Pose Mag 4

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NUMÉRO 4

CULTURE MODE ET TENDANCES


ÉDITORIAL

RIEN NE VA PLUS! Rien ne va plus, non! Pose Mag commence à être invité aux défilés, à pouvoir interviewer une actrice et réalisatrice talentueuse, j'ai nommé Géraldine Nakache, mais aussi à venir faire des reportages photo sur des plateaux TV, à passer une journée avec une chroniqueuse qui se dit être « la plus lourde du PAF », mais dont la bonne humeur et la gentillesse ont comblé notre journée. Tout est lié dans ce nouveau numéro. Je vous explique: on rencontre pour la première fois Daphné Bürki au défilé Maxime Simoëns, puis on est invité sur le plateau de l'Edition Spéciale, on lui propose une séance photo, le tout avec une robe du créateur cité précédemment, et dont on fera l'interview plus tard. De cette façon, la boucle est bouclée! Je vous ai perdu ? Bon, parlons météo alors, ça sera plus clair. Les beaux jours commencent à se profiler à l'horizon, et pour l'occasion, un air de printemps souffle sur nos éditos mode, à tel point qu'une modèle pose en petit tenue au bord d'une plage du Nord, une autre se la joue Brigitte Bardot dans un parc, pendant que deux autres n'hésitent pas à tomber le haut et à se rapprocher dangereusement aux abords d'une forêt. Mais attention, je ne suis pas non plus en train de vous dire que Pose Mag va reprendre le flambeau porno chic de Carine Roitfeld ! Mais pour ce numéro 4, nous nous sommes dits qu'un peu de sensualité serait la bienvenue pour réchauffer cette fin d'hiver. Mis à part ça, ne vous inquiétez pas, on retrouve nos rubriques habituelles, avec une sélection shopping ultra colorée de notre folle rédactrice mode, des comptes-rendus de défilés, la Pose Postale, et puis de la mode, de la mode, et encore de la mode, parce qu'après tout, quand on aime, on ne compte pas !

Enrique Lemercier


SOMMAIRE

CULTURE

INTERVIEW /44 Géraldine Nakache

TÉLÉVISION /46 E! Entertainment

ZOOM SUR /76 Lady Gaga

REPORTAGE /96 L'Edition Spéciale

PORTRAIT /100 James Franco

DVD /148

Documentaires mode

MODE

Photographe : Pauline Darley Modèle : Daphné Bürki en robe Maxime Simoëns Réalisation : Enrique Lemercier

ÉDITO /14 « Moi je joue... »

EN COUVERTURE /48

Daphné Bürki, la chroniqueuse la plus lourde du PAF

PORTRAIT /60 Daphné Bürki

ZOOM SUR /66

Haute Couture Printemps-été 2011

INTERVIEW /74 Maxime Simoëns

ÉDITO /78 Radiants Heart

REPORTAGE /102

Sonia Rykiel : des backstages au défilé

DÉCOUVERTE /110 Liliza

ÉDITO /124

Sunday Bloody Sunday

TENDANCE & STYLE SÉLECTION SHOPPING /6 Rainbow Warrior

BEAUTÉ /42 Vanity Vert

ZOOM SUR /122 Anne Valérie Hash

DÉCOUVERTE /120

Godblessamerica.fr le site qui n’a pas fini de faire parler de lui !

ET AUSSI... COACH /64

Les 10 conseils pour passer une super Fashion Week!

HOMME, FEMME, MODE D'EMPLOI ! /108 La gourmandise est un péché

LA POSE POSTALE /151 Courriers des lecteurs

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CONTRIBUTEURS Antoine Bertoni

Marie Parent

Etudiant en M1 Droit des Affaires,

Après une année passée dans une

Antoine vous propose comme à

agence de relations publiques à

son habitude une Pose Postale tel

Paris, je suis partie explorer le

le phare de vos doutes et de vos

monde avec mon sac a dos, une

interrogations. Faites une pause,

expérience hors du commun. Eu-

c'est le moment où vos ques-

rope, Russie, Asie... je suis deve-

tions prennent un verre avec les

nue une pseudo aventurière bien

solutions de la rédaction. Dans ce

contente de retrouver son appar-

numéro, il nous apportera égale-

ence de fille! Pour le moment, je

ment sa vision de la chaine «

me concentre sur mon blog et je

E!Entertainment ». Pas de ça entre

rattrape mon retard sur les "ten-

nous, vous l'adorez ne dites pas

dances" en dévorant magazines

le contraire.

et blogs, et je retourne bientôt dans mon monde de communicante (et oui, j'adore ce métier!). http://www.laventuriere.com/

Armelle Haëgy

Marine Revel

Armelle HAEGY (pseudo Armelle

On m'appelle Ma ma ma ma et

H.) est rédactrice freelance presse

on ne peut pas lire mon visage

écrite, ainsi qu'auteure de plus-

de Poker. On peut en revanche

ieurs ouvrages édités chez Baude-

parcourir ma prose sur Pose

laire. Elle collabore également au

Mag, tout en se délestant d'une

blog Pose Mag : Culture, Interview

quantité d'argent non néglige-

et chronique hebdo "Homme,

able. Je n'hésite pas à tenir un

Femme, Mode d'Emploi". http://

discours engagé - Britney a per-

armellehaegy.blog4ever.com

du en vivacité ce qu'elle a gagné en cuissot - voilà, c'est dit.

Sophie Marie Larrouy

Thomas Rietzmann

Comme Johnny oh oui je suis née

Blogueur invétéré âgé de 22 ans,

dans la rue, dans la rue. Mais tant

amateur d'actualités superfici-

mieux en fait, parce que comme

elles, de jeux de mots spirituels

ça je sais prononcer les R et suis

et de musique instantanée, am-

tout à fait consciente que la meil-

bianceur musical en soirées, mais

leure chose du monde n'est pas

également geek à mes heures

un trait de coke mais un Saint-

perdues, je vis avant tout pour le

Marcellin avec du pain de seigle.

meilleur et pour la pop. http://

Amen. (J'ai faim).

poplemousse.com

Charlotte Morel

Yasmine Zidane

Charlotte, dite La Carlotte pour les

Working girl de l’autre rive de la

intimes, a deux passions dans la

méditerranée, grande curieuse,

vie : la cuisine et la beauté.

passionnée de mode, de pein-

Si elle ne s'occupe pas encore de

ture et d’art en tout genres, je

vous faire partager ses dernières

m’improvise chroniqueuse mode

recettes de cupcakes ou de whoop-

dans le peu de temps perdu

ies, elle met toute son énergie à

qu'il me reste entre rêverie, con-

dénicher les dernières tendances

férence call, shopping, lecture et

make up ou les derniers conseils

peinture sur verre ou toile.

avisés pour arborer une chevelure saine et brillante : le comble de l'élégance !

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Malvina Rouzo Bretonne expatriée à Paris, je suis diplômée en communication internationale. Passionnée de voyages, de chaussures et de lectures en tous genres, j'ai traîné un peu partout mes valises, à chaque fois un peu plus lourdes, sur des talons à

Directeur de la publication /

chaque fois un peu plus hauts et

rédacteur en chef

lu un peu plus de livres, avant de

Enrique Lemercier

commencer un blog et un stage en journalisme mode. Depuis, je fais

Photographies

des piges, porte toujours des talons

Pauline Darley, Amel Kerkeni,

et lis toujours autant.

Rachel Saddedine Rédaction

Pauline Darley

Antoine Bertoni, Armelle Haegy,

Photographe sur Paris, j’ai suivi

Sophie Marie Larrouy,

des études en communication et

Enrique Lemercier, Charlotte Morel,

effectué des stages vers le monde

Marie Parent, Marine Revel, Thomas Rietzmann,

de

l’image

(photothèque,

gal-

Malvina Rouzo, Yasmine Zidane

erie, agence) pour m'ouvrir à un environnement photographique.

Graphisme

J’aime créer avec l’humain et com-

Graphisem : Émeline Marangon

poser en mode et portraits. Pour résumer mon travail en photog-

Remerciements

raphie je pourrais citer plusieurs

Daphné Bürki, pour son invitation à venir la suivre

mots : symbolisme, ambiances,

durant le tournage de L'Edition Spéciale,

émotions mais surtout passion.

pour son accueil chaleureux et sa bonne humeur.

http://paulinedarley.com

Un grand merci aussi à toute l'équipe de Canal Plus. Bien entendu, merci infiniment aussi à Pauline Darley,

Amel Kerkeni C'est le théâtre, l’esthétique de la mise

Amel Kerkeni, Rachel Saddedine et Émeline Marangon pour leur professionnalisme, leur disponibilité et leurs propositions artistiques, et à toute mon équipe

en scène et sa force symbolique qui

de rédacteurs, sans qui rien ne serait possible également.

m'ont amenée vers la photographie.

Un grand merci à nouveau à Loïc Prigent pour son soutien,

Lors de mon tout premier cours en

et à Edouard Schneider pour avoir accorder à une de nos

chambre noire, en développant une

photographes un accès backstage lors du défilé Sonia Rykiel.

ancienne pellicule, j’ai eu un choc: j’ai

Enfin, un grand merci à tous ceux qui nous soutiennent

vu mon grand-père, décédé, apparaî-

et qui nous encouragent à poursuivre cette jolie aventure.

tre dans le révélateur. La photographie ne m’a alors plus lâché. J'aime créer une atmosphère et les thèmes

©

2011. Tous droits réservés.

Pose Mag, marque déposée.

que je traite sont en rapport avec ce

Représentant légal: Enrique Lemercier

que je vis, ce qui me touche, ce qui

La reproduction même partielle des articles,

m’obsède. http://amel-kerkeni.com/

textes et photographies parues dans Pose Mag est interdite sans autorisation écrite préalable de directeur

Rachel Saddedine

de la publication. La rédaction n'est pas responsable des textes et images publiées qui engagent la seule

Photographe freelance basée sur

responsabilité de leur auteur.

Paris. Sans cesse influencée par la

Les marques et adresses qui figurent dans les pages

musique, le cinéma et ses icônes,

rédactionnelles de ce numéro sont données

c’est dans la mode et le portrait

à titre d'information, sans but publicitaire.

qu'elle développe son travail de photographe. Elle recherche des

Ce magazine ne peut être vendu.

ambiances, des attitudes, des gueules, et à en tirer ce qu'elle y voit. http://rachelsaddedine.com

Si vous souhaitez rejoindre notre équipe de rédacteurs, écrivez à redac.pose@gmail.com

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TENDANCE & STYLE / SÉLECTION SHOPPING AMBIANCE FIN DE CRISE CHEZ LES CRÉATEURS, LES DÉFILÉS PRINTEMPS-ÉTÉ ONT ÉTÉ UNE SUCCESSION DE FEUX D'ARTIFICE EN TECHNICOLOR. LA TENDANCE EST PLUS QUE JAMAIS AU "COLORBLOCK", SUPERPOSITION DE COULEURS CONTRASTÉES, PLUTÔT DANS UNE OPPOSITION GÉOMÉTRIQUE. L'INFLUENCE DE LA FIN DES ANNÉES 60, DÉBUT 70 N'EST PAS LOIN. CAR ATTENTION, IL N'EST PAS QUESTION D'AVOIR L'AIR DE SORTIR D'UN CLIP DE CINDY LAUPER, MAIS PLUTÔT DU LONDRES DE L'AVÈNEMENT DE LA MINIJUPE. MOINS POINTU, CAR PLUS SIMPLE À MANIER QUE LE LOOK 80'S, MAIS TOUT AUSSI EFFICACE ! UN PEU À L'IMAGE DE DAPHNÉ BURKI, NOTRE COUVERTURE, CE NUMÉRO 4 EST PLACÉ SOUS LE SIGNE DE LA BONNE HUMEUR, APRÈS TOUT, APRÈS UN HIVER MOROSE, PASSÉ DANS NOS CAPES CAMEL ET NOS SAGES CARTABLES D'ÉCOLIÈRES, NOUS AVONS MÉRITÉ UN PEU DE FANTAISIE. LE MONDE DE LA MODE A BIEN APPRÉHENDÉ LA CHOSE.

POSE MAG A SÉLECTIONNÉ POUR VOUS, À TRAVERS L'IMMENSITÉ DE LA TOILE, LES ACCESSOIRES LES PLUS GAIS ET LES VÊTEMENTS LES PLUS COLORÉS, HISTOIRE DE VOUS SERVIR L'ARC-EN-CIEL SUR UN PLATEAU, RIEN QUE ÇA. 7 COULEURS TRÈS FORTES, PRONONCÉES, AUCUNE DEMI-MESURE POUR CETTE SÉLECTION ABONDANTE. PRÉPAREZ-VOUS À EN PRENDRE PLEIN LES MIRETTES!

RAINBOW WARRIOR

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Le violet s'invite dans nos placards qu'il avait déjà commencé à investir, alors que le pourpre tentait un retour il y a quelques saisons. Il évoque plutôt des tissus lourds, comme le velours ou le taffetas, dans certaines cultures : le deuil. Mais hauts les coeurs, avec les jolis talons Miu Miu que je vous sélectionne, vous pourrez aisément regarder Prince de haut, lorsqu'il vous susurrera son "Purple Rain". Peut-être même qu'il voudra vous les piquer ! Pour les plus frileuses, il vous suffira de vous cantonner au vernis. Il est vrai que le violet est loin de faire l'unanimité.

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1 / Chaussures Miu Miu

380 €

2 / Vernis à ongles Sephora 4,90 € (disponible sur le site Opening Ceremony) 3 / Jupe Topshop £35.00 (disponible sur le site The Corner) 4 / Bikini Melissa Odabash (net-a-porter.com)

196 €

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Plus bleu, que le bleu de ta ceinture Marni, je ne vois rien de mieux, même le bleu des cieux... La couleur préférée des occidentaux ne lassera jamais. Il faut dire qu'elle propose une telle palette de nuances, qu'il est impossible de toutes les citer et donc d'en faire vestimentairement le tour dans toute une vie. Pour cet été, nous suggérons toutefois les déclinaisons parmi les plus soutenues, pour coller à cette tendance du colorblock. Libre à vous de choisir, de ressembler au ciel ou à la mer (fastoche la comapraison...), à la royauté ou aux pages bien remplies d'un carnet de notes.

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1 / Chaussures Isabel Marant 410 € (net-a-porter.com) 2 / Veste Elizabeth and James 170,56 € (theoutnet.com) 3 / Ceinture Marni 110 € (thecorner.com) 4 / Bandeau Pearl & Ivy 23,62 € (asos.fr)

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Le vert... ah, le vert ! Le vert exprime pêle-mêle : l'espoir, la nature, l'argent ou la gangrène. Bonjour la poésie ! Le vert a aussi une connotation plutôt positive : celle de la validation, de la bonne réponse, et, enfin, de l'incroyable Hulk. Vous aussi vous souhaitez vous déguiser en Incroyable Hulk ? Pas de souci, un petit jean Zara vert, qui semble vouloir dire "je n'ai peur de rien", mais qui ne doit pas vouloir dire " je recycle les fringues de ma période tecktonik". Ou encore un it-bag, qui lui voudra dire "Je suis riche", tout simplement. Après, tout est question de budget, moi je ne juge pas.

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1 / Foulard Miu Miu 160 € (net-a-porter.com) 2 / Robe Alice + Olivia 190 € (net-a-porter.com) 3 / Sac Proenza Schouler 1285 € (net-a-porter.com) 4 / Pantalon cigarette Zara 12 39,95 €

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1 / Parapluie Topshop £18.00 2 / Lunettes de soleil Rodarte pour Opening Ceremony 3 / Robe Tibi 147,13 € (theoutnet.com) 4 / Soutien-gorge Deborah Marquit 186,43 € (net-a-porter.com)

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We are living in a yellow submarine, disaient les Beatles. Ils ne croyaient pas si bien dire, d'une part parce que mon prénom se cache dans cette chanson (Non non, je ne m'appelle pas LOWSUB, essaie encore!) et d'autre part parce que le jaune, quand on commence, on a tendance à vouloir en mettre partout, impossible de s'arrêter. Cette couleur acidulée est si addictive qu'on emménagerait volontiers dans un sous-marin jaune. Problème: le jaune ne va pas à tout le monde, alors mollo caillera si tu as craqué sur la petite robe et que tu as le teint dégueulasse. Rabatstoi sur les accessoires! Ca n'en sera pas moins l'été dans ta vie pour autant! 10

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$255


Dans la famille fruits du soleil, je demande également notre amie l'orange ! Ma favorite dans le cadre de cette sélection, car elle propose à mon sens les plus beaux éléments. Qui ne dénoncerait pas celui qui a volé l'orange du marchand, en échange de cette petite besace Marc by Marc Jacobs ? Personnellement, je me lance, c'est Michal le coupable ! Mécréant !

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1 / T-shirt dos torsadé Asos 23,62 € 2 / Sac Marc by Marc Jacobs 325 € 3 / Short Vanessa Bruno 513 € (thecorner.com) 4 / Boucles d'oreilles Topshop £12,50

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1 / Lunettes Asos 15,74 € 2 / Sac Marc Jacobs 307,48 € (theoutnet.com) 3 / Chemisier Zara 29,95 € 4 / Escarpins Louboutin 425 € (net-a-porter.com)

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Stendhal, Jeanne Mas, ...autant d'immenses artistes que la couleur rouge a su inspirer. Et quelle inspiration ! La passion, le sang, le désir, ...à l'image du bleu, le rouge se décline à l'infini ! Des lèvres aux pieds, le rouge sied à toutes les envies et s'accorde toujours à LA tendance de la saison ou à l'indémodable basic, qu'il saura rehausser dignement. C'est aussi pour ça qu'on l'aime.

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1 / Montre Nixon 72,16 € (asos.fr) 2 / Robe Thread Social 240,52 € (theoutnet.com) 3 / Ballerines Repetto 229,60 € (asos.fr) 4 / Etui iPad Marc by Marc Jacobs 40 € (net-a-porter.com)

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Longtemps associé de façon péjorative au monde de l'enfance, à l'image de la petite fille modèle et de ses poupées blondes, le rose s'est émancipé en même temps que les générations de petites filles qu'il a vu grandir. Même s'il garde parfois son côté fleur bleue, il a su s'encanailler, devenir coquin, espiègle, voire osé. Entre la sage paire de ballerines Repetto BB rose bonbon et la montre Nixon TimeTeller flashy, nous nous accorderons pour dire que le message envoyé n'est pas du tout le même. C'est ce que j'aime le plus avec cette couleur; elle exprime tout et son contraire, selon la façon qu'a chacun de la porter. Ce que j'adore aussi, c'est que le fashion faux-pas n'est jamais loin. Libre à tous de se transformer en égérie Justin Bridou ou en muse Lanvin!

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A vous de faire votre ou vos choix dans la palette estivale, profitez-en, en 2011, toutes les combinaisons sont gagnantes!

Marine Revel

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MODE / ÉDITO

Mannequin : Senta@DMA-model Photographe : Rachel Saddedine Styliste : Charlotte Laplace Maquillage & coiffure : Mathilde Pas

"MOI JE JOUE...." Blouse en soie Vanessa Bruno Short en peau Stradivarius Collant Wolford Bottes en cuir lacées Limited Edition by Stradivarius Malette en cuir vintage

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Robe Ă pois Rodier vintage Gants de cuir Blanco Ceinture en crocodile vintage Bottes en cuir lacĂŠes Limited Edition by Stradivarius

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Perfecto Zara Robe courte Blanco Lunettes Ray-Ban Collants Wolford Chaussures New Look et collier Ă chaines, Blackitten

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Blouson de cuir vintage Robe lĂŠopard Zara Collants Wolford

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Robe cocktail Zara Cape Stradivarius Lunettes Ray-Ban

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Perfecto Zara Robe courte Blanco Lunettes Ray-Ban Collants Wolford Chaussures New Look

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TENDANCE & STYLE / BEAUTÉ

VANITY VERT OU COMMENT ÊTRE BIO DE LA TÊTE AUX PIEDS... SANS SE RUINER!

ÊTRE BIO, OKAY, D’ACCORD, TOUT LE MONDE EST POUR. EN MÊME TEMPS, CELUI QUI EST CONTRE L’UTILISATION DE PRODUITS PLUS NATURELS, MOINS NOCIFS POUR NOTRE SANTÉ ET POUR L’ENVIRONNEMENT, FAIT PREUVE D’UNE SACRÉE MAUVAISE FOI! MAIS NE NOUS Y TROMPONS, ILS EXISTENT. BON, POUR ÊTRE HONNÊTE, ON TROUVE TOUTES ET TOUS QUE LE BIO C’EST BIEN (OUAH, ON EST TROP FORT CHEZ POSE MAG QUAND MÊME!), MAIS IL Y A QUAND MÊME UN BÉMOL AU TABLEAU QUI EXPLIQUE POURQUOI NOS TROUSSES DE TOILETTE NE SONT PAS REMPLIES DE PRODUITS BIO… LE PRIX ! EH OUI, UNE VIE GREEN À LA NEW-YORKAISE, ÇA EN TENTE PLUS D’UNE, MAIS EN CES TEMPS DE CRISE, ON SE VOIT MAL METTRE TOUTES NOS ÉCONOMIES POUR DES PRODUITS DE BEAUTÉ. EN SOMME, NOS IDÉAUX BIO S’ENVOLENT! PAS DE PANIQUE, POSE MAG EST LÀ, ET A CONCOCTÉ SPÉCIALEMENT POUR VOUS, LA LISTE DES MEILLEURS PRODUITS BIO À DES PRIX ABORDABLES, QUI VOUS PROCURERONT UNE MINE REPOSÉE ET RÉJOUIE (ET AVEC CE TEINT BROUILLÉ QUE NOUS ARBORONS TOUS SUITE À L'HIVER, ÇA NE FERA PAS DE MAL) ET SURTOUT, SANS METTRE À MAL VOTRE PORTE-MONNAIE ! ALLEZ, GO GO GO, PLACE À NOTRE SÉLECTION :

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1 / Soin contour des yeux, Nuxe Bio

17,00€ les 15ml

On aime : qu’il réussisse à défatiguer notre regard quasi instantanément!

2 / Baume à lèvres, Yes to carrots

2,90€

On aime : avoir le choix entre des parfums plus étonnants les uns que les autres (baies, agrumes, mures, carotte, menthe).

5 / Lait démaquillant à la rose musquée, Weleda 18,00 € les 200ml On aime : que le flacon soit si joli, et qu’il nous laisse la peau douce.

6 / Beurre Corporel, Fleur d’amandier, Mineral Flowers 12,90€ les 250ml On aime : son parfum léger qui nous suit tout au long de la journée.

7 / Crème onctueuse hydratante, Nuxe 3 / Crème de nuit, Fleur d’amandier, Mineral Flowers 16,90€ les 100ml On aime : savoir que les ingrédients sont 100% naturels, et se glisser sous la couette en sentant bon le printemps!

20,80€ les 30ml

On aime : TOUT : son prix, sa texture, son parfum, la sensation qu’elle laisse sur la peau!

8 / Touche parfaite aux 7 herbes, Crème fondante, unificateur de teint, 7 Herbs, by Erborian 19,90 € les 30ml

4/ C rème minérale pour les mains, AHAVA 17,00 € les 100ml

On aime : le grand choix de teintes qui nous est proposé : impossible de ne pas trouver la sienne!

On aime : sa texture légère et onctueuse, qui ne laisse pas les mains collantes après utilisation, et qu’elle soit enrichie en minéraux de la mer morte (so chic).

Et vous, quels sont vos produits bio fétiches ?

◊ CHARLOTTE MOREL 43


CULTURE / INTERVIEW

GÉRALDINE NAKACHE crédit: Marcel Hartmann Contour by Getty Images

GÉRALDINE NAKACHE A MARQUÉ L'ANNÉE 2010 AVEC « TOUT CE QUI BRILLE », LE FILM QU'ELLE A ÉCRIT ET RÉALISÉ AVEC HERVÉ MIMRAN. ELLE PASSE AISÉMENT DE DERRIÈRE LA CAMÉRA À DEVANT PUISQU'ELLE JOUE AUSSI LE RÔLE D'ELY, UN DES DEUX PERSONNAGES PRINCIPAUX AVEC LILA, JOUÉ PAR SA COMPÈRE LEÏLA BEKHTI (QUI A D'AILLEURS REMPORTÉ LE CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ POUR CE FILM). ELLES FORMENT À ELLES DEUX UN DUO COMIQUE ET TOUCHANT, À TEL POINT QU'ON ADORERAIT TOUS AVOIR DES AMIES COMME ELY ET LILA. JUSQU'AU 5 MARS DERNIER, ON POUVAIT ÉGALEMENT RETROUVER GÉRALDINE SUR LES PLANCHES, POUR LA PIÈCE « L'AMOUR, LA MORT, LES FRINGUES ». ENTRE DEUX REPRÉSENTATIONS, ELLE A ACCEPTÉ DE RÉPONDRE À NOS QUESTIONS. 44


Bonjour Géraldine. Tu es actuellement sur les planches pour la pièce « L'amour, la mort, les fringues ». Comment cela se passe ? Super! J'ai la chance d'être entourée d'immenses actrices (Miou Miou, Ariane Ascarid, Sylvie Testud et Pascale Arbillot) en dehors du fait qu'elles soient des "leçons" pour moi elles sont surtout devenues des copines que je suis contente de retrouver tous les soirs. Est-ce que c'était un rêve de faire du théâtre ? Pas réellement un rêve non. Je suis flattée que Danièle Thomson m'ait proposé la pièce mais j'étais tellement flippée du théâtre que je ne pouvais pas imaginer en faire un jour. Dans cette pièce, c'est à travers leur garde robe qu'on apprend à découvrir les personnages. Que peut-on retrouver dans ta garde robe personnelle ? Beaucoup beaucoup beaucoup de chaussures et de ceintures. J'ai le "vice" de l'accessoire! Et effectivement, comme dans la pièce, chacune de mes paires de chaussures a une histoire. Je suis une "deglinguée" de fringues, mais avec les années je me raisonne! Quelle est la pièce préférée dans ton dressing ? Ma pièce préférée: ma peau lainée Balenciaga Et ta plus grosse dépense pour un vêtement ou accessoire ? Mes chaussures à clous Valentino très chères et très belles! Tu as su conquérir le public en tant qu'actrice et réalisatrice dans « Tout ce qui brille », le film que tu as co-écrits avec Hervé Mimran. D'où te vient cette passion pour l'écriture ? J'ai longtemps travaillé sur la chaîne Comédie et j'ai vu passer sous mes yeux une multitude de talents dont l'écriture était la base de tout. J'ai aussi dû trouver beaucoup d'auteurs et créer un pool de scénaristes qui acceptait de pondre des sketches pour nos talents. J'ai donc toujours eu autour de moi des auteurs-scénaristes. Mes amis les plus proches sont d'ailleurs scénaristes depuis de nombreuses années: Romain Levy, Benjamin Guedj, Mathieu Oullion... Mon frère a lui aussi toujours écrit des histoires... Et voulant être à sa hauteur c'est lui qui inconsciemment a dû me stimuler. Au départ, vous aviez réalisé ce film dans un format court-métrage. Pensais-tu que le succès allait être tel ? Non, la vérité c'est que nous avions déjà écrit le long. Et comme Hervé et moi sortions de "nulle part" nous avons écrit ce petit court-métrage mettant en scène Leila (Bekthy) et moi pour montrer que nous savions tenir une caméra et pour "vendre" une humeur, une couleur, un binôme... On ne pense jamais au succès (je crois) quand on écrit un film, on pense être fidèle à ce que nous voulons raconter en espérant que les gens adhéreront. J'ai entendu dire que tu travaillais sur l'écriture d'un prochain film justement. Peut-on en savoir plus ? Non, vous n'en saurez pas plus. Ca fait 9 mois que Herve

et moi nous sommes remis à l'écriture... Nous avons remis notre Version 3 hier à notre producteur qui est le seul à avoir lu. Dès que ça "part" je vous en parle: promis ! On a pu voir sur Internet différentes vidéos complétement délirantes de Lila et Ely (les personnages de « Tout ce qui Brille », que vous incarnez Leïla Bekhti et toi). Est-ce que Géraldine et Leïla sont aussi folles qu'Ely et Lila ? Leila et moi sommes très proches donc très Ely et Lila mais bien plus vieilles donc plus mûres… J'espère! Quoi qu'il en soit, comme Ely et Lila nous nous sentons respectivement toujours à 10 minutes d'un rêve...et que ça dure! Au sujet de ce film, y a également deux questions qui me taraudent, es-tu vraiment fan de Céline Dion ? Et d'où est venue l'idée d'imiter un paon ? Oui j'ai une passion pour le côté "machine", robot" mais aussi "Bisounours" de Céline Dion! Avec mes amis depuis toujours on imite des animaux inimitables... Le paon par exemple... C'est nul je sais, mais quand tu t'ennuies ça passe le temps! Tu as commencé ta carrière en travaillant pour Canal Plus, puis la chaine Comédie... Ton frère, Olivier Nakache est également réalisateur/acteur/scénariste... Tu étais donc prédestinée à faire carrière dans l'audiovisuel non ? Mon frère a ouvert la voie. C'est lui qui a été au front avec mes parents et qui a dit "je veux faire du cinéma". Il a 7 ans de plus que moi. Moi j'ai juste voulu faire comme lui car c'est mon idole. Alors j'ai atterri à la TV d'abord stagiaire sur l'émission Groland et ensuite aux Guignols de l'info pour enfin atterrir sur la chaîne Comédie où j'ai TOUT appris, alors que mon frère réalisait déjà des courts-métrages qui cartonnaient! Il a très vite enchaîné sur son premier longmétrage où son premier rôle masculin n'était autre que Gérard Depardieu. Quelle fierté! Dans le film « Comme t'y es belle », on voit Nina , le personne que tu incarnes, essayer de faire un régime pour séduire l'homme qu'elle aime. Est-ce que toi aussi tu es gourmande ? J'adore manger. J'aime bien cuisiner aussi. Je ne suis pas très "sucré" préférant les plateaux de fromages aux tartes aux pommes. Et oui je dois du coup faire attention. Je ne suis pas de celles qui se goinfrent et ne prennent pas un gramme malheureusement ! Et justement, quel est ton secret pour garder la ligne ? Le secret : fermer sa bouche! Enfin, peux-tu nous parler de tes différents projets ? Si tu as des exclus, n'hésite pas, on sait être discret chez Pose Mag! Mes projets : L'écriture de notre second film avec Herve Mimran que nous adorerions tourner avant la fin 2011. "Et soudain tout le monde me manque" de Jennifer Devolder "Le marsupilami" d'Alain Chabat Et sur scène jusqu'au 5 mars au petit Marigny.

◊ ENRIQUE LEMERCIER 45


CULTURE / TÉLÉVISION SELON L'ACADÉMIE FRANÇAISE, LA CULTURE PEUT ÊTRE DÉFINIE COMME « UN ENSEMBLE DE CONNAISSANCES ACQUISES DANS UN OU PLUSIEURS DOMAINES ». ELLE NOUS OFFRE UNE AUTRE DÉFINITION QUI CORRESPOND À « UN EFFORT PERSONNEL ET MÉTHODIQUE, PAR LEQUEL UNE PERSONNE TEND À ACCROITRE SES CONNAISSANCES ET À DONNER LE MEILLEUR EMPLOI À SES FACULTÉS. » ON COMPREND DÈS LORS QU'IL FAUT RESTER ATTENTIF À CE QUI SE PASSE AUTOUR DE NOUS ET NE PAS ÊTRE ÉLITISTE DANS SA FAÇON D'APPRÉHENDER LES CHOSES. C'EST POURQUOI DANS CE NUMÉRO, POSE MAG S'INTÉRESSE À LA CHAINE « E! » DANS LA RUBRIQUE CULTURE !

E! ENTERTAINMENT

E! Entertainment est une accumulation de téléréalités américaines entrecoupées d'un millier d'annonces de programmes à venir. Vous pouvez ainsi suivre la vie de l'une des animatrices de la chaine, Giuliana dans sa vie de couple ou les aventures de la famille Kardashian, tout en étant coupé toutes les 10 minutes par des pubs, des annonces de prochaines émissions, des récapitulatifs de tapis rouge ou autres actualités des dernières remises de récompenses. Cette description pourrait en rebuter plus d'un, mais c'est exactement là ou se situe le charme de E!.

C'est pareil avec E!, le fait que tout ne soit pas analysé et structuré pour nous, téléspectateurs français, rend la chose meilleure.

Je le placerai au même niveau que l'enregistrement personnel d'un vieux film VHS. Vous avez le choix entre regarder votre film en version remasterisée ou votre vieil enregistrement poussiéreux. Vous préfèrerez toujours le son grésillant, l'image légèrement floue de votre cassette vidéo, surtout si par chance vous avez enregistré les coupures pub de l'époque. Tout ne sera pas parfait, mais c'est exactement ce dont vous aurez besoin.

Tout est beaucoup trop gros, tant dans les budgets que dans les mises en scènes, pour ne pas se prendre au jeu. A force de scénario, se créer un attachement pour des personnages improbables et cette vision édulcorée de la vie de starlette nous satisfait rapidement.

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En termes de programmation, E! nous propose de suivre la famille Kardashian dans ses déboires du quotidien, Kimora Lee Simons une sorte de diable s'habillant en Prada mais version fringues street/rap, la vie de couple d'une ancienne Playmate qu'est Kendra ou encore la vie d'un salon de coiffure dans le New Jersey.

Il faut cependant bien choisir son moment et les conditions dans lesquelles vous décidez de vous glisser dans les drames


credit photos : http://fr.eonline.com/

et les rebondissements. Accompagnez-vous d'un café et de quelques friandises, afin de créer une bulle de décomplexions. Sachez également que le moment où vous tirerez le plus de vertu de la chaine correspond à votre sortie de cours ou du travail, lorsque vos cernes vous font comprendre qu'il est temps de décrocher. En ce sens, si vous tombez sur la Fashion Police, les effets n'en seront que plus bénéfiques. C'est simple, prenez Kelly Osbourn, Giuliana, un type qui se veut tellement bon chic bon genre qu'il est simplement à coté et enfin Joan Rivers (ou les dégâts de l'excès de chirurgie esthétique qui par son impertinence et son humour rend le décryptage des tapis rouges jouissif. Placez nos quatre compères dans un studio pensé et décoré, comme un appartement, et vous aurez des analyses modes à l'américaine comme on les aime : « j'aime la couleur et la forme, je parle, bien sûr, de la haie derrière elle ». Bien sûr, certains resterons réticents, par trop de légèreté, mais quoi de mieux qu'un peu de dérision et d'excès de temps en temps ?

◊ ANTOINE BERTONI

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MODE / EN COUVERTURE

DAPHNÉ BÜRKI, LA CHRONIQUEUSE LA PLUS LOURDE DU PAF

Photographe : Pauline Darley Modèle : Daphné Bürki Réalisation : Enrique Lemercier Robe Maxime Simoëns

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MODE / PORTAIT

DAPHNÉ BÜRKI ELLE EST EN VEDETTE DE CE QUATRIÈME NUMÉRO DE POSE MAG. PASSIONNÉE DE TRAVAIL, ELLE CROQUE LA VIE À PLEINE DENT, LE TOUT DANS UNE BONNE HUMEUR LÉGENDAIRE. CETTE JEUNE TRENTENAIRE EST PASSÉE AISÉMENT DE STYLISTE CHEZ DIOR, À CHRONIQUEUSE SUR CANAL PLUS. AJOUTONS À CELA QUELQUES APPARITIONS AU CINÉMA, LE RÔLE D'ABEILLE RÉDACTRICE POUR LE MAGAZINE BE, D'AUTRES ÉMISSIONS TV ET VOUS OBTENEZ LE PARCOURS DE LA PÉTILLANTE DAPHNÉ BÜRKI. NOUS AVONS VOULU EN SAVOIR PLUS SUR ELLE, ALORS VOICI CE QU'ELLE NOUS A CONFIÉ, LE TEMPS D'UNE INTERVIEW POUR POSE MAG.

credit photo : Pauline Darley

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Bonjour Daphné. La première question qui nous vient quand on te voit à la télévision, c'est : où est-ce que tu puises toute cette énergie ? Eh bien la drogue, qu'est-ce que tu crois? Tu sais bien que c'est la drogue, la drogue de l'amour. Non mais plus sérieusement, je l'ai toujours eue. J'ai un trop plein d'énergie à la base. Je crois que j'ai trouvé le bon métier pour le moment, car cela demande tellement d'énergie la télé, que je peux tout consommer, mais les soirs, je ne ressens pas la fatigue, je m'auto-fatigue. Je me dis, « Mais quand est-ce que tu fermes ta bouche ? », je m'auto-soule! Non mais, je ne sais pas d'où ça vient mais, c'est un peu extrême oui. Et puis ça vient des gens avec qui tu t'entends aussi, de l'équipe... Si l'équipe dans laquelle tu te trouves et dans laquelle tu es allie ce que tu aimes, avec ce que tu penses, ça donne plein de bonnes ondes. J'aime bien la bonne humeur moi. Tu es très appréciée pour ta bonne humeur et ton sens de l'humour alors penses-tu vraiment mériter le titre de « chroniqueuse la plus lourde du PAF » ? Non non, mais j'aime bien ce qui est un peu lourd. J'aime biens les grosses blagues de mec, je suis un hétéro beauf moi! Disons qu'en télé et en mode, deux milieux que je connais un tout petit peu, et qui sont des métiers assez sérieux quand même, car ils demandent beaucoup de rigueur, l'air de rien, et bien moi j'aime bien faire des blagues pourries au milieu de tout cela. J’aime bien redescendre un peu le truc sur lequel je suis. Je suis un peu lourde mais on me supporte pour l'instant, c'est le principal! Les sujets de ta chronique dans L'Edition Spéciale sont très variés. Comment procèdes-tu pour choisir les thèmes ? Je travaille avec Ségolène Grison, qui est ma journaliste, mon bras droit depuis 5 ans, et ma meilleure amie, ce qui est quand même incroyable, c'est très rare. Mais également avec Alexandre Delanaud Argento, qui fait tout ce qui est production de la chronique. Donc on est une petite équipe de trois, et au milieu de tout ça j'ai mon réalisateur, qui s'appelle Joshua Philips, qui est un anglais bien rigolo. On fonctionne depuis de nombreuses années comme ça. Au début, c'était un peu difficile, c'était surtout Internet, et maintenant, je fais beaucoup de rencontres, je sors beaucoup, on est en mouvement tous les jours… Je pars en tournage quotidiennement, donc je rencontre forcément beaucoup de personnes. C'est vraiment un bouche à oreille mais au niveau quasi mondial j'allais dire, parce qu'on parle des français, mais on parle surtout d'étrangers, et ça c'est cool. La création vient souvent d'ailleurs, en France, on est un petit peu à l'arrêt en ce moment, mais ça va revenir. Donc voilà, principalement Internet, bouche à oreille. Et puis surtout, il y a beaucoup de choses qui viennent de nous, c'est-à-dire qu'au bout d'un moment, on constate des choses, et on lance nos propres tendances aussi. Même si ce mot là ne veut plus dire grand chose, mais on lance des mouvements on va dire, des minis mouvements. Quand il y a la Backroom ou des chroniques comme ça, qui sont de la pure mise en scène un peu expérimentale, ou là je peux plus m'amuser à jouer, car j'aime bien jouer aussi, j'aime bien me mettre en scène.

Avant de démarrer ta carrière à la télévision, tu as fait une école de stylisme, et tu avais même commencé une carrière de styliste chez John Galliano. Pourquoi avoir décidé de tout arrêter ? Parce qu'en fait, ça s'est passé un été, on m'a demandé de faire des essais pour une émission, où ils cherchaient des professionnels qui voulaient parler de leur métier. Donc ils cherchaient juste quelqu'un qui bossait dans des maisons de couture. Tu fais beaucoup de recherches, de tendances, et donc j'ai débarqué sur un plateau télé je ne sais même pas comment. Quelques jours après, on m'a dit que j'étais prise. Je ne sais pas très bien pourquoi ils m'ont prise, et du coup, j'étais obligée de laisser Dior et John Galliano, qui m'a expliqué par A+B que non seulement je n'étais pas censée être médiatisée, parce que voilà, normalement, c'est Dior par John Galliano, et pas par d’autres stylistes. Et puis quand on est dans une maison comme ça, c'est une histoire d'amour qu'on vit à 100% ou pas du tout, donc voilà. Et comme moi, je fonctionne beaucoup à l'instinct, j'avais passé deux ans avec eux non-stop, je me suis dit, pourquoi ne pas essayer. Je n'y connaissais rien, et j'ai eu 15 minutes pour partir de la maison. Ca s'est fait très bien, très cordialement, mais là-bas, c'est comme ça, c'est à l'américain, si tu veux partir, tu t'en vas et donc j'ai posé ma démission à Dior. Ils n'avaient pas vu ça depuis neuf ans, personne ne pose sa démission dans ce genre de maison. Au début, ils ont eu un peu de mal de l'accepter et puis finalement, ils m'ont laissé et je me suis retrouvée sur un plateau télé du jour au lendemain. J'ai laissé toutes mes affaires sur place, mes crayons, mes dessins, et ça fait désormais maintenant sept ans que ça dure. Et que penses-tu justement de l'affaire Galliano ? Je ne peux pas du tout m'exprimer là-dessus en fait. Beaucoup de médias m'ont contacté à ce sujet, je ne veux pas aborder le sujet. Je trouve l'histoire tellement triste dans tous les sens du terme, je ne peux pas du tout en parler. Je pense qu'il y a plein de gens qui ont fait leurs propres analyses, et ça sera jamais la bonne d'ailleurs, mais voilà, ses propos sont inadmissibles de toute façon, et y a rien d'autre à dire, je trouve.

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Le stylisme est-il encore un domaine qui t'attire ? Est-ce que tu te crées parfois des tenues ? Ce qui est drôle, c'est que j'ai toujours dessiné, j'ai fait une école de dessin, ma mère est dessinatrice textile, donc j'ai toujours été dans un atelier, avec de la peinture et tout... Et bizarrement, depuis le jour où j'ai quitté Dior, je n'ai jamais retouché un crayon de ma vie. Donc je préfère vraiment parler des autres, de leur créativité au niveau de la mode, que de mes propres créations. Par contre, j'adore faire des stylismes pour moi, m'amuser... mais de la pure création, pour l'instant, ça ne me donne pas trop envie, mais ça va peut-être revenir. Beaucoup de téléspectatrices envient ta couleur de cheveux. Peux-tu leur donner la recette magique ? Non mais c'est un délire. Je t'explique ! En télé, je ne peux pas me raser le crâne, parce que dans l'idéal, j'aimerais bien me raser le bas de la nuque, et avoir tout le reste long. Mais je ne peux pas, parce qu'évidemment, il faut changer de coiffure tous les jours, il ne faut pas être trop marquée non plus, mais non, c'est un délire que je me suis fait avec Emmanuelle Audrin, qui est donc ma coiffeuse. Je suis arrivée un matin en disant « Je voudrais que tu me décolores la moitié des cheveux, je voudrais être brune et blonde ». Et donc voilà, on a fait du crêpage, de la décoloration, et ça donne ça. Ca fait quelque temps maintenant, et très bizarrement, la plus grande revue de presse que j'ai, ce n’est pas sur mon travail, c'est sur mes cheveux! Y a même des médias américains, japonais qui parlent de mes cheveux, « Tie & dye, délavés... », je ne sais pas ce qu'ils inventent, moi j'appelle ça des « cheveux conneries », c'est un délire que je me fais, ça prend deux minutes et voilà! C'est une recette très bête et très simple! Je pense que beaucoup envient aussi les tenues que tu portes sur le plateau. Comment se passent les choix au niveau du stylisme ? C'est très simple, je travaille avec une styliste qui s'appelle Romy Ishii. Je fais des grandes listes de créateurs connus ou inconnus, des gens que je découvre, et après elle débarque un début de semaine avec un gros shopping et on choisit les cinq tenues de la semaine. Ça passe aussi bien par des trucs super cheap, que par des trucs très chics, mais voilà, c'est vraiment suivant l'humeur du matin. Comme je me change quatre fois par jour avec les histoires d'émission télé, c'est vraiment à l'instinct, faut que ça aille vite. De toute façon, à partir du moment où le matin tu mets plus de quinze minutes à t'habiller, c'est foutu, tu vas être mal à l'aise. Il faut que ça dure deux minutes, c'est la recette! Les beaux jours commencent à arriver, as-tu déjà pensé à ton style pour l'été prochain ? Pas du tout ! Moi je suis dans l'immédiat tout le temps. C'est-à-dire que je fais ce métier par goût de l'immédiat, je m'habille dans l'immédiat, je vis ma vie dans l'immédiat, j'ai beaucoup de mal à me projeter. C'est pour ça que je suis dans les médias, c'est un siège éjectable. Donc c'est pareil, dans la mode, je ne vais commander à l'avance des vêtements, d'ailleurs, je ne sais même pas cet été si j'ai envie d'aller au soleil ou en haut d'une montagne...

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Est-ce que ce n'est pas trop dur de concilier vie de famille et le rôle de personnalité médiatique qui doit se rendre dans toutes les soirées branchées, les grands événements... ? Je ne vais pas dans les grands événements, je sors vraiment parce que j'aime sortir, j'aime danser, j'aime être avec mes amis. Donc je ne vais pas dans les soirées téléphone portable, des choses comme ça, je ne fais pas de tapis rouge, très très peu. Moi j'ai eu un enfant il y a trois ans et demi, et c'est devenu le grand moteur de ma vie. Tous les matins je sais pourquoi je bosse, je sais pourquoi je sors, pour m'aérer la tête, donc j'ai un planning à la minute, tout est chronométré. J'ai la chance d'avoir de l'énergie, pour l'instant ça passe, mais peut-être que dans deux ans je serai morte d'une crise cardiaque. Mais pour le moment tout est minuté, et tout rentre dans ma journée. J'ai le temps d'enregistrer des émissions, faire des reportages, de donner le bain à ma fille, de faire le dîner, d'aller jouer avec elle, d'écouter les Strokes, parce que ma fille adore écouter les Strokes, donc, on danse, et ensuite je la couche, et éventuellement je sors, et c'est reparti, je dors quelques heures et voilà. Donc pour l'instant tout rentre, et ce n’est pas du tout difficile parce que je n’expose pas ma vie de famille, et surtout, l'équipe de L'Edition Spéciale, dans laquelle je travaille, ce ne sont que des amis, réellement, donc je ne me sens jamais en danger. Et puis surtout, je ne suis pas dans le star système,


donc y a pas d'histoires de paparazzi, d'images volées, de choses comme ça. Lorsque les gens me parlent dans la rue, ils le font normalement, j'ai un échange très amical, c'est vraiment donnant-donnant. De toute façon, je suis au service du téléspectateur dans cette émission, je n'ai pas du tout l'impression de faire un métier surexposé, je le vis pas du tout mal. Pour l'instant, tout cela est très sain. Tu t'es aussi adonnée au cinéma, notamment dans Deux jours à tuer. Est-ce que tu aimerais encore développé cette activité d'actrice ? Et si oui, quel genre de rôle aimerais-tu interpréter? J'ai joué dans Deux jours à tuer, parce que quand j'étais à La Matinale, Jean Becker m'a appelé et m'a demandé de venir faire le rôle d'une idiote, parce qu'il était super fan de mon rire, et j'ai accepté. J'ai tourné dans ce film, j'étais enceinte, je ne lui avais pas dit, parce qu'il y avait une tonne de bagarre, et pour les assurances, ce n'était pas possible, donc je suis monstrueuse, je suis gonflée aux hormones dans le film, mais c'était une super expérience. Et depuis, j'ai tourné en octobre dans le film de Rémi Bezançon, « Un heureux événement », où je suis la soeur de Louise Bourgoin et ma mère c'est Josiane Balasko, c'est trop classe! Et là, la semaine prochaine, je m'apprête à tourner dans le prochain film d'Alexandre Astier avec Isabelle Adjani. C'est un mini rôle, car étant en direct tous les jours, je ne peux pas faire des grands rôles, mais voilà, c'est très choisi et c'est passionnant.

Quelle émission actuellement diffusée sur le PAF aimerais-tu présenter ? Aucune ! Mon émission, que je n'ai pas encore créée, mais qui va arriver! J'ai plein de projets d'émission, mais tellement farfelus que pour l'instant, ils n'ont pas été acceptés. Il faut que j'arrive à concilier les deux, la normalité et le côté extrême. La Backroom a réussi à passer, jamais j'aurais cru ça, à l'heure du déjeuner, qu'une pastille comme ça le vendredi puisse être acceptée et en plus appréciée, et donc du coup, voilà, je vais réécrire quelque chose, je vais proposer et l’on verra. Mais pour l'instant, je suis bien là où je suis donc je ne suis pas frustrée. Enfin, est-ce que tu as d'autres projets dont tu peux nous parler ? (actuels, à venir...) Tourner dans ce film, c'est déjà très motivant, j'ai plein de trucs en écriture mais je ne peux pas en parler, pas par superstition, mais c'est vraiment que ça m'embêterait qu'on vienne me voir et qu'on me dise « Alors, ça se fait quand ? ». Donc j'avoue que je préfère ne rien dire!

◊ PROPOS RECUEILLIS PAR ENRIQUE LEMERCIER 63


ET AUSSI /COACH

COMMENT PASSER UNE BONNE FASHION WEEK ? LORS DU DERNIER NUMÉRO DE POSE MAG, SOPHIE MARIE LARROUY VOUS AVEZ PRODIGUÉ SES FAMEUX CONSEILS POUR PASSER UN NOËL D'ENFER! POUR CE NOUVEAU NUMÉRO, FASHION WEEK OBLIGE, IL FALLAIT BIEN QU'ON DEMANDE À LA PLUS DÉMENTE COACH DU PAF D'AIDER NOS LECTEURS À PRÉPARER AU MIEUX LEUR FASHION WEEK. PARCE QUE QUESTION MODE, AUTANT VOUS DIRE QUE SOPHIE MARIE S'Y CONNAIT. ELLE PASSE AISÉMENT DU STYLE DE SECRÉTAIRE UN BRIN DÉVOUÉE À SON PATRON, AU PULL EN LAINE TRICOTÉ À MOTIF, EN PASSANT PAR LE MOTIF PANTHÈRE ET LES ÉPAULETTES DÉMESURÉES. EN EXCLUSIVITÉ POUR POSE MAG, VOICI DONC SES CONSEILS POUR ÊTRE UN VRAIE FASHIONISTA SO FASHION À LA FASHION WEEK!

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6. QUE PENSES-TU JUSTEMENT DES GENS QUI EN FONT DES TONNES NIVEAU STYLE QUAND ILS VONT À UN DÉFILÉ, DANS LE BUT SE FAIRE REMARQUÉ ET SHOOTÉ POUR UN STREETSTYLE ? JE NE VOIS PAS DE QUOI TU PARLES. ◊

7. SI TU TE RETROUVAIS ASSISE À CÔTÉ D'ANNA WINTOUR, QUE LUI DIRAIS-TU ? 1. TOUT D'ABORD, C'EST QUOI UNE FASHION WEEK POUR TOI ? C'EST L'OCCASION DE REVOIR DES AMIS DE LONGUE DATE MAIS AUSSI DES AMIS DE COURTE DATE.

QUE LES CARRÉS PLONGEANTS C'EST 2007. ◊

8. ET QUI AIMERAIS-TU NE PAS AVOIR À CÔTÉ DE TOI ? OPHÉLIE WINTER CAR JE FAIS UN COMPLEXE D'INFÉRIORITÉ VOCAL. ◊

2. TU ES PLUTÔT HAUTE COUTURE OU PRÊT-À-PORTER ? JE SUIS PLUTÔT HAUTE COUTURE MAIS JE VAIS PAS TE MENTIR IL FAUT ÉNORMÉMENT DE MONNAIE D'APPOINT POUR S'EN PROCURER, DONC EN ATTENDANT IL M'ARRIVE D'ALLER CHEZ PIMKIE ET DE COUPER L'ÉTIQUETTE. ◊

9. ON CRITIQUE SOUVENT LES MANNEQUINS PARCE QU'ELLES SONT TROP MAIGRES. SELON TOI, C'EST QUOI LES MENSURATIONS IDÉALES POUR UNE FEMME ? ◊

3. SI TU NE DEVAIS TE RENDRE QU'À UN SEUL DÉFILÉ, ÇA SERAIT LE QUEL ? ◊

VERMOUTH AND GREGORYSH

JE CROIS QUE TOUT EST DIT.

10. ENFIN, QUE FAIRE SI ON A TRÈS ENVIE D'ASSISTER À UN DÉFILÉ MAIS QUE L'ON A PAS REÇU D'INVITATION ? ON SE RETRANCHE SUR LES VENTES PRESSE. ◊

4 QUE PENSES-TU DE L'AFFAIRE GALLIANO ? JE TROUVE ÇA BIEN QUE BERNARD ARNAULT AIT RACHETÉ DIOR CAR C'EST COMME ASSURER UN CDI À LA MODE. ◊

5. TA TENUE DE PRÉDILECTION POUR ASSISTER À LA FASHION WEEK ? AUTANT DANS LA VRAIE VIE JE SUIS SOBRE, AUTANT PENDANT LA FASHION WEEK JE SAIS QUE C'EST LÀ QUE JE PEUX ME FAIRE BOOKMARKER EN TANT QUE MANNEQUIN ALORS JE DONNE TOUT. JE M'HABILLE EN BLANC POUR QU'AUTRUI VOYE QUE JE SUIS PURE COMME DE LA LESSIVE.

Pour retrouver les chroniques de Sophie Marie Larrouy pour La Matinale, c'est ici : http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid3671-sophie-marie-larrouy. html Et pour découvrir le blog de Vaness La Bomba : http://vanesslabomba.com

PROPOS RECUEILLIS PAR ENRIQUE LEMERCIER

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MODE / ZOOM SUR

DÉFILÉS HAUTE COUTURE PRINTEMPS ÉTÉ 2011 : JAMAIS DEUX SANS TROIS... FIN JANVIER, L'ÉQUIPE DE POSE MAG A PU ASSISTER À TROIS DÉFILÉS PRÉSENTANT LES COLLECTIONS HAUTE COUTURE PRINTEMPS-ÉTÉ 2011. TROIS DÉFILÉS, TROIS COLLECTIONS, TROIS AMBIANCES... AU PROGRAMME, STÉPHANE ROLLAND, ELIE SAAB ET MAXIME SIMOËNS.

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STÉPHANE ROLLAND Mardi 25 janvier, 14h30, rendez-vous au Théâtre National de Chaillot pour mon premier défilé Haute Couture, celui de la maison Stéphane Rolland. Pour l'occasion, et comme j'ai eu la chance de recevoir deux invitations, j'ai demandé à une de nos photographes de m'accompagner. Parce que c'est bien beau de parler d'un défilé, d'évoquer les matières, les styles, les coupes, les accessoires, les mannequins, les coiffures, les maquillages... Enfin, vous m'avez compris, mais s'il n'y a pas de photos pour illustrer tout cela, c'est tout de suite moins drôle. Après quelques minutes, nous pénétrons enfin dans la salle. Après une petite inspection des lieux, la photographe va se placer au plus près du podium, pour prendre les mannequins dès leurs arrivées. Les lumières s'éteignent, la musique commence, ça y est, j'assiste à mon premier défilé Haute Couture! Les robes longues s'enchaînent, plus impressionnantes les unes que les autres. Elles sont très structurées, et une grande importance a été accordée aux jeux de volume et d'ampleur. Au départ, les couleurs sont variées, on a des silhouettes monochromes qui passent du beige, à l'orange, au kaki, au jaune, au noir, puis arrive ensuite une série de robes blanches, accompagnées d'une touche dorée. Elles laissent place à une nouvelle série de robes noires cette fois, mais toujours avec cette touche ultra élégante apportée par un élément doré. Puis arrive enfin cette impressionnante robe orangée, dont la longue traîne vole au rythme de l'avancée du mannequin sur le podium. C'est presque magique. Il y a beaucoup de drapés, les tenues confèrent aux mannequins une allure très élégante. On imagine alors très bien ces robes dans quelque temps sur les plus grands tapis rouges. Mais on ressent des touches d'humour apportées dans cette collection. Certaines robes donnent en effet l'impression d'avoir été tâchées de coulées de caramel ou de café. Mais étrangement, cela ne choque pas. Les coupes sont tellement maîtrisées et les matières si nobles que l'on peut affirmer qu'après seulement quelques collections, Stéphane Rolland trouve parfaitement sa place dans le calendrier Haute Couture de la Fashion Week parisienne. Une jolie découverte donc, que Pose Mag et moi-même sommes ravis de vous faire partager.

ENRIQUE LEMERCIER

CREDIT PHOTOS : PAULINE DARLEY

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ELIE SAAB Le lendemain, 12h30, rendez-vous à nouveau au Théâtre National de Chaillot. Cette fois, je suis seul. Mais la bonne nouvelle, c'est que j'entre directement, et je suis placé. Je m'installe donc tranquillement, observant l'arrivée des gens, les journalistes et photographes en train de s'affairer à la tâche. L'ambiance est agréable. D'autres journalistes sont assis à côté de moi, ça parle blogs de mode, magazines, collections... Je vois la jeune fille à ma gauche s'évertuer à se prendre en photo seule, je lui propose donc un petit coup de main. Puis une femme s'assoit devant moi. Je ne l'ai pas vu arriver et pourtant, son allure, vue de dos, me dit vraiment quelque chose. En face de moi, une autre femme interpelle mon regard, il s'agit d'Hilary Alexander, directrice mode du Daily Telegraph, un grand quotidien d'information britannique. Puis cette mystérieuse femme assise devant moi se retourne pour saluer quelqu'un. En effet, son allure pouvait m'être familière, puisqu'il s'agit d'Emmanuelle Alt, la nouvelle rédactrice en chef de Vogue Paris. Je me sens d'autant plus honoré d'être assis ici, juste derrière elle. Puis l'obscurité envahit la salle et les premières notes retentissent. Le premier mannequin s'avance sur le podium. Dentelles et broderies sont les mots d'ordre de la collection. Les couleurs sont très douces, rose thé, parme, framboise, vert anis et blanc craie. Le printemps semble s'être installé sur Paris, le temps d'un défilé. Les matières vont du tulle, à l'organza avec également beaucoup de mousseline imprimée. La taille est marquée à l'aide d'un ruban ton sur ton. Les robes longues s'encanaillent ensuite en s'ouvrant pour laisser apparaître les longues jambes fines des mannequins. Mais l'élégance est toujours de mise, une élégance qui est d'ailleurs une caractéristique récurrente chez Elie Saab. Les mannequins avancent sur le podium d'un pas assuré. C'est certain, la femme Elie Saab assume sa féminité et est plus déterminée que jamais. Le défilé se termine par une touche splendide, avec une robe de mariée bustier en tulle brodé de paillettes et dégradé de fleurs, le tout, surmonté par un voile entièrement brodé.

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ENRIQUE LEMERCIER


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MAXIME SIMOËNS Le même jour, à 16h. A peine remis de mes émotions, je rejoins une des rédactrices mode de Pose Mag. Nous nous retrouvons devant l'espace Commines. La file d'attente est déjà assez importante. Quelques minutes plus tard, nous parvenons enfin à entrer. Nous remarquons rapidement au fond de la salle une scène avec des instruments. Puis arrivent les membres du groupe Lilly Wood & The Prick. Autant dire que ce fut une première jolie surprise, qui ne semble pas avoir déplu non plus à ma rédactrice mode! Nous nous installons et regardons les gens arriver, et autant dire que les personnalités étaient au rendez-vous pour soutenir Maxime. On voit en effet au loin les actrices Mélanie Laurent, Julie Depardieu, Judith Godrèche, Chloé Lambert, mais aussi les créateurs Jean-Charles de Castelbajac, Alexis Mabille, le couple d'artistes photographes Pierre et Gille, Diane Pernet, Mademoiselle Agnès, Emmanuelle Alt, la nouvelle rédactrice en chef de Vogue Paris, et aussi cette chère Daphné Bürki... Le groupe Lilly Wood & The Prick commence à jouer, le défilé débute. La collection de Maxime Simoëns s'intitule « This, Madame, is Versailles », en référence au film « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola. Pour son premier défilé Haute Couture, le jeune Maxime Simoëns a présenté une collection qui ne ressemble à aucune autre Maison. Il a souhaité amener sa propre vision de la Haute Couture, et instaurer ses propres codes. Les premières reines entrent sur le podium, leur maquillage et leur coiffure sont sobres et naturels, sans doute pour porter toute l'attention sur les tenues, et surtout, pour montrer qu'avec de telles pièces, les Marie-Antoinette version 2011 n'ont pas besoin d'artifices. Cette même Marie-Antoinette passe aisément de la robe longue à la robe courte, mais aussi du pantalon à l'ensemble veste-jupe. Cette diversité des pièces, mais aussi des couleurs, des matières et des imprimés apportent une touche très éclectique à la collection. De la perle, des plumes, des plissés, des motifs évoquant les constellations, mais aussi des mélanges de structures, la croix et les épaules marquées sont les mots d'ordre de ce feu d'artifice royal. Puis arrive le clou du spectacle, marquant une rupture avec le reste de la collection : deux magnifiques robes chaînes. La première en version courte et colorée et la seconde en version longue, faite de chaînes noires et argentées. Maxime Simoëns a déclaré que ces deux robes chaînes étaient les tenues dont il était le plus fier pour ce défilé, et celles qui résumaient sans doute le mieux son univers. Autant dire qu'après les avoir vu défiler, et à en imaginer le travail nécessaire à leur confection, on peut comprendre sa fierté. En plus d'avoir modernisé Marie-Antoinette, en lui donnant cette allure Rock'n'roll et glamour, Maxime Simoëns a surtout confirmé une fois de plus qu'il avait pleinement sa place au milieu des grandes maisons. This, Madame, is Maxime Simoëns, et vous n'avez pas fini d'entendre parler de lui!

ENRIQUE LEMERCIER

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Chanel

Julien Fournié

Alexis Mabille

Jean-Paul Gaultier

Maison Martin Margiela

Givenchy

10 DÉFILÉS, 10 TENUES, TOUT SIMPLEMENT! Il paraît qu'une collection s'apprécie et s'affectionne dans son ensemble. Un tout, formé de dizaines de pièces, présentées dans un ordre qui ne laisse rien au hasard. Ainsi, si l'on peut décrire une collection entière à l'aide de quelques adjectifs, on ne peut en revanche la réduire à une seule et unique tenue. Il n'existe pas en Haute Couture de pavillon témoin, pas plus qu'il n'existe d'échantillon représentatif. Mais cela n'empêche pas Pose Mag de faire fi de ces règles. Sans pointer du doigt une silhouette référence, Pose Mag vous laisse des découvrir ses petites préférences.

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MARINE REVEL


Bouchra Jarrar

On aura tout vu

Dior

Valentino

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MODE / INTERVIEW

INTERVIEW MAXIME SIMOËNS POUR POSE MAG Mélanie Laurent, Julie Depardieu, Leighton Meester, Beth Ditto... quelles autres personnalités aimerais-tu voir porter tes tenues ? C'est assez large, à partir du moment où les personnalités ont de la sympathie, ont quelque chose de charismatique... Il y a Kirsten Dunst que je voudrais habiller, Natalie Portman, que je trouve très belle, Diane Kruger... Oui, il y a plein de tempéraments que j'aimerais habiller. Tu as été invité à New-York par Blake Lively, la célèbre Serena dans la série Gossip Girl. Peux-tu nous raconter ce séjour ? En fait, c'était pas vraiment une proposition, je suis allé à New-York plus pour le fun, et on en a profité pour voir Blake Lively et surtout pour voir le styliste Eric Daman. On a pu visiter les locaux, mais c'était plus anecdotique. D'où te vient cette passion pour la mode ? Alors en fait, au début je voulais faire du cinéma, donc pas du tout de la mode. J'ai fait dix ans de théâtre, j'ai commencé à 6 ans. Durant ma terminale, j'ai voulu faire une école de cinéma et je trouvais ça un peu trop technique, j'avais visité les écoles et je n'avais aucune envie de faire de la physique, des maths... Et puis je suis allé au concert de Madonna, le Drowned World Tour et dans le programme du concert, il y avait les costumes de Madonna dessinés par Jean-Paul Gaultier. Donc c'était elle, différentes Geishas et je trouvais ça intéressant le fait d'allier la description d'une héroïne, quelque chose de très narratif, à quelque chose de très concret. En rentrant chez moi, j'ai donc commencé à dessiner des silhouettes, je me se suis dit que mêler les deux univers était très intéressant et je me suis lancé. J'ai fait une mise à niveau en arts appliqués pour rassurer mes parents, parce qu'ils se disaient « il passe du cinéma à la mode, c'est un peu un grand écart », et en fait, ça n'a fait que confirmer mon envie. Et donc voilà, je suis entré à la Chambre Syndicale de Haute Couture à Paris. Peux-tu nous citer trois créateurs que tu admires et qui t'inspirent ? Alors je dirais Alexandre McQueen, André Courrèges, et aussi Jean-Paul Gaultier.

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Et justement, est-ce qu'on t'a demandé d'autres tenues pour la suite de la série ? Oui, régulièrement ils nous prennent des silhouettes. C'est devenu un peu une habitude, donc à chaque collection, ils font une sélection. C'est donc devenue une vraie collaboration, et c'est plutôt très bien! Je pense ne pas être le seul homme appréciant ton travail et ayant envie de te demander : à quand une collection homme ? Il va déjà falloir que cela fonctionne très bien, que j'ai beaucoup beaucoup d'acheteurs, et dès que j'en aurai beaucoup, je passe à la maroquinerie, et après à l'homme. Cela me dit bien, mais il faut déjà que tout fonctionne correctement, que la structure soit solide pour pouvoir me lancer dans l'aventure d’une collection homme. On te compare souvent à Yves Saint Laurent. Comment justifies-tu cette comparaison ? Je pense que c'est plus une comparaison physique que stylistique, parce que je ne pense pas avoir le même univers qu'Yves Saint Laurent, mais c'est une belle comparaison. Le tout c'est que ma fin de vie ne soit pas aussi rude que la sienne. Après, c'est un beau compliment. Il faudrait que j'ai un aussi beau succès que le sien et voilà, tout sera gagné! Mais il y a beaucoup de travail encore.


credit photo : Jean-Baptiste Mondino

Ton père est très présent au sein de l'entreprise. Est-ce que ce n'est pas une pression supplémentaire ? Oui, clairement. Je suis encore plus redevable. Mon père veille au grain pour que cela soit rentable. Donc c'est sûr que c'est une pression mais je pense que tout maison a une pression financière, que ce soit dans un groupe ou quand c'est personnel. C'est toujours un peu le challenge, de pouvoir être positif. Donc il faut asseoir la réputation de la maison, cela se fait progressivement, et puis petit à petit, ça va venir mais c'est sûr que c'est un challenge de tous les jours. Beaucoup de maisons de couture sont achetées par des grands groupes. As-tu déjà pensé à cette éventualité ? Idéalement, j'aimerais vraiment garder mon indépendance, c'est sûr. C'est quand même mieux de pouvoir gérer sa propre structure que d'être tenu.... C'est sûr que ça booste, mais après, on n'a pas toutes les libertés et on peut être mis à la porte du jour au lendemain. Donc ce n’est pas la situation la plus souhaitable. Les maisons de couture développent aussi très souvent des accessoires et des parfums. Est-ce que ce sont des choses auxquelles tu as déjà pensé ? Oui, ce n'est pas inenvisageable mais pour l'instant, il va falloir vraiment structurer la société très très fortement.

Il faut que ce soit béton pour pouvoir vraiment être carré. Et je pense que le parfum, ou ce genre de choses, ça vient vraiment dans un temps où la marque a vraiment une évocation grand public, pour l'instant, je n'en suis pas là, à mon avis, il va falloir quelques années... C'est un challenge. Par exemple, je sais qu'il y a des grandes marques qui vont sortir des parfums mais ça fait 10 ans qu'ils ont une réelle visibilité, moi je peux encore attendre facilement cinq-six ans. Pour finir, peux-tu nous parler de tes (autres) projets pour la suite ? Pour l'instant, il va falloir que je continue à créer pour faire de plus en plus de collections. Ce que je souhaite, c'est vraiment créer autant que je veux pour assouvir ma passion. Et au quotidien, c'est une structure qui soit solide, et qui parle à plus de monde possible. Cela revient un peu à ce que je disais tout à l'heure, il faut vraiment arriver à créer une structure qui soit très forte et qui puisse vraiment parler et faire rêver puisque c'est ça le secret d'une marque de mode, de luxe, c'est faire rêver les gens.

◊ PROPOS RECUEILLIS PAR ENRIQUE LEMERCIER 75


CULTURE / ZOOM SUR...

PRINCESSE GAGA, TU ES BIEN JOLIE... — Lady Gaga ou la poule ? On passera volontiers outre le fait que son dernier single fasse penser à une musique de pub pour un thé glacé aux saveurs improbables (du genre "goyave/gingembre" ou "persil/mozzarella"). Non, ce qui compte le plus c'est sans aucun conteste son arrivée dans un oeuf à la dernière cérémonie des Grammy Awards, énième pirouette vestimentaire attestant de sa singularité en tant qu'artiste et être humain – c'est du moins le message que l'on est censé en retirer. Qu'il s'agisse de porter un haut rappelant l'aspect du préservatif, se vêtir de morceaux de viande crue, d'un nid d'oiseaux en guise de serre-tête ou d'une tenue de bondage camouflant les trois-quarts de son visage, Lady Gaga ne déçoit jamais en termes d'exubérance complètement assumée. Voici donc un guide non exhaustif des tenues que celle-ci pourrait arborer dans un futur proche, accompagné de leur signification métaphorique et symbolique si chère à son coeur, you know.

"Cette tenue a fait débat. On m'a dit que je faisais très peur et que j'évoquais les récentes publicités pour Orangina mettant en scène des hybrides mi-animaux, mi-humains. Hé bien je n'ai pas peur de la polémique. Fuck it, you know. Le poulet est le prolongement direct de l'oeuf. Nous vivons dans une ère où peu après être sorti de son cocon, l'homme n'a que peu de temps pour caqueter trois mots avant d'être enfourné sur une rôtissoire et de disparaître. Disparaître du monde, de la circulation. Pensez à la fin, pensez à la mort, pensez à l'éternité. Pensez Lil' Kim après Nicki Minaj, you know."

"Ici, j'ai voulu faire un clin d'oeil à Jean-Charles et à sa combinaison de Kermit. J'adore les icônes universelles, comme Bambi, you know. Oui, porter des animaux morts, c'est mal. Et non, la faim dans le monde, ça n'est pas bien. La guerre non plus. Je retrouve beaucoup de ce message dans les chansons de Ke$ha. C'est important qu'une de mes pairs oeuvre dans le même but que moi. Mais pas trop quand même, obviously."

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"Pour cette tenue, j'ai d'abord pensé à une pierre tombale, puis je suis tombé sur cet album de reprises par Nolwenn Leroy. Il m'a beaucoup touché et inspiré l'usage du Menhir. Vous savez à quel point je m'inspire de tout ce que je touche, même les joints de culasses. Tout a une histoire, tout a un sens. A travers la boule à facettes, je voulais exprimer cette idée que la vie est une fête et que nous sommes là pour la faire perdurer. Un peu comme Régine, you know."

"Le cône de circulation c'est un message, un grand cri, un SOS qui part dans les airs. Je ne sais pas si vous saisissez toute la dualité du propos : ça signifie "wouhou, je suis là, remarquez moi, manipulez moi avec soin" tout en rappelant avec altruisme que le danger est partout, et que le monde entier est un cactus."

"La Patafix... non, la Patafix, ça ne veut rien dire du tout. J'étais dans un jour "sans", comme on dit. Oui, ça arrive aussi à Mummy Monster."

◊ MONTAGES PHOTO ET TEXTES PAR THOMAS RIETZMANN 77


MODE / ÉDITO

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CULTURE / ZOOM SUR...

UNE JOURNÉE DANS LES COULISSES DE L'EDITION SPÉCIALE UN JEUDI DE FÉVRIER... 10h30, j'arrive, accompagné de ma photographe, devant les portes du studio de Canal Plus. Un coup de téléphone plus tard, nous voyons au loin venir vers nous la belle et grande Daphné Bürki. Parce que oui, ne nous le cachons pas, et sans vouloir être corporate, fayot, baratineur ou je ne sais quoi, Daphné, en « vrai », elle est aussi belle qu'à la télévision, et autant dire qu'avec son mètre quatre-vingt, nous nous sommes sentis très petits! Elle porte un blazer camel, un haut dans les coloris jaune moutarde/orange, un jean slim, et des chaussures rouges. Alors voilà, désolé mesdames, mais oui, en plus d'être grande et belle, elle est aussi stylée dans la vie qu'à la télévision! Nous entrons donc dans les studios et on découvre alors un lieu immense, une sorte de labyrinthe audiovisuel, dans lequel on n’a pas envie de se perdre. « Pauline, tiens-moi la main, on ne sait jamais! ». Bon ok, là, j'exagère un peu...

Daphné nous fait visiter rapidement les lieux, plateau, régie, salle de rédaction, loges, et nous arrivons ensuite dans la salle réservée au make up et coiffure. Daphné nous présente à l'équipe et s'installe directement au maquillage. Pendant ce temps, nous nous posons tranquillement sur un canapé, et alors que Pauline commence à prendre quelques clichés, j'écoute avec plaisir les histoires et anecdotes que s'échangent la chroniqueuse, les maquilleuses et coiffeurs. Ca parle tournages de films, acteurs et actrices, Los Angeles, tout le monde rit, je suis ravi, j'adore cette bonne humeur matinale.

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Trêve de gossips, on se lève et on suit Daphné jusqu'à sa loge. Devant nous, deux portants de vêtements qui en feraient rêver plus d'une. Daphné choisit la robe qu'elle portera pour l'émission, et nous demande même notre avis sur son choix, quel honneur! Nous la laissons se changer (c'est bien sympa les reportages, mais laissons-lui un minimum d'intimité). Nous attendons dans le couloir. Je suis appuyé contre une porte qui s'ouvre malencontreusement quelques secondes plus tard. Un peu déstabilisé et surpris, je me retourne et je vois sortir William Carminolla (l'animateur de « Belle toute nue », pour ceux qui ne le restituerait pas), qui s'excuse, grand sourire. A peine le temps d'un regard complice entre Pauline et moi, Daphné sort de la loge. Elle arbore élégamment cette petite robe bleue fleurie.

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Il est temps de descendre pour aller répéter. Au passage, nous faisons un petit crochet par la salle de rédaction. Chaque chroniqueur est à son bureau, nous voyons Bruce Toussaint en plein travail au loin. Nous nous posons cinq minutes autour du bureau de Daphné, le temps de prendre des photos d'elle et d'échanger quelques mots avec le sympathique Ariel Wizman. Le sujet de la conversation : mon prénom. Je crois qu'il suscitera encore longtemps des interrogations : Enriqueee ou Enriqué ? Espagnol ou Breton ? Cours de flamenco ou duo de cornemuse avec Nolwen ? Allez, on se dépêche, on file sur le plateau, c'est l'heure de la répétition. Une répétition ? Oui, mais rassurez-vous, elles sont surtout là pour caler le temps de chaque chronique avec le rédacteur en chef. N'allez pas croire non plus que chaque chroniqueur apprend ses tirades par coeur. Sinon, on pourrait vraiment se demander pourquoi l'émission est diffusée en direct, et d'où leur vient cette spontanéité qui les caractérise tant. Dans sa chronique du jour, Daphné va évoquer Charlie, de la célèbre BD « Où est Charlie ? ». A cette occasion, elle a fait venir un couple de jeunes gens qui seront dissimulés parmi les spectateurs. Le temps de caler avec la régie et le caméraman à quel endroit ils doivent se positionner, et le tour est joué.

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La répétition est terminée, nous retournons dans la salle de rédaction et Daphné nous propose de découvrir sa célèbre Back Room! Nous entrons, et là surprise, un renard empaillé est posé au milieu de la pièce! Daphné nous fait découvrir les coulisses de cette Back Room, avec un couloir qui regorge d'objets étranges qu'elle conserve depuis ses débuts dans l'émission. Elle nous propose même de faire quelques photos avec elle et de piocher dans ses accessoires déjantés. Je prends le renard dans mes mains... clic! Pauline enfile un sombrero et attrape un bouquet de fleurs artificielles pendant que Daphné tient le renard en laisse avec une guirlande de Noël... clic! L'ambiance est détendue, vous l'aurez bien compris! Mais il est désormais temps pour la chroniqueuse de rejoindre le plateau. Elle nous conduit en régie, où nous pourrons suivre l'émission. Entre temps, nous avons été rejoints par une attachée de presse de Canal Plus. Elle nous explique le fonctionnement de l'émission, le rôle de chaque chroniqueur, du rédacteur en chef, ses missions... Désolé, je vais encore vous paraître un peu niais, mais elle est très sympathique aussi. C'est à croire que travailler pour Canal Plus doit être bon pour le moral! Retour en régie, une pièce très impressionnante: une multitude d'écrans, d'ordinateurs, de tables de mixage, de casques... Nous nous installons et l'émission commence. La bonne ambiance est aussi au rendez-vous chez les membres de la régie. Les deux rédacteurs en chef sont derrière, et les autres membres sont rivés devant le mur d'écrans. Bonne ambiance mais la tension est palpable car ne l'oublions pas, il s'agit d'une émission en direct, donc il faut faire attention au timing... D'ailleurs, il y a deux minutes de retard, et les rédacteurs en chef doivent décider au plus vite de ce qui doit être retiré et replacé dans une future émission. Nous profitons ensuite de la coupure publicitaire pour retourner sur le plateau et prendre quelques photos. C'est assez impressionnant de voir comment les choses se déroulent. Chaque membre de l'équipe en régie a un rôle bien précis. On entend une jeune femme décompter chaque seconde avant le retour en plateau, un autre membre lancer les images de reportage ou les jingles... Et à 14h, le générique de fin arrive. Nous pouvons rejoindre Daphné. Et à 14h, le générique de fin arrive. Il est temps de rendre l'antenne et il temps pour nous de saluer et de remercier l'équipe. À bientôt Canal...

TEXTE PAR ENRIQUE LEMERCIER

PHOTOGRAPHE, PAULINE DARLEY

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CULTURE / PORTRAIT

LA FUREUR JAMES FRANCO LA JEUNESSE, LA BEAUTÉ, LE TALENT, L’ARGENT C’EST UN PEU LE RÊVE DE CHACUN ... ET L’APANAGE DU STAR SYSTEM AMÉRICAIN. MAIS CERTAINES ÉTOILES BRILLENT UN PEU PLUS DU CÔTÉ D’HOLLYWOOD BOULEVARD. JAMES FRANCO FAIT PARTIE DE CES PERSONNES CAPABLES DE DÉCLENCHER UNE SÉRIE DE CONSTELLATIONS DANS LES YEUX DE CELLES QUI LE REGARDENT ET QUI AUJOURD’HUI, PEUT MÊME DÉCROCHER LA LUNE. A CELUI QUI A CO-PRÉSENTÉ LA CÉRÉMONIE DES OSCARS LE 27 FÉVRIER DERNIER AVEC ANNE HATHAWAY (QUE DEPUIS NOUS DÉTESTONS ALLÉGREMENT, QUESTION DE PRINCIPE), NOUS AVONS À NOTRE TOUR DÉCIDÉ DE REMETTRE LES PLUS BELLES RÉCOMPENSES.

1. L’OSCAR DU PLUS GRAND REGISTRE DE RÔLES : Franco a tout joué, sait tout jouer. Pendant longtemps cantonné aux rôles de minet à gueule d’ange, il a d’abord commencé le théâtre pour combattre sa timidité et se retrouve 15 ans plus tard favori dans la course aux oscars 2011, excellant dans son rôle d’alpiniste coincé dans le canyon. Ses jolis traits donc et une ressemblance certaine lui vaudront d’interpréter le rôle de la légende James Dean dans un biopic et surtout, une reconnaissance de la part du grand public et de ses pairs qui le récompenseront d’un Golden Globes en 2001. Tout à la fois méchant dans la trilogie Superman, ado attardé donnant la réplique à Drew Barrymore, danseur dans le film Company de Robert Attman, rejeton rebelle de Robert de Niro dans Père et Flic, ou encore jeune guerrier anglais dans Tristan & Yseult, James Franco vivote pourtant souvent dans des seconds rôles jusqu’à ce qu’en 2008, sa carrière connaisse un boom fulgurant grâce au film un peu loufoque, Délire Express de David Gordon Green où il campe un dealer de drogue. 2008 année de la révélation cinématographique décidément, lorsqu’il interprète le jeune Scott Smith, un éphèbe homosexuel et personnage central, dans le film multi récompensé Harvey Milk de Gus Van Sant, aux côtés de Sean Penn.

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S’en suit une courte, mais très remarquée, apparition du petit ami torturé torturant Julia Roberts dans mange, prie,aime, gros succès de la rentrée. Et cette interprétation remarquable donc, cette année dans 127h de Danny Boyle. Son actualité aujourd’hui: riche, prolifique, nous laissant présager que l’étoile James Franco risque de briller très fort pour encore très longtemps.


2. O SCAR DU MEILLEUR HOMME EN FEMME : Pourtant si il ne devait y avoir qu’un personnage dans lequel il se glisse régulièrement, ce serait dans celui de la femme. Décalé devant son ami photographe Terry Richardon, connu pour ses photos parfois crues et sexy, James Franco n’a pas hésité a posé en diva ultra maquillée et glamour pour le magazine Candy l’automne dernier. Il surprend et séduit encore quand il parodie le film Black Swan en compagnie de Anne Hathaway (encore elle !) en collant et chaussons de danse rose layette effectuant pirouettes et entrechat. Dernière incarnation féminine et pas des moindres, Monsieur James Franco se pare des atours de Norma Jeane, alias Marylin Monroe, femme parmi les Femmes, lors de la prestigieuse cérémonie des oscars, en robe de satin rose et perruque peroxydée. Quand on dit, qu’il y a une femme dans chaque homme, James Franco est alors pleinement un homme et nous prouve par la même occasion, qu’il a le sens de l’autodérision et surtout de l’humour ; et comme le dit l’adage, Femme qui rit... James Franco 1 - le Reste des Hommes 0

3. OSCAR DE LA MEILLEURE HISTOIRE ORIGINALE ... À SAVOIR LA SIENNE, QU’IL EXPOSE DEPUIS PEU VIA LES RÉSEAUX SOCIAUX. Il lui a fallu un peu de temps avant de passer au web 2.0 et autres sites persos. C’est maintenant chose faite et il le fait plutôt bien. Avec sa page dédiée via la platerforme WhoSay, (http://www.whosay.com/jamesfranco/) un service qui aide artistes, athlètes et autres personnalités iconiques à rester en contact avec leurs fans, le beau brun réunit en à peine 1 mois, plus de 400 000 followers sur Twitter et presque autant sur Facebook. Il poste régulièrement photos et vidéos exposant son quotidien et ses pérégrinations : James à la piscine, James avec une fan, James qui fait pipi (!), James chez le coiffeur, James et ses chats. Martine aurait presque du souci à se faire.

4. OSCAR DE LA « MEILLEURE RÉALISATION » : CAR ÇA IL EST BIEN FAIT L’AMI JAMES. Considérant souvent son physique avantageux comme un frein à sa carrière, il deviendra pourtant l’égérie du premier parfum masculin de la marque italienne Gucci en 2008. Regard malicieux, sourire ravageur qui lui a d’ailleurs valu le titre de « plus beau sourire » par ses camarades de classes du lycée de la ville de Palo Alto en Californie d’où il est originaire. A 32 ans James Franco a la beauté de celui qui s’ignore, l’impertinence de ceux qui ne vieillissent jamais, la charisme des hommes importants, recevant les faveurs des mamans, la fascination des jeunes filles et l’admiration des hommes. James Franco dans le cœur des gens, de 7 à 77 ans.

5. ET COMME DIRAIT MA GRAND-MÈRE, LA TÊTE BIEN FAITE... ET BIEN PLEINE Car du physique de jeune premier il n’en a pas seulement l’allure. Nous arrivons donc à notre dernière récompense à savoir, l’Oscar d’honneur de l’acteur le plus méritant et polyvalent. Acteur, il l’est évidemment et un très bon. Ce que l’on ignore plus souvent est qu’il s’essaie à la réalisation et à l’écriture de scénarios. Et pour parfaire notre scénario à nous du garçon idéal, James en plus de peindre régulièrement (ayant été jusqu’à avoir ses tableaux exposés à la Glü Gallery de Los Angeles en 2006), est multi diplômé et ne compte pas s’arrêter là. Un premier cycle en anglais à l’Université de Californie en 2008(Ndlr, Une des meilleures universités de l’ouest américain), puis un programme d’écriture et de rédaction à l'Université de Columbia de New York (ndrl, l’une des meilleures universités d’Amérique), il prépare actuellement une thèse d’anglais à l’Université de Yale (ndlr, l’une des meilleures universités au monde !) Il se murmure même qu’il aurait refusé de manquer les cours lors de la préparation de la présentation de la cérémonie des Oscars. Pour résumer : drôle, beau, intelligent, travailleur, talentueux, sensible (un homme qui a déjà porté du mascara et des talons hauts, sait comprendre une femme.) James Franco 2 - Le reste du monde battu par chaos Si, un seul défaut mesdemoiselles, il serait déjà pris. Game over !

MALVINA ROUZO

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MODE / REPORATGE

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SONIA RYKIEL : DES BACKSTAGES AU DÉFILÉ Photographe : Rachel Saddedine

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Grande première pour Pose Mag durant la dernière Fashion Week parisienne, qui présentait les collections de Prêtà-porter Automne/hiver 2011/2012. Parfois, un simple courrier peut changer beaucoup de choses... Un simple courrier, mais aussi la confiance de personnes qui sont là depuis les débuts de l'aventure Pose Mag. En effet, la maison Sonia Rykiel, et plus particulièrement son pôle communication/relation presse semblent avoir été tout de suite séduits par notre projet. C'est ainsi qu'en octobre dernier, nous avons pu assister à notre premier défilé, et commencer par un défilé Rykiel, quel honneur. Puis, il y a quelques jours, nous avons pu réitérer cette expérience, en nous rendant au défilé qui présentait la collection Automne/ hiver 2011/2012. Et le plus, non négligeable, pour cette saison, a été de pouvoir mandater une de nos photographes pour effectuer un reportage photo dans les coulisses du défilé. Voilà, c'est comme ça, que tout est arrivé : au départ un simple échange de mails, puis l'arrivée des fameuses enveloppes, accompagnées d'un badge qui permet de passer de l'autre côté de la barrière. Et c'est sur un air sans doute solennel, mais important pour nous, que Pose Mag, Rachel Saddedine et moi-même avons donc l'honneur de vous présenter les premiers backstages d'un défilé, ceux du défilé Sonia Rykiel, tout simplement...

ENRIQUE LEMERCIER

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Une fois ses demoiselles maquillées, coiffées, et habillées, elles étaient prêtes à nous faire découvrir la nouvelle collection Sonia Rykiel. Au menu cette saison, de la couleur. Les autres maisons avaient déjà donné le ton, l'hiver prochain ne sera pas gris et noir, comme à son habitude. Et on peut dire que Sonia Rykiel s'est merveilleusement bien réappropriée la tendance. Très souvent associée aux célèbres rayures, la maison Rykiel a décidé cette saison de donner également dans le carreau. Les pantalons, sacs et manteaux font donc place au tartan, avec un mélange de couleur gris/beige/orange/jaune/rouge, le tout, dans tes tons passés. Un tartan façon plaid, avec des franges sur les écharpes mais aussi les pantalons... Et on n’hésite pas à bousculer les codes en rehaussant tout cela par des couleurs fluos sur les fourrures. Mais cela ne s'arrête pas là. Il y a également eu un gros travail sur le mélange des matières. En 2011, la femme Rykiel n'hésite pas à mixer cuir, laine, fourrure, nylon matelassé et plus si affinités. Par contre au sujet des motifs, le tartan n'est pas roi. On retrouve aussi du grand carreau masculin en total look sur un tailleur par exemple, mais aussi du jacquard, du patchwork de carreaux... La femme Rykiel ose. Un cardigan en maille avec des grosses manches en fourrure, elle ose, une robe en crêpe Georgette et en cuir, elle ose, une fourrure en forme d'animal, elle ose aussi, pas la peine de se poser la question.

L'originalité était aussi au rendez-vous dans le décor et la mise en scène du défilé. Le catwalk était séparé en deux par un long mur de barbelés, le tout éclairé par des bouquets de néons blancs. Comme à son habitude, la femme Rykiel est espiègle, désinvolte et enjouée. Les filles s'avancent en souriant sur le podium. La première chanson est un titre de Sophie Calle & Tetine « I met him in the bar », une musique atypique qui colle parfaitement avec le décor, l'ambiance et les tenues. Certaines filles s'installent au premier rang avant de se relever pour faire leur passage. D'autres restent au début du podium et discutent entre elles, par petits groupes. Le deuxième titre est un morceau que l'on retrouve dans le film « Marie-Antoinette », une musique classique, plus enjouée pour terminer ce défilé dans la bonne humeur. Pour le final, après avoir fait un dernier passage, les mannequins sont rejointes par Nathalie Rykiel, sourire aux lèvres, qui vient saluer son public main dans la main avec deux des mannequins. Chapeau bas madame Rykiel!

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ENRIQUE LEMERCIER


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ET AUSSI... / HOMME, FEMME, MODE D’EMPLOI !

LA GOURMANDISE EST UN PÉCHÉ ! Photographe : Amandine Ropars Modéle : Johane Bocher Coiffeuse : Eliane Dessaigne Maquilleuse : Christelle Yvenou

— LE SAVIEZ-VOUS ? La gourmandise est le septième péché capital ou péché mortel de la religion catholique, répertorié dès le IVe siècle par le moine Évagre le Pontique. Au VIe siècle, le pape Grégoire Ier le Grand l’associe à la luxure (le ventre étant proche du bas-ventre). Tout ça c’est pour la petite histoire ! Autant être athée et s’en remettre entièrement au plaisir de la vie, non ? Et puis, tout est relatif !

Le gourmand n’est pas qu’un vulgaire glouton qui s’enfourne sauvagement tout et n’importe quoi dans la bouche pour compenser son manque affectif !... Dans ce cas précis, nous aborderions plutôt le domaine de la boulimie. La gourmandise est plus raffinée ! Elle s’éveille en nous, de manière imprévisible, en visualisant un met ou en respirant des saveurs douces, chaudes et sucrées. Ce désir suggestif vous déclenche alors une salivation non maîtrisable qui ne s’estompera qu’une fois les premières cuillères avalées. Comme il est agréable de répondre ainsi à ses envies !... L’en dissuader serait alors frustrant. Mais pourquoi vouloir modérer cet élan lorsqu’il est tempéré par une conduite raisonnable ? Il vous suffit de distinguer gourmandise et goinfrerie, en considérant la première comme une qualité, la seconde comme un défaut. Evidemment, vu sous cet angle-là, tout paraît simple en théorie ! Mais au quotidien, tout ça a un prix, et les conséquences sont parfois désastreuses. La vision de votre corps met votre moral en berne. Encore quelques mois et il va nous falloir rentrer dans notre maillot de bain, sans peur du ridicule.

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ACTION / RÉACTION Comme ils sont épanouis nos diététiciens, à l’approche du printemps ! Les affaires reprennent ! Régime hyperprotéiné, micro-nutrition,… Les salles de gym se remplissent. Les macadams sont piétinés par de nouveaux adeptes du jogging. Les parapharmacies sont dévalisées par des clientes en quête de brûleurs de graisse, de patchs magiques et de solutions diurétiques. Rendez-vous sur internet et choisissez votre recette miracle ! Dukan, Weight Watchers, Maigrir de A à Z, le 804 avec sa soupe aux choux, …. La balance devient alors notre alliée ! Lorsqu’on sait que manger est un des plus grands plaisirs de la vie ! Une véritable torture cérébrale ! Bien sûr, vous l’avez toutes constaté ! Maigrir est avant tout une question de volonté, tout comme combattre la gourmandise. Alors oui, il est facile de perdre les premiers kilos. Alors oui, on se félicite chaque matin, lorsque la balance affiche un poids inférieur à la veille. Et quel bonheur de pouvoir à nouveau enfiler son slim taille 38, de porter ce petit pull cachemire prêt du corps sans devoir camoufler ses poignées d’amour avec un large ceinturon… Mais bonjour le soutien familial !… Inexistant, provocateur, sarcastique et j’en passe.


En bref, si je résume ! Gourmandise = Surpoids = Régime = Volonté farouche d’y parvenir, de plaire à nouveau et de provoquer l’Envie et la jalousie de son Homme ! Envie ? Autre péché capital. On n’en sort plus décidément ! Quoi qu’il en soit, ce schéma perdure depuis des générations, et ce n’est pas aujourd’hui que les mentalités vont changer. Les mannequins des podiums sont toujours aussi « brindilles », et il est certain qu’avec l’âge, nous ne pouvons qu’éviter le pire. Alors à chacun sa recette ! Et puis céder à une pulsion gourmande de temps à autre n’est pas péché, c’est un appel du corps, non ? Il nous signale une carence ! Nutella, bonbons, macarons, … pour les tendances sucrées. Mais sachez que certaines craquent également pour les saveurs salées… Quant à moi, je vous l’avoue, j’apprécierais plus volontiers un bon verre de vin ou une coupe de champagne… Guy de Maupassant n’a-t-il pas dit : « De toutes les passions, la seule vraiment respectable me parait être la gourmandise. »

Alors ne changez rien ! La vie est courte ! OK ! Ce régime ne concerne que vous. D’ailleurs posez la question à votre entourage, ils vous diront que vous êtes très bien ainsi. Mais, vous désirez perdre quoi au juste ?... Un os ! Bien sûr ! Ces femmes sont ridicules ! Las de leurs sarcasmes dubitatifs, vous confectionnez néanmoins, à votre petite famille, chacun de leurs repas, au cours desquels ils n’auront de cesse de vous proposer de goûter ce plat excellent dont vous vous privez… Après l’école, l’heure du goûter à sonner pour nos enfants ! Un combat permanent avec la tentation s’impose à nous. Quatre fois par jour, nous devons lutter pour atteindre l’objectif fixé ! On se contente alors de préparer, de servir, de débarrasser et d’essuyer. Sans dire un mot, sans nous plaindre puisque c’est notre choix, mais en ravalant notre salive maintes et maintes fois. Stop ! Deux minutes les mecs ! Soyez honnêtes ! Peut-on obtenir votre soutien, ne serait-ce que durant quelques semaines ? Peut-on espérer que vous nous regarderez à nouveau d’un autre œil, lorsque d’autres gars nous materont à leur tour sur la plage ? Parce qu’à part user vos yeux sur les petits culs de nos copines ou voisines…

◊ ARMELLE H.

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MODE / DÉCOUVERTE

LILIZA LORSQUE LA PHOTOGRAPHE AMEL KERKENI (QUI SIGNE POUR CE NUMÉRO 4 L'ÉDITO « RADIANTS HEART») NOUS A FAIT DÉCOUVRIR LE TRAVAIL QU'ELLE AVAIT RÉALISÉ POUR LA MARQUE LILIZA, NOUS AVONS TOUT DE SUITE EU UN COUP DE COEUR. UNE AMBIANCE ROMANTIQUE ET POÉTIQUE, DU SOLEIL, DES FLEURS, DE LA LÉGÈRETÉ ET DE LA BONNE HUMEUR, VOILÀ CE DONT ON AVAIT BESOIN POUR SORTIR LA TÊTE DE CET HIVER QUI PERDURE. OUTRE LA QUALITÉ DU TRAVAIL PHOTOGRAPHIQUE D'AMEL, NOUS AVONS AUSSI ÉTÉ SÉDUITS PAR LES CRÉATIONS DE CETTE JEUNE MARQUE DE PRÊT-À-PORTER LILIZA. UN COUP DE COEUR QUE L'ON NE POUVAIT PAS GARDER POUR NOUS. LILIZA A ÉTÉ CRÉÉE PAR ELISA UBERTI. APRÈS DES ÉTUDES D'ARTS APPLIQUÉS ET DE STYLISME, ELISA S'INSTALLE À PARIS, ASSISTE LA CRÉATRICE DE LINGERIE FIFI CHACHNIL, ET AIGUISE AINSI SON GOÛT DU BEAU ET DU RAFFINÉ. FORTE DE CETTE EXPÉRIENCE, ELISA REVIENT DANS SA RÉGION NATALE, LE NORD, POUR CRÉER SA PROPRE MARQUE, LILIZA. TOUJOURS EN QUÊTE DE PERFECTIONNEMENT, ELLE INTÈGRE LA CENTRAL SAINT MARTIN SCHOOL OF ART AND DESIGN DE LONDRES (JOHN GALLIANO, ALEXANDER MCQUEEN…). EN 2006, ELLE OUVRE SA PREMIÈRE BOUTIQUE EN PLEIN CŒUR DE ROUBAIX, UNE VILLE AYANT UN FORT ATTRAIT POUR LA MODE ET LES JEUNES CRÉATEURS ET PRÉSENTE SA PREMIÈRE COLLECTION. LILIZA, C’EST UN UNIVERS FORT ET POÉTIQUE INSPIRÉ DES ANNÉES FOLLES, DU MONDE DE L’ENFANCE AUX COULEURS PIQUÉES DE NOSTALGIE ET DE L’ÉLÉGANCE DES DANDIES. MATIÈRES NOBLES ET DÉTAILS RAFFINÉS PROJETTENT UNE ALLURE ONIRIQUE, GRACIEUSE ET MODERNE POUR UNE FEMME ÉLÉGANTE, MAQUILLÉE DE POÉSIE.

WWW.LILIZA.COM Photographe : Amel Kerkeni Modèle : Raphaëlle Dupire Coiffure : Caroline Coupet 110 Make up : Charlotte Mailliez


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TENDANCE & STYLE / DÉCOUVERTE

GODBLESS AMERICA.FR LE SITE QUI N’A PAS FINI DE FAIRE PARLER DE LUI ! JE DOIS ÊTRE UN PEU « OLD SCHOOL » MAIS JE NE ME SUIS PAS ENCORE VRAIMENT MISE À LA VENTE DE FRINGUES ONLINE. CE QUE J’AIME PAR-DESSUS TOUT QUAND J’ACHÈTE UN VÊTEMENT C’EST : TOUCHER LA MATIÈRE, VOIR « COMMENT ÇA BOUGE SUR MOI ». DONC, DEPUIS L’APPARITION DE CES SITES, J’AI JURÉ DEVANT « GOD » QUE NON NON NON JE N’ACHÈTERAI PAS (OU PEU) DE VÊTEMENTS SUR INTERNET !!! MAIS VOILÀ, GOD (ENFIN, EN RÉALITÉ C’EST PLUTÔT EMMANUELLE RIENDA, MAIS APPELONS LA GOD C’EST PLUS DRÔLE) A DÛ M’ENTENDRE ET S’EST DIT QUE C’ÉTAIT BIEN DOMMAGE QUE JE SOIS OBLIGÉE DE SORTIR DANS LE FROID POLAIRE POUR FAIRE MES EMPLETTES VESTIMENTAIRES ALORS IL ON TROUVE QUOI SUR CE SITE ? »

ET BIEN MES CHÈRES COPINES, ON Y TROUVE UNE SÉLECTION INÉDITE DE PIÈCES VINTAGE CUSTOMISÉES ET DE VÊTEMENTS DE CRÉATEURS. CE « CONCEPT STORE » A POUR BUT DE DÉVELOPPER UNE MODE ÉTHIQUE QUI MET EN VALEUR LA CRÉATION (LA VRAIE, PAS LA PÂLE COPIE) EN PROPOSANT DES COLLECTIONS DE JEUNES CRÉATEURS EN SÉRIES LIMITÉES.

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Et là vous me dites quoi ? « Oui t’es bien gentille, mais on l’a vu mille fois ton site » et je réponds une nouvelle fois « Non non non vous ne l’avez pas vu » Car Emmanuelle Rienda nous propose des pièces absolument délicieuses qu’elle met en vidéo « Ah ça vous en bouche un coin n’est-ce pas ?» Et oui en un clique vous vous retrouvez transporté dans un univers léger, voire aérien et qui, d’entrée de jeu, vous donne envie de vider votre compte épargne ! God a bien compris que nous voulions voir les vêtements en mouvements, dans une mise en scène digne de Sofia Coppola ! Alors oui je le dis haut et fort « J’adore ce site !» Emmanuelle Rienda a totalement compris l’impact du vintage, de l’écologie et l’attraction d’un produit « unique » sur les fashionistas en manque d’inspiration.

Alors on se rend immédiatement sur le site godblessamerica. fr car les pièces s’en vont comme des petits pains (ou comme une collection Lanvin chez H&M, c’est comme vous voulez). Entre la boutique vintage, la boutique créateurs et les ventes privées je pense que ce site va vite se retrouver dans vos favoris. Personnellement je suis tombée folle amoureuse de la « Metallic Geometric Dress » avec ses épaules façon Capitaine Flam, juste CA-NON ! Bon j’arrête de squatter le site, mon banquier m’appelle, je crois qu’il n’aime pas trop ma nouvelle robe… je vais lui conseiller d’aller sur le site, peut être qu’il comprendra !

Pour en savoir plus : http://godblessamerica.fr

◊ MARIE PARENT 121


TENDANCE & STYLE / ZOM SUR...

ANNE-VALÉRIE HASH

Quand une parisienne décide de se pencher sur le monde merveilleux de la mode, il est clair que c’est à coups d’éclats et avec beaucoup de jolies étincelles qu’elle viendra éblouir cet univers. En 2008, Anne Valérie Hash, décide d’intégrer la Chambre Syndicale de la Haute Couture, et obtient donc le prestigieux label. Dans son bagage, un savoir-faire à la française. De ses références citons tout d’abord, Coco Chanel l’avant gardiste, la féministe, la femme qui crée pour la femme et qui comprend ses doutes, ses désirs. Puis Azzedine Alaïa pour l’architecture du vêtement, les coupes hautes en technicité. Et enfin, un peu pour les mêmes raisons, on remarque l’influence japonaise à travers Yohji Yamamoto. Anne Valérie décide un beau jour de prendre la garderobe masculine et de la déconstruire, la transformer, se l’approprier et lui apporter une touche personnelle... C’est de là que l’aventure a commencé. L’esprit y est toujours, mais on remarque au fil des collections une évolution du style vers davantage de féminité. Anne Valérie est passée de collections exclusivement constituées de noir et blanc pour entamer une réflexion, un travail des couleurs et l’introduction du Nude, du sable, des tonalités pastel

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et poudrées, plus féminines. Même les matières ont été adoucies : la laine, le cachemire et le cotons se voient accompagnés de matières plus féminines telles que la soie, le tulle, la mousseline, comme si un vent de légèreté venait assouplir les silhouettes architecturées. Bien qu’Anne Valérie Hash ait un cachet Haute Couture, elle a la volonté de partager sa vision de la mode avec un plus large public et rendre accessible son expérience et son savoir-faire. C’est ainsi qu’elle développa quatre principales lignes : D’abord la Couture et le Prêt à porter : La Couture, véritable laboratoire où les techniques ancestrales sont à l’honneur, avec pour touche de modernité, l’étude des volumes et l’utilisation de matières luxueuses. Pour l’anecdote, Anne Valérie étudie les volumes en drapant directement sur le mannequin, le croquis viendra par la suite. La Couture est pour Anne Valérie liée au plaisir et à la création et elle ne conçoit pas que cette activité obéisse au stress des collections. C’est un art où on ne peut pas compter le temps pour créer des pièces d’exceptions. Vous l’aurez remarqué, la dernière collection Couture a été présentée en Janvier 2010. La prochaine est attendue en juillet 2011.


Puis nous avons la nouvelle ligne lancée en 2010 : AVH by Anne Valérie Hash. Anne Valérie, à travers cette ligne, souhaite devenir plus accessible à la femme d’aujourd‘hui, celle que l’on peut croiser dans la rue. En effet, le concept est le suivant : pouvoir porter un vêtement en début de journée et l’accessoiriser, à notre guise, afin qu’il nous accompagne jusqu’à la fin de notre soirée. Des vêtements confortables pour les femmes actives qui passent d’une activité à une autre tout en se souciant de leur style. Et enfin la ligne Mademoiselle destinée aux 04-14 ans. Pour la note, Anne Valérie, également « maman », a souhaité apporter sa touche personnelle aux vêtements enfants. La ligne se veut confortable, douce, facile d’entretien et l’inspiration vient des pièces phares de la collection prêt à porter femme. Anne Valérie Hash incarne également le symbole de la french touch et ses lignes sont largement appréciées sur le plan international et notamment en Asie. Dix années d’existence, quatre lignes, un label Haute Couture, un livre « Moments in time » et dés le 02 mars 2011, le jour même du défilé prêt à porter 2011/2012, la maison Anne Valérie Hash lancera officiellement sa première boutique

virtuelle, certes, mais c’est déjà un grand pas, en attendant l’ouverture officielle d’une boutique propre à la maison, espérons le, très prochainement. Quelques indiscrétions sur l’hiver prochain ? Sensualité des matières, douceur, nonchalance, luxe pour soi, telle est la vision d’Anne Valérie. Des matières nobles comme le vison, le velours de coton et le cachemire. Une collection de plus en plus féminisée. En définitive, Anne Valérie Hash a su créer dans l’univers mode un espace où la femme d’aujourd’hui, la femme active se sent comprise, baisse ses armes pour mieux dévoiler sa féminité et sa sensibilité.

◊ YASMINE ZIDANE 123


MODE / ÉDITO

SUNDAY BLOODY SUNDAY

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Photographe : Rachel Saddedine Modèles : Gemma et Marine Make-up & Hair : Danna Charles pour Marine et Mathilde Passeri pour Gemma

Chaussures Alexander McQueen, pantalon ĂŠcossais vintage Chaussures Banana, leggin American Apparel

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Robe latex rouge HMS Latex, fourrure vintage Robe noir latex Westward Bound, chaussures Skull Alexander McQueen

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Chaussures Alexander McQueen pantalon ĂŠcossais vintage perfecto vintage Chaussures Banana leggin American Apparel short cuir Pimkie bolero fausse fourrure

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Total look Blackitten

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Le dimanche 30 janvier 1972, à Derry, en Irlande du Nord, Ivan Cooper est l'organisateur d'une marche pacifique pour l'égalité des droits entre catholiques et protestants, farouchement déterminé à éviter toute violence entre les différents protagonistes. Mais malgré son dialogue avec les autorités unionistes et ses tentatives de négociation avec les forces de l'ordre britanniques, la manifestation se transforme en émeute : quatorze personnes sont tuées par l'armée. Cette journée, désormais inscrite dans l'Histoire sous le nom de Bloody Sunday, marque le début de la guerre civile. Cet événement a donné lieu à deux chansons, la première par John Lennon en 1972, la seconde par U2 en 1983. Le rouge est déjà présent. Une touche par-ci par-là. Les silhouettes, de latex, évoluent dans ce paysage verdoyant. Elles se tiennent droites, se tirent l’une et l’autre pour continuer à avancer. Elles ignorent où elles vont. “How long, how long... 'cause tonight...we can be as one Tonight...” Mises à nu. Et puis le sang. Violence. SUNDAY BLOODY SUNDAY. Elles s’épaulent. Touchées. Elles poursuivent. A deux, on est plus fort. “Wipe the tears from your eyes Wipe your tears away Oh, wipe your tears away Oh, wipe your tears away Sunday, Bloody Sunday Oh, wipe your blood shot eyes Sunday, Bloody Sunday” Ca se répète dans ma tête. Il y a le combat. Le combat pour la paix.

◊ RACHEL SADDEDINE

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Bottes High Elite Heels jupe Simon Delaye Jupe vinyle noire et rouge Lip Service cuissardes vintage bibi vintage

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CULTURE / MUSIQUES

DOCUMENTAIRES MODE, OU COMMENT PASSER DE L'AUTRE CÔTÉ DU DÉCOR ASSIS TRANQUILLEMENT DEVANT SON TÉLÉVISEUR. VOUS L'AUREZ COMPRIS, POSE MAG AIME LA MODE, ALORS NOUS N'AVONS PAS PU NOUS EMPÊCHER DE PARTAGER AVEC VOUS NOS COUPS DE COEUR POUR CES CINQ DVD, QUI NOUS PLONGENT DIRECTEMENT DANS LES COULISSES DE LA MODE, D'UN JOURNAL D'UN TOP MODEL, AUX PRÉPARATIFS INTENSES D'UN DÉFILÉ, EN PASSANT PAR L'ENVERS DU DÉCOR D'UNE DES PLUS GRANDES RÉDACTIONS D'UN MAGAZINE.

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PICTURE ME, LE JOURNAL VÉRITÉ D'UN TOP MODEL THE DAY BEFORE 1 ET 2 Plongée dans le monde irréel et fascinant du mannequinat aux côtés de Sara Ziff, qui s'est laissée filmer plusieurs années par son petit ami, cinéaste. On y découvre une jeune femme qui a su garder les pieds sur terre, à mille lieux du cliché du "sois belle et tais-toi", mais aussi l'envers du décor, où la frontière entre glamour et sordide est parfois floue.

Vous rêviez de plonger dans les coulisses des plus grands défilés, de partager tension et suspense durant les dernières heures avant le lancement de la collection ? La caméra de Loïc Prigent ne perd pas une miette de l'action, de la grande valse d'avant-défilé, du compte à rebours, du manque cruel de temps, de cette course jusqu'à la consécration du créateur et de son défilé. De Sonia Rykiel à Jean-Paul Gaultier, en passant par Versace, Nina Ricci, Fendi... découvrez le travail intense des créateurs, services de presse, et des petites mains, à qui Loïc Prigent rend parfaitement hommage dans ces documentaires. Les deux volumes de The Day Before ravirons aussi bien passionnées de mode et néophytes en la matière.

VIVIENNE WESTWOOD, DO IT YOURSELF ! Reine anglaise de la mode depuis 1970, elle la déconstruit pour sans cesse la réinventer. Anticonformiste, et plus qu'atypique, Vivienne Westwood n'a vraiment rien d'une créatrice classique. Avec son slogan, "Do It Yourself ", elle a incité une génération à réaliser ses désirs de création sans les contraintes d'un apprentissage technique et culturel. Révolutionnaire et subversive, elle a tout de même accepté de se laisser filmer pendant un an par Letmiya Sztalryd.

THE SEPTEMBER ISSUE Devenu un grand classique dans les documentaires consacrés à la mode, The September Issue vous ouvre les portes d'une des plus grandes rédactions dans la mode, celle du Vogue US. Plongez dans l'univers de la célèbre, mystérieuse et impressionnante Anna Wintour. Ce documentaire, réalisé par R.J. Cutler vous plonge dans les coulisses du Vogue américain, où vous pourrez partagez le quotidien d'Anna, et de Grace Coddington, la directrice artistique, et découvrir la relation si spéciale qui les unie. .

◊ ENRIQUE

LEMERCIER

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ET AUSSI... / LA POSE POSTALE « ATTENTION, ATTENTION, JE VEUX VOIR TOUTES LES MAINS EN L'AIR. » SI LA VIE SE RÉSUMAIT À UN STAND D'AUTOS TAMPONNEUSES, TOUT SERAIT BEAUCOUP PLUS SIMPLE. NOUS NOUS INSTALLERIONS ALORS DANS DE PETITES AUTOMOBILES ÉLECTRIQUES, ET NOUS NOUS LAISSERIONS GUIDER PAR LA DOUCE VOIX DU PROPRIÉTAIRE DU STAND QUI NOUS DICTERAIT SA VISION DU MONDE, À L'AIDE D'UN MICRO MODULATEUR DE VOIX. MAIS IL N'EN EST RIEN. LE CONSTAT EST LÀ, IL N'Y A NI LUMIÈRE, NI MUSIQUE POUR ACCOMPAGNER NOTRE QUOTIDIEN. HEUREUSEMENT, LA POSE POSTALE EST LÀ. COMME TOUJOURS, NOUS NOUS SOMMES PLUS MOBILISÉS QUE JAMAIS POUR VOUS. CETTE SEMAINE, J AI REÇU NOMBRE DE MAILS CONCERNANT LA FASHION WEEK. LA QUESTION RÉCURRENTE ÉTAIT DE SAVOIR COMMENT ASSISTER À UN DÉFILÉ.

LA POSE POSTALE

credit photo : Pauline Darley Défilé Stéphane Rolland

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Votre vie au jour le jour n'a plus la saveur d'antan. Vous avez envie de plus, de mieux. À défaut d'écrire un rap sur la dureté grisonnante de votre quotidien, la solution pourrait se résumer à un carton d'invitation glissé dans votre boite aux lettres. En effet, quoi de mieux que de s'échapper de ses impératifs et de vivre l'effervescence d'une Fashion Week ? Cependant vous m'aurez compris, il est nécessaire que vous soyez sur une liste, qu'une invitation vous soit destinée. Alors comment faire pour que votre facteur vous apporte le saint graal ? Vous pouvez d'abord faire jouer les liens du sang. Votre arrière grand oncle est acheteur chez Barneys, faites jouer l'arbre généalogique ! Aussitôt dit, aussitôt fait, vous lui demandez quelques invitations et en deux temps trois mouvements, vous deviendrez l'une de ces filles que l'on aime détester. Si à ce moment de la lecture vous n'obtenez pas satisfaction du décryptage de votre lignée, abandonnez la et proposezvous à l'adoption. Les personnes influentes du milieu en manque de progéniture pourront ainsi vous prendre sous leurs ailes. À vous les fringues, les soirées, les contacts et les places de choix aux défilés ! Si votre dossier d'adoption n'a pas été retenu, mais que vous êtes suffisamment carriériste et passionnée, devenez rédactrice en chef d'un grand magazine. Vous recevrez, certes, votre invitation par coursier réglementaire, mais vous serez également propulser au premier rang. Comme toute bonne chose, elle suppose un investissement de taille. En effet, il vous faudra commencer au bas de l'échelle, ce qui aura pour conséquence d'envisager cette hypothèse sur du long terme, ce qui n'est pas vraiment le propos ici. Vous voulez tout, tout de suite. Cependant, il convient tout de même de l'envisager. La dernière fois que j'ai parlé avec Emmanuelle, que dis-je, « Manu » ou « Manoch » pour les intimes, elle me remerciait encore du conseil que je lui avais donné, autour d'un café un après-midi pluvieux de février 96. Comme quoi La Pose Postale n'est pas qu'une accumulation de boutades et autres calembours... ou pas !

Si vous n'avez pas envie de percer sur la toile, il reste encore votre charme et votre physique de déesse alors sautez sur l'occasion ! Tentez des avances à quelques personnes influentes sans pour autant sauter le pas, ne nous le cachons pas, une culotte est si vite envoyée ! Le petit monde de la mode vous surnommera la fille à la culotte mais vous serez présente, plus contente que jamais et cela vaudra bien quelques surnoms plus drôles que dénigrants. Enfin, et ce, en toute dernière possibilité, vous pouvez vous présenter au défilé sans carton d'invitation. Il faudra alors jouer le rôle d'une starlette accompagnée de trois gardes du corps et de quelques amis vous demandant une multitude d'autographes. Vous pouvez également tenter de vous faire passer pour une personne du staf en criant à la foule « Reculez ! Reculez ! Mais qu'est ce que vous ne comprenez dans le terme reculez ? » tout en lançant à l'un des vigiles « Ils ne sont pas possibles aujourd'hui ! » Cependant, vous avez une chance sur 1000 de pouvoir rentrer. Si vous n'avez pas la force de vous déplacer, vous pouvez rester chez vous. De plus en plus de défilés sont retransmis en direct sur le net. L'exemple de Mugler est significatif. Les fashionistas derrière leurs écrans ont eu un meilleur aperçu de la collection que les premiers rangs, qui à force de colonnes sur le podium n'ont quasi rien vu ! Enfin si aucune de ces propositions n'a trouvé échos dans votre cœur qui fashion bat, il ne vous restera plus qu'une ou deux amies, votre appartement, vous, un brunch et « La mode, la mode, la mode » un samedi matin pour vous tenir au courant des défilés. Pourquoi sortir, alors que c'est tellement plus chic de rester chez soi ?

Si vous êtes plus emprunte à la rapidité, dirigez vous vers L'internet. Vous pourrez alors créer un blog. Vous serez la nouvelle Garance Doré de la toile et vous vous sentirez plus cool que jamais. Cependant, concentrez-vous sur le propos. Il ne s'agira pas de prendre un million de fois en photo vos tenues vintages, car vous n'aurez aucune chance d'être repérée. Tentez le défi cool du roman- photo génial avec vos amis ! Vous montrerez vos propositions vestimentaire, mais dans le contexte du second degré et vous prendrez votre pied. Et puis qui sait, à force de dérision vous accumulerez des compétences, ce qui induira forcement des propositions de contrat sur des séries, telles que Gossip Girl, 90210 ou autre Grey's Anatomy. Une french touch n'est elle pas toujours la bienvenue ?

◊ ANTOINE

BERTONI

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