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6.6 Quelques points pour conclure

Les paiements G2P aux bénéficiaires des programmes de protection sociale constituent une occasion non saisie d’améliorer l’inclusion financière ainsi que l’autonomisation économique des femmes du « premier kilomètre ». Les bénéficiaires de la protection sociale sont généralement pauvres, sont souvent des femmes et portent un héritage d’exclusion financière. Atteindre ces populations du « premier kilomètre » et assurer leur inclusion financière est une vraie promesse de transformation, étant donné que les bénéficiaires de la protection sociale recevant des paiements G2P sont cinq fois plus nombreux que les fonctionnaires. La numérisation des paiements des programmes de protection sociale peut considérablement améliorer l’inclusion financière, en particulier des personnes pauvres ou vulnérables. Il existe tout un éventail de numérisations utilisées dans les paiements des programmes de protection sociale. L’évolution des modèles de G2P de 1.0 à 1.5, 2.0, 3.0 et 4.0 n’est pas linéaire, et plusieurs versions peuvent coexister dans de nombreux programmes et pays. En outre, la notion de « numérisation des paiements » va au-delà de l’authentification biométrique des bénéficiaires ou du versement virtuel des paiements, deux processus de mise en œuvre très visibles pour les individus, les familles et les ménages. La numérisation des paiements s’étend à l’automatisation de l’administration des paiements, et aux processus d’arrière-ligne essentiellement visibles par les administrateurs des programmes. Les systèmes modernes de paiement G2P améliorent l’expérience des bénéficiaires en leur permettant de choisir les prestataires et les comptes où recevoir les fonds, diminuent les coûts de prestation pour l’Administration, réduisent les pertes grâce à des systèmes de paiement intégrés, et offrent des incitations aux prestataires de services de paiement en concurrence pour leur part de marché.30

Une approche de conception centrée sur l’humain est utile pour adapter le versement des paiements aux populations visées. Les efforts de numérisation des paiements G2P de PS ont souffert de lacunes. Les personnes percevant des transferts publics sous forme numérique se plaignent souvent du fait que les produits de paiement ne tiennent pas compte du contexte des bénéficiaires. Des mesures d’atténuation des risques et des contrôles doivent être mis en place pour prévenir les erreurs, la fraude et la corruption dans les paiements. La sécurité doit trouver un équilibre entre les objectifs du programme et la priorité accordée aux personnes. La cartographie des processus et des mécanismes de mise en œuvre peut aider à analyser les actuels processus de bout en bout, offrir des possibilités d’éliminer les étapes sans valeur ajoutée pour l’administration, et améliorer les processus pour mieux répondre aux besoins et aux attentes des utilisateurs finaux.

Les nouvelles technologies permettent à certains pays de dépasser les approches de paiement traditionnelles, mais le principal défi est de permettre aux personnes pauvres et marginalisées de posséder leur propre porte-monnaie numérique/compte d’argent mobile, et de continuer à l’utiliser. Les pays améliorent l’accès et la possession de comptes, tout en minimisant les coûts d’administration et de fourniture, en adoptant des services financiers et technologiques évoluant rapidement. Il subsiste néanmoins des problèmes d’interopérabilité des systèmes de paiement, dont beaucoup sont « en circuit fermé » et ne permettent pas aux utilisateurs d’effectuer des transactions quotidiennes sans argent liquide selon leur choix et à leur convenance, ce qui entrave l’inclusion financière et l’autonomisation économique des femmes. Un autre défi majeur est le partage des données, la protection des données et la confidentialité. Voir Protection des données, confidentialité et sécurité au chapitre 4.