PHOTOCOPIES, SÉRIGRAPHIES, ÉTIQUETTES ET TYPEWRITING MACHINE ©Ilana Pichon 2015
Sors les aiguilles, je vais chercher la laine Livre d’artiste en 26 exemplaires construit après avoir conduit plus de 5000km seule en octobre 2015 [aller/retour Québec-Winnipeg]. il fait suite à des faits vécus et écrits en septembre/octobre 2015.
S o r s l e s a i g u i l l e s , j e v a i s c h e r c h e r l a l a i n e c’est une grande l e t t r e d’ a m o u r.
Tapée mécaniquement à la machine à écrire en étant un peu tout croche par en dedans puis photocopiée beaucoup de fois pour voir si le mal partirait pas un peu avec l’usure. Ça raconte septembre et ce qui a (re)surgit. Ça raconte un corps, un coeur, des odeurs, des objets et couleurs, une musique, tout ça bien caché, si bien enfoui. La machine faisait naître les phrases vite, spontanément, intensément, avec parfois l’envie de crier fort, de pleurer et de rire en même temps. guidée par le tchksisk-kxchsisk des touches, par les lettres qui voulaient bien s’assembler et former des mots et par mon petit coeur tout gros, une lettre en trois volets est née.
Sors les aiguilles, je vais chercher la laine c’est 17 ans d’écart. La split la plus grande que j’ai jamais faite. La surface s’est faite submerger par une vague déferlante, un tsunami automnal dont l’élan a dû être pris il y a bien longtemps. Il a tout sali. Je nous laisse jusqu’à l’âge de 91 ans pour se retrouver et tricoter ensemble. D’ici là, on a assez d’espace et de kilomètres entre nous pour se perdre et cheminer. Normalement, les lettres d’amour ça s’écrit à l’Autre. Là c’est pour 25 inconnu(e)s. Justement parce que je veux que chacun l’emmène ailleurs, se l’approprie. Pour que ça soit dispersé et que tout ça s’éloigne un peu de moi. La seule façon d’ancrer ça quelque part était de l’écrire, de le colorier, de l’encrer, de plier et envelopper pour m’en départir. Rien qu’un peu. Pour me délester, à peine.
Artist book in 26 ex. created after driving alone over 5000km in October 2015 [return trip Quebec-Winnipeg]. It exist after living real situations and writing those facts in September / October 2015.
G e t o u t t h e n e e d l e s , I ’ l l g e t t h e w o o l is a l o v e letter.
Mechanically typewrited while being a bit messed up i then photocopied it many times to see if printing could wear out my sadness. It tells September’s story and what (re)emerged. Those are words about a body, a heart, smells, objects and colors, music, stuff well hidden, so deep buried. From the typewriter sentences were escaping spontaneously, intensely. Sometimes i wanted to scream loudly, to cry and laugh simultaneously. Guided by the tchksisk-kxchsisk and my little broken heart i was making up words with letters who wanted to get together. Ge t o u t t h e n eed l es, I ’ l l g et t h e w o o l is a 17 years difference. The biggest split I’ve ever done. The surface has been submerged by a flooding wave, an autumnal tsunami which took its momentum a long time ago. Everything dirty now. Therefore I let us until the age of 91 to meet up again and knit together. Up to that point, there’s enough space and kilometers between us to loose ourselves and walk through. Usually love letters are for the Other. Here, one’s for you and 24 strangers. Exactly because everyone has to take it away from me a little. The only way to settle those feelings somewhere was to write, colour, ink and wrap them to let it go. Just a little bit. To relieve me, barely.
ilana pichon
arts visuels et installations in situ
ilanapichon@gmail.com
Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’artiste | All reproduction prohibited without artist agreement
Quand on feuillette... Dans l’enveloppe cachetée il y a trois cahiers reliés par la même couture en zig-zag, une histoire de mains et de marée, une histoire de char et une de départ.
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Sors les aiguilles , je vais chercher la laine Écrits à la machine à écrire, photocopies à 70 %, sérigraphies, pliage, reliure à la machine à coudre et dos en étiquette autocollante imprimée numériquement à partir d’un tissage de journaux
© Ilana Pichon 2015
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