WHITEOUT SNOWBOARDING #39

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TERJE HAAKONSEN

The quiver includes Skipjack Surf, Tough Cat, Mod Fish, High Spirits & the Day Trader.

13Things.com/FamilyTree


Photo by Adam Moran


Thank you Victor for t he go o d t i me s !

VICTOR DE LE RUE WEARS VDLR ULTIMATE GUM JACKET


IS EVERYTHING U LT I M AT E S T R E T C H S TAY S D R Y f e at u r i n g 37, 5 m e m b r a n e

RIPCURL.COM


FRONT SIDE

WORD LESS

8 – 9........................................................... Contents 66 – 77...............................................Photo Gallery 10 – 11.......................................................Welcome 12 – 13............ Guest Designer : Virginia Fleming 14............................................................Coverstory

WHO

WHAT

BACK SIDE 106................................ Checkout : Carla Somaini 108....................... Checkout : Gian Andrea Sutter 110........................... WTF is up with Mike Knobel 112......................................................... Impressum

WHERE

16 – 30.......... Pat Burgener : For Better or Worse 60 – 64....................................................The Goods 78 – 79.......................................................Shop List 80 – 88..........................................A Visa for Vodka 32 – 46.................................................. ProjectDBK 48 – 58...............................Fredi and the Jacksons

WHY 90 – 101...........................................Mobile Homies 102 –104........................ Unfollow : Markus Keller

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into the white | engelberg | © oskar enander


Oh oh… das ist die 39. Ausgabe. Bleibt nur noch eine weisse Jahreszeit, bis Whiteout offiziell auf dem absteigenden Ast ist. Nun, da wir auf unseren bevorstehenden Lebensabend blicken, ist die Zeit reif, die existenziellen Dinge anzugehen und alle Probleme zu lösen, die es im Snowboard-Sport gibt. Jap, genau hier, auf diesen 116 in Tinte getränkten Seiten haben wir euch die Lösung für alles!

Oh oh…voici la 39ème édition. Il ne reste plus qu’une saison d’hiver jusqu’à ce que Whiteout soit officiellement sur le déclin. Au crépuscule de notre vie, le temps est venu d’aborder les sujets existentiels et de résoudre tous les problèmes de ce sport que l’on appelle le snowboard. Ouaip, c’est sur ces 116 pages imbibées d’ancre que nous vous apportons une réponse à tout!

In Tat und Wahrheit haben wir nach jeder Ausgabe stets mehr Fragen als Antworten. Es scheint als ob die differenzierte Auseinandersetzung mit dem «wer, was, wo und weshalb» des modernen Snowboard-Sports nur Lust auf mehr macht. Aber wenn wir etwas von DBKs neuesten Projekten gelernt haben, dann ist es die Erkenntnis, dass der Weg an sich oft viel wichtiger ist als das Ziel. Indem wir einen genaueren Blick auf wichtige Themen wie Familie, Reisen und Fortschritt durch die Brille einiger der interessantesten Akteure der Schweiz werfen, hoffen wir, dass ihr das Snowboarden auf einer noch persönlicheren Ebene schätzen lernt.

En vérité, chaque édition réalisée nous laisse avec plus de questions que de réponses. Il semblerait que le fait de disséquer le qui, le quoi, le comment et le pourquoi du snowboard moderne nous laisse un peu sur notre faim. Mais si nous avons appris quelque chose des derniers projets de DBK, c’est que le chemin est souvent bien plus important que le but. En regardant de plus près des thèmes importants comme la famille, les voyages et la progression à travers les yeux de quelques-unes des plus intéressantes personalités suisses, nous espérons que vous allez apprécier le snowboard d’une manière encore plus personnelle.

Obwohl nichts in dieser Ausgabe einem perfekten Tag auf dem Berg das Wasser reichen kann, mag sie euch vielleicht dazu bringen, eurer Leben umzukrempeln, um mehr solche Tage erleben zu können. Zwar freunden wir uns langsam mit der Idee an, ein reiferes Magazin zu werden, das bereit ist für Ausgabe 40 und weitere, aber wir versprechen, dass Whiteout keine Mid-Life-Crisis erleben wird. Und falls doch, werden wir typisch Mid-Life-Crisis jedes noch so schlecht durchdachte, minderjährige und von Viagra getriebene Abenteuer in vollen Zügen geniessen.

Même si rien dans cette édition n’est comparable à une journée parfaite en montagne, ces pages vous inspireront peut-être à réorganiser quelque peu votre vie afin de pouvoir profiter plus souvent de telles journées. De notre côté, nous nous accoutumons peu à peu à l’idée de devenir un magazine plus mûr, prêt pour les éditions 40 et plus. Cela dit nous promettons qu’il n’y aura pas de crise de la quarantaine pour Whiteout. Et s’il s’avère que nous nous foutons le doigt dans l’oeil, c’est promis, nous profiterons à fond de chaque aventure, aussi mal organisée, puérile et boostée au Viagra soit-elle.

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aurel anthamatten and levi luggen | crisis-free | saas fee | © Ahriel


Der kreative Antrieb hinter Virginias Schaffen lässt sich aus ihrem Umfeld und ihrer Einstellung ableiten. Dadurch, dass sie auf drei Kontinenten aufwuchs, kam sie früh in Berührung mit verschiedenen Kulturen und Leuten aus den unterschiedlichsten Teilen der Gesellschaft. Diese Erfahrungen haben ihr kreatives Denken bereichert und sie zu der Person gemacht, die sie heute ist.

La motivation, derrière le travail artistique de Virginia, provient de son environnement et de son état d’esprit. Ayant grandi sur trois continents, elle a été exposée à différentes cultures et a rencontré des personnes de diverses couches sociales dès son enfance. Ces expériences ont enrichi sa manière de penser, sa créativité, et elles ont façonné son caractère.

Virginia vient d’obtenir son diplôme d’art à Londres, cette ville connue pour son énergie et son dynamisme. En plongeant dans un rythme de vie frénétique plein de défis et de récompenses, Virginia a commencé à développer son propre style, caractéristique. Ses dernières œuvres montrent qu’elle puise beaucoup de son inspiration dans les paysages, mélangeant éléments ruraux et formes urbaines. Ainsi, elle crée son propre monde imaginaire abstrait. Si l’on regarde de plus près, on peut pourtant distinguer des motifs familiers. La plupart de son travail artistique joue sur les contrastes entre la géométrie rigide et les formes organiques, mais on y trouve également des éléments d’autres genres comme par exemple l’art tribal, le cubisme ou le Street Art.

Im energiegeladenen und dynamischen London hat Virginia vor kurzem ihr Kunststudium abgeschlossen. Dieses schnelllebige Universum voller Herausforderungen und Belohnungen half ihr, ihren unverwechselbaren Stil zu entwickeln. Ihre neuesten Werke zeigen, dass sie sich stark von Landschaften inspirieren und rurale Elemente mit Urbanem verschmelzen lässt. So kreiert Virginia ihre eigene, abstrakte Fantasiewelt. Wenn man jedoch etwas genauer hinschaut, findet man auch vertraute Motive. Die meisten ihrer Werke spielen mit dem Kontrast zwischen klar definierten, geometrischen Zügen und organischen Formen, nehmen aber auch Elemente aus anderen Kunstrichtungen auf, wie beispielsweise Tribal Art, Kubismus und Street Art. Obwohl Virginia das Leben in diesem künstlerischen und kulturellen Schmelztiegel liebte, hat sie stets dieses Verlangen nach etwas anderem, einem anderen Umfeld fernab der Hektik verspürt. Die Kunst ist nicht ihre einzige Leidenschaft, die Natur und besonders das Alpine haben es ihr ebenso angetan. Das Snowboarden wurde folglich zur Sucht. Vor ihrem Umzug nach London arbeitete Virginia eine Saison als Snowboard-Lehrerin im Engadin und verbrachte jeden freien Moment auf ihrem Brett.

Bien que Virginia ait adoré la vie dans ce melting-pot artistique et culturel, elle a toujours ressenti ce besoin « d’autre chose », d’un univers différent loin de l’agitation urbaine. L’art n’est pas sa seule passion, elle est également fascinée par la nature et le monde alpin. Le snowboard est devenu ainsi sa drogue. Avant d’avoir déménagé à Londres, Virginia a travaillé comme monitrice de snowboard en Engadine pendant une saison et elle a passé tout son temps libre sur sa planche.

Virginia geht es darum, Grenzen zu überwinden, sich aus ihrer Komfortzone zu begeben und vor allem spontan zu sein. Das ist das Lebensmotto, das sie sich zu Herzen nimmt und ihr kreatives Schaffen sowie ihr Leben an sich so aufregend macht. Vielleicht war dies mitunter ein Grund, ihre Zeit in London abzubrechen und in die Schweiz zurückzukehren. Die Verlockung der Alpen und der davon ausgehenden Inspiration war einfach zu gross.

Ce qui compte pour Virginia, c’est de dépasser ses limites, de sortir de sa zone de confort et surtout d’être spontanée. C’est cette maxime qui rend son travail artistique ainsi que sa vie, en général, si passionnants. Ça l’a peut-être également influencée dans sa décision de quitter Londres pour retourner en Suisse. L’attrait des Alpes et l’inspiration qu’elles fournissent étaient juste trop puissants.

Es war uns eine Freude, mit Virginia an dieser Ausgabe zu arbeiten. Und es war höchste Zeit, dass Whiteout eine feminine Perspektive erhält. Wir freuen uns natürlich auch auf die Sonderserie an T-Shirts, die wir zur Feier dieser Zusammenarbeit drucken. Haltet ein Auge auf www.whiteout.ch für weitere Informationen.

C’était un plaisir de collaborer avec Virginia pour cette édition. Il était grand temps que Whiteout profite d’un point de vue féminin. Comme il se doit, nous sommes heureux de produire une série limitée de T-shirts pour fêter cette collaboration. Gardez un œil sur www.whiteout.ch pour plus d’infos.

www.virginiafleming.com text: Peter Galvin

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virginia fleming | the artist at work | © filip zuan


christian weber | before the bs air | © ahriel // paradigme

Ich shoote seit knapp 15 Jahren mit Christian Weber und könnte ein ganzes Buch über all unsere gemeinsamen Abenteuer schreiben.

Ça fait presque 15 ans que je shoot avec Christian Weber, et je pourrais vraiment écrire tout un bouquin sur nos aventures.

Über die Jahre habe ich ihn von einem verrückten Jungen zu einem reifen Erwachsenen heranwachsen sehen… ein Erwachsener, der sich oft noch wie ein verrücktes Kind benimmt. So macht er beispielsweise einen BS Air über einen Gap direkt in eine Steinmauer… welcher vernünftige 30-jährige würde so was versuchen?

J’ai l’ai vu grandir, ce gamin complètement fou devenu maintenant un adulte mûr…qui se comporte encore souvent comme un enfant fou. Comme balancer un gros BS Air au-dessus d’un gap avant d’atterrir dans un mur de pierres par exemple. Quel trentenaire sain d’esprit ferait une chose pareille?

Aber wenn es ums Shooten geht, habe ich bis heute niemanden lieber in meiner Crew. Er ist ein grossartiger Shaper, ein harter Arbeiter und ein echter Freund. Es ist eine grosse Freude, endlich ein Zuhause für Christian gefunden zu haben: auf dem Cover des Whiteout Magazins!

Mais quand il s’agit de faire un shooting, la première personne que je choisirais pour mon crew serait toujours lui. Il est un excellent shapeur, un travailleur acharné et un vrai ami. C’est un grand plaisir d’avoir enfin trouvé une place pour Christian sur la couverture de Whiteout!

text: ahriel

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ipe p f l a H Neue

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Es passiert nicht oft, dass mich ein 12-jähriger Junge anruft und nach gratis Ausrüstung fragt, deshalb kann ich mich noch sehr gut an mein erstes Gespräch mit Pat erinnern. Ich sollte ihm dabei helfen, ins Team von Rome und Dragon aufgenommen zu werden, wozu ich gerne bereit war. Da ich diesen frühreifen Zwerg bereits die Pipe in Saas-Fee habe shredden sehen, wusste ich, dass er für sein Alter eine unglaubliche Kontrolle über sein Brett hatte. Und, ob gut oder schlecht, hatte er genau das Rider-Profil, wonach die Brands, mit welchen ich zusammenarbeitete, suchten.

Ce n’est pas souvent qu’un gamin de 12 ans m’appelle pour me demander du matos gratuit, J’ai donc une mémoire vive de ma première conversation avec Pat. Il voulait que je l’aide à obtenir sa place dans le team de Rome et de Dragon, chose que j’ai faite volontiers. J’avais déjà vu ce petit nain précoce envoyer du lourd dans la pipe de Saas-Fee, et je savais qu’il avait un contrôle incroyable sur sa board pour son âge. Et après tout, pour le meilleur ou pour le pire, il avait exactement le profil que les marques avec lesquelles je travaillais recherchaient.

Ich verbrachte einige Jahre mit dem Aufbau eines Teams aus Schweizer Talenten und war zunehmend frustriert, dass es keine Möglichkeit gab, unsere jungen Fahrer an internationale Teams weiterzugeben. In einer meiner letzten Unterhaltungen mit einem der Gründer von Rome hat man mir ziemlich deutlich gesagt, dass ich den nächsten Shaun White finden sollte. Kurz gesagt wollte er ein neues Teenie-Supertalent als Aushängeschild für seine Marke. Mit dieser Vorgehensweise wären meine rund 20-jährigen Fahrer alt und von Verletzungen geplagt, bis sie von jemandem in den USA überhaupt erst wahrgenommen worden wären.

J’avais passé plusieurs années à mettre en place une équipe de talents suisses, et j’étais de plus en plus frustré de constater qu’il était presque impossible de faire avancer nos jeunes rideurs dans les teams internationaux. Et puis lors d’une de mes dernières conversations avec un des co-fondateurs de Rome, il m’a fait comprendre, sans trop de subtilité, que je devais lui trouver le prochain Shaun White. En bref, il cherchait un jeune pré-ado extrêmement doué qu’il pourrait transformer en fleuron de la marque. Avec cette approche, mes jeunes talents âgés de 20 ans auraient été vieux et marqués de blessures avant même que leur nom ait eu une chance de faire surface aux États-Unis.

Ich gebe zu, dass dies eine ziemlich bittere Pille war, zumal es sich um eine Marke handelte, die angeblich den Wurzeln des Snowboardens treu bleiben wollte. Doch wenn es in der Schweiz jemanden gab, der das Profil hatte, nach welchem Rome suchte, war es Pat Burgener, davon war ich überzeugt. Und ich gebe auch zu, dass ich begeistert war, Pat zu helfen, den richtigen Weg zu finden, obwohl ich der festen Überzeugung bin, dass ein neuer Shaun White das Letzte ist, was unser Sport braucht.

J’admets que la pilule était dur à avaler, surtout parce qu’il s’agissait là d’une marque qui était censée rester fidèle aux racines du snowboard. Cela dit, s’il y avait un gars en Suisse qui pouvait correspondre au profil recherché par Rome, c’était sans aucun doute Pat Burgener, j’en étais convaincu. Et j’avoue aussi que j’étais ravi d’aider Pat à trouver sa voie, même si en mon for intérieur j’étais sûr qu’un deuxième Shaun White était la dernière chose dont notre sport avait besoin.

Persönliche Überzeugungen beiseite. Pats Fähigkeiten waren sowohl auf den Kickern wie auch in der Pipe unglaublich, und er machte wortwörtlich vor meinen Augen grosse Fortschritte. Jedes Mal wenn dieser Junge in die Bindungen stieg, hatte ich das Gefühl, er würde einen neuen Trick lernen. Wie viele Leute ist auch Pat stark durch sein Umfeld geprägt. Seine Familie besitzt ein Haus gleich neben der Talstation in Crans-Montana, und mit gerade einmal fünf Jahren wurde er von seinem Vater auf ein Snowboard gestellt. Wohlgemerkt zu einer Zeit, in der Kinder der landläufigen Meinung nach zuerst Ski fahren lernen sollten.

Au-delà de mes opinions personnelles, le talent de Pat sur les jumps et les transitions était juste incroyable; il progressait littéralement devant mes yeux. À chaque fois que ce gamin mettait sa planche, j’avais l’impression qu’il allait apprendre encore un nouveau trick. Comme la plupart des gens, Pat est façonné par son environnement. Sa famille possède une maison juste à côté des télécabines de Crans-Montana, et son père l’a mis sur une planche à l’âge de cinq ans, à une époque où les conventions voulaient que les enfants commencent par le ski.

Doch Pats Eltern waren landläufige Meinungen egal und sie ermutigten ihre Kinder, ihren Träumen nachzugehen, ohne den Misserfolg zu scheuen. Von den drei Gebrüdern Burgener war Pat ganz klar der begabteste Athlet, mit unendlich viel Energie und Ambition. Auf väterlicher Seite liegt nicht nur eine in den Bergen stark verwurzelte Familientradition, sondern auch das Gen für sportliche Höchstleistungen. Als früherer Schweizer Meister im Tennis hat Vater Burgener das Verlangen nach Siegen weitergegeben. text: ahriel

Mais les parents de Pat se fichaient bien des conventions et encourageaient leurs enfants à réaliser leurs rêves sans craindre l’échec. Des trois frères Burgener, Pat était clairement l’athlète le plus doué, doté notamment d’une énergie et d’une ambition toutes deux inépuisables. Côté père, il n’y avait pas seulement une tradition familiale ancrée dans les montagnes, mais aussi des gènes de l’excellence sportive. En tant qu’ancien champion suisse du tennis, papa Burgener a transmis la soif de la victoire à ses enfants.

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pat burgener | © iouri podladtchikov


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pat burgener | alley oop | corvatsch | © filip zuan


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pat burgener | indy transfer | crans montana | © ahriel // comfort zone


Die Familie von Pats Mutter waren libanesische Immigranten, die aus ihrem kriegsgeplagten Land nach Brasilien flüchteten, bevor sie sich schliesslich in der Schweiz niederliessen. Aufgrund dieser Erfahrung ist Pats Mutter felsenfest von der immensen Wichtigkeit eines engen Familienzusammenhalts überzeugt, was für die drei Brüder bis heute einen hohen Stellenwert hat. Als selbstgemachte Geschäftsfrau mit einem kleinen Imperium von Apotheken hat Pats Mutter ihren Söhnen einen Grad an Selbstvertrauen weitergegeben, der mit der Wichtigkeit von harter Arbeit einhergeht.

La famille de la mère de Pat quant à elle, était composée d’immigrants libanais qui ont fuit leur pays dévasté par la guerre. Et après avoir atteint le Brésil, ils se sont installer en Suisse. C’est grâce à cette expérience que la mère de Pat est convaincue de l’importance vitale de liens familiaux étroits, ce qui est aujourd’hui encore très important pour les trois frères Burgener. Femme d’affaires partie de rien, et dotée maintenant de son propre petit empire de pharmacies, elle a pu transmettre à ses fils une bonne dose de confiance en soi, couplée à l’importance du travail dur.

Wir überspringen nun die zehn Jahre seit diesem ersten Telefongespräch, und da sitzt der erwachsene Pat neben mir und erzählt mir von der Vergangenheit seiner Familie, während wir auf einer spontanen Mission, Powder zu finden, durchs Wallis fahren. Ich hatte Glück ihn treffen zu können, denn heutzutage spurtet er von einer Verpflichtung zur nächsten, von Konzerten mit seiner Band bis hin zu Trainings mit dem Schweizer Nationalteam überall auf der Welt verstreut, vom Corvatsch bis nach Queenstown. Und doch ist er so positiv und passioniert wie nie zuvor. Vor nicht allzu langer Zeit schienen die Dinge viel trübseliger, aber er überstand diese Phase und hat nun einen unstillbaren Hunger aufs Leben.

Dix ans après ce premier coup de fil, voici Pat assis à côté de moi, en version adulte, me racontant l’histoire de son patrimoine familial pendant que nous traversons le cœur du Valais en pleine chasse à la poudreuse. J’ai de la chance de passer du temps avec Pat, car ces jours il court sans cesse d’une obligation à l’autre, allant de concerts avec son groupe aux entraînements de l’équipe nationale suisse à travers le monde entier, du Corvatsch jusqu’à Queenstown. Malgré cela Pat est actuellement plus positif et passionné que jamais dans sa vie. Pourtant, il n’y a pas si longtemps que ça que les choses étaient beaucoup plus sombres. Ayant maintenant surmonté ces difficultés, le voilà reparti pour croquer la vie à pleines dents chaque jour.

Aber als unser Gespräch auf die Olympischen Spiele kommt, sagt er mir, dass noch alles sei wie bisher. Ein Teil von Pat will es an diesem Wettkampf also immer noch killen. Ich wechsle das Gesprächsthema zurück auf die Musik, aber es erinnert mich an eines meiner ersten Gespräche mit seiner Mutter, kurz nachdem ich ihn ins Team aufgenommen hatte.

Mais lorsque nous abordons les Jeux Olympiques, il me dit que rien n’a changé. Une partie de Pat désire évidemment toujours y aller pour envoyer du lourd devant le monde entier. Je change donc de sujet pour parler à nouveau de musique, mais ça me rappelle une de mes premières conversations avec sa mère peu après que j’ai accueilli Pat dans le team.

Der starke Bezug zur Familie sowie deren Unterstützung brachten unglaublich hohe Standards mit sich, und so dauerte es nicht lange, bis Frau Burgener mir sagte, dass Pat das Team verlassen würde, da die Kinder-Boards von Rome einfach nur scheisse waren. Er hatte bereits ein Dutzend davon zerbrochen und entdeckte, dass der Kern geschäumt war, und nicht aus Holz. Sie informierte mich zudem darüber, dass ihr Teenie ein Olympionike werden sollte, und dass dies – losgelöst von jeglichem persönlichen Aspekt – nicht an schlechter Ausrüstung oder anderem scheitern durfte.

Les liens étroits avec sa famille, et le soutien énorme qui en découlait génèraient inévitablement des attentes incroyablement élevées, et il n’a pas fallu longtemps jusqu’à ce que la mère de Pat m’annonce qu’il quittait l’équipe parce que les planches pour enfants de Rome étaient tout simplement pourries. Il en avait déjà cassé une douzaine et a découvert que le noyau était en mousse et non pas en bois. C’était également là qu’elle m’a informé que son préadolescent de fils participerait un jour aux Jeux Olympiques et que – bien que cette décision n’aie rien de personnelle – elle ne laisserait pas du matériel de mauvaise qualité entraver sa route.

Ich fand dieses Gespräch sonderbar, da ich es mir nicht gewöhnt war, via Mütter mit den Ridern zu sprechen. Und obwohl ich voll und ganz hinter Pats grenzenlosem Potential stand, hatte ich komplett andere Pläne für ihn, da ich persönlich die Wettkampf-Seite als eine der uninteressantesten des Snowboardens sehe. Aber Pat repräsentierte eine Generation, die unter dem eindrücklichen Schatten von Gian Simmens Goldmedaille gross wurde, und insofern konnte ich den Burgeners nichts vorwerfen.

C’était une conversation assez bizarre pour moi, car je n’avais pas l’habitude de parler aux rideurs via leurs mères. Et bien que j’aie soutenu pleinement le potentiel illimité de Pat, j’avais d’autres projets pour lui; car personnellement je considère les contests comme le côté le moins intéressant du snowboard. Cela dit, Pat représentait une nouvelle génération de riders qui avait grandie dans l’ombre impressionnante de la médaille d’or de Gian Simmen en 1998 à Nagano. De ce point de vue là, je ne pouvais rien reprocher aux Burgeners.

Der kurze Zyklus, Pat ins Team aufgenommen zu haben und ihn danach gleich wieder ziehen zu lassen, war der Anfang vom Ende meiner Zusammenarbeit mit Rome, und eine gute Lektion noch dazu, nicht in Marken involviert zu sein, bei denen ich nicht viel Entscheidungskraft habe. Als ich ihnen sagte, dass sie kleine Boards bauen müssten, die wie ihre grösseren performten, sagten sie mir, dass mit ihren Boards nichts falsch wäre und dass sie einen ähnlich talentierten Jungen aus Europa hatten und somit Pat sowieso nicht wirklich brauchten. Jener Junge stellte sich als Stale Sandbech heraus. Vielleicht hatten sie Recht?

Le cycle bien trop court entre l’arrivée et le départ de Pat dans le team a marqué le début de la fin de ma collaboration avec Rome. Et au final, ce fut une bonne leçon pour moi de faire attention à ne pas trop m’impliquer avec des marques dans lesquelles je n’ai pas le moindre pouvoir de décision. Quand je leur ai dit qu’ils devaient faire des petites boards qui sont aussi solides que les grandes, ils m’ont dit que leurs boards étaient très bien, qu’ils avaient un kid européen similaire à Pat et qu’ils n’avaient donc plus vraiment besoin de lui. Il s’est avéré que cet autre kid était Stale Sandbech. Peut-être avaient-ils raison?

Danach setzte ich meine gesamte Zeit für Whiteout ein, aber bevor ich Pat ziehen liess, stellte ich ihn Ivan Zwahlen vor, dem Schweizer Superagenten, der massgeblich an den Karrieren von lebenden Legenden wie Romain De Marchi und Gigi Ruf beteiligt war. Wenn Pat sein Potential als Pro voll ausschöpfen wollte, brauchte er einen Mentor. Und obwohl ich es genoss, Team Manager zu sein, musste ich bereits die Erwartungen einer Mutter erfüllen und wollte nicht noch weitere managen.

Par la suite, je me suis consacré pleinement à Whiteout, mais avant de laisser Pat partir, je l’ai présenté à Ivan Zwahlen, notre superagent national qui a beaucoup influencé les carrières de légendes vivantes comme Romain De Marchi et Gigi Ruf. Si Pat comptait exploiter tout son potentiel de pro, il avait besoin d’un mentor à ses côtés. Bien que j’aimais être Team Manager, je devais déjà gérer les attentes d’une mère et je n’avais vraiment pas besoin de gérer celles d’une deuxième.

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Mit Ivan als Stossdämpfer hatten Pat und seine Familie noch ein paar andere holprige Beziehungen zu Sponsoren, bis seine Karriere mit 15 Jahren endlich durchstartete. Da trafen wir uns wieder, wenn auch in anderen Rollen, nämlich mit mir als Fotograf. Ich lud ihn zu einem Concept Shoot ein, aus dem sein erstes Coverphoto entstand, und er bedankte sich dabei mit einer Einladung zu einem Private Shoot in Crans-Montana am Ende der Saison. Er meinte dass er möglicherweise bereit sei, einen Switch Backside Double Cork zu wagen. Er landete an jenem Tag schlussendlich drei neue Doubles und schockierte die Welt mit dem ersten Switch Backside Triple.

Avec Ivan comme pare-choc, Pat et sa famille ont eu encore quelques relations difficiles avec des sponsors jusqu’à ce que sa carrière prenne finalement son envol à l’âge de 15 ans. C’est à ce moment-là que nous nous sommes revus, avec des rôles quelques peu différents car j’était là en tant que photographe. Je l’ai invité pour un concept shoot qui est devenu sa première photo de couverture, et pour me rendre l’appareil il m’a invité pour un shooting privé à Crans-Montana à la fin de la saison. Il pensait qu’il serait peut-être prêt à tenter un Switch Backside Double Cork, mais ce jour-là, il a réussi trois nouveaux Doubles et a bouleversé le monde avec le premier Switch Backside Triple.

Seither wurde es zur Regel, dass im Frühling unbekannte Namen plötzlich mit einem zuvor nie realisierten, hochtechnischen Trick auf sich aufmerksam machten. Billy Morgan, Jorn Simen Aaboe und Markus Kleveland haben alle ihre Karriere mit einem slushy One-Hit-Wonder gestartet. Aber ich behaupte, dass Pats Triple der Letzte war, der wirklich zählte. Pat war damals jenseits der Schweizer Grenze noch unbekannt, und die Tatsache, dass er als 15-jähriger Triples landete, verblüffte die Leute. Die +1-Steigerung war plötzlich wieder im Scheinwerferlicht, und eine unendliche Reihe an beeindruckenden Flips und Spins begann das Wettkampfsnowboarden zu dominieren.

Depuis, il est devenu normal pour des noms inconnus d’entrer en scène en fin de saison avec un trick super technique jamais posé auparavant. Billy Morgan, Jorn Simen Aaboe et Markus Kleveland ont tous les trois lancé leurs carrières grâce à un coup d’éclat sur neige de printemps. Mais je crois que le Triple de Pat a été le dernier qui comptait vraiment. À l’époque, Pat était complètement inconnu en-dehors de la Suisse. Et le fait qu’il aie lancé des Triples à 15 ans a vraiment impressionné les gens. La progression +1 est réapparue et toute une série de flips et de spins impressionnants ont commencé à dominer le snowboard de compétition.

Dieser eine Jump hat Pats Karriere grundlegend verändert, und für einen kurzen Moment war er ganz oben. Absinthe wollte, dass Pat mit ihnen filmte, und sämtliche grosse Contests rollten den roten Teppich aus, womit die folgende Saison ziemlich hektisch wurde. Er wollte sich treu bleiben indem er nichts ausliess und zog sich dabei die ersten Knöchelverletzungen zu, die er erst nach Jahren überwinden sollte.

Ce jump de printemps a changé la carrière de Pat et pour un instant, il était aux anges. Absinthe lui a demandé de venir filmer avec eux, tous les grands contests ont déroulé le tapis rouge, et par conséquent, la saison suivante était tout simplement folle. Restant fidèle à lui-même, il n’a rien voulu manquer et a déclenché dans le processus une suite de blessures à la cheville qu’il ne finit par surmonter que bien des années plus tard.

Seine Erfahrungen am Air & Style veranschaulichen alles, was ich an Wettkämpfen hasse. Vom ersten Moment an war der Druck auf ihn riesig, einfach nur Triples zu stompen. Und der Druck nahm nicht einmal ab, als er sich erneut am Knöchel verletzte. «Schmeiss’ dir einfach ein paar Schmerzmittel rein!», «Versuchs nochmals!», «Dafür haben wir dich ja eingeladen… was hast du zu verlieren?»

Son histoire à l’Air and Style illustre à mon sens parfaitement tout ce que je déteste dans les contests. Dès le premier instant, il était sous pression pour ne lancer que des Triples. Une pression qui n’a pas diminué d’un chouïa après qu’il se soit blessé la cheville une nouvelle fois. «Prends des antidouleurs!», «Essaye encore une fois!», «C’est pour ça qu’on t’a invité…qu’est-ce que t’as à perdre?»

Rückblickend scheint die Antwort auf diese letzte Frage so schmerzlich offensichtlich, da er die folgenden Monate durch einige der wichtigsten Gelegenheiten seiner Karriere hinkte. Trotz den Schmerzen und einem übervollen Terminkalender schaffte es Pat, einen beeindruckenden ersten Auftritt in Absinthes «Resonance» inklusive Backcountry Doubles auf Kickern und Quartern abzuliefern. Dank dieser Erfahrung schnupperte er zum ersten Mal am professionellen Filmen und beendete seine Saison gar mit einem einmonatigen Roadtrip durch Alaska.

Avec un peu de recul, la réponse à cette dernière question semble douloureusement claire. Il a passé les mois suivants à boîter au travers des opportunités les plus importantes de sa carrière. Malgré les douleurs et un agenda de ouf, Pat a réalisé une première apparition impressionnante dans «Resonance» d’Absinthe, y compris des Doubles en backcountry tant sur des jumps que sur des quarters. Grâce à cette expérience, il a découvert pour la première fois les tournages professionnels et a même terminé sa saison par un roadtrip d’un mois à travers l’Alaska.

Müde von einer langen Saison voller Hochs und Tiefs folgte auf den kometenhaften Aufstieg der freie Fall. Alles begann mit dem Ende der Zusammenarbeit mit seinem Manager Ivan. Darauf folgten das Ausscheiden bei Absinthe, eine Neuanordnung der Sponsoren und sich hinziehende Mühen mit quälenden Verletzungen.

Crevé après une longue saison pleine de hauts et de bas, le succès fulgurant de Pat a été suivi par une chute libre. Tout a commencé par la fin de la collaboration avec son manager Ivan, suivie par la sortie d’Absinthe, une réorganisation de ses sponsors et une lutte incessante contre des blessures tenaces.

Glücklicherweise fand er Halt im Schweizer Nationalteam, seiner neuen Snowboard-Familie. Zusammen mit anderen jungen Supertalenten wie Jan Scherrer, Max Buri und David Djité begann er sich endlich wohl zu fühlen und knüpfte anhaltende Freundschaften in der lokalen Snowboard-Szene. Er zollt seinem Head Coach Pepe Regazzi viel Respekt dafür, ein Team auf die Beine gestellt zu haben, das wie eine Familie ist. Endlich fand er eine Crew, die ihn zu verstehen schien. Es ist nur etwas speziell, dass er ans andere Ende des Landes reisen und eine neue Sprache lernen musste, um all das zu realisieren. Ob gut oder schlecht wählte er Iouri Podlatchikov als sein Vorbild und tritt seither in seine Fussstapfen.

Fort heureusement, il a fini par trouver un appui solide dans l’équipe nationale suisse, sa nouvelle famille du snowboard. En compagnie d’autres jeunes supertalents comme Jan Scherrer, Max Buri et David Djité, Pat a commencé à se sentir enfin à l’aise, et il a pu tisser des amitiés durables dans la communauté du snowboard suisse. Il est très reconnaissant envers son Head Coach Pepe Regazzi d’avoir formé une équipe super familiale. Pat a finalement trouvé un team qui semblait le comprendre. C’est juste un peu bizarre qu’il aie dû aller à l’autre bout du pays et apprendre une nouvelle langue pour trouver son bonheur. Et pour le meilleur ou pour le pire, il a choisi Iouri Podlatchikov comme son modèle d’inspiration et, depuis, suit ses traces.

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pat burgener and victor daviet | cab 7 and handplant | crans montana | © ahriel // comfort zone


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pat burgener | miller flip | simplon pass | © ahriel // rVision


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pat burgener | switch bs rodeo | valais | © ahriel


Während vielen Jahren bewegte sich Pat sowohl über als auch ausserhalb der Westschweizer Snowboard-Szene. Sein Können war zwar weit herum respektiert, er selber war aber nicht beliebt. Rückblickend gibt er seiner Schüchternheit die Schuld und sagt, dass er beim Riden nicht viel reden wolle und zu konzentriert sei, um über sein Vordrängeln nachzudenken. Aber viele Leute waren auch irritiert durch eine scheinbare Arroganz kombiniert mit fehlendem Respekt für die Leute vor ihm. Eine Reihe von schlecht durchdachten und unauthentischen Beiträgen in den Mainstream-Medien machten die Sache noch schlimmer, und Pat wurde schnell zu einem Star, den Snowboarder zu hassen liebten – ganz wie Shaun und Iouri vor ihm.

Pendant des années, Pat a vécu au-dessus et à l’extérieur de la communauté de snowboard suisse romande. Bien que son talent était généralement reconnu, son caractère ne faisait de loin pas l’unanimité. En rétrospective, il blâme sa timidité et dit qu’il n’a jamais aimé parler beaucoup quand il rideait. Souvent il était tellement concentré qu’il n’a jamais vraiment réfléchi au fait qu’il snakeait les autres. Au final, beaucoup de gens se sont senti irrités par son apparente arrogance combinée à un manque de respect pour la génération précédente. Une série de reportages mainstream mal conçus et peu authentiques ont fini d’aggraver la situation, et en peu de temps Pat est devenue une star que les snowboardeurs adoraient détester, tout comme Shaun et Iouri avant lui.

In unseren kürzlich geführten Gesprächen hat Pat viel vom Hass in der heutigen Snowboard-Welt gesprochen. Er sagt dies hätte ihn hinuntergezogen, neben der Koordination von Filmsessions und Wettkämpfen und der Entscheidung, entweder die FIS-Tour oder die WST (ehemals TTR) zu fahren. Schlussendlich wurde er zum kompromisslosen Anhänger der FIS, trotz der Tatsache, dass sie von einem grossen Teil der Snowboard-Szene noch immer gehasst wird. Genau so viele Dinge, die an der FIS, die zurzeit den Weg an die Olympischen Spiele diktiert, kritisiert werden können, können auch der unorganisierten WST oder den XGames von Disney mit ihrer Mafia-Mentalität angelastet werden. Als Pat 17 Jahre alt wurde, blieb ihm vermeintlich nichts anderes als die Wettkämpfe.

Lors de nos conversations récentes, Pat a beaucoup parlé de la haine dans la communauté de snowboard mondial d’aujourd’hui. Il dit qu’il en a été accablé en essayant de concilier les tournages, les compétitions et la décision de soutenir soit la FIS soit la WST (auparavant TTR). Finalement il est devenu un supporteur intransigeant de la FIS, bien qu’une grande partie du cœur de la communauté de snowboard la déteste toujours. Pour tout ce qui peut être dénoncé du côté de la FIS qui contrôle le chemin vers les Jeux olympiques, il y a tout autant de choses que l’on peut critiquer du côté de la WST d’ailleurs très désorganisée, ou du côté des X Games de Disney et la mentalité de mafia qui l’entoure. Au final, quand Pat a atteint l’âge de 17 ans, la compétition semblait être la seule option qui lui restait.

Da er als der Junge, der alle Corks beherrscht, bekannt war, war es für seine Coaches naheliegend, ihn in Richtung Slopestyle zu pushen, obwohl es ein überzeugendes Argument war, ihn anstatt Sergio Berger oder den verletzten Hitsch in die Pipe der Olympischen Spiele 2010 zu schicken. Aber die Liste der Schweizer Pipe Champions ist lang, deshalb wäre es für die Mannschaft ideal, auch einen Slopestyle-Star zu haben. In der Qualifikation um die Teilnahme an die Olympischen Spiele 2014 in Sotschi war Pat eigentlich einer der Favoriten für die Vertretung unseres Nationalteams. Aber nach zwei Jahren voller Verletzungen musste er in letzter Minute noch um QualiPunkte kämpfen, und bevor er es realisierte, war sein olympischer Traum bereits wieder vorüber, noch bevor er begonnen hat.

Connu comme le kid de tous les Corks, ses entraîneurs l’ont naturellement poussé vers le slopestyle, quand bien même les arguments soutenant qu’il aurait dû être envoyé aux Jeux olympiques de 2010 pour participer en pipe au lieu de Sergio Berger ou d’un Hitsch blessé soient tout-à-fait valables. Mais voilà, la liste des champions de pipe en Suisse est longue, et il aurait été idéal pour notre équipe nationale d’avoir une star en slopestyle. Lors des qualifs’ pour les Jeux Olympiques de 2014 à Sotchi, Pat était clairement l’un des favoris pour devenir un représentant de l’équipe nationale. Mais après deux saisons remplies de blessures il a tant bien que mal lutté pour des points de qualification de dernière minute, et avant même qu’il aie pu commencer, son rêve olympique était déjà été brisé.

Pat beschreibt diese Phase seines Lebens als eine ziemlich düstere Zeit. Die Tatsache, mit all den Verletzungen kämpfen zu müssen in einer Zeit, in der sich der Sport so rasant entwickelte, gab ihm das verunsichernde Gefühl, dass er seinen Zenith mit 15 Jahren hatte. Als Flucht und Therapie gleichzeitig widmete er sich mit derselben Leidenschaft und Konzentration der Musik, die er in seinen Anfängen fürs Snowboarden hatte.

Pat décrit cette période-là comme une phase plutôt sombre de sa vie. Le fait de lutter contre toutes ces blessures dans une période où le sport progressait tellement vite lui a donné cette impression inquiétante d’avoir été à l’apogée de sa carrière à 15 ans. En guise de fuite et de thérapie à la fois, il s’est lancé dans la musique avec la même passion et la même détermination qui le caractérisaient dans ses débuts en snowboard.

Er übte und lernte viel, arbeitete mit Coaches und nahm an Wettbewerben teil. Er spielte so viel wie möglich live und hatte keine Angst davor, sich zum Deppen zu machen. Und wie im Snowboarden machte er unglaublich schnell Fortschritte. Seine zweite Karriere als Frontmann seiner Band ist ein weiterer Berührungspunkt mit seiner Familie, da sein jüngerer Bruder ebenfalls in der Band spielt und der ältere Bruder als Manager amtet.

Il s’est exercé, a étudié, a collaboré avec des coaches et a participé à des compétitions. Il a joué en live le plus souvent possible, sans avoir peur de se ridiculiser. Et tout comme en snowboard, il a progressé incroyablement vite. Sa deuxième carrière en tant que chef de groupe est encore une fois liée à sa famille, son petit frère étant membre du groupe et son grand frère étant manager.

Dank seinem engen Familiezusammenhalt und beinahe konstanter kreativer Inspiration glaube ich, dass wir endlich Pat B. Version 3.0 kennen lernen werden. Die erste Version war der frühreife und frische, jedoch relativ eindimensionale Super-Grom. Die zweite Version war der Wettkämpfer, konzentriert und angespornt, jedoch mental unreif. Und die neueste Inkarnation ist ein selbstsicherer Erwachsener. Ein Künstler, Philosoph und ein besser abgerundeter Charakter. Und er ist angeblich wieder ein PipeFahrer.

Grâce à des liens familiaux étroits et à une inspiration créative quasi-constante, j’ai l’impression que nous allons finalement faire la connaissance de Pat B version 3.0. La première version a été le gamin précoce, frais et surdoué mais assez unidimensionnel. La deuxième version, c’était le compétiteur, concentré et déterminé, mais mentalement immature. Et là, la dernière incarnation de Pat est l’adulte confiant. Un artiste, un philosophe et un être humain plus complet. Et au-delà de tout ça, il est aussi, apparemment, redevenu un rideur de pipe.

Als Teil seiner letzten Neuerfindung kehrte er zu seinen Wurzeln zurück, indem er sich den Rat seines Mentors Iouri zu Herzen nahm, wieder Transitions zu fahren. Doch mittlerweile, ob gut oder schlecht, ist Big Air nun als olympische Disziplin vorgesehen, daher entschied er sich, in beiden Disziplinen anzutreten. Es gibt viele Fahrer, die in Slopestyle und Big Air antreten, Pipe und Big Air ist jedoch eine viel weniger selbstverständliche Kombination. Diese Strategie beweist entweder Pats unglaubliche Vielseitigkeit oder seinen Über-Ehrgeiz. Die Zukunft wird es zeigen.

Au cours de sa dernière réinvention, Pat a opéré un retour aux sources en écoutant le conseil de son mentor Iouri de retourner aux transitions. Mais en même temps, pour le meilleur ou pour le pire, le Big Air est censé devenir une discipline olympique. Il s’est donc décidé à participer aux deux disciplines. Il y a beaucoup de rideurs qui font du slopestyle et du Big Air, mais la combinaison de pipe et du Big Air est beaucoup moins évidente. Cette stratégie sera un véritable témoignage soit de la polyvalence incroyable de Pat, soit de sa trop grande ambition. On verra.

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pat burgener | japan to fakie | corvatsch | © filip zuan


pat burgener | method | valais | © ahriel

In der vergangenen Saison bestritt er zum ersten Mal seit vielen Jahren wieder Pipe-Wettkämpfe, und, noch wichtiger, vermied dabei jegliche Verletzungen. Das Resultat ist ein erneuertes Selbstvertrauen, das seine Liebe fürs Snowboarden aufgefrischt hat. Es ist noch zu früh, den Druck der nächsten Olympischen Spiele zu spüren, und er hat sogar einen Weg gefunden, die Musik und das Snowboarden zu verbinden. Dank einer Zusammenarbeit mit Fishfarm TV macht Pat Online-Clips, die zu seinem Soundtrack geschnitten werden. Gleichzeitig versucht er weiterhin, in seinem beschäftigten Alltag jeden möglichen Surf Trip und Powder Day wahrzunehmen.

La saison passée, Pat a participé pour la première fois depuis des années à des contests de pipe. Plus important encore, il ne s’est pas blessé. Le résultat est une confiance renouvelée et un amour ravivé pour le snowboard. A ce stade, il est trop tôt pour vraiment ressentir la pression des prochains Jeux Olympiques, et il s’est même trouvé une manière de combiner son amour pour la musique à celui du ride. Grâce à une collaboration avec Fishfarm TV, il produit maintenant des clips qui sont montés sur une bande sonore originale. Et en même temps, il fait de son mieux de profiter de chaque surf trip et de chaque journée de poudreuse possible, ce malgré un agenda chargé.

Und beschäftigt ist eine Untertreibung. Er reist beinahe das ganze Jahr zwischen Trainings und Gigs hin und her, und hätte nichts lieber als das. Er hat sich mit seinem Weg in der Snowboard-Welt abgefunden, und ich glaube ihm, wenn er sagt, dass er schlichtweg nicht die Zeit habe, dem Hass Beachtung zu schenken. Das straffe Programm scheint ihm gut zu passen, hat er doch einige seiner besten Resultate der letzten Jahre abgeliefert. So verpasste er am Grand Prix in Russland das Podium in der Kategorie Big Air nur knapp, und an den Schweizer Halfpipe-Meisterschaften holte er gar den Titel.

Chargé est ici un doux euphémisme. Il passe quasiment toute l’année à voyager entre les entraînements et ses concerts, et il en est parfaitement content. Il a accepté sa voie dans le sport et je le crois quand il me dit qu’il n’a tout simplement pas le temps de faire attention aux ragots, ou à toute forme de négativité qui pollue notre industrie ces temps en fait. De toute évidence, son agenda, tout aussi chargé qu’il soit, lui convient tout-à-fait. Pour preuve, il a réalisé quelques-uns de ses meilleurs résultats dans des contests, manquant de peu le podium de Big Air au Grand Prix en Russie et remportant la victoire en pipe aux derniers championnats suisses.

Kann es Pat überhaupt ins Schweizer Olympia-Team der Halfpipe schaffen, das komplett mit All-Stars wie Iouri, Hitsch, David Halblützel und Jan Scherrer besetzt ist? Kann er es schaffen, weitere drei Saisons zu überstehen, ohne seine alten Verletzungen zu verschlimmern oder sich neue zu holen? Kann er den halsbrecherischen Rhythmus der neu lancierten Musikkarriere und zwei Disziplinen des Wettkampf-Snowboardens aufrechterhalten? Die Zukunft wird es zeigen, doch eines ist sicher: Für Pat Burgener ist alles möglich… ob gut oder schlecht.

Est-il possible pour Pat d’obtenir une place dans l’équipe olympique suisse de pipe entièrement composée d’all-stars comme Iouri, Hitsch, David Halblützel et Jan Scherrer? Peut-il compléter encore trois saisons sans aggraver irrémédiablement ses vieilles blessures ou en provoquer de nouvelles? Saurat-il maintenir ce rythme périlleux entre carrière musicale et deux disciplines de snowboard compétitif? Nous verrons, mais une chose est certaine: Pour Pat Burgener, tout est possible…pour le meilleur ou pour le pire.

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RIDER: FRED COUDERC ©AHRIEL POVICH


Über all die Jahre, in denen DBK als Snowboard-Pro um den Globus gereist ist, hat er gelernt, das Reisen in eine Art Kunst umzuwandeln. Denn was ist schon der Sinn, irgendwohin zu gehen, wenn man den Weg gar nicht geniessen kann? Wir sprachen mit ihm über sein neuestes Projekt und noch viel mehr…

Au fil des années à traverser le globe en tant que snowboardeur professionnel, DBK a appris comment transformer le voyage en une forme d’art. A quoi servirait-il de partir si l’on ne sait pas profiter du chemin? Nous lui avons parlé de son dernier projet et de beaucoup, beaucoup plus encore…

Hallo David. Woher kommt die Idee zu projectDETOUR? Es war nicht so, dass ich eine fixe Idee hatte, wie mein Snowboardfilmprojekt ausschauen soll. Ich hatte einfach Lust, etwas eigenes im Snowboarden zu machen. Ich mache schon seit einer Weile Filme, aber ausserhalb vom Snowboarden. Mit meinen privaten Projekte, die oft vom Reisen handelten, habe ich (wenn man auf die Online-Views schaut) oft sehr viele Leute erreicht und Awards gewonnen. Etwas, was mir noch nie mit einem meiner Snowboardparts gelungen ist. Im Snowboarden ist es im Moment wichtig, möglichst viele Personen zu erreichen und sie zu animieren, den Sport zu betreiben. Heutzutage gibt es mehr Snowboardcontent als je zuvor, Youtube und Konsorte sind voll davon. Trotzdem klagen die Snowboardbrands, dass die Nachfrage nachlasse. An was kann das liegen? Ich glaube es liegt daran, dass das, was die Leute sehen, zwar spektakulär ist, aber einem nicht das Gefühl gibt «Wow, das will ich auch probieren!», sondern eher «Wow, sehr eindrücklich, wenn ich das machen würde, würde ich mir alle Knochen brechen…» Ich finde es wichtig, etwas zu zeigen, das, etwas übertrieben gesagt, auch den 08/15-Bürger anspricht. Das war mein Hauptziel: möglichst viele Leute zu erreichen, und nicht nur die Core-Fans.

Bonjour David. D’où vient l’idée du projectDETOUR? Ce n’est pas comme si j’avais une idée concrète pour ce projet vidéo de snowboard. J’avais juste envie de réaliser mon propre projet dans l’univers de notre sport. Je fais des vidéos depuis un moment, mais pas dans ce domaine. Mes projets privés tournent plutôt autour des voyages. J’ai souvent réussi à atteindre un large public (d’après le nombre de vues en ligne) et remporté des prix avec ces clips - ce que je n’ai jamais réussi à faire avec une de mes parts en snowboard. Il est pourtant très important d’atteindre un maximum de gens et de les inciter à pratiquer ce sport. De nos jours, il n’y jamais eu autant de séquences de snowboard sur Youtube et j’en passe, d’ailleurs très abordable. Malgré cela, les marques de snowboard se plaignent du recul de la demande. Quelle est la raison? Je crois, notamment, que les gens voient des séquences spectaculaires mais qu’ils n’ont pas cette sensation «Whoa, j’aimerais bien tenter ça moi-même!». Ils se disent plutôt «Whoa, c’est très impressionnant, mais si je m’y lançais, je finirais avec des tonnes de fractures…» Je crois qu’il est important de montrer quelque chose qui plaît - j’exagère un peu - à tout le monde. C’était mon but principal, atteindre un maximum de gens et pas seulement les plus grands passionnés.

Ich bin ganz deiner Meinung. Und sogar als Core-Fan fällt es mir manchmal schwer, den so stark auf die Technik fokussierten Edits, die heutzutage so zahlreich erscheinen, etwas abzugewinnen. Und ehrlich gesagt finde ich die meisten Competitions noch schlimmer, wenn’s darum geht, das Snowboarden greifbar zu machen. Ich finde, du hast mit «detour» eine sehr interessante Wortwahl getroffen. Inwiefern fühlst du dich von den Umwegen des Lebens angezogen? Wir haben diesen Namen gewählt, weil so für jeden sofort klar ist, dass es sich um etwas Aussergewöhnliches handelt. Aber welcher Weg der direkte ist, und welcher ein Umweg, das kann niemand genau beantworten. Das hängt von kulturellen, sozialen, geografischen und noch vielen weiteren Faktoren ab. Viele Leute denken zum Beispiel, dass ich eher einen Umweg mit meinem Werdegang gemacht habe. Nach dem Gymnasium bin ich nicht an die Uni, und verdiene heute mein Geld als Snowboarder. Für viele der falsche Weg, um erfolgreich und glücklich zu sein. Für mich gäbe es aber keinen direkteren Weg ins Glück!

Je suis d’accord. En tant que passionné, j’ai également de la peine parfois à m’associer à ces montages concentrés sur les aspects techniques, devenus tellement fréquents. Et franchement, la plupart des compétitions sont encore plus mauvaises pour rendre accessible le snowboard. Pour ce projet, je pense que «detour» présente un choix de mots intéressant. Pourquoi est-ce que les détours de la vie t’attirent? On a choisi ce titre parce qu’il montre tout de suite qu’il s’agit de quelque chose de différent. Mais personne ne peut te dire quel est le chemin direct et quel est le détour. C’est lié à des facteurs culturels, sociaux, géographiques et j’en passe. Beaucoup de gens pensent par exemple que j’ai fait un détour dans ma carrière. Après le lycée, je ne suis pas allé à l’université, et je gagne ma vie en tant que rider. Pour beaucoup de gens, ce n’est pas le bon chemin vers le succès et le bonheur. Mais pour moi, il n’y a pas de chemin plus direct vers le bonheur!

interview: ahriel

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dbk | © matt georges


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dbk | tight ollie | bosco gurin | © dominic zimmermann // project detour


Für das Projekt hast du drei kurze Edits gemacht. Was gefällt dir am Format der Online-Episoden? Um mein Zeil zu erreichen und «projectDETOUR» nicht nur auf die Bildschirme der Core-Fans zu bringen, musste ich auf ein Format setzen, welches einfach zugänglich ist. Nicht mal alle Snowboarder kaufen sich Snowboardfilme, wie soll ich dann erwarten, dass sich Leute, welche zwar ein Grundinteresse am Snowboarden haben, es aber nicht oder nicht besonderes intensiv betreiben, sich einen Snowboardfilm kaufen? Haben reine Snowboardfilme in deinen Augen noch eine Zukunft? Oder hat das Format endgültig ausgedient? Definitiv hat es Platz für reine Snowboardfilme! Es ist einfach wichtig, von allem etwas zu haben, um jeden zu erreichen. Deine drei Lieblings-Snowboardfilme aller Zeiten? Eine schwierige Frage. Ich merke immer wieder, dass ich gewisse Parts von gewissen Filmen extrem gut finde. Ich liebe es, Snowboardfilme zu schauen, und da sie nicht an eine Handlung gebunden sind wie z.B. ein Spielfilm, kann man hin- und herzappen. Nur drei zu nennen, ist also fast unmöglich. Ok, vielleicht ist diese Frage etwas einfacher: Wer hat dein kreatives Schaffen über die Jahre am meisten beeinflusst? Auch schwierig, nur eine Handvoll zu nennen. Tom Elliott (Ex-Filmer von Isenseven) hat mich dazu animiert, selber eine Kamera in die Hand zu nehmen. Ich war viel mit ihm unterwegs und habe mich immer sehr für Filme interessiert. Irgendwann hat er mich motiviert, es selber zu versuchen. Nun da ich Filmemacher bin, lasse ich mich von vielen verschiedenen Dingen inspirieren. Andere Filme, Fotos, Kunst, Dinge, die ich selber erlebt habe oder gerne erleben würde, und natürlich der Austausch mit anderen Leuten in einem kreativen Umfeld. Da du schon Isen erwähnst, lass uns doch eine kleine Zeitreise machen… Deine ersten Schritte in der Welt der Snowboardfilme hast du als Rider der Crew gemacht. Die Jungs waren ziemlich bekannt dafür, aus wenig viel zu machen. Inwiefern beeinflussen deine Erfahrungen mit Isenseven deine Art, heute Filme zu machen? Etwas Grosses aus etwas Kleinem machen, genau das ist es. Für die massenhaften Fans die Isenseven hat, ist das Kleine, welches du gerade erwähnt hast, eben nicht etwas Kleines, sondern alles, was sie am Snowboarden lieben! Es ist genau diese Meinung, welche zu stark in der Core-Szene etabliert ist: Alles muss gross, weit, technisch und scary sein. Doch das stimmt nicht. Natürlich soll es das zum Teil sein, aber es ist wichtig, die Leute abzuholen und ihnen etwas zu geben, womit sie sich identifizieren können! Nur Big Mountain Lines und riesige Kickers werden niemanden dazu bringen, selber auf ein Snowboard zu stehen. Erst wenn der Spass am Snowboarden rüberkommt, den wir alle kennen, dann will es jemand auch versuchen. In diesem Sinne hat mich Isenseven sehr stark beeinflusst. Als ich mit Filmen angefangen habe, wollte ich nur meinen Traumpart mit krassen Tricks filmen. Aber als ich auf der Premieren-Tour miterlebt habe, bei welchen Szenen die Leute genau klatschen, ist mir bewusst geworden, in welche Richtung mein Snowboarden gehen soll, und welche Freude ich den Leuten damit machen kann. Ich werde nie vergessen, wie 3500 Leute beim «Cruising Part» von Stephan Maurer und mir an der Weltpremiere ausgeflippt sind…

Le projet est composé de trois films courts. Pourquoi as-tu choisi ce format d’épisode en ligne? Pour atteindre mon but : je ne voulais ne seulement atterrir sur les écrans des plus grands passionnés. Je devais donc choisir un format abordable. Même certains riders n’achètent pas de films de snow, je ne pouvais pas m’attendre à ce que des gens qui s’intéressent au snowboard, mais qui ne rident pas ou peu, le fassent ! Crois-tu qu’il y ait un avenir pour les films de snowboard «full feature»? Ou penses-tu que le format a changé? Le format «full feature» a définitivement sa place! Il est simplement important d’avoir un peu de tout pour atteindre tout le monde. Quels sont tes trois films de snowboard préférés? C’est une question difficile. Je me suis rendu compte que je n’adore que certains chapitres de certains films. J’aime regarder des films de snowboard, car il n’y a pas «d’intrigue» comme un long métrage, on peut «zapper» en avant ou en arrière. En citer que trois, c’est quasiimpossible. Ok, cette question est peut-être plus facile: qui sont les gens qui ont eu la plus grande influence sur ton travail créatif? Pas facile non plus d’en nommer que quelques-uns. Tom Elliott (ancien cinématographe d’Isenseven) m’a poussé à utiliser moi-même une caméra vidéo. On a beaucoup voyagé ensemble et je me suis toujours intéressé aux films. A un moment donné, il m’a motivé à essayer. Aujourd’hui, comme cinématographe, je m’inspire de beaucoup de choses différentes: d’autres films, de photos, d’art, d’expériences que j’ai faites ou que j’aimerais faire, et bien sûr des échanges avec d’autres gens créatifs. Tu parles d’Isenseven. Remontons le temps…ton début dans le monde des films de snowboard était comme rider pour Isen. Ces gars étaient bien connus pour faire beaucoup avec peu. Comment ton expérience avec Isenseven influence-t-elle ta façon de réaliser des films aujourd’hui? «Faire beaucoup avec peu», c’est exactement ça. Pour les innombrables fans d’Isenseven, ce n’était pas «un peu», mais bien au contraire tout ce qu’ils adoraient quand ils pensaient au snowboard! Une autre manière de penser est désormais répandue parmi les plus grands fans du sport : tout doit être énorme, gros, exigeant d’un point de vue technique et même angoissant. Mais ça ne va pas. Bien sûr qu’il y a cet aspect-là, mais il est important d’offrir aux gens quelque chose qui leur permet de s’identifier à notre sport! Les lignes de big mountain et les jumps énormes ne pousseront personne à faire du snowboard. Ce n’est qu’en voyant le plaisir, qu’on connaît tous, que les gens veulent essayer ce sport. C’est de cette manière qu’Isenseven m’a beaucoup influencé. Quand j’ai commencé à faire des films, je ne voulais réaliser qu’une part vidéo de rêve avec des gros tricks. Mais en tournée, j’ai vu à quels moments du film le public applaudissait et j’ai réalisé dans quelle direction mon ride pouvait se développer et faire plaisir aux gens. Je n’oublierai jamais, à la première mondiale, quand 3500 personnes ont pété un plomb en voyant la part «Cruising» de Stephan Maurer et moi…

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nicolas müller | method | laax | © dominic zimmermann // project detour


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deniz cinek | bs 7 | hoch-ybrig | © dominic zimmermann // project detour


Ja, dieser Part ist wirklich unvergesslich. Doch ich denke, heute gehts dir nicht mehr nur um Powderturns, denn du machst ja mittlerweile verschiedenste Jobs. Wie schaffst du es, all die verschiedenen Rollen, die du diese Saison eingenommen hast, unter einen Hut zu bringen? Rider, Filmemacher, Editor, Produzent… Haha, manchmal kann es schon ganz schön anstrengend sein! Beziehungsweise habe ich mich manchmal dabei erwischt, wie es mich genervt hat, dass ich nicht einfach auf dem Berg sein und das Snowboarden geniessen kann, sondern ich bei allem was wir anschauen oder filmen, immer sofort daran gedacht habe, wie es dann im Film rüberkommt oder wie man das dann schneiden könnte. Aber genau das ist ja auch das Spannende daran: Früher wollte ich einfach meine Tricks, jetzt sehe ich «the bigger picture», und das ist so viel spannender… Es gibt zum Beispiel Tage, an denen es einem nicht so läuft, man kriegt die Shots, die man will, einfach nicht in den Kasten. Früher war ich nach solchen Tagen immer down. Als es letzte Saison an einem Tag mal nicht so lief, es Shayne aber krass gekillt hat, bin ich trotzdem mit einem riesigen Lächeln auf dem Gesicht vom Berg, weil ich wusste, dass wir für «projectDETOUR» trotzdem super Aufnahmen machen konnten. Der Mensch glaubt immer, alles drehe sich um sich selber, dabei macht es viel mehr Spass, wenn man zusammen an etwas arbeitet. Der erste Edit, den du veröffentlicht hast, dreht sich um euren Trip nach Griechenland. Wieso Griechenland? Wir haben gehört, dass es dort Schnee und die gastfreundlichsten Locals gibt. Das reicht doch! Ich kann mir vorstellen, dass es auch aus geopolitischen Gründen ein besonders interessanter Zeitpunkt war, um in Griechenland zu sein, da die Wirtschaft des Landes am Boden ist. War es für dich als Filmemacher nicht ein etwas eigenartiges Gefühl, nur mit dem Fokus auf’s Snowboarden dahinzugehen? Nein, überhaupt nicht. Was wir von Griechenland durch die Medien mitbekommen, ist nur eine Seite. Die Leute dort erleben das Ganze schon viel länger und können es nicht mehr hören. Sie müssen den Kopf hinhalten für etwas, das die Regierung angerichtet hat. In erster Linie waren alle Leute, die wir getroffen haben, extrem happy, dass wir nach Griechenland kamen eben «nur» um zu Snowboarden und wegen ihrem wunderschönen Land. Wir machten sie stolz. Ich fand es spannend, dass die Griechenland-Episode so erfolgreich war, obwohl sie keine Clips enthält, die es in einen normalen Video-Part geschafft hätten. Hättet ihr für Absinthe oder Transworld gedreht, wäre dieser Trip wahrscheinlich ein riesiger Flop geworden. Und ich bin überzeugt, gewisse Mitglieder der Crew hätte dies ziemlich gestresst. Aber da vielmehr der Weg und nicht die Destination das Ziel war, sieht es so aus, als ob ihr euch bestens amüsiert hättet. Gleichzeitig ist der Edit auch sehr unterhaltsam. Ist die Zeit gekommen, dass wir langsam eine komplett andere Denkensweise annehmen, wenn es um unseren Zugang zu Snowboardfilmen geht? Genau so war es. Mit der richtigen Crew kann jeder Trip der Beste werden. Austin Smith hat mich nur wenige Tage vor dem Trip angerufen und gefragt, ob er auch mitkommmen könne. Er war der perfekte Typ für diese Crew. Er hat verstanden, worum es bei «projectDETOUR» geht, und schaut Snowboarden aus der gleichen Perspektive an wie ich. Den Leuten, denen «projectDETOUR – Greece» gefallen hat, hätte der Clip nicht mehr gefallen, wenn noch drei Doublecorks drin gewesen wären. Weil es in dem Clip ganz klar um etwas anderes ging.

Ah oui, cette part est vraiment inoubliable. Mais maintenant, il ne s’agit plus seulement de descentes dans la poudreuse pour toi, car tu portes différentes casquettes: rideur, cinématographe, monteur, réalisateur…comment sais-tu équilibrer tous ces rôles que tu as adopté cette saison? Haha, des fois ça peut être assez exigeant en effet. Je me suis surpris moi-même à m’énerver parce que je ne pouvais pas simplement profiter d’une journée en montagne à faire du snowboard. Je réfléchissais constamment à comment ceci ou cela allait paraître dans le film ou comment l’intégrer dans le montage. En même temps, c’est le côté fascinant de la progression: à l’époque, je ne voulais que réussir mes tricks. Aujourd’hui, je vois la «bigger picture», et c’est tellement plus fascinant… certains jours, rien ne semble marcher, on n’arrive pas à faire les plans qu’on souhaite. À l’époque, une telle journée m’aurait déprimé. La saison passée, si je n’arrivais pas à faire ce que je voulais mais que Shayne envoyait du lourd, je rentrais avec un grand sourire aux lèvres, parce que je savais que nous avions de bons plans pour projectDETOUR. L’homme pense toujours que tout tourne autour de lui, mais il est beaucoup plus amusant de collaborer pour atteindre un but commun. Le premier épisode que tu as publié se déroule en Grèce. Pourquoi la Grèce? On nous a dit qu’il y avait de la neige et des gens les plus hospitaliers. C’est suffisant ! Devant l’économie du pays en ruine, j’imagine que c’était particulièrement intéressant d’y aller d’un point de vue géopolitique. Ça n’a pas été un peu bizarre d’y aller juste pour le snowboard et les tournages? Non, pas du tout. Ce que nous apprenons de la Grèce dans les médias n’est qu’une facette de la situation. Pour les Grecs, cela dure depuis beaucoup plus longtemps, et ils ont marre d’en parler. Ils doivent assumer la responsabilité pour les actions du gouvernement. Les gens que nous avons rencontrés ont été très contents que nous soyons venus en Grèce “juste” pour le snowboard et leur pays incroyable. Nous les avons rendu fiers. J’ai trouvé intéressant que l’épisode sur la Grèce ait été un succès sans vraiment contenir de séquences dignes d’une part de vidéo standard. Si vous étiez allés en Grèce pour les tournages d’Absinthe ou de Transworld, ce voyage aurait été un échec complet. Et je suis sûr que quelques membres de l’équipe auraient été bien stressés. Mais puisque dans votre aventure, le chemin est plus important que la destination, on peut voir que vous vous êtes bien amusés. Et le montage est très amusant à regarder. Est-il temps de penser différemment à notre manière d’aborder les films de snowboard? C’est exactement ça. Avec une bonne équipe, chaque trip peut être le meilleur. Peu de jours avant notre départ, Austin Smith m’a appelé pour demander s’il pouvait nous rejoindre. Il était le type idéal. Il avait compris l’idée derrière projectDETOUR et nous partageons le même point de vue sur le snowboard. Ceux qui ont aimé projectDETOUR Greece ne l’auraient pas aimé davantage s’il y avait eu trois doublecorks. Ce n’était vraiment pas le but de cet épisode.

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dbk and austin smith | follow the leader | vasilitsa, greece | © cyril müller // project detour


pho

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dbk and austin smith | bs air-ing | vasilitsa, greece | © cyril müller // project detour

oto

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Ja schon, aber der zweite veröffentlichte Edit, «The Alps», beinhaltet ziemlich krasses Riden. Das entsprach meinen Erwartungen schon viel mehr. Spass, unbekannte Spots, perfekte Verhältnisse, banger Tricks… die Episode war fett, aber nun musst du mir erklären, wie das denn ein DETOUR sein soll! Die Alpen sind nur für die Leute, welche hier leben, das Normale, das Zuhause. Für einen Amerikaner zum Beispiel ist es eine Reise ins Neue. Shayne Pospisil, welchen ich übrigen vor «projectDETOUR» nicht gekannt habe, kam ganz spontan für einen Bataleon Shoot nach Europa. Dann hat er sich entschieden bei mir zu bleiben, und mit mir mein Homeresort zu shredden. Als es dann im Süden zu schneien begann, verbrachten wir fast zwei Wochen in Bosco-Gurin. Und kurz bevor er wieder hätte nach Hause fliegen müssen, entschied er sich, mit nach Griechenland zu kommen. Für ihn war es also eine regelrechte DETOUR! Stimmt, der Umweg ist wohl eine Frage der Perspektive. In deinem letzten Edit, «California», geht es aber wieder ganz ums Reisen. Wieso Kalifornien? Alle Boardsportarten haben ihre Wurzeln in Kalifornien. Dort kommt der ganze Hype, um den wir unser Leben basteln, ja her. Deshalb wollten wir dort hin. Man kann dort alles machen: skaten, surfen und snowboarden. Und genau das haben wir dort auch gemacht, und noch viel mehr. Was hat es mit den Motorrädern auf sich? Ich dachte mir: Wenn wir schon einen Roadtrip machen, dann richtig. Wir hatten einen Campervan und drei Harleys und sind damit zwei Wochen durch Kalifornien gefahren. Living the dream… Ja, diese Episode hatte wirklich eine verträumte Stimmung à la Post-Hollywood an sich. Irgendwie erinnert sie mich mehr an dein kommerzielles Schaffen. Kannst du uns etwas über Hillton und dein Engagement dort erzählen? Hillton ist eine Videoproduktion in Zürich, welche zwei Freunde von mir gegründet haben. Ich habe einen Arbeitsplatz im Hillton-Office und arbeite, wenn ich nicht am Snowboarden bin, an verschiedensten Projekten ausserhalb vom Snowboardsport. Je nach Projekt mache ich Regie, Schnitt oder Kamera. Wir produzieren vor allem Werbungen und Musikvideos. Und mit «projectDETOUR», «Spuren», «Miyago», «MemoiresMemoires» und «Blackball» auch das eine oder andere Snowboardprojekt. Bei all diesen Projekten lässt sich eine grosse Liebe fürs Detail beim Editieren erkennen. Besonders im Audio-Bereich. Welche Dinge sind dir wichtig, wenn du ein Video schneidest? Audio ist in meinen Augen die halbe Miete. Du kannst die besten Shots haben: Wenn das Sounddesign nicht stimmt, dann ist es trotzdem schwierig, eine Story zu erzählen. Das ist auch etwas, was mich am Medium Film so fasziniert. Es gibt so viele Faktoren welche wichtig sind. Und beim Schneiden ist es manchmal extrem schwierig, all diese Faktoren zusammen harmonieren zu lassen. Bevor ich ein fertiges Edit habe, gibts bestimmt fünf bis zehn verschiedene Versionen. Wenn ich aber dann endlich den richtigen Weg gefunden habe, dann schneidet sich das Material manchmal wie von selbst.

D’accord, mais le deuxième épisode «The Alps» contient vraiment du lourd. Il correspond davantage à ce que j’attendais. De bons moments, des spots inconnus dans des conditions parfaites et des gros tricks. Cet épisode est génial, mais il faut que tu m’expliques : en quoi est-il un « détour » ? Seuls ceux qui vivent ici considèrent les Alpes comme « normales », comme leur chez-eux. Pour un Américain, par exemple, c’est un voyage dans l’inconnu. Shayne Pospisil, que je ne connaissais pas avant le projectDETOUR, s’est rendu en Europe spontanément pour shooter pour Bataleon. Il a ensuite décidé de rester chez moi pour rider mon domaine de base. Quand il a commencé à neiger au sud, nous avons passé presque quinze jours à Bosco-Gurin. Et peu avant son vol pour les États-Unis, il a décidé de nous rejoindre pour notre voyage en Grèce. Pour lui, c’était alors un véritable détour! C’est vrai, le détour dépend de la perspective. Mais le dernier épisode «California» tourne de nouveau autour du voyage. Pourquoi la Californie? Tous les sports de glisse ont leurs racines en Californie. C’est l’origine du hype autour duquel nous construisons nos vies. C’est pourquoi nous avons voulu y aller. On peut tout y faire: du skate, du surf et du snowboard. Et c’est exactement ce que nous avons fait, et bien plus encore. Quelle est l’histoire derrière les motos? Je me suis dit que si nous faisions un roadtrip, il fallait le faire comme il faut. Nous avons loué un camping-car et trois Harleys pour traverser la Californie pendant deux semaines. Living the dream… Oui, ce montage avait en effet cet aspect de rêve posthollywoodien. En quelque sorte, cet épisode me rappelle ton travail commercial. Parle-nous un peu de Hillton et de ton engagement. Hillton est une production vidéo de Zurich fondée par deux de mes amis. J’ai ma place au bureau Hillton où je travaille sur différents projets qui ne sont pas liés au snowboard, c’est-à-dire quand je ne suis pas en montagne. Je m’occupe de la régie, du montage ou du tournage, ça dépend du projet. Nous produisons surtout des pubs et des clips de musique. Mais aussi quelques projets de snowboard, comme projectDETOUR, SUPREN, MIYAGO, MemoiresMemoires et Blackball. Dans tous ces projets, tu portes une très grande attention aux détails. Surtout en ce qui concerne le son. Quels sont les éléments importants pour toi quand tu fais un montage? Selon moi, le côté audio représente déjà la moitié du travail. On peut avoir le meilleur shot, mais si le design acoustique ne va pas, il est très difficile de raconter une histoire. C’est un aspect du film qui me fascine. Il y a tellement de facteurs qui comptent. Quand on fait un montage, il est parfois extrêmement difficile de créer une harmonie entre tous ces aspects. Au cours de la réalisation, je fais entre cinq et dix versions avant d’obtenir le résultat final. Mais quand j’ai finalement trouvé le bon chemin, le montage se fait quasiment tout seul.

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levi luggen | handplant | vasilitsa, greece | © cyril müller // project detour


lorenz richard | living the dream | california, usa | © silvano zeiter // project detour

Man hat oft das Gefühl, dass einige der spannenderen Charaktere unseres Sports mit zunehmendem Alter in verschiedene Richtungen abwandern. Jungs wie Vincent Urban, David Benedek oder die Gebrüder Huffman, um nur ein paar zu nennen. Sie alle schienen auf dem Höhepunkt ihrer Karriere zu sein und die Grenzen des Sports auszuloten, als sie sich vom Snowboarden abwandten. Denkst du, dass uns der intellektuelle Weg automatisch vom Snowboarden weg und hinein ins «richtige» Leben drängt? Ich glaube das muss nicht zwingend sein. Aber wenn man etwas vor hat und die Strukturen im Snowboardsport es nicht zulassen, das zu erreichen, dann hat man keine andere Möglichkeit. Zudem brauchen gewisse Menschen Abwechslung, und andere können ihr Leben lang die gleiche Schiene fahren. Für mich war es schon immer spannend, Neues zu entdecken.

On a souvent l’impression que certaines personnalités intéressantes du snowboard finissent par se tourner vers d’autres horizons en prenant de l’âge. Comme Vincent Urban, David Benedek ou les frères Huffman, pour en nommer quelques-uns. On croyait qu’ils étaient au sommet, poussant les limites de la créativité, quand ils se sont détournés du snowboard. Crois-tu qu’en suivant un chemin intellectuel, nous sommes poussés à quitter le snowboard et avancer dans le monde «réel»? Je ne crois pas que ce soit forcément le cas. Mais si on a un projet devant les yeux et que les structures du snowboard nous empêchent de le réaliser, on n’a pas le choix. Certains ont besoin d’alternance tandis que d’autres sont contents de faire la même chose toute leur vie. Personnellement, j’ai toujours aimé découvrir de nouveaux trucs.

Wie stellst du dir deine Zukunft vor? Gibt es noch weitere Geschichten übers Snowboarden, die du gerne erzählen würdest? Auf jeden Fall! Ehrlich gesagt habe ich keine Ahnung wie es weiter geht, das kommt ganz auf die Möglichkeiten an, welche mir Snowboarden gibt. Mit «Spuren» (ein Projekt mit Christian Haller) habe ich bereits mein zweites Snowboardprojekt realisiert, wenn auch nur ein kleines. Es gibt noch so viele Möglichkeiten, eine Geschichte im Snowboardsport zu erzählen!

Où vois-tu ton avenir? Y’a-t-il d’autres histoires sur le snowboard que tu comptes raconter? Tout à fait! Je n’ai franchement aucune idée comment continuer, ça dépend vraiment des possibilités que m’offre le sport. Avec SPUREN (une collaboration avec Christian Haller), j’ai déjà réalisé mon deuxième projet de snowboard, bien que petit. Il reste tellement de possibilités pour raconter une histoire sur le snowboard!

Hoffentlich ist das erst der Anfang! Ich persönlich kann kaum erwarten, was als nächstes kommt. Danke für deine Zeit! Möchtest du sonst noch etwas loswerden? Danke dir für das Interview! Ich möchte auch allen danken, die «projectDETOUR» möglich gemacht haben. Das sind nicht nur meine Sponsoren (Bataleon, Volcom, Nixon, Vans, Smith und Gummilove), sondern auch jeder einzelne, der während des Entstehungsprozesses etwas dazu beigetragen hat. «projectDETOUR» wäre ohne all diese Leute nicht das, was es ist!

Espérons que ce ne soit que le début. Personnellement, j’ai hâte de voir ce qui viendra. Merci d’avoir pris le temps pour cet entretien! Autre chose à ajouter? Merci à toi pour cet entretien. J’aimerais aussi remercier tous ceux qui ont rendu possible projectDETOUR. Ce ne sont pas que mes sponsors (Bataleon, Volcom, Nixon, Vans, Smith et Gummilove), mais chacun et chacune ayant contribué à la réalisation de ce projet. ProjectDETOUR ne serait pas ce qu’il est sans tous ceux et celles que je remercie dans le générique!

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nixon.com


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eric jackson and fredi kalbermatten | family style | saas fee | © andy wright // origins


Ich arbeite bereits seit einigen Jahren mit Fredi zusammen und bin stolz sagen zu dürfen, dass er Mittlerweile zu meinen besten Freunden zählt. Wir verstehen uns blind, und wenn wir zusammen auf dem Berg sind, kommt auch meistens etwas Gutes dabei raus. Vor kurzem habe ich den Namen Frederik Kalbermatten in einem Artikel gelesen, der so hiess: «Who are the 5 most underrated Snowboarders today?» Der Artikel besagte jedoch, dass wer vor 1990 geboren wurde, durchaus wisse, dass Fredi nicht unterschätzt, sondern eine absolute Legende sei.

Ça fait désormais quelques années que je travaille avec Fredi, et je suis fier de dire qu’il fait partie de mes meilleurs amis. On s’entend à merveille, et quand on se retrouve ensemble à la montagne, le résultat est souvent très positif. Récemment, le nom de Frederik Kalbermatten m’a sauté aux yeux dans un article intitulé «Who are the 5 most underrated Snowboarders today? (Qui sont les 5 snowboardeurs les plus sous-estimés aujourd’hui?)». L’article en question admettait que tous ceux nés avant 1990 savaient très bien que Fredi était une vraie légende.

Nichtsdestotrotz hat ihn sein Hauptsponsor, welchem er 13 Jahre lang treu geblieben war, 2012 auf die Strasse gesetzt. Fredi bekam nicht die Anerkennung und den Respekt, den er eigentlich verdient hätte, vor allem wenn man seine zahlreichen banger Videoparts anschaut, wie etwa der Opening Part in Standards letztem Film «2112» (2013) oder in «Lost in Transition» (2004). Dieser Bruch traf ihn hart, denn er wusste, dass es alles andere als ein Klacks ist, während einer Krise, in der die Snowboard-Industrie heutzutage steckt, mit anfangs 30 einen Sponsor zu finden, selbst wenn man so unglaublich gut ist wie Fredi. Er wusste aber auch, dass nichts auf der Welt einem in schweren Zeiten wie jenen so gut helfen kann, wie der Halt der Familie – und da kommen die Jacksons ins Spiel.

Malgré cela, son sponsor principal l’a mis à la porte en 2012, alors que Fredi lui était resté fidèle pendant 13 ans. Fredi n’a pas eu la reconnaissance et le respect qu’il méritait, surtout quand on pense à toutes ses parts de vidéos incroyables ou ses nombreuses photos de couverture. Cette rupture l’a vraiment démoli, car il savait que ce ne serait pas facile de trouver un nouveau sponsor à l’âge de 30 ans, en ces temps de crise pour l’industrie du snowboard, même si on est incroyablement doué comme Fredi. Mais il savait aussi que rien au monde ne l’aiderait autant, pour le meilleur comme pour le pire, que sa famille - et c’est là qu’entrent en scène les Jacksons.

Um ehrlich zu sein, als ich vor etwa sieben Jahren anfing Snowboarder in den Bergen zu fotografieren, war ich alles andere als ein Connaisseur der Welt dieser Bretter, die für so viele die Welt bedeuten. Dementsprechend unbewusst war mir, wie legendär Fredi vom Saas wirklich war – von den Jacksons müssen wir gar nicht zu sprechen. Ein «Saasi», das nicht viel sagt, aber verdammt gut snowboarden kann, soviel wusste ich. Rückblickend war das jedoch gut so, denn es gab mir die Chance, Fredi auf eine sehr menschliche und ganz unvoreingenommene Weise kennen zu lernen. Wir verstanden uns auf Anhieb ziemlich gut, aber ich merkte bald, dass er «neue» Menschen in seinem Leben nicht so schnell an sich ran lässt. Es braucht eine gewisse Zeit, um das Vertrauen des stillen Wallisers zu gewinnen. Dementsprechend gross war die Überraschung, als Fredi mich eines Tages anrief und sagte, er werde eine Frau heiraten, die er erst seit einem knappen halben Jahr kannte. Es handelte sich um eine Amerikanerin namens Nicole Jackson, geliebtes Schwesterherz der US-Übersnowboarder John und Eric Jackson. Die beiden lernten sich in Kalifornien kennen, als Fredi dort einen Vertrieb für sein und Nicolas Müller’s Streetwear-Label «Atreebutes» suchte. Nicole hatte Erfahrung in der Leitung eines Snowboard Brands und somit machte ein gemeinsamer Freund die beiden miteinander bekannt. Nicole bestand darauf, Fredi persönlich zu treffen und nach ein paar innigen Gesprächen entschieden sich die beiden, das Geschäftliche mit dem Vergnüglichen zu ergänzen. Kurzer Hand entschied sich Nicole, Kalifornien zu verlassen und mit Fredi zurück in die Schweiz zu fliegen, um sich im schönen Saas-Fee einzunisten. Kulturell und räumlich nicht gerade nah bei einander. Meine Skepsis gegenüber der plötzlichen Liebe wich sehr bald heller Begeisterung. Nicole bewies, dass sie das Beste war, was Fredi passieren konnte. Im Herbst desselben Jahres wurde in gemütlicher Kalbermatten-Manier in Saas-Fee im Freien und im Kreise der engsten Freunde geheiratet. text: Silvano zeiter

Pour être honnête, je n’étais pas un grand connaisseur du monde du snowboard quand j’ai commencé à shooter des riders dans les montagnes. Par conséquent, j’ignorais à quel point ce Fredi de Saas était légendaire - ne parlons même pas des Jacksons. Je me disais : c’est un «Saasi» (quelqu’un de Saas) qui parle peu mais qui envoie du lourd sur sa planche. Je pense que c’était mieux comme ça, car j’ai eu l’opportunité de connaître l’être humain Fredi sans préjugés. On s’est très bien entendu dès le début, mais j’ai vite réalisé qu’il ne se laissait pas approcher facilement par de «nouvelles» personnes dans sa vie. Il faut du temps pour gagner la confiance de ce Valaisan calme. J’ai donc été très surpris quand Fredi m’a appelé un jour pour me dire qu’il allait se marier avec une femme qu’il connaissait depuis à peine six mois. Il s’agissait de l’Américaine Nicole Jackson, sœurette des frères doués John et Eric Jackson. Les deux snowboardeurs américains ont bien plus d’un Award pour la meilleure part vidéo ou un «Rider of the Year» en poche. Fredi a rencontré Nicole en Californie quand il était à la recherche d’un distributeur pour le label de streetwear «Atreebutes» qu’il a créé avec Nicolas Müller. Nicole avait de l’expérience dans la gestion d’une marque de snowboard, et un ami commun les a présentés. Nicole a insisté pour avoir un rendez-vous personnel avec Fredi, et après quelques conversations intimes, ils ont décidé de compléter le côté professionnel avec le côté amusant. Rapidement, Nicole a décidé de quitter la Californie et d’accompagner Fredi en Suisse pour s’installer dans le beau village de Saas-Fee. Un pas, qui n’était pas évident d’un point de vue culturel et géographique. Mon scepticisme envers ce coup de foudre a vite cédé sa place à un enthousiasme débordant. Nicole a prouvé qu’elle était la meilleure chose qui pouvait arriver à Fredi. En automne de la même année, les deux se sont mariés à Saas-Fee en plein air, entourés de leurs amis les plus proches lors d’une cérémonie conviviale à la Kalbermatten.

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eric jackson | bs rodeo melon | saas fee | © andy wright // origins


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john jackson | half cab | saas fee | © silvano zeiter // origins


JOHN JACKSON | PARTIAL eclipse | saas fee | © silvano zeiter // origins

Auf besagter Hochzeit traf ich zum ersten Mal Eric Jackson, und es war nicht überraschend für mich, dass wir uns auf Anhieb blendend verstanden. Ich glaube, wir hatten noch keine drei Worte gewechselt, als es bereits hiess «let’s jam». Ejack holte sein Banjo, ich nahm meine Gitarre und wir machten Musik bis in die frühen Morgenstunden. Die Jacksons lieben Musik. Eric gab sogar ein Lied zum Besten, welches er für Nicole und seinen Schwager Fredi geschrieben hatte. Natürlich kannten sich Fredi und die Gebrüder Jackson schon seit Jahren. Fredi erzählt mir oft von den Zeiten in Tahoe, als er für seine legendären Standard Films Viedoparts filmte, wie zum Beispiel «White Balance» von 2003. Fredi wusste sich schon damals mit seinem einzigartigen Style von der Menge abzuheben. Fredi und John lernten sich in 2005 durch Standard Films kennen und shreddeten dann gemeinsam in einigen darauf folgenden Filmen. Was damals auf gegenseitigem Respekt unter Snowboard-Kollegen basierte, hat sich mittlerweile zu einem sehr freundschaftlichen und familiären Verhältnis entwickelt. Jetzt, da sie Schwager sind. Als Fredi und Nicole frisch zusammen waren, war es Ejack, der mehr Zeit mit den beiden verbrachte, und er und Fredi verstanden sich auf Anhieb wie Brüder. John J verbrachte letzten Winter schliesslich fast zwei Monate in Saas-Fee, und auch wenn sie nicht immer gleicher Meinung waren auf dem Berg, die beiden haben es schlicht und ergreifend

Au mariage, j’ai rencontré Eric Jackson pour la première fois, et sans surprise, nous nous sommes entendus à merveille. Je crois qu’on n’avait guère échangé trois mots quand on s’est dit «Let’s jam». Ejack a sorti son banjo, j’ai pris ma guitare et nous avons joué ensemble jusqu’au petit matin. Les Jacksons adorent la musique. Eric a même joué un morceau qu’il avait écrit pour Nicole et son beau-frère Fredi. Naturellement, Fredi et les frères Jackson se connaissaient depuis des années déjà. Fredi me raconte souvent ses séjours à Tahoe, quand il filmait pour ses parts légendaires dans Standard Films, comme «White Balance» de 2003. À l’époque, Fredi sortait déjà du lot grâce à son style unique. Fredi et John se sont connus en 2005 chez Standard Films et ils ont ridé ensemble dans quelques films suivants. Cette amitié et ce respect entre potes de snowboard a évolué entre temps en une relation très amicale et familiale, maintenant qu’ils sont beaux-frères. Quand Fredi et Nicole ont commencé à sortir ensemble, Ejack a passé pas mal de temps avec les amoureux, et lui et Fredi se sont entendus dès le début comme des frères. L’hiver dernier, John J, a passé quant à lui presque deux mois à Saas-Fee. Même s’il n’était pas toujours d’accord avec Fredi sur la montagne, ils ont envoyé du lourd. Cela leur a permis de se connaitre et de fortifier leur amitié, malgré les différences culturelles. Alors que Fredi est précis comme une montre suisse, il faut des fois accorder une bonne demi-heure à John J quand

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fredi kalbermatten | total eclipse | saas fee | © silvano zeiter // eversince

gekillt. Dadurch konnten sie einander richtig kennenlernen und auch diese Bindung festigen. Natürlich könnten die kulturellen Differenzen zum Teil nicht unterschiedlicher sein. Während Fredi normalerweise präzise wie ein Schweizer Uhrwerk läuft, muss man bei John J schon ab und zu eine halbe Stunde Spielraum geben, wenn’s zum Beispiel heisst «8:30 at the gondola». Der Schweizer sagt etwas, meint es so und zieht es auch so durch, während die Kalifornier eher etwas loose auf dem No-Stress-Express fahren. Fredi mag die amerikanische Offenheit und Freundlichkeit, vermisst aber sehr das Zug fahren und regt sich über den Verkehr auf, wenn er den Sonnenstaat besucht. Er grüsst immer schön die Nachbarn und unterhält sich mit jedem, der ihm über den Weg läuft. In der Schweiz bleibt er wiederum etwas reservierter, Swiss Style halt. Während den paar Wochen, die ich mit John J verbrachte, habe ich ihn einige Male dabei erwischt, wie er tagträumerisch in der Gegend herumstarrte und sagte «Dude, I wanna live here». Nach dem vierten Mal habe ich ihm das auch echt abgekauft. Amerika hatte 2015 ein beschissenes Schneejahr, was viele der Amis dazu bewegte bzw. schon fast zwang, die Reise über den Atlantik anzutreten. John hatte bis dahin noch nie (!) in den Alpen geshootet und als ich ihn auf meinem Heimberg herumführte, blieb ihm regelrecht die Spucke weg. Er war von Dingen gestoked, die für mich ganz normal waren, das liess mich die Region, in der ich aufgewachsen bin, in einem frischen und bewundernswerten Licht ansehen und würdigen.

il s’agit de se retrouver à «8:30 at the gondola». Le Suisse exprime un objectif et le réalise, tandis que le Californien est un peu plus «loose» à bord de l’express «No stress». Fredi aime l’ouverture d’esprit et la gentillesse américaine, mais il manque pourtant les trains et s’énerve dans la circulation quand il visite l’état du soleil. Il dit toujours bonjour aux voisins et discute avec tous ceux qu’il croise. En Suisse pourtant, il est un peu plus réservé - Swiss Style. Pendant les quelques semaines que j’ai passées avec John J, je l’ai vu à plusieurs reprises, rêveur, admirer le paysage et dire «Dude, I wanna live here.» À la quatrième fois, je l’ai cru. En 2015, la neige était quasiment inexistante aux États-Unis, ce qui a poussé bon nombre d’Américains à faire ce grand voyage en Europe. Jusque là, John n’avait jamais (!) shooté dans les Alpes, et quand je lui ai montré ma montagne de base, il en est resté baba. Il était fasciné par des choses que je considère comme tout à fait normales. Cela m’a permis de voir ma région avec un nouveau regard, admiratif et enthousiaste.

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fredi kalbermatten | FS 5 | saas fee | © silvano zeiter // eversince


FREDI KALBERMATTEN | BS 3 | saas fee | © silvano zeiter // eversince

So verschieden die Kulturen Fredi’s und der Jacksons auch sind, wissen sie diese auch zu schätzen. Die amerikanische Flexibilität und Bereitschaft für alles Spontane, sowie die schweizerische Loyalität und das Wissen, dass man sich absolut auf jemanden verlassen kann. Ausserdem gibt es den offensichtlichen gemeinsamen Nenner, der alle vereint – die Liebe zum Berg und zum Snowboarden. In Anbetracht dessen scheint es mehr als naheliegend, dass alle davon träumen, gemeinsam an einem Familien-Film-Projekt zu arbeiten. Was gibt es besseres als mit Leuten abzuhängen, die sich so nahe stehen und nebenbei noch zu den besten und kreativsten Snowboardern rund um den Globus gehören? Und bei der Musikalität der Jacksons und Fredi’s Können an den Turntables würde es mich nicht überraschen, wenn sogar der gesamte Soundtrack zum Projekt im eigenem Haus produziert werden würde. Banjo, Gitarre und Mandoline zu fetten Beats – klingt interessant. Solch einem Projekt stellt jedoch die Politik der verschiedenen Sponsoren einen dicken Stein in den Weg, was das Ganze eher schwierig zu realisieren gestaltet, aber nicht unmöglich macht. Feiern würden wir es bestimmt alle! Für Nachwuchs wurde inzwischen übrigens auch gesorgt: Johan Tallini Kalbermatten heisst der kleine Mann, und mit Genen wie diesen wird er mit ziemlicher Sicherheit zu einem Übershredder heranwachsen, der gerne Banjo spielt und bei einem genüsslichen Raclette den FC Sion anfeuert. Wir werden sehen!

Même si les cultures de Fredi et des Jacksons sont très différentes, ils savent les apprécier. La flexibilité et la spontanéité américaine d’un côté, et de l’autre, la loyauté suisse et le fait qu’on peut vraiment compter sur ses proches. Et au milieu, il y a le dénominateur commun qui les unit tous: l’amour pour la montagne et le snowboard. Il est évident qu’ils rêvent de réaliser un projet de film en famille. Qu’y a-t-il de mieux que d’être entouré de ses proches, qui font partie des snowboardeurs les plus créatifs du globe? Et avec le penchant des Jacksons pour la musique et le savoir-faire de Fredi aux platines, je ne serais pas étonné s’ils produisaient eux-mêmes la bande son du projet. Banjo, guitare et mandoline, accompagnés d’un beat lourd - une perspective intéressante. Le fait qu’il puisse y avoir différents sponsors derrière ce projet complique pourtant son éventuelle réalisation. Plus difficile, mais pas impossible. En tout cas, il est clair que tout le monde en serait ravi! La relève est d’ailleurs assurée: le petit bonhomme s’appelle Johan Tallini Kalbermatten, et avec ses gènes, il deviendra très certainement un snowboardeur surnaturel qui aime jouer du banjo et encourage le FC Sion en mangeant une raclette. On verra!

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FREDI KALBERMATTEN p: Tim Zimmermann

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Entscheidungen müssen bekanntlich manchmal schnell getroffen werden. Heliboarden im Kaukasus bei top Schneeverhältnissen? Nichts wie los! Die Zeit, diesen Entscheid in die Tat umzusetzen, lief jedoch zu Beginn gegen uns. Nach einigem E-Mail-Verkehr mit dem russischen HeliskiOperator «Vertikalny-Mir» war klar, dass diese nur noch für die kommende Woche freie Plätze hatte. Um es dafür rechtzeitig in den Kaukasus zu schaffen, blieben uns genau sieben Tage. Der Flug war schnell gebucht, und nach einem Besuch auf dem russischen Konsulat, wo wir fünf Minuten vor Feierabend am letztmöglichen Tag schlussendlich doch noch unsere Visa ausgehändigt bekamen, konnte es losgehen: Unser Last Minute Trip in den wilden russischen Kaukasus wurde Realität – wir sollten es nicht bereuen...

Parfois, les décisions doivent être prises rapidement. De l’heliboard au Caucase avec des conditions de neige idéales? C’est parti! Pourtant, le timing se révélait compliqué. L’opérateur d’heliski russe «Vertikalny-Mir» nous apprenait, dans un échange de mails, que les dernières places libres étaient la semaine suivante. Pour rejoindre le Caucase à temps, il nous restait donc exactement sept jours. Nous avons donc rapidement réservé nos vols, pris rendez-vous au consulat russe qui nous a fourni nos visas cinq minutes avant la fermeture, le dernier jour, et c’était parti: Notre trip Last Minute au Caucase russe devenait une réalité - que nous n’allions pas regretter…

Nach der ganzen Last-Minute-Visa-Hetzerei hiess es für unsere Crew – bestehend aus Ueli Kestenholz und mir als Fahrer, Chris Dähler als Fotograf und Balint Hambalko als Filmer – nun aber zunächst einmal einen Gang runterzuschalten. In Moskau angekommen, checkten wir in ein Hotel ein und liessen dann den imposanten Roten Platz vor den Toren des Kremls auf uns wirken. Unser Anschlussflug nach Mineralnyje Wody im Süden des Landes startete erst am darauffolgenden Abend – mehr als genug Zeit also, um die ehemalige Sowjet-Hauptstadt als Tourist zu erleben, ein paar Schnappschüsse fürs Familienalbum festzuhalten und in einer Bar auf unser bevorstehendes Heli-Abenteuer anzustossen.

Après cette course folle pour obtenir nos visas, toute l’équipe - composée d’Ueli Kestenholz et de moi-même, en tant que riders, du photographe Chris Dähler ainsi que du cameraman Balint Hambalko - a pu se reposer un peu. Arrivés à Moscou, nous avons pris les clés de nos chambres d’hôtel avant de contempler l’impressionnante Place rouge devant les portes du Kremlin. Notre correspondance pour Mineralnyje Wody, au sud du pays, ne décollait que le lendemain soir. Nous avons donc eu assez de temps pour jouer aux touristes dans la capitale de l’ancienne Union Soviétique, de prendre quelques instantanés pour l’album photo familial et de trinquer à notre future aventure d’heliboard.

text: Martin seiler

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martin seiler | about to get stepped on | arkhyz, russia | © christain dahler


martin seiler and ueli kestenholz | hitch hiking | arkhyz, russia | © christain dahler

Der knapp zweistündige Flug von Moskau in die rund 80'000 Einwohner zählende Kleinstadt Mineralnyje Wody an der Grenze zu Georgien verlief problemlos, und auch der Fahrer, der uns zu unserer Enddestination nach Akrhyz bringen sollte, wartete schon wie vereinbart beim Flughafen auf uns. Als wir aber das Gefährt sahen, mit dem er uns in das wiederum drei Autostunden südlich liegende Arkhyz bringen wollte, zweifelten wir erstmals, ob wir unsere Destination heute noch mitsamt unserem Gepäck erreichen würden. In sein Auto, das die Grösse einer mittleren Sardinenbüchse hatte, würden unmöglich unser ganzes Kamera-Equipment und die Boardbags hineinpassen. Doch da hatten wir die russische Art der Problemlösung massiv unterschätzt. Da es an Spannsets und jeglichen anderen Seilen oder Gurten fehlte, um die Boardbags halbwegs stabil auf dem Dach des Autos zu befestigen, improvisierte unser Fahrer kurzerhand in bester McGyver-Manier und klebte die schweren Bags mit Scotch-Tape auf die Dachträger. Während der nächtlichen Fahrt über die rumpligen Landstrassen in den Kaukasus hinein, verabschiedete ich mich innerlich mehrmals von unserem Snowboard-Equipment. Doch dank mehreren Stopps zum Nachkleben kamen wir schliesslich doch noch mitsamt Boardbags in Arkhyz an.

Le vol d’à peine deux heures entre Moscou et la petite ville de Mineralnyje Wody avec ses 80’000 habitants à la frontière géorgienne s’est déroulé sans aucun problème. Notre chauffeur qui devait nous emmener à notre destination finale, à Arkhyz, nous a attendu comme prévu devant les portes de l’aéroport. Mais quand nous avons aperçu son véhicule, nous avons eu un doute. Comment pouvions-nous arriver avec tous nos bagages à Arkhyz, à trois heures de route au Sud ? Il était tout simplement impossible de mettre tout notre matos photo et vidéo ainsi que nos boardbags dans sa voiture, à peine plus grande qu’une boîte de sardines. Nous avions évidemment sous-estimé la capacité des Russes à résoudre un problème. Sans aucun kit de fixation, corde ou sangle pour attacher les boardbags sur la voiture, notre chauffeur a sorti du scotch à la McGyver pour coller les lourds boardbags sur le toit. En roulant sur les routes cahoteuses du Caucase, j’ai pris congé intérieurement de notre matos de snowboard à plusieurs reprises. Mais grâce à de nombreuses pauses pour recoller les boardbags, nous sommes finalement arrivés à Arkhyz avec tous nos bagages!

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ueli kestenholz | a line worth waiting for | arkhyz, russia | © christain dahler


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martin seiler | pointing it | arkhyz, russia | © christain dahler


Arkhyz ist ein Wintersportort, der nach den olympischen Spielen in Sotchi aus dem Boden gestampft wurde, mit einem Skilift und Hotelanlagen. Aufgrund des schwachen Rubels verzichteten viele Russen im vergangenen Winter auf Ferien in der Schweiz oder Österreich, und die wenigen Hotels des noch jungen Ski-Resorts platzten aus allen Nähten. Kurz die Sachen in die Zimmer verstaut, und schon sassen wir mit Nikolay Veselovsky, dem Besitzer und Leadguide von «Vertikanlny Mir», zusammen. Nikolay betrieb während rund zehn Jahren ein Heliski-Unternehmen in Sotchi, musste dieses aber auf Anweisung der Regierung im Zuge der olympischen Winterspiele 2014 aufgeben, und startete nun in Arkhyz in seine zweite Saison der neu gegründeten Helibase im Kaukasus. Zusammen mit Nikolay schmiedeten wir Pläne für die kommenden Tage. Für den nächsten Tag beschlossen wir, dass Ueli zusammen mit Balint und Chris das kleine Ski-Resort beim Hotel auschecken sollte. Da zwei Geschäftsmänner aus Moskau ihre gebuchte Helizeit aufgrund schlechter Wetterverhältnisse noch nicht aufgebraucht hatten, war der Helikopter am nächsten Tag bereits gebucht. Ein Platz war aber noch frei, und so entschieden wir uns, dass meine Wenigkeit den Tag mit den beiden Russen und Nikolay beim Heliboarden verbringen würde, um einen ersten Eindruck über das Gebiet und die Schneeverhältnisse zu bekommen. Gesagt getan: Nach dem gemeinsamen Frühstück checkten Ueli, Chris und Balint wie besprochen das kleine Skiresort aus. Nach ein, zwei Runs wurde aber klar, dass die Jungs hier definitiv nicht glücklich werden würden. Das Gebiet war extrem flach. Den Kamikaze-Touristen mit ihren limitierten Ski-/ und Snowboard-Skills dort mag dies zwar entgegenkommen und bewahrte sie womöglich auch vor grösserem Unheil bei Stürzen, der Crew um Ueli bereitete dies aber einige Probleme beim Spots finden. Der Fakt, dass neben der Piste kaum Schnee lag, machte die Sache nicht einfacher. Kreativität war gefragt und die bewies Ueli als Crossover-Athlet, indem er sein Snowboard kurzerhand gegen Skis und Speed-Riding-Schirm austauschte und das Resort damit unsicher machte. Was bei uns im besten Fall zu einem Skikartenentzug geführt hätte, wurde bei den russischen Touristen mit Begeisterung verfolgt. Ueli flog in bester Speed-Riding-Manier wahlweise über die Köpfe der erstaunten Skifahrer hinweg und landete zwischendurch für ein paar Turns wieder auf der Piste. Zum Schluss liess sich sogar die Pistenpolizei als Kulisse für einen Shot mit Ueli einspannen, bei dem er über die für das Foto theatralisch gestikulierenden Polizisten hinweg flog. Derweil flog ich mit einer Lama über die verschneite Landschaft und liess das Terrain auf mich wirken. So weit das Auge reichte, reihte sich eine Bergspitze an die andere mit Faces, Couloirs und Cliffs wie aus dem Bilderbuch. Mäandrierende Flüsse, Gletscher, der 5642 Meter hohe Elbrus in der Ferne, und weit und breit kein Zeichen von Zivilisation. Im Vorbeiflug knipste ich ein paar Fotos möglicher Spots und Couloirs und Wänden, die wir in den nächsten Tagen shooten konnten. Den restlichen Tag verbrachte ich mit easy Runs zusammen mit den beiden russischen Geschäftsleuten, wobei unser fliegendes Taxi jeweils schon im Tal auf uns wartete und uns gleich zum nächsten Run flog. Dabei war der Schnee noch viel besser als ich es erwartet hätte: 30 cm feinster Powder und ein sehr stabiler Schneedeckenaufbau liessen mein Herz beim Anblick all der steilen Faces höher schlagen. Diese Vorfreude wurde in den darauffolgenden Tagen aber erheblich getrübt. Das Wetter liess sehr zu wünschen übrig, und der wolkenverhangene Himmel liess die Tage zu einer Geduldsprobe werden. An einem unserer Downdays besichtigten wir unter anderem das Ferienhaus des ehemaligen Staatspräsidenten der Sowjetunion, Michail Gorbatschow, trieben uns auf dem Markt des benachbarten Bauerndorfes rum und probierten uns am starken, selbstgebrannten Wodka der Hotelgäste, der uns bei so mancher Gelegenheit offeriert wurde. Ironischerweise waren wir nun zum Warten verdammt, nachdem unser Kaukasus-Trip mit viel Zeitdruck und Visa-Stress begonnen hatte.

Arkhyz est une station de ski construite à toute vitesse après les Jeux olympiques de Sotchi. La faiblesse du rouble a empêché bon nombre de Russes de passer leurs vacances en Suisse ou en Autriche l’hiver dernier, et les hôtels encore relativement peu nombreux dans cette jeune station de ski étaient pleins comme un œuf. Nous avons brièvement déposé nos bagages à l’hôtel avant de retrouver Nikolay Veselovsky, propriétaire et guide principal de «Vertikalny-Mir». Pendant une bonne dizaine d’années, Nikolay gérait sa propre entreprise d’heliski à Sotchi jusqu’à ce que le gouvernement le force à arrêter à cause des Jeux olympiques 2014. À Arkhyz, il a fondé une nouvelle base d’hélico – ouverte pour la deuxième saison lors de notre séjour. Avec Nikolay, nous avons commencé à planifier les jours suivants. Pour le lendemain, nous avons décidé qu’Ueli, Balint et Chris exploreraient le petit domaine à côté de l’hôtel. L’hélico était déjà pris par deux hommes d’affaires russes qui n’avaient pas réussi à épuiser leur temps en hélico à cause des mauvaises conditions météo. Cependant, il restait une place libre dans l’hélico. Nous avons décidé que j’irais passer la journée à faire de l’heliboard avec les deux Russes et Nikolay pour avoir une première impression de la région et des conditions de neige. Chose faite: Après le petit-déjeuner, Ueli, Chris et Balint se sont mis à explorer le petit domaine de ski. Après les premières descentes, ils se sont rendus compte qu’ils ne trouveraient pas leur bonheur. Le domaine n’était pas assez raide, ce qui était probablement une bonne chose pour les touristes kamikazes aux connaissances limitées du ski et du snowboard. Ils risquent de se faire moins mal. Mais pour l’équipe d’Ueli, cela compliquait la recherche de spots. Sans compter qu’il n’y avait quasiment pas de neige à côté des pistes. Il a donc fallu une bonne dose de créativité. Ueli, l’athlète crossover, a rapidement échangé son snowboard contre une paire de skis et une voile de speed riding pour explorer le domaine. En Suisse, on lui aurait rapidement retiré son abonnement de ski, mais à Arkhyz, les touristes russes étaient ravis. Ueli a plané par-dessus des têtes de skieurs étonnés comme un vrai speed rider pour atterrir sur la piste et faire quelques virages. Pour finir, même la police des pistes était d’accord d’être prise en photo. Pour ce cliché, ils ont gesticulé d’une manière théâtrale pendant qu’Ueli planait par-dessus de leur tête. Pendant ce temps, je volais dans un Lama au-dessus d’un paysage enneigé, contemplant le terrain. Un sommet après l’autre à perte de vue, parsemé de faces, couloirs et falaises dignes d’un livre d’images. Des fleuves méandreux, des glaciers, la montagne d’Elbrus au loin, 5642 m de haut, et pas un seul signe de civilisation. Pendant le vol, j’ai pris quelques images de spots, couloirs et faces à shooter les prochains jours. J’ai passé le reste de la journée à faire des descentes faciles avec les deux hommes d’affaires russes. À chaque descente, notre taxi volant nous attendait en bas pour nous déposer sur le prochain sommet. La qualité de la neige était bien meilleure que je l’avais imaginé. Les 30 cm de poudreuse fine, les couches très solides et toutes ces pentes raides m’ont fait palpiter. Mais ma joie s’est ternie les jours suivants. Le temps laissait à désirer, et le ciel nuageux nous condamnait à une épreuve de patience. Nous avons passé nos journées à visiter le chalet de vacances de l’ancien président de l’Union Soviétique Mikhaïl Gorbatchev, faire un tour au marché du village voisin et goûter la forte vodka maison des clients de l’hôtel qui nous a été offerte à de nombreuses occasions. L’ironie voulait que nous soyons forcés d’attendre alors que notre trip avait commencé avec pas mal de pression et de stress causés par les visas.

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ueli kestenholz | pow trun | arkhyz, russia | © christain dahler

Langsam wurden wir nervös, da nur noch zwei Tage bis zu unserer Abreise blieben, und wir bis zu diesem Zeitpunkt noch keinen einzigen Tag Heliboarden waren. Kurzerhand entschieden wir zusammen mit den Helipiloten, an einem vom Wetter her nicht gerade vielversprechenden Tag unser Glück trotzdem zu versuchen. Schliesslich wollten wir nicht zurückkehren, ohne unserer Helizeit aufgebraucht zu haben. Der Schnee an diesem Tag war nach wie vor bester Powder, nur die Sicht liess wie erwartet etwas zu wünschen übrig und verunmöglichte das Shooten fast gänzlich. Spass hat`s trotzdem gemacht, und die Beine von Ueli und mir waren nach ein paar tausend Höhenmeter Powdershredderei jetzt auf alle Fälle ready für unseren letzten Tag in Arkhyz... Und tatsächlich: Endlich, an unserem letzten vollen Tag in Arkhyz, zeigte sich der russische Himmel stahlblau. Last Minute Baby! Mit einer riesen Portion Vorfreude fuhren wir am Morgen zur Helibase. Der Eurocopter war vollgetankt und bereit zum Abheben – es konnte losgehen. Nacheinander befuhren Ueli und ich ein Face ums andere, das wir in den Tagen zuvor gesehen hatten oder uns spontan aus dem Heli ins Auge sprang. Am Fusse unserer Lines parkierte Pilot Arseni den Helikopter jeweils in den Schnee und wartete rauchend auf uns mit der Frage: «Where do you want to go next?» Dies ist in etwa mit der Situation eines Kindes, das nach Ladenschluss allein im Süssigkeitenladen steht, zu vergleichen. Wir waren umgeben von geilem Gelände in Kombination mit hervorragendem Powder, und unser Helipilot brachte uns zu jedem Peak, wo wir schwebend aus dem Heli ausstiegen und uns kurz auf den nächsten Run vorbereiteten.

Il ne nous restait que deux jours avant notre départ et nous n’avions toujours passé aucune journée à faire de l’heliboard. Nous perdions gentiment notre sang-froid. Lors d’une journée plutôt médiocre d’un point de vue météorologique, nous avons décidé rapidement de tenter notre chance. Nous ne voulions pas rentrer sans avoir épuisé notre temps dans l’hélico. Hélas! Il y avait toujours de la poudreuse exceptionnelle, mais, comme prévu, la vue laissait à désirer et rendait les shootings quasi-impossibles. Nous nous sommes quand même amusés, et après ces plusieurs milliers de mètres de poudreuse, nos jambes étaient assez chauffées pour notre dernière journée à Arkhyz… Et en effet: notre dernière journée complète à Arkhyz s’est finalement déroulée sous un ciel bleu acier. À la dernière minute, baby! Avec une énorme dose de réjouissance, nous avons regagné la base d’hélico. L’Eurocopter avait fait le plein, il était prêt à décoller - c’était parti. Ueli et moi, l’un après l’autre, avons ridé toutes les faces repérées au cours des derniers jours et même celles qui nous ont sauté aux yeux spontanément. Au bout de chaque descente, notre pilote Arseni posait l’hélico et nous attendait en fumant une cigarette pour demander: «Where do you want to go next?» On était comme des enfants qui se retrouvent seuls dans un magasin de bonbons après l’heure de fermeture. Nous étions entourés d’un terrain magnifique et de poudreuse exceptionnelle, et notre pilote nous a déposé sur chaque sommet où nous avons débarqué pour préparer la prochaine descente.

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martin seiler and ueli kestenholz | touch and go | arkhyz, russia | © christain dahler


ueli kestenholz and martin seiler | moscow, russia | © christain dahler

So ging das den ganzen Tag lang weiter, bis Ueli wieder auf seinen Speed-Riding-Schirm wechselte und wir zusammen die letzte Line des Tages in Angriff nahm. Die Sonne stand schon tief am Horizont, und zum Abschluss wollten wir noch die längste Line des gesamten Trips zusammen als Snowboard-Speed-Riding-Crossover shooten. Der HeliPilot setzte zunächst die Kameracrew und uns auf einem Peak gegenüber der Line, die wir fahren wollten, ab. Hier studierten wir nochmals alles bis ins letzte Detail. Der Berg, über den wir runter wollten, war um die 4000 Meter hoch, und der Höhenunterschied der Line betrug wohl an die 2000 Höhenmeter. Sich nur schon den sicheren Weg ins Tal vorbei an eingefrorenen Wasserfällen und Felsabbrüchen zu merken, war eine Herausforderung. Während wir uns noch die Line einprägten und miteinander besprachen, zogen immer mehr Wolken auf. Schnell stiegen wir wieder in den Heli und machten uns auf zum Berg. Der Gipfelbereich auf dem wir landeten war relativ flach und vergletschert. Während Ueli seinen Speed-Riding-Schirm auslegte und ich mein Brett anstrappte, zogen immer mehr Wolken auf. Bald war unser Berg einer der einzigen weit und breit, der noch frei von Wolken war. Drei, zwei, eins: Drop in! Zusammen shreddeten wir noch rechtzeitig bevor die Wolken auch unsere Line einhüllten von der Bergspitze durch feinsten Powder hinunter ins Tal. Einmal mehr klappte auf diesem Trip alles auf den letzen Drücker. Die letzte Line war definitiv ein gelungener Abschluss dieses Tages und der ganzen Reise in den wilden Kaukasus – Last Minute versteht sich.

Nous avons passé toute la journée à faire de l’heliboard jusqu’à ce qu’Ueli sorte sa voile de speed riding pour la dernière descente ensemble. Le soleil était déjà bas, et pour finir, nous avons décidé de shooter la plus longue descente du trip dans un mélange de snowboard et de speed riding. Notre pilote a d’abord déposé l’équipe photo-vidéo sur un sommet en face de notre ligne. Là, nous avons étudié notre descente jusque dans les moindres détails. La montagne était haute de 4000 m environ, et le dénivelé de la descente atteignait à peu près 2000 m. Rien que de retenir le bon chemin - passant à côté de cascades gelées et de falaises - était un défi en soi! Pendant que nous discutions et mémorisions notre descente, le ciel s’est couvert de nuages. Nous avons vite regagné l’hélico pour nous laisser déposer sur le sommet plat et couvert de glaciers. Alors qu’Ueli préparait sa voile de speed riding et que je mettais ma planche, les nuages sont devenus de plus en plus nombreux. Notre montagne était l’une des seules à ne pas être complètement couverte de nuages. Trois, deux, un, drop in! Nous avons réussi notre descente ensemble, du sommet jusqu’à la vallée, dans la poudreuse la plus fine possible, juste avant que les nuages aient enrobé notre ligne. A nouveau, tout s’est réglé à la minute près! Avec cette dernière descente, nous avons terminé en beauté notre journée et notre voyage dans ce Caucase sauvage – à la dernière minute, bien entendu.

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adrian oesch and emma the rv | powder in the storm | simplon pass | © ahriel // rvision


Es ist mitten in der Nacht. Es ist eiskalt. Es schneit heftig… und Gregor und Thomas halten den Verkehr auf. Ihr Wohnmobil mit Zweiradantrieb steht quer über zwei Spuren und schliesst damit faktisch den Arlbergpass. Es ist der erste Tag ihres fünfmonatigen Abenteuers, und die Jungs haben eben realisiert, dass die Schneeketten, die sie für ihren übergrossen Peugeot Jahrgang 1987 gekauft haben, nicht passen.

Le décor: on est en pleine nuit, il fait un froid glacial, il neige sans cesse… Gregor et Thomas bloquent la route. Leur camping-car, qui n’a que deux roues motrices, est arrêté en travers des deux voies, barrant le col de l’Arlberg. C’est la première journée de leur aventure de cinq mois, et ils viennent de réaliser que les chaînes à neige qu’ils ont achetées pour leur énorme Peugeot de 1987 n’ont pas la bonne taille.

Zugegeben, die Idee schien gut: eine Saison komplett unabhängig dem Schneefall hinterher durch die Alpen zu fahren. Aber die zwei Jugendfreunde hatten bereits zu Beginn mit eindrücklichen Schwierigkeiten zu kämpfen. Auslöser für das erste Kopfzerbrechen war ein kleiner Baum, der auf ihr parkiertes Wohnmobil fiel, und zwar auf dem Parkplatz, noch vor ihrer Abreise. Und jetzt bahnte sich ein interessantes Gespräch mit der österreichischen Polizei an…

Certes, l’idée de passer une saison totalement libre à « chasser » la neige à travers les Alpes paraissait géniale, mais les deux amis d’enfance ont dû surmonter, dès le début, des difficultés impressionnantes. Le premier casse-tête a été un petit arbre tombé sur leur camping-car avant même de quitter le parking ; leur réservant une discussion intéressante avec la police autrichienne.

Niemand hat je gesagt, dass Abenteuer einfach sein sollten. Die damit verbundenen Herausforderungen, und noch wichtiger, die Art, wie wir mit ihnen umgehen, entscheiden über Glück oder Verderben. Ich selber denke, dass die persönliche Entwicklung, die man durch das Überwinden von Schwierigkeiten durchlebt, einen viel interessanteren Fortschritt darstellt als die Fähigkeit, einen zusätzlichen 180 an seine Tricks zu hängen. Und auch wenn man versagt, hat man zumindest eine hervorragende Geschichte zu erzählen. Deshalb war ich sofort Feuer und Flamme, als ich zum ersten Mal von der Idee von Gregor und Thomas hörte, die ganze Saison unterwegs zu sein. Die beiden hatten wie so viele andere junge Talente bereits ein paar Saisons in Laax verbracht, ursprünglich angelockt vom grössten Park der Schweiz. Sie fanden jedoch sehr schnell Gefallen am BackcountryFilmen, als sie eingeladen waren, die ersten paar Filme für Laax zu shooten. Dort lernten sie auch viele Talente aus der Region kennen, darunter Adrian Oesch, Sevi Van Der Meer und David Djité. Zudem gab ihnen der Filmemacher Lucas «Blume» Rösli ein paar Kamera-Tipps. Es versteht sich von selbst, dass die Jungs sofort begeistert waren und seither nie mehr an eine Contest-Teilnahme gedacht haben. Gerade als die Routine langsam bequem wurde, entschieden sich die beiden vergangene Saison, einen Schritt weg von alldem zu wagen. Klar, es wäre einfach gewesen, eine weitere Saison in Laax zu verbringen, aber sie wurden immer neugieriger, was wohl hinter dem Horizont auf sie warten würde. Es gibt praktisch unendlich viele kleinste Skigebiete über die ganzen Alpen verteilt, und auch wenn die meisten eher mässig sind, gibt es hunderte Gebiete mit unerschlossenem Potential, wenn man die guten Spots an den richtigen Tagen findet. Hier kommt Emma, das Wohnmobil, ins Spiel: Gregor und Thomas’ Saisonkarte ins Ungewisse. Als ich die zwei jungen Fahrer ermutigte, das Abenteuer einfach zu wagen, ging ich irgendwie davon aus, dass sie ordentlich Erfahrung hätten, grosse Fahrzeuge bei anspruchsvollen Konditionen zu fahren. Es stellte sich jedoch heraus, dass keiner der beiden einen Führerschein besass, als sie ihre Konten leerten, um ein Wohnmobil zu kaufen, das um einiges älter ist als sie selber. Um die Situation noch etwas zu verschlimmern, flog Thomas kurz vor dem Trip durch die Fahrprüfung. text: ahriel

Personne n’a jamais dit que les aventures étaient faciles. Les défis, et plus important encore, la manière d’y faire face, peuvent nous enrichir ou nous ruiner. Mais à mon avis, le fait de surmonter ces difficultés nous fait bien plus progresser que d’ajouter un 180 à ses tricks. Et même si l’on échoue, il nous reste une excellente histoire à raconter. Voilà pourquoi j’ai été instantanément ravi quand j’ai entendu parler de leur projet de passer la saison entière sur la route. Comme bon nombre d’autres jeunes riders doués, les deux gars avaient déjà passé plusieurs saisons à Laax, attirés par le plus grand park de Suisse. Mais ils ont vite pris goût aux tournages en backcountry lorsqu’ils ont été invités pour tourner les premiers films du domaine. Ils ont rencontré beaucoup de riders doués du coin comme Adrian Oesch, Sevi Van Der Meer et David Djité. En plus, le cameraman Lucas «Blume» Rösli leur a donné quelques conseils par rapport à l’utilisation d’une caméra. Inutile de préciser que les gars étaient ravis et qu’ils n’ont plus songé une seule fois à participer à une compétition. La saison passée, quand la routine était sur le point de devenir confortable, Gregor et Thomas ont décidé de s’éloigner de tout ça. Il aurait été facile, pourtant, de passer une saison de plus à Laax, mais ils devenaient curieux. Ils se demandaient ce qui les attendait à l’horizon. Il existe d’innombrables petits domaines de ski partout dans les Alpes. Même si la plupart sont plutôt médiocres, il y en a des centaines avec un potentiel inexploité. Il suffit de trouver les bons spots au bon moment. Entre en scène Emma le camping-car, le forfait pour l’inconnu de Gregor et Thomas. Quand j’ai encouragé les deux jeunes à réaliser cette aventure, je partais du principe qu’ils étaient assez expérimentés pour conduire un grand véhicule dans des conditions exigeantes. Il s’avéra qu’aucun des deux ne possédait de permis de conduire quand ils ont vidé leurs comptes bancaires pour acheter un camping-car bien plus âgé qu’eux. Et pour aggraver la situation, Thomas a raté son examen de conduite tout juste avant le départ.

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thomas landolt | fs 7 | valais | © ahriel // rvision


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thomas landolt | indy | zinal | © ahriel // rvision


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gregor betschon | method | valais | © ahriel // rvision


Wenn ich jemandem erzähle, dass ich in den USA nach 20 MultipleChoice-Fragen und zehnminütigem Herumfahren auf einem leeren Parkplatz meinem Führerschein bekam, ist derjenige jeweils ziemlich schockiert. Doch muss man dazu sagen, dass die Strassen in Europa viel heimtückischer und verwirrender sind. Daher sind die zusätzlichen Hürden hier vielleicht doch nicht so schlecht. Die Statistik sagt, dass es im schweizerischen Strassenverkehr pro Jahr nur zu rund 270 Todesopfern kommt. Willst du wissen, wie lange es dauert, bis 270 Menschen im Strassenverkehr in den USA ums Leben kommen? Ungefähr drei Tage. Glücklicherweise bestand Gregor seine Fahrprüfung und schaffte es, schwere Unfälle zu vermeiden, als er im vergangenen Winter Emma eigenhändig 9000 km durch drei Länder steuerte. Als ich ihn fragte, ob hinter dem Namen des Wohnmobils eine Geschichte stecke, antwortete er: «Sie ist wie eine Grossmutter, immer nett und gemütlich, und sie ist nicht tot zu kriegen.» Wie du dir vielleicht vorstellen kannst, ist Gregor ein ganz eigener Typ, selbstsicher und furchtlos. Es macht ihm nichts aus, stundenlang durch tiefen Schnee zu stapfen. Es ist ihm egal, in der Kälte zu schlafen oder im Wald zu scheissen. Er brennt grosse Mengen eigenen, hochentzündlichen Schnaps. Und er hat sich seine Film- und Schnittfähigkeiten selber angeeignet. Thomas ist der ruhigere der beiden. Etwas zurückhaltend, aber stets lächelnd und alles in allem der technischere Rider. Was ihm in Sachen Autofahren fehlte, machte er locker wett durch seine gute Stimmung, seine positive Einstellung und die gestompten Tricks. Und dank ihrer Politik der offenen Tür gegenüber anderen gleichgesinnten Snowboardern, erhielten Gregor und Thomas oft Besuch von vielen ihrer Freunde aus Laax, besonders oft von einer haarigen, jungen Snowboard-Maschine namens Adrian.

Quand je raconte aux gars que j’ai eu mon permis aux États-Unis à l’âge de 15 ans après seulement 20 questions à choix multiples et dix minutes de conduite sur une place de parking vide, ils sont toujours choqués. Il faut admettre que les routes en Europe sont beaucoup plus techniques et compliquées, donc les exigences supplémentaires pour passer le permis paraissent plutôt justifiées. Selon les statistiques, le nombre de personnes tuées sur les routes en Suisse s’élève à 270 par an. Aux Etats-Unis ? Il faut trois jours pour que 270 personnes trouvent la mort au volant. Heureusement que Gregor a eu son permis de conduire, et qu’il a réussi à ne faire aucun accident grave sur ces 9000 km au volant d’Emma à travers trois pays l’hiver passé. Quand je lui ai demandé s’il y avait une histoire derrière le nom de leur camping-car, il m’a répondu: «Elle est comme une grand-mère, toujours sympa et chaleureuse…et elle est increvable.» Vous pouvez bien vous imaginer que Gregor a un caractère particulier. Il est sûr de lui et courageux. Ça ne le dérange pas de marcher dans la neige profonde pendant des heures. Ça lui est égal de devoir dormir au froid ou de chier dans la forêt. Il distille de grandes quantités de son propre schnaps très inflammable. Et il est un cameraman autodidacte. Thomas, quant à lui, est le plus calme des deux. Plutôt discret, mais toujours avec un sourire aux lèvres, il est le rider plus technique. Ce qu’il lui manque au volant, il le compense avec sa bonne humeur, son esprit positif et ses tricks réussis. La porte de leur camping-car étant ouverte à tous les riders sur la même longueur d’onde, beaucoup d’amis de Laax leur ont rendu visite, en particulier cette jeune machine chevelue nommée Adrian.

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adrian oesch | stalefish | simplon pass | © ahriel // rvision


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thomas landolt | into the wild | valais | © ahriel // rvision


gregor and thomas | nowhere and everywhere | © ahriel // rvision

Herr Oesch hatte vergangene Saison alle Hände voll zu tun. Schule, eigene Band und verschiedene Filmprojekte. Doch das Zigeunerleben von Gregor und Thomas war wie geschaffen für ihn, und so fuhr er bei jeder sich bietender Gelegenheit in Emma mit. Einen erfahreneren Rider im Projekt mit dabeizuhaben, trug einen grossen Teil dazu bei, dass die zwei Rookies weiter in neues Terrain vordrangen und gleichzeitig mit grösseren und höheren Tricks überzeugten. Adrian überredete Gregor und Thomas auch, dass die Übernachtung in einer Schneehöhle am Berg eine gute Idee war. Das kleine Abenteuer im Abenteuer hat zu durchaus interessanten Aufnahmen geführt. Und eine so schlechte Idee kann es auch nicht gewesen sein, denn die drei Jungs haben alle noch zehn Finger und zehn Zehen. Nach den fünf Monaten unterwegs verbrachte Gregor den ganzen Sommer damit, die angehäuften Tage an Aufnahmen zum Soundtrack einer Band aus der Region namens «The Rookies» zusammenzuschneiden. Das Resultat ist ein atypischer Film über das Auskundschaften der Alpen und trägt den passenden Namen «RVision» (Anmerkung: RV ist die englische Abkürzung für Wohnmobil). Er zeigt eine alternative Sichtweise darauf, was das Snowboarden sein kann, sofern man bereit ist, sich aus der Komfortzone und ins Ungewisse zu begeben. Wenn du Superhelden-Snowboarden mit dem neuesten Trick-Porno erwartest, brauchst du diesen Film nicht zu schauen. Es gibt genügend andere Filme, die dies zeigen. Wenn du aber ein selbstgemachtes, zugängliches Abenteuer voller Leidenschaft suchst, lohnen sich die paar Franken für den Vimeo-on-Demand-Download. Entgegen aller Erwartungen ist Grossmutter Emma noch immer bei Kräften. Sie hat ein paar Schönheitsflecken abgekriegt und die eine oder andere Transplantation hinter sich, aber sobald es wieder schneit, wird sie mit Sicherheit in dem Gebiet geparkt sein, in dem am meisten Schnee fällt.

Pour M. Oesch, la saison passée a été bien chargée: école, groupe de musique et des tournages pour différents projets vidéo. Mais la vie de nomade de Gregor et Thomas lui convenait parfaitement, et il a saisi chaque opportunité pour les accompagner à bord d’Emma. La visite d’un rider plus expérimenté a poussé les deux rookies à aller plus loin, dans du nouveau terrain, et à envoyer du plus lourd et du plus gros sur leurs planches. C’était également Adrian qui a convaincu Gregor et Thomas d’aller dormir dans une grotte de neige sur la montagne. Cette petite aventure dans l’aventure a fourni des images intéressantes. Et vu qu’aucun des trois n’a perdu de doigt ni d’orteil, l’idée n’était pas si mauvaise que ça. Après les cinq mois sur la route, Gregor a passé tout l’été à comprimer ces journées entières en une vidéo, accompagnée d’une bande sonore réalisée par un groupe de la région nommé «The Rookies». Le résultat est un film atypique sur l’exploration des Alpes avec le titre approprié «RVision» (NB: RV est l’abréviation anglaise pour camping-car). Le film offre une perspective différente sur le snowboard et ce qu’il peut apporter quand on est prêt à sortir de sa zone de confort et partir pour l’inconnu. Si vous vous attendez à du snowboard niveau superhéro accompagné d’un gavage de tricks, ne regardez pas ce film. Il y en a d’autres pour ça. Mais si vous êtes à la recherche d’une aventure abordable, faite maison et pleine de passion, vous devez absolument dépenser ces quelques sous pour le téléchargement sur Vimeo On Demand. Malgré les obstacles, Emma la grand-mère indestructible a survécu. Elle a reçu quelques grains de beauté et subit une ou deux transplantations au cours de l’aventure, mais quand la neige recommencera à tomber, vous pouvez être sûrs de la voir garée sur le parking du domaine où il neige le plus.

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Snowboarden war mal mehr als «nur» ein Sport unter vielen, war mal alles andere als Mainstream. Snowboarden ist als Lebenseinstellung gross geworden, und wir waren stolz darauf, anders zu sein, rebellisch zu sein und uns an keine anderen als an unsere eigenen Regeln halten zu müssen. Die Zeiten waren wild, ungeregelt und voller Partys und durchzechter Nächte – und voller Vorfreude auf den nächsten Tag, um ihn zusammen mit den besten Freunden auf den Bergen zu verbringen. Contests spielten eher eine Nebenrolle, Protagonist war der Spass. Es gab sie, die Zeit, in der nicht wenige vom letzten Cuba Libre direkt zur Startnummernausgabe schwankten. Grinsende Gesichter mit roten, aufgeschwollenen Augen, müde, erschöpft und kaum nüchtern, dafür gezeichnet von einem Übermut, einer Unbeschwertheit und einem Gefühl, wie soll ich es beschreiben, mit einem Gefühl der Andersartigkeit, einem Gefühl, Geschichte mitzugestalten und Teil von etwas grösserem Ganzen zu sein.

A l’époque, le snowboard était bien plus qu’un simple sport parmi d’autres. Il était tout autre chose que le mainstream. Le snowboard était devenu une sorte d’attitude envers la vie, nous étions fiers d’être différents, d’être rebelles et de ne respecter que nos propres règles. C’était une époque sauvage, chaotique, pleine de fêtes et de nuits blanches bien arrosées - et pleine de réjouissances de passer le lendemain entre amis à la montagne. Les compétitions ne jouaient qu’un rôle secondaire, le protagoniste était le plaisir. De nombreux riders, qui avaient à peine avalé leur dernier Cuba Libre, titubaient directement vers la remise des dossards. Le sourire aux lèvres, les yeux rouges et enflés, fatigué, épuisé et à peine sobre, mais avec cette excitation, cette insouciance et cette émotion…comment la décrire, cette émotion d’être différent, d’écrire l’histoire et de faire partie de quelque chose de plus grand et complet.

Diese legendäre Ära des Snowboardens ist zu Ende. Doch glücklicherweise gehören einige Kinder dieser Zeit noch heute zu den besten Snowboardern der Welt. Markus Keller gehört ohne Zweifel zu dieser bedrohten Spezies, für die Snowboarden weit mehr als nur ein Sport, weit mehr als bloss ein Beruf ist. In ihm ist Geschichte, Gegenwart und Zukunft vereint. Mit unverschämt viel Talent gesegnet, aber mehr oder weniger ohne Halfpipe-Erfahrung, wechselte er 1998 an das Sportgymnasium in Davos. Vier Jahre später wurde er, im letzten Jahr der ISF, am Weltcup in Davos Dritter und gehörte nun zu den besten Halfpipe-Fahrern der Welt. Es sollte nicht sein letzter Wettkampferfolg bleiben, und nicht nur das, hinzu kamen mehrere Videoparts, und jüngst erschien sein eigener Film «Chamäleon». Dieser zeigt, dass Snowboarden mehr zu bieten hat, als bloss einen einstudierten Ablauf an Bewegungen mit einem bestimmten Schwierigkeitsgrad und einem auf die Wünsche der Judges abgestimmten Programm. Snowboarden ist Style, Snowboarden ist Kreativität und Vielseitigkeit, Snowboarden ist Leidenschaft.

Cette époque légendaire est révolue. Mais heureusement, certains de ses enfants comptent toujours parmi les meilleurs riders du monde. Markus Keller fait sans doute partie de cette espèce en voie d’extinction pour laquelle le snowboard va au-delà d’un sport et d’une profession. Markus Keller incarne le passé, le présent et le futur. Doté d’une dose insolente de talent mais quasiment sans expérience en pipe, il commence en 1998 au lycée sportif de Davos. Quatre ans plus tard, lors de la dernière année de l’ISF (International Snowboard Federation), il se qualifie troisième à la Coupe du monde à Davos, faisant dès lors partie des meilleurs riders de halfpipe du monde. Ce ne sera pas son dernier succès en compétition, et il y ajoutera bon nombre de parts vidéo. Il vient d’ailleurs de sortir son propre film «Chamäleon» (caméléon). Cet œuvre démontre que le snowboard est bien plus qu’une suite de mouvements bien rodée avec une certaine difficulté technique et un programme adapté aux préférences des juges. Le snowboard représente le style, la créativité et la diversité. Le snowboard est une passion.

text: daniel loppacher

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markus keller | laax | © dominic zimmermann


markus keller | air 2 fakie | laax | © vernon deck

Herr Keller ist also allseits bekannt und darf wohl bereits als Living Legend im Snowboardsport bezeichnet werden. Was ihn aber noch viel mehr auszeichnet als seine sportlichen Erfolge, ist seine Persönlichkeit und seine Art und Weise, wie er Snowboarden bis zum heutigen Tage lebt. Er ist sich selber und seinen Sponsoren stets treu geblieben und liess sich nicht durch hohe Geldbeträge anderer Firmen verleiten. Gut möglich, dass er, wäre er für längere Zeit fix nach Amerika gezogen, und hätte er Nitro Snowboards für eine reichere Skibrand verlassen, einiges mehr an Geld kassiert hätte. Doch für ihn waren Loyalität, die Möglichkeit, eigene Ideen und Projekte umzusetzen, die Schweizer Berge und das Shredden mit seinen besten Freunden stets wichtiger als Fame und Dollars. Bestimmt mit ein Grund dafür, dass er heute mit 33 noch immer ganz ordentlich vom Snowboarden leben kann, währenddem etliche Rookies trotz ihrer Fähigkeit, sich mit einem Double Cork 1260 über irgendeinen eisigen Kicker zu schmeissen, kaum einen müden Rappen verdienen. Nicht dass Keller das nicht auch könnte, doch ist für ihn der Anreiz, sich dadurch auszuzeichnen, ziemlich klein. Da scheint die Welt des Snowboardens doch noch auf ihre ganz spezielle Art und Weise «real» zu sein. Mä ist nach gut 15 Jahren als Pro Snowboarder, Hunderten von Partys, etlichen Erfolgen, viel Anerkennung und Aufmerksamkeit, diversen Verletzungen und unzähligen Tagen auf dem Snowboard noch immer der gleiche bescheidene, optimistische und hilfsbereite Mensch geblieben, welchen ich vor langer Zeit – damals, in einer anderen Zeit des Snowboardens – kennengelernt habe. Der Snowboard-Mainstream hat sich verändert, aber Snowboarden ist für einige wenige Pros noch immer eine Lebenseinstellung geblieben, bei der es nicht um Likes und Dislikes geht, sondern einfach um Spass mit Freunden auf dem Berg. Thanks Mä!

Monsieur Keller est archiconnu et peut probablement déjà être décrit comme une légende vivante du snowboard. Pourtant, sa personnalité et sa manière de vivre le snowboard le caractérisent bien plus que ses succès sportifs. Il est resté fidèle à lui-même et à ses sponsors. Il ne s’est pas laissé détourner par les sommes importantes d’autres marques. Il aurait sûrement pu gagner beaucoup plus, s’il avait déménagé pour de bon en Amérique et s’il avait quitté Nitro Snowboards pour une marque plus grande. Mais la loyauté, la possibilité de réaliser ses projets, les montagnes suisses et le ride avec ses meilleurs amis ont compté pour lui, bien plus que la gloire et le fric. C’est certainement grâce à cela que Markus Keller peut toujours vivre du snowboard à 33 ans, alors que les rookies ne gagnent pas un sou malgré leur capacité de lancer un Double Cork 1260 par-dessus un jump glacé. Ce n’est pas que Keller n’en soit pas capable, mais sa motivation pour de telles choses est assez faible. Finalement, le monde du snowboard semble avoir conservé un brin d’authenticité. Après 15 ans en tant que pro, des centaines de fêtes, de nombreux succès, beaucoup de reconnaissance et d’attention, diverses blessures et d’innombrables jours sur la planche, Mä est toujours le même homme modeste, optimiste et serviable - que j’ai connu il y a longtemps à une époque très différente du snowboard. Le mainstream a évolué, mais pour quelques pros, le snowboard reste une attitude envers la vie, qui ne se limite pas à «J’aime» ou «Je n’aime pas», mais qui représente un plaisir entre amis à la montagne. Merci Mä!

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18-24 /01 / 2016

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Photo: Mariell Vikkisk

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carla somaini | bs air | kleinwalsertal | © mariel vikssik

Gäbe es «Switzerland’s got Talent» im Snowboarden, dann würde ich ein Wettbüro einrichten. Und gleich auf Carla Somaini setzen. Wenn es um Bewegung geht, ja um Bewegung auf einem fahrbaren Untersatz im Besonderen, dann spielt Carla nämlich zweifellos in der Liga der Supertalente. Ob auf Kicker oder Rails, in der Pipe, im Banked Slalom, im Skatepark oder in den Wellen der Meere: Carla hat dieses Etwas. Sie hat dieses Boardfeeling das es braucht, um selbst technisch schwierige Angelegenheiten elegant aussehen zu lassen. Carla’s Riding ist kraftvoll, dynamisch und vor allem: schön. Man sieht, dass sie sich in jedem Terrain zu Hause fühlt. Welches andere Girl macht sonst einfach mal so kurz Alley-Oop Mc Twists in der Pipe, sicke bs 720 auf den Kicker und fs Boardslides auf jedem Rail? Carla has got talent. Ich freue mich schon auf ihre Show im kommenden Winter! text: ursina haller

S’il y avait une édition de «Switzerland’s got Talent» pour le snowboard, j’ouvrirais un bureau de paris. Et je miserais gros sur Carla Somaini. En ce qui concerne sa manière de bouger, en particulier sur une planche, Carla fait sans doute partie de la ligue des supertalents. Que ce soit sur les jumps, les rails, en pipe, au banked slalom, au skate park ou sur les vagues en mer: Carla a ce don particulier. Elle a ce feeling avec sa board, qui lui permet de rendre élégantes mêmes les situations techniques et exigeantes. Le style de Carla est puissant, dynamique et surtout beau à regarder. Il est évident qu’elle se sent à l’aise sur chaque terrain. Quelle autre fille lance des Alley-Oop Mc Twists comme ça en pipe, des gros bs 720 sur les jumps et des fs Boardslides sur chaque rail? Carla has got talent. J’ai hâte de voir son show l’hiver prochain!

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Jetzt unter galaxus.ch die neuen Snowboards von Burton entdecken! Preis in CHF, inkl. MwSt. Bild: Burton, Blotto; Rider: Roope Tonteri.


gian andrea sutter | served on the rocks | gotthard pass | © marc weiler

P - Perfect Day: Aufstehen, draussen Neuschnee mit perfektem Wetter, Frühstück mit viel Bacon, rauf auf den Berg, ein paar geile Powderruns, am Nachmittag fette Kickersession im Park A - Aerial Snowboarding: Respekt vor denen, die sich einen Quadruple trauen, geht aber für mich eher in Richtung Kunstturnen. Competitive Snowboarding sollte wieder mehr die Kreaktivität der Fahrer fördern, Beispiel U.S. Open 2015 oder Double Pipes. S - Style: Sollte man nicht kopieren, sondern seinen eigenen entwickeln. Je lockerer man fährt, desto stylischer. S - Sport School Engelberg: Ermöglicht mir viel Zeit mit dem zu verbringen, was ich am liebsten mache und bietet mir gleichzeitig eine gute schulische Ausbildung. Mit meinen Shredbuddies Elias Rupp und Wendelin Gauger kann ich super trainieren, da wir alle etwa das gleiche Ridinglevel haben und uns ohne grossen Druck gegenseitig pushen. I - Inspiration: Rider, die mit viel Flow fahren, wie Kazu Kokubo (Part: Capita Stay Badass), Alex Oestreng (Part: Burton presents…) und Nicolas Müller (Part: Oakley for me) O - Other Boardsports: Skaten (Transitions), Surfen N - Next Steps: Mich tricktechnisch weiterentwickeln, grosse Contests fahren, geile Filmparts und Snowboarden «fühlen» text: andreas rüegge

P - Perfect Day: Se lever, apercevoir de la neige fraîche et des conditions météo parfaites, prendre le petit-déjeuner avec beaucoup de bacon, monter à la montagne, enchaîner quelques descentes dans la poudreuse et faire une session de jumps au park l’après-midi. A - Aerial Snowboarding: Je respecte ceux qui osent lancer un quadruple, mais pour moi, ça ressemble de plus en plus à de la gymnastique artistique. Le snowboard compétitif devrait de nouveau stimuler la créativité des riders, comme par exemple au US Open 2015 ou dans les double pipes. S - Style: Ne devrait pas être copié. Il faut développer son propre style. Plus le ride est détendu, plus il est stylé. S - Sport School Engelberg: Me permet de passer beaucoup de temps à faire ce que j’adore, tout en m’offrant une bonne formation. Je peux bien m’entraîner avec mes shredbuddies, Elias Rupp et Wendelin Gauger, car nous sommes plus ou moins au même niveau et nous pouvons nous motiver les uns les autres sans pression. I - Inspiration: Des riders avec beaucoup de flow, comme par exemple Kazu (Stay Badass), Oestreng (Burton Present) ou Müller (Oakley For Me). O - Other Boardsports: Le skate (transitions) et le surf. N - Next : Progresser au niveau des tricks, participer aux grandes compétitions, réaliser de grosses parts vidéo et vivre, «ressentir» le snowboard.

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thyon season 2k16 ski & snowboard freestyle events

Open & Kids slopestyle 30 & 31 janvier 2016

11th

& Gangs of Thyon

Crew battle & l Entract ≈ no spin to win 12 & 13 mars 2016

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Im kleinen Dorf Unteriberg ist ein Serienkiller auf freiem Fuss. Drei junge Frauen wurden in den vergangenen Wochen als vermisst gemeldet, und die Bewohner sind beunruhigt. Als die Verdächtigungen immer wilder werden, wird die Polizei von ein paar Bauern gebeten, ein gewisses Snowboard-Haus unter die Lupe zu nehmen. Und so klopft die Polizei an Mikes Tür…

Un tueur en série court toujours dans le petit village d’Unteriberg. Trois jeunes femmes ont disparu ces dernières semaines, et le public est sur les nerfs. Alors que les soupçons se multiplient, les paysans du village demandent à la police d’aller investiguer dans une certaine maison de snowboardeurs. La police vient frapper à la porte de Mike…

«Können Sie uns sagen, was Sie in den letzten Tagen gemacht haben? Wir wissen aus gut unterrichteten Quellen, dass Sie und Ihre Freunde Teil einer Gang namens Natural Born Killers sind.» «Im Hoch Ybrig gehen so viele «shootings» ab, da verliert man leicht mal den Überblick, wer alles abgedrückt hat und auf wen gezielt wurde. Was im Ybrig passiert, kommt nur durch ausgewählte Medien zum Vorschein, und gedenkt niemanden zu kriminalisieren. No snitchin'! Und ja, wir heissen Natural Born Chillaz, aber das heisst nicht, dass wirs nicht killen!»

Monsieur, pouvez-nous dire ce que vous avez fait ces derniers jours? Nous savons, de sources bien informées, que vous et vos amis font partie d’un gang appelé les Natural Born Killers. Il y a tellement de «shootings» à Hoch-Ybrig qu’il est difficile de savoir qui a appuyé sur la gâchette et qui a visé qui. Ce qui se passe à Ybrig ne fait surface que dans certains médias choisis et ne vise à criminaliser personne. No snitchin’! Et oui, nous nous appelons Natural Born Chillaz, mais ça ne veut pas dire que nous ne tuons pas!

«Und darauf sind Sie stolz? Wir haben sämtliche Kommentare auf den sozialen Medien genauestens untersucht, und alle sind der Meinung, dass Sie es letzte Saison gekillt haben. Haben Sie nichts zu gestehen?» «Nein, alles was gesagt werden muss, ist schon raus. Social Media ist eh alles fake, alles inszeniert.» «So, genug mit Ihrem Bullshit! Wir haben einen Durchsuchungsbefehl für dieses Grundstück. Die ganze Bevölkerung weiss, dass Sie im Besitz von Hammers sind. Zeigen Sie uns sofort diese blutigen Hammers, sie sind ist der einzige Beweis, den wir brauchen, um Sie für den Rest Ihres Lebens hinter Gitter zu bringen!» «Ja, bald kommt mein nächster Streifen raus, der ein wenig Licht ins Dunkle bringen soll. Aber ich muss euch enttäuschen, es wird leider kein Blut zu sehen geben! Da muss man sich zuerst mal in unsere Hood getrauen, um zu sehen, was da alles abgeht. Bis dahin kann ich nur Shaggy zitieren: It wasn't me.» text: ahriel

Vous en êtes fiers? Nous avons regardé de plus près tous les commentaires sur les réseaux sociaux, et tout le monde constate que vous étiez en mode tueur la saison passée. Allez-y, n’avezvous rien à admettre? Non, tout ce qui doit être dit a déjà été dit. Sur les réseaux sociaux, tout est faux, tout est orchestré. Ça suffit avec vos conneries. Nous avons un mandat de perquisition pour cette adresse. Tout le monde sait que vous êtes en possession de « hammers ». Montrez-nous tout de suite ces hammers ensanglantés, c’est la preuve que nous cherchons pour vous enfermer à vie! En effet, mon prochain film qui sera bientôt diffusé fera la lumière sur l’obscurité. Mais je vais vous décevoir : il n’y aura pas de sang! Il faut d’abord avoir le courage d’entrer dans notre hood pour voir ce qui s’y passe. Jusque-là, je ne peux que citer Shaggy: «It wasn’t me».

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mike knobel | hand drag, no fingerprints | hoch-ybrig | © ahriel


mike knobel | will carve for beer | hoch-ybrig | © ahriel

publisher Whiteout Publishing GmbH Clos du Verger A, 1125 Monnaz, Suisse

contributors to this issue Peter Galvin, Silvano Zeiter, Martin Seiler, Daniel Loppacher, Ursina Haller, Andreas Rüegge

creative director Ahriel Povich | ahriel@whiteout.ch

photographers in this issue Filip Zuan, Iouri Podladtchikov, Dominic Zimmermann, Cyril Müller, Silvano Zeiter, Andy Wright, Patrick Steiner, Aaron Schwartz, Claudio Casanova, Daniel Loosli, Christian Dahler, Vernon Deck, Mariel Vikkisk, Marc Weiler

guest designer Virginia Fleming | VirginiaFleming.com proofreading Patricia Welti, Eddy Dousse, Sandrine Hochstrasser

carbon neutral

copyright No part of this magazine may be reproduced in any manner, either in whole or in part, without the written permission of the publisher. ©Whiteout Publishing GmbH Liability In the case of contributions or information that is inaccurate or incorrect, the publisher shall be liable only if gross negligence is proven. For contributions that are identified by name, the respective author is solely responsible. The publisher accepts no liability for unsolicited text or images.

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Photo: Philipp Ruggli

LUCIEN KOCH

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