Citymag 70

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: Citymag Janvier 2014 - N° 70

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Ces Mauritaniens

qui vivent ailleurs

● Georges Nassour, doyen des expatriés

p.10-11

p. 4-8

● Une maison pas comme les autres

p.12-13


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: À la une

Mauritaniens d’ail Elle représente, selon les sources, entre 3 et 10% de la population du pays. Pourtant la diaspora mauritanienne reste méconnue, et surtout, de l'avis général, insuffisamment considérée de l'intérieur du pays. Citymag a rassemblé quelques informations sur ces Mauritaniens qui vivent à l'étranger. 4

Claire Jeannerat Wade


Plus de deux Mauritaniens

expatriés sur trois vivent en Afrique

illeurs

L

e 1er janvier 2014, les Mauritaniens et les amis de la Mauritanie avaient rendez-vous dans la capitale française pour une soirée «La Mauritanie à Paris». Les bénéfices, précisait l’invitation, contribueront à financer des projets humanitaires. Début décembre, une mission médicale emmenée par le professeur Mohamedou Ly, chirurgien à Paris, a opéré douze enfants atteints de cardiopathies à l’hôpital Cheikh Zayed. Le même mois, une ONG regroupant des Mauritaniens établis à Lyon a offert un jeu de maillots à l’équipe de football d’Aéré Mbar. Toujours en décembre, un ressortissant mauritanien a obtenu son doctorat en management des projets à l’Université de Shanghaï, en Chine; un peu plus tôt, l’un de ses compatriotes avait défendu avec succès sa thèse en sciences de gestion à l’Université de Lausanne, en Suisse1. Quel rapport entre toutes ces nouvelles? Elles montrent l’existence et la vitalité d’une diaspora mauritanienne éparpillée

aux quatre coins du monde, mais qui n’en demeure pas moins étroitement liée à son pays d’origine. Pourtant cette existence et cette vitalité sont mal cernées, preuve en est la difficulté à glaner des informations précises et fiables sur ce sujet. Nous avons pourtant tenté d’esquisser le portrait de cette diaspora en répondant à quelques questions.

C

OMBIEN SONT-ILS? Question simple a priori, et pourtant il est très difficile d'obtenir une réponse fiable, tant les chiffres varient selon les sources. Pour l'Organisation internationale des migrations (OIM), 105'315 Mauritaniens, c'est-à-dire environ 3% de la population, vivent à l'étranger. Tandis que si l’on en croit le Ministère des affaires étrangères et de la coopération, ils seraient 318'382 (environ 10% de la population résidente dans le pays). Précisons que ce dernier chiffre date de 2009, et qu’on attend un résultat actualisé lorsque l’enrôlement de la population aura pris fin. Quant à savoir s’il donnera un reflet plus exact de la réalité, c’est une autre question, à mettre en rapport avec la contestation engendrée par la procédure mise en place pour les Mauritaniens établis en Europe.

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Ù VIVENT-ILS? Les avis convergent bien mieux sur cette question: la majorité des Mauritaniens expatriés vivent en Afrique de l'Ouest (les deux tiers ou plus, selon les sources). Les autres sont installés en Europe (1 sur 5, selon l'OIM), en Amérique du Nord, en Afrique centrale, dans les pays arabes et ailleurs.

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: À la une

La façade de l’ambassade de Mauritanie à Paris.

P

ourquoi sont-ils partis? En règle générale, pour travailler ou pour étudier: les migrants mauritaniens vont chercher sous d’autres cieux les opportunités professionnelles qu’ils n’ont pas dans leur pays. «On assiste de plus en plus à un phénomène migratoire vers l’étranger de jeunes gens, souvent faiblement qualifiés», écrit ainsi Sidna Ndah Mohamed Saleh dans le Profil national 2009 qu’il a dressé pour l’Organisation internationale pour les migrations. Pourtant, aujourd’hui, les migrants mauritaniens sont de plus en plus «des gens bien éduqués, un peu plus nantis, constate Abdoul Echraf Ouedrago, démographe, lui-même ressortissant de Boghé établi au Canada. Ceux-là partent soit directement à la fin des diplômes, soit pendant les études, et cumulent les statuts: étudiants, travailleurs résidants, puis éventuellement nationaux. Parce que même eux sont frappés par l’instabilité économique». En Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, la plupart des Mauritaniens travaillent dans le commerce de détail (les fameuses boutiques mauritaniennes). En Europe, ils seraient majoritairement actifs dans l’agriculture et la pêche, dans l’industrie manufacturière ou encore dans le commerce. Bon nombre de Mauritaniens choisissent également d’étudier à l’étranger: l’UNESCO estimait leur nombre à 3857 en 2011. La plupart sont inscrits au Maroc, au Sénégal, en Algérie, en Tunisie et en France. Enfin, il ne faudrait pas oublier les motifs politiques: les réfugiés mauritaniens à l’étranger étaient 36’814 à fin 2012, selon le HCR. La plupart se trouvent au Sénégal (14’100) et au Mali (12 000).

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UELS LIENS ONT-ILS AVEC LEUR PAYS D’ORIGINE? Il faudrait une étude bien plus approfondie que cet article pour mesurer la complexité des liens qui unissents les migrants mauritaniens à leur pays d’origine. Tel n’a pas remis les pieds au pays depuis dix ans; tel autre revient chaque année; celui-là appelle régulièrement sa famille et ses amis, tandis que les proches de tel autre se sentent délaissés... Mais une chose est sûre: «La diaspora a toujours contribué au développement du pays», résumait Ba Amadou Alpha, lui-même expatrié de longue de date et président de l’Association des ressortissants mauritaniens en Europe, lors du forum «Diaspora et investissements en Mauritanie» qui s’est tenu à Nouakchott il y a quelques mois. Comme tous les migrants issus des pays pauvres, les Mauritaniens de l’étranger soutiennent leur famille restée au pays en envoyant de l’argent pour les besoins de la vie quotidienne, pour la construction ou l’amélioration de la maison familiale ou lors d’événements tels que baptêmes ou de mariages. Combien

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d’argent? Difficile à savoir. Peu de Mauritaniens disposent d’un compte bancaire (la «bancarisation» de la population est estimée à 4%), et les chiffres des entreprises de transfert de fonds comme Western Union et Moneygram ne sont pas disponibles. Sans compter que ces deux filières n’ont pas les faveurs des Mauritaniens, qui leur préfèrent les circuits informels, tout aussi rapides et moins gourmands en taxes: la fameuse «boutique», ou carrément la valise: n’a-t-on pas entendu un émigré avouer,

Abdoul Echraf Ouedraogo  Boghé

«Être Mauritanien au Canada c’est un peu difficile, parce que la Mauritanie n’est pas connue. On la confond avec la Martinique ou l’Île Maurice. Et ceux qui connaissent sont étonnés, parce qu’ils pensent qu’il n’y a que des Bédouins avec des chameaux. Ils sont étonnés de voir qu’il y a des Noirs...». Il y a une douzaine d’années qu’Abdoul Echraf Ouedraogo, natif de Moundi, à 10 kilomètres de Boghé («L’un de mes grands-pères est d’origine burkinabé, mais ma mère est peule locale», précise-t-il) a posé ses valises au Canada. Il venait de terminer ses études en Tunisie puis en France, et a été attiré par un projet du Centre de recherche-action sur les relations raciales, à Montréal. «Au Canada, c’est la multiethnicité qui fait la valeur des villes. Donc il y a beaucoup de recherches et d’études sur le sujet». Une aubaine pour le démographe qu’il est, aujourd’hui employé par l’Observatoire démographique

Québec

et statistique de l’espace francophone de l’Université de Laval. S’il se trouve donc à son aise dans son pays d’adoption, Abdoul n’est cependant pas allé au bout des démarches de naturalisation, par crainte de perdre son passeport mauritanien. C’est qu’il pense de plus en plus à un retour au pays: «Dans mes ambitions personnelles, je pense aussi à revenir, peut-être d’abord dans la sous-région. J’ai un ou deux projets qui me tiennent à coeur que je voudrais réaliser». En attendant, il séjourne régulièrement en Mauritanie, et nourrit les liens qui l’y rattachent à travers les membres de la diaspora au Canada. «On a une association qui compte 4000 membres. Il y a même une association des gens de Boghé qui chaque année soutient quelques actions avec la société civile locale: on paye la scolarité de jeunes de familles démunies».


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: À la une lors du forum déjà cité, qu’à son arrivée deux jours plus tôt il avait dans son sac près de 30’000 euros, confiés par les ressortissants de son village de Djéol? Bref, la seule indication disponible provient de la Banque mondiale, qui estimait entre 1997 et 2004 les transferts des Mauritaniens de l’étranger à 45 millions de dollars par an en moyenne, ce qui représenterait 2,45% du PIB2. Outre ces transferts individuels, il faut compter d’importantes actions collectives. Car de nombreuses associations de Mauritaniens fleurissent à l’étranger: Association des jeunes Mauritaniens en France, Association boullyenne3 pour le développement et insertions, Associations des ressortissants de

Cheikh Tidiane Diouwara  Né à Boghé de parents originaires de Kaédi, scolarisé à Nouakchott, Cheikh Tidiane Diouwara était peut-être prédestiné à l’émigration? C’est en tout cas le chemin qu’il a choisi en 1993, après la fermeture du journal Mauritanie Nouvelles pour lequel il travaillait depuis la fin de ses études au Maroc. Au mois de septembre, visa en poche, il met le cap sur la Suisse: «Je connaissais quelques rédacteurs en chef depuis l’époque où je travaillais comme journaliste au Maroc». À son arrivée, il travaillera pour plusieurs médias locaux avant de reprendre des études postgrade et d’être engagé par la Municipalité de Lausanne comme responsable de projets de développement durable, en charge notamment de la solidarité internationale (dont un projet d’accès à l’eau potable pour certains quartiers de Nouakchott). Il préside également le Forum des étrangères et étrangers de Lausanne, ainsi que le CIPINA (Centre d’information et de promotion de l’image d’une nouvelle Afrique, www.cipina.org).

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Boghé

Lausanne

Les Mauritaniens étant peu nombreux en Suisse, «il n’y a pas vraiment de diaspora, pas de vie en communauté. Il y a quelques années l’ambassade nous invitait pour le 28 novembre, mais cela a été supprimé pour des raisons budgétaires.» Il faut dire aussi, estime Cheikh Tidiane Diouwara, que «le besoin n’est pas flagrant. Les Mauritaniens qui vivent ici ne sont pas des aventuriers. Il y a quelques rares demandeurs d’asile, sinon ce sont surtout des étudiants, des fonctionnaires internationaux ou des diplomates». Cheikh Tidiane Diouwara rentre chaque année voir sa famille à Nouakchott, dans l’idée de rester en contact avec son pays auquel il veut apporter son expérience de chef de projets de coopération au développement. En attendant un retour au pays qu’il évoque comme une évidence, «dès que j’aurai rempli ma mission ici, et dès que certaines conditions seront remplies en Mauritanie»

Bababé résidents en Europe, Collectif des cadres mauritaniens expatriés..., la liste est longue. Le Réseau des associations mauritaniennes en Europe (RAME) regroupe pas moins de 13 associations et 2 fédérations. En-dehors des rencontres qui permettent de se retrouver autour d’un verre de thé et d’échanger les nouvelles dans les langues du pays, ces associations jouent un rôle de coordination de l’aide des migrants à leur village ou leur région d’origine. À Djéol (Gorgol), par exemple, l’extension du lycée et la construction de logements pour les fonctionnaires de santé, en chantier actuellement, sont cofinancées par les ressortissants du village via leur mutuelle internationale Dental Pelle et par la ville de Noisy-le-Sec, jumelée avec Djéol.

Q

UE VEULENT-ILS? Ainsi donc, une partie de l’argent des Mauritaniens revient au pays. Mais on pourrait faire mieux, beaucoup mieux. «La diaspora est un partenaire pour le développement, pas seulement une source de financement», soulignait Mariem Khyar, représentante de la Jeune chambre de commerce de Mauritanie à Paris, lors du forum déjà cité. «L’analyse (...) fait ressortir une quasi-absence de prise en compte de la dimension migration dans la planification du développement du pays», liton dans le Profil national 2009 de l’OIM. Parmi les problèmes souvent cités, celui de la double nationalité: «Qu’un état comme la Mauritanie décide de se priver d’une partie de ses sources de revenus et de compétences en interdisant la double nationalité, c’est quand même regrettable», déplore Abdoul Echraf Ouedraogo. Créer des structures qui appuient et accompagnent les Mauritaniens exilés qui souhaitent investir au pays, leur offrir certaines facilités sont d’autres revendications des intéressés, qui se plaignent du manque d’intérêt de l’État envers eux. Et ce n’est pas, semble-t-il, la Rencontre des compétences et expertises nationales organisée les 29 et 30 décembre à Nouakchott par l’Agence nationale pour les études et le suivi des projets (ANESP) qui les aura réconfortés: de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer des invitations sélectives ou mal choisies, alors que ce forum devait rassembler quelques 200 experts mauritaniens, de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Pourtant l’objectif de la rencontre était bel et bien la mobilisation de ces compétences au service du développement du pays, la préparation et la mise en œuvre de projets de développement et l’institutionnalisation des relations entre les «experts» de la diaspora et leur pays d’origine. Ce qui prouve au moins que les lacunes ont été identifiées. On peut déjà y voir un progrès.  1 2 3

Source: Cridem Calculé sur celui de 2004, 1,833 milliard de dollars Boully est un village du Guidimakha situé à 55 km de Sélibaby.

Sources: Migration en Mauritanie: Profil national 2009, Organisation internationale pour les migrations; Migration en Mauritanie, Répertoire des textes, des acteurs et des publications, GRDR et Université de Nouakchott, 2012; Migration en Mauritanie: Document thématique 2009. Migration et développement en Mauritanie, Organisation internationale pour les migrations; http://fr.unesco.org; Tendances mondiales en 2012, Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés


: City Guide

Horaires des marées

Les marées indiquées sont valables au niveau de Tiwilit, 80 km au nord de Nouakchott, en horaire GMT. Pour Nouadhibou, ajoutez une heure (+ 1h). Pour Saint Louis (Sénégal), retranchez une heure.

janvier

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(au 5 janvier 2014)

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Les numéros d’urgence Urgences hôpital: Médecin: Dr Cherif Médecin: Dr Hanna Gyn.: Dr Tandia-Diagana Opht.: Dr Kansao Dent.: Dr Hoballah Pharmacie: Kennedy Vétérinaire: Dr Ba

45 25 21 35 45 25 15 71 45 25 23 98 45 29 27 27 45 25 24 33 45 25 14 48 45 25 36 93 45 25 68 88


: Portrait d’Expat’

Georges Nassour:

accueillant, généreu

Il y a longtemps, ils ont choisi la Mauritanie - ou la Mauritanie les a choisis, peut-être. Qui sont ces expatrié(e)s qui ont transplanté leurs racines dans le sable du Sahara? Citymag vous invite désormais chaque mois à faire connaissance avec l’un d’eux.

Ose-t-on employer le terme d’«expatrié» pour parler de Georges Nassour? À peine. Il est vai qu’il a un jour quitté le Liban pour s’installer en Mauritanie. Mais c’était il y a 61 ans... Depuis, il n’a pour ainsi dire plus quitté le pays. Il nous reçoit dans la boucherie qu’il exploite depuis 1976 avec son épouse, pour évoquer non sans un brin de nostalgie quelques souvenirs de la Mauritanie d’avant. Propos recueillis par Claire Jeannerat Wade

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Georges Nassour dans sa boucherie. On aperçoit derrière lui son diplôme de chevalier de l’Ordre du mérite national mauritanien, décerné en 1968 par Mokhtar Ould Daddah, et ses chères cannes à pêche, avec lesquelles il passe tous ses loisirs.

 Citymag: Racontez-nous votre première fois en Mauritanie? - Georges Nassour: La première fois, je suis arrivé à partir de Saint-Louis du Sénégal. J’avais quitté Beyrouth et atterri à Dakar, via Paris et Casablanca. J’avais un oncle à Saint-Louis. Il est venu me chercher à Dakar, et nous sommes venus à SaintLouis par la piste: à l’époque il n’y avait pas de goudron entre Rufisque, Thiès et Saint-Louis. C’était le 11 novembre 1952. J’étais destiné à aller à Boghé, parce que mon oncle y avait une opération de commerce et de transport. C’est lui qui avait le contrat du courrier de Saint-Louis vers Boghé, Aleg, Moudjeria et Tidjikija. Toutes ces pistes-là ont pratiquement été tracées par ses camions. Mais en novembre 1952, les pistes étaient fermées à cause de l’hivernage. J’ai donc été obligé de prendre un bateau des Messageries du Sénégal. Il s’appelait le Saloum, et il était à roues, comme les bateaux sur le Mississipi.


r: «C’est un peuple

eux, intéressant...» Mon oncle m’avait donné un boy, un réchaud à pétrole, une marmite, une chaise-longue et un parasol. On quittait SaintLouis dans l’après-midi vers Rosso, Richard-Toll, Dagana et Podor, où on passait une nuit. Après le voyage continuait vers Dar-el-Barka, où l’on passait une deuxième nuit. Et le lendemain on arrivait à Boghé en fin d’après-midi. Pendant le trajet, mon boy achetait un poulet sur le bateau, le plumait et faisait un ragoût de poulet, tous les repas jusqu’à Boghé!

rain qui m’avait été attribué en 1960, là où vous êtes (dans sa boucherie, avenue Gamal Abdel Nasser, ndlr). À ce momentlà c’était une dune de sable. Pour vous dire comment était Nouakchott à l’époque, le soir, deux fois par semaine environ, on allait de l’hôpital jusqu’aux antennes sur l’actuelle route de Nouadhibou. Le temps de l’aller et retour sur un semblant de piste, on revenait avec quatre ou cinq lapins pour le cassecroûte du lendemain.

A Boghé, je me suis installé dans l’enceinte de mon oncle. Je devais m’occuper de son opération de transport et d’achat de gomme arabique, qu’il vendait à Saint-Louis à des maisons coloniales. À l’époque Boghé était commandé par ce qu’on appelait un résident; le premier que j’ai connu s’appelait Labrousse, le 2ème était un garçon très amusant du nom de Riolacci.

Bref, à la fin j’étais devenu un grand transporteur. En 1968 j’ai été décoré par Mokhtar Ould Daddah pour cette activité: avec une autre société, nous étions les seuls à ravitailler toute la Mauritanie. Mais la SNIM est intervenue en rachetant toutes les stations-service de Nouakchott, et je me suis retrouvé avec 32 camions-citerne immobilisés. Nous étions sans travail, et ma femme a imaginé et créé ce que vous voyez ici (la boucherietraiteur, ndlr). Où aller sinon? C’était en 1976, le Liban était à feu et à sang, en France il fallait travailler de ses mains, ce dont je n’avais pas l’habitude. Et ici au moins, sur ce terrain, on était chez nous.

Je suis resté à Boghé une dizaine d’années, jusqu’à mon mariage. La vie à Boghé était passionnante. J’étais devenu un patron pratiquement incontournable, parce que mes camions amenaient le ravitaillement; autrement dit, les expatriés qui étaient là-bas ne mangeaient pas sans mes camions. Et on faisait la traite de la gomme: les Mauritaniens chefs de tribus venaient de tout le Brakna avec des ânes et des chameaux chargés; on les recevait pendant 48h, on les nourrissait, on les hébergeait; et c’est après seulement que l’on parlait du prix. On finissait toujours par s’entendre, bien sûr, même s’ils étaient plus malins que moi! (Il rit).

«La première fois, c’était en novembre

1952»

Une anecdote seulement - il y en aurait beaucoup, mais je ne peux pas vous les raconter toutes: Un jour l’un de ces chefs de tribu m’offre des œufs d’autruche. Je dis à mon manœuvre de les mettre dans le magasin à côté, plein de mil, et de refermer aussitôt pour que le mil ne charançonne pas. Au bout de quelque temps, on entend du bruit: il y avait un autruchon. Devenu grand, il se promenait dans le marché et piquait tout ce que les femmes avaient dans leurs calebasses sur la tête! Je suis convoqué par Riolacci, il me dit que ça ne peut pas continuer, sinon il me fout en taule. Donc j’ai pris l’autruchon et j’ai été l’emmener dans la nature à 60 kilomètres de Boghé. Le lendemain matin il était au marché et il recommençait son manège dans les calebasses! J’ai fini par le donner à Riolacci, il l’a emmené, et ils n’ont jamais voulu me dire ce qu’ils en avaient fait. Mais je suppose qu’ils l’ont tué.  Qu’est-ce qui vous a fait et vous fait encore aujourd’hui rester dans ce pays? - Je suis devenu un très grand transporteur. J’ai participé à la construction de la passe d’Acheft, entre Moudjeria et Tidjikja, avec mes camions. C’était encore pendant la période coloniale; et j’ai aussi participé à la construction du barrage de Magta Lahjar, qui existe toujours. En 1962, j’ai transféré mon affaire à Nouakchott, parce que je m’étais marié et que ma femme ne voulait pas rester à Boghé. J’ai monté mon garage et j’ai construit ma maison, sur le ter-

Donnez-moi trois mots pour dire ce que représente la Mauritanie à vos yeux. - La Mauritanie que j’ai connue, elle a un peu disparu. Mais celle que j’ai connue, c’est un peuple accueillant, généreux, intéressant et intelligent. J’avais d’excellentes relations. Peut-être que ce sont elles aussi qui m’ont poussé à ne pas quitter.

 Y a-t-il une chose à laquelle vous n'avez pas pu vous habituer? - Je ne pense pas. Le climat, vous savez, quand vous conduisez au mois de mai un camion de Saint-Louis à Tidjikja, la chaleur ne vous effraie plus. Et l’hivernage c’était autre chose, les pluies étaient plus abondantes, la Mauritanie était verte, il y avait plus d’animaux, il pouvait arriver qu’on écrase une pintade avec la voiture. J’ai beaucoup aimé la Mauritanie, je ne crois pas qu’on puisse dire le contraire.  Quels liens gardez-vous avec votre pays d’origine? - Je vais au Liban régulièrement. Lorsque mes deux parents étaient vivants, j’y suis allé chaque année, sauf pendant la guerre civile. Pendant ces 19 ans, je n’y suis allé qu’une fois ou deux. Mais après j’ai repris le rythme. Et j’y vais maintenant (fin décembre 2013, ndlr), parce que ma mère est décédée. Elle avait 92 ans, 14 ans de plus que moi... et malheureusement je n’ai pas pu aller aux obsèques, parce que ma femme avait trop de travail ici, je ne pouvais pas la laisser seule. Donc nous allons pour la cérémonie des quarante jours.  Où vous voyez-vous dans 10 ans? Ici ou ailleurs? - Ma femme et moi on n’a pas envie d’arrêter de travailler, parce qu’on a peur de ne pas être capable de ne rien faire. Envisager dans dix ans... (il rit) vous êtes généreuse! Moi j’envisage dans six ans peut-être, et je me dis qu’on verra à ce moment si le sable est moins chaud à Nouackhott, ou si les pierres sont moins chaudes dans mon village au Liban... 

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: Environnement

Le bonheur

fait maison

I

l voulait faire, nous dit-il, une maison «indescriptible». Parole de journaliste, c'est gagné. De l'extérieur, ça ressemble à une dune, clairement. Et de l'intérieur, eh bien... les photos vous renseigneront mieux que les mots. Un salon, deux chambres, une cuisine et une salle de bains, pas de portes ni de plafonds, encore moins d’angles droits... Plutôt que d’une maison, c’est d’un cocon qu’il faudrait peut-être parler, un habitat tout en courbes et en rondeurs, quasiment organique, mais surtout harmonieux et paisible. Régis de Certaines, le maître des lieux et l'architecte de cette maison de conte de fées, revendique la paternité de cette fantaisie. Les «maisons bulles» du Hongrois Antti Lovag, qui ne sont pas sans rappeler sa «maison dune», il n'en a entendu parler que plus tard, dit-il. «Et puis lui il a suivi une logique géométrique, moi pas du tout. L'idée c'était de faire quelque chose qui s'intègre à la nature et qui corresponde à mon idée de la vie». Un spécialiste du bâtiment «L'idée m'est venue un matin en me levant, poursuit-il, et j'ai commencé les travaux tout de suite». Ils ont duré environ deux ans. «C'est énorme, mais en même temps ça me permettait de mettre au point des produits». Car tout onirique qu’elle soit, cette construction a nécessité l’utilisation de produits de haute technicité, tous disponibles en Mauritanie. Et pour cause: c’est Régis de Certaines qui les fabrique et les commercialise, à l’enseigne de la société Les Produits Coléo qu’il a créée il y a quelques années. Béton

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Ça a la forme d'une dune, la couleur d'une dune aussi. Mais ce n'est pas une dune. C'est la maison de Régis de Certaines et de sa famille. Claire Jeannerat Wade

ciré, colle à carrelage, sols industriels, etc, mis au point par le patron, sortent de son usine implantée à deux pas de sa maison, à 25 kilomètres de Nouakchott sur la route d’Akjoujt. Paradoxalement, ce spécialiste du bâtiment habitait à l’époque... sous une khaïma. «Il n'y avait personne, que du sable et des dunes», se souvient-il avec un brin de nostalgie. C'est là qu’il a entrepris, un beau jour de 2009, la construction de sa maison. Une ossature métallique recouverte de béton allégé à base de balle de riz; un grillage de fibre de verre, et finalement un revêtement «maison» «à la fois décoratif (en tout cas parfaitement intégré dans l’environnement, ndlr) et résistant». À l’intérieur, les murs sont enduits de stucco 100% minéral et les sols recouverts de béton ciré. UNE école à Yeghrlef Heureux dans sa maison comme un escargot dans la sienne, l’inventeur confesse cependant une faiblesse dans la construction: l’épaisseur de béton est insuffisante, «on sent la température monter à l’intérieur à partir de 16h les jours de chaleur». Un moindre mal pour une maison en pleine brousse. Mais au moins l’erreur sera épargnée à ses futurs clients. Car le concept est parfaitement reproductible, Régis de Certaines en a fait la démonstration en construisant sur le même modèle une école dans le village de Yeghrlef, au pied de l'Adrar. Un projet financé par des Français, clients de son agence de tourisme aérien - car

Un projet dessiné pour un client.

Régis est également pilote. Quant au choix de Yeghrlef, il coulait de source: c’est le village de la tribu maure des Oulad Akchar, à laquelle il appartient depuis 2001. Bientôt un village entier Quelques particuliers - mauritaniens - se sont également intéressés au concept, mais aucun autre projet n'a vu le jour jusqu'ici. Ce n’est pourtant pas une question d’argent: «A équipement égal et confort égal, on arrive au même coût au mètre carré qu’une maison traditionnelle», indique Régis de Certaines. Quoi qu’il en soit il y aura bientôt, affirme-t-il, un village entier de «maisons-dunes» autour de la sienne: celles de ses parents de la tribu de Oulad Akchar. En attendant, Régis coule des jours paisibles dans la maison de ses rêves, aux côtés de son épouse Nafissatou et du fils de celle-ci: le bonheur «fait maison»  > www.lesproduitscoleo.com


L’école de Yeghrlef


: Sortir à Nouakchott s’intéresse aux dynamiques des sociétés ouest-sahariennes qu’il aborde notamment à travers le prisme des objets et des techniques.

INSTITUT FRANÇAIS DE MAURITANIE Tél: 45 29 96 31

// CONFÉRENCE // Jeudi 23 janvier à 18h30 Tente, patrimoine et politique dans l’ouest saharien La quasi-disparition du nomadisme pastoral en Mauritanie aurait pu conduire à un effacement simultané de la khaïma. Or, l’omniprésence aujourd’hui de la tente dans des champs aussi divers que les loisirs, le marketing ou le politique, montre au contraire la place centrale qu’elle continue d’occuper dans la société maure. Un long poème recueilli récemment par l’auteur permet de jeter un nouveau regard sur cet «objet social total» et questionne la façon dont une société se fabrique un patrimoine, loin semble-t-il de toute injonction officielle. Sébastien Boulay est maître de conférences en anthropologie à l’Université Paris Descartes. Il

// CONCERT // Jeudi 30 janvier à 20h Walfadjiri

Inspiré de la musique des bergers nomades et des pasteurs, entre sonorités du Sahara et de la Vallée du Fleuve, le groupe Walfadjiri sait fusionner musique traditionnelle et actuelle. En 2009, sur la scène de l’IFM, les six musiciens-chanteurs présentaient avec succès leur premier album. Depuis, le travail musical a continué et ils vous offrent en 2014 leurs nouvelles créations encore plus proches des rythmes peulh, soninké et maure.

Malika Diagana photographe

// EXPOSITIONS // Le Parc national du Banc d’Arguin Regards croisés sur un patrimoine mondial de l’humanité Du mardi 21 janvier au jeudi 6 février Le Banc d’Arguin, la recherche d’un patrimoine d’exception À travers un éclairage accessible au grand public sur le rôle de la recherche scientifique dans la gestion d’un patrimoine maritime d’exception, cette exposition met en valeur la richesse de la biodiversité littorale, les relations intimes qu’entretiennent les populations locales avec la mer et ses ressources et les enjeux liés à la gestion d’un patrimoine maritime. La pêche en voilier, une tradition d’avenir La voile au coeur de la gestion d’un territoire maritime : le Parc National du Banc d’Arguin L’accès aux zones de pêche est exclusivement réservé aux populations locales, avec leurs embarcations traditionnelles à voile. Des photographies par cerf-volant prennent de la hauteur face à cette nature et révèlent la beauté des paysages du Parc, la richesse des écosystèmes, mais aussi la fragilité de ces milieux rythmés par les marées.

femme du Sahel femme du monde

Des enfants Imraguens à la découverte du patrimoine dans les villages du Banc d’Arguin Un camp d’été, deux enfants par village, un garçon et une fille, prennent des photos, clichés de leur existence et du milieu qui les entoure. Une exposition originale, une autre vision du Banc d’Arguin à travers le regard des plus jeunes.

// LITTÉRATURE //

vernissage jeudi 9 janvier 17h00 – 19h00 exposition du 9 janvier au 3 février 2014

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Ilot C, Nouakchott 46 51 74 65 www.zeinart.com

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Exposition Claude Simon Du dimanche 5 au jeudi 16 janvier Il y a 28 ans, Claude Simon, grand écrivain français, recevait le prix Nobel de littérature pour ses œuvres. Venu de la peinture, il composait ses romans en assemblant images et sensations provenant

de l’enfance et des guerres, celles d’Espagne (1936-1939) et de la Seconde guerre mondiale (19391945). Écrivain singulier, Claude Simon est une figure emblématique du Nouveau Roman, mouvement littéraire du XXème siècle. Paroles d’écrits Jeudi 16 janvier Lancement de Culturethèque L’IFM vous concocte une nouvelle surprise pour la nouvelle année. Désormais, votre abonnement pour la médiathèque vous permettra de consulter plus de 1000 livres, 400 magazines, 800 vidéos, des livres animés pour les jeunes… d’un simple clic. C’est Culturethèque ! L’heure du conte Jeudis 9, 16, 23 et 30 janvier à 17h30 À la découverte des histoires traditionnelles et actuelles.

// CINÉMA // Cinéma du monde Lundi 6 janvier à 19h30 Ali Zaoua, de Nabil Ayouch (Maroc, 2001) - 1h30 Une amitié indéfectible lie Ali, Kwit, Omar et Boubker. Mais très vite, Ali est tué dans une bagarre. Lundi 20 janvier à 19h30 À la verticale de l’été, de Tran Anh Hung (Vietnam/France, 2000) - 1h52 Hanoï, de nos jours. Une famille entière est réunie, et chacun se laisse aller à parler de ses joies et peines. Lundi 27 janvier à 19h30 Le nom des gens, de Michel Leclerc (France, 2010) - 1h44 Elle, elle couche avec ses ennemis! Lui, il est adepte du risque zéro! Cinéma-Jeunesse Lundi 6 et mercredi 8 janvier à 16h30 Le voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki (Japon, 2001) - 2h04 Une fillette de dix ans se perd avec ses parents dans un univers peuplé de créatures surnaturelles. Lundi 20 et mercredi 22 janvier à 16h30 Le roi et l’oiseau, de Paul Grimault (France, 1980), 1h27 Le Roi règne en tyran sur le royaume de Takicardie et seul un Oiseau ose le narguer. Lundi 27 et mercredi 29 janvier à 16h30


L’âge de glace 3 - Le temps des dinosaures, de C.Saldhana et M.Thurmeier (États-Unis, 2009) 1h40 Une maladresse propulse nos héros dans un monde perdu sous la glace et peuplé de dinosaures!

ZEINART CONCEPT Tél: 46 51 74 65

Du 9 janvier au 3 février 2014

// ÉVÉNEMENT //

(en arabe)

Samedi 25 janvier dès 15h Concours Génies en Herbe / Épelle-moi / Super crack

Quelle est la réalité actuelle de l’écriture et de l’écrivain en Mauritanie? Est-ce que cette réalité diffère selon les branches de la connaissance, scientifique, littéraire et théologique? Est-ce que l’écrivain mauritanien a pu s’imposer dans ce monde en mouvement? Telles sont les questions qu’aborderont les deux conférenciers.

Après le lancement réussi des concours Génies en Herbe à l’occasion du Festival Traversées Mauritanides, le Club Planète Jeunes organise la 1ère journée des Concours Génies en Herbe, Epelle-moi et Super Cracks 20132014. Onze écoles y participent. // CONFÉRENCES //

Vernissage le jeudi 9 janvier à 17h Femmes du Sahel - Femmes du Monde (photographie), Malika Diagana, photographe, Mauritanie. Du 6 février au 10 mars

Balayer le désert (vidéo et photographie) Patricia Mariaca, artiste visuelle, Bolivie

CENTRE CULTUREL MAROCAIN Tél: 45 29 47 45

// LITTÉRATURE // Ateliers de traduction poétique Chaque mercredi de 18h à 19h30 Pour ce mois de janvier nous vous proposons une nouvelle activité : la traduction en arabe littéraire de la poésie mauritanienne francophone. En compagnie de jeunes écrivains et poètes, El Hadj Brahim, Moulaye Ali et Mohamed Idoumou, créateurs du Forum du 21 août, nous traduirons des poèmes d’un des doyens de la poésie francophone en Mauritanie, l’ancien commissaire Djibril Sall. Mercredi 8 janvier : Le policier Mercredi 15 janvier : Le policier, suite. Mercredi 22 janvier : Le coup de piston Mercredi 29 janvier : Le coup de piston, suite.

Mardi 7 janvier à 17h30 La poésie arabe moderne : recherche d’une réponse à la question de la rénovation, par le Dr Mohamed Al Hassan Ould Mohamed Al Moustapha (en arabe) Le Dr Mohamed Al Hassan Ould Mohamed Al Moustapha, grand spécialiste de la poésie arabe, essaiera d’aborder les différentes formulations et tentatives que cette poésie a subi en vue de sa modernisation ainsi que le débat qu’elle a suscité par rapport à la question de la créativité poétique, culturelle et intellectuelle. L’analyse concernera également la réaction de cette poésie face aux influences d’autres cultures et leurs impacts sur l’évolution de celle-ci tout au long d’un siècle et demi. Mardi 28 janvier à 17h30 L’écriture et l’écrivain en Mauritanie : réalité et perspectives, par le Dr Mohamed Al Amin Ould Sidi Baba et le Dr Mohamed Ould Sid Ahmed Al Karawi, professeurs à l’Université de Nouakchott

// CINÉMA // Dimanche 5 janvier à 18h Au-delà, de Clint Eastwood (2011 - 128 mn) Au-delà est l’histoire de trois personnages hantés par la mort et les interrogations qu’elle soulève. George est un Américain d’origine modeste, affecté d’un «don» de voyance qui pèse sur lui comme une malédiction. Marie, journaliste française, est confrontée à une expérience de mort imminente, et en a été durablement bouleversée. Et quand Marcus, un jeune garçon de Londres, perd l’être qui lui était le plus cher et le plus indispensable, il se met désespérément en quête de réponses à ses interrogations. George, Marie et Marcus sont guidés par le même besoin de savoir, la même quête. Leurs destinées vont finir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de l’Au-delà. Dimanche 12 janvier à 18h 12 heures, de Simon West (2013 - 96 mn) Trahi lors d’un hold-up qui a mal tourné, Will Montgomery, un voleur surdoué, vient de purger huit ans de prison. Désormais, il est décidé à tourner la page et souhaite seu-

lement renouer avec sa fille, Alison. Mais ses anciens associés, tout comme le FBI, sont convaincus que c’est lui qui a caché les 10 millions de dollars du butin avant de se faire prendre. Pour récupérer le magot, Vincent, son ex-complice, kidnappe Alison. Will a 12 heures pour trouver la somme s’il veut libérer sa fille. Sa seule chance de la sauver est de monter le coup le plus audacieux de sa carrière avec l’aide de Riley, une voleuse aussi sexy que futée. Dimanche 19 janvier à 18h Sans identité, de Jaume ColletSerra (2011 - 110 mn) Alors qu’il est de passage à Berlin pour une conférence, le Dr Martin Harris est victime d’un grave accident de voiture. Inconscient, il est transporté à l’hôpital où il se réveille quatre jours plus tard. Lorsqu’il rentre à l’hôtel pour retrouver sa femme, cette dernière ne le reconnaît pas. Il a même été remplacé auprès d’elle par un homme qui prétend être le véritable Dr Martin Harris. Incapable de prouver son identité, il n’a d’autre choix que de faire appel à un enquêteur local pour expliquer cette mystérieuse substitution. Mais il doit entretemps se défendre face à des tueurs qui essaient de l’assassiner. Dimanche 26 janvier à 18h Broken City, d’Allen Hughes (2013 - 109 mn) Billy Taggart, un ancien flic reconverti en détective privé tente tant bien que mal de faire tourner son affaire.

: Lire

Une enfance en Mauritanie

Né au Sénégal, Paul Robin a grandi en Mauritanie. Rentré en France, après de brillantes études de droit et d’économie, il se tourne vers le journalisme scientifique: très connu en Europe dans le domaine océanographique, auteur d’un ouvrage sur les vagues couronné par l’Académie de Marine française, il se passionne depuis des années pour le fluide qui a baigné son enfance: le sable des déserts. Il est l’auteur des textes des très beaux livres de référence Dunes et Vagues, l’énergie magnifique. Le père de l’auteur, Jean Robin, a été en 1950 le premier administrateur civil de ce qu’on appelait alors le Cercle de Port-Etienne. Ses quatre fils – à leur arrivée, ils avaient entre huit et deux ans - ont vécu là, au milieu de leurs petits camarades beydanes, les années les plus exaltantes de leur existence. Perpétuellement pieds nus, ils ont passé leur enfance à courir la brousse, à pister et à capturer toutes sortes d’animaux, à pêcher, à multiplier les découvertes les plus inattendues, à s’imprégner de la magie des lieux. Car Port-Etienne – point de départ de l’aventure saharienne de Théodore Monod et d’Odette du Puigaudeau - ne ressemblait à rien d’autre. L’auteur nous plonge d’emblée dans l’atmosphère si particulière qu’on y trouvait. L’oglat où les chacals viennent boire évoque une enfance en Mauritanie avec toute la fraîcheur du regard d’un petit Africain blanc né d’un père créole et d’une mère suédoise. : L’oglat où les chacals viennent boire: Une enfance en Mauritanie, de Paul Robin, Éditions de Compolacce, 2012.

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: Sortir

: Annuaire Mobilier

Le jour où l’homme le plus puissant de New York, le maire, lui confie la mission d’enquêter sur la supposée infidélité de sa femme, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver au cœur d’une vaste machination sur fond de campagne municipale.

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: Le dessin d’Isabel Fiadeiro

: Santé avec les plantes

Au Marché Capitale

«

Coloré sera le mot pour décrire le Marché Capitale avec toutes ses vendeuses de melhefas aux splendides motifs et couleurs qui étalent leurs marchandises au ras du sol. Une place pleine de vie où les vendeurs de thé, de bijoux, de robes, de montres se promènent par des allées déjà pleines de voiles. Et derrière les boutiques et à l’étage, encore des boutiques, avec les derniers sacs, bijoux et chaussures à la mode. Les nouveaux modèles de voiles, de boubous, les parfums, l’encens, le henné, tout est lá. À découvrir en se laissant perdre.»

Artiste d’origine portugaise, Isabel Fiadeiro vit à Nouakchott depuis de nombreuses années. Elle réalise ses croquis in situ dans des carnets qu’elle emmène partout avec elle.

Piliostigma reticulatum Description

Famille: césalpiniacées Noms africains: tezecre (hassaniya), barkewi (pulaar), nguiguis (wolof)

On ne peut parler de santé en Afrique sans traiter des plantes médicinales. L’objectif d’Alioune Brahim Fall, élève de Michel Thouzery et auteur de cette rubrique, est de vous permettre d’utiliser les plantes courantes qui vous entourent dans certaines situations. Parfois, là où la médecine moderne échoue, la plante se révèle simple et efficace. Alioune Fall 37 20 07 15 - 46 57 34 68

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Il s’agit en général d’un arbuste, parfois d’un arbre, atteignant 6 à 10 mètres de hauteur, à cime touffue et ronde, à tronc fort et sinueux. Son écorce gris-foncée et ses feuilles bilobées persistantes sont caractéristiques. Les fleurs sont dioïques, les fruits sont de grandes gousses ligneuses (15 à 25 cm de long - 5 cm de large), boursouflées et tordues, mûres en décembre-janvier.

Ecologie

et répartition Cet arbuste se rencontre au bord des mares, des cours d’eau temporaires et des stations périodiquement inondées du sud de la Mauritanie dans la vallée du fleuve Sénégal (du Trarza au Guidimakha).

Usages

médicinaux • Les feuilles sont indiquées pour le traitement du rhume, de la toux, des inflammations des voies respiratoires et des maux de tête. • Les écorces sont antidiarrhéiques, antiseptiques et traitent les chancres syphilitiques. • Les bougeons stimulent l’appétit et sont efficaces contre les oreillons.


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