloïs & Trikalon Agia Paraskevi 2113009100 lfh.edu.gr/theatre

Lycée Franco-hellénique Eugène Delacroix Direction Bernard Luyckx Veerle Henninot Zoï Polymeropoulou Maria Hatzikonstantinou Sylvie Juvenal

rédaction Option Théâtre graphisme, illustration, photographies & mise en page Théo Koutsaftis www.thkstudio.com impression Mathilde Botton & Alphavito

Calendrier de la Saison 2012 Avril Mai Juin SPECTACLES 06/04 29/05 Conversation Sinfonietta SCÈNE CENTRALE 18/05 31/05 18/06 L’Odyssée SCÈNE CENTRALE 19/05 28/05 La Belle Hélène n’est pas une poire SCÈNE CENTRALE 19/05 30/05 Bêtes de scène SCÈNE CENTRALE 20/05 29/05 Familles Maudites SCÈNE CENTRALE 21/05 01/06 Voyage en Ovalie SCÈNE CENTRALE


L’Odyssée

Quelques mots sur la pièce Lorsque vous prendrez le bateau cet été pour aller sur les îles, vous regarderez peut-être autrement les paysages qui s’offriront à votre regard, car on ne peut pas se plonger dans l’Odyssée d’Homère sans considérer l’Egée d’un autre œil. C’est l’épopée par excellence que donnent à voir cette année les Terminales de l’Option Théâtre, un des textes fondateurs de la culture occidentale, une œuvre qui touche petits et grands. Avec ce texte proposé dans la traduction poétique (mais bien raccourcie) qu’en a faite Philippe Jaccottet, ils ont cherché à créer du rêve, à restituer le merveilleux épique, à donner corps et volume aux images des vases, à faire que les éléments déferlent sur la Scène Centrale, que les héros, les princesses, les monstres s’y succèdent avec leur énergie sauvage, leur beauté hiératique, leur formes effrayantes. Nourris de tous ceux que le périlleux voyage d’Ulysse a inspirés, ils nous invitent à redécouvrir ce texte exceptionnel.

Quelques mots sur la scénographie Pour les costumes et accessoires de l’Odyssée nous sommes partis de documents relevés sur des vases et des amphores antiques. Pour les décors nous avons choisi des éléments symboliques pour représenter chaque lieu, chaque espace, sur scène. Certains passages sont représentés en théâtre d’ombre pour mieux rendre compte de leur caractère épique et fantastique. MICHÈLE GASLAIS



Écoute Poséidon, empêche Ulysse de rentrer chez lui. Mais si son sort est de revoir les siens, que ce soit après bien des maux, tous ses compagnons morts, sur un vaisseau d’emprunt, pour trouver chez lui d’autres peines !


Lorsque Zeus l’Assourdissant imagina cet odieux voyage je reçus l’ordre, de conduire la flotte en Ilion. Là-bas pendant neuf ans nous combattîmes, et le dixième, nous rentrâmes par mer ; mais un dieu dispersa les Grecs. Zeus à la fois tonna et foudroya notre bateau qui tourna sur lui-même, et se remplit de souffre. Je me laissai tomber dans la mer, puis, ramant de mes deux mains, je nageai. Les dieux m’ont conduit à l’étable d’un homme juste : il n’est pas l’heure de mourir pour moi.




Je suis Ulysse, fils de Laërte, dont les ruses sont fameuses partout et dont la gloire touche au ciel. J’habite dans la claire Ithaque. Une montagne la domine, le Nérite aux bois tremblants. Des îles en nombre tout autour se pressent qui ont pour nom Doulichion, Samé, Zante la forestière. Ithaque est basse et la dernière dans la mer vers les ombres. C’est une île rocheuse, une nourrice de guerriers et moi, je ne connais rien de plus beau que cette terre !


Équipe créative MISE EN SCÈNE

AVEC

Isabelle Moulard

Florentin Coti Daphné Emvalomenos Hugo Geoffroy Lykia Giannikou-Papadimitriou Marina Goncalves Alexia Kaffes Ariane Koutsaftis Serge Karboulonis Alexis Kontoghiannis Dimitri Koutsivitis Arielle Krarup Laura Kyriakidis Pauline Leonidakou Daphné Lianos Christophe Maltas Marie-Christine Mantelos Catherine Massardier Claudio Mirillas Katerina Piperigos Ludovico Saint-Amour di Chanaz Marguerite Salles Eleftheria Sideris Félicia Sideris Alexandre Sioutas Victoria Spanos Gwendoline Spiliopoulos Ioannis Touloupas Rosemary Van de Goor Laura Wiesenfeld

AVEC L’AIDE DE

Elise Apostolou Karine Papin Pavlina Tsatsiou DIRECTION ARTISTIQUE

Michèle Gaslais AVEC L’AIDE DE

Sandra Stefanidou REMERCIEMENTS

Evanthia Giakouvaki

Avec le soutien de


Un mot de la mise en scène Les Terminales de 2012 se sont frottés au tragique très particulier du théâtre de l’absurde ou au comique moliéresque lorsqu’ils étaient en seconde ainsi qu’au burlesque avec Lysistrata pendant leur année de première. Cette année, ils abordent l’épique et l’onirique avec un des textes fondateurs de la culture occidentale : l’Odyssée d’Homère. Entrer dans un monde merveilleux à la lecture est chose aisée. Comme une boîte magique, le livre s’ouvre et déploie les mots dont le lecteur fait des images : c’est l’accord de deux univers mentaux affranchis des contraintes matérielles. On peut relire un passage, enrichir une image mentale. A l’inverse, le monde théâtral est matériel : l’acteur, dans sa réalité corporelle évolue dans un espace et dans un temps limités. Lors d’une représentation théâtrale, pas question de revenir en arrière ; les images sont créées par d’autres et il s’agit d’adhérer à une vision qu’on n’a pas construite. Deux questions se sont posées à nous cette année : comment rendre théâtral un texte qui ne l’était pas ? L’adaptation de l’Odyssée (dans la traduction très poétique de Jaccottet) a conduit à prouver qu’il était hors de question de ne garder que les dialogues, que les passages descriptifs étaient essentiels comme support du rêve et qu’ils pouvaient être extrêmement théâtraux. Une partie de notre réflexion a porté sur la place du texte dans le travail scénique : ce dernier a été travaillé synchronisé au geste, en doublage américain et en voix off. L’autre question était : comment produire du merveilleux et de l’immatériel en restant ancré dans la matière ? L’univers homérique a suscité d’innombrables représentations, dès l’Antiquité, notamment sur les céramiques. C’est de ces représentations que nous sommes partis en travaillant sur l’articulation des images 2d et 3d, en faisant prendre corps et volume aux images plates des vases et des livres. Comme disent les gens de théâtre, il fallait que le texte « se mette debout ». C’est la raison pour laquelle nous nous sommes dirigés vers les techniques du théâtre d’ombres et sur la mise en scène de certains épisodes en tableaux vivants. L’enchâssement des récits d’Ulysse a un côté baroque et nous avons pensé que le jeu sur le passage du personnage réel à sa marionnette pouvait l’exprimer. Pour rendre sur scène la dimension merveilleuse (et le mot « dimension » est à prendre dans son sens premier), nous nous sommes intéressés aux possibles prolongements du corps. Les marionnettes en étaient déjà un ; les dédoublements d’acteurs dont nous sommes coutumiers aussi ; la création de personnages collectifs en étaient un autre ; des accessoires ont grandi certains comédiens, les ont transformés en arbres ou en vagues, des éléments naturels retravaillés en ont fait des hybrides. Enfin, nous avons souvent fait le choix d’un éclairage faible qui favorise le surgissement et le mélange des images. Ce spectacle invite à revisiter notre imaginaire individuel et collectif en montrant comment d’une époque à l’autre l’Odyssée nous inspire et nous construit. ISABELLE MOULARD


lfh.edu.gr/theatre


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