Objet Témoin

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Objet - Témoin 20 septembre 2014

Le Bocage Amarré



« Objet – témoin » le Bocage amarré

Du 20 septembre au 5 octobre 2014 Parcours art contemporain et événements culturels en plein air Vernissage le 20 septembre à midi

Ignacio Canete sanchez

Thomas jeames

Antoine perez

Jean-marc aguila

Guillaume melin

Capucine thoraval xxxxx Xxxx

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Le Bocage ammaré / Lovagny (74), Pontverre, Du parking des Gorges du fier à pied : Chemin des mines direction centrale de Chavaroche, Jardin à droite après le tunnel piéton sous la voie de chemin de fer CONTACTS ET INFOS :

ISSUU.COM/LEBOCAGEAMARRE

LEBOCAGEAMARRE@GMAIL.COM

Objet-témoin Les premiers vestiges récoltés de cultures et civilisations passées ont d’abord été des «objets-trésor»: parures, perles en minéraux et métaux précieux, orfèvrerie.. Ces objets ont donc d’abord été collectés puis collectionnés pour leur valeur financière, leur rareté.. Puis avec l’invention des cabinets de curiosités et de l’archéologie, les hommes se sont intéressés à des objets aux valeurs plus nuancées: objets culturels, objets rituels, objets religieux, fragments de poterie attestant d’un mode de vie, de manières de faire et de concevoir le monde.. témoins politiques, sociaux, écologiques, identitaires..


Le Bocage AmarrĂŠ - 2014


Introduction Mule et bouc s’observent. Un arc-en-ciel passe. La position de la personne qui regarde inscrit ce prisme lumineux dans le décor. Ainsi, l’arc-en-ciel est invisible d’une majorité d’autres points de vue, ce qui nous permet de supposer que celui-ci n’existe pas réellement. Un photomontage naturel, en quelque sorte. Chimères, fantômes et extra-terrestres. Formes évanescentes ou présences, témoins muets de vie ou de vécus, l’acte d’habiter se pose dès la première pierre, qu’elle soit borne de repère intergalactique ou bien tente à damier. Des accueils de jour pour écureuils, des cantines de soupe populaire pour les rossignols, des casiers à bagages pour les nasicornes et les bourdons, des dortoirs pour les lombrics. À l’heure du train tout s’active, tout fourmille. C’est le changement, le grand chamboulement. Les girouettes tournent, de la terre est modelée. À l’endroit propice, les directions sont multiples. Des graines songent à germer, des humains cherchent leurs préoccupations. La mule, elle, a trouvé: un fond de pâtes oubliées dans une casserole bien mal cachée. Les poissons maintenant dansent sur les chemins. Quelques notes s’échappent, des dessins et textes extraits de carnets sont donnés à voir, ou bien des sons, mémoires d’instruments donnés à entendre, paroles, dialogues et mélodies, comédiens arboricoles aux pensées élevées, discussions, pause et recharge de données, ce sont là les témoignages d’un vécu, d’un regard et d’un point de vue, qui se partage, qui se traduit, qui se vit. Antoine Perez


Girouettes de poissons et Mobiles Métal, ciment (moulage de têtes de poissons) dimensions variables Les petits poissons dans l’eau nagent nagent nagent nagent nagent Les petits poissons dans l’eau nagent aussi bien que les gros Les petits les gros nagent comme il faut Les gros les petits nagent bien aussi Les petits poissons dans l’eau nagent nagent nagent nagent nagent Les petits poissons dans l’eau nagent aussi bien que les gros

Jean-Marc Aguilar

Les petits les gros nagent comme il faut Les gros les petits nagent bien aussi.


Girouettes de poissons

Mobiles de poissons



Refuges sociaux pour animaux Bois peint, installation sur un arbre à 3 m du sol 1 x 0,50 x 0,10 m À chaque abri est attachée une fonction: Hébergement d’urgence, Accueil de jour, Centre de réinsertion, Accueil social, Banque alimentaire, Secours populaire, Restos du cœur, Centre de réfugiés climatiques, Orphelinat, Centre de désintoxication, Front de libération de la plume et enfin le Planning familial. Au point d’observation, une affiche annonce les horaires de passage des trains correspondant au moment propice où apprécier l’œuvre: on entend alors le bruit du train, qui couvre et interrompt tous les autres bruits environnants. Les habitants n’ont alors plus qu’à se taire, en attendant qu’il passe.

Guillaume Melin


Pratique nomade tente de camping, matériaux divers, installation in situ, 4 x 5 m environ

Ignacio Cañete Sánchez Emménagement temporel de l’artiste sur place, avec une tente de campagne et des outils basiques de survie. Production et exposition quotidienne, pendant une semaine, d’oeuvres nouvelles à partir des éléments disponibles à proximité. Fin du happening le jour du vernissage.


Il y eut d’abord l’impression de faire du mal à la nature. Une sorte de culpabilité lorsque je déchirais les racines, et que je travaillais la terre, pour m’installer. Les insectes fuyaient la lumière. J’avais mal aux mains, j’ai cassé le bois d’une houe. Puis vint la récolte. Des pierres et des arbres, j’ai pris la mousse avec une machette. De la rivière, du bois flotté, quelques dents. Du Bocage, des clous, du bois, des objets patients. Je jouais de la musique pour les animaux. Le soir j’allais visiter cet espace que j’étais en train de créer. J’attendais les changements de lumière. Et la peur de ce qui était en dehors du terrain travaillé. J’aimais les couleurs de la rivière. Après j’ai fabriqué les détails. Des choses qui n’étaient qu’un mélange de choses. Une suggestion de quelque chose. Les gens l’ont visité. Le festival est passé, et un temps après je suis revenu pour conclure l’affaire. Les feuilles avaient repris le terrain. J’ai brulé le bois flotté et j’ai laissé la mousse par terre, là où était ma tente. Et des coquillages cassées, une bouteille peinte en blanc et deux totems de merde. Je garde juste les photos.


Air de Par ici boîte coquillage nacre et velours, panneau solaire, ventilateur, moteur, 22 x 25 x 3 cm

Air local pour consommation locale. Un bel écrin, une boîte en coquillage en nacre et velours laisse découvrir un petit ventilateur qu’active un panneau solaire sur l’autre face lorsqu’il est exposé à la lumière. Le titre est un clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp «Air de Paris», 1919, ready made consistant en une ampoule de verre enfermant de l’air de Paris qu’il emporta ensuite avec lui lorsqu’il émigra aux États-Unis. Le titre gravé «Air de Par ici» reprend la calligraphie de Duchamp.

Antoine Perez


Présence à la Terre carrée carton peint, moustiquaire, tissu, 200 x 25 x 30 cm Un drap sur une tête, une forme anthropoïde surgit. Mais la tête est cubique. Les ouvertures sur les côtés aux formes d’un cube vu de biais sont couvertes d’un voile noir. Cacher et rester caché semble être sa volonté, afin de maintenir une distance, et un mystère. Une présence évoquant quelque personnage dogmatique de sciencefiction dans un futur totalitaire, d’où l’alternative serait exclue.


Crânes Thermomoulage de crânes d’animaux et d’humain en cellophane accrochés au bout de pics en bois dont les bouts ont été noircis au feu. 4 m de haut chaque.


Licorne équidé, corne, licol, cheveux synthétiques performance chevaline anthropocentrée Une nature, un monde merveilleux, créé à notre image où se projettent des fantasmes d’enfants. Des jouets à maîtriser et dominer pour se préparer au monde adulte. Le cheval est une création humaine. Il a été façonné pour correspondre à nos besoins. La licorne est cet animal fantastique à la pureté mystique, dont la forme a également été façonnée au fil des âges. Mais quand les masques tombent, quelle est cette entité qui reste en dessous?




Phantasma nzumbe mvumbi nsumbi ndzumbi nzambi zumbi bibi bi zan zan vis viva

Thomas Jeames


reproduction de dessins extraits de carnets, recouverts de parafine et paillettes, et suspendus aux arbres le long du chemin

L’art doit être ce serpent qui vous glisse entre les doigts. S’il bouge trop vite c’est que vous devez apprendre à ralentir. Phantasma nzumbe mvumbi nsumbi ndzumbi nzambi zumbi bibi bi zan zan vis viva est une installation in-situ. Le titre de celle-ci résonne comme une formule magique, sorte d’incantation que le poète se récite intérieurement avant de passer à l’acte du dessin. Issus de carnets de recherche, ces dessins proches du griffonnage sont des «speed drawings». Ils sont réalisés au cours de voyages et de déambulations. Sortis de leur contexte de carnets, ils deviennent dessins à part entière propres à l’observation au sein d’une installation.


Suite à l’évocation d’Objet Témoin, j’ai choisi de reprendre certains éléments du registre de l’enquête criminelle comme la dissimulation de l’arme, le masque, le complot, le secret… C’est pourquoi j’ai élaboré une scène de crime allégorique et une performance participative qui rendait d’office le spectateur complice de l’action.

Capucine Thoraval Dans un premier temps, les participants pouvaient réaliser leurs propres armes avec des pains de terre (dans lesquels j’avais intégré des graines de gazon), ils pouvaient alors laisser libre cours à leur imagination sans savoir quelle serait la suite des événements. J’ai fait le choix de garder secrète l’action qui allait se dérouler par la suite. La seconde partie a donc été assez attendue car chacun voulait


L’arme est de terre performance participative savoir se qu’il allait advenir des armes qu’ils avaient eux-mêmes fabriqué. J’avais préparé un carré de terre vierge qui a fait office d’espace scénique. La performance consistait en une mise en scène assez sobre à enterrer les armes dans ce carré de terre. Je suis donc entrée sur «la scène», j’ai pris un des pistolets au hasard, ai fait un trou dans la terre, l’ai déposé et ai refermé le trou. J’ai choisi d’être masquée pour reprendre l’imagerie du gangster en la transposant en masque de beauté à l’argile. Ensuite je suis allée chercher deux personnes dans le public qui ont dû se faire mutuellement leur masque d’argile et qui ont réalisé la même action que moi. Il m’a semblé intéressant que deux personnes exercent la même action, cela rendait plus chorégraphique et visuelle la performance mais aussi plus symbolique car les deux se retrouvent d’emblée complices par le geste. Mon rôle était alors de guider leurs actions et de veiller au bon déroulement de la performance uniquement par les gestes. L’action s’est répétée jusqu’à ce qu’il n’y ai plus d’armes à enterrer et je suis allée dire secrètement à trois personnes dans le public «Il y a des graines dans les armes» en espérant qu’ils soient interrogés par les autres et que la rumeur éclaircisse le mystère d’un attentat écologique.


L’art sorti des galeries, musées, centres d’art une histoire des arts non-officiels Les expositions d’art alternatives existent depuis toujours. Elles sont nées de la volonté des artistes de sortir du cadre habituel, souvent restreint, du musée et de la galerie, et de revendiquer une liberté totale de création. Abandonnant toutes les normes d’exposition et de scénographie qui régissent dans un cadre institutionnel, les artistes se dirigent vers l’espace public: les rues, les friches, les usines, les appartements, la nature pour créer leur propre lieu, libéré de limites et montrer au spectateur un art autrement. Ce sont souvent des espaces bruts, auto-gérés et auto-financés. Parfois, le fonctionnement de l’espace prévoit une contribution de la part des organisateurs, souvent sur la base du bon vouloir de chacun ou bien d’un pourcentage reversé si œuvre est vendue. Les enjeux artistiques des expositions d’art alternatives ne sont pas définis à priori, comme il pourraient l’être dans un musée ou une galerie, mais font place à l’improvisation et l’expérimentation. C’est pareil pour leur organisation: il n’y a pas de délimitation stricte des rôles ou une hiérarchie dans les statuts des participants: tout le monde peut toucher à tout et à rien. Ainsi nous avons un lieu qui favorise la circulation de l’information et crée des liens entre les gens. Ces espaces ont tous des caractéristiques communes: organisation avec participation et collaboration où on prend des décisions rapides, structures ouvertes et flexibles, changement des situations, etc.. Tout de même leur caractéristique la plus significative demeure dans le rapport que ces espaces entretiennent avec l’œuvre, et le rapport de l’artiste et son environnement. Nous apercevons un changement de la manière dont l’art est créé, exposé et reçu. À l’opposé du White Cube (cadre beaucoup plus exigeant et souvent dans une optique marchande, concept d’exposition où l’art est défini comme un objet autonome dans un espace neutre, imposé dans les années 1930 contre l’accrochage des salons du XIXème siècle), les espaces alternatifs proposent un rapport œuvre-espace beaucoup plus souple. Ici on parle du contexte spatial qui défini le contenu de l’œuvre, c’est à dire, c’est l’espace qui est en mesure de générer la forme finale de l’œuvre et d’inspirer l’artiste à


échanger avec le monde extérieur. Dès 1966, l’artiste Allan Kaprow théorisait cette nouvelle approche spatiale de l’œuvre en parlant des installations et des happenings: «la seule direction qu’il est bon de prendre est celle des espaces du quotidien, qui sont moins abstraits et ne ressemblent pas à des boîtes: l’environnement extérieur, un croisement de rue, une usine ou un bord de mer. Les formes et les thèmes contenus dans ces espaces indiquent déjà l’idée qui soustend l’œuvre et ne régénèrent pas seulement sa forme finale, mais un échange entre l’artiste et le monde extérieur.» Les expositions alternatives les plus significatives sont créées par des groupes d’artistes tels que: les impressionnistes, DaDa, les surréalistes, Fluxus

-Les impressionnistes: première exposition, le 15 avril 1874, à 10 heures du matin, 165 tableaux, Monet, Renoir, Pissaro, Cézanne, Sisley, Degas: ils ne s’appellent pas encore les impressionnistes. Ces jeunes peintres désirent simplement quitter les ornières de la peinture officielle. Avant la guerre de 1870, ces avant-gardistes exposaient leurs œuvres au Salon des refusés. Mais celui-ci n’existe plus. Alors, comme le salon officiel de Paris leur est inaccessible, ils décident d’organiser leur propre exposition. C’est Bazille, dit-on, qui en a le premier l’idée. Monet s’en empare. En 1873, la «bande à Monet» fonde la société anonyme des peintres, sculpteurs et graveurs pour organiser


une exposition commune. Il faut un lieu. Ils louent, au 35, boulevard des Capucines, l’atelier du photographe Nadar. -le surréalisme est un mouvement littéraire, culturel et artistique de la première moitié du XXème siècle, comprenant l’ensemble des procédés de création et d’expression utilisant toutes les forces psychiques (automatisme, rêve, inconscient) libérées du contrôle de la raison et en lutte contre les valeurs reçues. Artistes: André Breton, Dalí, René Magritte, Joan Miró, André Masson.. -Dada ou dadaïsme est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui, pendant la Première guerre mondiale, se caractérise par une remise en cause, à la manière d’un table rase, de toutes les conventions et contraintes idéologiques et esthétiques. Ce mouvement rejette les convenances et les conventions, la raison et la logique, les traditions. Il cherchait à atteindre la plus grande liberté d’expression, en utilisant tout matériau et support possible. Artistes et personnalités liés au mouvement: Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Hugo Ball, Otto Dix, Marcel Duchamp.. -Fluxus est un mouvement d’art contemporain né dans les années 1960 qui touche aussi bien les arts visuels que la musique et la littérature, par la réalisation de concerts, d’événements, la production de livres, de revues, la confection d’objets. Initié par Georges Maciunas, Fluxus participe aux questionnements soulevés par les formes d’arts qui voient le jour dans les années 1960 et 1970: statut de l’œuvre d’art, rôle de l’artiste, place de l’art dans la société. Nam June Paik, lui, définissait Fluxus comme «de nombreuses personnes qui sont toutes libres, […] autant de personnes qui sont restées amies aussi longtemps, sans discipline et sans disputes».

Loan N’Guyen et Marta Pushevska, 2014


Concert et spectacle



Phil, Le procès du K bouffon spectacle au séquoïa, volatile et prise de becs

Nicklein, homme orchestre Amphithéatre de la source


Objet-témoin Exposition collective éphémère en extérieur 20 septembre 2014 avec Jean-Marc Aguilar http://www.aguilarjeanmarc.eu/ Guillaume Melin Ignacio Cañete Sánchez http://ignaciocanetesanchez.blogspot.fr/ Antoine Perez http://issuu.com/antoineperez Thomas Jeames http://thomas-jeames.tumblr.com/ http://thomasjeames.ultra-book.com/ Capucine Thorval spectacle et concert Phil Nicklein Le Bocage Amarré lebocageamarre@gmail.com http://issuu.com/lebocageamarre


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