BIKINI JUIN-JUILLET-AOÛT 2016

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JUIN-JUILLET-AOÛT 2016 #27



TEASING

À découvrir dans ce numéro... « UN VERRE DE BLANC À LA MI-TEMPS »

MINIONS

DRAG QUEEN

KERVIEL

INTERVILLES

CONCOURS DU PLUS GROS MANGEUR

MANU CHAO

TERRASSE

REQUIN MARIAGE

KEROUAC

«J’AI FAIT DU BOWLING NATURISTE»


ÉDITO EURO 2016

Qui se souvient de l’hymne officiel de la Coupe du monde 98 en France ? Non, ce n’était pas I Will Survive de Gloria Gaynor (simple chant de vestiaires des Bleus à l’origine) ni Atomic de Blondie (juste la musique de la pub Coca), mais un titre interprété par Axelle Red et Youssou N’Dour : La Cour des grands. « À toi de faire rêver, à ton tour de jouer, à ton tour de marquer, à ton tour de gagner… » Un refrain aussi angélique que la défense sud-africaine lors du match d’ouverture. Pour le championnat d’Europe, qui se tient du 10 juin au 10 juillet dans le pays, c’est David Guetta qui a été chargé de composer le morceau officiel de la compétition : This One’s For You, un titre dance qui, quelques heures après sa mise en ligne, se voyait déjà accusé de plagiat (Lean On de Major Lazer). Une polémique qui ne serait pas arrivée si l’UEFA avait accepté la demande des Brestois de La Lucha Libre, auteurs de We’re all gonna lose, un hymne alternatif de rock 8-bit qui redonne ses lettres de noblesse à la défaite. « Soyons visionnaires et prenons un peu d’avance, chantons la défaite », lançait – à juste titre – le groupe finistérien, surtout déçu de n’avoir aucun match programmé dans l’un des stades de la région (Bordeaux et Paris pour les plus proches). Le seul parfum de l’Euro en Bretagne nous viendra de Perros-Guirec et de Dinard où séjourneront, respectivement, l’équipe d’Albanie et celle du Pays de Galles. Sans trop s’avancer, l’hymne de La Lucha Libre devrait y trouver preneur. La rédaction

SOMMAIRE 6 à 13 WTF : tubes, Bretons aux Jeux olympiques, cidre aromatisé, construction d’une set list, bière dans les stades... 14 à 29 Les vingt questions de l’été 30 à 33 On a mangé le plus gros burger breton 34 à 37 Pourquoi tout le monde kiffe Kerviel ? 38 à 41 SOS photographes de mariage 42 à 47 RDV : Maud Geffray, Stonebirds, Petit Biscuit, Requin Chagrin, Chouette 48 & 49 Les grands romanciers et la Bretagne 50 BIKINI recommande 4

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Directeur de la publication : Julien Marchand / Rédacteurs : Régis Delanoë, Isabelle Jaffré, Brice Miclet, Jean-Marc Le Droff, Manon Le Roy Le Marrec / Directeurs artistiques : Julien Zwahlen, Jean-Marie Le Gallou / Couverture : Vincent Pavy / Consultant : Amar Nafa / Relecture : Anaïg Delanoë / Publicité et partenariats : Julien Marchand, contact@bikinimag.fr / Impression par Cloître Imprimeurs (St-Thonan, Finistère) sur du papier PEFC. Remerciements : nos annonceurs, nos lieux de diffusion, la CCI de Rennes, Michel Haloux, Mickaël Le Cadre, Étienne Cormier, Émilie Le Gall. Contact : BIKINI / Bretagne Presse Médias - Espace Performance Bât C1-C2, 35769 Saint-Grégoire / Téléphone : 02 99 23 74 46 / Email : contact@bikinimag.fr Dépôt légal : à parution. BIKINI “société et pop culture” est édité par Bretagne Presse Médias (BPM), SARL au capital social de 5 500 €. Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Le magazine décline toute responsabilité quant aux photographies et articles qui lui sont envoyés. Toute reproduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans autorisation. Magazine édité à 20 000 exemplaires. Ne pas jeter sur la voie publique. © Bretagne Presse Médias 2016.



WTF

QUEL TUBE ALLER ÉCOUTER ?

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UNE BELLE COLLEC’

CERTAINS GROUPES ONT EU LE COUP DE GÉNIE DE SORTIR UN MÉGA HIT. DES STANDARDS DONT IL EST DIFFICILE DE FAIRE L’IMPASSE EN LIVE. AUSSI BIEN POUR L’ ARTISTE QUE POUR LE PUBLIC QUI SE PRESSE POUR ÉCOUTER CES TUBES.

DR

Installé depuis dix ans au sein des Champs Libres à Rennes, le Musée de Bretagne a vu sa collection s’étoffer depuis 2006 : photos, costumes, outils, trésors archéologiques... Avec l’exposition De A à Z, 10 ans d’acquisitions, c’est une balade à travers ses 8 700 objets qui met en valeur (et en perspective) le patrimoine de la région. Du 10 juin au 28 août.

POPUL AR

Une bien belle curiosité dans la prog’ du Fest Jazz à Châteauneufdu-Faou : les Suisses de Dead Brothers, signature du très coté label Voodoorythm Records. Eux-mêmes qualifient leur bluegrass de musique funéraire. Un concert-enterrement façon Tim Burton, déglingo et joyeux. Le 30 juillet.

Dès leur premier album High/Low sorti en 1996, les Ricains de Nada Surf (photo) tapent fort avec Popular, hymne college rock qui comble les nostalgiques du grunge. Ce tube, qui vaudra au groupe un direct au Nulle Part Ailleurs de la grande époque (consécration ultime), entend dénoncer la quête de popularité des lycéens et étudiants, avec en guise de couplets des textes empruntés à un vieux livre d’éducation. « I ’m quaterback, I’m popular ! I’ve got my own car, I’m popular ! » Quand et où ? Le 29 juillet au Pont du Rock à Malestroit

« C’EST QUE D’L’ AMOUR »

WHERE IS MY MIND

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MISE EN BIÈRE

big love

Après une première édition, la Crab Cake Corporation remet le couvert cette année avec son festival Big Love. Soit trois jours d’électro et de calins. À l’affiche : Barnt, Jennifer Cardini, Axel Boman, Job Jobse… Du 10 au 12 juin à Rennes. 6

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ZOMBIE

Le deuxième album des Cranberries, No Need To Argue, contient leur titre le plus connu : Zombie. Malgré son horrible refrain (« HIIII-YEEENÉÉÉÉÉ »), cette chanson revient sur un des principaux chapitres de l’histoire irlandaise : le conflit entre indépendantistes et loyalistes. Écrite en hommage à deux enfants de la ville anglaise de Warrington, tués lors d’un attentat commis par l’IRA provisoire en 1993, Zombie dénonce la violence meurtrière de ces combats dans une Irlande en quête de paix et de cessez-le-feu. Quand et où ? Le 13 août à Fête du Bruit à Landerneau

Avant le film Fight Club, Pixies était un groupe alternatif, auteur d’albums imparables, dont le premier, Surfer Rosa, paru en 1988 et d’où est extrait Where is my mind. Avec le long métrage culte de David Fincher, Pixies devient mainstream et Where is my mind s’ancre dans toutes les mémoires de ceux qui l’ont vu, le titre accompagnant le spectaculaire générique de fin (du monde). Mais au fait, ça raconte quoi ? La rencontre entre le leader Frank Black et un poisson lors d’une plongée sous-marine aux Caraïbes. La drogue, putain. Quand et où ? Le 15 juillet aux Vieilles Charrues à Carhaix



WTF

LES HISTOIRES FOLLES DES BRETONS AUX JO LES JEUX OLYMPIQUES DE RIO ONT LIEU DU 5 AU 21 AOÛT. LORS DES PRÉCÉDENTES ÉDITIONS, DES BRETONS SE SONT DISTINGUÉS, EN RAMENANT DES MÉDAILLES MAIS AUSSI DE BONNES HISTOIRES. « ET OUI P-P-P-P-PATRICK ! » LA RESSUSCITÉE

Formé au gouren, la lutte tradi bretonne, chez lui à Mégrit dans le pays de Dinan (« t’habites à Mégrit ? », bonne blague de cours d’école), Emile Poilvé (photo) quitte ses Côtes du Nord natales pour monter à la capitale, où il devient gardien de la paix. Mais le golgoth n’a pas délaissé la pratique de son sport et participe à deux Olympiades : en 1932 à Los Angeles et en 1936 à Berlin. Dans l’Allemagne nazie, il décroche à 33 ans un titre olympique en lutte libre, au milieu de la nuit, le même soir du sacre d’un certain Jesse Owens sur 200 mètres. Classe.

Elle est la dernière championne olympique bretonne en date : en 2012, la vététiste Julie Bresset décroche la médaille d’or en cross-country aux Jeux de Londres à seulement 23 ans. Elle enchaîne avec le titre mondial mais sombre dans la dépression et manque d’arrêter précocement sa carrière. Un burn-out soigné chez elle à Plœuc-sur-Lié, où elle a acheté un troquet pour sa mère, baptisé L’Instant Breizh. La cure de diabolo et de monaco porte ses fruits : revenue à un niveau mondial, Julie Bresset va défendre son titre cet été au Brésil. Go, go, go !

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LE MENHIR

LE RECLASSÉ En 1968, Raoul Guégan, originaire de Garlan, fait partie de l’équipe de France de pentathlon moderne qui termine 4e. Sauf que lui et ses potes récupèrent la médaille de bronze suite au déclassement des Suédois pour le premier cas de dopage de l’histoire des JO, à cause de traces d’éthanol dans le sang. Parce qu’on n’a pas le droit de picoler quand on fait du sport ?

Clulie Sassia

AFRICAN GIRL POWER

Premier groupe africain exclusivement composé de femmes, les Amazones d’Afrique réunissent musiciennes et grandes voix du Mali dont : Mariam Doumbia (compagne d’Amadou), Oumou Sangaré, Inna Modja, Kandia Kouyaté et Mamani Keïta. Un projet musical, mais pas que. À travers cette formation, c’est la situation des femmes en Afrique, leurs luttes et leurs aspirations qui sont mises en lumière. Une émancipation par la chanson. Le 5 août au Festival du Bout du Monde.

QUI VEUT SA PLACE EN FESTIVAL ? Quand c’est l’heure de l’été, c’est l’heure des cadeaux. On vous offre des places pour le Bout du Monde, les Charrues, Art Sonic, Chauffer dans la Noirceur et Au Pont du Rock. Yi-haaaaa ! 8

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Bikini

COMME POUR LA BIÈRE, LES GAMMES DE CIDRES AROMATISÉS SE DÉVELOPPENT À FOND LES BALLONS. Depuis quelques années, les producteurs d’alcool ne cessent de vouloir aromatiser nos bouteilles. Après le rosé et la bière, c’est au tour de notre bon vieux cidre de passer à la casserole. Goût pêche, poire, framboise, cerise, agrumes, vodka-citron vert… Les industriels semblent en totale roue libre mais kiffent la vibe. « Grâce au lancement de cette gamme aromatisée, nous avons touché 450 000 nouveaux consommateurs, plus jeunes, plus urbains, plus féminins », se félicite Philippe Musellec, directeur général des Celliers Associés (Val de Rance). Une volonté d’amener la boisson pour bolée à s’imposer à l’apéritif. « Ce sont surtout les moins de 50 ans qui prennent des aromatisés. Ces derniers sont parfois présentés en petits formats, 33 cl, pour faciliter la consommation », expose Lénaïc Pineau, responsable marketing chez Eclor (Loïc Raison). Une tendance qui permet de « soutenir le marché du cidre et le faire perdurer » selon Jean-Louis Benassi, directeur de l’Union nationale interprofessionnelle cidricole. « Les aromatisés ont pour but d’attirer de nouveaux consommateurs et de leur faire connaître les gammes plus traditionnelles. Ça a l’air d’une nouveauté mais vous savez, ça fait des années que des petits producteurs indépendants parfument leurs cidres… » 9


WTF

COMMENT ÇA SE DEALE UN CONCERT ? DURÉE DU CONCERT, PRÉSENCE DES TUBES DU GROUPE OU DE L’ ARTISTE, GESTION DES RAPPELS… QUEL EST LE DROIT DE SUR LA MANIÈRE DONT S’ORDONNE UNE SET LIST ? DES PROGRAMMATEURS DE FESTIVALS NOUS RÉPONDENT. OUANE, TOUT,

LA DURÉE

À la signature d’un contrat engageant un groupe avec un festival, il est précisé la durée exacte du concert. « C’est obligatoire d’être bien calé sur ce point pour bien agencer la soirée et éviter les retards », note Thierry Houal des Indisciplinées à Lorient, festival qui fixe deux durées standards à leurs invités : « 40 à 45 minutes pour les plus petits groupes en début de soirée, 1 heure pour les artistes internationaux, sauf exception. » Des exceptions qui sont légion chez les voisins des Vieilles Charrues. « Les Insus par exemple cette année, c’est 2 heures de show car ça mérite. Les Cure en 2012, c’était 2 h 30 ou rien, non négociable avec leur manager », explique la programmatrice Jeanne Rucet. Et cette durée convenue initialement est-elle respectée ? « Oui, presque trop parfois, il n’y plus tellement de place à l’improvisation. Chez les Anglo-saxons, c’est souvent calé à la minute. Cette année à Panoramas, on a eu un DJ qui avait signé pour 1 h 13 de set, ni plus ni moins. Et il a joué 1 h 13 », remarque Joran Le Corre, du festival morlaisien.

LE RAPPEL

« Le rappel est inclus dans la durée prévue du concert et n’est évidemment pas obligatoire », renseigne Thierry Houal, qui constate que « c’est un truc très français de finir un concert ainsi. Les Anglo-saxons préfèrent jouer tout d’un bloc sans feindre de quitter la scène pour y revenir ». « Franchement, ça se fait de moins en moins, surtout en festival, renchérit Joran Le Corre. Je connais une exception : aux Trans où le boss Jean-Louis Brossard a l’habitude de pousser les groupes à faire un peu de rallonge quand il a kiffé le concert ! »

LE CHOIX DES MORCEAUX « Dans l’absolu, les artistes ont le droit de jouer ce qu’ils veulent », assure Joran Le Corre. Comme ce fut le cas de Bob Dylan aux Charrues en 2012 qui a puisé presque uniquement dans le répertoire de ses derniers albums, au détriments des standards… Thierry Houal : « Quand je bossais à la Route du Rock, on avait fait venir Frank Black des Pixies (en 2001, ndlr). Je me souviens lui avoir suggéré de jouer Where 10

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is my mind mais je n’avais pas besoin de le faire, il a terminé le concert avec, comme d’habitude. » « On peut connaître à l’avance les set lists des grosses têtes d’affiche car ce sont toujours les mêmes, de date en date, enchaîne Jeanne Rucet. On savait par exemple en prenant Elton John qu’il était parti pour une tournée best-of et pas pour défendre un nouvel album. Idem avec Polnareff cet été », dont l’agencement

des morceaux est déjà connu : ouverture sur Je Suis un homme et La Poupée qui fait non, gros passage piano avec notamment Lettre à France au milieu et, enfin, On Ira tous au paradis lors du rappel. S’agissant de Pharrell, ses derniers concerts tendent à prouver qu’il a tendance à placer Happy en avant-dernière position, juste avant Freedom en clôture. Si ton apéro se prolonge un peu trop, c’est donc pas très grave.


REGARD DES ORGANISATEURS DE SOIRÉES TRI, FORE !

LE PLANNING

Cet artiste va-t-il mieux convenir en début de soirée ou plutôt vers la fin ? Un casse-tête permanent pour les organisateurs au moment d’établir leur planning. « Tous ou presque vous diront qu’ils préfèrent jouer à la nuit tombée car il y a plus d’ambiance mais il en faut aussi pour ouvrir la journée », reconnaît Jeanne Rucet. Quelques critères objectifs permettent de faire des choix : « Quand le groupe a un gros jeu de lumières, mieux vaut le faire jouer de nuit. On fait gaffe aussi au travail de configuration scénique, qui prend plus ou moins de temps aux techniciens, ce qui peut jouer sur les horaires de passage. » Une règle s’est imposée depuis pas mal d’années : finir la soirée par un set électro, et pas uniquement dans des festivals spécialisés mais aussi à La Route du Rock ou aux Charrues. « De l’électro planante pour finir de faire partir les gens, ou du truc qui tabasse pour se défouler un dernier bon coup, dans les deux cas ça fonctionne », observe Joran Le Corre, qui a un argument pour convaincre les DJ d’être programmés en dernier sur une soirée : « On est moins regardant sur les horaires, ils peuvent déborder un peu… J’ai souvenir d’un Daniel Avery finissant avec la lumière rallumée, ça a quelque chose d’irréel et d’exceptionnel pour les derniers irréductibles encore présents à ce moment-là. » Si tu te souviens encore comment tu t’appelles. 11


WTF

LE RETOUR (ENFIN) DE LA BIÈRE AU STADE ? C’est ainsi depuis la mise en place de la loi Evin en 1991 : tise interdite pour les supporters dans les enceintes sportives. Un principe pas irrémédiable pour autant. En avril dernier déjà, il y a bien failli y avoir de la mousse en vente au Stade de France pour la finale de Coupe de la Ligue, sauf que la mairie de Saint-Denis a retiré son accord au dernier moment. Car oui, ce sont les municipalités qui appliquent la loi et non les clubs sportifs, avec quelques passe-droits. En L1 par exemple, il est possible d’obtenir jusqu’à dix dérogations par saison. Si La Beaujoire à Nantes en profite bien, ce n’est le cas ni au

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DU 10 JUIN AU 10 JUILLET, C’EST L’EURO DE FOOT EN FRANCE AVEC, AU TOTAL, 51 MATCHS À MATER. POUR LES ACCOMPAGNER DE BINOUZES, PRIVILÉGIEZ VOTRE CANAP’ AU STADE OÙ LA VENTE DE BOISSONS ALCOOLISÉES RESTE INTERDITE.

Moustoir à Lorient ni à Francis-le-Blé à Brest ni au Roudourou à Guingamp ni au Roazhon Park à Rennes. « Un manque à gagner certain, regrette Karim Houari, stadium manager de l’ex-stade de la route de Lorient. Mais on espère enfin obtenir des dérogations dans un proche avenir. » La raison de son optimisme ? « Pour

les demi-finales de Top 14 qui ont lieu au Roazhon Park, la municipalité a cédé à la demande de la Ligue de rugby de vendre de la bière. Si ça se passe bien, y a pas de raison qu’elle n’accède pas aussi à nos requêtes pour certaines affiches. » En attendant ce possible assouplissement des règles, c’est en VIP qu’il faut aller pour picoler à l’œil. Les loges bénéficiant d’autorisation liées à la restauration, il est de coutume de proposer à leurs occupants du champagne ou du vin à la mi-temps. Pendant que toi t’es comme un crevard avec ta Buckler. Putain de lutte des classes.

Musée d’Orsay / Gérard Blot

SELFIE 1 .0

Courbet, Cézanne, Gauguin… Du beau monde cet été au musée des beaux-arts de Quimper. En tout, ce sont près de quarante autoportraits, issus des collections du musée d’Orsay, qui seront exposés. Dont le king du genre : Van Gogh dont les œuvres constituent un récit autobiographique. Attention chérie, ça va couper. Du 17 juin au 2 octobre.

OÏ OÏ OÏ OÏ Les garçons de The Decline ! ont de l’actu cet été et ça fait zizir. Pas de nouvel album mais une chiée de dates dont un paquet en Bretagne, forcément : le 11 juin au Poitin Still à Quimper, le 19 août au festival des Deux Cloches à Pédernec, le 26 août au Roi Arthur à Bréal-sous-Montfort, le 17 septembre à l’Ubu à Rennes… Let’s go. 12

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DOSSIER

FESTIVALS, MÉTÉO, VACANCES, PLAGE ET APÉRO : POUR BRILLER DANS LES BARBEUCS AU CAMPING, VOICI ENFIN TOUTES LES RÉPONSES À VOS INTERROGATIONS ESTIVALES. 14

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DOSSIER

AI-JE LE DROIT DE SQUATTER  UNE TERRASSE TOUTE L’APREM ?

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Glander sur une terrasse de bar plusieurs heures avec juste une conso, c’est tentant, surtout avec les beaux jours. Mais est-ce légal ? Réponse courte : oui. Aucune loi ne l’interdit formellement. « Mais il ne faut pas oublier que les cafés, bars et restaurants sont des lieux privés qui accueillent du public, et pas un lieu public ! Les clients ne font donc pas tout ce qu’ils veulent », rappelle Hubert Jan, président du syndicat hôtelier UMIH 29. Surtout que si aucune loi précise n’existe sur les droits du client en terrasse, la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) s’est exprimée en 1987

sur le sujet. En gros, si la terrasse est vide, difficile pour le serveur de vous demander de commander à nouveau. Par contre, si elle est bondée et que d’autres clients attendent, il sera compliqué de refuser de prendre un nouveau verre. Reste un flou : la fréquence du renouvellement des consommations. Certains bars la fixent à 30 minutes et l’affichent même sur une pancarte visible depuis la terrasse. Libre à vous donc de vous y asseoir, ou d’aller voir ailleurs. « On est des entreprises, justifie Hubert Jan. Il faut bien rentabiliser les terrasses. Mais après, si on veut fidéliser sa clientèle, il ne faut pas non plus imposer un timing et chercher à amortir à tout prix. » Isabelle Jaffré

PEUT-ON SE FAIRE ATTAQUER  PAR UN REQUIN EN BRETAGNE ?

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« Les eaux seraient beaucoup mieux fournies en plancton », explique Florian Barths, technicien aquariologiste à Océanopolis à Brest. Effectivement, le requin pèlerin ne mange que du plancton, des algues ou autres animaux microscopiques : nulle chance de se faire dévorer donc. « Le seul risque qu’on puisse avoir, c’est qu’en s’enfuyant, il nous donne une grosse claque avec sa queue,

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Traumatisé par Les Dents de la mer ? Les squales vous fichent les chocottes ? Sachez que trente à cinquante espèces de requins vivent dans les eaux bretonnes. « Ça va de la petite roussette au requin pèlerin (photo), un colosse pouvant atteindre douze mètres pour un poids de cinq tonnes parfois », expose le Brestois Éric Stéphan, chargé de mission à l’APECS, association de défense de l’environnement spécialisée dans l’étude des requins pèlerins. Tous les ans, elle effectue leur recensement. « Certaines années, on nous a signalé 250 fois la présence de requins pèlerins en France, majoritairement au printemps et en été. 80 à 90 % sont repérés en Bretagne. » Mais pourquoi sontils aussi nombreux dans la région ?

prévient Éric Stéphan. Mais les pèlerins, comme tous les autres requins ici, sont inoffensifs. » Pourtant, certains touristes affirment avoir vu des requins blancs près de l’archipel des Glénan, au large de Fouesnant dans le Sud-Finistère. « C’est possible qu’il y en ait eu à cet endroit car ils vivent dans des eaux tempérées. Mais pour l’instant, ce ne sont que des témoignages que nous n’avons pas pu confirmer », rassure le spécialiste. « Franchement, poursuit-il, j’aurais davantage peur en voyant un phoque gris (très présent près des côtes finistériennes, ndlr). Ces animaux ont la mâchoire hyper puissante. Ils n’ont jamais attaqué l’homme, mais ils sont beaucoup plus dans la recherche de contacts que les requins. »


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BALLONS  DE FESTIVALS : LA FIN DES MINIONS ?

Voilà bien deux ans que ces horribles créatures envahissent les cieux de nos festivals. D’un jaune plus fade que celui de Bob l’éponge, ceux qu’on appelle indûment “Minions” sont devenus, malgré leur tronche de cake, les nouvelles stars des ballons gonflés à l’hélium. Une tendance qui va perdurer ? « Pour l’instant, on n’en sait rien. On attend de voir ce que vont nous envoyer les fournisseurs », explique Damien Topsent, un vendeur ambulant habitué du Festival Interceltique. Nous, on mettrait bien une pièce cette année sur les Angry Birds (dont le film est sorti en mai) ou sur les Emojis, incontournables ces derniers mois. « Dès qu’on peut commander des nouveautés on le fait mais, vous savez, c’est difficile de prévoir quel personnage sera le plus vendu, témoigne l’entreprise Ballon express qui livre les marchands ambulants. En tout cas, sur les résultats de ce début d’année, je peux vous dire que ce sont encore les Minions qui cartonnent. » Un constat confirmé par Sandro Muller, présent sur plusieurs rendez-vous bretons, qui observe cependant des ventes honorables avec ses ballons My Little Pony (« le poney rose ») et ceux de La Reine des Neiges. De là à nous « libérer, délivrer » de ces bestioles jaunes ? 17


DOSSIER

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PEUT-ON RANDONNER À POIL ?

Le rendez-vous avait été donné près du terrain de foot de Saint-Just, dans la cambrousse de Redon. En cette matinée d’avril, ce sont une vingtaine de personnes, quinquagénaires pour la plupart, qui ont répondu présent à l’appel. Parmi les participants du jour : Jean-Yves, un retraité ; Daniel, un employé dans l’immobilier ; Laurence, une esthéticienne… Tous volontaires et motivés pour une sortie un peu particulière : une randonue. À la tête de cette balade de quinze bornes les fesses à l’air : Dominique Rigalleau, le fondateur de l’ARNB (l’association des randonneurs naturistes de Bretagne) qui, chaque année, organise une dizaine de marches dans toute la région. « On a de la chance aujourd’hui, le soleil est avec nous. Ça nous chauffera la peau, on n’aura pas froid », rassure-t-il d’entrée, malgré les 10 degrés affichés au compteur. Si la sortie du bourg se fait habillé, il n’aura fallu que cinq petites mi18

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nutes pour que la quasi totalité du groupe se désape aussitôt engagé sur le premier chemin de terre. Un acte qui, pour chacun, relève presque du soulagement.

« En osmose avec la nature » « Être habillé, c’est tellement désagréable. Les vêtements frottent sur le corps… Je le vois comme une contrainte, explique Dom’, naturiste aguerri. J’aime être nu depuis je suis tout petit. Quand on me mettait mon pyjama, je l’enlevais à chaque fois en cachette. Aujourd’hui, je pratique le naturisme à la plage, au camping mais aussi lors de mes voyages. J’ai même fait du bowling naturiste ! » À oil-pé à travers les sentiers et les sous-bois, chaque randonneur avance les raisons de sa présence. Daniel a « l’impression d’être en osmose avec la nature » ; Bernard, non-voyant, aime « la démultiplication des sensations » que lui procure la nudité ; d’autres y voient une façon de combattre leurs complexes.

Une activité dont le principal risque n’est pas de se faire piquer par une ortie mais plutôt de se faire pincer pour exhibition sexuelle (passible de 15 000 euros d’amende et d’un an de prison). Si les membres de l’ARNB ne se sont jamais fait coincer, ils veillent cependant à ne pas déranger ni heurter lorsqu’ils croisent des « textiles » (personnes vêtues), enfilant tout de suite un paréo autour de leur taille. « On ne fait pas de militantisme comme certains collectifs naturistes dans le Sud. Ce n’est pas notre état d’esprit. On ne reste pas délibérément nus si cela gêne les gens », assure Dominique pour qui cela s’est toujours bien passé avec les autres promeneurs. « Une fois par contre, se souvient Florence, on avait croisé une bonne sœur qui, pour le coup, semblait vraiment choquée de nous voir dans cette tenue. » La fameuse tenue d’Adam et d’Ève. Manon Le Roy Le Marrec


OÙ  FAUT-IL  NE PAS  SE BAIGNER ? Avant de piquer une tête, quelques règles s’imposent : se mouiller la nuque, cracher dans son masque de plongée pour éviter la buée et… vérifier la qualité de l’eau. Si celle-ci est jugée bonne en BZH (97,3 % des lieux de contrôle sont de « qualité satisfaisante » selon l’agence régionale de santé), quelques communes affichaient, lors de la dernière étude en 2015, des bilans sanitaires insatisfaisants pour certains de leurs lieux de baignade. On en compte 3 dans les Côtes d’Armor (Plérin, Ploulec’h, SaintMichel-en-Grève), 1 dans le Morbihan (Ambon) et 11 dans le Finistère (Douarnenez, Guisseny, Kerlouan, Landunvez, Le Relecq-Kerhuon, Locquirec, Ploudalmézeau, Plougoulm, Plouvorn, Porspoder, Santec). Clean sheet en revanche pour l’Ille-et-Vilaine et ses 53 points de contrôle tous satisfaisants.

FESTIVALS : QUI TAPE L’INCRUSTE ? Nos confrères de Sourdoreille ont épluché la prog’ de l’ensemble des festivals français. À la première place des artistes les plus présents : Louise Attaque qui, pour son retour après huit années de pause, sera à l’affiche de trente événements. Et en Bretagne ? Si la bande à Roussel ne s’arrête qu’une fois en BZH cet été (Charrues), ce n’est pas vraiment le cas des deux gaziers de Soviet Suprem qui, avec quatre dates programmées (Bobital, Beg Chopin’, Bout du Monde et Roi Arthur), arrivent en tête des squatteurs de festoches bretons. 19


DOSSIER

LES POUDRES COLOREES  SONT-ELLES DANGEREUSES ?

C’est un running gag. Quelques jours avant chaque édition, les festivaliers de La Route du Rock checkent quotidiennement les prévisions sur le site de Météo France en quête d’éclaircies et de ciel bleu. Car oui, au même titre que les alligators dans les égouts ou la pastille anti-vomitive chez McDo, la météo malouine est devenue une légende urbaine : La Route du Rock serait synonyme de flotte et de gadoue. Really ? Pas vraiment. Selon les archives météo, sur les 22 éditions qui se sont tenues en août (les trois premières ont eu lieu en février ou mars), on compte “seulement” 12 jours arrosés sur 66 jours de festivités. Des précipitations par ailleurs

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PLEUT-IL TOUJOURS  PENDANT LA ROUTE DU ROCK ?

surtout concentrées ces dix dernières années, ce qui explique certainement cette impression généralisée de temps pourri. Parmi leurs éditions fétiches, les amateurs de K-way retiendront particulièrement 2002 (trois jours de flotte quasi non stop et un site méga boueux qui deviendra une des marques de fabrique du festival) et 2004 (orage dantesque et trombes d’eau qui interrompront le concert de Blonde Redhead le dimanche).

Jaunes, rouges, vertes… Lors des courses de running festif ou en festivals, elles sont devenues incontournables. Les poudres de couleur, inspirées de la fête indienne de la Holi, ne seraient pourtant pas sans danger. C’est la conclusion de deux étudiants de l’École nationale supérieure de chimie de Rennes qui ont étudié les risques de cette fécule de maïs colorisée. Parmi les dangers potentiels : « l’inflammation voire l’explosion des poussières » au contact d’une flamme ou d’une source d’énergie, irritations cutanées et problèmes respiratoires en cas « d’inhalation prolongée et fréquente ». Pas glop.

Fantasmes de marins comme rêves d’enfants, ces créatures mihumain mi-poisson fascinent depuis des siècles. C’est toujours le cas aujourd’hui où leurs fans les plus hardcore font tout pour leur ressembler. Cette pratique s’appelle le “mermaiding” et vient tout droit des States. Le principe ? S’habiller en sirène et évoluer dans l’eau, les jambes enfermées dans une monopalme. Une discipline qu’Ingrid (photo), 26 ans, pro dans l’animation, est la seule à exercer en Bretagne. Depuis deux ans, elle propose ainsi ses services aux campings, clubs ou piscines pour réaliser des shows aquatiques. « J’ai glissé vers le mermaiding sans imaginer que ça me plairait autant. J’ai voulu un costume pour “essayer”… et la sirène 20

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est venue à moi je crois. Je mêlais ainsi mes passions : la nage, la mer, le costume… » À bloc, Ingrid se donne à fond et n’a pas hésité à investir plus de 500 euros dans sa panoplie sur mesure. « Elle est en silicone et en latex. J’ai choisi un bleu vert pour ressembler à Ariel, l’héroïne du dessin animé Disney », raconte la jeune femme autrefois fan de dauphins et de l’orque Willy. Mais c’est possible de nager avec ? Oui, ça serait même plutôt cool. « Si vous n’avez jamais essayé la monopalme, je vous conseille ! La sensation est géniale, entre la vitesse et la grâce. Mais le plus dur, c’est l’apnée… Je compte prendre des cours pour m’améliorer sur ce point. » La sirène bretonne participe bientôt également à l’élection de Miss mermaid France. Un concours pour

C. Vimar

LES SIRÈNES EXISTENT-ELLES ?

les passionnées de mermaiding, qui aura lieu en juin à Nancy. « Il y aura des épreuves de nage, d’aisance dans l’eau et de création d’un haut de sirène décoré. Ce n’est pas un concours pompeux ou pro, c’est surtout un moment de loisir entre sirènes. »


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LES ÉTUDIANTS  SONT-ILS  EN VACANCES JUSQU’EN  OCTOBRE ?

Tous ceux qui sont passés par les bancs de la fac ont, un jour ou l’autre, fait face à cet a priori tenace qui veut que tous les étudiants sont en vacances durant les quatre mois de l’été. « C’était peut-être vrai il y a quelques décennies, mais les choses ont bien changé », clarifie Anne-Sophie Le Moing, responsable de la scolarité à l’université de Bretagne Sud. « Le campus se vide à la mi-mai. Mais beaucoup d’étudiants sont en stage ou préparent les sessions de rattrapage qui se déroulent en juin », expose Marianne Rei, de Rennes 2. Et côté reprise, les rentrées de nos aînés à la mi-octobre ne sont plus qu’un lointain souvenir. Mais pourquoi donc ? À Brest, « cela permet d’avoir 13 semaines de cours avant les congés de Noël et de glisser, avant ceux-ci, une semaine d’examens ». Et c’est en avançant au mois de juin les rattrapages, qui avaient auparavant lieu en septembre, que ce nouveau calendrier a été rendu possible. Ainsi, à Villejean, « le gros des étudiants commence les cours dès le 12 septembre ». La rentrée est encore plus précoce à la fac de médecine, comme à Brest où « la plupart des étudiants revient en cours entre le 31 août et le 8 septembre ». Parfois, c’est même plus tôt que le petit frère toujours en primaire. Dur psychologiquement. Jean-Marc Le Droff 21


DOSSIER

Gourin : ses 4 000 âmes, sa réplique de la statue de la Liberté, sa célèbre fête de la crêpe, son championnat régional des sonneurs et… sa gay pride. Cela peut surprendre mais oui : cette petite commune morbihannaise, à la frontière du Finistère et des Côtes d’Armor, est devenue en l’espace de quelques années la capitale gay de l’été en Bretagne. Chaque premier week-end d’août, son bourg perd son calme habituel au profit d’un joyeux mélange des genres : hétéros, homos, trans et travestis y défilent costumés, le long de trottoirs bondés (5 000 personnes chaque année), composés de touristes de passage, de familles en goguette et de mamies à la fenêtre. On se croirait presque dans de clip de Let me be a drag queen (« EXTRAVAGANZAAAA ! »), les boutou coat en plus.

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COMMENT GOURIN EST DEVENUE UNE

Porte-drapeau de ce centre-Bretagne gay-friendly : Bernard Raynal, fondateur et organisateur de ce “Festy Gay”. Patron de la discothèque Le Starman (« échangiste le vendredi, gay le samedi »), c’est d’ailleurs après une soirée que lui est venue l’idée de ce défilé. « C’était en 2003, pendant le week-end de la fête du quartier. Ce jour-là à la boîte, on avait pas mal de travestis qui avaient envie de participer. On s’est lancé comme ça à une vingtaine dans les rues, sans se poser plus de questions. »

sensibilisation. En plus du défilé, nous avons aujourd’hui un village avec une dizaine d’associations. » D’abord là pour la teuf, Bernard ne souhaite d’ailleurs pas faire de ce rendez-vous un événement revendicatif, à la différence de la plupart des gay pride. « Surtout pas de politique ! On a eu des demandes et des sollicitations de la part de syndicats et de collectifs militants, j’ai dit niet. » Même pas pour le mariage pour tous ? « Certains participants avaient des pancartes en faveur de la loi : je ne les ai jamais interdites, mais ce n’est « La mairie est de droite » pas la vocation première du Festy Un one-shot avant de remettre le Gay », répond celui qui espère simcouvert cinq ans plus tard et de lan- plement avoir « aidé à faire bouger cer pour de bon la machine Festy les mentalités ». Gay. « L’idée était simple : garder Aujourd’hui en Bretagne, seules l’esprit spontané et festif du début, Rennes (avec sa “Marche des Fieret développer un volet prévention- tés”) et Gourin organisent un défilé gay. La capitale régionale d’un côté, la petite ville de campagne de l’autre. Un parallèle qui amuse David Le Solliec, maire Les Républicains de Gourin, qui soutient « à 200 % » le

« Tracteurs et remorques pour faire les chars... » 22

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Yvon Kervinio

Yvon Kervinio

CAPITALE GAY ?

rendez-vous. « Nous sommes en zone rurale, la mairie est de droite, à l’époque la loi Taubira n’avait pas encore été votée : sur le papier, il y avait tous les ingrédients pour que cela ne prenne pas. Mais on a tordu le cou aux préjugés : le Festy Gay anime la ville, attire enfants et anciens, participe à la notoriété de la commune. Et c’est tant mieux !, se félicite l’élu qui assure avoir le soutien de la quasi totalité de ses administrés. À part quatre ou cinq courriers d’extrémistes chaque année, aucun habitant ne m’a fait part de ses réticences. » À l’approche de la neuvième édition, le boss du Starman ne souhaite pas changer de recette, capable de réunir drag queens parisiennes et agriculteurs du coin. « Ils nous prêtent gracieusement leurs engins : des tracteurs et des remorques pour faire nos chars. Cette année, ce sont des éleveurs de Motreff, du Saint et de Guiscriff qui seront de la fête. » Julien Marchand Le 1er août à Gourin 23


DOSSIER

Bikini

LE SANDWICH TRIANGLE  EST-IL NE A GUINGAMP ?

C’est les vacances, le moment de partir loin de chez soi et de prendre la route. Mais quand “on a faim”, il n’y a pas 36 solutions. Une aire d’autoroute et hop, à chacun son sandwich triangulaire : poulet-crudités, jambonemmental ou thon-mayonnaise. Des recettes à déguster, en plein cagnard, face aux voitures lancées à 130. Le bonheur, c’est simple finalement. Ce casse-croûte géométrique a vu le jour il y a plus de 30 ans, grâce à un certain... Jean-Claude Daunat, fondateur de la marque du même nom. Ancien coureur cycliste professionnel (chopé trois fois pour dopage, le coquinou), celui qui allait devenir le leader français de la vente de sandwichs industriels a eu l’idée du siècle un jour après l’une de ses courses. « Les compétitions finissaient souvent tard et il s’est rendu compte qu’après une certaine heure, l’offre alimentaire était très limitée », relate Marie-Aude Miossec, chargée de communication chez Daunat. C’est donc en 1976 que le sportif – décédé en 1999 – se lance dans le business du snacking. Il décide de reprendre un fonds de commerce 24

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de croque-monsieur et de hot-dogs près de Quimper, qu’il déménage dans le sous-sol de sa maison à Pabu, ville voisine de Guingamp. Avec sa femme Nicole, il confectionne ces snacks à réchauffer, qu’il vend sous le nom “Bistro’Quick” et qu’il livre à des bars alentour. « Les débuts étaient compliqués, se rappelle son épouse. Le matin avant de partir au travail, je découpais les aliments. Une tante réalisait les croque-monsieur et hot-dogs. Et, au retour de ses courses, mon mari allait voir les bars pour les démarcher et les réapprovisionner. » Un travail fastidieux mais qui paye. Au début des années 80, le couple s’y consacre à 100% et déménage à Bégard dans une maison avec un « plus grand sous-sol ». C’est à ce moment-là qu’ils sortent leurs premiers “triangles”, façon club sandwich. « Sur le marché, il y avait Olida qui faisait des sandwichs carrés. Nous, on l’a coupé en deux : ça a tout de suite séduit. C’était les premiers sandwichs triangulaires vendus en France, résume Morgane,

la fille Daunat. C’était très artisanal. On a commencé avec la recette du jambon-beurre. On prenait des tartines Harrys, on mettait nous même le beurre et le jambon et, ensuite, on casait les sandwichs dans des boîtes triangulaires qu’on agrafait. » Le concept cartonne et, petit à petit, le réseau de diffusion se développe. Notamment grâce à un partenariat signé en 1988 avec les stationsservices Total. L’une des dates clés pour l’entreprise, dont l’usine est aujourd’hui basée à Guingamp. « Le truc, c’est que mon père mettait tout à disposition pour commercialiser le produit. Pour les snacks à réchauffer, il fournissait le toasteur. Pour les sandwichs, il donnait les bacs réfrigérés. Forcément, ça plaisait, détaille sa fille. Il a également su rester très proche de ses clients. Il continuait régulièrement à parcourir le pays et à faire des milliers de kilomètres pour vendre ses produits. » Une façon pour cet ancien coureur de boucler un nouveau tour de France. Manon Le Roy Le Marrec


POURQUOI  Y A PAS  D’ALCOOL FORT  DANS LES BARS  DE FESTIVALS ?

Parmi les choses qui feraient bien plaiz’ : boire un mojito en festoche. Tranche de citron vert et ombrelle à cocktail comprises. Seulement voilà, c’est un peu plus compliqué que ça. Skycoke, punch ou vodka-Red Bull alors ? C’est mort aussi. « Nous sommes limités aux boissons du groupe 3 », informet-on du côté du Bout du Monde. En clair : rien au-dessus de 18° d’alcool. Mais y aurait pas moyen d’obtenir une licence IV pour proposer une gamme plus large ? « Il ne s’agit pas d’une licence mais d’une autorisation d’ouverture d’un débit de boissons temporaire, délivrée par la mairie », éclaire le service com’ des Charrues. Un arrêté qui n’autorise rien au-dessus de la bière, du cidre, du vin ou du champagne. Bon ben, deux coupes alors.

DANS QUELLE  VILLE FAIT-IL  LE PLUS CHAUD ? Avec le record de chaleur de 36,7°, Saint-Avé était l’été dernier la ville la plus hot de BZH. C’est également dans cette banlieue vannetaise qu’a été enregistrée la température la plus élevée de l’histoire de la région avec 40° le 10 août 2003, lors de la canicule. Mais pourquoi ces records se situent tous dans cette zone ? « C’est parce qu’elle est abritée par les Landes de Lanvaux (175 mètres, ndlr) et bénéficie d’un léger effet de foehn : un réchauffement dû à la rencontre du vent et d’un massif », explique-t-on à Météo France Ouest. 25


DOSSIER

À QUAND LE RETOUR D’INTERVILLES ?  Plus vieille que Fort Boyard, Intervilles était présentée dans sa formule initiale en 1962 par Guy Lux, Simone Garnier et Léon Zitrone avec, déjà, l’épreuve des vachettes. Disparue une première fois entre 1973 et 1985, l’émission revient avec un générique culte (Shanana), de nouvelles épreuves (le plan incliné à monter à la force des bras) et de nouveaux animateurs, dont le scandaleux Olivier Chiabodo qui (avec ses doigts) avait aidé illicitement Le Puy du Fou. Dans les années qui suivent, plusieurs villes bretonnes décident de participer à un jeu qui sourit surtout aux communes avec accent chantant et foulard rouge autour du cou : Dax, Saint-Raphaël, Mont-de-Marsan… Concarneau et Quimper se lancent dans l’aventure en 1998, en vain, puis c’est au tour de Vannes dix ans plus tard. Fabien Régnier faisait partie de l’aventure. « Il y avait une envie d’être les premiers Bretons vainqueurs. Les sélections étaient hyper pointues, ça puisait dans les assos sportives et la caserne militaire locale. »

Une team commando d’une cinquantaine de volontaires est montée. En guise de prépa, ce sont les nordistes de Saint-Quentin qu’il faut affronter en demi-finale. Une formalité. « On fait un super départ. » Tellement super qu’à l’épreuve du tapis roulant où les candidats doivent répondre à des questions de culture générale tout en courant, les producteurs ont accéléré la vitesse du tapis du Vannetais pour relancer le suspense. « Il s’est fracassé la tête et a perdu connaissance dans la piscine. Le mec s’est retrouvé à l’hôpital avec une commotion cérébrale. » Les joies de la télé… En finale, les Vannetais se déplacent à Dax et ce sont les locaux, spécialistes de l’émission, qui l’emportent. « On n’a pas démérité mais on perd quelques jeux importants, se rappelle Fabien. J’ai par exemple merdé l’épreuve du tapis roulant. À la question “quel sport pratique Tiger Woods ?”, le public faisait tellement de bruit que j’ai entendu un truc comme “Taï Woo” et j’ai répondu karaté. »

Un an plus tard en 2009, c’est Plougastel-Daoulas qui est désignée comme ville bretonne participante. « Intervilles, c’est un bon moyen de faire parler de la commune », justifie le maire Dominique Cap, toujours en exercice. Les Finistériens dominent Châteauneuf-du-Pape mais ne réalisent pas un score suffisant pour se hisser en finale. « Ça m’arrangeait car j’avais pas budgétisé l’hôtel pour rester jusque la fin, se remémore le maire. L’expérience reste extraordinaire, Philippe Candeloro avait joué le jeu, habillé en costume traditionnel. »

MANU CHAO SERA-T-IL  L’INVITE SURPRISE DES FESTIVALS ?

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Son concert en 2001 aux Charrues a marqué les esprits. Sa venue au Bout du Monde en 2003 reste un des moments forts du festival. À chacun de ses passages en BZH, l’ancien leader de la Mano Negra a cette faculté de faire l’unanimité. Si sa dernière date dans la région remonte à 2013 (festival Mamm Douar à Saint-Nolff, organisé par l’asso humanitaire Ingalan), sa 26

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rareté alimente les rumeurs. C’est notamment le cas à Crozon où, à chaque édition, son nom circule comme invité surprise. Et si cette année était la bonne ? La venue cet été de Calypso Rose (Vieilles Charrues, Bout du Monde, Les Escales) a de quoi nourrir les espoirs : son dernier album Far From Home a été co-produit par le chanteur (le titre Calypso Queen res-


Mairie Plougastel DR

F. Régnier

Entre 2010 et 2012, Intervilles va encore disparaître du PAF pour réapparaître finalement sur Gulli et sous une nouvelle formule internationale, avec des audiences forcément plus confidentielles. Un état de fait irrémédiable ? Pas forcément, promet Mistral Production, qui détient les droits du jeu. « L’émission a toujours su se réinventer pour conquérir un nouveau public. » Un été prochain peut-être, Intervilles fera son come-back sur une des chaînes historiques, pour qu’enfin une commune bretonne puisse un jour niquer cette équipe de Mont-de-Marsan. R.D

semble d’ailleurs pas mal à Clandestino) et, pour sa tournée d’été, la Trinidadienne est épaulée par des musiciens de Radio Bemba, groupe qui accompagne Manu Chao. Alors ? « Et non, il ne sera pas de la partie », coupe court le Bout du Monde, précisant uniquement que Calypso Rose sera bien entourée des musiciens Philippe Teboul et Gambeat qui, actuellement, tournent avec Manu sur sa tournée La Ventura. 27


DOSSIER

LES MONOS FONT-ILS LA TEUF QUAND LES ENFANTS DORMENT ?  mat’, pour faire le point sur la journée écoulée et préparer la suivante. Résultat : tu dors à peine 6 heures par nuit, t’es trop crevé pour t’amuser. C’est pas interdit mais tu peux pas te le permettre si tu veux tenir le rythme. Tu bois juste quelques coups de temps en temps, max. » Antoine, trois étés d’animation derrière lui, confirme : « T’es là pour gérer les visites, les imprévus, les repas, les toilettes… T’as juste pas le temps pour toi. » Dans les organismes de formation au BAFA, on rappelle les fondamentaux : « Ces jeunes ont en charge des enfants 24 h/24, on leur apprend à être responsables, explique David Bizière, directeur de Ceméa Bretagne.

L’alcool est déconseillé et la drogue – forcément – totalement prohibée. C’est hors de question qu’il y ait des beuveries générales. Si un enfant doit être emmené à l’hôpital, il faut être opérationnel. Et s’il y a un non respect du contrat, l’animateur est démis de ses fonctions et peut même perdre son BAFA s’il y a eu des incidents vraiment graves. »

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C’est l’un des jobs d’été favoris des étudiants : moniteur de colonie de vacances. Avec un BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) en poche, une bonne gouaille et la maîtrise de trois accords de guitare pour jouer L’hymne de nos campagnes, n’importe quel jeune peut passer ses vacances à encadrer des encore plus jeunes. Du bon temps rémunéré ? Pas vraiment non, rectifie Pierre-Mary, trentenaire directeur d’un Club Mickey dans les Côtes d’Armor et lui-même ancien animateur. « Les horaires de base d’une colo, c’est réveil à 7 h et couchage vers 22 h 30. Sans oublier la réunion entre monos qui peut durer jusque 1 h du

A-T-ON L’AIR CON  EN PADDLE ?

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Depuis quelques étés, un phénomène sévit sur le bord de mer. Debout sur leur planche, fesses en arrière et pagaie à la main, les amateurs de “stand up paddle” (SUP) déferlent. Sorte de mélange entre le surf et le canoë, cette discipline connaît depuis le début des années 2010 une popularité grandissante, notamment auprès des touristes qui y voient une façon de découvrir le littoral. Derrière cette image peu funky, le paddle regroupe différents types de pratiques, certaines étant bien sportives et spectaculaires. « Je compare souvent le SUP au vélo : chacun en fait comme il le souhaite. On peut se balader tranquillement ou alors chercher la performance sportive, soit sur des raids longue distance soit façon surf », expose Gérard Fusil du “Morbihan Paddle Trophy” 28

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dont l’édition 2016 a attiré près de 350 participants sur diverses courses (23 km pour la plus bourrine). Un kiff également partagé par Benoît Carpentier. S’il a commencé par le surf classique, ce Finistérien de 20 ans a vite utilisé sa planche de SUP pour glisser sur les vagues (parfois de beaux bébés de plusieurs mètres). Jusqu’à devenir champion de France junior de “stand up paddle surfing” en 2014 et premier Européen sur le circuit mondial professionnel depuis 2012. « Longboard, shortboard et paddle : les trois sont complémentaires, avance-t-il. Le SUP, c’est juste une autre façon de surfer. La pagaie permet de te diriger et de manœuvrer plus facilement. Et le fait d’être debout t’aide à mieux voir les vagues arriver au loin... Au moins, t’es sûr de pas les louper. »


FAUT-IL MANGER DES HUITRES ? Déconseillées les mois sans “r” (mai, juin, juillet, août), les huîtres sont-elles vraiment à éviter l’été ? « C’est leur période de reproduction. Elles peuvent donc être pleines de semence... C’est là qu’elles sont laiteuses , explique Philippe Le Gall, directeur du comité régional de la conchyliculture Bretagne Sud. Après, ça dépend des goûts, certains aiment cette consistance... » Pour ceux qui sont moins fans, une solution existe. « Depuis une quinzaine d’années, des laboratoires ont trouvé un moyen de stériliser les huîtres. Une aubaine pour les producteurs, les clients préfèrant tout de même les non laiteuses. » Faites péter le muscadet !

QUELS SONT LES ARTISTES  EN EXCLU ?

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Si certaines affiches de festivals sentent un peu le réchauffé, d’autres peuvent se targuer de quelques dates uniques cet été en BZH. Parmi les jolis coups : Lana Del Rey (Charrues), Nada Surf (Au Pont du Rock), Les Innocents (Bout du Monde), Skunk Anansie (Fête du Bruit), Lily Wood & the Prick (un brin d’humour ne fait jamais de mal), Belle and Sebastian (Route du Rock), The Libertines (Charrues)...

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PAPIER

ENFIN, ON A ESSAYÉ... EN VAIN. LE RECORD 2016 DANS LA RÉGION EST TOUJOURS TENU PAR YANN, UN LANNIONNAIS DE 29 ANS, QUI A INGURGITÉ UN BURGER DE 2,5 KILOS. UN PLAT DE PLUS DANS LA LONGUE SÉRIE DES CONCOURS DE NOURRITURE. l est là devant nous avec des proportions qui feraient baver Karadoc : 1,5 kilos de steak haché, 600 grammes de fromage, 200 grammes de tomate, 100 grammes de bacon, 200 grammes d’oignon, 225 grammes de sauce américaine, 250 grammes de salade 30

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iceberg, le tout délicatement enveloppé dans 600 grammes de pain. À l’arrivée : un beau bébé de près de 3 kilos qui trône fièrement dans notre assiette. Si la préparation de ce burger XXL a été bien bien fun (l’impression d’être dans une vidéo YouTube

des tarés d’Epic Meal Time), sa dégustation s’annonce en revanche plus compliquée. Mais bordel, par quel côté attaquer ce monstre hypercalorique (6 800 kcal selon nos calculs, soit la quantité moyenne nécessaires pour… trois jours). « J’avais mis en place une straté-


gie : ne pas boire d’eau ni commencer par le pain pour éviter que ça bourre l’estomac. » Ce conseil de champion est signé Yann Tallot. En mars dernier, ce gaillard de 29 ans a remporté la Grizzly Cup, un concours organisé par un snack de Lannion pour sacrer le plus gros mangeur de burger de l’année en Bretagne. Une compet’ les doigts dans le nez pour Yann qui avala un monstre de 2,5 kilos en… un quart d’heure. « L’important, c’est de manger d’abord toute la viande, avant de finir la garniture. » Une astuce qu’on aurait dû suivre tant notre tentative fut un échec. Après un tiers du burger englouti (on a quasiment zappé tout le pain, préférant se concentrer sur le steak et la salade), notre corps a dit stop. « À la fin du burger, j’ai eu aussi un léger sentiment de satiété, se marre Yann. Mais bon, j’ai quand même pris un dessert et un café après ! »

Spaghettis, moules, saucisses... Cette idée de la Grizzly Cup, c’est Philippe Riou, cuistot du Snacking Bus qui l’a eue lors d’un de ses voyages aux States. « Sur la route 66, un resto offre le repas aux clients qui arrivent à finir leur assiette de steak-frites d’environ 4 kilos. J’ai trouvé ça génial », s’enthousiasme le restaurateur qui depuis deux ans défie l’appétit des plus solides estomacs des Côtes d’Armor. Un concours de nourriture qui s’inscrit dans la longue lignée des compétitions culinaires qu’a pu compter la région : mangeur d’oignons crus à LoguivyPlougras, de raviolis à Langonnet, de bouillie à Roudoullec, de bigorneaux à Lanmeur, de saucisses à Pluduno. Sans oublier les moules à Pénestin, Groix, Trégon, Plumieux ou encore Trévon. À Trévon justement, patelin de moins de 700 habitants des Côtes d’Armor, ce sont « 200 à 400 personnes qui viennent assister au concours du plus rapide mangeur de moules », situe 31


son fier créateur Jean-Luc Philippot. Un spectacle annuel qui dure depuis une vingtaine d’années et où une quinzaine de participants doivent ingurgiter 500 grammes de mollusques en un temps record. Un succès populaire qui, malgré les années, ne se dément pas. « Que voulez-vous, les gens aiment regarder les gens manger ! », tente d’expliquer Jean-Luc. « Si on remonte aux origines de ce genre de concours, on peut les associer aux fêtes locales qui étaient souvent synonymes d’abondance, notamment alimentaire, rembobine l’universitaire Laurent-Sébastien Fournier qui a bossé sur le sujet. Au 16e siècle par exemple, durant le carnaval de Naples, un char en forme de Vésuve éjectait des gnocchi aux spectateurs. Ou encore, au 18e siècle en France, à l’occasion des fins de récoltes, des repas étaient organisés afin d’affirmer le lien entre propriétaires de terres et travailleurs. Ces repas avaient la caractéristique d’être pantagruéliques : la quantité primait sur la qualité… »

concours du plus gros buveur de soupe « qui était anciennement organisé durant les kermesses », explique son ex-organisateur Gérard Philippart. La dizaine de concurrents devaient avaler l’équivalent de deux kilos de ce breuvage fourre-tout où l’on pouvait trouver des spaghettis et « des bouts de poireaux quasi entiers pour rendre l’épreuve plus difficile ». Mais c’est à Guingamp que cet exercice a vraiment connu son heure de gloire. Lors de la foire populaire du quartier Saint-Michel, le concours du plus gros mangeur de boudin a été une success-story pour Serge Thépaut, le charcutier à l’initiative de la manifestation. « J’avais des « Ça descendait tout seul » centaines de personnes devant chez Ce qui a notamment été le cas à moi, se souvient-il, ici c’était l’événeDompierre-du-Chemin, près de Fou- ment ! » Durant cette compétition, gères. Pendant plusieurs années, la quinze participants devaient manger Fête des Rolanderies a accueilli le un maximum de boudin en deux fois

« Le truc, c’est qu’il ne faut pas mâcher : faut avaler » 32

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Karine Théoff

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quinze minutes. « À la mi-temps, ils avaient le droit à un verre de blanc. » Un concours mettant en valeur sa spécialité, un boudin multi-primé qu’il a choisi puisque « plus simple à avaler. On leur faisait un bon produit et ça descendait tout seul ! », rigole l’ancien patron de la charcuterie “Au cochon rose”.

« Pour le plaisir » Débuté en 1980, ce concours qui a duré une dizaine d’années fait aujourd’hui partie de l’histoire de la foire Saint-Michel. Et des histoires, Serge Thépaut en a plein à raconter. « Une année, il y a même une fille qui a participé ! C’était Gigi ! Ça a été la seule femme et franchement elle se bien débrouillait la petite... Et une fois, on a aussi convié le champion de France de l’époque. Il a ingurgité 1,540 kilos de boudin mais il s’est fait battre cette année-là par un gars de chez nous, du Roudourou, qui a mangé 1,825 kilos en 30 min ! » Des petits joueurs pour Bernard Lasbats, agriculteur gersois, nommé


Serge Thépaut

une dizaine de fois champion de France du plus gros mangeur de boudin et ayant participé ces quinze dernières années à une trentaine de compet’ en tous genres : tourteau, magret ou encore œufs durs. « Mon premier concours, c’était le boudin. Je me suis inscrit pour le plaisir. Je ne m’étais pas préparé et je suis arrivé 6e : j’en ai mangé 1 kilo en 5 min. » Un exercice difficile ? Bernard assure que non. « Je ne me prépare pas, j’arrive les mains dans les poches et en ayant mangé le midi. Le truc, c’est qu’il faut pas mâcher : faut avaler », témoigne ce champion atypique, surtout content d’avoir sa photo « dans le journal » à chacun de ses titres qu’il tente de préserver chaque année. Une médaille que Yann Tallot, notre mangeur de burger, compte bien aussi garder l’an prochain. « Si quelqu’un essaie de battre mon record, je pense tenter directement le burger de 3 kilos. » Affutés, préparés et entraînés, tu pourras compter sur nous, Yann. Manon Le Roy Le Marrec et Julien Marchand 33


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POURQUOI TOUT LE MONDE KIFFE KERVIEL ? UN FILM SUR L’ANCIEN TRADER DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DÉBOULE PROCHAINEMENT AU CINÉMA. UN ÉPISODE DE PLUS POUR LE BRETON, DEVENU UNE STAR MÉDIATIQUE. 34

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Bruno Levy

Julien Bayou (EELV), Alexis Corbière (Front de Gauche), Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Kerviel, lors de la Fête de l’Huma en 2014.

l manque Leonardo DiCaprio et Matthew McConaughey. Nous ne sommes pas sur Wall Street à New York mais dans le quartier de La Défense entre Puteaux et Courbevoie. Ce n’est pas Martin Scorsese à la réalisation mais Christophe Barratier (Les Choristes, c’est lui, aïe). Sur le papier, aussi fou que cela puisse paraître, la comparaison tient tout de même la route : L’Outsider, qui raconte l’affaire de la Société Générale, se veut un Loup de Wall Street à la française (les nominations aux Oscars en moins, on est d’accord). Marchés financiers, traders hystériques et gains record avant le scandale, les condamnations et la case prison. Jordan Belfort d’un côté, Jérôme Kerviel de l’autre : du cash au krach, le destin de ces deux personnages se ressemble. Une incroyable ascension avant une chute vertigineuse pour ces Felix Baumgartner de la finance. L’Outsider, dont la sortie est programmée le 22 juin, est le dernier épisode en date de la saga médiatique Kerviel. Un récit commencé le 24 janvier 2008 avec l’annonce d’une perte colossale de la “SocGen” sur les marchés : près de 5 milliards d’euros. Et un nom, celui de Jérôme Kerviel, alors âgé de 31 ans, désigné comme seul coupable. 35


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Huit ans plus tard, l’affaire n’a cessé de rebondir, faisant de ce garçon originaire de Pont-L’Abbé un personnage récurrent dans les médias. Un terrain sur lequel Kerviel a toujours bien manœuvré et où, malgré les condamnations, il a vu grandir sa cote de popularité. Mais nom dé diou, comment celui qui était qualifié de « terroriste » par l’ex-PDG de la Générale est aujourd’hui devenu un des symboles de la lutte contre les dérives du système financier ? Tout sauf un hasard pour ce Finistérien, très vite entouré par des pros de la com’. Christophe Reille fut le premier. « Une semaine après que l’affaire ait éclaté, j’ai été appelé par Me Meyer, sa première avocate, se souvient cet ancien journaliste qui a fait de la communication sous contrainte judiciaire sa spécialité. Mon job était de réfléchir à une stratégie de défense qui soit comprise par les médias et la justice. Durant les six premiers mois, notre ligne était : de 1/ reconnaître les faits qui lui étaient reprochés. De 2/ montrer Jérôme Kerviel sous un angle différent que celui proposé par la banque : un type bien sous tous rapports, pas un escroc, un homme qui ne cherche pas à fuir mais à s’expliquer. » Un positionnement également tenu par René Coupa (lui aussi bigouden), fondateur en 2010 du premier comité de soutien de l’ancien trader. « Quand les premiers articles sont sortis dans la presse, je n’arrivais pas à comprendre comment un gars du coin pouvait être si épouvantable. Je ne le connaissais pas personnellement alors j’ai interrogé quelques-uns de

ses proches qui m’ont tous donné une autre image de Jérôme : celle d’un type correct. Je me suis vite rendu compte qu’il s’agissait d’un mec normal tombé dans un monde de crapules. » En combat contre ce qu’il considère comme « une injustice flagrante », René Coupa réussira à rassembler plus de 10 000 signataires. Parmi ceux-ci, Jenovefa Boulbria, ancienne camarade de classes de Kerviel, du CM1 jusqu’au lycée. Si elle n’est plus aujourd’hui en contact avec lui, elle se remémore un garçon « discret, bon élève, pas du genre extraverti ». Et d’ajouter : « Pour les gens qui connaissaient Jérôme, c’était normal de le défendre. Qu’il ait pu perdre les pédales dans ce milieu, c’est possible. Mais qu’on dise qu’il ait agit seul, de façon machiavélique, sans que sa hiérarchie ne soit au courant : non. »

De Mélenchon à Marine Le Pen Un point de vue pas vraiment partagé par la justice. En juin 2010, lors du procès en première instance, Kerviel ne parvient pas à convaincre les juges que la banque était au courant de ses opérations : il est condamné pour “abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système automatisé et faux et usage de faux”. Il écope de cinq ans de prison dont deux avec sursis et – surtout – de 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts à rembourser à la Société Générale. Un jugement confirmé en 2012 en appel, et en 2014 par la Cour de cassation qui maintient la peine d’emprisonnement mais annule l’amende.

« Le péché de Kerviel :

la saturation médiatique » 36

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Des condamnations lourdes qui contrastent avec ses jolis coups de com’. « Avec Me David Koubbi (devenu l’avocat du Breton en 2012, ndlr), il a construit une stratégie de reconquête sur le terrain médiatique, les choses étant plus compliquées sur le plan judiciaire », retrace le journaliste Denis Robert qui, pour Les Inrocks en 2013, a rencontré l’ex-trader. Un entretien qui a fini de le convaincre : « Il y a une sorte de “métalangage” : quand Kerviel parle, on sait qu’il dit la vérité. De par son élocution, son attitude, son absence de hargne… Il y a une sincérité qui apparaît. Ce qui a pu se ressentir dans toutes ses autres interviews. » Parmi les épisodes les plus médiatisés, sa marche de deux mois et demi entre Rome et Menton, en 2014. Un périple entamé après sa rencontre avec le Pape François. Une marche spirituelle pour Kerviel, « transformé d’un point de vue psychologique » et décidé à sensibiliser le grand public sur « la tyrannie des marchés ». Passé du statut de condamné à celui de repenti, le Bigouden a alors su capter la sympathie du grand public (53% des Français ont une bonne image de lui, selon un sondage réalisé l’an passé) et s’attirer des soutiens de tous bords. De Jean-Luc Mélenchon


Jean-Marie Leroy - Galatee Films

à Marine Le Pen, en passant par Julien Bayou, porte-parole d’Europe Écologie Les Verts, tous se sont exprimés en faveur du Breton. Parmi ses partisans, on compte aussi des religieux (Monseigneur di Falco) et des peoples (dont Christophe Barratier, présent durant sa marche). « Kerviel mène un combat qui s’est “citoyennisé”, une lutte au-delà de sa propre personne », observe Florian Silnicki, spécialiste de la communication de crise. Denis Robert poursuit : « Sa popularité s’explique en partie par la colère montante contre les banques. Face à ces institutions moralement condamnables, le cas Kerviel permet d’unir des gens pouvant être à l’opposé politiquement. » Ce dont joue habillement le Finistérien comme en avril dernier où, en plein scandale des Panama Papers, il tweete ironiquement qu’il « souhaite une bien belle journée » à la Société Générale, dont le nom fut cité. « Le péché originel de Kerviel reste tout de même la saturation médiatique, tempère Florian Silnicki. Au risque de renvoyer une image floue, il a changé trop de fois de rôle : victime, bon samaritain, militant politique, lanceur d’alerte… » En attendant sa nouvelle casquette : personnage de film. Julien Marchand L’Outsider, sortie le 22 juin 37


PAPIER

SOS PHOTOGRAPHES DE MARIAGE L’ÉTÉ, C’EST LA SAISON DES MARIAGES. ET LES MARIAGES, C’EST L’OCCASION RARE D’AVOIR UN PHOTOGRAPHE AUTOUR DE VOUS PENDANT TOUTE UNE JOURNÉE. POSTURES DE STARS, COURSE À L’ORIGINALITÉ ET MONTAGES RIGOLOS : CHEEEEEESE ! u le vois parfois avant même les mariés, tournoyant autour d’eux comme une guêpe un jour de melon en entrée. Puis il est là à déambuler entre les bancs de la mairie ou de l’église, à fureter dans le jardin pendant que t’es à siroter ton champagne pépère, à te solliciter pour poser avec le couple des mariés, 38

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entre copains ou en famille, demandant des postures plus ou moins gracieuses, que t’acceptes avec plus ou moins d’enthousiasme selon ton niveau d’alcoolémie. Quand viendra le moment de se mettre à table, il sera peut-être encore là, parfois même jusqu’à la grosse nouba, immortalisant tes vaines tentatives de danser, cravate sur le front

en ayant perdu toute dignité. Des photos qui finiront dans un album souvenir, censé rendre éternelle cette journée si exceptionnelle, au sens premier du terme. Ce gazier-là se nomme photographe de mariage, une catégorie à part chez les pros de la photographie. « On aime se dire entre nous qu’on fait du photojournalisme même si


on n’ose pas trop l’afficher car ce serait un peu présomptueux. Pourtant il y a de ça. On documente l’histoire d’une famille à un moment rare de réunion et de communion », définit l’un d’eux, Étienne Rouxel, basé à Pontivy. De la photographie de reportage également revendiquée par un confrère, Guillaume Ayer, de Rennes : « On a un rôle, quelque part on légitime la cérémonie, on l’inscrit sur papier. J’ai commencé dans le métier à Fougères chez un gars à l’ancienne qui avait un studio photo depuis 1966. J’y ai compris combien le photographe a un rôle social, comme le médecin de campagne ou le curé : là dans les bons comme dans les mauvais moments, les photos de naissance, de classe, de communion, de mariage, parfois jusqu’aux photos mortuaires. » Rien qu’en Bretagne, ils sont plusieurs dizaines à shooter noce sur noce tous les week-ends de la période estivale, des photographes spécialisés qui ne font que ça à d’autres qui le font en complément de revenu (tarifs compris généralement entre 700 et 2 500 euros pour une prestation complète, parfois beaucoup plus même pour les professionnels plus cotés). « La concurrence est intense », reconnaît le Finistérien Jacques Monot, qui s’en tire pourtant très bien : « Entre l’été 2014 et l’été 2016, j’ai quasi doublé mon planning avec déjà 24 mariages en prévision des prochains mois. » La raison de son succès ? « Faut dépoussiérer le genre, clairement. Bien sûr qu’il y a encore pas mal de couples qui vont vouloir de l’ultra classique un peu kitsch. Mais si toi en tant que professionnel tu leur proposes des trucs un peu plus audacieux, c’est rare qu’ils refusent. » Résultat : les photos de Monot déménagent quand même pas mal pour immortaliser un événement a priori ultra guindé tel que le mariage. 39


Jacques Monot

Les couples sautent en l’air en tirant la langue, se déguisent, s’amusent avec les perspectives (quand même pas autant que les mariages russes, les plus fous dans cet exercice)… « Samedi dernier par exemple, j’avais envie de m’amuser un peu avec la contre-plongée, je me suis retrouvé allongé sur le dos avec 20 filles en jupe autour de moi, mariée, demoiselles d’honneur… Une inspiration. On a bien rigolé, et le rendu est top. » « On aurait pu croire que les évolutions technologiques récentes allaient tuer la photographie de mariage mais c’est tout le contraire qui s’est produit, observe Jessica Cebo, responsable rédaction du site spécialisé Ameliste. Avec de nouveaux outils comme Pinterest, Instagram et plus généralement les réseaux sociaux, il y a une course effrénée à l’originalité. Quelque part, c’est une petite compétition virtuelle entre mariés pour savoir qui aura les idées les plus originales. » Cette surenchère a poussé les pros de la photo à proposer du toujours plus

Delphine Herrou

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insolite. Que ce soit au niveau du lieu (Guillaume Ayer : « J’emmène mes mariés dans des ruines, une serre géante, un passage à vaches… On est quasi dans de l’exploration urbaine »), du thème (exemple avec la photographe briochine Delphine Herrou, qui propose des séances “Trash The Dress”, une mode venue des États-Unis qui consiste à ruiner ses habits de mariage après la cérémonie en guise d’ultime séance photos fun et défouloir) ou encore en ce qui concerne le traitement photo.

« LE PHOTOGRAPHE OFFICIALISE LE MARIAGE » DR

Sylvain Maresca, sociologue de l’image à l’université de Nantes. C’est frappant de voir combien les gens tirent la tronche sur les vieilles photos de mariage. Pourquoi ? Jusqu’au début du 20e siècle, l’usage de la photo relevait de l’exception, pour garder la mémoire des événements marquants de la vie : communion, service militaire et donc mariage. 40

Il fallait poser pour la postérité en masquant le plus possible ses émotions. Pour un couple de paysans, c’était très impressionnant de se trouver dans un studio à poser devant l’appareil. Et il ne faut pas oublier qu’à l’époque il n’y avait pas que des mariages heureux mais aussi des mariages de raison.

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L’un des rares en Bretagne à ainsi oser proposer des photomontages se nomme David Cherel. S’il sait s’adapter à tous les styles, y compris les plus old school (« L’an dernier, on m’avait demandé un thème photos dans le pur style années 30, je faisais poser tout le monde de façon hyper rigide, sans sourire, un exercice de style. Beau rendu »), le photographe costarmoricain aime jouer avec son temps. « Je me débrouille un peu en retouche photos alors j’apprécie de pouvoir proposer quelques trucs un peu rigolos, au cas par cas, aux

À partir de quand a-t-on commencé à photographier la cérémonie en elle-même ? Paradoxalement, ce basculement remonte à une époque, les années 70, où le nombre de mariages est en chute libre. Pour dépoussiérer un événement devenu ringard, il fallait le rendre plus festif, moins guindé. La démocratisation des appareils photo y contribue, chacun peut désormais en garder un souvenir, sans être un professionnel.

L’ère du numérique et des smartphones pourtant semble marquer le retour des photographes professionnels. Comment ça s’explique ? Car le mariage reste inscrit comme un événement extraordinaire de la vie, qu’il faut immortaliser. D’où l’usage – l’abus parfois – de poses de “stars”. Mariage et photos sont intrinsèquement liés. J’oserais même dire que c’est aujourd’hui le photographe qui officialise le mariage, plus que le maire ou le prêtre.


David Cherel

Jacques Monot

couples les plus ouverts d’esprit. » Résultat : des scènes bien drôles où les mariés semblent être pourchassés par une bande de dinosaures, ou encore ce clin d’œil à S.O.S Fantômes rejoué par deux amoureux. « L’idée m’est venue en allant les voir chez eux pour préparer la cérémonie. Un aspirateur trônait là, on devait faire quelques photos dans leur jardin, ça a fait tilt. » « De tels photomontages peuvent plaire aux nouveaux mariés de la génération Y, celle qui a toujours baigné dans la culture pop et comics, remarque Florence Maillochon, chercheuse au CNRS, spécialiste du mariage. Néanmoins, les excès de retouches et les plus folles audaces resteront plus généralisés dans les pays anglo-saxons, où le rapport au mariage est largement désacralisé, plutôt qu’en France où on aime généralement garder une touche romantique. » Ce qui n’empêche pas David Cherel de continuer à s’amuser avec ses couplesclients. « Cet été, j’ai des fans de Star Wars qui m’ont demandé des clichés sur le thème. J’ai déjà commencé à préparer les scènes à photographier. » Avec un sabre laser pour découper la pièce montée ? Régis Delanoë 41


RDV

LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ MOITIÉ DU DUO SCRATCH MASSIVE, MAUD GEFFRAY TOURNE ACTUELLEMENT EN SOLO. PROGRAMMÉE À ASTROPOLIS, ELLE ENTRETIENT DEPUIS PLUS DE VINGT ANS UN LIEN FORT AVEC LA BRETAGNE, TERRE DE SES DÉCOUVERTES ÉLECTRONIQUES. a techno mélodique de Maud Geffray retentira bien fort à Astropolis. La native de Saint-Nazaire revient sur les terres qui lui ont permis de découvrir les musiques électroniques, durant la première moitié des nineties. À l’époque, elle et ses potes écumaient les premières raves, en quête constante de la teuf. « La Bretagne a eu une importance chez moi. En étant ado, à SaintNazaire en 1994, j’ai sillonné la région pour faire toutes les fêtes. 42

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Il y a un paysage particulier, ce rapport à l’océan, la forêt de Brocéliande… C’est tout un univers avec un esprit festif qui perdure de génération en génération... » Cet attachement à la Bretagne, Maud Geffray l’a définitivement entériné avec son “EP-film” 1994, sorti l’an passé. Un court-métrage musical de neuf minutes enivrant, lunaire, sauvage. On y contemple une rave plantée dans les dunes entre Quiberon et Carnac, au petit matin, à laquelle Maud était pré-

sente, comme pas mal d’autres amateurs et futurs activistes de la scène électronique. Des images filmées à l’époque par Christophe Turpin avec sa caméra Super 8. Pour 1994, Maud composera la bande-son de ce film, symbole d’une saison de raves inoubliable pour tous ceux qui l’ont vécue. « Cet été-là, il s’est passé quelque chose, une parenthèse. C’était très mystérieux pour moi, je ne comprenais pas très bien ce que c’était que de mixer mais je trouvais ça


Christophe Turpin et DR

magique. Les deux premiers tracks que j’ai joués, c’était du Nicolaps, du hardcore à 150 bpm, un pote de Manu Le Malin. » Le court-métrage connaît un succès inattendu, que Maud explique : « Ce qui me marque, c’est qu’il n’y a pas que les gens qui étaient présents qui ont été touchés. Il y a une petite madeleine de l’adolescence dans ce film. C’est un ensemble de libertés : pas de bar, rien à vendre, juste un camion posé quelque part. » Une ode à la liberté où le seul marquage temporel est celui d’un camion Hertz planté dans le creux d’un blockhaus. Depuis, Maud Geffray a fait ses gammes et formé Scratch Massive avec Sébastien Chenut, cinq albums terribles au compteur. Signée en solo chez Pan European Recording, elle prépare son nouvel album pour l’été et celui de son duo pour l’hiver. D’ici là, comme une évocation de 1994, Maud mettra à nouveau le cap vers la Bretagne. Pour un nouveau summer of love. Brice Miclet Le 2 juillet à Astropolis à Brest 43


RDV

DRÔLES D’OISEAUX LES TROIS GARS DE STONEBIRDS SERONT À LA PROCHAINE ÉDITION DU HELLFEST. LA MÉGA CLASSE ET UNE CHOUETTE RÉCOMPENSE POUR CE GROUPE NÉ À ROSTRENEN, EN PLEIN KREIZ BREIZH, DONT LE ROCK STONER EN FAIT LA PLUS BELLE DES B.O.

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et fort en goût « Le centre-Bretagne a été un bon terreau pour notre musique. C’est un peu le ghetto du rural : le côté glauque, les routes de campagne, les calvaires partout, certains lieux qui n’ont pas bougé depuis les années 60…, situe Fañch, le guitariste et chanteur. Pour autant, je considère que c’est le plus beau pays du monde. C’est un paysage qui sied bien aux histoires qu’on a voulu raconter dans notre dernier disque : l’annihilation de l’espèce humaine par l’espèce humaine. » Un « pamphlet écologique » à l’univers post-apocalyptique (le jeu vidéo Fallout 3 a été l’une des inspirations

du groupe dans sa composition) enregistré au studio Kerwax, un ancien pensionnat catholique, à LoguivyPlougras dans les Côtes d’Armor. « Là-bas, tout se fait en analogique, rien en numérique. C’est plus compliqué : t’as pas le droit de te gourer sinon ça s’entend tout de suite. Mais ça donne une musique plus naturelle, plus vivante, plus crue. Ça colle mieux à notre philosophie. » Julien Marchand Le 11 juin au Run ar Puñs à Châteaulin Le 19 juin au HellFest à Clisson Le 21 août au Motocultor à Saint-Nolff

Gaël Mathieu

imanche 19 juin, Clisson, HellFest. Alors que les légendaires Black Sabbath clôtureront la soirée sur la Main Stage, un groupe aura eu la tâche, quelques heures plus tôt, de lancer officiellement cette dernière journée du festival. Il sera 10 h 30 sur la scène de La Valley et ce sera aux trois gars de Stonebirds de faire résonner cette ultime matinée, entre croissants trempés dans la bière et Doliprane gobés comme des Smarties. Un passage au HellFest que Fañch, Sylvain et Antoine essaient de préparer sereinement. « C’est notre première fois sur une vraie grande scène, avouent-ils d’entrée. Quand on t’annonce que t’es programmé au HellFest, t’es super content mais tu te chies un peu dessus quand même. Ça fout la pression mais notre set est aujourd’hui calé, on l’a dans les pattes. On va jouer comme à notre habitude. Notre but, c’est juste d’avoir un bon son. » En attendant, les garçons se retrouvent chaque semaine à Carhaix pour répéter, à quelques bornes de Rostrenen là où Stonebirds est né. Une localité qui a posé les bases de ce projet stoner et sludge. À l’image de l’album Into the fog... and the filthy air, sorti l’an passé, qui fait la part belle à un rock lourd, boueux


My name is

UN TUC EN PLUS

TOUJOURS LYCÉEN, PETIT BISCUIT EST LE NOUVEAU POULAIN DE LA SCÈNE ÉLECTRO NORMANDE. Mehdi est un ado de 16 ans, en 1re S et habite à Rouen. À partir de cet été – et surtout après son bac de français – il enchaînera les festivals. Son blase ? Petit Biscuit. « C’est mes potes qui m’ont incité à me lancer, explique celui qui, dès 12 ans, produisait ses premières compos. J’ai vu des mecs qui arrivaient à percer sur Soundcloud et je me suis dit : pourquoi pas moi ? J’ai commencé à faire des sons à partir d’instruments (banjo, piano...) et de voix a cappella de mes amis que je triturais. » Bercé durant ses années collège par des artistes comme Flume ou Bonobo, Mehdi ignorait encore la présence de garçons comme Fakear ou Superpoze, eux aussi normands. « C’est vrai qu’on a le même univers. Du coup, j’essaie de me distinguer avec les mix que je réalise grâce à mes différentes influences. » Une recette qui semble fonctionner puisque le bambin a cartonné lors de son (premier) passage en festival à Panoramas en mars dernier. Avec un EP sorti le 13 mai, Petit Biscuit vit le rêve de nombreux ados, qu’il compte enrichir avec un prochain album. « Ce ne sera pas une succession de titres. Je veux que ce soit presque une B.O, que ça raconte une vraie histoire… » Miam miam. M.L Le 16 juillet aux Vieilles Charrues 45


RDV

PARIS PLAGE MONTÉE À LA CAPITALE DEPUIS SON ROQUEBRUNE NATAL, PRÈS DE SAINT-TROPEZ, MARION BRUNETTO Y A GARDÉ SES ENVIES MUSICALES D’ORIENTATION SURF POP. SON GROUPE : REQUIN CHAGRIN. CRÈME SOLAIRE RECOMMANDÉE. ’ai débarqué à Paris en 2008 vers mes 18 ans pour suivre des études de dessin. L’adaptation était compliquée. Chez moi à Roquebrune j’avais mes petites habitudes, mes amis, mes cours de guitare. Au final, c’est la musique qui a contribué à mon intégration. » Marion Brunetto participe d’abord à quelques projets musicaux (Alphatra, Les Guillotines) puis se décide à lancer le sien. « Ce n’était pas du style “tiens, et si je lançais un groupe ?” (Rires) Non, il se trouve que je faisais ma petite musique chez moi et que et ça a abouti, fin 2014, à l’enregistrement d’un premier titre, Adelaïde. » Le morceau est repéré par Benjamin Caschera, cofondateur de La Souterraine, collectif parisien de promo des groupes émergeants de pop francophone. « Pour les pre46

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miers concerts début 2015, il fallait que je me constitue un groupe, alors j’ai fait appel à des potes ou des connaissances », dont le claviériste Yohann Dedy, un Breton originaire de Redon. Reste à lui trouver un nom, à ce groupe de quatre. « C’est toujours compliqué, je manquais d’idées, se rappelle Marion. J’étais sur Internet, à l’affût d’un truc bête mais accrocheur, jusqu’à ce que je tombe sur la fiche Wikipédia d’une espèce de requin qu’on nomme “requin chagrin”. J’ai trouvé ça marrant. » Encore plus marrant, la gueule de l’animal, centrophorus granulosus de son nom scientifique, « avec des grands yeux et une pauvre tête toute triste ». Le nom est calé, et tant pis si Marion découvre ensuite que Requin chagrin est aussi un morceau interprété en 1973 par Michel Sardou en duo

avec Mireille Darc. « Je me suis juste dit que ça partait mal niveau référencement mais c’est pas bien grave ! » Pas grave non plus de ne pas savoir classer le style du groupe (« un peu surf, garage, dream pop… un peu shoegaze aussi, surtout en live, avec un chant français parce que je suis trop nulle en anglais et que ça me semblerait trop pas naturel de composer dans une langue que je ne maîtrise pas »), l’essentiel est que ça l’effectue bien. Pour présenter son premier album éponyme, Requin Chagrin va faire cet été la tournée de quelques festivals bien cotés : Midi Festival, Cabourg Mon Amour et La Route du Rock, sur la scène de la plage : « C’est très bien, ça me rappellera chez moi. » Régis Delanoë Le 13 août à La Route du Rock


DR

UN MACHIN CHOUETTE

CHOUETTE, C’EST LE DERNIER NÉ DES GROUPES DE GARAGE RENNAIS. PAS LE PLUS DÉGUEU, LOIN DE LÀ. Il y avait les Madcaps, Kaviar Special, Sapin, Regal… Il y a désormais Chouette. Ces groupes ont deux points communs : appartenir à la scène rennaise et faire de la musique “garage” au sens large. D’autres liens qui les unissent ? Figurer pour la plupart d’entre eux au catalogue Beast Records et graviter autour du festival local référence dans le genre, le Binic Folk Blues Festival. Chouette remplit ce cahier des charges : signature l’an dernier sur le label rennais et à la prog’ de Binic cet été pour une deuxième année de suite. Une « très belle date » pour ce groupe né « le 4 février 2012 au bar La Fontaine de Saint-Péran, en plein pays de Brocéliande, lieu du tout premier concert », expliquent Chris et Malo, deux des trois membres originels avec Romain. « Trois potes du lycée de Guer, qu’a récemment rejoints Marie de 1969 Club. » Moyenne d’âge : 24 ans. Les quatre n’habitent pas tous à Rennes mais c’est là qu’ils se réunissent pour répéter les prochaines dates qui suivent la parution d’un premier album, sorti en avril et nommé You don’t know why you run. Un surf rock vintage qui, effectivement, donne envie de courir sans trop savoir pourquoi. Le 29 juillet au Pont du Rock, les 30 et 31 juillet au Binic Folk Blues 47


VTS

LES GRANDS ROMANCIERS ET LA BRETAGNE TERRE D’EXIL, DE VOYAGE, DE ROMANCE OU SIMPLEMENT DE FANTASME, LA BRETAGNE A INSPIRÉ LES PLUS GRANDS AUTEURS DES DEUX SIÈCLES DERNIERS. LA PREUVE AVEC CES CINQ MONSTRES SACRÉS.

LOUIS-FERDINAND CÉLINE : BRETON REVENDIQUÉ

Meurisse

À l’issue de la Guerre 14-18, Céline est embauché par la Fondation Rockefeller pour sensibiliser la population bretonne aux risques de la tuberculose. Il embarque dans une “roulotte d’hygiène” et fait le tour de la région d’origine de sa mère. « Céline est le parfait baratineur pour ce rôle, il va plaire et séduire la fille d’un médecin rennais, Édith Follet, qu’il épouse en 1919 à Quintin », situe Georges Guitton, auteur

de l’ouvrage Rennes, de Céline à Kundera. Ce mariage lui permet de suivre des études en médecine mais son côté aventurier reprend vite le dessus. « La bourgeoisie rennaise, où il vivait, l’emmerdait profondément et le couple finit par divorcer en 1926. » L’auteur de Voyage au bout de la nuit reviendra dans cette région qu’il admire durant la Seconde Guerre mondiale, fasciné par les mouvements indépendantistes bretons.

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dans laquelle il écrit : « Depuis que je suis en Bretagne, je suis dans l’ordure. Pour se laver de la Bretagne, il faut bien l’océan. Cette grande cuvette n’est qu’à la mesure de cette grande saleté. » Pas cool :-/ « Dans son œuvre, poursuit Georges Guitton, les seules références à la région sont dans son dernier ouvrage, Quatrevingt-treize, un récit de cape et d’épée sur fond de Révolution française et de révolte des Chouans. »

Étienne Carjat

VICTOR HUGO : PAR AMOUR D’UNE FEMME Sous l’imposante carcasse de l’auteur de Notre-Dame de Paris et des Misérables, il y a un petit cœur qui bat. En 1833, Victor Hugo rencontre l’actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse. Le BG. Un an plus tard, elle le quitte et Hugo part la reconquérir chez sa sœur, à Saint-Renan, où elle a trouvé refuge. En 1836, les amants réconciliés visitent Saint-Malo, d’où il envoie une lettre adressée à sa femme Adèle,


JACK KEROUAC : LA QUÊTE DU PÈRE

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À l’été 1965, c’est un Jack Kerouac célèbre – Sur la Route a été publié huit ans auparavant – mais déjà bien attaqué par les excès qui se rend en France, à la recherche de ses ancêtres bretons. « Pour aller à Brest, où il pense pouvoir retrouver trace d’un lointain parent émigré au Québec au 18e siècle, il manque son avion et entreprend le périple en train depuis Paris. » Dans son dernier roman, Satori à Paris, il évoque cet épisode avec la rencontre dans un wagon d’un compagnon de boisson, un certain Jean-Marie Noblet, avec qui il se saoule au cognac. Finalement, ses recherches généalogiques à Brest ne durent que quelques jours et sont sans résultat. Ce n’est qu’en 1999, trente ans après la mort de l’écrivain, que deux enquêteurs finissent par remonter la piste vers ses origines bretonnes : l’ancêtre s’appelait Urbain-François Le Bihan de Kervoac et était originaire de Huelgoat.

MILAN KUNDERA : L’EXILÉ NOSTALGIQUE avec une fac à Prague, ce qui facilite l’installation de Kundera à Rennes, où il est embauché comme prof de littérature comparée. » Le couple s’installe au dernier étage de la récente tour des Horizons, d’où Milan écrit Le Livre du rire et de l’oubli, recueil de sept nouvelles empreintes de nostalgie. Et pour cause, « il ne se plaisait pas à Rennes, qu’il n’a pas hésité à qualifier de ville vraiment moche ». Il la quitte en 1979 pour Paris.

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En août 1968, les chars soviétiques mettent fin au Printemps de Prague et au désir d’émancipation du peuple tchécoslovaque. La situation devient compliquée pour les intellectuels, dont Milan Kundera qui perd son poste d’enseignant. L’auteur de La Plaisanterie et de La Vie est ailleurs est contraint à l’exil avec sa femme en 1975. « L’Université de Haute-Bretagne, aujourd’hui Rennes 2, avait des liens

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MARCEL PROUST : L’INSPIRATION À BEG-MEIL En août 1895, Marcel Proust et son compagnon Reynaldo Hahn partent en congés en Bretagne. Ils séjournent d’abord à Belle-Île chez son amie Sarah Bernhardt, qui y a acquis un fortin militaire un an auparavant, puis s’installent à Beg-Meil, sur la commune de Fouesnant. Pendant deux bons mois, Proust va s’y reposer, se promener, méditer et entamer la rédaction de ce qui deviendra son premier roman (bien

que publié post-mortem seulement en 1952) : Jean Santeuil, récit autobiographique inachevé d’un mondain évoluant entre Paris et la province, dont la station balnéaire de Beg-Meil. Il commence ainsi : « J’étais venu passer avec un de mes amis le mois de septembre à Kerengrimen, qui n’était alors [en 1895] qu’une ferme, loin de tout village, dans les pommiers au bord de la baie de Concarneau. » 49


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AGENDA

Alice Baxley

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RECOMMANDE

LA FEMME

LES DEUX CLOCHES

BONNE FORTUNE...

FIDLAR

Trois ans après la sortie de son premier album Psycho Tropical Berlin, La Femme a marqué son retour en 2016 avec son nouveau single Sphynx. Un titre psychéhypnotique (« danser sous aciiide… ») annonciateur d’un prochain album prévu en septembre. En attendant, le groupe est de passage cet été dans l’Ouest.

C’est la deuxième édition de ce très cool festival du deep 22, avec une prog’ pas piquée des hannetons : La Rumeur, Dope D.O.D, Stuck in the Sound, sans oublier le seul, l’unique, le beaucoup trop rare MC Circulaire (photo). Ouais mon p’tit bigouden, lève tes mains bien en l’air, pour la patrie d’la pomme de terre.

Diseuse de bonne aventure, voyant, sorcier, marabout… La magie n’a pas quitté la société contemporaine, ce que nous révèle l’expo Bonne fortune et mauvais sort. Dans un monde de plus en plus rationnel, ces croyances populaires continuent pourtant d’alimenter nos fantasmes et notre désir de connaître l’avenir.

Le skate punk tient sa nouvelle tête de gondole : Fidlar, groupe de L.A qui parle de bière pas chère, de mauvaise coke et de plans cul salopés. De la musique de campus ricain 100 % débile 100 % plaisir, issue de l’héritage Bad Religion et NOFX. Les deux seules dates estivales en France ont lieu en BZH.

Le 15 juillet aux Vieilles Charrues Le 14 août à la Route du Rock

Tomer Yosef

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À partir du 16 juin Au château de Daoulas

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À Pédernec Les 19 et 20 août

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Le 2 juillet au Festival Beauregard Le 13 août à La Route du Rock

FESTIVAL VISIONS

DIE ANTWOORD

LÉONARD FESTIVAL

A-WA

Après une année de pause, le festival Visions s’est trouvé un nouveau point de chute : le fort de Bertheaume (photo), à l’entrée du goulet de Brest. Une merveille de site pour un line-up de qualitay signé Les Disques Anonymes : Dopplereffekt, UVB 76, Black Devil Disco Club...

Tu veux du trash, du bizarre, du malsain ? N’aie pas honte, ils sont plus de 2 millions dans le monde à suivre les tarés de Die Antwoord sur Facebook. Le duo sudaf’ de rap-rave, composé de Ninja et Yolandi Vi$$er, déboule en Bretagne pour une date unique. Attention, ça pique

Y a pas que le foot à Guingamp. La preuve avec les p’tits jeunes de l’asso Léonard Wanderlust qui, pour la seconde année, organisent leur festival. L’occasion de voir quelques beaux noms de l’électro, comme Perc (photo), Paul Birken ou Milton Bradley.

Repérées lors des Trans Musicales 2014, les sœurs Haim (Tair, Liron et Tagel) forment A-Wa, un groupe israélien qui revisite les chants traditionnels du Yémen à la sauce hip-hop et électro. Pas un hasard que le leader des Balkan Beat Box soit leur producteur.

À Plougonvelin Du 5 au 7 août

50

À Fête du Bruit à Landerneau Le 14 août

juin-juillet-août 2016 #27

Au parc de Kergoz à Guingamp Les 10 et 11 juin

Le 17 juillet aux Vieilles Charrues Le 7 août au Bout du Monde




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