Pose Mag 22

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MODE CULTURE TENDANCES

NUMERO 22


DIRECTEUR DE LA PUBLICATION / RÉDACTEUR EN CHEF

Enrique Lemercier PHOTOGRAPHES

Pauline Darley, Matthieu Dortomb, Louis-Adrien Le Blay, Rachel Saddedine RÉDACTION

Armelle H, Mélissandre L., Alexandra Le Fur, Enrique Lemercier, Marie Parent, Marine Revel, Chris Sengthong STYLISTES

Cécile Réaubourg (Trouvailles Chics), Le choix du style ILLUSTRATIONS

Alan Cloiseau, Marygribouille, Sess CORRECTRICES/TRADUCTRICES

Corinne Garcia, Armelle H. et Marine Revel GRAPHISME

Sabrina Berguer REMERCIEMENTS

Nous remercions les personnalités qui nous ont fait confiance et qui ont accepté sans hésiter d’être présentes dans ce numéro : Coeur de Pirate, AaRON, Jabberwocky, Chantal Ladesou, Clémence Ansault, Jain, Borns, Océane Rose Marie et Erik Hassle. Un grand merci à leurs équipes pour nous avoir permis d’organiser ces différentes séances photos et interviews. Merci à l’équipe de La Piscine Molitor à Paris pour son accueil et pour sa mise à disposition des différents espaces pour le shooting avec Coeur de Pirate. Si vous souhaitez rejoindre notre équipe de rédacteurs, écrivez à redac.pose@gmail.com

© 2015. Tous droits réservés. Pose Mag, marque déposée. Représentant légal : Enrique Lemercier La reproduction même partielle des articles, textes et photographies parues dans Pose Mag est interdite sans autorisation écrite préalable du directeur de la publication. La rédaction n’est pas responsable des textes et images publiées qui engagent la seule responsabilité de leur auteur. Les marques et adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information, sans but publicitaire. Ce magazine ne peut être vendu.

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EDITO

CALENDRIER DE RENTRÉE PIRATÉ Savez-vous pourquoi la majorité des Français prennent leurs vacances en juillet-août ? Vous allez répondre que c’est parce que ce sont « les grandes vacances » justement, la plus longue période de vacances scolaires... Oui mais qui a décidé ça ? J’aimerais bien qu’il vienne s’expliquer. Il semblerait, selon notre enquête, que cette période corresponde, historiquement, à celle des moissons dans l’hémisphère nord et qu’auparavant, ces dernières nécessitaient la présence des enfants auprès de leurs parents dans les champs pour les travaux agricoles. Alors oui, c’est très sympa dans l’idée, l’entraide familiale... Mais j’aimerais bien savoir qui se fait encore aider par ses enfants pour aller récolter le blé ? Allez, levez la main, ne soyez pas timides. Non ? Personne ? Et bah alors ! Raison de plus pour vivre l’été indien « à fond les ballons », décréter que les vacances en août, c’est « plouc » et en profiter au passage pour remettre au goût du jour tout un tas d’expressions désuètes. Septembre, c’est la vie et au pire, c’est la nounou qui amènera les enfants à l’école pendant qu’on sera tranquillement en train d’inonder la sphère Internet avec nos photos de doigts de pied à proximité d’un point d’eau ! Et puis, prendre ses vacances à cette période, ça a plein d’avantages : On peut tranquillement profiter du calme dans les boutiques pour aller shopper le nécessaire pour être bonasse à la plage, la preuve avec nos sélections shopping. Mais égalité des sexes oblige, messieurs, on a pensé à vous avec 38 pages d’édito mode pour que vous puissiez trouver l’inspiration pour vos tenues de vacances et de rentrée. A côté de cela, on a relevé pour vous les tendances présentées lors des derniers défilés à éviter absolument. Il va donc falloir être impeccable, vous n’aurez plus d’excuse. On vous aide aussi à vous occuper sur la plage avec une sélection shopping et le premier épisode du feuilleton exclusif « Jurassic Parka » (premier feuilleton dans l’histoire de Pose Mag, que vous allez pouvoir dévorer sur les plages désertes). Et pour encore une fois éviter les discriminations, on vous a même préparé une sélection shopping pour le travail, pour ceux qui n’ont pas du tout de vacances mais qui n’ont absolument rien à faire au bureau ! Il y a également des conseils beauté estivaux et post-vacances, parce que n’est pas une femme Barbara Gould qui veut ! Et enfin, parce qu’on a assez parlé chiffons, on vous propose un tour d’horizon des sorties musicales du moment, de Coeur de Pirate qui sort aujourd’hui même son nouvel album à AaRON, en passant par Jain, BØRNS, Erik Hassle et Jabberwocky. Côté théâtre et humour, vous allez retrouver le duo mère et fille Chantal Ladesou et Clémence Ansault ainsi qu’Océanerosemarie. Alors finalement, ça a du bon l’été indien, non ? C’est décidé, septembre est le nouveau juillet-août. Enrique Lemercier

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p34

p38

MODE& TENDANCES SHOPPING

p22

VOYAGER LÉGER

TENDANCES

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BARBIE © ÉTÉ MAGIQUE

EDITO

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CHANGEMENT D’HEURE

SHOPPING

p86

PROLONGATIONS

TENDANCES

p100

MÊME PAS CAP DE SORTIR COMME ÇA

BEAUTÉ

p132

LA POSE BEAUTÉ AVEC CÉCILE GUERRIER

TENDANCES

p138

LES TROUVAILLES DE CÉCILE

SHOPPING

p168

S’OCCUPER À LA PLAGE ? TROP FACILE !

CULTURE PORTRAIT AARON

p10

RENCONTRE JAIN

PORTRAIT BØRNS

p24

p80

INTERVIEW

p88

OCÉANEROSEMARIE

EN COUVERTURE COEUR DE PIRATE

PORTRAIT

p108

p134

JABBERWOCKY

INTERVIEW ERIK HASSLE

p142

POSE MUSICALE

SUR LA PLAGE ABANDONNÉE

RENCONTRE

p156

p154

CHANTAL LADESOU ET CLÉMENCE ANSAULT

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p156


p24 p10

ET AUSSI POSE DÉCO

p76

PRENDS-EN DE LA GRAINE!

SHOPPING

p96

DISTRACTIONS DÉSOPILANTES SUR LE LIEU DE TRAVAIL

HOMME, FEMME MODE D’EMPLOI p140 IMPRO ESTIVALE

FEUILLETON

p146

JURASSIC PARKA

POSE ASTRALE HOROSCOPE

p80

p172

p108

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MARINE REVEL

MARIE PARENT

MÉLISSANDRE L.

/REDACTRICE

/REDACTRICE

/REDACTRICE

Titulaire d’un BEP Astres Célestes obtenu en 1982 à l’Université de Gentilly, je lis le ciel comme on lit la presse people, de travers et uniquement dans le train. «Jamais sans ma lunette astronomique», telle est ma devise. Je sais de quoi demain sera fait, et croyez moi, c’est pas jojo.

Community manager, blogueuse, «liseuse de magazines», fan de True Blood, compte se marier avec Eric Northman d’ici quelques temps. C’est un vampire ? M’en fous ! Compte monter les marches de Cannes un jour (même si je ne travaille pas dans le Cinéma) et remporter un Oscar pour l’ensemble de ma carrière (je m’entraîne toutes les semaines pour mon discours, un vase à la main).

Auteure touche-à-tout. C’est sous prétexte de s’essayer à tous les genres littéraires (polars, SF, jeunesse, etc), qu’elle se crée des avatars à tour de bras. @Melissandre_L

CONTRIBUTEU

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ALEXANDRA LE FUR

ARMELLE H.

CHRIS SENGTHONG

/REDACTRICE

/REDACTRICE

/REDACTEUR

La vie sans musique ne vaut d’être vécue. C’est avec cet adage vissé au corps que je traine mes converses trouées à tous les concerts et festivals possibles. Secrètement, je veux faire comme Dalida et mourir sur scène (enfin, ça, c’est le plan ! L’initiatrice ayant échouée, la place est libre pour le Guinness Book). Dans les tribulations de la quête de l’artiste de la journée, de la semaine, du mois, de l’année, de la décennie, je traque les nouvelles sorties comme un détective privé, jamais rassasiée.

Curieuse et passionnée, j’ai rejoint l’équipe dès la sortie du premier numéro. Interviews d’artistes d’univers différents, rédaction de la chronique « Homme, Femme, Mode d’emploi ». Aujourd’hui agent artistique, je n’oublie pas que tout ça je le dois à… Pose Mag ! Alors oui, de temps à autre, je reviens marquer mon territoire ! @Armelle_H http://armelleh.wix.com/armelle-h

Ce rédacteur freelance, spécialisé dans la mode et le lifestyle au masculin, collabore avec divers titres et sites web, dont Menlook.com et TÊTU. Touche-à-tout, dans la limite de la décence, ce «monsieur qui fait de l’internet», comme l’appellent ses parents, aime s’essayer à la photographie et l’illustration, quand il ne s’excuse pas de son humour douteux ou de ses références musicales plutôt honteuses. http://chris-sengthong.com


MATTHIEUSTANGE DORTOMB MAXIME

PAULINE DARLEY MATTHIEU DORTOMB

THOMAS BABEAU

/PHOTOGRAPHE

/PHOTOGRAPHE

/PHOTOGRAPHE

Après des cours aux5Beaux son BTS de Photographe depuis ans, jeArts meetsuis graphismed’abord en poche, spécialisé dansil s’installe le portrait,à Paris et en pour acquériràune expérience plus complète. Sesla arrivant Paris, j’ai commencé à «étudier» photographiesdesont souvent photographie mode. Je lareconnaissables pratique depuis paran, leuretcôté ludique, et décalé. Matthieu un je trouve touscoloré les jours, des nouveaux Dortomb insuffledans de ce la poésie à travers défis à relever domaine, et des des choses rétros, jouets, du maquillage... àtapisseries faire évoluer, dansdesmes lumières, dans mes jouant ainsi sur nostalgique traitements, dansnotre mesrapport prises de vues... à l’enfance. Le réel travail d’une vie en perspective. http://www.matthieudortomb.com www.maxime-stange.com

Photographe sur aux Paris,Beaux j’ai suivi études Après des cours Artsdes et son BTS de en communication et ileffectué graphisme en poche, s’installedesà stages Paris pour vers le monde de l’imageplus pourcomplète. m’ouvrir àSes un acquérir une expérience environnement photographique. J’aime créer photographies sont souvent reconnaissables avec l’humain et composer portraits. par leur côté ludique, coloréenetmode décalé.et Matthieu Pour résumer en photographie Dortomb insulfemonde travail la poésie à travers des je pourrais citerrétros, plusieurs mots :dusymbolisme, tapisseries des jouets, maquillage... ambiances, surtout passion.à jouant ainsi émotions sur notre mais rapport nostalgique http://paulinedarley.com/ l’enfance. http://www.matthieudortomb.com

Mêlant l’art du portrait et la photographie de mode, Thomas Babeau place l’humain au centre de son univers. Homme ou femme, son sujet est avant tout esthétique. Les portraits de ThomasBabeau allient pureté et sensualité. http://www.thomasbabeau.com/

URS LOUIS-ADRIEN LE BLAY

RACHEL RACHEL SADDEDINE SADDEDINE

/PHOTOGRAPHE

/PHOTOGRAPHE /PHOTOGRAPHE

Photographe depuis une dizaine d’années, Louis Adrien est un aventurier urbain en quête de nouveaux territoires. Sa recherche photographique consiste à faire revivre le patrimoine industriel et culturel oublié. Sensible aux mouvements du corps et à l’étrangeté de la nature humaine, le choix d’intégrer un travail graphique et coloré permet à Louis-Adrien d’aller vers la photo de mode. http://www.load-leblay.com

Photographe freelance basée sur Paris. Sans cesse influencée par la par musique, le cinéma Sans cesse influencée la musique, le et ses icônes, c’esticônes, dans lac’est mode portraitet cinéma et ses danset lale mode qu’elle développe son travail son de photographe. le portrait qu’elle développe travail de Elle rechercheElle desrecherche ambiances,desdesambiances, attitudes, photographe. des gueules, à engueules, tirer ceetqu’elle y voit.ce attitudes,etdes à en tirer http://rachelsaddedine.com qu’elle y voit. http://rachelsaddedine.com

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CÉCILE RÉAUBOURG

LE CHOIX DU STYLE

CAMILLE OSSCINI

/STYLISTE

/STYLISTE

/MAKE-UP ARTIST

Styliste freelance, blogueuse, rédactrice… ou juste une passionnée, dingue de mode, dénicheuse de bonnes adresses, un peu geek sur les bords. Une fille élevée au chocolat, bercée par le Prince de Bel-Air, Beverly Hills, Friends, SAX… bon je m’arrête là ! Bref, une féministe qui travaille dans la Mode, si si c’est possible ! S’amuser, s’exprimer, oser et surtout ne pas se prendre la tête pourrait être ma devise ! http://trouvailleschics.over-blog.com/

Le Choix du Style est une agence de conseil en style réservée aux professionnels et aux particuliers: magazines, comédiens, artistes ou toute personne ayant des fonctions de représentation. A sa tête : Gayanée Pierre, parisienne passionnée d’art et de mode qui habille célébrités et girls next door. www.lechoixdustyle.com

Jeune trentenaire parisienne et mère de famille, Camille exerce le métier de maquilleuse professionnelle depuis plusieurs années. Elle officie en tant que «Mademoiselle MU», le duo professionnel qu’elle forme avec son compagnon, Sess. Magazines, web, personnalités, catalogues... rien ne leur résiste ! http://www.mademoisellemu.fr/

SESS

MARYGRIBOUILLE

ALAN CLOISEAU

/ILLUSTRATEUR

/ILLUSTRATRICE

/ILLUSTRATEUR

Sess a commencé à travailler pour Pose Mag en tant que maquilleur. Il signe d’ailleurs toujours avec sa fidèle coéquipière Camille (avec qui il forme le duo de maquilleurs Mademoiselle Mu) plusieurs éditos dans chaque numéro. A côté de cela, Sess est également dessinateur de BD et illustrateur. Vous retrouverez également ses illustrations dans notre désormais célèbre Pose Astrale ! http://10placeducolonelbourgoin.blogspot.com et sur Facebook : Mademoiselle Mu

J’ai 28 ans, je suis illustratrice indépendante, je vis et gribouille dans mon petit appartement près de la mer, au Havre. Mon univers est coloré, frais, avec des personnages pétillants et décalés. Je travaille pour le web, la publicité, l’édition, la presse et les particuliers. Je m’amuse et raconte mes petits quotidiens sur mon blog (http://www.marygribouille.net).

PDL est graphiste et illustrateur à Paris. Il affronte les contrariétés de la vie armé d’une pointe BIC afin de vous en livrer, à chaque numéro, une brochette aux vertus exutoires. http://www.summerkisses.fr

CONTRIBUTEU

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SESS SABRINA BERGUER

ENRIQUE LEMERCIER

/ILLUSTRATEUR /GRAPHISTE

/RÉDACTEUR EN CHEF

Sess commencé Pose « Si lea JT de Franceà 2travailler marchepour moins bienMag que en signeque régulièrement celuitantdeque TF1,maquilleur. c’est aussiIlparce le rouge avec coéquipière (avecc’est qui en estsalafidèle couleur dominante.Camille Le rouge ill’urgence, forme le leduodanger, Madeloiselle le make-up le stress.Mu)C’est anxiogène. d’éditos pour Pose Pour adoucir, ils ontMag. mis du blanc. Résultat : Aunecôté de cela,aseptisée, Sess est également dessinateur ambiance genre hôpital. Le bleu de et illustrateur. Vousélégant. retrouvez nuitBDc’est neutre et plus ». son travail dans Pose que Astrale. Le pirela c’est j’y crois. http://10placeducolonelbourgoin.blogspot.com @NabrisaBerg et sur Facebook : Mademoiselle Mu

Passionné de papier glacé depuis mon adolescence (sont passés entre mes mains des supports aussi variés que Le journal de Mickey, Star Club, Ok Podium Vogue, Grazia, Les Inrocks et compagnie), j’avais toujours rêvé de pouvoir diriger mon propre support. Désormais à la tête d’une équipe de passionnés talentueux, j’officie en tant que rédacteur en chef de Pose Mag pour apporter un regard nouveau et décalé sur la mode et les tendances et surtout pour mettre en avant des artistes en devenir, en parallèle d’autres plus établis, que cela soit dans la sphère musicale, cinématographique ou encore télévisuelle. @MisterPoseMag

URS SABRINA BERGUER CORINNE GARCIA /GRAPHISTE /CORRECTRICE

«Passionnée Si le JT deparFrance 2 marche bien que les voyages et lamoins lecture, celui de TF1, c’est années aussi parce que le rougeet j’ai vécu plusieurs aux Etats-Unis en est laaujourd’hui couleur dominante. c’est j’habite à Ottawa Le au rouge Canada. J’aime l’urgence, stress. C’est de anxiogène. surfer sur lelesdanger, blogs etleles webzines toutes Pour ont mis peu du blanc. Résultat : sortes.adoucir, Anglais,ilsfrançais, m’importe, j’aime une ambiance genre hôpital. Le côté bleu naviguer d’une aseptisée, langue à l’autre. Mon petit nuit c’est neutrepour et plus élégant. ».me vaut le perfectionniste l’orthographe Le pire c’est que j’y crois. surnom de MissTypo. @NabrisaBerg

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Olivier : Veste DE FURSAC Tee-shirt ELEVEN PARIS 10 Pantalon et chaussures vintage


AARON PHOTOGRAPHE : LOUIS ADRIEN LE BLAY STYLISME : CÉCILE RÉAUBOURG (TROUVAILLES CHICS) MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : FRANÇOIS LALY LIEU : STUDIO LA MAIN COLLECTIF À PARIS REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER

Simon : Pull et pantalon AMI 11 Chaussures vintage


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Bombers SCHOTT

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PORTRAIT AARON AaRON, c’est le duo formé par Simon Buret et Olivier Coursier. En France, les duos musicaux sont rares mais ce n’est pas seulement pour cela que l’on connaît AaRON. AaRON, c’est le magnifique titre initial « U-Turn (Lili) », extrait du film « Je vais bien ne t’en fais pas ». Après avoir connu un très grand succès avec ce titre, le duo a sorti deux albums et le troisième sera lancé à la rentrée. Un nouvel album porté par le premier single « Blouson noir » qui nous a séduits dès la première écoute et dès les premières notes. AaRON est en effet de retour là où ne les attendait pas forcément, avec un virage vers une musique plus électro, confirmée par le deuxième extrait « Onassis ». Deuxième titre, deuxième coup de cœur, il ne nous en fallait pas plus pour inviter Simon et Oliver à figurer dans ce numéro et à répondre à nos questions après avoir pris la pose pour nous.

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Le duo Aaron est né il y a un peu plus de 10 ans maintenant, vous vous apprêtez à sortir dès la rentrée votre troisième album. Le précédent opus est sorti en 2011, pourquoi avoir attendu quatre ans ? Est-ce un choix volontaire ? Il faut qu’on se laisse le temps d’être à nouveau inspiré. Il ne s’agit pas de sortir un album parce qu’il faut en sortir un tous les deux ou trois ans. On attendait d’avoir ressenti ce besoin pour créer des nouveaux morceaux. Un album, c’est un vecteur de ce que l’on a vécu, de ce que l’on ressent et ça doit sortir, en ce qui nous concerne, en musique et en paroles. C’est impossible pour nous de prendre la parole, d’être dans des moments de lumière si on n’a pas un propos derrière. Vous avez décidé de faire votre retour avec le single « Blouson noir ». Ce titre est très apprécié mais est-ce-que ce n’était pas risqué ce petit virage ? Si, c’était risqué, mais après, c’était ce qu’on était. À chaque fois qu’on fait de la musique, on aime parler en images, on essaie de prendre des polaroids, des instantanés pour illustrer nos émotions. Le but n’est pas le succès, le but c’est de proposer son travail et puis si ça se passe bien, tant mieux ! On marche à l’excitation quand on crée des morceaux et ce qui nous excite en l’occurrence, c’est de faire de nouvelles choses. Si c’est pour reproduire ce qu’on a déjà fait avant, ça ne nous intéresse pas. « Blouson noir », c’était le premier morceau de l’album, il a donné la couleur à tout ce qui a suivi. On était très enthousiasmé par ce qu’on était en train de créer. Ce morceau a vraiment dessiné le squelette de l’album. Le proposer en premier, c’était une ouverture limpide et fluide dans nos têtes. Simon, on t’avait déjà rencontré il y a deux ans à l’occasion du quinzième numéro de Pose Mag et pour la sortie du film « Les yeux fermés ». Est-ce que le cinéma pour toi c’est toujours d’actu ? Oui et non, c’est toujours d’actu dans mon cœur après c’est très compliqué quand on est dans une matrice de travail de présentation d’album. On ne me propose pas des rôles qui me font vraiment vibrer tant que ça, quand ça arrive d’ailleurs, car je ne croule pas non plus sous les propositions ! Aujourd’hui je me concentre sur le bonheur d’être là et j’attends aussi qu’on me propose des choses. En septembre il y a un tournage qui est plus ou moins calé mais je ne vois pas physiquement comment on pourrait faire donc j’espère qu’on va trouver une solution. Et à l’époque, on t’avait demandé quel serait ton choix si tu devais choisir entre musique et cinéma et tu avais simplement répondu « pourquoi choisir ? ». Donc là la réponse est la même ?

C’est la même oui, je ne vois pas du tout pourquoi choisir, le seul problème c’est que les journées font 24 heures ! Moi j’ai été éduqué dans le « fait ce que tu veux, mais fais-le bien », donc si tu as des envies, il faut y aller. Pour Olivier, c’est pareil, on va encore créer des choses en rapport à la musique directe, dans les images, les choses comme ça. Tout ce qui entoure la musique permet d’ouvrir des portes de création, on aime aller plus loin que la musique en s’occupant aussi du graphisme, de l’image... Quant à toi Olivier, quels sont les autres projets sur lesquels tu as travaillé depuis que vous avez formé votre duo ? A l’époque j’avais fait de la musique pour des pièces de théâtre, je trouvais ça assez intéressent. Avec Simon on a travaillé sur une BO de film aussi. C’est un tout autre exercice car tu es au service de l’image, tu racontes l’histoire différemment donc c’est super intéressant. J’adore également la photo, j’en fais de plus en plus. C’était pour « Les yeux fermés » aussi ? Exactement ! Votre nouvel album va être, je cite : « sombre et véhément ». Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus ? Il va être intérieur plus que sombre. Intérieur dans le sens « connecter l’intime dans ce qui l’entoure en permanence ». C’est-à-dire que c’est vraiment un album de lâcher prise, qui parle de renaissance, d’acceptation de l’inconnu... Et puis on arrivait avec ce titre « We cut the night », qui symbolisait à la fois le fait de couper la nuit, ensemble, quand on est deux. 17


Dès que tu écoutes de la musique, tu découpes le silence dès que tu es en groupe, en concert, tu coupes ça aussi. On a décidé de faire figurer sur cette pochette des visages recouverts d’une couverture de survie car il y a avait aussi cette symbolique, comme à chaque fois que je vois des gens dans des reportages télé ou dans des photos, qui ont été perdus en pleine mer ou en haute montagne, ils ont toujours cette couverture de survie et c’est semblable à une pépite. Il y a quelque chose comme une petite pépite d’or et on trouvait ça très fort de le ramener au premier plan de l’album. Donc tout ce disque parle de cela, de renaissance, il y a vraiment beaucoup de vie là-dedans, mais aussi un truc intérieur et connecté je pense. Quelles sont vos références musicales ? Cette question est compliquée pour nous car nous travaillons vraiment la musique comme des images. On construit vraiment nos morceaux sur des retours de sensations, de films, de bouquins... C’est pour cela qu’on est libre dans notre écriture, car on s’en fiche de faire partie d’un mouvement ou d’un style musical. Le propos est juste d’illustrer au mieux afin que la musique et les paroles soient fusionnelles. Et quels sont vos petits « guilty pleasures » musicaux ? Simon : Alors moi, il y a cette vieille chanson « Obsession », du groupe Aventura. Je l’ai découverte par son clip qui était énorme, ils sont sur la plage, avec des costumes en lin. La chanson est géniale et elle commence par une sonnerie de téléphone. Ca s’est vraiment « guilty pleasure » ! Olivier : Moi c’est une musique de Flashdance, « Maniac » ! Comment se partage le travail au sein de votre duo lorsque vous préparez un nouvel album ? Cela peut partir de Simon qui va arriver avec un début de mélodie ou un texte et on va intégrer tout cela, trouver de nouvelles idées. Ou c’est moi qui ai quelque chose dans un coin et je lui présente. On peut tout déconstruire pour construire de nouvelles choses. Mais cela part souvent d’un texte, même si le travail a été un peu différent pour cet album. On a un squelette de base et ensuite on compose autour. Pour ce nouvel opus, vous avez imaginé pour le live un spectacle basé sur la lumière, les lasers... Est-ce que c’est pour accompagner ce virage vers l’électro ?

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Simon : Manteau LACOSTE Tee-shirt vintage Pantalon AMI


Olivier : Veste DE FURSAC Tee-shirt ELEVEN PARIS 19


Non, le laser on l’utilise d’une manière très différente. On voulait un laser pour couper l’espace, pour changer les volumes sur scène. C’est assez excitant car cela crée un lien différent avec le public. Visuellement, on aime ajouter une grille de lecture, pour mettre en exergue des morceaux ou des moments de morceaux... Les lasers nous permettent de couper l’espace d’une manière très originale. Qu’est-ce qui vous agace le plus, qu’on vous demande de chanter « U-Turn » ou alors qu’on vous demande pourquoi vous avez appelé votre duo AaRON ? On ne nous demande pas trop de chanter « U-Turn ». 20

Si on nous le demande, c’est parce qu’il y a autre chose derrière donc ça va. C’est un morceaux que l’on a enregistré dès le début et tout le temps, donc il n’a pas du tout la même couleur que celui qu’on a fait au début, donc ça va, c’est vivant. Pour le nom, non, ça va aussi. Ce qu’on aime moins, c’est les questions du genre « comment vous êtes-vous rencontrés ? », parce que j’ai l’impression qu’on l’a déjà dit 1000 fois et puis on préfère parler de la musique que l’on fait. Pour finir, faire son retour musical juste avant l’été, est-ce que ce n’est pas tirer un trait sur tout ce qui est projet de vacances ?


LEUR ACTUALITÉ L’album d’AaRON « We cut the night » sera disponible le 18 septembre Ils seront en concert le 25 novembre 2015 à L’Olympia, à Paris mais aussi en tournée : Le 17 octobre au Dock des Suds à Marseille Le 21 octobre au 106 à Rouen Le 23 octobre à La Carene à Brest Le 21 novembre à L’Etage à Rennes Le 27 novembre au Théâtre Lino Ventura à Nice Le 2 décembre à La Laiterie à Strasbourg (Rires) Non, ça va, on va pouvoir partir et puis le projet commence vraiment en septembre. C’est vrai que c’était drôle car c’était la première fois que l’on jouait des morceaux sans que le public les ai entendus avant mais on avait envie de voir ce qui allait se passer, cinq ans après. On voulait tâter le terrain et on a été très surpris du retour, c’est complètement fou.

Le 23 février à l’Aeronef à Lille Le 24 mars au Paloma à Nimes Retrouvez les autres dates de la tournée et suivez leur actu sur le site http://aaronofficial.com/

Et les projets pour la rentrée ? L’Olympia le 25 novembre et l’album sort le 18 septembre donc il y a plein de choses qui vont arriver. Ensuite on sera en tournée tout l’hiver... Propos recueillis par Enrique Lemercier

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SHOPPING VOYAGER LÉGER Par Cécile Reaubourg

Cette année, vous avez décidé de partir après tout le monde et après avoir fait preuve de patience pendant que vos amies publiaient à tout va des seflies au bord de la mer, cela va être enfin votre tour ! Plus que quelques jours avant votre départ en vacances, mais en attendant, c’est toujours la même question qui revient : Qu-est-ce que je mets dans ma valise ? Vous avez de la chance, on ne va vous pas vous laisser seule ! Vous allez pouvoir profiter de la ville encore calme pour préparer vos looks et shopper quelques pièces de la rentrée à emporter dans vos bagages ! Et parce qu’il faut voyager léger, on vous montre comment avec un même short et maillot de bain vous resterez stylée à la plage comme en soirée !

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Soin capillaire Swimcap PHILIP KINGSLEY - 31 € / Lotion SPF 30 HAMPTON SUN - 38 € Cape TALITHA - 2535 € / Sandales à talons AQUAZZURA - 460 € Maillot de bain réversible I.D. SARRIERI - 425 € / Short en jean RAG & BONE - 210 € Valise GLOBE-TROTTER - 2150 €


Boucles d’oreilles scarabée AURELIE BIDERMANN - 6885 € / Huile pour le corps Neroli Portofino TOM FORD BEAUTY - 55 € Chapeau panama RAG & BONE - 210 € / Lunettes de soleil THE ROW - 350 € Sac banane en cuir Petite CLARE V - 212 € / Sac à main SENSI STUDIO - 180 € Claquettes imprimées Benassi JDI NIKE - 25 € / Fard à joues et à lèvres Lip2cheek coloris Beloved RMS BEAUTY - 33 €

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JAIN

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RENCONTRE

JAIN

Il aura fallu une seule écoute pour que nos oreilles tombent sous le charme de Jain. On a accroché dès les premières notes et une fois le refrain arrivé, on était déjà prêt à danser, le sourire aux lèvres. On a donc décidé d’en savoir plus sur Jain. Qui se cachait derrière ce nouveau talent ? La surprise fut grande quand on a découvert que c’était une jeune française de 23 ans. Nous avons donc décidé de la rencontrer, le temps d’un verre et de quelques clichés sur une péniche parisienne.

Désolé pour cette première question pas très originale mais c’est souvent intriguant lorsque les artistes ont un nom un peu atypique. Alors peux-tu m’expliquer pourquoi tu as décidé de t’appeler Jain ? Ce n’est pas mon vrai prénom, c’était mon surnom mais c’était surtout aussi parce que je suis quelqu’un d’assez timide et quand je n’avais pas encore avoué à mes amis que je faisais de la musique, j’ai utilisé ce pseudo pour mettre mes chansons sur internet. Je suis tombée sur une citation indienne d’une religion qui s’appelle le jaïnisme et qui disait « Don’t be sorry if you loose, don’t be proud if you gain ». Cela voulait donc dire que je n’avais rien à perdre et je me suis donc inspirée de cette religion pour mon nom.

Il y a toujours eu cette musicalité-là dans ma famille, mes deux grandes sœurs ont fait dix ans de chorale et j’étais la seule à ne pas faire de chant. C’est vraiment en voyageant que j’ai eu envie de faire de la musique. Ton EP va sortir dans quelques jours. Comment te sens-tu et est-ce que les autres titres seront à l’image du très efficace single « Come » ? Je suis vraiment impatiente. La chanson « Come » je l’ai faite quand j’avais 16 ans, « Makeba » et « Hope » je les ai faites l’année dernière donc c’est vraiment un EP qui a grandi avec moi. Il me ressemble et j’en suis très fière. Quant aux autre titres, il y a toujours cette touche africaine et electro mais je ne me ferme pas de portes, j’ai vraiment envie d’avoir plein d’influences.

Malgré ton jeune âge (23 ans), tu as déjà beaucoup voyagé, notamment grâce à ton père. Quel est le pays ou la ville qui t’a le plus séduite jusqu’à aujourd’hui ?

Et penses-tu chanter en français un jour ?

C’est clairement Pointe-Noire au Congo car c’est aussi là que j’ai commencé la musique. J’ai commencé à écrire mes premières chansons là-bas, à les mettre sur Myspace... J’y ai également rencontré mon producteur Yodelice, mon manager, c’est vraiment là que tout a commencé. Il y avait tellement de rythmes, de percussions que je ne pouvais pas ne pas faire de musique !

Tu as fait beaucoup de premières parties assez prestigieuses pour des artistes comme Yodelice, Christine and the Queens, ou encore Seal. Est-ce que ce n’est pas un exercice trop difficile de jouer devant des gens qui ne vont peut-être pas être forcément réceptifs à ta musique ?

Ce sont donc les voyages qui t’ont conduit vers la musique ou bien est-ce que c’est quelque chose que tu as en toi depuis que tu es toute petite ? Lorsque j’étais petite, je ne rêvais pas d’être chanteuse ou musicienne, je voulais être Jedi ! Mais comme mes parents écoutaient beaucoup de musique et de la très bonne musique, Nina Simone, Janis Joplin, Pink Floyd, des trucs très différents.

J’aimerais bien un jour, pour un petit projet, un EP par exemple.

Je crois que c’est l’exercice le plus formateur qu’on puisse faire quand on n’est pas encore un artiste confirmé. C’est un public qui ne nous attend pas du tout. C’est à nous de devoir le séduire, si ça ne lui plait pas, tu le vois directement. C’est assez compliqué mais c’est très formateur. D’ailleurs, en parlant de Yodelice, on peut dire que tu es un peu sa « petite protégée ». Comment s’est faite la rencontre avec lui ? 31


Le clip de ton single « Come » est très réussi, il y a beaucoup d’effets spéciaux, il est très graphique... Qui a eu l’idée de ce clip ? Moi, je voulais jouer sur la duplication, l’idée d’avoir plusieurs Jain dans le clip. Et après, j’ai rencontré deux réalisateurs qui travaillent toujours en binôme, Greg et Lio, qui ont déjà fait pas mal de clips. Ils sont jeunes, plein de bonnes idées, ils m’ont proposé toutes les références artistiques... Le clip a été tourné en deux jours, il y avait plein de scènes à tourner et plusieurs fois puisque j’incarnais plusieurs fois mon personnage dans un même plan. Le lieu était magnifique, la Maison Louis Carré, c’était incroyable. L’image est devenue très importante pour les artistes musicaux et je me doute de la réponse, mais est-ce que c’est important pour toi aussi ? Est-ce que tu t’es entourée d’une équipe pour le stylisme, pour les choix artistiques... Ou bien est-ce que tu prends les décisions seules ? J’ai fait une prépa en art, à l’Atelier de Sèvres et je me suis longtemps demandé si je voulais continuer dans le graphisme ou dans la musique. Et finalement, en choisissant la musique, je me suis dit que je pouvais continuer à faire du graphisme. Donc j’ai fait la pochette de mon disque, ma tenue, le dessin à l’intérieur. Je trouve ça primordial aujourd’hui pour un artiste de s’occuper de l’image. On est dans une société qui a grandi avec des images, on est très éduqué esthétiquement et il faut vraiment que l’image fasse partie de l’image. Quels sont tes projets pour la suite ? Est-ce qu’il y a un album en préparation, des concerts... ?

C’est grâce à une connaissance en commun qui lui a montré mon Myspace. Et quand j’avais 16 ans, je suis rentrée pendant les vacances scolaires à Paris et on s’est donné rendez-vous dans son studio. On a donc fait la première maquette de « Come ». On s’est tout de suite super bien entendu artistiquement, c’était évident. Donc après mon école d’art, quand je suis rentrée à Paris, on a fait l’album. Tu es présente sur Facebook, Twitter, Instagram... Est-ce que c’est toi qui gère tous ses comptes ? Si oui, quels rapports entretiens-tu avec les internautes ?

Oui, il y a un album en octobre. Il est prêt, avec dix chansons aux influences diverses car comme je disais, j’aime mélanger les styles. Je vais également faire une petite tournée à partir d’octobre sur des plateaux multiartistes pour me préparer, je vais jouer aussi en province, en Suisse, en Belgique, ça se cale au fur et à mesure. Pour finir, est-ce que j’ai le droit de faire une blague pas drôle ? Bah oui ! Est-ce qu’il y a un Tarzan dans la vie de Jain ? (rires) C’est top secret ! Propos recueillis par Enrique Lemercier

C’est moi qui gère les comptes oui, j’essaie de m’en occuper le plus possible et d’y être attentive. C’est important à notre époque, il ne faut pas négliger la partie digitale de notre métier maintenant. 32

Crédit photos : Louis-Adrien Le Blay pour Pose Mag Lieu : La Balle au Bond, Paris


SON ACTUALITÉ L’EP de Jain « Hope » est disponible depuis le 22 juin 2015 Elle sera également en tournée à partir d’octobre. Quelques dates : Jeudi 8 octobre à La Laiterie Artefact, Strasbourg Mercredi 14 octobre au Bus Palladium, MaMA Event, Paris Mercredi 4 novembre à Le Ferrailleur Café Concert, Nantes Mardi 24 novembre à Les Etoiles, Paris Mercredi 25 novembre au Rockhal, Luxembourg Vendredi 27 novembre à Witloff, Bruxelles Retrouvez l’ensemble des dates et plus d’infos sur son site officiel : www.jain-music.com

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TENDANCES BARBIE© ÉTÉ MAGIQUE Par Marine Revel Que tous ceux qui n’ont pas de plan pour occuper leurs derniers jours de vacances lèvent la main ! C’est la main tendue bien haut que je m’adresse à vous aujourd’hui : je n’ai rien prévu pour la fin de l’été. Rien du tout. Pourquoi, me demanderez-vous ? Tout simplement parce que j’ai décidé de m’inspirer de mon idole pas du tout féministe de toujours, pour occuper mes journées avec élégance et plastique. Si vous êtes dans la même situation, suivez le guide, direction Instagram, pour vous inspirer des conseils de la plus mode des blogueuses, Son Excellence Barbie, qui a récemment entamé une petite révolution perso en s’achetant des Stan Smith (hashtag SoPi).

BARBIE ADORE LES FESTOCHES DE ZICOS J’ai mes places pour Rock en Seine depuis que les ventes sont ouvertes. J’espère y croiser Barbie et ses fleurs dans les cheveux au concert de Daho, avec ses copines Stacy, ou avec Summer ou Skipper, enfin n’importe quelle meuf avec un prénom en S. On s’allongera dans l’herbe, on prendra des selfies hashtagués #Love #Music #Festival et on se fera des tresses.

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BARBIE AU VOLANT, MORT AU TOURNANT ? J’en veux de la décapotable et du cheveu au vent. Envie d’écouter Hotel California en sirotant un jus d’aloe vera côté passager, destination inconnue ! Même en vélo, s’il le faut. Et puis, à Paris, en vélo, on dépasse les autos, c’est bien connu. C’est moins cher que la bagnole, meilleur pour l’environnement et bon pour mes cuisses. J’ai tellement hâte d’être galbée façon Eddie Merx. #VivementLeTourDeFrance. 35


BARBIE FAIT LE TOP BODY CHALLENGE La vérité, c’est que je ne pars pas à la plage notamment parce que j’ai pris du poids. Je suis fort flasque et je rêve d’être ferme comme un bout de plastique. Du coup, quand je vois l’entrain que met Barbie à entretenir sa svelte silhouette, je me dis que je me ferais bien une petite séance de squats. En même temps, je me dis #IlFaitChaud et je reprendrais bien de la #Mozza.

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BARBIE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF Je soupçonne Barbie d’avoir un Pinterest secret, rempli de tuyaux pour bien ranger ses placards et je la jalouse secrètement. Avec plein de hashtags pour mieux s’y retrouver, genre #Organizing #TidyUp #Wardrobe. Vous savez à quoi ressemblent mes placards ? Vous ne voulez probablement pas savoir. Moimême, je ferme les yeux quand je les ouvre pour m’habiller le matin. Ce qui explique beaucoup de choses.

Suivez les aventures de Barbie : https://instagram.com/barbiestyle/ Crédits photos : Barbie® / Mattel 37


CHANGEMENT D’HEURE PHOTOGRAPHE : LOUIS ADRIEN LE BLAY MODEL : ETIENNE @STUDIOKLRP STYLISME : CÉCILE RÉAUBOURG (TROUVAILLES CHICS) MAKE UP : MADEMOISELLE MU HAIR : FRANÇOIS LALY LIEU : STUDIO LA MAIN COLLECTIF À PARIS REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER

La mode et les hommes, ce n’était pas forcément une histoire d’amour sur laquelle on aurait pu parier il y a quelques décennies. Et pourtant... Le vestiaire masculin s’est beaucoup développé et continue à grandir au fil des saisons, quitte à venir empiéter sur celui des femmes. Grand bien nous en fasse ! Parce que pourquoi notre armoire devrait se résumer à un seul jean’s, un tee-shirt, un pull pour le quotidien et à un costume pour les grandes occasions ? C’est pour ces raisons que l’équipe de Pose Mag a décidé de faire un focus sur la garde-robe masculine idéale à adopter pour cette fin de l’été. Parce que oui, l’été n’est pas encore terminé, beaucoup aiment partir en vacances à partir de la fin août, lorsque la plupart des personnes ont déjà repris le travail. Mais aussi des conseils pour bien préparer ses looks de rentrée. L’habit ne fait pas le moine mais il est toujours intéressant d’avoir une tenue adaptée à l’occasion qui se présente à nous, et de bénéficier de conseils pour appréhender certaines pièces. Messieurs, cet édito mode est donc pour vous et il est bien entendu à consommer sans modération avant le passage à l’heure d’hiver. 38


Pantalon DE FURSAC 39 Chaussures SPERRY


SWIM BABY, SWIM

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Tee-shirt et maillot de bain ORLEBAR BROWN 41 lunettes de soleil SEE CONCEPT


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Polo LACOSTE Maillot de bain PANTONE UNIVERSE Lunettes SEE CONCEPT Gourde SIGG


Débardeur WESC Maillot de bain PANTONE UNIVERSE Espadrilles LE SLIP FRANÇAIS Gourde SIGG

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Chemise SAINT PAUL Maillot de bain ROBINSON LES BAINS Espadrilles LE SLIP FRANÇAIS Lunettes de soleil SEE CONCEPT


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UN SOIR D’ÉTÉ EN VILLE

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Veste DE FURSAC Tee-shirt PATRONS Short WALLACE & BARNES Ceinture AZZARO Slip on LACOSTE Casque URBANEARS


Chapeau BATES Chemise et pantalon DE FURSAC Tee-shirt PATRONS Chaussures SPERRY

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Polo LACOSTE Lunettes de soleil SEE CONCEPT 51


L’APPEL DE LA NATURE 52


Lunettes de soleil SEE CONCEPT 53 Casque MARSHALL


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Coupe-vent PATRONS Chemise VICOMTE A. Pantalon ELEVEN PARIS Sac à dos FOREVER 21


Parka J CREW Lunettes ORLEBAR BROWN Sac à dos DAKINE Tee-shirt CHEVIGNON 55 Jean’s LEE Chaussures SPERRY


MAÎTRISER LES COULEURS FLASHY

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Tee-shirt COMMUNE DE PARIS Pantalon VICOMTE A. 57 Lunettes de soleil SEE CONCEPT


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Tee-shirt COMMUNE DE PARIS Pantalon VICOMTE A. Sneakers HUMMEL Lunettes de soleil SEE CONCEPT


Marinière LE SLIP FRANÇAIS Pantalon VICOMTE A

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AUTOUR DE LA TAILLE

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Tee-shirt ELEVEN PARIS Pantalon ALL SAINTS Blouson AMI Chaussures ROBERT CLERGERIE 61 Lunettes de soleil SEE CONCEPT


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Tee-shirt maille LACOSTE Sweat et short AMI Chaussettes ROYALTIES Chaussures ROBERT CLERGERIE Lunettes de soleil SEE CONCEPT Casquette ELEVEN PARIS


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HISTOIRE DE MAILLE

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Sweat AMI

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Pull AMI


Pull MAISON KISTUNÉ 67


APPRIVOISER LE DAIM 68


Blouson THE KOOPLES

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Blouson SCHOTT Sac AZZARO 71


TWISTER LA GRISAILLE AUTOMNALE 72


Veste croisée VITALE BARBERIS CANONICO Tee-shirt PATRONS Pantalon TED BAKER Slip on LACOSTE 73


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Total look LACOSTE 75


POSE DÉCO PRENDS-EN DE LA GRAINE! par Enrique Lemercier

La fin des vacances approche à grand pas, on a envie de faire le plein de nouveautés pour oublier que l’été se termine bientôt et que la morosité automnale va bientôt débarquer. Alors place aux bonnes résolutions, on retrousse ses manches, on sort les outils de jardinage, les sacs de terreau et on y va ! Cette rentrée 2015 sera champêtre ou ne sera pas. Parole de géant vert !

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Pot suspendu tressé URBAN GROW - 19 € / Succulentes à suspendre SIA - 15,90 € pièce Vases cactus MARIE MICHIELSSEN - De 25 à 65 € pièce / Pot de fleurs terrarium à suspendre URBAN GLOW - 35 €

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INDICE MAIN VERTE 8/10 KOKEDAMA Pour ceux qui se sentent complètement à l’aise avec le jardinage, vous allez pouvoir vous mettre au kokedama. Tout d’abord, la simple évocation de son nom sera du plus bel effet en soirée. Et pour briller encore plus, vous pourrez expliquer à vos amis que le kokedama est un art végétal japonais. Il met en avant le plaisir de cultiver des plantes avec de vraies valeurs, dans une démarche bio. Il n’y a en effet aucun pot en plastique, ils sont remplacés par des boules de substrat. Crédit photo : Fleux

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INDICE MAIN VERTE 5/10 GREEN FACTORY Coup de cœur pour cette boutique située dans le 10ème arrondissement de Paris, à deux pas du Canal Saint-Martin. Green Factory propose des végétaux sous une forme complètement originale. Vous avez la possibilité de créer vous même vos compositions grâce à des kits ou bien, pour ceux qui ont moins la main verte, vous pouvez acheter les objets végétaux déjà réalisés. Et rassurezvous, ces jardins de verre ne nécessitent que très peu d’entretien ! Chaque objet végétal est réalisé à la main et se compose d’un arbre miniature dominant un petit monde sous verre, un écosystème capable de s’épanouir de manière quasi-autonome (quelques arrosages par an). Chaque création est unique. Les compositions végétales prennent soin d’elles-mêmes grâce à la photosynthèse, au cycle de l’eau et à un environnement transparent clos. Green Factory 17 rue Lucien Sampaix Paris 10 http://www.greenfactory.fr/

Composition Greenlab, Ficus Benjamina - 45 €

Composition Meadow XL, Bonsaï Serissa Foetida (5 ans) - 190 €

Composition Prairie medium, Grand Ficus - 100 €

INDICE MAIN VERTE 0/10 PLAISIRS ARTIFICIELS Là, on ne peut plus rien faire pour vous, si ce n’est de vous orienter vers les plantes artificielles. Heureusement pour vous, certaines marques comme SIA proposent désormais des créations originales et réalistes. La preuve avec ce terrarium créé par Jean-Marc Gady pour le 50ème anniversaire de la marque. Terrarium JEAN-MARC GADY x SIA (collection 2014) - 449 € 79


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BØRNS 81


PORTRAIT BØRNS Descendu de sa colline californienne en chevauchant probablement une licorne émeraude, l’américain Garrett Borns a présenté à Paris son premier E.P., Candy, qu’il décrit assez justement comme un gros bonbon, en guise d’apéritif avant la sortie prochaine de son album. Pose Mag a bravé la canicule pour aller discuter avec les bouclettes de la nouvelle sensation pop.

J’ai lu dans ta biographie que tu passais d’une influence à l’autre. Quelles sont celles que l’on peut retrouver dans Candy, ton premier EP ?

Ta passion pour les arts visuels se ressent beaucoup dans tes clips. Est-ce qu’on te laisse beaucoup de liberté sur leur esthétique ?

Je crois qu’il s’agit majoritairement d’influences des années 60 et 70 ; du glam rock anglais. Il y a un peu de ça mais aussi du doo-wop et de la pop pure, comme Mickael Jackson. Tout est mélangé mais la production de l’album est très actuelle. On a pris beaucoup de ces éléments dans l’écriture des chansons puis on les a produites de manière à ce que ça sonne moderne.

Oui. Le dernier clip pour « Electric love » est réalisé par Ben & Ross de Londres. Ils nous ont proposé comme concept de tourner dans les bois avec des danseurs, etc. On a vraiment collaboré sur les visuels. C’est vrai que quand j’écris ma musique, j’ai indubitablement le visuel, très vivant, dans ma tête et c’est comme ça que je crée. Je pense que ça vient de mon passé dans les arts visuels, oui.

Il paraît que tu vis dans une cabane dans un arbre. C’est vrai ? Si oui, je veux le nom de ton agent immobilier !

Ta musique, tes clips, ton look, tout en toi me paraît très soigné. Existe-t-il un domaine où tu laisses le désordre s’installer ?

Oui, c’est vrai j’ai habité dans une cabane. Mais j’ai déménagé. J’ai vécu dans une chambre d’hôtes quand j’ai emménagé à Los Angeles. Il y a plein de cabanes de ce genre, cachées au fond des jardins à L.A. C’était dans la colline, dans un endroit très calme, le lieu idéal pour écrire de la musique, relax, entouré d’arbres, au soleil, il y avait une piscine… Bref ! Tout ce dont on peut avoir besoin ! J’étais censé l’occuper juste un week-end, mais finalement j’y suis resté presqu’un an! C’était dur de partir. J’habite dans un appartement plus conventionnel maintenant !

Désordonné ? Grave ! Tu devrais voir ma chambre d’hôtel ! C’est marrant, en concert, quand tu fais un album ou un clip, tu veux que tout ait l’air propre. Mais j’ai toujours un million d’idées, donc je dirais que c’est dans ma tête qu’il y a le plus de désordre !

« Electric Love », et ta musique en général, a un côté très envoûtant. Est-ce que tu ne serais pas en train d’essayer d’hypnotiser ton public pour vendre des albums par hasard ? (rires) C’est marrant, c’est la première fois qu’on me le dit ! Tu as tout deviné ! Oui, dans un sens, beaucoup de musiques sont envoûtantes, c’est pour ça qu’il y a autant de répétitions : tu entends un refrain quatre ou cinq fois dans une chanson et ça t’hypnotise de l’entendre encore et encore. Mais je pense que pour « Electric love », en particulier, je voulais que le rythme et la mélodie soient envoûtants. 82

Tu fais un show ce soir à Paris, est-ce ton premier concert ici ? Comment te sens-tu ? Oui, c’est ma première fois à Paris ! Je suis très excité ! C’est une étape importante pour moi. Jouer à Paris a toujours été un rêve et en plus il fait un temps magnifique ! As-tu un projet d’album ? Peux-tu nous en dire plus ? Des concerts ou festivals prévus, notamment en France ? Tout à fait ! C’est une extension de l’EP, « Candy ». Mais « Candy » est un peu le dessert avant le dîner. Juste un avant-goût. C’est pour ça que je l’ai appelée « Candy » (ndlr: Bonbon, en français), d’ailleurs, c’est comme une petite sucrerie compacte.


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L’album est beaucoup plus dense, il y a diverses ambiances, des sons différents et aussi plus d’histoires vécues. Dans l’EP je raconte plus de rêves, de fantasmes, tandis que l’album et plus influencé par la vraie vie, dans les paroles et dans la musique. Je suis en tournée cet automne, pour la sortie de l’album. On revient ici je ne sais plus quand… je dois vérifier mon planning, mais on reviendra, à l’automne ! Une dernière question, car nous n’avons malheureusement pas beaucoup de temps : que peut-on te souhaiter pour la suite ? Je veux continuer à me surpasser dans ma musique, écrire des chansons encore meilleures car c’est la raison pour laquelle je fais ça. Je ne m’attendais pas à ce qu’autant de monde écoute l’EP, c’était un projet un peu fun qu’on a monté avec mon ami, et le fait qu’on ait eu autant de bons retours est très flatteur. C’était une bonne surprise. Je vis un rêve depuis le début, donc j’en veux encore. Encore plus de bonnes chansons. Propos recueillis par Marine Revel Crédit photos : Rachel Saddedine pour Pose Mag 84

SON ACTUALITÉ L’EP de BØRNS « Candy » est disponible depuis novembre 2014 L’album est prévu pour fin d’année 2015 et l’artiste sera prochainement à nouveau en concert en France Suivez toute son actu sur sa page Facebook www.facebook.com/bornsmusic


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SHOPPING PROLONGATIONS Par Cécile Reaubourg Ca y est, vous êtes rentrée. Mais pas question de perdre tous les bénéfices des vacances, votre bonne humeur et votre peau bronzée ! Alors on fait durer l’été juqu’aux derniers rayons chauds du soleil en l’incluant dans nos looks de rentrée. L’idée étant de miser sur des pièces ou des accessoires que l’on a portés pendant les vacances, histoire de ne pas les ranger au fond du placard tout de suite et de garder encore un peu de soleil sur nous ! On mise donc aussi sur des touches colorées, on n’oublie surtout pas de continuer à hydrater sa peau et ses cheveux en finissant ses produits de beauté estivaux. Enfin, coté make-up, on entretient l’effet bonne mine en terminant le fard à joues et à lèvres que l’on a utilisé pendant les vacances. Et promis, avec tout cela, la rentrée ne sera pas si difficile !

Sac ANYA HINDMARCH - 850 € / Chapeau panama RAG & BONE - 210 € Fard à joues et à lèvres Lip2cheek coloris Beloved RMS BEAUTY - 33 € / Sandales à talons AQUAZZURA - 460 € 86


Lunettes de soleil THE ROW - 350 €/ Top JONATHAN SIMKHAI - 340 € Blazer SAINT LAURENT - 2490 € / Jupe à empiècements SACAI - 750 € Huile pour le corps Neroli Portofino TOM FORD BEAUTY - 55 € / Soin capillaire Swimcap PHILIP KINGSLEY - 31 € 87


INTERVIEW OCÉANEROSEMARIE Océanerosemarie est une humoriste française atypique qui a plusieurs cordes à son arc. Atypique non seulement parce que son nom s’écrit tout attaché, mais parce que son one woman show est drôle ET intelligent. « Chatons violents » est en effet un spectacle qui fait rire et qui fait également beaucoup réfléchir. Elle y soulève de nombreuses questions comme le racisme, la politique ou les inégalités de manière subtile avec beaucoup d’humour. Au sortir de sa représentation, on ne peut s’empêcher de questionner notre comportement à l’égard des autres et nos (fausses) valeurs en ayant passé un excellent moment. Nous avons souhaité inviter l’humoriste pour en savoir plus sur elle. Et pour ne pas faire les choses à moitié, nous l’avons invitée dans l’enceinte du Cinema Paradiso, car de si grands idéaux méritaient au moins l’immense écho d’un Grand Palais privatisé. Après la lesbienne invisible, tu es de retour depuis fin 2014 avec un seule en scène intitulé « Chatons violents ». Le précédent s’intitulait « La lesbienne invisible », on peut donc dire que tu aimes les titres originaux ! Pour « Chatons violents », c’était plus l’idée d’un oxymore. Il y a beaucoup de choses dans le spectacle et je voulais parler à la fois de la violence, qui est le thème principal, la violence non-identifiée, notre propre violence, qu’on trouve toujours légitime : quand tu es énervé, tu penses toujours que tu as raison. Parler aussi de toute cette gauche, auto-proclamée antiraciste et qui se considère comme chaton, comme gentille, altruiste, pour l’égalité et qui, en fait, est aussi très violente sans forcément s’en rendre compte. « Chatons violents », c’est l’idée de la douceur, les chatons c’est mignon c’est doux… - et mes chatons sont un vrai thème dans le spectacle ! - Quand j’ai trouvé « Chatons violents », ça me plaisait bien parce que c’était vraiment deux mots qui évoquent des choses antithétiques et qui sont pourtant parfois mélangées l’une à l’autre. Pour rester sur ce titre, on peut voir sur ton compte Instagram qu’il y a plein de photos de chats. As-tu une vraie passion pour les animaux ou est-ce juste pour la promo ? Quasiment tout ce que je raconte dans le spectacle est vrai, toute la partie sur les chats, à savoir que je me suis mise avec une fille qui était folle de chats, qui voulait des chats et moi je m’en foutais... Elle m’a brainwashée, elle m’a montré des vidéos de Lolcats tous les soirs… 88

Quand on a eu nos chats, je m’y suis attachée, comme en plus on ne veut pas d’enfants, on projette sur nos chats ! Du coup je poste beaucoup parce que je les trouve trop drôles, trop beaux et aussi parce que c’est un jeu avec la promo de rester sur des vannes à chaque fois que je poste, de trouver un truc marrant. Bien que parfois je sois totalement premier degré, juste en admiration devant la beauté de mes chats ! Ca me fait rire aussi de jouer du cliché de « la gouine à chats ». Je me moquais d’elles, pendant des années je les trashais et j’en suis devenue une. J’ai basculé du côté obscur et j’étais obligée de me moquer de moi jusqu’à la fin de mes jours ! On peut lire dans la bio de ton compte Instagram que tu as une passion pour le repassage. Tu peux nous en parler ? Je pense que ça pourrait peut-être te faire du bien... (Rires) C’était un peu un mensonge, pour le coup. Je trouve ça toujours assez débile ce que les gens mettent dans leur bio Twitter ou Instagram. Du coup je voulais aussi mettre un truc encore plus débile ! Ton premier seule en scène, « La lesbienne invisible », a connu un gros succès avec 550 représentations et plus de 40 000 spectateurs. Comment expliques-tu ce succès ? Je pense que c’est parce qu’il y avait une grande attente sur le sujet. Si j’avais fait HEC et une étude de marché, j’aurais peut-être eu la même idée, de manière cynique. Je ne l’ai pas du tout fait comme ça parce que j’avais envie de faire bouger les choses, de faire sauter les clichés sur les lesbiennes, que je subissais au quotidien.


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Je l’ai fait très intuitivement, pour moi, pour répondre une bonne fois pour toute aux questions qu’on me posait en soirée. En le faisant, j’ai moimême constaté que ça raisonnait tout de suite. Les gens avaient peur que le fait qu’il y ait le mot « lesbienne » dans le titre fasse trop « communautaire », mais moi je n’étais pas d’accord avec ça. Le problème du mot « lesbienne », c’est qu’on ne le voit jamais. Les lesbiennes ont du mal à le prononcer et je voulais changer ça. En plus, je trouve qu’en France on a une image très négative du concept communautaire, notamment des autres communautés que la notre, alors qu’on est tous très communautaires. Selon le resto, le quartier où tu es, c’est pas vraiment la même chose, alors que dans d’autres pays, comme le Brésil, même s’il y a des quartiers riches et des quartiers pauvres, tu vas pouvoir aller dans des soirées samba par exemple et croiser des gens hallucinants, de tous les styles, et c’est un truc que tu ne verras jamais en France. Tout ça pour dire que j’avais envie de mettre ce mot. Au début, un public 100% lesbien est venu en mode fusil à pompe sur l’épaule, prêtes à me dégommer, mais le spectacle leur a plu et il y a eu un bouche-à-oreille très puissant. Ça a été complet dès le début. Il y avait un besoin d’entendre parler de ça. Les lesbiennes qui en ont marre de ne pas être représentées, d’entendre des conneries ou des clichés sur elles. Ça a résonné chez beaucoup de gens et ensuite, je crois que le spectacle était plutôt marrant, donc les hétéros sont venus aussi. D’abord les filles hétéros, les copines de lesbiennes un peu curieuses qui ont eu leur petit frisson lesbien à 8 ans et demi et qui se posent toujours un peu des questions, puis leurs mecs sont venus. Les gays quant à eux sont venus en dernier bizarrement, c’étaient vraiment les plus snob avec le spectacle, genre « Nan mais attends les lesbiennes c’est trop ringard ». Quand ils ont commencé à venir, j’ai eu une parution dans Têtu, il y a eu une curiosité et là j’ai eu plein de gays qui sont venus, mais alors en bande ! J’avais des bandes de gays, c’était trop mortel parce que j’avais des gros rires bruyants ! Evidemment, les gays se reconnaissaient dans plein de situations puisque le spectacle parle du regard hétéro sur l’homosexualité de façon générale. A la fin de la tournée, le public était très mélangé. On me demande souvent si je n’ai pas peur d’être la lesbienne de service et je répondais que non, ce n’est pas moins bien d’être gay ou hétéro : en quoi être identifiée lesbienne dans ma carrière va-t-il être négatif ? Quand bien même on ne me proposerait que des rôles de lesbienne au cinéma, ça ne me dérangerait pas. 90


J’ai essayé aussi de retourner le stigmate. Ça a marché et je crois que le succès était lié à ça, il n’y avait presque rien sur le sujet et on avait besoin de pouvoir en rire. Tu as répété 550 fois la même chose : est-ce que ça n’a pas été trop pénible ? Non, c’est quand même différent chaque jour et on essaie de progresser à chaque fois. Au fond, tous les métiers sont répétitifs. Si tu fais de la com’, tu vas tous les jours passer des coups de fil, envoyer des mails… Répétitifs et en même temps différents. Si tu es facteur tu distribues le courrier, tu fais le même chemin mais il va se passer des petits trucs différents. C’est pareil de monter sur scène, tu essaies d’être le meilleur, parfois tu es crevé et tu as moins envie d’être là, mais une fois que tu es sur scène avec les gens, il y a toujours quelque chose qui se passe, de positif ou négatif, mais c’est très fort. Tu fais rire les gens. Ca m’est déjà arrivé d’être sur scène, hyper crevée, pas envie d’être là, et d’un coup tu as les gens qui éclatent de rire, quelqu’un a un rire trop chelou et après c’est bon, t’es trop contente d’être là. C’est quand même un métier super cool, très fort, très agréable. Tu as mis en scène le spectacle de Sophie Marie Larrouy, qu’on a également shootée pour le magazine, qu’est-ce qui t’as séduit chez elle ? Si ce ne sont ses origines vosgiennes et la passion pour la terra cota de son double maléfique Vaness la Bomba ? (Rires) J’ai tout de suite été très intriguée par son personnage. On était chroniqueuses dans une émission sur le Mouv’, en 2011. J’ai été voir un bout de spectacle de 20 minutes, c’était vraiment le bordel mais elle parlait des vosgiens violeurs, des sapins qui se transforment en ogre... Un genre d’ovni. Et comme je ne viens moi-même pas du format stand up... Je viens du théâtre et de la musique, j’ai une formation plus classique, je suis venue au seul en scène parce que c’était pratique. Je n’en avais pas une bonne image. J’avais vu Julie Ferrier qui était une grande révélation, c’était la première fois que je voyais un spectacle aussi intelligent, qui intégrait une vraie performance d’acteur, à la fois drôle et avec du fond. Je me suis dit qu’on pouvait faire un truc mortel en seul en scène. Donc quand j’ai commencé à jouer, je suis allé voir beaucoup de one. Je m’y ennuyais souvent, je trouve ça très « genré », c’est toujours les mecs avec le foot, les filles avec les fringues, même si c’est dans l’autodérision, ça m’ennuie. Il y a des gens qui écrivent de très bonnes vannes, chose que je ne sais pas faire, mais il n’y a pas toujours de fond.

Mais Sophie Marie, quand je l’ai vue, elle était tellement étrange, que même si c’était imparfait et fragile, ça m’a beaucoup touchée. Je trouvais ça extrêmement drôle. Son humour est parfois étrange et parfois il n’y a qu’elle qui comprend ses vannes, mais toi tu trouves ça drôle sans savoir pourquoi alors tu rigoles et ça j’adore, c’est de l’audace. J’ai été très touchée par sa singularité et comme je me sentais un peu le vilain petit canard avec mon spectacle un peu chelou sur les lesbiennes, j’avais pas mon « crew », j’étais un peu seule, quand je l’ai vue je me suis dit « ah elle, elle est dans mon équipe ». Je lui ai proposé qu’on travaille ensemble et elle a accepté, je suis très contente parce qu’elle a un talent fou. Tu parles beaucoup de ta vie perso dans ton spectacle, est-ce que tout est vraiment autobiographique ou est-ce qu’il y a une petite part de fiction ? Il y a toujours cette ligne assez poreuse entre le réel et l’imaginaire. Ce que j’ai construit dans « Chatons violents », c’est ce personnage qui parle de son intimité, mais en étant attentive à ce que ce soit des choses qui puissent parler à tout le monde. Même si le truc des chats ça m’est vraiment arrivé, que c’est assez personnel, sur tous les trucs intimes j’ai quand même été très attentive au fait que ce soit identifiant. Par exemple la scène d’ouverture, qui est une engueulade de couple, qui a l’air très anodine et banale, c’est à la fois vrai et pas vrai. Les intentions sont vraies, tout le monde peut s’y reconnaître, mais j’ai changé plein de choses. Je suis effectivement allée vivre à Marseille, mais les personnages que j’évoque ne sont pas les personnes que j’y ai rencontrées, etc. À aucun moment on ne peut reconnaître ni ma meuf, ni un truc que j’ai vécu, à part cette histoire de chats ! J’essaie d’inventer des personnages qui soient très représentatifs de ce que je vais raconter, mais je m’inspire de plein de gens différents pour les construire. Par exemple, la nana de Montreuil, très bobo, c’est plusieurs personnes que je prends dans ma tête et que je fais fusionner. À la base tu étais chanteuse, tu as deux albums derrière toi, est-ce que c’est quelque chose que tu as complètement laissé de côté ? Ouais. Je suis très concentrée sur le one et j’ai un film en préparation. J’ai plus envie de faire ce long métrage, qui est en écriture depuis presque trois ans, donc on devrait commencer la préparation cette année et j’ai vraiment hâte. J’aime bien changer et la musique ça a été dur, je me suis faite virer de mon label... 91


C’est grâce à ça que j’ai pris la voie de la comédie, donc je n’ai pas de regret. Je n’ai pas connu le succès que n’importe quel artiste a envie d’avoir, donc je me suis naturellement tournée vers les projets qui marchaient mieux. La comédie a pris toute la place puis j’ai démarré le projet de film, et j’aimerais que ça marche aussi. Je n’avais pas envie de me battre pour construire ma carrière musicale, j’aime bien quand les choses se font et qu’on sent qu’il y a une attente aussi. Il faut écouter les signes. Même s’il y avait des gens qui adoraient : vous n’êtes pas assez nombreux les gars.

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Peut-être que j’y reviendrai, mais j’ai longtemps été « lesbienne assumée comédienne refoulée », quand j’ai assumé que j’étais comédienne, j’ai eu envie de vivre ça à fond. Le format chanson me convient moins. J’ai envie de dire plus de choses, qu’on peut mieux faire passer au cinéma, avec la lumière, le jeu, ce qu’on raconte, le rythme… Ca me fait plus rêver de faire un long métrage que de faire de la chanson. Mais peut-être que dans dix ans je reviendrai à la chanson parce que je serai dégoûtée du cinéma !


Il y a un virage dans le spectacle qu’on n’attend pas du tout, plus politique, voire sociétaire. C’est important pour toi de profiter de ta vitrine médiatique pour t’exprimer sur ces sujets ? C’est plus que ça, c’est même imbriqué. Je monte sur scène parce que j’ai des choses à dire. « La lesbienne invisible », je l’ai fait parce que je voulais vraiment changer l’image des lesbiennes et rétablir quelques vérités. Je me suis toujours dit « je ne monte pas sur scène si je n’ai rien à dire ».

C’est ce que je disais tout à l’heure, les gens qui cherchent la vanne ultime, c’est un autre monde pour moi. Je respecte, il y a des gens hyper brillants, mais ce n’est pas du tout ce que j’ai envie de faire. Même si on va se ressembler parce qu’on monte seul sur scène et qu’on fait des blagues, on est dans deux univers. Je pense que l’humour c’est une bonne façon de dire des choses parfois pas très marrantes, ça peut faire bouger les lignes et, en plus, c’est ma nature de faire des blagues. Après « La lesbienne invisible », je me suis dit « j’arrête, c’est bon, j’ai dit ce que j’avais à dire ». Je ne voulais pas refaire de one. Puis il y a eu toutes ces choses qui m’ont énervée, sur le repli communautaire, des blancs aisés qui ne sont pas du tout conscients qu’eux-mêmes sont dans le repli communautaire. Je fais exprès d’employer ce terme parce qu’en général on ne l’emploie que pour parler des autres communautés, des minorités racisées ou LGBT, alors qu’en fait, mon milieu d’origine, c’est les BBB : Bons Blancs Bobos. C’est un milieu très communautariste. J’ai eu tout à coup envie de parler de ça, j’ai senti plein de choses qui montaient, notamment sur l’obsession de la laïcité, sur cet anti-racisme de façade… Ce sont des choses sur lesquelles j’ai été sensibilisée en faisant « La lesbienne invisible », j’ai rencontré des militants anti-racistes. Des gens comme Rokhaya Diallo, qui m’ont fait prendre conscience qu’on avait des points communs sur plein de choses qu’on vivait, elle en tant que noire et moi en tant que lesbienne et toutes les deux en tant que femmes, forcément tu cumules ! J’ai une conscience militante qui a pu naître grâce aux rencontres que j’ai faites. J’ai eu envie de parler à tout le monde de ça, et en particulier de dire aux BBB qu’il fallait peut-être qu’ils se calment un peu. Le spectacle a pris d’autant plus de sens après les attentats de janvier, puisque tout ce que je disais déjà s’est renforcé. J’ai plus que jamais envie de le dire, je trouve qu’il y a une radicalisation du PS et de tous les gens qui sont dans cette gauche républicaine, laïcarde, que je trouve dangereuse. Je ne profite même pas d’être sur scène pour en parler, je monte sur scène pour ça. Tu as également officié à la radio, sur France Inter, Europe 1, le Mouv’, est-ce que c’est toujours d’actualité pour toi ? Depuis quelques mois je suis remplaçante, ils m’appellent au coup par coup quand ils ont besoin de moi. J’ai fait quelques chroniques dans le 5-7, qui étaient assez engagées et qui ont provoqué beaucoup de remous.

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C’est très bien pour moi, j’y vais de temps en temps, je ne suis pas obligée chaque semaine de trouver un truc sur lequel écrire ce qui peut être contraignant aussi. Pour l’instant c’est un peu un entre deux. J’avais deux chroniques hebdomadaires l’année dernière et c’était parfois très contraignant. Et la télévision ? As-tu déjà des propositions ? C’est quelque chose qui te tenterait ? Ça me tenterait. En ce moment je réfléchis à un programme court sur les relations au racisme, dans l’esprit du spectacle. On m’a proposé de passer des essais pour faire des chroniques sur Canal Plus, mais je ne sais pas trop. C’est dur de refuser, mais l’exercice de la chronique à la télé est assez éculé, je n’ai pas trop envie de faire ça, je trouve ça assez casse-gueule, dur, il faut être très efficace, pour le coup faire beaucoup de vannes et ce n’est pas ma force. Je serais plus à l’aise dans de la fiction, ça m’intéresse plus de jouer un personnage. Là j’ai un projet de série, qu’on n’a pas réussi à vendre à une chaîne, parce que c’est un peu trop LGBT. C’est une série avec beaucoup de lesbiennes, un « The L World » français, on a une production, mais c’est très dur de trouver une chaîne qui soit prête à prendre le risque d’y aller. Les chaînes françaises ont encore beaucoup de chemin à faire pour s’ouvrir et accepter l’idée que faire du communautaire, c’est bien aussi, parce que tu touches une cible de manière très efficace. Quand on voit le succès de « Orange Is The New Black », c’est des meufs, en prison, les ¾ sont gouines, t’as une trans, et ça cartonne ! À un moment il faut aussi faire confiance à un projet. S’il est bien écrit, drôle… Ça me plairait d’écrire pour la télé, de jouer, de réaliser, mais des choses que j’ai écrites. On te voit de plus en plus dans la presse et pas dans n’importe quel support, selon toi, qu’est-ce qui suscite l’intérêt des médias ? Ton spectacle ? Toi et le fait que tu revendiques ta sexualité ? Tu trouves que j’ai beaucoup d’articles, toi ? Je n’ai pas l’impression d’avoir une grosse médiatisation, quelques trucs, mais dans des journaux qui s’intéressent aux sujets que j’aborde, genre les Inrocks, Libé, … Le sujet que j’aborde dans « Chatons violents » je pense que beaucoup de gens le ressentent et que personne n’en a parlé. Aux Etats-Unis, on entend beaucoup parler du privilège blanc, c’est un sujet qui est beaucoup abordé par les humoristes, en France, personne n’en parle. 94

Il y a encore cette culture de taper sur une minorité : on va faire des vannes sur les Roms, de l’intra- ou de l’intercommunautaire comme le Jamel Comedy Club, des rebeus qui vannent des renois, ce n’est pas toujours intéressant, ça tourne un peu en vase clos. Tu as cette culture du clash qui fait qu’ils ne se placent pas dans un discours politique, il s’agit juste de savoir qui aura la meilleure vanne, avec certes des thèmes comme la banlieue. « La lesbienne invisible », c’était la première fois qu’il y avait un spectacle entier sur la sexualité féminine. Avec « Chatons violents », c’est peut-être la première fois qu’il y a un spectacle entier sur le privilège blanc et les bobos. Même si bobo ne veut plus rien dire, tout le monde l’emploie à gauche comme à droite pour désigner son voisin de peur de soi-même se faire traiter de bobo. C’est pour ça que je parle de BBB et pas de bobo. Bobo, ça désigne juste une superficialité et le fait de manger des graines, mais ça on s’en fout. Ce qui m’intéresse, c’est la politique. Qu’est-ce que c’est être blanc et de venir d’un milieu aisé ? C’est pour ça que j’ai mis « Bon Blanc Bobo », je voulais qu’il y ait le mot « blanc », parce qu’on désigne toujours la couleur des autres mais jamais le fait qu’on soit blanc. Pour le « bon » c’est parce que ce sont des gens qui se voient sincèrement du bon côté de la barrière. Je crois beaucoup en cette sincérité-là parce que c’est aussi mon milieu et c’est ce que j’ai pensé pendant des années.


Si je n’avais pas été lesbienne, je n’aurais pas été minorée, je n’aurais pas fait ces rencontres avec d’autres personnes minorées et je pense que ma vie aurait été complètement différente, elle aurait été ratée, ou du moins sans intérêt ! (Rires) Et pour finir, à la rentrée tu seras au Théâtre de la Gaîté Montparnasse les dimanche et lundi, il y a également une tournée de prévue, quels sont tes autres projets pour la suite ? Tu as parlé du film...

Il faut qu’il sorte ce film parce que tu m’as donné très envie de le voir ! Merci ! Il faut déjà qu’on le tourne mais j’ai hâte aussi ! Propos recueillis par Enrique Lemercier Crédit photos : Pauline Darley pour Pose Mag Lieu : Cinema Paradiso au Grand Palais à Paris

Oui, il y a le film. On a terminé le casting, on est à l’étape de financement donc on commence à chercher les partenaires, les distributeurs, chaînes... qui pourraient nous accompagner. J’espère que tout va se concrétiser en septembre et qu’on va pouvoir tourner début de l’année prochaine, en février-mars peut-être. Donc tout cela va me prendre un temps fou. Et le thème de ce film ? C’est une comédie romantique lesbienne, tout simplement ! Il n’y en a quasiment pas, donc c’est un fantasme pour moi, de faire un « Coup de foudre à Notting Hill » mais version lesbienne, plus parisien et plus queer ! Et une jolie comédie romantique ! Je ne voulais pas faire un film sur le coming-out, mais avec des enjeux simples, avec un respect des codes des comédies romantiques mais avec des héros gay. Je vais jouer dans le film et l’histoire sera donc celle de mon personnage, qui a beaucoup d’aventures amoureuses, qui fait plein de rencontres et qui un jour rencontre une fille qui n’a eu que très peu d’histoires, qui est très lunaire... Deux personnages opposés qui se rencontrent... Et pour le casting ? Il y aura Alice Pol, qui est très drôle, c’est une très bonne comédienne, très jolie. On voulait vraiment prendre des personnes du cinéma populaire. Il y a Michèle Laroque qui joue ma mère. Le beau-père sera Lucien Jean-Baptiste et il y a aussi Camille Chamoux dans le rôle de l’ex psychopathe qui est tout le temps là, qui rode... Il y a encore d’autres rôles à déterminer mais je ne peux pas encore en parler. Et mon meilleur copain c’est Rudy Milstein qui est un comédien de la bande à Palmade. Je voulais vraiment que cela soit un gay qui joue mais un gay qui n’a pas l’air gay et lui, il est parfait ! Je voulais aussi un film de bande, ce sont des gens qui se connaissent qui ont déjà travaillé ensemble, un casting frais avec des acteurs qui sont en train de monter...

SON ACTUALITÉ Océanerosemarie reprendra son spectacle « Chatons violents » à partir du 4 octobre 2015 au Théâtre de la Gaîté Montparnasse les dimanche et lundi à 20h30. Elle sera également en tournée à: Lausanne le 26 septembre au Casino de Montbenon Nantes du 13 au 17 octobre à la Compagnie du café Théâtre Cournon d’Auvergne les 23 et 24 octobre à La Baie des Singes Liège le 25 octobre au Festival Voo du Rire Saint-Etienne le 20 novembre à l’Opéra (Festival Face à Face) Retrouver toutes les dates et son actu sur son site officiel http://www.oceanerosemarie.com/ 95


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SHOPPING DISTRACTIONS DÉSOPILANTES SUR LE LIEU DE TRAVAIL

Par Marine Revel C’est vraiment super d’être le petit dernier, la viande fraîche de la boîte. Déjà parce qu’on vous refile tous les trucs dont personne ne veut et ensuite parce qu’il en va de vos congés comme de vos responsabilités : vous n’en avez pas. Enfin, si, mais pas en même temps que tout le monde. Vous, vous avez eu droit à 10 jours fin octobre. C’est sympa, La Baule pendant Halloween. Vous êtes en charge d’aboyer si quelqu’un s’approche du bureau de vos collègues pendant leur absence. J’espère que vous avez bien pensé à indiquer sur LinkedIn que vous tenez une imitation plus vraie que nature du chien courant de Bosnie à poil dur. Parce qu’à Pose Mag on n’est pas chien, justement, on a pensé à vous, pauvre hère qui êtes resté à la Défense alors que toute la team compta s’éclate à Agadir dans un village Pierre et Vacances. Voici six façons ludiques d’occuper la tranche horaire 9h30-17h30 – on ne va pas non plus faire des heures sup’ alors qu’on est tout seul (ou presque).

L’open space est désert ? Profitez-en pour cracher du bon son avec cette enceinte choupie. C’est le moment d’exorciser une passion pour Taylor Swift en remplissant le formulaire de commande de fournitures. Vérifiez au préalable que les roulettes de votre chaise-en-skaï-qui-colle-aux-cuisses sont bien solides. Ou ne le faites pas, déclarez un accident du travail et barrez-vous au soleil. Haut-parleurs rétro Sunnylife, 30,99 € (ASOS)

Si toutefois il reste une ou deux personnes dans la boîte, pourquoi ne pas organiser une réunion ? Pourquoi ne pas conjuguer réunion et grosse poilade en imprimant, aux frais des actionnaires, un Bingo cocasse à distribuer à vos collègues dans le dos de l’orateur ? On ne pourra pas dire qu’on ne sait pas s’amuser au sixième ! Le but du jeu est simple : chaque fois qu’un des mots présents dans les cases est prononcé, rayez-le et, dès qu’une ligne, une colonne ou une diagonale est remplie, beuglez « BINGO ! ». Puis rendez-vous dans votre agence Pôle Emploi. Bingo de réunion gratuit (partout sur Internet) 98


Qui dit été, dit pot de départ ! Le stagiaire vous quitte, Didier part à la retraite, Monique va enfin prendre son congé mat dont on sait tous qu’elle ne reviendra jamais. L’occasion idéale pour faire péter le rosé et les éclairs Picard de toutes les couleurs et leur démontrer qu’on sait vivre au sixième (en plus de savoir s’amuser). Dans une démarche toujours plus burlesque, levez la main et affirmez vouloir vous occuper de la boisson. Cet ouvrebouteille en forme de plouc musclé en fera pouffer plus d’une, avec son pénis en tire-bouchon. L-O-L avec les doigts. Tire-bouchon Muscle Man - McLovin, 13,49 € (ASOS)

Le coloriage de bureau est un grand classique du mec qui sait comment rester détendu de la chemisette. On n’a plus besoin de présenter la tendance régressive chez le trentenaire qui a peur de perdre son âme d’enfant une fois le pied posé dans le monde de l’entreprise. Sans aucun doute un incontournable de tout attaché-case qui se respecte, avec le Bic quatre couleurs (qui ne vous sera d’aucune utilité pour colorier, soit dit en passant). Cahier de coloriage pour survivre au bureau 6,90 € (FNAC)

Comment ne pas passer pour la meuf de la loose qui n’est pas partie en vacances cet été ? En mentant, tout simplement. Et qu’est-ce qui représente mieux les vacances qu’un bracelet tressé ? Je vous aide, la réponse c’est « rien du tout ». Prenez le parti de ne pas perdre le fil du gros mensonge que vous racontez à tout le monde sur Facebook (« J’adore Saint-Malo ! #holidays #nevergoingback ») en devenant la reine du bracelet brésilien, confectionné dans la chaleur de votre bureau sans fenêtre, hashtag DIY. Kit pour confectionner des bracelets 13 € (TOPSHOP)

Si vous l’avez vraiment mauvaise que tout le monde se soit barré sans vous demander votre avis, vous pouvez toujours profiter du calme alentour pour fomenter une revanche bien sentie, en tamponnant tous les dossiers qui vous sont restés sur les bras à l’aide de ces petits gadgets vraiment poilants. Au pire vous perdrez votre emploi (à vous les vacances), au mieux votre patron vous trouvera complètement 2.0 et vous proposera de gérer la page Google + de la boîte : 7 visiteurs hebdomadaires. 6, si on enlève le boss en question (à vous la gloire). Tampons Facebook J’aime/J’aime pas 11,66 € (MyCrazyStuff.com) 99


TENDANCES MÊME PAS CAP DE SOR Par Chris Sengthong

Plus de bite à l’air chez Rick Owens. Plus de planche en bois sur la tronche chez Craig Green. Pire encore, plus de pantalon Saint Laurent tellement slim que les testicules des mannequins remontaient jusqu’aux amygdales. Bref, il semblerait que les podiums masculins se soient calmés. Enfin, à quelques exceptions près, que Pose Mag vous met au défi de porter en public. Allez, chiche ?

Chez BURBERRY PRORSUM, les animaux dansent dans le Safari Disco Club.

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Chez DSQUARED2, monsieur revient de la plongée et enchaîne direct avec une rando avant de rejoindre le club des amateurs de cuir.

Chez GUCCI, les hom garde-robe des anné On a connu mieux, co du complex


RTIR COMME ÇA

mmes puisent dans la ées 70 de leur mère. omme manifestation xe d’Oedipe.

Chez KATIE EARY, à un mulet et un bronzage près, on serait presque prêts à adopter le motif Mon Petit Poney. On a dit presque.

Chez DIESEL BLACK GOLD, vous reprendrez bien une papillote de mannequin ?

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Chez HOOD BY AIR, t’as un beau sourire, tu sais ? 102


Chez KTZ, on mise sur l’accessoire oversize avec un parachute. Toujours pratique pour s’échapper du bureau en catimini. 103


ÉTÉ OBLIGE, DANS LA CATÉGORIE SEXY (OU PRESQUE) ...

Chez VIVIENNE WESTWOOD, on ne comprend pas pourquoi la majorité des hommes portent un short de bain, alors qu’on est tellement mieux en mini-mini-slip de bain… 104

Chez CHRISTOPHER SHANNON, mieux que la jupe fendue, le short de sport fendu. Petit coquin.


Chez MOSCHINO, c’est beau la bourgeoisie qui boit du champagne. Mais peut-être un peu trop de champagne, pour le coup. 105


... PUIS IL Y A CEUX QUI VEULENT

Chez RAF SIMONS, qui a éteint la lumière ?

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Chez RICK OWENS, bonne nouvelle : on a retrouvé Cousin Machin !


T ÉVITER LE SOLEIL À TOUT PRIX.

Chez CRAIG GREEN, on rigole pas sur le color blocking.

Chez WALTER VAN BEIRENDONCK, on a fait comprendre à Pharrell que son chapeau, c’était pas si ambitieux que ça, après tout.

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COEUR DE PIRATE PHOTOGRAPHE : MATTHIEU DORTOMB STYLISME : CÉCILE RÉAUBOURG (TROUVAILLES CHICS) MAKE UP : FANNY DÉPÉE HAIR : BRIGITTE REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER LIEU : PISCINE MOLITOR À PARIS

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Robe VANESSA BRUNO Escarpins CHRISTIAN LOUBOUTIN

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Robe ROSEANNA Veste VANESSA BRUNO

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Robe PAUL & JOE Escarpins BARBARA 115 BUI


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Cape BARBARA BUI Short THE KOOPLES Lunettes de soleil EMPORIO ARMANI 117 Bracelet CAROLINE NAJMAN Maillot de bain vintage


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Top CHRISTINE PHUNG Jupe VANESSA BRUNO Escarpins CHRISTIAN LOUBOUTIN 119 Lunettes de soleil ALAIN MIKLI


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Maillot de bain vintage Jupe CHRISTINE PHUNG Lunettes de soleil MIU MIU Sandales REPETTO


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Chemisier PAUL & JOE 123 Maillot de bain SWIMSISTERS


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EN COUVERTURE COEUR DE PIRATE La belle blonde, que l’on reconnaît dès les premières notes grâce à sa voix qui laisse transparaître un large panel d’émotions, vocalement en raison de son accent canadien, que l’on aime tant en France et physiquement grâce à ses nombreux tatouages et à son regard intense, est de retour avec un nouvel album. Un joli bouquet de « Roses » qu’elle va offrir à son public fin août. Aux prémices de cet opus, le titre « Oublie-moi », une balade aux accents pop qui a rapidement séduit le grand public. Il faut dire que l’on ne l’avait pas oubliée justement et que son retour était attendu par ses nombreux fans en France, au Canada et aux Etats-Unis. Il semblerait en effet que le Coeur de Pirate soit un met musical qui s’exporte très bien ! De passage à Paris un jour de canicule, nous l’avons invitée à venir se rafraîchir dans l’enceinte de la jolie Piscine Molitor. Entre deux brasses, nous en avons profité pour lui poser quelques questions et prendre la température de ce nouveau disque.

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Tu es de retour avec un nouveau single intitulé « Oublie-moi », premier extrait de ton nouvel album qui sortira fin août. A quoi ressemble ce nouveau disque ?

Daft Punk et Christophe !

Ça fait longtemps que je n’avais rien sorti et le prolongement avec ce que j’avais fait avant s’est fait plutôt naturellement. Le précédent album était plus yéyé et celui est plus pop.

Forcément oui, car on est toujours dans une forme de danger, surtout dans notre société où les gens sont matraqués de nouveaux trucs régulièrement, cela fait un peu peur. C’est aussi pour cela qu’on se réinvente et qu’on essaie de trouver d’autres formes afin de réaliser des choses différentes.

Ton duo avec Julien Doré, « Pour un infidèle » a été un vrai tube en France. Est-ce que l’exercice du duo est une chose que tu aimes ? Y aura-t-il d’autres duos sur ce nouvel opus ? Oui il y a une collaboration mais je ne peux pas encore en parler. C’est un featuring. Quand il y a du sens c’est merveilleux, donc oui, c’est un exercice que j’aime beaucoup. Comment s’est passé l’écriture de ce disque ? Quelles ont été tes inspirations ? J’ai travaillé avec pas mal de personnes qui ont l’habitude de collaborer avec des femmes qui écrivent leurs propres chansons. J’aimais tout ce que ce que Björk avait fait avant, donc ce n’était pas un problème pour moi. Au sujet des thèmes, cela a évolué car j’ai vécu pas mal de choses ces derniers temps, dont un enfant ! Ça change forcément sa façon de voir les choses et cela m’a inspirée. Est-ce qu’un jour tu imagines prendre un virage musical complètement différent par rapport à ce que tu aurais fait avant ? Et si oui, vers quoi te dirigerais-tu ? Il faudrait que cela soit un projet séparé, donc ce ne serait pas pour Coeur de Pirate. Je l’avais déjà fait avec « Armistice », ma collaboration avec Jay Malinowski, par exemple. J’aime l’idée de pouvoir collaborer avec des DJ ou autres, cela ne me dérangerait pas de chanter sur des chansons....

Pour en revenir à ce premier single, l’oubli te fait-il peur d’un point de vue professionnel ?

Avoir une mère pianiste professionnelle influence forcément une ouverture musicale précoce, non ? Oui, forcément, quand tu as trois ans, tu n’as pas trop le choix. Ma mère m’a dirigée vers ce chemin et je lui en suis reconnaissante. C’est sûr que ce n’est pas facile tout le temps mais je suis très contente. Cela m’a permis de pouvoir extérioriser mes sentiments. Tu es entrée au Conservatoire de musique à 9 ans puis tu es devenue claviériste dans un groupe, avant de débuter des études d’arts, de lettres et de communication. Ton but professionnel était alors d’être graphiste et de faire des mangas. Est-ce que tout cela ne te manque pas ? Pas de faire des mangas, pourquoi tout le monde me parle de cela ? J’ai dû le dire une fois mais c’est juste que je faisais ça quand j’étais très petite. En fait, je voulais devenir graphiste, mais c’était un peu par défaut. Je dessine encore mais ça ne me manque pas trop. Et si jamais tu devais arrêter la musique un jour, est-ce que tu reviendrais vers cela ou bien est-ce que tu partirais sur quelque chose de vraiment différent ? J’irai en cuisine ! C’est une vraie passion, c’est mon autre façon d’extérioriser mes sentiments.

Est-ce qu’il y a des artistes qui t’inspirent musicalement ?

D’où te vient cette passion pour les tatouages ?

Oui, il y avait par exemple Feist, un artiste québécois qui s’appelle Pierre Lapointe, Robyn, The Knife...

C’est une chose qui part sûrement du fait que je me suis associée avec une scène un peu posthardcore qui était assez présente quand j’étais jeune. Je me sentais à l’aise avec ces personnes qui écoutaient des trucs alternatifs... Le tatouage étant une forme d’art qui change avec le temps, qui devient autre...

Si je te demandais deux noms d’artistes français avec qui tu aimerais enregistrer un duo...

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Une passion encore plus exacerbée depuis que tu es en couple avec un tatoueur ? Ce n’est pas plus facile de se faire tatouer par son mari que de se faire tatouer tout court, mais au moins tu peux te plaindre sans gêne et tu ne paies pas ! (rires) Plus sérieusement, je me fais moins tatouer maintenant. Tu es née à Montréal et outre la France, tu connais tout naturellement un succès important dans ton pays. Est-ce que le public français et le public canadien sont différents et si oui, en quoi ? C’est variable de salle en salle, cela ne change pas de pays en pays. Dans les pays où les gens parlent français, il y a une différence avec le public qui parle anglais par exemple. C’est juste que je suis vue différemment, c’est moins grand public... Mais j’aime tout autant ces deux publics. Dans ton album « Blonde », il y avait un titre qui s’intitulait « Saint-Laurent ». Le rédac chef d’un magazine mode, que je suis, a tout d’abord pensé au grand créateur français, avant que je ne comprenne que tu parlais d’un célèbre boulevard à Montréal. Mais la mode, est-ce que c’est quelque chose qui t’intéresse ? Oui maintenant, j’ai changé radicalement de style donc je m’intéresse plus à de jeunes créateurs comme Léa Peckre par exemple, même si je regarde toujours ce que font les grands créateurs car c’est tout de même eux qui définissent les grandes tendances. Si je te demande le créateur qui te fait le plus rêver ? Pierre Balmain, j’aimais énormément ce qu’il faisait. Damir Doma également et dans un registre plus grand public, j’aime beaucoup la marque ACNE. On parlait de ta passion pour les tatouages tout à l’heure, comme pour la mode, avec des choses qui peuvent facilement devenir démodées, est-ce que tu n’as pas peur de t’en lasser ? Non car je ne vais pas regretter des trucs qui me rendent heureuse quand je les fais. En plus, j’ai de la chance, ils vieillissent bien, j’en ai déjà depuis plus de dix ans, donc non, ça va.

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Les deux sont bizarres en ce moment. Plein de commerces ferment boulevard Saint Laurent. Montréal est une ville particulière en ce moment. C’est une ville qui fonctionne très bien l’été, qui est très belle durant cette saison mais quand l’hiver est là, il n’y a plus rien. Et enfin si je te propose de « lever les voiles » pour t’emmener « Loin d’ici », on part où ? En Pentagonie ! J’ai toujours voulu aller quelque part où il y a des pingouins mais aussi de la plage !

Propos recueillis par Enrique Lemercier

On l’a dit, ton album va sortir fin août. Comment va donc se dérouler ton été et quels sont tes projets pour la rentrée ? Pas mal de festivals, donc c’est cool et après, je commence la promo et la tournée entre le Canada, les Etats-Unis, la France...

SON ACTUALITÉ

Enfin, quelques petites questions en rapport avec des titres de tes chansons :

L’album de Coeur de Pirate « Roses » sera disponible à partir du 28 août 2015

« Danse et danse » sur quelle chanson sans jamais ne t’en lasser ?

Elle sera également en concert :

Sur du Whitney Houston !

le 5 novembre à l’Olympia à Paris

Et la chanson idéale pour une « berceuse » ?

Le 7 novembre à l’Autre Canal à Nancy

Celle que je chante à mon fils, « Mistral gagnant ».

Le 8 novembre à l’Ancienne Belgique à Bruxelles

Je suis « Verseau », c’est plutôt un bon point pour moi ou bien est-ce rédhibitoire ? Les deux ! Curieusement, je ne suis sortie qu’avec des mecs qui étaient Verseau et mon mari est Verseau. Ils sont le contraire de ce que je suis mais bon... Ok donc je peux te donner rdv mais on va plutôt « Place de la République » ou boulevard « Saint-Laurent » ?

Le 14 novembre au Radiant à Lyon Le 20 novembre à La Paloma à Nimes Le 1er décembre à La Laiterie à Strasbourg Le 4 décembre au 106 à Rouen Suivez toute son actu sur www.coeurdepirate.com 131


POSE BEAUTÉ AVEC CÉCILE GUERRIER Depuis près de 18 ans, elle distille son expertise beauté et sa bonne humeur auprès des plus grands magazines de la presse féminine. Spécialiste attitrée du Madame Figaro, Cécile Guerrier officie également auprès de Mixte, Numéro, L’Express Style, Citizen K, etc. Elle vient aussi de lancer son blog, « I love Beauty », véritable caverne d’Ali Baba pour toutes les Beauty Addict ! Elle nous livre quelques-uns de ses coups de cœur, produits fétiches et conseils pour finir les vacances et attaquer la rentrée en beauté !

J’imagine que tu dois avoir une routine beauté spéciale été. Peux-tu nous livrer quelques-uns de tes secrets ? J’aime voyager léger alors j’emporte le minimum de soins bien sélectionnés au préalable. J’aime aussi l’idée de faire une Beauty Detox donc je choisis des produits naturels, simples et multi-usages. Je les appelle mes « couteaux suisses » : un savon d’Alep, un gel d’aloe vera bio cicatrisant et hydratant (Aragan), un baume d’huiles végétales réparateur (Baume Magique Omoye), un shampoing doux au monoï (Hei Poa)... Less is more ! Bien sûr, je mise à fond sur les protections solaires car je vais passer du temps en mer ! Utilises-tu les mêmes marques beauté tout au long de l’année où en as-tu des favorites pour l’été ? Tout au long de l’année, je teste énormément de marques différentes qui possèdent toutes des best. En mode j’adore mixer les marques, en beauté c’est pareil ! Bio et non bio, petit prix et grand luxe... En été, j’aime que les produits soient pratiques, efficaces et si possible qu’ils sentent le monoï, le soleil, la plage (je vous conseille de tester la ligne Moana de Baija au monoï... Une merveille !). Et pour le parfum et le maquillage, c’est pareil ? Oui, parce que j’ai envie de naturel et de légèreté. L’infusion amande de Prada me fait fondre, de même que la splendide Cologne indélébile chez Frédéric Malle. Je ne les mets qu’à Paris. En vacances je ne les emporte pas car j’ai peur de casser les flacons ! En revanche je viens de sentir la petite eau de plage Acorelle qui sent le tiaré... Possible qu’elle rejoigne mon vanity ! Côté make up, un crayon khôl bleu marine (plus estival que le noir, il éclaircit l’iris), une poudre bronzante (mate car je déteste les poudres irisées), un mascara à toute épreuve (Cils Tint noir de Lancôme qui tient 72h) et basta ! As-tu des coups de coeur produits ou marques ? Des innovations sur la protection solaire/réparation de la peau qui sont vraiment efficaces ? J’adore les nouvelles huiles solaires haute protection. Faciles à utiliser, pas de traces blanches et peau sexy à la clé (Vichy, Biotherm).

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Découvrez tous les conseils beauté de Cécile Guerrier sur son blog http://ilovebeauty.fr/

Je les ai testées sous le soleil brûlant des Tropiques, ma peau a été parfaitement protégée (j’en remettais toutes les heures). Je les ai testées sous le soleil brûlant des Tropiques, ma peau a été parfaitement protégée (j’en remettais toutes les heures). Coup de coeur également pour l’eau de soin Hydrabio SPF 30 de Bioderma, une brume d’eau avec un indice de protection, légère et rafraichissante, que je trouve idéale quand on est en ville. Perso, je ne me sépare jamais du sérum Advanced Night Repair de Estée Lauder que je mets dès le retour de la plage. Il hydrate et surtout est un réparateur cellulaire hors norme grâce à une technologie sur l’ADN de la peau. Il arrive même à estomper les petits coups de soleil en une nuit... Que nous conseillerais-tu comme routine beauté pour les vacances ou pour ceux qui restent en ville ? Et quels sont les faux pas à éviter ? Première chose : entretenez votre capital solaire en appliquant une protection solaire toutes les deux heures. Cela ne vous empêchera pas de dorer et votre bronzage sera de meilleure qualité. Lait, crème, gel... Hydratez-vous des pieds à la tête tous les jours sinon votre épiderme va ressembler à un parchemin ridé. La bonne idée c’est d’appliquer un sérum antioxydant sur le visage avant sa crème solaire : la peau est encore plus protégée et reste pulpeuse (Vinoperfect de Caudalie, CE Ferulic Skinceuticals...) Plongez votre tête dans la mer ! Y’a rien de tel pour re-minéraliser le cuir chevelu et avoir une chevelure sexy dès qu’elle sèche au soleil ! Le faux pas à éviter serait d’être archi bronzé avec une peau fripée. Aujourd’hui le must have c’est d’avoir un bronzage soft, et surtout une peau «healhty» lisse et rebondie. Que faire de nos produits à la rentrée et comment prolonger sa bonne mine ? Continuez à utiliser votre après soleil en guise de lait corps, gardez votre poudre solaire en guise de blush, utilisez votre huile solaire pour satiner les jambes... Cela entretiendra votre bronzage pendant des semaines. Et mangez beaucoup de fruits et légumes pour faire le plein de vitamines et antioxydants. Propos recueillis par Cécile Réaubourg

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PORTRAIT JABBERWOCKY Jabberwocky c’est l’histoire d’un succès musical assez fulgurant. Un titre va en effet faire décoller le groupe, le fameux « Photomaton », sur lequel on a presque tous dansé il y a deux ans. Ce que l’on ne sait pas forcément, c’est que derrière ce titre se cache un trio français : Simon, Camille, Manu. Ces trois jeunes hommes faisaient de la musique pour leurs potes et pour eux, en parallèle de leurs études de médecine. Jusqu’au jour où ils décident de mettre ce titre « Photomaton » sur Internet. S’en suit le succès qu’on lui connaît. Après un premier EP et après avoir pris le temps de travailler, de bien définir leur univers et leurs envies, ils s’apprêtent à sortir à la rentrée leur premier album.

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Nous sommes ici pour parler de la sortie de votre premier album, « Lunar Lane », qui est prévue pour cet automne. J’ai donc envie de vous demander « Alors, heureux ? ». (rires) Bah oui, carrément. C’est l’accomplissement de ce que l’on a fait depuis le début. On a passé beaucoup de temps. C’est notre première vraie expérience de long travail en studio avec pour finalité de sortir un disque avec une dizaine de titres. C’était une belle aventure. On a eu notre période où effectivement, on ne sortait plus, on était à fond dans ce projet. Cet album arrive deux ans après la sortie de votre premier single. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? On a un parcours un peu atypique car dès le premier morceau, « Photomaton », il y a eu un engouement auquel on ne s’attendait pas. Cela nous a ouvert des portes pour développer le groupe. A la base, on était encore à la fac, on n’envisageait pas du tout une carrière dans la musique. On s’est fait la main, on a tourné, on s’est fait de l’expérience, on a pris le temps d’essayer plein de choses, de trouver l’identité du groupe et de la musique qu’on voulait faire. On ne voulait pas se précipiter. Ce premier single, c’était « Photomaton », sur lequel Elodie Wildstars posait sa voix. Ce titre a connu un succès assez fou. Pour citer quelque chiffres par exemple, vous avez dépassé les quatre millions de vues sur Youtube et presque six millions d’écoutes sur Spotify. Je me doute de la réponse mais vous attendiez-vous à un tel succès et surtout, ce qui m’intéresse c’est de savoir comment vous l’avez vécu. En fait, à la base, on voulait même pas sortir « Photomaton », on l’avait juste fait pour nous et pour nos potes, pour s’amuser. Des amis nous ont motivé pour le mettre sur YouTube et on avait quand même envie d’avoir des retours. On l’a donc envoyé à des blogs et puis il y a eu cet engouement. On a pris cela comme un cadeau. On a rencontré plein de personnes grâce à cela. Mais tout était drôle, toutes les premières fois : la première fois où on entend le morceau à la radio, le premier clip, toutes ces personnes mobilisées pour travailler sur ta musique... Avec internet, les succès sont beaucoup plus rapides maintenant. Il peut y avoir un grand nombre de vues, le morceau peut être écouté aux quatre coins du monde mais nous on reste chez nous, on reste les mêmes. Et vous n’en avez pas marre d’entendre des phrases du genre :

« Quoi ? Ce sont des Français qui sont derrière le tube « Photomaton » ? (rires) Non, ça nous fait rire. On vient nous parler en anglais... Mais c’est plutôt drôle oui. Après, le pire c’est quand on dit qu’on vient de Poitiers ! Facebook, Twitter, Instagram, SoundCloud... On peut donc dire que vous êtes hyper connectés ! Est-ce que vous gérez tous les comptes vousmême ? Quel rapport entretenez-vous avec les personnes qui vous suivent ? On est trois dans le groupe donc on peut se relayer sur les différents comptes. Quand à notre rapport avec les internautes, on essaie de leur répondre un maximum, d’être présent. On ne met pas de distance, au contraire. On trouve cela cool d’avoir des gens qui font la démarche de t’écrire. On se met aussi à la place des gens qui le font. Pourquoi avez-vous décidé de faire appel à des artistes différents pour poser des voix sur chaque titre ? C’était le concept du groupe dès le départ. On compose à trois, on n’est pas chanteur. Manu chante un peu mais ne peut pas tout faire, il n’est pas encore prêt ! (rires) On aime beaucoup les voix féminines et on s’est dit que c’était plutôt cool d’avoir la liberté de faire appel à des gens différents et d’avoir donc des timbres différents... 135


Il y a 8 featurings différents sur l’album et si je vous demande deux voix que vous adoreriez avoir sur des prochains titres à vous, ça serait qui ? On aimerait bien Alina Baraz et puis Thomas Azier ! Je n’ai pas encore eu la chance de vous voir en live alors je serais curieux de savoir comment se déroulent vos concerts ? Comme on est sur de la musique électro et que vous ne chantez pas, est-ce que cela se rapproche plus d’une performance en mode « DJ set » ?

On s’est arrangé avec le doyen et comme il a vu que c’était un projet sérieux, il a été compréhensif. Il nous a donc accordé des disponibilités. J’ai d’ailleurs lu que cette question au sujet de la médecine vous agaçait particulièrement. En même temps, il faut reconnaître que c’est plutôt atypique et puis, il fallait peut-être continuer médecine pour qu’on ne vous la pose pas, non ? (rires) Non, ça ne nous agace pas vraiment mais pour nous, quand on est dedans, ça ne nous paraît pas bizarre. Mais d’un point de vue extérieur, c’est vrai que cela peut un peu surprendre. Bon, allez, pour détendre l’atmosphère, je me dis qu’on pourrait peut-être parler du groupe de hard rock que deux d’entre vous avaient au collège, non ? (rires) Zut... On peut oui mais on ne donnera pas le nom ! C’était un groupe de lycéens comme il y en a des tonnes. Tu écoutes AC/DC et tu te dis que tu vas faire du rock ! Les coupes de cheveux n’étaient pas mal en tout cas ! On a fait quelques concerts, on tournait un peu sur Angoulême ! (rires) Pour terminer, cela va être à vous de jouer les journalistes. Je vais vous donner trois noms d’artistes et il faudra me dire, sans réfléchir, la première question qui vous vient en tête pour cette personne. Madonna... Comment tu fais pour continuer encore ? Question très pertinente ! Lisa Angell (je suis sûr que vous le savez, mais au cas où, c’est la chanteuse qui a défendu la France durant la dernière édition de l’Eurovision)

Non car on a quasiment tous les instruments sur scène. En plus on réadapte les chansons pour le live, pour avoir d’autres versions, plus électro, plus dansantes... Là nous sommes en train de travailler la scéno pour la sortie de l’album et la tournée. On teste plein de choses, ce n’est pas encore fini. Lors de la création de Jabberwocky, vous étiez étudiants en médecine. Est-ce que vous poursuivez toujours ces études ? Et si oui, comment vous organisez-vous ? On est toujours inscrit à la fac mais on n’y va plus. 136

Pourquoi es-tu si triste ? (NDLR après avoir regardé sa prestation sur leur téléphone) Christine and the Queens Comment fais-tu pour danser comme cela et est-ce que tu pourrais m’apprendre quelques pas de danse ? Propos recueillis par Enrique Lemercier Crédit photos : Thomas Babeau pour Pose Mag


LEUR ACTUALITÉ Le nouvel album de Jabberwocky « Lunar Lane » sera disponible le 11 septembre 2015 Ils seront également en tournée à partir d’octobre. Quelques dates : Jeudi 1er octobre à Le Chabada, Angers Vendredi 2 octobre à Le Poulpaphone, Boulogne-sur-mer Mercredi 7 octobre à L’Antipode, Rennes Jeudi 8 octobre à La Citrouille, St Brieuc Vendredi 23 octobre au Rocher de Palmer, Cenon Vendredi 30 octobre à La Laiterie, Strasbourg Mercredi 4 novembre à Le Bikini, Toulouse Samedi 7 novembre au Festival «Mots-Zik sous les Pins», Saint-Jacut-Les-Pins Samedi 21 novembre à Le Jam, La Chapelle-sur-Erdre Samedi 28 novembre au Gala Prestige de l’ENSTA, Brest Découvrez plus d’infos et d’autres dates de tournée sur leur site officiel : www.jabberwockyou.com

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TENDANCES LES TROUVAILLES DE CECILE Sélection par Cécile Réaubourg (Trouvailles Chics)

FOOD NANASHI

Nanashi, c’est un grand classique à Paris, je l’avoue, mais l’été, je ne m’en lasse pas ! Bento viande, végétarien ou poisson à 14 euros, cocktail de fruits du jour rafraichissant et desserts bio délicieux, dont un des meilleurs cheesecakes vanille de Paris ! Le point négatif, c’est qu’il n’y a pas de terrasse mais l’ambiance est sympathique et on a la garantie d’une nourriture saine. Nanashi 57 rue Charlot, 75003 Paris

BEAUTÉ COLETTE

Dès que les beaux jours sont là, j’adore passer au rayon beauté de chez COLETTE pour faire mon réassort de parfums de l’été et de produits spécial vacances pour mes cheveux. Ils ont une très bonne sélection : David Mallett, Christophe Robin, Bumble and Bumble pour les cheveux et la marque de parfum LE LABO, dont je ne peux plus me passer, pour les journées chaudes et ensoleillées. Colette 213 Rue Saint Honoré, 75001 Paris

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BIJOUX HARPO

En été, j’adore développer quelques touches ethniques/américaines dans mon style. C’est donc tout naturellement que je suis devenue une grande adepte des bijoux Harpo. Turquoise, argent, onyx sur des centaines de bijoux créés par des artistes amérindiens, à porter en accumulation sans modération. Harpo 19 Rue de Turbigo, 75002 Paris

MAILLOT DE BAIN ORLEBAR BROWN

Gros coup de coeur pour la marque de maillot de bain anglaise Orlebar Brown. Créée en 2007, elle propose une approche plus sophistiquée des shorts de bain pour homme, avec des modèles que l’on peut aussi bien porter à la piscine ou à la plage que pour aller boire un verre ou déjeuner. Depuis sa création, la marque a élargi sa gamme. Aussi canons pour la femme que pour l’homme, les imprimés et couleurs, les coupes, et les matières sont justes parfaites ! www.orlebarbrown.fr

OPTIQUE MONSIEUR LUNETTES

Monsieur Lunettes. C’est ma boutique de lunettes attitrée depuis trois ans ! Une gamme de solaires pointues pour hommes et femmes sélectionnées par Benoit, un vrai passionné. Seules les marques de lunetiers y sont représentées et si vous prenez le temps de discuter avec le propriétaire des lieux, vous découvrirez des pépites que vous serez presque la/le seul(e) à porter ! Monsieur Lunettes 92 Rue Saint Honoré, 75001 Paris 139


HOMME/FEMME

MODE D’EMPLOI

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IMPRO ESTIVALE Les embruns et la mer à perte de vue vous en rêviez, d’autant plus depuis le jour où vous aviez découvert, sur un site de location, cette petite maison « les pieds dans l’eau ». Cette résidence de rêve, idéalement située pour les enfants, allait vous permettre de vivre pleinement à l’extérieur durant quelques semaines. Des vacances idylliques, dans un cadre privilégié, que vous souhaiter de pire ? Dès votre arrivée, vous constatez avec soulagement que votre lieu de villégiature est conforme à sa description et aux photos transmises. Les propriétaires, hospitaliers et soucieux de votre bien-être, vous transmettent leur numéro de téléphone, vous informent de quelques lieux incontournables à visiter et de quelques adresses gourmandes. Yep ! Le temps de prendre ses marques et tout se déroule comme vous l’aviez envisagé, jusqu’au moment où… Sophie vous téléphone pour vous demander si votre proposition tient toujours. En pleine séparation et quelque peu déprimée, elle souhaiterait s’exiler quelques jours auprès de sa meilleure amie (c’est-à-dire Vous !). Seulement voilà, son ex n’a pas pris les enfants comme il s’y était précédemment engagé. Si elle vous rejoint elle sera donc accompagnée de ses 3 terreurs de fils. Big dilemme à résoudre en une conversation ! Pleine d’empathie vous acceptez sa venue sans même en parler à votre homme. Qui vivra verra ! Votre compagnon a du mal à digérer la nouvelle annoncée. Les vacances, c’est avant tout une histoire de famille, de proximité et de détente, non ? Force est de constater que vous avez quelque peu plombé l’ambiance ! Sophie arrive dès le lendemain avec sa tribu et des bagages qui laissent présager qu’ils comptent bien s’installer plusieurs jours. Vous affichez néanmoins un grand sourire et l’accueillez comme il se doit. Le problème ce n’est pas Sophie (vous l’adorez !), ce sont ses petits morpions indisciplinés sur lesquels elle n’a aucune autorité. Vous n’avez pas encore terminé de décharger le coffre de sa voiture que des cris vous interpellent. Ses chérubins se sont précipités dans la mer, tout habillés ! Une minute d’inattention et hop ils en profitent pour faire tout et n’importe quoi. Votre homme essaie de capter votre regard avec un froncement de sourcils qui en dit long, tandis qu’il tente d’expliquer à vos enfants hilares que ces petits fripons ne sont pas des modèles à suivre. Vous voilà donc subitement confrontée à la gestion de cinq enfants, d’une amie démissionnaire et de votre moitié qui rumine. Waouh ! Adieu les siestes à la plage, les repas sereins sous la tonnelle, les câlins et les soirées sous les étoiles ! Place au marathon ! Les courses à la fraîche pour nourrir toutes ces bouches, les repas à préparer, la salle de bains à éponger après les douches collectives des enfants, les lessives à faire tourner, la maison à ranger. La sieste des plus jeunes vous permet de souffler quelque peu pendant que Sophie en profite pour aller faire du shopping ou boire le café chez le voisin qu’elle trouve fort séduisant. Elle a retrouvé son sourire et c’est tant mieux, mais quand même… Votre homme s’est rapproché de vos enfants, vous gérez ceux de votre amie en son absence ; chacun son camp ! Intérieurement, vous vous sentez responsable de la situation et vous jurez de ne plus jamais vous laisser attendrir par les pleurs de vos proches. Face à ce scénario catastrophe familial, vous n’aspirez qu’à une chose : reprendre le cours normal de votre vie. Votre lieu de villégiature dégage une forte odeur de rance et de déception profonde. Il ne vous reste plus qu’une petite semaine pour tenter de profiter de « vos vacances », alors au diable les bonnes manières ! Vous rejoignez Sophie à la plage et lui demandez de bien vouloir regagner Paris avec ses petits afin de profiter à votre tour des vôtres. Vous tentez de ne pas vous attendrir à nouveau face à sa déception et ses larmes. Vous la rassurez et lui témoignez toute votre affection en maintenant votre argumentation. Vacances = Famille = Bien-être et sérénité ! Un besoin intense de vous ressourcer en toute intimité. Dès le lendemain matin, Sophie a rejoint la capitale et vous avez enfin vécu pleinement vos derniers jours d’été ! Apprécier pleinement ses amis ne signifie pas pour autant pouvoir vivre sous le même toit. Que cette chronique vous soit salutaire et vous permette de profiter de vos vacances comme vous l’entendez ! Un bel été à Tous !

Armelle Haëgy Illustration : Marygribouille

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INTERVIEW ERIK HASSLE Un suédois, aux cheveux roux bouclés, avec une voix sensuelle, des mélodies pop, dansantes et un nouveau single « No words », ultra efficace, il ne nous en fallait pas de plus pour craquer. On comprend alors pourquoi Jessie J l’a choisi pour faire sa première-partie. Erik Hassle prépare son deuxième album, qui sortira début de l’année prochaine. Et en attendant, il est venu à Paris le temps d’un concert et le temps de nous parler un peu de son parcours jusqu’à aujourd’hui et de ses projets musicaux pour la suite. Les critiques de ton dernier EP sont excellentes, tu assures ce soir la première partie de Jessie J à Paris, il fait un temps magnifique, la Suède a gagné l’Eurovision... Ma première question sera donc : « Alors, heureux ? » À propos de l’Eurovision ? (rires) Je suis heureux, à propos de tout. D’être ici, à Paris, c’est magnifique ! Je ne suis venu que trois fois, c’est toujours agréable pour les yeux, de simplement se balader, surtout par une belle journée comme celle-ci ! Alors, je suis heureux et j’ai la chance de faire un grand show ce soir. Quelles sont tes influences personnelles ? Celles qui sont le plus présentes, qui se ressentent davantage dans ton travail ? Quand j’étais petit, la première chose que j’ai découverte ce fut la soul. Le père d’un de mes copains avait un studio de répétition et on a trouvé plein de vieux disques de soul (Otis Redding, divers Mottown) et là on s’est dit « c’est ça qu’on doit faire ! » et on a essayé de jouer. En grandissant, je suis tombé dans la deep house et la techno, mais la house et la soul vont très bien ensemble. Gamin, le gros truc c’était Prodigy, je les adorais ! Ils ont ce rythme agressif... As-tu des chansons « guilty pleasure » ? Oh oui ! Un tas ! Je pense que la plupart des gens de mon âge peuvent avouer, qu’une fois leurs amis partis, ils écoutaient les Bacsktreet Boys et N’Sync. En Suède, c’est ce qu’on écoutait car c’est le fondement de l’écriture de la pop music chez nous. Beaucoup d’artistes s’inspirent de l’ère boysband, c’était une époque géniale. Je ne suis même pas sûr qu’on puisse parler de guilty pleasure, c’est cool maintenant !

Tu as collaboré sur la version anglaise du tube de Stromae “Alors on danse”. Comment s’est passée cette collaboration ? Vous êtes-vous rencontrés ? Pour être honnête, on ne s’est pas rencontré. Mais je suis un grand fan ! Ce nouveau son qu’il apporte. Je l’ai vu à Coachella, c’était un show incroyable. J’aime vraiment. Mais notre collaboration, ce n’était pas une volonté commune, c’est le label. Si tu pouvais faire un duo avec n’importe qui, mort ou vivant, qui choisirais-tu ? (drôle de son en suédois qui doit vouloir dire « oh la la ») Erykah Badhu. C’est dur, il y en a tellement, mais Erykah Badhu est la première qui me vient à l’esprit oui, ou peut-être Billie Holiday. Une femme, donc ! Absolument ! Tu as sorti plusieurs EP, dont le récent Somebody’s Party, ainsi que quelques albums. Y a-t-il un nouvel album en préparation ? Si oui, peux-tu nous en dire plus ? Oui, il est prêt, plus ou moins. J’ai l’intention de le sortir au début de l’année 2016. Si vous avez écouté le dernier EP, il est plus lent, assez minimal. Les autres ont plus de tempo, ils sont plus festifs, plus funky. Ça va être un mix des deux. Ça fait un petit moment que je fais de la musique, les gens en Suède me connaissent, mais j’ai la sensation que cet album va être mon deuxième « premier album ». Ca va partir dans plusieurs directions. J’ai déménagé à Los Angeles, il y a deux ans, et les chansons de cet album seront pour beaucoup les premières chansons que j’ai écrites en arrivant en Amérique, j’y apporte un peu de mon âme L.A. 143


Tu as un look très travaillé et à la rédaction on est fan de tes cheveux. La mode a-t-elle son importance pour toi ? Merci ! Je porte un grand intérêt au choix de mes vêtements, au style. Je crois que je suis inspiré par des films, des personnages, par les magazines de mode. J’ai toujours aimé me déguiser ; ma mère faisait du théâtre, il y avait toujours plein de costumes. J’aime la substance. C’est drôle, d’être différents personnages, même si mes cheveux sont toujours… enfin bon. Tu fais la première partie de Jessie-J ce soir. Tu as également assuré des premières parties de Mika. Que ressens-tu lors des minutes qui précèdent ta montée sur scène avant ces grandes stars de la pop ? As-tu le trac ? Pas tant que ça, c’est probablement sur scène que j’ai le moins peur. C’est un mix entre être conscient et être à l’intérieur de toi. Et j’ai l’impression d’être très en sécurité. 144

Faire les premières parties, c’est spécial, tu n’as pas la pression d’être la tête d’affiche, où tous les gens ont payé pour venir te voir, mais tu as la chance de faire bonne impression, c’est comme d’être l’outsider, c’est plutôt drôle. Et en même temps, tu dois chauffer la salle pour l’autre groupe. Mais j’aime bien, c’est sympa. Peut-on espérer te voir en solo sur scène bientôt ? Concerts ? Festivals ? J’espère vraiment ! On m’a dit que je reviendrai probablement à la fin du mois de juin, je ne sais encore pour quoi. Mais je serai en Europe cet été, donc ça sera plus simple d’organiser ça. Je n’ai pas de festival prévu à ma connaissance, mais on verra. J’ai lu que tu aspirais à devenir footballeur étant plus jeune. Si tu avais pu accomplir ce rêve, pour quel club aurais-tu aimé jouer ? Paris ! Pour de vrai. Mon joueur préféré c’est Zlatan, parce que je suis suédois.


Je l’ai même tatoué sur les côtes ! C’est une légende pour moi, mes potes, mon père et mes frères. On s’envoie des messages tous les week-ends, même quand je suis à L.A « Tu as vu Zlatan ? Il a l’air en forme aujourd’hui ! ». Donc Paris, je suis un fan de Paris. Enfin pour l’instant, parce qu’il y a Zlatan. Quand il partira, je changerai de club. C’est comme ça ! Pour finir, que peut-on te souhaiter pour la suite ? Wow. Je prends toujours cette question tellement au sérieux. J’espère que je vais pouvoir passer du temps dans le Sud de l’Europe cet été, parce que ça m’a manqué. Alors j’espère pouvoir y jouer, faire des festivals, et que le single marche bien comme ça je pourrai revenir. C’est assez basic, mais je veux juste être heureux. Propos recueillis par Marine Revel Crédit photos : Thomas Babeau pour Pose Mag

SON ACTUALITÉ Le nouveau single d’Erik Hassle « No words » est disponible depuis avril 2015 Le nouvel album est en préparation et sortira début 2016 Pour en savoir plus sur l’artiste, rdv sur son site officiel : http://erikhassle.com/

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FEUILLETON JURASSIC PARKA par Mélissandre L.

EPISODE 1: EGO EN VOIE D’EXTINCTION

Devant la vitrine, les mannequins en fibre de verre défiaient l’éphémère dans leurs poses parfaites. Gaby profita de la réflexion pour replacer la mèche qui s’était encore perdue sur son front. Avec la chaleur, elle refusait tout compromis et retombait sur son visage comme une larve fatiguée, la garce. Le jeune homme envia une seconde les figures aux perruques sans épi qui le fixaient.

Et dire que quelques heures plus tôt, l’étudiant prenait sa pause dans la Galerie de Paléontologie, au rez-de-chaussée, devant la verrière des primates. Quelques millions d’années séparaient les deux scènes et pourtant, d’un bout à l’autre de l’évolution, l’envie de durer dans le temps, de résister aux saisons, avait l’air d’être inscrite dans notre ADN.

Quand la prochaine grande civilisation intelligente déterrerait les pelures de notre siècle, Gabriel se demandait si les poupéesprésentoirs passeraient alors pour des œuvres d’art primitif, et finiraient à leur tour, pied de nez suprême aux diktats de la mode, dans la collection permanente d’un musée.

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On sous-estime prodigieusement le nombre de vies changées par la lecture d’un magazine.

Un buzz, dans sa poche, le ramena au présent. Gaby regarda son portable. Flo annulait à nouveau leur rendez-vous au dernier moment, prétextant pour la quatrième fois une urgence pro. Le souci quand on sort avec un mec qui bosse pour un magazine de mode, c’est que les tendances attendent clairement moins que les fossiles. Gaby soupira et fit demi-tour. Sur le chemin du métro, sur les pans d’un kiosque à journaux, la une du numéro du Moodboard du mois semblait narguer le jeune homme. Moodboard le magazine qui te donne du style, mais qui te pique ton petit copain. On sous-estime prodigieusement le nombre de vies qui ont été changées par la lecture d’un magazine. Que ce soit cet article qui vous fait découvrir votre nouvel artiste préféré, ou ces lignes qui vous motivent à essayer l’activité qui paiera un jour votre loyer, ou encore cette annonce d’un événement où vous rencontrerez l’homme ou la femme de votre vie. Parce qu’un magazine, avec ses pages si belles et si glossy, ne paie pas de mine. Et pourtant, c’était dans un magazine que Gabriel avait découvert l’application Tinder. Et c’était sur Tinder que Gaby avait rencontré Flo, trois mois plus tôt. À l’heure où l’on change de conquêtes comme de Converse, l’application n’était pas simplement la solution miracle pour les timides du monde. Moins connoté que Grinder, faussement plus sage, Tinder promettait la discrétion d’un profil invisible sur la toile et évitait les questionnaires à rallonge. Et même si les deux garçons s’étaient trouvés de la façon la moins romantique du monde, Gab s’était assuré de mettre un peu de poésie dans chacun de leurs instants. Prenez leur premier baiser par exemple : seuls, dans la pénombre magique de la galerie minéralogique, éclairés par les reflets de cristaux géants... Avouez que vous êtes un peu jaloux. D’ailleurs, en parlant de premier baiser...

Le jeune homme se rapprocha pour examiner la couverture du numéro placardé sur le kiosque. Mais non, il n’avait pas osé ?!! Gabriel n’était pas fou, les regards avaient beau avoir été floutés, là, en miniature en bas à droite, c’était bien leur premier Instagram quelques instants après le dit baiser ! Une éruption de bonheur se préparait dans son ventre, quand il vit le titre associé à sa photo. La joie se transforma directement en début de brûlure d’estomac. C’était bien la peine de se priver de pizza, si son ventre se rebellait quand même pour n’importe quoi !

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La gorge serrée, les lèvres pincées et le regard éteint, il acheta un exemplaire qu’il serra roulé dans son poing jusqu’au métro. Il déplia le papier de mauvaise augure à Bonne Nouvelle.

On a tous succombé un jour au style Granny. Chez une fille, ça donne la sempiternelle

Zooey Deschanel. « Le granny boyfriend, un accessoire qui sent la naphtaline. On a tous succombé un jour au style Granny. Chez une fille, ça donne la sempiternelle Zooey Deschanel, ses lunettes sans correction et son ukulélé en guise de pochette. Mais il existe également une version homme. Vous savez, ce type qui emprunte son look dans les placards de son grand-père, sur les vide- greniers de la banlieue Est, ou pire de province ! Et ce, comble de l’horreur, sans en retoucher les coupes années 50. Il s’appelle par exemple Colin, Pascal, bref un nom un brin rétro, comme un sac de voyage Paul Smith. Il s’agit de préférence d’un étudiant thésard en biologie, paléontologie, géologie, ou tout autre domaine poussiéreux à porter en badge, dans une description Twitter. On admettra que ce gimmick désuet et anachronique, tout droit sorti d’un film de Jean-Pierre Jeunet, livré avec son filtre sépia intégré, avait il y a quelques mois, l’attrait d’une trouvaille de cabinet de curiosités. Sans en assumer le côté vieillot soi-même, il était tout-à-fait correct de s’afficher au bras d’un tel énergumène à un pique-nique sur les quais ou une expo sur Jacques Tati. Au début, c’est charmant, le Granny Boy est cultivé, il vous sort des anecdotes tantôt littéraires, tantôt scientifiques. C’est bon pour l’ego de se dire qu’on ne sort pas uniquement avec lui pour ses cheekbones. Cependant, il n’est déjà pas évident de s’habiller quand on est un homme. Si on doit en plus, assumer le relooking de son plus 1, il nous faudrait des saisons et un budget beaucoup plus conséquents ! Et qui a vraiment le temps ? N’oublions pas que la mode est un langage ! Nous voulons dire « je m’intéresse, je questionne, je me renouvelle » et non « je suis une organisation caritative ». Bref, pour l’été 2015, on laisse ce vieux boytoy au placard et on sort draguer du neuf, si possible en terrasse rooftop. » Florian Lefallo 148


Gabriel en avait fait des lectures difficiles, pourtant ce papier était plus indigeste que la plus moisie des thèses paléobotaniques. Le jeune homme avait tellement mal, qu’il n’arrivait pas encore à pleurer. Il aurait aimé s’allonger là, en pleine rame, sur le sol dégueulasse, en mode serpillière. Attendre que tout le réseau RATP se fige et qu’une troupe entière de pompiers (il faudrait au moins cela) vienne éteindre sa colère. Il réussit à se traîner en pilote automatique jusqu’à sa colocation et c’est seulement la porte d’entrée claquée que tout le fuel de sa tristesse lui sortit par les yeux.

Il en était là, prostré en boule dans son clic-clac, devant un marathon Audrey Hepburn quand Hubert entra pour lui proposer une part de son wok de légumes. L’étude de la situation ne prit guère longtemps, le coloc’ comprit tout de suite la gravité de son état: - Qu’est-ce qu’il y a ? - Rien - N’importe quoi, quand tu regardes My Fair Lady avec les yeux bouffis, c’est au minimum ton directeur de thèse qui te fait des misères. - C’est pas ça. - C’est quoi alors ?... Et puis, Hubert se rappela que Gaby était sensé retrouver son copain ce soir-là. Il tenta : - Problème de coeur ? Pour toute réponse, Gaby lui balança l’exemplaire de Moodboard, momifié à la page maudite en piaillant : - C’est moi ça, non ? Son Ü-bear adoré, se cala dans l’encoignure de la porte avec des grognements d’ours et se concentra sur les lignes quelques instants. - LE SALAUUUUUD !!! Gaby, face à la confirmation, plongea la tête sous une pyramide de coussins. - Oh nomfmfmfmfmfmfm ! - Je comprends pas vraiment quand tu parles d’outre-tombe. Mais oui, clairement, c’est le pire connard sur lequel tu sois tombé.

Je vais finir comme une vieille fille à chats. Sauf qu’au lieu de chats vivants, les miens seront empaillés. 149


Gaby laissa émerger son museau du monticule douillet et mouillé : - Pire que l’avare qui m’avait fait payer les bonbons piqués dans son sachet au ciné ? - Oui, non là ça dépasse le fétichiste de pieds sales, le mythomane déjà maqué et le plan cul qui ne t’appelait que quand les autres n’étaient pas dispo. Gabychou faut arrêter de draguer sur Tinder, hein. - Oui, bon c’est pas non plus la peine de m’enterrer encore plus ! - Mais attend, regarde le côté plein du verre, au moins tu eu ton quota de mecs foireux. Si l’univers a un sens, tu devrais logiquement tomber sur Monsieur Idéal dans l’année. - Tu parles, je vais finir comme une vieille fille à chats, geignit Gaby. Sauf qu’au lieu de chats vivants, les miens seront empaillés. Et (reniflement) en plus (reniflement), les trucs empaillés (reniflement) ça puuuuuuuue !..

Demande un droit de réponse ! Traine-le en justice, cette raclure de bidet à barbe !

- Il se passe quoiii ? De l’autre bout de l’appartement, Marla la troisième pièce de la coloc’, attrapait le train en marche, en gueulant dans le couloir : - Il s’est encore fait piqué sa salle au labo ? - Le copain de Gaby vient de lui tailler un costard dans son magazine.. - T’es sérieux ? Montre ! Hubert transita dans la chambre de Marla avec l’exemplaire de Moodboard, puis revint se poser au chevet de la montagne de coussins. Marla ne mit pas longtemps à entrer en ébullition : - Nan mais, faut pas te laisser faire Gab, hein ! Demande un droit de réponse ! Traine-le en justice, cette raclure de bidet à barbe ! - Tu déconnes Marla ?! Il peut pas, ça ne ferait que jeter de l’huile sur le feu et attirer l’attention sur lui, rationalisa Hubert. Depuis son antre, Marla, l’amazone 2.0 lâcha un pfff sonore des gens qui savent mieux que tout le monde. De quoi agacer le coloc’ conciliant : - Tu pourrais pas un peu lâcher ton ordi, c’est une réunion de crise là ! - Mais je participe ! Je finis juste de mettre mon dernier post en ligne. Le jeu est sorti y’a une semaine, c’est déjà une info super old. Après quelques secondes de silence, Gaby se redressa et se frotta les yeux. - Mais c’est ça, la solution. Hubert avait dû louper un épisode, dans le doute, il se dit que le thésard s’était peut-être rangé à son opinion raisonnable : - Quoi ? Attendre le prochain numéro de Moodboard que l’info soit noyée sous de nouvelles pages torchons et prendre ta revanche en trouvant enfin un mec qui te respecte ? - Je vais ouvrir un blog mode.

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Hubert manqua de dégringoler de l’accoudoir : - Quoi ? Mais pourquoi ? - Pour lui faire bouffer son chapeau chipé à Pharrell Williams. Pendant que le jeune homme épongeait ses yeux, son nez et tout ce qui suintait, Hubert tenta d’essuyer les plâtres : - Écoute Gaby, je sais pas comment te le dire, t’es mignon... Mais t’es pas une gravure de mode.

Entre temps, Marla était sortie de son repaire pour partager ses perles positives avec le monde réel : - J’avoue, même si l’on met de côté ce que je pense des blogueuses mode, faut bien dire que tu te fringues comme un vieux sac... - Tu peux parler, c’est quand la dernière fois qu’on t’a vue sans un t-shirt Dr Who ? répliqua Gabriel. - Je tiens un blog sur les jeux vidéo, c’est une occupation suffisamment téméraire pour une fille en 2015, sans que je donne d’autres munitions aux trolls de la toile pour me pourrir. Et puis, mes t-shirts te disent merde. D’ailleurs tu devrais dire la même chose à ton Florian.

Audrey, coincée dans l’écran de l’ordinateur, mais ne voulant pas être en reste, se mit à beugler à son tour : « Just you wait Mr Higgins, just you wait ! » - Mais j’y compte bien ! lâcha Gabriel. Et reprenant en substance les mots de l’héroïne de son film préféré : - Il va bien voir, le con, de quel bois elle se chauffe, la trouvaille de cabinet de curiosités ! - C’est peut-être pas la peine de s’emballer non plus... Mais avant qu’Hubert n’ait le temps d’aller au bout de sa pensée, Marla reprit : - Ah et donc pour répondre à un mec plus superficiel qu’un tuto YouTube, tu vas passer les trois-quarts de ton temps et de ta disponibilité de cerveau à pondre un blog bien futile, qu’il ne lira sûrement pas ?! Bel esprit ! Pas du tout immature ! - C’est toi qui me dit que j’dois pas me laisser faire ! Faudrait savoir ! Je suis pas ringard et je veux que ce connard regrette toute sa vie de m’avoir humilié comme ça ! Marla ravala ses décibels, elle comprenait enfin de quoi avait besoin son ami en cet instant, elle reprit plus doucement : - Écoute, je sais que tu es en colère, tu as le droit. Mais encore une fois, quel intérêt s’il ne le lit pas ? Et Hubert d’ajouter : - Marla n’a pas tort, tu sais combien il y a de blogs sur la toile ? Combien de blogs mode, même en France ? - Ça va, ça doit pas être si compliqué hein, je suis pas débile. Je vous rappelle que le doctorant dans la pièce, c’est moi ! J’ai lu des blogueurs mode et je ... - Tu ne lis pas les blogueurs mode Gaby, tu mates, coupa Marla, peu délicate.

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Gaby fixait la pointe de ses chaussons, en haussant les sourcils de mauvaise foi : - C’est faux, je lis un peu. Et puis surtout, je sais m’adapter. - Mais on n’en doute pas Gaby, manquerait plus que le docteur en dinosaures renie la théorie de l’évolution ! lui lança Hubert en tapotant sur son épaule. De toute façon, le jeune homme avait pris sa décision. Et comme à 8 ans, lorsque sa maîtresse lui avait expliqué avec condescendance que paléontologue n’était pas un métier d’avenir, il n’allait en faire qu’à sa tête. Si la mode était « un langage », il comptait bien dire un grand Fuck à ce foutu Florian. - Je continue de penser que c’est une très mauvaise idée, soupira la rabat-joie de service, mais prouvemoi le contraire ! - Bon si tu es résolu, conclut Hubert, faut qu’on cause concept.. Mais d’abord wok time, sinon ça va être froid. - J’ai pas faim... grinça un Gabriel un peu boudeur. Marla sauta sur l’occasion pour balancer une dernière pique : - Rha... Fais pas ta blogueuse mode !

Le salon/salle à manger s’était transformé en QG d’agence de comm’. Sur la table, les assiettes côtoyaient les laptops et le tableau ardoise des listes de courses avait été relooké par Hubert de nombreux post-it fluos, pleins d’idées de design pour le futur blog. L’intégralité du dressing de Gabriel avait échoué sur le sol. Rescapé de cette marrée marronnasse, le blogueur en herbe en short et en parka kaki, se tenait les poings sur les hanches, avec une moue un peu déçue.

Le mieux, c’est de ne pas jouer un rôle. Les gens sentent quand on se force à faire un truc pas naturel. - Je pense qu’on est tous d’accord : pour les looks, tu vas vraiment galérer, résuma Marla, pressée d’aller se coucher. - Je pourrais racheter des trucs... - Nan mais tu sais, je crois que le mieux, analysa Hubert, c’est de ne pas jouer un rôle. Les gens le sentent quand on se force à faire un truc pas naturel. Je veux dire toi, ton délire, c’est la photo, pas de jouer la star des streetstyles.. - T’as raison, admit Gaby en commençant à replier ses frusques. Je pourrais peut-être aller prendre en photo les autres dans la rue, demander à des blogueurs que j’aime bien.. - Ouais, c’est vrai que tu passes déjà ton temps à shooter des squelettes pour le musée, ça devrait pas trop te changer.. Marla évitait d’habitude de railler sur le physique, mais celle-là était facile et passé une certaine heure, elle contrôlait moins sa jauge à conneries.

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- Mais il y a énormément de gens qui font ça, il te faut une identité propre ! insista Hubert. - Ça passe peut-être par la façon de décrire les looks... hasarda Gabriel. - Tu sais écrire un peu ? lui demanda le graphiste. - Tu veux dire à part des essais sur les dents des rongeurs du crétacé ? Moyen.. - Ça pourrait être ça, ton truc ! proposa Marla. - Écrire moyennement ? Ouais, c’est sûr que je vais révolutionner le genre... - Mais non banane, reprit Marla. Elle expliqua : en gros, tu examines les looks des mecs et des nanas comme si tu décrivais une bestiole paléolithique, tu vois ce que je veux dire ? Gabriel, également fatigué répondit à côté de la plaque : - Sais-tu, au passage, que le paléolithique n’a pas grand chose à voir avec la paléontologie ? - Au lieu de jouer au malin, réfléchis ! râla Marla. Personne ne fait ça, si ? Hubert, le seul à être encore enthousiasmé par le débat, était conquis : - C’est vrai que ça pourrait être fun, Gaby : l’explorateur de la jungle urbaine ! - Ouais... C’est pas faux, accorda le thésard. Ça va me demander un peu de recherches pour ne pas être trop à l’Ouest, mais ça, je sais faire. - Trop bien ! Fin du drame, on va enfin pouvoir aller se pieuter ! Marla et Gabriel étaient déjà en train de remballer leurs affaires quand Hubert, pugnace et protocolaire lança : - Nan, il lui manque encore un titre, c’est super important le nom du blog ! Pour Marla, c’en était trop : - Rhaaa ! Mais on en a déjà parlé, c’est pas ce soir qu’on va trouver ça ! Les meilleurs noms, c’est comme les mecs bien, ils sont tous pris, c’est tout. Gabriel qui se regardait dans le reflet du frigo en inox les calma en quelques mots : - En fait, j’ai déjà trouvé. Il se retourna vers les colocs qui attendaient la suite avec plus d’impatience que le prochain Game of Thrones : - C’est pas évident ? Marla avait déjà utilisé tout son crédit d’endurance et n’avait plus envie de rire : - Dude, ne nous fait pas poireauter à cette heure-là, sinon j’te jure que toi et ta parka, vous finissez dans le vide-ordures. Gabriel attrapa l’Allosaurus en plastique qui trônait sur un vieux téléphone fixe de décoration : - Justement, le seul nom possible pour mon blog de mode, c’est Jurassic Parka.

Découvrez l’épisode 2 de « Jurassic Parka » dans notre prochain numéro.

Illustrations : Alan Cloiseau

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POSE MUSICALE SUR LA PLAGE ABANDONNÉE par Alexandra Le Fur « Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés », on dit oui aux palmiers, à l’eau bleue turquoise, aux jolies plages, aux rires, aux joies, aux fêtes, à l’insouciance qu’apporte cette époque bénie de l’année, j’ai nommé : les vacances d’été ! Et comme on ne veut pas vous laisser partir comme ça, on a réuni le pire et le meilleur des tubes de l’été. Have fun ! On se revoit à l’automne !

Phantom planet - California

Du grunge facile, une construction rythmique imparable, un refrain entêtant et facile à retenir. Quand ce morceau est sorti, il a accompagné mon été, parce que ouais, California, plages, été. Fallait pas être un grand génie non plus hein. Bref, si vous ne connaissez pas, que vous voulez du rock léger et sans prise de tête, foncez.

Essa moça tà diferente - Chico Buarque

Ah Chico (non pas les Gipsy Kings, je vous vois venir) alors, je plante le décor. Brésil, Rio de Janeiro, Copacabana, Caïpirinha et... Samba ! Mais samba douce, parce que si tu veux te déhancher sans connaître, faut que ce soit doux, sinon c’est dislocation de la hanche, urgences, bref la tuile ! Fais-moi confiance, tu y vas les yeux fermés et tu verras par toi-même que tu connais cette chanson et ce bon vieux Chico !

Girls just want to have fun - Cyndi Lauper

Ok, elle est sortie en octobre 1983, mais moi quand je l’entends j’ai envie d’un bar de plage et de danser dans le sable. Donc perso, c’est un tube de l’été (et puis octobre donc été indien, je retombe sur mes pattes). Alors cet hymne des années 80 était à l’origine écrit par un mec et racontait le point de vue d’un adolescent sur les femmes. Quand ils ont proposé la chanson à Cyndi Lauper, elle l’a refusée car elle l’a trouvée trop misogyne. Ni une ni deux, ils insistent, elle réécrit des paroles, change le tempo, et bam, tube mondial !

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What’s my name - Rihanna feat Drake

Un peu oldy aussi, mais vraiment goody, cette chanson te reste dans la tête (quoi de plus simple en effet que de fredonner «Oh nana, what’s my name?») donc ouais, c’est doux, chaud et sans prise de risque, je sais. Mais qui a dit qu’une bonne chanson est toujours une prise de risque ? Bref, cette chanson de Rihanna te donne, elle aussi, envie de prendre le premier avion pour la Barbade (en plus on a connu plus rude comme destination, non ?).

Macarena - Los Del Rio

Tu ne croyais quand même pas que t’allais y échapper ? Tu te la tapes déjà à tous les mariages, mais j’ai décidé d’en remettre une couche ! Et que celui qui n’a pas dansé la choré de Mia Fry me jette la première pierre ! Je fonce toujours sur la piste quand j’entends ce morceau et avec quelques cocktails avant (on rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et qu’il faut le consommer avec modération - qu’entre boire et conduire il faut choisir -moi je n’ai pas mon permis et toi ?) donc je disais, avec quelques cocktails avant, ça passe nickel !

Nevermind - Leonard Cohen

Poème daté de 2005, sorti sur le dernier opus du grand Léonard Cohen en 2014, « Nevermind » aborde le thème de la guerre, des traités de paix d’après un soldat tueur qui retourne au réel. Dit comme ça, non seulement ce n’est pas vendeur (sujet sensible) mais en plus c’est hors-sujet complet. Mais en fait non, parce que c’est la chanson thème de LA série de l’été, à savoir « True Détective ». Et comme tu ne verras quasiment que True Détective cet l’été, tu en feras un tube de l’été. CQFD.

Summertime - Dj Jazzy Jeff & The Fresh Prince

Les années 90, les séries kitsch mais qui ont posé les jalons des séries actuelles qu’on aime tant. Et puis le cultissime Fresh Prince (Le Prince de Bel Air) avec Will Smith, Jeff Townes, Oncle Phil, Carlton, etc. Will Smith et Jazz (qui jouait le meilleur pote de Will, énamouré de Hilary) ont fondé un groupe en 1985 après s’être rencontré à une soirée. Ils ont sorti plusieurs albums et hit dont le générique du Prince de Bel Air, mais aussi « Summertime ». Summertime c’est le rap de la fin des années 80, très old school donc mais assez bon enfant. Donc si tu ne connais pas et que t’as envie d’avoir un bon délire 80’s avec un bon rap sans prise de tête, tu sais ce qu’il te faut.

Shy Guy - Diana King

Le vrai guilty pleasure me concernant, c’est cette chanson. J’avais 10 ans à sa sortie, et jusque-là, ça a été le meilleur été de ma vie. Donc 10 ans, la plage, les grandes vacances, les potes, la fin de l’enfance. Et bien pour moi, cette chanson symbolise tout ça. Et en plus, c’est une bonne chanson, un peu raggaton sur les bords, parfaitement entraînante, exotique à l’époque et clairement efficace. Mais bon, ça ne nous rajeunit pas...

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CHANTAL LADESOU & CLEMENCE ANSAULT PHOTOGRAPHE : PAULINE DARLEY STYLISME : LE CHOIX DU STYLE MAKE UP : FANNY DÉPÉE HAIR : BRIGITTE REALISATION : ENRIQUE LEMERCIER

Chantal : Pull IVANA HELSINKI Pantalon AS I AM 156 Boots FATIMA LOPES


Clémence : Robe AS I AM Collier DENAIVE 157 Escarpins VINCENT BOTTESI


ClĂŠmence : Tailleur LYUBOV 158 Escarpins vintage


Chantal : Perfecto et leggings AUGUSTIN TEBOUL Marinière AS I AM Derbies IRAKLI 159 Ras du cou DENAIVE


Clémence : Tee-shirt et jupe SELLY RABY KANE 160 Escarpins VINCENT BOTTESI


Chantal : Chemise et derbies IRAKLIE 161 jean’s LEVI’S


RENCONTRE CHANTAL LADESSOU

& CLEMENCE ANSAULT De sa révélation à la télé, fin des années 1980 dans « La Classe », à la radio plus récemment dans « Les Grosse Têtes », Chantal Ladesou a tracé son chemin de carrière avec succès. Connue également pour ses nombreux rôles dans des films au cinéma ou à la télévision, cette grande femme blonde, toujours élégante, est une femme de caractère, avec un vrai bagou. Elle a déjà à son actif plusieurs one woman shows, discipline dans laquelle elle excelle. Sa manière très particulière de parler fait qu’elle est reconnaissable dès les premiers mots. Ce qu’on sait moins sur elle, c’est que sa fille Clémence Ansault, est également comédienne. En effet, depuis plusieurs mois, Chantal donne la réplique à la jeune femme de 25 ans dans la pièce « Nelson », de Jean Robert-Charrier. Nous les avons conviées toutes les deux, non pas pour jouer au jeu des 7 familles mais pour une interview et une séance photo, ambiance « Freaky Friday ».

Il y a un vrai contraste entre vos deux personnages dans « Nelson », que cela soit au niveau du caractère, des aspirations dans la vie, des passions... Est-ce que le contraste est aussi important dans la vraie vie ? Clémence Ansault : On est quand même plutôt dans le même esprit. On n’est pas vraiment différente en terme de goûts, de personnalité, on est très complice, sur plein de choses. Chantal Ladesou : Je crois que je suis moins dure que cette femme dans Nelson, à tel point qu’elle craque à un moment donné. On a les rôles qu’on mérite donc il y un fond de ressemblance avec cette femme qui veut tout diriger, qui est un peu autoritaire, mais je le fais quand même moins dans la vie !

CA : C’était une vraie première fois oui. On avait fait une pièce ensemble, mais juste une fois, avec une seule représentation. Donc Nelson, c’est notre vraie première fois. On a appris à jouer ensemble pendant les répétitions. On m’a souvent demandé si ce n’était pas dur de travailler avec sa mère, mes copines les premières, mais non, on rigole beaucoup. Les metteurs en scène étaient là pour nous diriger, donc c’était plus simple aussi. Clémence, c’est souvent une question qu’on pose aux enfants d’artistes mais est-ce que tu n’as pas peur d’être considérée seulement comme « la fille de » Chantal Ladesou ?

CL : Pas tous les jours, mais je suis douce oui ! Disons que je n’oublie pas son prénom, pas comme dans Nelson ! (rires)

CA : Je porte le nom de mon père et ma mère a gardé son nom de jeune fille pour la scène. Du coup, le public ignore souvent que je suis sa fille. Personnellement, je le vis très bien. Je suis fière du parcours de ma mère et heureuse de pouvoir travailler avec elle.

Et toi Clémence, est-ce que tu as des traits de caractères communs avec ton personnage ?

CL : Tu devrais me demander maintenant ce que ça fait d’être la mère de Clémence Ansault ! (rires)

Oui. Quelques uns. Comme elle, j’aime voyager et découvrir le monde par exemple. Et puis, elle n’a pas peur de s’affirmer et là-dessus, on s’entend bien elle et moi !

Bientôt 40 ans de vie commune avec votre mari Michel, c’est quoi le secret de la réussite d’une telle longévité dans un couple Chantal ?

CA : Oui, ça reste une maman très douce.

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Est-ce que c’est la première fois que vous jouez ensemble ?


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Les engueulades ! Pouvoir partir et claquer la porte et revenir deux heures après. La valise prête dans l’entrée... Ces quarante ans sont passés très vite. Ma fille va se marier donc nous sommes allés voir l’église et je me disais que je me suis mariée dans la même église, il y a quarante ans, c’est fou. Et Clémence, est-ce que tes parents sont un modèle pour toi ? Est-ce que dans 40 ans tu penses que tu seras toujours avec le même homme ? Oui. Bien sûr. J’ai eu la chance de grandir dans une famille unie et c’est comme ça que j’envisage ma vie. Chantal, est-ce que naître à Roubaix c’est combattre au quotidien les clichés sur les gens du Nord ? C’est vrai que naître à Roubaix, faut le faire ! Et je l’ai fait mais on s’en sort quand même ! (rires) C’est une ville que j’aime beaucoup. Je suis née à Roubaix mais j’ai passé mon enfance à Tourcoing. J’adore quand je vais jouer à Roubaix, c’est une ville qui est étonnante, qui remonte complètement en ce moment, c’est une ville dynamique. Il y a beaucoup de Parisiens qui vont y habiter. Il y a une piscine, dans laquelle j’ai appris à nager, qui est devenue un musée et c’est magnifique. J’aime beaucoup y retourner. Je suis encore très attachée au Nord. Vous avez fait le Conservatoire à Lille puis le Cours Simon à Paris. Quand la volonté de devenir comédienne est-elle apparue ? Toute petite. C’est ma mère qui m’a donné envie. J’ai eu très vite envie de jouer, de monter sur une scène, de faire rire. J’allais à l’école pour m’amuser et pour faire rire mes camarades. C’était génial ! Mais à la fin du trimestre, ce n’était pas terrible ! En tout cas, j’ai toujours en cette envie et je ne me voyais pas faire autre chose. Et si cela n’avait pas marché, vers quoi vous seriez-vous tournée ? Vers l’immobilier, j’adore ça ! C’est ce que je j’ai fait quand je suis arrivée à Paris, pour gagner ma vie. J’aime la proximité avec les gens, voir où les gens vivent, visiter les habitations....

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J’avais un carnet d’adresses énorme mais finalement je ne connaissais personne. J’avais balancé mon sac en coquillages dans la tête du chef du village et je me suis donc faite virée. Je me retrouve gare de Lyon et je n’ai que deux copines, qui sont dans cet appartement. On réunit notre solitude, on décide de ne plus plaire, de vivre pour nous, jusqu’au jour où le fils d’une amie débarque. Je crois que les femmes se reconnaissaient dans un peu de chaque personnage. On s’est beaucoup amusé, on l’a joué mille fois. Quant à toi Clémence, malgré ton jeune âge, tu es déjà une touche-à-tout. Tu as suivi une formation de réalisatrice, tu as fait des films de publicité, tu as étudié aussi le son, le montage, puis ensuite de la comédie. Qu’est-ce que tu n’as pas encore fait et qui te fait très envie ?

Il y a un peu plus de 10 ans, vous commenciez à jouer dans la pièce « Les Amazones », de Jean-Marie Chevret qui a connu un succès impressionnant. Vous étiez d’ailleurs parfaite dans cette pièce ! Comment expliquez-vous ce succès ? Les Amazones, ce sont trois nanas paumées, qui regroupent leur solitude dans un appartement. Une business woman qui n’a pas vu le temps passer parce qu’elle ne pensait qu’à sa carrière, jouée par Fiona Gelin. Une femme popote, bourgeoise, larguée par son mec, c’était Sonia Dubois et moi qui était une G.O restée un peu trop longtemps au Club Med !

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J’aimerais bien monter un restaurant, ou un ranch ! Ca n’a rien à voir mais oui, j’aimerais ouvrir un lieu à la campagne, au milieu des champs. Un endroit festif, c’est encore flou dans ma tête. Est-ce que tu avais la pression de jouer avec ta mère ? Je n’ai pas du tout dormi avant. J’étais complètement paniquée, je ne voulais plus du tout jouer. La semaine d’avant, je me suis dit que je ne pouvais plus le faire, qu’il fallait que je parte loin pour me cacher ! (rires)


J’en faisais même des cauchemars, je rêvais que je ne parlais pas assez fort sur scène, que personne ne m’entendait, que j’oubliais mon texte... Quel regard portes-tu sur sa carrière ? Je suis très admirative. Elle a son succès qui est très grand maintenant mais elle a toujours travaillé, joué au théâtre ou à la télévision, dans des films. Et elle a toujours allié sa carrière et sa vie de famille donc elle a été une vraie maman, très présente. Elle a toujours réussi à conjuguer les deux. Quand elle est sur scène, elle se sent chez elle, elle irradie dans un théâtre donc oui, je suis très admirative. Et sinon, je l’ai adorée dans « Les Amazones ». J’ai vu la pièce au moins trente fois et à chaque fois je riais autant. Je reconnaissais bien ses expressions, ses mimiques, je voyais ce qui se passait dans sa tête quand elle jouait et j’adorais ça. Et toi ta carrière, tu l’envisages comment ? Est-ce qu’il y a des parcours qui te font rêver ? On m’a beaucoup prévenu, surtout ma mère, du fait que c’était un métier très difficile, qu’il y avait beaucoup de monde. Moi au départ je voulais vraiment faire de la réalisation. On a tous plusieurs vies dans une vie! Pour l’instant, je suis heureuse de pouvoir jouer la comédie, je me rends compte de la chance que j’ai. Enfin, quels sont vos projets pour cet été ? Est-ce qu’il vous arrive encore de partir en vacances ensemble ? CL : Toujours oui. On ne va pas se séparer. Elle a déjà beaucoup voyagé, même dans des endroits qui font peur. Je ne dormais d’ailleurs pas à cette époque ! Mais on se réunit toujours pour les vacances d’été oui, dans le sud et à la campagne dans l’Yonne. Et pour la rentrée, quels sont vos projets ? Sept mois de tournée, on est prises jusqu’en 2016 ! Donc c’est difficile de prévoir autre chose pour l’instant. Propos recueillis par Enrique Lemercier

LEUR ACTUALITÉ NELSON sera en tournée dans toute la France à partir de septembre 2015 et pour plus de 100 représentations. Quelques dates : Mardi 6 octobre 2015 à Asnières-Sur-Seine Mercredi 21 octobre 2015 à Montpellier Mercredi 4 novembre 2015 à Marseille Jeudi 12 novembre 2015 à Bruxelles Mardi 17 novembre 2015 à Roubaix Dimanche 29 novembre 2015 à La Baule Jeudi 3 décembre 2015 à Nice Mardi 8 décembre 2015 à Toulouse Vendredi 11 décembre 2015 à Perpignan Vendredi 18 décembre 2015 à Thionville

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SHOPPING S’OCCUPER À LA PLAGE? TROP FACILE !

Par Marie Parent Ah les vacances, l’été, le soleil, le sable qui colle partout, les cheveux qui se transforment en paille et non en « wavy sexy » comme le préconisent tous les magazines… Bref ça y est, vous les avez attendues toute l’année, vous avez mangé du bouillon pendant 3 mois histoire d’être au top pendant cette semaine au bord de la mer, vous crevez la dalle, vous êtes pâle comme une geisha mais peu importe, cette année, à la plage, c’est VOUS la reine !

AH OUAIS ET COMMENT ? C’est facile, encore plus facile que le niveau 1 de Candy Crush même ! Il vous suffit de suivre les quelques conseils que nous avons l’obligeance de vous offrir, de faire chauffer un peu votre carte bleue et le tour est joué, vous allez devenir MISS PLAYA 2015 !

JOUR 1 : « JE SUIS UNE FILLE STYLÉE QUI LIT DES LIVRES »

Cette année, à la plage vous serez la meuf qui est belle ET qui sait lire ! Incroyable ! On ne va surtout pas surfer sur les clichés nauséabonds mais par contre, une chose est sure, vous allez pouvoir attirer l’oeil du chaland grâce à vos lectures remarquables ! On vous propose de choisir entre « Ce livre devrait me permettre de résoudre le conflit au Proche-Orient, d’avoir mon diplôme, et de trouver une femme » de l’excellent Sylvain Mazas (il y a 2 tomes donc vous avez de quoi voir venir) et « Hé Mademoiselle » de la très très drôle Yatuu ! Quelque chose nous dit que vous allez vite vous faire des potes sur la plage !

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JOUR 2 : « JE FAIS DU SNORKELING (DE LA RANDONNÉE PALMÉE) PARCE QUE JE TROUVE QUE LA PLONGÉE, C’EST VULGAIRE ! » Bon vous avez surtout trouvé ce masque absolument génial chez Décathlon qui vous permet de regarder les petits poissons sans perdre votre tubas au fond de l’eau ou à avoir à gérer son orientation plus qu’improbable (est-ce que quelqu’un sait pourquoi le tubas met environ deux minutes à se décrocher du masque de manière définitive pour ensuite venir se coincer entre l’élastique du masque et vos cheveux ? Non mais je ne sais pas, je demande !) Donc oui le snorkeling c’est vraiment trop cool et cerise sur le gâteau, on bronze en continue et on se muscle les fesses : si c’est pas super, ça ! En plus, dites vous bien que vous ne serez pas la seule à aller observer les poissons et que vous risquez de vous faire des potes qui viendront vous poser 1001 questions sur ce masque oh combien incroyable !

JOUR 3 : « JE ME FAIS DES AMIS ET JE LES INITIE À UN JEU INCONNU AU BATAILLON »

Maintenant que vous avez des amis à la plage, il est temps de les époustoufler avec un jeu sympa/détente/ rosé/paillette, j’ai nommé : le Mölkky ! Késako, le Mölkky ? Comme dirait Wikipédia : « Le mölkky (prononcé [mølkky] ou « meulku ») est un jeu d’adresse inventé par l’entreprise finlandaise Tuoterengas en 1996, dans la région méridionale du Päijät-Häme. Il s’inspire du kyykkä, un jeu traditionnel finlandais de lancer ayant ses origines en Carélie. Se pratiquant en plein air, l’objectif du Mölkky est de marquer exactement 50 points en renversant des quilles numérotées de 1 à 12 par un lancer d’un bâton de bois. Ne demandant pas la force nécessaire du Kyykkä, le mölkky peut se pratiquer sans conditions d’âge ou de conditions physiques. » N.B : Oui, c’était plus simple de trouver la définition plutôt que de partir dans des digressions à n’en plus finir. Bref le mölkky c’est cool, ça change de la pétanque et ça renforce votre image de « meuf qui a toujours un truc foufouyou sur elle » 169


JOUR 4 : « J’AI TROP DE SUCCÈS, JE CRÉE DE LA DISTANCE AVEC MES NOUVEAUX AMIS »

Ouais bon, ils sont sympa mais pour être attirante il faut… « créer de la distance » (mantra que vous vous répétez depuis vos 15 ans et qui fonctionne une fois sur deux mais c’est pas grave) ! En réalité vous avez envie d’être un peu seule aujourd’hui et hors de question de faire la conversation avec Roland le vendeur de chouchous (déjà, quelle idée de s’appeler Roland !). Bref, votre arme anti-copain, un pistolet à eau dernier cri que vous avez volé au fils de votre cousine, va vous permettre d’éloigner les relou et autres vendeurs de chouchous ! Grâce à elle, vous devriez pouvoir faire dégager vos voisins de serviettes et avoir toute la place que vous méritez et du calme aussi… Ah, le calme !

JOUR 5 : « OH ILS M’ONT TROP SAOULÉ, JE M’ISOLE »

Dorénavant, vous êtes l’ennemi public n°1 de la plage ! Votre petit jeu « pistolet à eau direct dans les yeux » n’a fait rire que vous. Donc aujourd’hui faites-vous oublier et jouez la « low profile », ça ne sera pas mal. Du coup, n’oubliez pas votre casque camouflage qui vous permettra de vous faire oublier avec style. Et puis finalement, vous commencez à en avoir marre du calme, alors un peu de musique, ça ne pourra pas vous faire de mal. Vous écoutez pour la 1000ème fois « LØVE » de Julien Doré, arrivée à la dernière chanson, vous vous sentez aussi abandonnée que lui. Il est temps de recréer du contact avec les autochtones !

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JOUR 6 : « FINALEMENT JE VAIS ALLER ATTENDRE LA VAGUE ET FAIRE LE POINT SUR MOI-MÊME »

Ce n’est pas vrai du tout, vous avez juste investi dans une planche de surf et espérez secrètement rendre toutes les nanas de la plage mortes de jalousie et les mecs fous d’amour ! Voilà, vous êtes sur votre planche, c’est bien… Vous vous rendez juste compte qu’une planche de surf à Théoule-sur-Mer ce n’était peut-être pas la meilleure idée du monde. Tant pis, vous vous allongez dessus, à défaut de surfer, votre planche voguera peutêtre jusqu’à Miami… Bon, c’est pas tout ça, mais vous commencez sérieusement à vous ennuyer sur votre planche non ?

JOUR 7 : « JE COMMENCE À M’ENNUYER, JE VAIS RETENTER UNE APPROCHE AVEC LES COPAINS »

Pour cela, rien de plus simple, vous vous pointez à la plage munie de votre donut gonflable et de votre queue de sirène (oui, votre queue de sirène, vous avez bien lu). De toute façon, vous êtes fâchée avec tout le monde alors autant les faire rire avant de partir ! Et puis franchement, depuis la Petite Sirène, qui n’a jamais rêvé de rejouer le rôle d’Ariel, les bras tendus sur un rocher ! « Partiiiiiirrrr là-baaaas » : il ne vous reste plus qu’à trouver Sébastien, Polochon et Eurêka et votre rêve deviendra réalité ! 171


POSE ASTRALE Bélier Dire « Coucou, tu veux voir ma bite ? » à votre rencard peut vous mener en prison. Mon conseil : En revanche, ce sont des choses qui se disent sur Tinder. Amour : Téléchargez l’application !

Taureau C’est l’été certes, mais de là à vous balader torse nu dans la rue, non ! Mon conseil : Rangez-moi ces tétons ! Amour : Avec une hollandaise qui trouvera ça sexy à Sainte-Maxime.

Gémeaux C’est un oiseau? Un avion? Vous allez rater votre rendez-vous chez l’ophtalmo et donc le passage de Superman. Mon conseil : Je ne suis pas ophtalmo, je ne peux rien pour vous. Amour : Votre cécité s’accentue de jour en jour. Vous arrêtez d’être difficile et rencontrez une guenon aussi douce qu’une adolescente.

Cancer Paris Plages 2015, J-bientôt. Vous ne tenez plus et empestez le monoï ! Mon conseil : Attention au sable dans le maillot ! Amour : Avec un peu de bol, vous tomberez sur une star de la téléréalité devant le rayon autobronzant.

Lion L’étoile du Berger est en maison VIII… Vous voyez très bien où je veux en venir ! Mon conseil : Je pense que vous savez déjà quoi faire. Amour : De toute évidence, il va se passer un truc… Enfin bon, vous m’avez comprise !

Vierge C’est la fin, là. Pour absolument tous les vierges du monde, c’est la fin. Même pour le 1er décan. Mon conseil : Foutu pour foutu, démissionnez ! Amour : Bon ben du coup c’est un peu tard, mais bon, vous pouvez jouer la carte Jeane Manson.

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Horoscope librement sorti de la boule de cristal de Marine Revel Illustrations par Sess / http://10placeducolonelbourgoin.blogspot.fr/

Balance J’ai lu la fin de Game of Thrones dans les astres, si vous ne voulez pas vous faire spoiler... Mon conseil : Donnez-moi 25 000 €! Amour : Vous, je ne sais pas, mais Jon Snow...

Scorpion Je vois beaucoup de lipsticks. Vous ne seriez pas youtubeuse beauté durant votre temps libre ? Mon conseil : Si oui, sachez que je vous méprise un peu. Mais que vous êtes vachement pratique en termes de tuto coiffure. Amour : Norman fait peut-être des vidéos, mais je peux vous dire que « pas que » ! Clin d’œil coquin.

Sagittaire L’esthéticienne veut vous épiler l’entre-fesses. Dites « oui » si vous allez en Corse, dites « non » si vous ne comptez pas vous mettre en maillot. Mon conseil : Sortez de ce Body Minute immédiatement ! Amour : En même temps, si vous dites oui, les possibilités sont infinies !

Capricorne La femme sagittaire va être douce comme un petit lavabo. Si ça vous intéresse, je peux vous filer tous leurs 06, ça ne vous coûtera pas très cher… Mon conseil : … à peine 25 000 € Amour : Faites confiance à la mère maquerelle que je suis et donnez-moi 25 000 € !

Verseau Votre voyant est très optimiste sur votre futur ? C’est marrant, les étoiles me disent « carton » et « poubelle ». Mon conseil : Faites-vous rembourser ! Amour : Ah, il vous a aussi dit que vous alliez rencontrer l’amour ? Je suis vraiment désolée...

Poissons Vous aller acheter un iPhone 6 pour remplacer votre Motorola à cause d’Uranus en maison en feu je crois. Mon conseil : Téléchargez Tinder. Amour : Vous avez une notification : « Coucou, tu veux voir ma bite ? ». (Dites « oui », comme ça je garde mon job !)

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