Geronimo Stilton | Mille et une Merveilles

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Né à Sourisia, la capitale de l’île des Souris, il est le directeur de l’Écho du rongeur, le journal le plus célèbre de l’île, fondé par Honoré Tourneboulé, son grand-père. Pour se distraire, il collectionne les croûtes de fromage du xviiie siècle et écrit des livres à grand succès : traduits en 50 langues, ils se sont vendus à 37 millions d’exemplaires en Italie, et à 170 millions d’exemplaires dans le monde ! Pour découvrir les aventures de Geronimo et de ses amis, visitez le site : www.geronimostilton.com

Il s’agit d’un projet mis en œuvre par le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale d’Italie pour sensibiliser les filles et les garçons du monde aux innombrables splendeurs artistiques et culturelles de l’Italie, y compris les moins connues. Ce livre est diffusé à travers le réseau des Ambassades, Consulats et Instituts Culturels Italiens.

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Chers amis rongeurs, attachez vos ceintures et préparez-vous : un voyage incroyable vous attend ! Suivez-moi, ou plutôt suivez-nous ! 3, 2, 1… départ ! Par une lumineuse matinée d’été, je me trouvais à bord d’un avion, prêt à passer des vacances tranquilles avec ma famille. Or, ce vol se révéla être le début non pas de vacances, mais… d’un voyage époustouflant ! En effet, mes compagnons m’avaient inscrit avec eux à la course des Mille et Une Merveilles, une extraordinaire chasse au trésor à travers des villes, des villages et des paysages sublimes. Étape après étape, de Rome à Venise, des Apennins aux Alpes, nous avons visité des endroits uniques au monde ! Si, comme nous, vous avez envie de vous laisser surprendre par un pays où la beauté, l’art, l’histoire et la nature sont chez eux, préparez-vous à partir avec nous… Attention, l’aventure commence !

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Équipés de grosses chaussures et de sacs à dos, nous avons gagné des endroits rabuleux ! L’Italie à pied : un voyage dans le voyage !

Notre voyage a commencé et a fini en avion, avec un vol Sourisia-Rome à l’aller et un Venise-Sourisia au retour !

NOTES DE VOYAGE

J’ai adoré le minibus, plus petit qu’un bus et plus spacieux qu’une voiture… À bord des nôtres, j’ai fait des siestes inoubliables !

Nos étapes à vélo nous ont permis de découvrir des paysages uniques ! Si vous manquez d’entraînement, pensez au pédalage assisté !

En voiture, conduite par l’un de nous ou un ami de passage, nous avons avalé des centaines de kilomètres !

DÉPART

ARRIVÉE

Pour visiter les îles, tous en ferry ! C’est ainsi que nous sommes allés en Sicile, en Sardaigne, et à Isola Bella, sur le lac Majeur !

Vive le rail, qui se décline à l’infini ! Trains à grande vitesse, lignes locales, sections historiques, trains de montagne : quelle variété !

Ministero degli Affari Esteri e della Cooperazione Internazionale


ient à : Ce livre appart

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À vos marques… Prêts ? Partez !

Texte de Geronimo Stilton Coordination éditoriale de Patrizia Puricelli Édition de Benedetta Biasi Couverture d’Alessandro Muscillo Conception graphique : Mauro De Toffol / theWorldofDOT Illustrations des pages intérieures et de la jaquette intérieure d’Ivan Bigarella (dessin) et Christian Aliprandi (couleurs) Coordination artistique de Roberta Bianchi Graphisme de Marta Lorini Sur une idée originale d’Elisabetta Dami www.geronimostilton.com © 2020, Mondadori Libri S.p.A. pour PIEMME info@edizpiemme.it Titre original : Mille Meraviglie. Viaggio alla scoperta dell’Italia International rights © Atlantyca S.p.A. – Via Leopardi, 8 – 20123 Milan, Italie www.atlantyca.com – contact : foreignrights@atlantyca.it Traduction de Béatrice Didiot Suivi éditorial : Judith Nouvion Collaboration graphique : Isabelle Southgate Correction : Anne-Sophie de Monsabert Coordonné par Atlantyca S.p.A.

Édition spéciale réalisée pour le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale – Direction Générale pour la promotion et la coopération culturelle, économique et de l’innovation (DGSP), en collaboration avec la Commission Nationale Italienne pour l’UNESCO. Ministero degli Affari Esteri e della Cooperazione Internazionale

Organizzazione delle Nazioni Unite per l’Educazione, la Scienza e la Cultura

Commissione Nazionale Italiana per l’UNESCO

Stilton est le nom d’un célèbre fromage anglais. C’est une marque déposée de Stilton Cheese Makers’ Association. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site www.stiltoncheese.com La reproduction totale de ce livre est absolument interdite, de même que sa diffusion dans des réseaux informatiques, sa transmission, sous quelque forme que ce soit, et par quelque moyen que ce soit – électronique, mécanique, par photocopie, enregistrement ou toute autre méthode –, sans autorisation écrite du propriétaire. Stampa: ELCOGRAF S.p.A. - Verona

Cette histoire commence par une fraîche matinée d’été. Que dis-je, aux rabuleuses premières heures d’un jour d’été ! Scouiiit, il était tôt, terriblement tôt : le SOLEIL venait tout juste de se lever et moi… je venais d’arriver à l’aéroport international de Sourisia, prêt à partir pour des vacances fantasouristiques. Destination : l’Italie !


À vos marques… Prêts ? Partez ! Ma sœur, Téa, mon cousin Traquenard et sa nièce Traqueline, ainsi que mon neveu Benjamin m’attendaient déjà, accompagnés de grand-père Tourneboulé, venu nous dire au revoir. Dès qu’il me vit, celui-ci s’exclama : – J’étais sûr que tu serais en retard, fichu gamin ! D’ailleurs, je me suis déplacé exprès pour vérifier ! Puis il consulta sa montre et sa voix s’adoucit. – Mais pour une fois, rien à dire : tu es à l’heure ! Pas de bêtises, hein ?! Je tiens à être fier de toi ! – D’accord, grand-père ! Mais à quel propos ? lui demandai-je, éTonné . – Comment ça, « à quel propos » ? brailla-t-il. Ce voyage est trèèès important ! Tu ne l’as pas encore compriiiiis ?! Hum, j’étais de plus en plus surpris. Depuis quand grand-père s’intéressait-il autant à mes vacances ? Mais bien sûr ! Peut-être celles-là lui tenaient-elles plus à cœur parce que c’est lui qui en avait eu l’idée ! – Ne t’en fais pas, lui répondis-je. Je te promets de faire tout mon possible pour que ce voyage soit… érapatant ! – Là, tu me plais, gamin ! Que la chance soit avec toi !

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À vos marques… Prêts ? Partez ! Peu après, tandis que notre avion survolait un tapis de nuages vaporeux, je lançai à ma famille : – Ah, l’Italie… elle a vraiment tout ! Des musées et des monuments ITALIE pour les amateurs de culture, À VOIR EN PRIORITÉ une nature magnifique 1. ROME ET LE COLISÉE (LATIUM) pour ceux qui ont 2. FLORENCE ET LES OFFICES (TOSCANE) le goût de l’aventure, 3. VENISE ET LA PLACE SAINT-MARC d’innombrables traditions (VÉNÉTIE) 4. MILAN ET SON DUOMO pour les plus curieux et (LOMBARDIE) une cuisine délicieuse 5. LES CINQUE TERRE (LIGURIE) 6. NAPLES (CAMPANIE) pour les gourmands ! J’ai 7. POMPÉI, CAPRI ET SORRENTE fait une l iste de toutes (CAMPANIE) 8. LA VALLÉE DES TEMPLES les choses qu’on ne peut D’AGRIGENTE (SICILE) absolument pas rater… 9. LE SALENTO (POUILLES) 10. MATERA (BASILICATE) Avant même que je puisse finir ma phrase, Benjamin chicota : – Oui, si on en a le temps, tonton G ! Pour gagner la CO U RS E , nous devrons être toujours prêts à foncer d’un endroit à un autre ! Et nous ne choisirons pas nos étapes ! Je tressaillis.

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À vos marques… Prêts ? Partez !

À vos marques… Prêts ? Partez !

Il

– Hein ? Course, gagner, étapes ? Benjamin, de quoi parles-tu ? Téa, Traquenard et les enfants échangèrent un regard surpris, puis s’interrogèrent :

n

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t pas ?

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prévenu ? i l’a

Pas

moi !

s-l Di

Quand, une fois l’avion posé, nous traversâmes l’aéroport, la première chose que je vis fut une énorme pancarte sur laquelle était écrit :

BIENVENUE, LES STILTON !

raquenard ! ui, T

La rongeuse qui nous accueillit nous confia le règlement de la course. À bord du bus qui nous conduisait à notre maison d’hôtes, nous le lûmes attentivement… Par mille mimolettes…

– Geroniniais, toujours le même boulet ! soupira Traquenard. Pourquoi ne t’es-tu pas informé comme il faut ? Tu pensais vraiment que grand-père nous envoyait uniquement en vacances ? Pas du tout ! Nous allons participer à une épousouriflante chasse au trésor permettant de découvrir les beautés de l’Italie, les M I L L E E T U N E M E RV E I L L E S ! – Hein ?! Une chasse au trésor ?! m’exclamai-je. – Exact, confirma Téa. Une expérience qui promet d’être inoubliable ! Mais d’ici là, détends-toi : nous en saurons plus à notre arrivée à Rome…

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.

NTURE E V A ’ L ..

VENAIT DE COMMENC

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ER !


Un dîner fantasouristique ! UN E CHA SSE AU TRÉ SOR PLE INE D’A VEN TUR ES ET D’ÉM OTI ON À LA DÉC OU VERTE DES BEAUTÉ S SEC RÈT ES DE L’ITALI E !

RÈG LEM ENT

1. Les étapes vous seront révélées par texto sous la forme d’une énigme à résoudre.

2. Une fois arrivée à l’endroit indiqué,

votre équipe prendra un self ie et l’enverra au jury. 3. Juste après, elle recevra un message lui dévoilant l’étape suivante, et ainsi de suite jusqu’à la fin de la course. 4. Tout au long du voyage, votre équipe devr a tenir un journal en ligne,, pour que tous, oui, tous les internautes puissent rêver avec vous en déco uvrant les mer veilles de l’Italie ! CE QUI EST INT ERD IT

Sauter des étapes ! Mal se comporter ! Ne pas respecter l’environnement ! S’ennuyer !

Émilie-Romagne

Que l’aventure commence !

Région : Latium Chef-lieu : Rome

Enfin, nous posâmes nos valises dans la maison d’hôtes qui nous attendait au cœur de l’une des plus belles villes du monde : Rome ! Tout en profitant du ponentino, petit vent local, j’admirai, depuis la terrasse, l’extraordinaire vue qui m’était offerte sur la ville éternelle.

CE QUI EST PER MIS

Chercher des informations de base ou originales sur les lieux visités ! Apprendre un peu l’italien ! Se faire de nouveaux amis ! Goûter la cuisine locale ! S’amuser !

LE PRI X

L’équipe qui publiera le journal de voyage le plus original, intéressant et amusant gagnera de nouveaux billet s pour l’Italie, à la découverte de… mille et une autres merveilles !

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L’expression « Ville éternelle », par laquelle on désigne habituellement Rome, apparaît pour la première fois dans un vers de Tibulle (poète latin du I er siècle av. J.-C.). Déjà, la ville est légendaire, mais nul n’imagine que son histoire couvrira encore deux mille ans et plus !


Que l’aventure commence !

* « Traquenard, mon ami, comment vas-tu ? »

BIP BIP

Latium

Soudain, sur l’écran de mon portable apparut le message que nous urse co la ns da e nu Bienve attendions tous. Scouiiit, MERVEILLES des MILLE ET UNE à vous ! quelle émotion… Nous et… bonne chance e gm ni Voici l’é allions entrer dans le correspondant à e! la première étap vif de notre aventure LE italienne ! CHERCHEZ DANS E UR RR TROU D’UNE SE Je m’éclaircis la voix, RE UN CHEF-D’ŒUV ! puis le lus à haute D’ARCHITECTURE voix : – Hum… murmura Traquenard. Comment un chef-d’œuvre d’architecture – un monument , j’imagine – peut-il tenir dans un trou de quelques millimètres ?! – Ça paraît impossible ! ajouta Traqueline. – Pourtant, il doit bien y avoir une solution, commenta Téa. – Tout ce qu’il faut, c’est la trouver ! confirma Benjamin. Nous étions tous concentrés sur cette énigme, quand une voix forte claironna : – Trappola, amico mio! Come stai?* – Claudiooo ! Quelle surprise ! s’exclama mon

cousin. Où te cachais-tu ? Sachez, chers amis rongeurs, que Traquenard s’était rendu à Rome quelque temps plus tôt pour suivre un cours de cuisine locale ! C’est à cette occasion qu’il avait connu Claudio, garçon sympathique et bavard, qui, par une heureuse coïncidence, travaillait comme rongeur à tout faire dans notre maison d’hôtes ! Quand les présentations furent terminées, Claudio déclara : – Quelle fierté pour moi d’apprendre que vous participez aux MILLE ET UNE MERVEILLES ! Tout le temps que vous serez dans le Latium, comptez sur moi et… sur PROVOLONE. – Provolone ? répétâmes-nous comme un seul rat. Claudio s’expliqua : c’était le nom de son minibus, qui était jaune comme du fromage. Là-dessus, Traquenard lui fit lire le texte de la devinette. – J’ai compris, affirma Claudio avec un sourire. Venez avec moi !

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Que l’aventure commence !

Latium

Nous le suivîmes, puis montâmes dans son véhicule. – Rome vous plaît ? nous demanda Claudio en démarrant. En plus d’être l’une des plus villes du monde, elle recèle bien des mystères et curiosités, comme celle que vous allez découvrir ! Au bout d’un moment, il s’arrêta sur une place déserte et dit : – Quelle chance… D’habitude, il y a la queue ! – Euh… on est là pour quoi ? m’étonnai-je. D’ailleurs, où sommes-nous exactement ? – Devant le siège du grand prieuré de Rome de l’ordre de Malte, répondit Claudio. C’est ici que vous devez chercher votre serrure… Au milieu d’une place ?! Je n’y comprenais croûte ! – Jetons un coup d’œil aux portes qui se trouvent là, proposa Traqueline. Au même instant, Traquenard (qui était déjà parti comme une fusée) laissa échapper un grand « Oooh ! ». Par mille mimolettes, mon cousin était penché devant le portail de la Villa du Prieuré, un œil à sa serrure . – Geroniballot, ne sois pas nigaud ! Regarde…

belles

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J’obéis et… – Incroyable ! Par le trou de la serrure, on apercevait, net et parfaitement centré, le dôme de la basilique Saint-Pierre !

La basilique Saint-Pierre, fruit du génie de Michelangelo Buonarroti (mieux connu en français comme Michel-Ange) – et d’autres –, est considérée comme l’un des plus grands monuments du monde : sa superficie est d’environ 23 000 mètres carrés et sa « grosse coupole » (cupolone, comme l’appellent les Romains) s’élève à plus de 133 mètres !


Que l’aventure commence ! Quand nous rejoignîmes Claudio, celui-ci nous lança : – Pas mal comme première étape, non ? Puis, comme l’exigeait le règlement, nous envoyâmes un selfie au jury, qui nous répondit… – Quoi, c’est déjà fini ? se désolèrent les souriceaux. Bra vo, – Pas de panique, intervint Rie les Stil n t Claudio. La visite auj de pl on ! us our À d d’hui continue… avec moi ! em ain ! ! – Youpi ! s’exclama Traqueline. Où nous emmènes-tu ? – Au restaurant ? tenta Traquenard, plein d’espoir. Mais son ami ne l’entendit pas. – Pfff… je parie que ce midi Claudio a mangé une belle assiette d’artichauts frits, lui ! grommela Traquenard. Évidemment, il ne pense pas au goûter, lui ! Et va savoir quand il voudra dîner, lui ? – Par où voulez-vous commencer ? nous demanda notre guide. La Bouche de la vérité, les catacombes ? Vous n’avez que l’embarras du choix !

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Latium Tout le monde s’empressa de remonter à bord de Provolone. – Regardez ! Voici le mur d’Aurélien, long de 18 kilomètres à l’origine, mais dont il ne reste aujourd’hui qu’une partie. L’empereur Aurélien l’a fait construire pour défendre la ville des « barbares », ces peuples étrangers qui étaient ennemis de Rome, nous expliqua Claudio. Cette enceinte était dotée de portes, comme celle de San Paolo que vous voyez là-bas !


Que l’aventure commence ! Claudio parlait, parlait, parlait… mais quel VOYAGE DANS LE TEMPS Cicéron, homme politique plaisir nous prenions et orateur romain, a vécu au à l’écouter ! Un vrai Ier siècle av. J.-C. Ses harangues et autres discours prononcés cicérone ! pour défendre ses idées sont Après nous avoir restés célèbres. Un orateur est une personne sachant parler émerveillés pendant avec éloquence face à un public, mais faire le cicérone des heures et des signifie guider quelqu’un heures, Rome nous dans la découverte d’une ville, d’un monument, d’un offrit un crépuscule musée… spectaculaire ! Et enfin arriva l’heure du dîner : notre visite m’avait donné une faim de chat ! Après un repas typiquement romain – bucatini (pâtes longues et creuses), artichauts frits, saltimbocca (escalopes roulées) et autres délices —, nous allâmes nous coucher, fatigués mais heureux ! Le lendemain, nous nous réveillâmes au son des cloche et de la voix sonore de Claudio : – Debout, les amis ! Une certaine course vous attend ! De fait, pendant que nous prenions notre petit déjeuner sur la terrasse, la devinette correspondant à notre deuxième étape arriva.

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Latium Comme pour la première, je la lus au groupe :

— Nous avons des yeux, mais ne voyons pas... Or ceux qui nous regardent sont pris d’effroi ! Humpf, pas évidente non plus… Soudain, Benjamin tendit vers moi l’écran de notre tablette. – Regarde, tonton G, c’est peut-être ça : un jardin rempli de… monstres en pierre ! Nous nous penchâmes tous pour voir : près de Viterbe s’étendait le parc des Monstres de Bomarzo.

Journal de voyage de la famille Stilton

Le « bois sacré » de Bomarzo Ce « bois sacré », aussi appelé « parc des Monstres », est un lieu unique. Il est né, dans la seconde moitié du XVIe siècle, d’une idée du seigneur local, Vicino Orsini : sculpter dans les roches affleurantes de ses terres des dragons, des créatures mythologiques et autres monstres, ainsi que des sièges. Le tout gravé de messages étranges.

Un lieu magique !


Que l’aventure commence ! – Bravo, Ben, s’exclama Claudio, je n’y avais pas pensé ! Là-bas, on se promène au milieu de toutes sortes de MONSTRES et personnages imaginaires sculptés dans la pierre. C’est sûrement votre prochaine étape. Si vous êtes prêts, je vous y amène ! Nous saluâmes les propriétaires de la maison d’hôtes, chargeâmes nos bagages à bord de PROVOLONE et nous remîmes en route. En moins de deux heures, nous fûmes à Bomarzo et pénétrâmes dans le parc des Monstres. Pétrifié d’admiration devant un ogre en pierre, Benjamin s’écria : – Il est ASSOURISSANT ! Plus loin, tout en contemplant, nez en l’air, les statues de deux géants en lutte, Traqueline acquiesça. Moi, je sortis de la « maison penchée » en titubant et l’estomac tout retourné… Scouiiit, cette construction était si bancale que j’en avais perdu mes points de repère ! Après avoir exploré une bonne partie du parc, je m’aperçus que nous n’étions plus que… quatre ! – Où est Traquenard ? demandai-je. – Il n’était pas devant toi ? s’étonna Téa. – Non, je croyais qu’il était avec vous.

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Latium Soudain retentit un cri : – À L ’ AI I I I I I I I D E ! Ratédiction, c’était la voix de mon cousin ! Et elle sortait du fond de la gueule… d’un gigantesque monstre barbu ! Brrr… Je pris mon courage à deux pattes et m’élançai vers la statue. « Coucou ! » entendis-je alors. Jaillissant des CROCS minéraux de la bête, Traquenard s’esclaffa : – Je t’ai eu, Geronicucu ! Si tu te voyais ! Tu es pâle comme du fromage blanc !


* « Grâce à toi, Claudio ! Ton aide nous a été très précieuse ! »

Que l’aventure commence ! Grrr… Traquenard ne changera jamais ! Mais je réalisai que nous avions perdu un temps précieux et lançai aux autres : – Eh, c’est le moment du selfie ! Clic-clac ! Traqueline envoya le cliché au jury des MILLE ET UNE MERVEILLES. – Cette compétition est une vraie partie de plaisir ! se réjouit Benjamin. Aussitôt arriva un texto nous annonçant que nous étions parvenus au bout des épreuves proposées tilton ! ué, les S est jo n ie B Latium dans le Latium. L’étape aintenant, M ! e lé in c bou rocha Nous nous écriâmes : -vous. P reposez ez-vous rend – Ouiii ! s… ois jour dans tr les ! – On s’en est sortis comme à Nap des chefs ! commentai-je. Grazie a te, Claudio! Il tuo aiuto è stato prezioso !* – Vu que vous avez quelques jours de pause, que diriez-vous de visiter avec moi quelques endroits très spéciaux ? proposa alors notre ami. Mes compagnons et moi échangeâmes un regard approbateur, puis Traquenard répondit au nom de tous :

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Latium – Quand tu veux ! Résultat : tout le monde s’engouffra derechef dans le minibus ! Au bout d’une demi-heure, Claudio se gara le long de la route et nous fit descendre pour admirer le panorama . Ce que nous vîmes nous laissa sans voix : la route se poursuivait sur un P O N T très long, qui menait à un village perché sur une colline. – Savez-vous que ce bourg ne compte plus qu’une dizaine d’habitants ? souligna Claudio.


Que l’aventure commence ! – Vraiment ? s’étonna Téa. – Après plusieurs glissements de terrain , sa population a fini par s’en aller, expliqua notre ami. J’étais si curieux de découvrir ce bel endroit que je ne tenais plus dans mon pelage ! – Qu’est-ce qu’on attend ? Tous en voiture et cap sur cette merveille ! m’écriai-je. – Stop, Geronimo ! me retint Claudio. Le pont n’est accessible qu’à patte. – À patte ? répétai-je en ouvrant de grands yeux. – Eh oui ! Mais pas de panique… il ne fait que 300 mètres. – D’accord, mais en côte ! ajoutai-je, de plus en plus soucieux. Comme il n’y avait pas d’autre solution, nous nous mîmes en marche et, après une grimpette de 300 mètres aussi pénible qu’épuisante… – Bienvenue à Civita di Bagnoregio ! s’exclama Claudio. Une agglomération fondée par les Étrusques il y a deux mille cinq cents ans… Pendant une heure ou deux, nous flânâmes parmi les impressionnantes maisons en pierre de ce bourg où le temps semblait s’être arrêté.

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Latium Le soir venu, nous étions claqués, vidés… mais notre exploration du VOYAGE DANS LE TEMPS Les Étrusques se sont insLatium était loin d’être tallés en Italie à partir du IXe siècle av. J.-C. L’espace terminée : elle dura encore qu’ils occupaient, à chedeux bons jours. Après val sur les actuels Toscane, Ombrie et Latium, a été quoi vint le moment de appelé « Étrurie ». Détail partir pour l’étape original, les Étrusques écrivaient de la droite suivante des MILLE vers la gauche. ET UNE MERVEILLES : la Campanie ! Nous dîmes au revoir à notre guide en échangeant avec lui la promesse de nous revoir bientôt. Puis, dans le train qui nous conduisait à Naples, Ben et Traqueline cherchèrent sur Internet des informations originales sur les lieux que nous venions de visiter. C’est avec elles qu’ils poursuivirent notre Journal de voyage, consacré à notre érapatante chasse au trésor à travers l’Italie !

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Journal de voyage de la famille Stilton

Journal de voyage de la famille Stilton

La nécropole de Cerveteri

Les beautés de Viterbe

Pour vaincre sa frousse, tonton G a eu besoin... d’un coup de pouce ! Visiter la nécropole étrusque de Cerveteri a constitué une expérience fantasouristique ! C’est quoi, une nécropole ? L’un des lieux où l’on inhumait les morts dans l’Antiquité. Celle de Cerveteri est l’une des plus importantes de la Méditerranée ! Les fresques et les objets retrouvés dans ses tombeaux en disent long sur la vie quotidienne, les mythes et les rites des Étrusques.

VOYAGE DANS LE TEMPS

Riche de milliers de tombeaux, cette nécropole est organisée comme une ville, avec rues, places, quartiers. Certaines sépultures s’apparentent à des tranchées creusées dans la roche, d’autres (souvent collectives) sont coiffées de tumuli. D’autres encore ressemblent à des cabanes ou à des maisonnettes.

Viterbe est une magnifique ville du Latium. Claudio nous a raconté que chaque 3 septembre plus de cent hommes (les « facchini ») défilent dans les rues en transportant une structure haute de 30 mètres : la Macchina di Santa Rosa. À son sommet se dresse la statue de sainte Rose, patronne (c’est-à-dire protectrice) de la ville. Les facchini sont habillés en blanc avec une ceintu re rouge , et coiffés d’un foulard blanc, comme… des pirates !

Cette structure pèse environ 5 tonnes ! Scouiiit !

Son quartier médiéval est le plus grand d’Europe !


Téa se rua à la caisse. – Je regrette vraiment de devoir quitter ce charmant

établissement, mais notre course nous attend ! Le propriétaire de la boutique s’inclina. – Mademoiselle, mon établissement est beau, mais que dire de vous ? Ma sœur SOURIT , puis, lui montrant mon portable, lui demanda : – Lei che è così gentile, potrebbe aiutarci con questo indovinello?* – Bien sûr ! Il suffit de descendre dans le métro ! Puis il ajouta, nous indiquant une rue qui traversait l’incroyable centre historique de Naples : – Pour ce faire, prenez à droite, puis à gauche. « Bizarre, me dis-je en marchant. J’avais pensé à un endroit au bord de la mer… Mais, qui sait, peut-être s’y rend-on en métro… » Au même instant, Traquenard, qui s’était déjà engagé dans l’escalier de la station, m’appela : – Viens, Geronigamin, suis ton cousin ! Une seconde plus tard, je l’entendis s’exclamer : – Waouh, cette ville est vraiment fantasouristique ! Même son métro est un chef-d’œuvre !

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Région : Campanie Chef-lieu : Naples

Chers petits éclats de parmesan, savez-vous ce que nous recherchâmes en premier à notre arrivée à Naples ? Les petits gâteaux typiques de cette ville ! Assis à l’une des plus anciennes pâtisseries de Naples, nous dégustions de délicieuses sfogliatelle (feuilletés à la crème), BIP BIP quand le message que nous attendions arriva, scouiiit ! Dedans se trouvait l’indication codée de notre première étape en Campanie. Comme d’habitude, je la lus à haute voix :

— On y arrive et en repart à pied, mais c’est au large ou sur le rivage qu’on se croirait.

* « Vous qui êtes si gentil, pourriez-vous nous aider à résoudre cette devinette ? »

Une plongée hors programme !

Campanie


Une plongée hors programme ! Nous nous empressâmes de le rejoindre. Et en un frémissement de moustaches, nous nous retrouvâmes entourés de MOSAÏQUES bleues qui renvoyaient la lumière comme les vagues au milieu de la mer. Quel spectacle ! – Mais bien sûr, commenta Téa, notre première étape est la station de métro Toledo ! Nous sommes sous terre, mais on se croirait en mer ! – Ah, la mer ! s’extasia Benjamin. Après, on ira la voir ? – Promis, lui répondis-je. Mais avant, nous devons prendre notre selfie.

La station Toledo est une véritable œuvre d’art, dont l’originalité lui a valu plusieurs prix. Parmi ceux-ci figure celui de l’International Tun nel ling Ass ocia tion , considéré comme l’Oscar des réalisations souterraines !

Campanie Je venais tout juste d’envoyer une photo de nous devant les mosaïques, quand un nouveau texto arriva. Je le lus tout haut :

BIP BIP

— Pour trouver ces temples antiques, levez le nez, faites ce que l’on vous indique ! – Un temple ?! Mais il n’y en a pas par ici… s’étonna Traqueline. – Ici, non, mais si nous levons le nez comme la devinette nous le recommande… dit Téa. Au-dessus de nos têtes, des temples, des colonnes et des récipients en terre cuite étaient dessinés sur un panneau faisant la publicité du site archéologique de Paestum. – Bien vu, Téa ! la félicitai-je. Voilà l’endroit où nous devons aller ! À la gare, vite ! En moins de deux heures, nous nous retrouvâmes au cœur d’un parc archéologique extraordinaire, où sous un ciel d’un bleu éclatant se dressaient plusieurs temples flanqués d’arbres solitaires. – Tout ça a vraiment été construit il y a plus de deux mille ans ? demanda Traqueline. – Oui, confirmai-je, et ce site a remarquablement résisté au temps. Sache que lorsque les Grecs anciens ont fondé cette ville, ils l’ont appelée

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Poseidonia, en l’honneur de Poséidon, le dieu de la mer. Puis les Romains l’ont renommée Paestum. Nous expédiâmes le selfie d’usage au jury des MILLE ET UNE MERVEILLES, qui nous répondit :

Bravo, les Stilton ! À présent, reposez-vous. Votre chasse au trésor reprendra en Calabre !

VOYAGE DANS LE TEMPS

À Paestum, on peut admirer, entre autres merveilles, trois magnifiques temples consacrés à des divinités grecques. Le plus ancien remonte au VIe siècle av. J.-C. Le plus grand (Ve siècle av. J.-C.) présente une couleur dorée dont le ton change à mesure que les heures passent. Le troisième (VIe siècle av. J.-C.) a été transformé en église au Moyen Âge.

– Oh, finalmente possiamo andare a mangiare ! Non so voi, ma io ho una fame felina!* déclara Traquenard. Nous nous rendîmes dans une pizzeria d’où s’échappait une odeur rabuleuse. – Bienvenue ! Ici, nous faisons les meilleures pizzas de Naples ! déclara Vincenzo, le propriétaire. Quelques minutes plus tard, il nous servit cinq assiettes fumantes . À la fin du repas, Traqueline s’écria : – Quel régal ! C’est la meilleure pizza que j’aie jamais mangée !

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* « Ah, enfin, on peut aller manger ! Vous, je ne sais pas, mais moi, j’ai une faim de chat ! »

Campanie


Une plongée hors programme ! – D’après vous, depuis quand consomme-t-on ce plat ? demanda Vincenzo aux souriceaux. Eh bien… depuis la nuit des temps, car la pâte est composée d’ingrédients très simples : huile, eau, sel et farine. En 1889, pour rendre hommage à la reine Marguerite de Savoie, le cuisinier Raffaele Esposito a garni sa pizza de basilic, mozzarella et tomate. Résultat : un plat vert, blanc et rouge, aux couleurs de l’Italie ! D’après la légende, c’est ainsi qu’est née la pizza margherita. Tandis que nous rentrions à Naples (en car, cette fois), Traqueline s’exclama : – Regardez ! Le Vésuve ! Dans la lumière dorée du crépuscule, l’énorme volcan nous laissa bouche bée. – Il s’élève à 1 300 mètres, et figurez-vous qu’il est toujours ACTIF , nous apprit Ben. – Hein, toujours actif ?! m’alarmai-je. Reste à espérer qu’il se tienne tranquille ! À propos de sismologie, le lendemain nous décidâmes de visiter le parc submergé de Baïes, à savoir tout un morceau de côte qui, conséquence de phénomènes géologiques très particuliers, gît sous la mer, à 5 mètres de profondeur !

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Campanie

VOYAGE DANS LE TEMPS

En 79 apr. J.-C. a eu lieu la plus célèbre éruption du Vésuve : une nuée de cendres et de lapilli a alors recouvert les cités romaines de Pompéi et d’Herculanum. Aujourd’hui, les archéologues exhument encore temples, maisons ou rues enfouis depuis près de 2 000 ans.

On peut le visiter de plusieurs façons : confortablement assis dans une barque dont le fond transparent permet d’admirer les vestiges immergés ; en pratiquant le snorkelling ; en plongeant avec un matériel complet. Pour moi, le choix était fait, mes petits éclats de parmesan ! Dès que nous arrivâmes, je filai acheter des billets pour l’exploration en barque. Malheureusement, ma sœur se montra plus rapide : avec une détente toute féline, elle me passa devant et réserva une barque pour Ben, Traqueline et Traquenard, et… une exploration sous-marine guidée pour elle et moi ! g l o ups !

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Au début, j’étais réticent (ben oui, je suis un gars, ou plutôt un rat, pantouflard !), mais je finis par enfiler la combinaison de rigueur, puis le gilet avec la bouteille, et plongeai à la découverte des vestiges immergés de Baïes. Une expérience rabuleuse ! Ce site aux mosaïques parfaitement conservées, aux magnifiques statues et aux majestueuses colonnes nous permit de terminer notre séjour campanien… en beauté !

CIRA

Quand technologie rime avec nature !

En Campanie, nous avons visité des endroits extraordinaires, dont le Centre italien de recherche aérospatiale de Capoue (à 40 kilomètres de Naples). L’activité du CIRA va des tests de qualification spatiale des satellites à l’étude de systèmes innovants pour l’observation de la terre et de nouvelles technologies permettant de réduire l’impact environnemental des avions !

C’est moi qui régale !

LE « CAFÉ SUSPENDU » ! Un matin, dans le bar où nous prenions notre petit déjeuner, un serveur nous a expliqué qu’à Naples quand quelqu’un consomme un café, il en paie souvent un second pour le rongeur qui viendra après lui. Cette tradition dite du caffè sospeso est typique de cette ville ! Emballé, Traquenard l’a tout de suite adoptée !


Région : Calabre Chef-lieu : Catanzaro

« Cap sur Cosenza ! » nous indiqua le jury de la course. Nous réservâmes des places dans le premier train disponible, et quelques heures plus tard étions sur les rails. Quand nous arrivâmes, je reçus l’habituelle devinette, que je lus aux autres :

— Je ne suis pas un petit poulet, mais un lieu qui ravit... Au milieu de ma végétation, trouvez le pin de Bosnie ! – Quoiii ?! Tu as dit « poulet » ? On doit chercher… une ferme  ? s’étonna Traquenard. – Mais non, tonton, soupira Ben. La devinette dit le contraire. Lis attentivement le texte : « Je ne suis pas un petit poulet ». – D’après moi, le véritable indice , c’est le « pin de Bosnie », intervint Traqueline. Cherche ce nom sur la tablette, Geronichouette ! Quel que soit

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l’arbre qu’il désigne, il nous donnera la clé de l’énigme ! Et en effet, dès que Le parc national du Pollino, à cheval sur la Basilicate j’eus saisi les mots « pin et la Calabre, est l’un des de Bosnie » apparut un plus vastes d’Italie. On y trouve des plantes rares lien vers le site du parc et des animaux caractérisnational du Pollino. tiques de ce milieu (loup Téa, qui consultait les mêmes des Apennins, grand duc d’Europe, grand corbeau…). informations sur son portable, déclara : – Je confirme ! Pollino n’est pas un piccolo pollo (« petit poulet »), mais le nom d’un parc, dont l’emblème est le pin de Bosnie (en italien: pino loricato). – Allons-y ! lancèrent gaiement Ben et Traqueline. Nous louâmes une voiture et nous rendîmes dans le cœur vert du parc du Pollino, où la nature se fait aussi étonnante qu’envoûtante. – Ah, che paesaggi stupendi!* m’extasiai-je. Équipés de grosses chaussures et de sacs à dos, nous gagnâmes le jardin des dieux, qui s’étend à 1 500 mètres d’altitude.C’est un site vraiment spécial, planté de pins de Bosnie presque millénaires. – Oh, quel endroit magique ! murmurai-je.

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* « Ah, quels magnifiques paysages ! »

Une aventure… millénaire !

Calabre


Calabre – Ouiii ! se réjouirent les enfants. Restons encore un peu ici ! – RABULEUSE idée ! approuvai-je. Porté par mon enthousiasme, je me mis à siffler pour imiter le chant d’un chardonneret perché sur une branche d’un arbre proche. Téa se boucha les oreilles, Ben et Traqueline secouèrent la tête et Traquenard se cacha derrière un groupe de touristes… qui s’écartèrent en soupirant ! Au bout d’un moment, même l’ se sauva ! Argh, j’avais oublié que les bruits de la nature s’écoutent… EN SILENCE ! Tout en m’excusant auprès de ceux que j’avais gênés, je sympathisai avec les rongeurs qui, comme nous, visitaient le parc. – Qui nei dintorni potete trovare un bosco di faggi secolari!* nous dit l’un d’entre eux. Certains ont plus de cinq cents ans. – Vraiment ? s’émerveilla Traqueline. Ne ratons pas ces géants verts !

Dans ce parc se trouve le plus vieux des pins de Bosnie recensés en Europe. « Italus », comme on l’a appelé, compte 1 230 ans ! Il mesure plus de 10 mètres et a un diamètre de plus de 1,5 mètre.

Nous envoyâmes un selfie au jury des Mille et Une Merveilles, qui aussitôt nous répondit :

BIP BIP

Bravo, équipe Stilton ! Suite de notre chasse au trésor dans... trois jours ! Profitez bien des beautés de la Calabre ! 38

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* « Pas loin d’ici, il y a une forêt de hêtres pluriséculaires ! »

oiseau


Calabre

BIP BIP

Le lendemain, nous partîmes nous promener dans la très vieille hêtraie primaire de Cozzo Ferriero. Située à la frontière entre la Calabre et la Basilicate, elle représente 70 hectares de hêtres monumentaux. Nous passâmes une autre journée inoubliable… Au bout de deux jours, le jury des MILLE ET UNE MERVEILLES nous transmit la devinette correspondant à notre étape suivante :

Nous portons nos maisons sur le dos, mais déposons nos œufs près de l’eau ! – Trouvé ! s’exclama Traqueline. Il s’agit des caouannes !

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– Tu as raison, confirma Quand les spécialistes des Téa. J’ai lu que ces caouannes repèrent un nid, ils l’isolent et le signalent pour tortues pondent évit er que des promeneurs ne le long de certaines l’abîment. Après quelques mois, plages de la côte ils reviennent pour surveiller l’éclosion des œufs, puis aider ionienne. Si on imagine les nouveau-nés à rejoindre la l’Italie comme une mer. Si au moment de l’éclosion la botte , cette zone température dépasse 29 degrés, les petits seront majoritairement correspond à sa pointe. des femelles ! – On y va ! lança Benjamin. Nous nous rendîmes donc sur l’un de leurs sites de nidification . Tout d’abord, nous ne vîmes rien, puis, après un temps d’observation interminable, nous distinguâmes une tortue qui remontait la plage pour enfouir ses œufs dans le sable… Quelle émotion ! Nous évitâmes de nous en approcher pour ne pas la déranger. Un spectacle vraiment merveilleux ! Et le lendemain matin, nous apprîmes que notre prochaine destination était… la Sicile.

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La grotte des Nymphes

Le phoque moine

Dans le parc du Pollino, nous avons visité la grotte des Nymphes, dont les parois en roches calcaires sont très particulières. Selon la légende, c’est là que les nymphes (créatures mythologiques présentant l’apparence de De la boue jeunes filles) cachaient l’atout pour ton bien ! secret de leur éternelle beauté. À savoir… une piscine naturelle d’eau chaude pouvant atteindre jusqu’à 30 degrés ! Tout près se sont développés les thermes de Cerchiara. L’eau de ce site sert à la fabrication de boues thérapeutiques. Bien sûr, nous les avons testées !

Un animal chou… comme une gougère ! Un touriste rencontré à la grotte des Nymphes nous a raconté que plusieurs phoques moines ont été repérés le long des côtes calabraises. Les voir a été un véritable événement ! En effet, il s’agit d’une espèce de mammifères marins parmi les plus rares de la planète, et même en voie d’extinction. On n’en compte plus que quelques centaines à ce jour. Savez-vous qu’à l’âge adulte ces animaux peuvent peser plus de 300 kilos et mesurer jusqu’à 2,5 mètres ? Autre phénomène : ils peuvent plonger jusqu’à 70 mètres de profondeur et retenir leur respiration pendant 10 minutes ! Bluffant, non ? Quelle émotion nous avons ressentie en les apercevant !


Région : Sicile Chef-lieu : Palerme

Dès que nous fûmes descendus du ferry qui nous avait transportés de la ville de Reggio de Calabre à celle de Messine, nous nous accordâmes un rafraîchissement. Nous dégustions de délicieux laits d'amande, le nez chatouillé par l’odeur de fleur d’oranger que nous apportait la brise, BIP quand mon portable sonna. Que nous réservait BIP notre prochaine étape ? Je passai mon smartphone à Traqueline, qui nous lut :

— À plus de 3 000 mètres je me dresse, et projette cendres et lapilli quand je stresse ! – Fantasouristique ! s’extasia Benjamin. C’est l’Etna ! Nous l’avons étudié à l’école : il s’agit du volcan le plus haut d’Europe et il est encore en activité. – Lui aussi !? couinai-je. C’est vraiment sûr ? On doit vraiment y aller ? Téa leva les yeux au ciel. – Courage, Ger ! Laisse-toi gagner par l’esprit d’aventure ! Cette excursion est cent pour cent sûre. Allons-y !

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Nous montâmes à bord d’un 4 x 4, qui nous emmena explorer cet assourissant volcan . Scouiiit, quels paysages ! On se serait cru sur la lune ! Nous nous installâmes dans un café pour déjeuner (d’arancini , exquises boules de riz farcies) et prîmes le selfie de rigueur. Là-dessus, le jury des MILLE ET UNE MERVEILLES nous envoya une seconde devinette, que nous lut cette fois Téa :

— Dans la pierre de Neapolis il fut creusé... et en grande scène s’est transformé ! – Moi, je sèche… commenta Traqueline. Au même instant, notre sympathique serveur s’approcha et nous dit : – Mi chiamo Manfredi, piacere di conoscervi!* Je n’ai pas pu éviter de vous entendre… Vous

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* « Je m’appelle Manfredi, ravi de faire votre connaissance ! »

Au sommet du volcan

Sicile


Au sommet du volcan participez à la course des MILLE ET UNE MERVEILLES, c’est ça ? – Oui ! chicotâmes-nous en chœur. – La solution est le théâtre grec de Syracuse ! « Neapolis » est le nom du parc archéologique où il se trouve. Nom d’un rat, joli coup de pouce ! Nous remerciâmes Taormine est une ville extraManfredi et partîmes ordinaire à bien des titres (histoire, culture, paysage). sur-le-champ vers notre Depuis son théâtre antique destination. (le deuxième plus grand de Peu après, roulant Sicile), on peut contempler les côtes calabraises, le somà bord de la voiture met de l’Etna et… une mer électrique que nous magnifique ! avions louée, nous distinguâmes un panneau routier annonçant Taormine, un endroit à voir absolument une prochaine fois ! Téa consulta son guide de la Sicile, puis s’exclama : – Hé, notre route passe près de Pantalica ! C’est une nécropole composée de plusieurs milliers de tOmbEs creusées dans la roche et dont les plus anciennes remontent au XIIIe siècle av. J.-C. – Des tombes ? Brrr… murmurai-je. Pas de chance, on n’a pas le temps !

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Pantalica pourrait tirer son nom de buntarigah, mot arabe qui signifie « grottes ».

– Geronipaschaud, ne fais pas ton ramollo ! ironisa Traquenard. Allez, rien qu’un saut ! Nous fîmes donc une halte hors programme à Pantalica. Mon cousin avait bien fait d’insister, car cette nécropole fut pour nous une dé e couverte E extraordinaire. Un site rabuleux, plein de charme et de mystère ! Après cela, il était trop tard pour entreprendre la visite du théâtre grec de Syracuse, qui fut remise au lendemain. Mais quand nous le découvrîmes… nom d’une souricière, quelle beauté !

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Sicile

Assis sur ses gradins, parmi ces pierres millénaires, j’avais l’impression que l’Histoire avec un grand H m’adressait un clin d’œil ! Qui sait combien de rongeurs de l’Antiquité avaient posé leur poporatin sur ces bancs et quels spectacles extraordinaires ils avaient vus ?

Et la magie continue ! Chaque année, au printemps et en automne, des milliers d’amateurs de théâtre peuvent assister à la représentation de tragédies grecques. Les moustaches vibrantes d’émotion, je pris le selfie réglementaire, puis reçus la réponse du jury, qui nous accordait, cette fois encore, quelques jours de repos. J’en profitai pour réserver plusieurs chambres dans la petite ville de Piazza Armerina. – Voglio portarvi in un posto molto speciale*, annonçai-je à mes compagnons. Le Géoparc Rocca di Cerere !

VOYAGE DANS LE TEMPS

Presque entièrement creusé dans la roche, le théâtre grec de Syracuse a été considéré dès l’Antiquité comme l’un des plus importants de la Méditerranée. Sous les Romains, on y donnait des spectacles avec jeux d’eau ! Aujourd’hui, c’est l’un des théâtres antiques les mieux conservés et les plus imposants au monde.

En plus de la Rocca di Cerere (le « rocher de Cérès »), on trouve dans le parc le lac de Pergusa, seul lac naturel de la Sicile centrale, le parc minier de Floristella, célèbre pour sa soufrière, ou encore le château de Lombardie, l’une des plus anciennes forteresses médiévales de l’Italie méridionale et emblème de la ville d’Enna.

* « J’aimerais vous emmener dans un endroit très spécial. »

Au sommet du volcan


Au sommet du volcan Ce parc s’étend sur plus de 1 200 kilomètres carrés et présente des attraits variés, que l’on s’intéresse à l’archéologie (prehistorique, notamment), à la géologie, à la faune ou à la flore. Après un court trajet en voiture, nous parvînmes à destination et nous consacrâmes à l’exploration de cette zone. Naturellement, il ne fut pas question de rentrer sans avoir visité la magnifique, que dis-je, époustouflante, voire fantasouristique villa romaine du Casale, écrin d’étonnantes merveilles… VOYAGE DANS LE TEMPS

La villa romaine du Casale couvre 3 500 mètres carrés environ. Sa renommée lui vient de ses mosaïques, qui donnent à voir des scènes de la vie quotidienne ou mythologiques. Ces ornementations du sol, vraiment remarquables, ont conservé toute leur splendeur, alors même qu’elles sont très anciennes : figurez-vous qu’elles remontent au iiie-ive siècle apr. J.-C. !

Sicile Le lendemain matin, nous dégustâmes un petit déjeuner La granita sicilienne, sorte à la sicilienne : granita d’entremets glacé, a une consistance crémeuse et un et brioche  ! Lorsqu’il nous rien granuleuse. Ses parfums fut servi, ce gourmand les plus courants sont citron, de Traquenard avait déjà amande et mûre. Accompagné e d’une brioche, elle englouti deux énormes forme le petit déjeuner sicilien arancini. À la vue de nos par excellence ! mines perplexes, il déclara : – Tout le monde sait que le sucré vient après le salé… hé hé hé ! Sur ce, nous reçûmes BIP un nouveau message. BIP– À propos de salé, écoutez ça, commençai-je :

On extrait le sel de ses bassins : voici un endroit hors du commun ! – Je sais ! répondit Téa en souriant. Celle-là était facile : il s’agit sûrement des salines de Trapani. Pour nous y rendre, nous passâmes par l’intérieur de l’île. Alors que nous approchions, nous commençâmes à distinguer des figuiers de Barbarie, des jasmins et des citronniers à perte de vue.

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Au sommet du volcan Arrivés à la réserve naturelle des salines de Trapani et Paceco, nous fîmes la connaissance du guide que la course nous avait réservé : un sympathique rongeur du nom de Salvatore. Grâce à lui, nous apprîmes qu’aujourd’hui encore le sel y est extrait selon une technique vieille de plusieurs siècles.

Sicile – On fait entrer l’eau de mer dans des bassins spéciaux, où, sous l’effet du vent et du rayonnement solaire, elle finit par s’évaporer, nous expliqua-t-il. Au bout d’un moment, il ne reste donc que le SEL , qui, une fois recueilli, forme les monticules blancs que vous voyez là-bas. Ce paysage aux couleurs changeantes était vraiment enchanteur, mais… la visite n’était pas finie. – On continue ? nous proposa Salvatore. Comme cette zone humide côtière est l’une des plus vastes de Sicile, elle accueille d’innombrables oiseaux migrateurs. À la fin de la journée, après que nous eûmes envoyé le selfie d’usage, le jury des MILLE ET UNE MERVEILLES nous annonça que nous avions droit à un peu de repos avant de repartir , pour… la Basilicate !


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Palerme

Les pupi siciliani

Un carrefou r d’histo et de styles ires !

Traqueline a tenu à assister à un spectacle de pupi siciliani, les marionnettes siciliennes. Riche idée ! Les pupi relèvent d’une tradition sicilienne pluriséculaire. Et leur structure, différente de celle des marionnettes ordinaires, permet aux pupari qui, lors de chaque représentation, leur donnent vie, de les faire bouger plus rapidement.

Une œuvre d’art à ciel ouvert !

Nous ne pouvions quitter la Sicile sans passer par Palerme ! Ses rues élégantes, ses passages étroits, ses palais baroques, ses marchés pleins de couleurs et de rongeurs aux voix claironnantes nous ont enchantés. Bien sûr, nous en avons profité pour faire trempette dans la mer toute bleue de Mondello ! Et Traquenard a insisté pour nous faire goûter la cassata, dessert typique de la région !

LA CASSATA La recette de la cassata (génoise fourrée de ricotta et d’éclats de chocolat) est très élaborée. Sa décoration à base de fruits confits finit d’en faire un chef-d’œuvre pour les yeux et pour le palais !

Gibellina

Avant de nous rendre aux salines, nous avons visité Gibellina Vecchia, un village détruit par un tremblement de terre en 1968 que l’artiste contemporain Alberto Burri a transformé en monumentale œuvre d’art en plein air !


Région : Basilicate Chef-lieu : Potenza

En attendant d’avoir des nouvelles du jury, l’érapatante équipe dont je faisais partie (qui est aussi mon érapatante famille ) se rendit en ferry puis en car sur le site des sassi de Matera, des habitations troglodytes, dans la Basilicate. – Impressionnant ! s’exclama Traquenard. – Irréel même… renchérit Téa. On se croirait dans un conte de fées ! En contrebas coulait le TORRENT qui, au fil du temps, avait creusé la crevasse de Matera, un ravin en surplomb duquel s’était développée la ville du même nom.

Alors que nous admirions ce paysage, une aimable rongeuse s’approcha. – Benvenuti! Mi chiamo Carmela… È la prima volta che visitate Matera?* En discutant avec elle, nous apprîmes que ses grands-parents étaient nés dans une maison-grotte. – L’une des grottes qui font la renommée de cette ville ? demanda Traqueline.

* « Bienvenue ! Je m’appelle Carmela… C’est la première fois que vous venez à Matera ? »

Sauve qui peut !

Basilicate


Sauve qui peut !

Basilicate

– Exact ! Peu à peu, nous l’avons modernisée, jusqu’à en faire une confortable maison d’hôtes. Aimeriez-vous loger chez nous ? Comme un seul rat, nous répondîmes : – Oui, merci ! L’expérience promet d’être unique ! BIP Nous venions de poser nos valises dans BIP nos chambres quand arriva la première devinette du jour. ons – On les a devancés, jubila Ses mais es é s u cre Traqueline. On est déjà à Matera ! dans e rr la pie Nous envoyâmes au jury notre ne en font u ! r e h selfie, puis Carmela attira notre ville roc attention sur plusieurs photos en noir et blanc suspendues aux murs. On y voyait de vieux rongeurs entourés de leurs bêtes, dans une grotte équipée d’objets de première nécessité en fer forgé. – Mes grands-parents, précisa notre amie. Il y a soixante-dix ans, beaucoup de gens vivaient encore comme ça. À l’origine, les sassi étaient des refuges creusés dans la montagne. En fait, ces grottes sont habitées depuis neuf mille ans ! Elle s’interrompit pour nous offrir des biscuits de la région : des strazzate. Miam, quel délice !

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– Vers la moitié du siècle dernier, reprit-elle, on a attribué à la population des logements plus confortables, si bien que les maisons-grottes se sont vidées. – Et après ? demandèrent Ben et Traqueline, captivés. – À partir de la seconde moitié des années 1980, elles ont été rénovées et la ville est revenue à la vie ! – Allons voir ! proposa Téa. Nous filâmes les découvrir en gravissant ruelles DE VRAIS BIJOU X et sentiers escarpés. Matera et ses al DANS LA ROCHE entours compte nt 155 églises cre Chemin faisant, nous us Nombre d’entre ées dans le tuf. admirâmes de splendides el de fresques vie les sont ornées ill es de plusieurs églises rupestres. siècles !


— Tels des oiseaux, vous découvrirez géants de pierre, aiguilles et autres formes cachées ! – Il s’agit des Dolomites lucaniennes… nous souffla Carmela. De magnifiques montagnes présentant des formes variées ! Une chose m’échappait encore… – Pourquoi devons-nous les découvrir « tels des oiseaux » ? Je vis Téa échanger quelques mots à mi-voix avec Traquenard, avant de me répondre : – Simple détail, Ger ! Tu comprendras quand on y sera. Quelques heures plus tard, à bord de notre minibus de location, nous grimpâmes vers Castelmezzano, l’un des plus jolis bourgs de l’Italie. Quand nous descendîmes du véhicule, les autres chuchotèrent avec animation. Hum, bizarre ! – Gerominirat… l’heure est venue de nous élancer vers Pietrapertosa ! s’exclama Traquenard. – Quelle idée ! C’est sur le sommet qui fait face au nôtre : comment pourrions-nous y arriver ?

– En volant ! répondirent les enfants. Suivant leur regard, je découvris… g l o ups ! un câble en acier tendu entre les deux sommets… des rongeurs suspendus à ce même câble… et leur voyage aérien jusqu’à Pietrapertosa ! – Che cosa?! Scordatevelo! * Savez-vous comment l’histoire se termina ? Au bout du compte, je m’élançai BIP BIP « tel un oiseau » à la découverte des Dolomites lucaniennes ! Félicita Et quand je remis patte à terre, tio les Stilt ns, on ! É t a pe bou mes genoux tremblaient comme là enco clée, À bient re ! des faisselles ! ôt les Pou dans il les ! C’est alors qu’un nouveau texto des MILLE ET UNE MERVEILLES arriva…

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* « Quoi ?! N’y comptez pas ! »

BIP BIP

Alors que je m’étais arrêté pour reprendre mon souffle, une sonnerie que je connaissais trèèès bien me fit sursauter. Je sortis mon portable et lus :


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Craco

Les strazzate

Un village fantôme ! Brrr !

Miam, quel régal !

Pfff... après avoir trotté en haut, en bas, dessus, dessous, à droite, à gauche, nous avons bien mérité… dix strazzate par personne pour notre goûter ! Ces biscuits sont une spécialité locale, dont Carmela nous a donné la recette. Bon appétit ! À environ 50 kilomètres de Matera se trouve le village abandonné de Craco, perdu dans un paysage lunaire de calanchi. Suite à un glissement de terrain survenu en 1963, sa partie la plus ancienne a dû être évacuée et sa population s’est installée ailleurs. Depuis, le vieux Craco est connu comme le « village fantôme ». Bien sûr, nous l’avons exploré ! Une visite poignante, dans un silence presque irréel que seul troublait le chant des cigales !

Ingrédients (pour 15-20 biscuits) : • 200 g de sucre • 200 g d’amandes

LES CALANCHI Ce sont des ravines creusées par les eaux sur les versants de terre se prêtant à être entamée (sols argileux, par exemple) et pauvre en végétation. Résultat : des paysages impressionnants !

grillées et hachées • 200 g de farine • 2 œufs • 50 g de chocol at noir concassé • 20 g de poudre de cacao amer • 1 pincée de noix de muscade • 1 pincée de cannelle • 8 g de levure • 1 pincée de sel • le zeste d’un citron

1. Versez tous les ingrédients dans un récipient et travaillez le mélange à la main jusqu’à obtenir une pâte compacte. 2. Couvrez de film alimentaire et laissez reposer 30 minutes dans un endroit frais. 3. Fractionnez la pâte en boules de la taille d’une noix, puis déposez-les sur une plaque à four couverte de papier sulfurisé. 4. Demandez à un adulte de vous aider à les enfourner, puis laissez cuire à 160 °C pendant 18 minutes. 5. Laissez refroidir… et régalez-vous !


Une ventrée… d’orecchiette ! Région : Pouilles Chef-lieu : Bari

Nous passâmes notre première nuit dans les Pouilles chez Nicoletta, une amie de Téa. Cuisinière accomplie, celle-ci a quitté Sourisia pour s’installer dans le Salento (le sud de la région), où elle a ouvert une ferme auberge . Dès qu’elle apprit que nous participions à la compétition des MILLE ET UNE MERVEILLES, elle proposa de nous servir de guide. Le lendemain matin, de bonne heure, nous reçûmes l’habituel message nous indiquant,

Pris entre la mer Ionienne à l’ouest et la mer Adriatique à l’est, le Salento constitue la partie la plus méridionale des Pouilles. Sur une carte, l’Italie ressemble à une botte. Eh bien, le Salento correspond à son talon !

Pouilles sous la forme d’une énigme, une autre merveille à chercher. Je le lus aux autres :

— Il y a une zone dans cette région où les murets forcent l’admiration !

BIP BIP

Puis je demandai pensivement : – Mmmh, vous y comprenez quelque chose ? – Pas de mystère : il s’agit des murets en pierres sèches emblématiques du Salento ! répondit Nicoletta. Vous avez de la chance : pour en voir un, il vous suffit de faire… quelques pas ! Tandis que nous la suivions à l’extérieur de la maison, elle nous expliqua : – Ces murets sont un élément caractéristique du paysage local. Les paysans les élevaient en posant une pierre sur l’autre, tout simplement, pour marquer les limites d’une propriété, mais aussi éviter que les animaux n’y entrent. Certains murets, construits selon une technique anti-intrusion particulière, sont qualifiés de paralupi (« pare-loups »). – « Pare-loups » ?! Pa-parce qu’il y a… des loups dans le coin ? couinai-je. Gloups ! Pour toute réponse, mon gai luron de cousin se mit à hurleR à la lune… et tout le monde éclata de rire !

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Une ventrée… d’orecchiette !

* « Ah ! Je suis sûre qu’il va vous plaire ! »

Et au bout de quelques pas, en effet, nous en découvrîmes un (un muret, pas un loup… scouiiit !). Juste ce qu’il fallait pour notre selfie !

– La construction de ces murets relevait d’un métier qui se transmettait de père en fils, et ces artisans étaient appelés paritaru. Entre-temps, j’avais envoyé notre photo au jury, qui me transmit la devinette suivante :

Avec mes huit faces je suis belle comme une déesse, mais dans les faits je suis une forteresse. – Ah! Sono sicura che vi piacerà!* s’exclama Nicoletta. Il s’agit du célèbre Castel del Monte,

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construit vers 1240 à l’initiative de Frédéric II, souverain du Saint Empire romain germanique. Il se dresse sur une hauteur d’où l’on aperçoit la mer. Nous trottâmes droit vers le 4 X 4 à sept places de Nicoletta. Nous étions si curieux de gagner cette destination que nos moustaches en frétillaient d’impatience ! Lorsque Ben et Traqueline se mirent à jouer à cache-cache derrière des oliviers au tronc énorme, notre amie déclara : – L’âge de ces arbres se compte en siècles, voire en millénaires ! Certains ont près de trois mille ans ! – Par mille mini-fromages affinés, ce sont de véritables monuments végétaux ! commentai-je. – Et pour jouer à se cacher, il n’y a pas mieux ! renchérit Ben.

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Une ventrée… d’orecchiette ! Dès que nous fûmes montés à bord du 4 x 4, Nicoletta nous lança : – Prêts pour le départ ? On y va ! Pendant que nous roulions vers Castel del Monte, les enfants me firent remarquer qu’il était l’heure de déjeuner… Comme nous BARI approchions de Bari, nous décidâmes d’y faire halte. Nous nous promenions à travers la vieille ville, quand Traquenard s’immobilisa, comme hypnotisé : devant ses yeux de souris affamée s’ouvrait une rue remplie de tables sur lesquelles des rongeuses

Pouilles préparaient… des milliers et des milliers d’orecchiette , les pâtes typiques de la région ! Ben sourit, puis consulta notre tablette. – Ce doit être la fameuse « rue des orecchiette » ! Après nous être restaurés, nous reprîmes notre route. Nicoletta nous donna mille et une informations sur Castel del Monte, la fo te e e édifiée à la demande de Frédéric II, mais notre émerveillement n’en fut pas moins grand quand nous le découvrîmes.

LES ORECCHIE La fabrication d TTE e ces pâtes semblables à de petites oreilles (orecch ie sanale. D’ailleu ) est artirs, pour les former, on en fo pouce dans la nce son pâte !


* « C’est extraordinaire ! Je n’ai jamais rien vu de semblable ! »

Une ventrée… d’orecchiette ! – Ma è stupendo! Non ho mai visto niente di simile!* s’exclama Téa, éblouie. – C’est vrai, la STRUCTURE de ce château est très originale, acquiesçai-je. Traqueline prit un selfie et, pendant qu’elle l’envoyait au jury, Ben demanda avec un air très sérieux : – Frédéric II FRÉDÉRIC II était-il passionné parlait six langues, dit-on : le latin, le sicilien, l’allemand, de géométrie ? le français, le grec et l’arabe ! – Qui sait ? répondit ma sœur, amusée. C’est vrai que même les tours, la cour et la fontaine du château sont octogonales ! L’octogone avait sûrement une valeur symbolique pour lui. Peut-être reflète-t-il l’influence des nombreuses cultures (grecque, latine, arabe, hébraïque et germanique) qui nourrissaient sa cour… Soudain arriva un nouveau texto, que je lus à voix haute :

— Mission accomplie, équipe Stilton ! L’aventure se poursuit en... Molise ! 70

VOYAGE DANS LE TEMPS

Parmi les nombreuses passions de Frédéric II figurait la fauconnerie, à savoir une chasse dans laquelle les faucons aident à capturer la proie. De fait, l’une des salles du premier étage de son château donne accès à un espace appelé « tour du Fauconnier ». Le souverain l’aurait fait construire pour y loger son fidèle faucon. Mais la réalité est différente, car, comme tous les amoureux des rapaces, Frédéric II savait que les faucons ont besoin de grands espaces pour voler et déployer leurs ailes. Il est plus probable que la tour en question, sombre et inaccessible aux invités, ait servi à une autre activité de prédilection de l’empereur : l’observation des étoiles et autres corps célestes !


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Alberobello

Foresta Umbra

Quand nous reviendrons dans les Pouilles, nous passerons quelques jours à Alberobello, pour loger dans un trullo, habitation traditionnelle du centre-sud de la région. Le toit conique du trullo consiste en un assemblage de pierres surmonté d’un pinacle décoratif. Selon les anciens, celui-ci servait à éloigner le mauvais sort.

Monte Sant’Angelo

Des maisons... féeriques !

Un lieu... entre ciel et terre !

Avant de quitter la région, nous sommes montés au sanctuaire de saint Michel au mont Gargano. Né de la roche, ce lieu de dévotion se dresse sur les hauteurs de Monte Sant’Angelo, à 800 mètres d’altitude. Il comprend une partie souterraine, dont une grotte, qui abrite la chapelle consacrée à saint Michel. Splendide, mais… quelle grimpette !

Au cœur de la région du Gargano (le nord des Pouilles) se trouve la Foresta Umbra, zone naturelle protégée. Attention, ici, l’adjectif umbra ne renvoie pas à l’Ombrie (Umbria, en italien), autre région du pays, mais signifie « sombre », « ombrageuse ». Cette forêt présente plus de 2 000 espèces végétales et abrite de nombreux animaux. Chevreuils, sangliers, blaireaux et loirs l’arpentent en toute quiétude, tandis que pics, chouettes effraies, pies et grands ducs volent entre ses arbres.

Foresta Umbra, tu es unique !


Où les cloches naissent-elles ?

Aussitôt, je dis à ma sœur : – Forza, facciamoci un selfie davanti a uno dei campanili!* Quelques secondes plus tard, un nouveau texto arriva :

Région : Molise Chef-lieu : Campobasso

Lorsque nous reçûmes la devinette correspondant à notre première étape en Molise, nous n’y comprîmes croûte (comme souvent) ! , Nicoletta était encore avec nous. Nous relûmes le message tous ensemble et lui demandâmes si elle pouvait nous aider. Notre amie réfléchit un instant, puis nous Leurs s onnerie conseilla de nous rendre s ont co ntribu é à l’his à Agnone, charmant Dema toire… ndez à c e ux qui en bourg de la province gar la mém dent oire ! d’Isernia, sans nous en dire plus… Nous comprendrions une fois arrivés là-bas. Nous louâmes un minibus, et dès que nous fûmes sur place nous entendîmes les merveilleuses so n neries dont parlait la devinette. De fait, Agnone était connu comme « le village des cloches » !

– Ratédiction ! grommelai-je. Nous sommes parvenus au bon village, mais pas au bon endroit… Le « berceau des cloches », ça veut dire quoi ? Traqueline pointa le doigt vers un panneau et s’exclama : – L’endroit où naissent les cloches, ce ne peut être que là : Marinelli, fonderie pontificale d’Agnone !

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Heureusement

Vous touchez au but, chers Stilton, mais... vous n’y êtes pas encore ! Coup de pouce : c’est le berceau des cloches que vous devez trouver !

* « Zou, prenons notre selfie devant l’un de ces clochers ! »

Molise


Où les cloches naissent-elles ? Nous entrâmes et découvrîmes un… lieu fantasouristique ! Francesco, très aimable rongeur qui travaillait à la fonderie, nous en fit faire le tour. Il nous apprit que les cloche au son clair qui réveillent parfois les populations et soulignent le passage des heures sont fabriquées dans cet établissement, tout comme celles qui rythment les journées de nombreux villages italiens, le dimanche en particulier. La fonderie d’Agnone, l’une des plus anciennes du monde, perpétue un savoir-faire artisanal aussi important que prestigieux,

Molise reposant sur l’utilisation de modèles en cire. Fascinés par ces explications, Ben et Traqueline n’en finissaient plus d’ interroger notre guide. Effleurant une grosse cloche, Traqueline demanda : – Celle-ci a vraiment mille ans ? – Eh oui, répondit le rongeur. C’est l’un des lointains ancêtres de la famille Marinelli qui l’a réalisée. Sachez que ce travail relève d’une tradition qui se transmet de génération en génération. Les souriceaux écoutaient, bouche bée. – Aujourd’hui, on s’en remet presque entièrement à l’électronique pour carillonner. Autrefois, ce rôle revenait à un sonneur, qui devait manipuler des CORDES reliées aux cloches pour produire l’une ou l’autre mélodie.

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Où les cloches naissent-elles ? Journal de voyage de la famille Stilton

– Waouh, ce devait être un gars, ou plutôt un rat, dégourdi ! – En effet ! confirma Francesco, amusé. Son travail n’avait rien d’anodin : ses interventions marquaient les différents temps de la journée. Les cloches réveillaient les gens le matin et, le soir venant, leur annonçaient que leur journée était finie ; elles avertissaient la population en cas de danger et l’appelaient à se rassembler occasions… en Après avoir découvert tous les secrets des cloches, nous nous préparâmes à repartir. De fait, nous venions de recevoir un message du jury des MILLE ET UNE MERVEILLES nous informant que notre prochaine destination était les Abruzzes, une région située en plein cœur de la nature. Génial : nous brûlions d’y être !

certaines

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Caciocavallo silano

Une pause à se lécher les moustaches !

Dans un restaurant traditionnel, nous avons goûté le fameux caciocavallo silano. Né en Calabre, sur les plateaux de la Sila, ce fromage s’est répandu dans la Basilicate, en Molise et dans les Pouilles. Sa découverte nous a… comblés, parole de rongeur !

LE SECRET DE SA FABRICATION Commençons par le lait, qui est soumis à une transformation appelée caillage : concrètement, on le réchauffe et y ajoute de la présure, ce qui le rend pâteux. Ensuite, cette préparation est mise à fermenter (début de la maturation), pendant 4 à 10 heures. On obtient ainsi un cordon de pâte que l’on modèle à la main puis dépose dans de l’eau pour le rafraîchir, avant de le conserver dans de la saumure (solution d’eau et de sel qui contribuera à le parfumer). La boule de pâte finale (« forme ») est fermée avec une ficelle. Enfin, les formes sont attachées deux par deux et mises à affiner pour un mois ou plus à cheval (a cavallo) sur une planche. Caciocavallo, un « fromage à cheval », amusant, non ?


En voiture, tout le monde ! Région : Abruzzes Chef-lieu : L'Aquila

Je conduisais le minibus que nous avions loué pour notre précédente étape, quand un nouveau message arriva. Téa le lut à tous :

— Un monument ferré vous emmènera en voyage à travers un magnifique paysage ! – Cette fois, je connais la réponse ! annonça Traquenard, avec un grand sourire. En toute modestie, je suis un expert des trains d’époque ! Il s’agit de la ligne ferroviaire qui relie les Abruzzes au Molise. Une section historique, parcourue par des trains construits dans les années 1920 ! Si je me souviens bien, elle commence à Sulmona… Nous examinâmes notre carte et constatâmes que nous étions tout près. Ben consulta notre tablette, puis s’exclama : – Bravo, tonton ! De la gare de Sulmona part un train appelé « le Transsibérien italien ». – Transsibérien, comme… la ligne de chemin de fer qui traverse la Russie ? demanda Traqueline.

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Abruzzes – Oui, mais en version italienne, confirma Benjamin. Cette section va de Sulmona, dans les Abruzzes, à Isernia, dans le Molise, et chemin faisant on découvre des montagnes, des gorges, des parcs naturels, des bourgs… Certes, on arrive du Molise, mais ce parcours mérite qu’on y repasse ! Et il avait raison : quelle émotion ! Le museau collé à la fenêtre du train, nous admirâmes de rabuleux paysages ! Près de nous était assise une sympathique rongeuse, qui ne tarda pas à nous parler :


* « Vous avez choisi un bien bel endroit pour vos vacances ! »

En voiture, tout le monde !

Abruzzes

– Vous êtes des touristes, n’est-ce pas ? Je m’appelle Rossella et j’habite Sulmona. Avete scelto un posto magnifico per passare le vostre vacanze!* Cette sortie vous laissera un souvenir inoubliable, vous verrez ! Se tournant vers les enfants, RD elle ajouta : IS A E N N I N S P – Nous allons passer à SA DE Rivisondoli-Pescocostanzo : perchée à plus de 1 200 mètres, sa gare est l’une des plus élevées d’Italie ! fit Traqueline. – – Puis nous entrerons dans le parc national de la Majella, où la nature est splendide. Désignant le flanc d’une montagne, elle poursuivit : – Vous voyez ces taches là-haut, celles qui… bougent ? Ce sont des isards des Apennins, des « cousins » des chamois, une espèce en voie d’extinction ;

LOUP D ’ I TA L I E

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heureusement, elle a été réintroduite dans le parc ! Il compte près d’un millier de ces animaux aujourd’hui. Au loin, nous aperçûmes aussi des cerfs et des chevreuils, puis Rossella nous présenta un loup d’Italie (ou « loup des Apennins »), en photo, heureusement ! Ben et Traqueline auraient préféré en voir un vrai, mais pour moi, quel soulagement ! Rien qu’à l’idée de me trouver museau à museau avec l’un d’eux, j’en avais les moustaches électrisées ! Soudain, Traquenard AL AIGLE ROY pointa le doigt vers le ciel. – Regardez : Sa Majesté l’aigle royal ! Par mille mimolettes, son envergure dépassait 2 mètres ! Quand nous arrivâmes à Carovilli, en Molise, nous entendîmes des cloches sonner et repensâmes à l’érapatante fonderie d’Agnone… Nous descendîmes faire une promenade, puis reprîmes le train en sens inverse. Quelle belle excursion ! À notre arrivée, nous nous photographiâmes devant la locomotive. C L I C  !

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En voiture, tout le monde ! Le lendemain, nous reçûmes un texto qui ne manqua pas de m’inquiéter… Je le lus et le relus tout haut pour être sûr de bien le comprendre :

— Truites et écrevisses peuplent ses eaux argentées. Maniez la pagaie, fraîcheur assurée ! Raperlotte, il s’agissait sûrement d’un tour de canoë sur la rivière Tirino, connue pour… ses eaux extrêmement froides ! Comme les souriceaux paraissaient emballés, je ne pouvais pas me défiler. Mais un bain dans l’eau GLACEE, quelle horreur ! Monter à bord du canoë (sans le faire chavirer) ne fut pas une mince affaire, mais au bout de

Abruzzes quelques minutes nous étions au beau milieu de la rivière , Traquenard et moi sur une embarcation, Téa et les enfants sur une autre. Le paysage était épousouriflant ! Seul hic, Traquenard ne ramait pas ! Quelle galère … Pfff ! Han ! – Pagayons pour admirer au mieux la nature ! nous encouragea ma sœur. Hé, Traquenard, tu dors ? Geronimo ne va quand même pas transpirer pour deux ! Bougeant pour saisir une rame, Traquenard fit dangereusement osciller notre canoë. AU SECO UUUUUURS !!!


Abruzzes de nos canoës juste à temps pour prendre connaissance d’un nouveau texto :

Puis nous reprîmes notre progression le long de cette paisible rivière. Les couleurs, à elles seules, valaient le détour. Des saules laissaient pendre leurs branches argentées au-dessus d’une eau tantôt bleue, tantôt turquoise, dont l’éclat était rehaussé par les troncs sombres des arbres. Quel tableau ! – Il y a beaucoup d’écrevisses dans cette rivière, souligna Téa. Mais savez-vous que ses eaux ne plaisent qu’à une espèce de poissons ? – Je l’ai lu, oui, Les micro-sources tiennent à la présence de fissures qui répondit Benjamin. font jaillir l’eau du sous-sol. C’est dû à un phénomène particulier : les micro-sources caractéristiques de cette rivière maintiennent sa température à 11 degrés, été comme hiver. Et le seul poisson capable de barboter dans une eau aussi IO TRUITE FAR froide est la truite fario. Rafraîchis, détendus et… miraculeusement secs, nous descendîmes

– Moi, moi, moi ! s’écria Traqueline. Il s’agit de la tour du château de Rocca Calascio ! Je l’ai remarquée en arrivant. De là-haut, la vue doit être FANTASOURISTIQUE ! – Che ne direste di andarci domani?* proposai-je. Si nous partons tôt, nous apercevrons peut-être des cerfs et des chevreuils sur le chemin. – OUIIII ! s’exclamèrent les souriceaux. Mais avant ça, pour nous récompenser de nos efforts, nous mangeâmes et dormîmes comme des rois dans une auberge proche. Le lendemain, nous montâmes, comme convenu, à Rocca Calascio. Curieux de connaître l’histoire et les spécificités de ce site aussi fascinant qu’impressionnant, nous décidâmes de faire appel à un guide. Celui-ci nous apprit que Rocca comprend à la fois un CHÂTEAU et un village médiéval. Le premier, édifié peu après l’an 1000, se dresse sur une éminence d’où l’on découvre un extraordinaire panorama.

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Sur la tour vous monterez, pour contempler le Tirino que déjà vous connaissez.

* « Que diriez-vous d’y aller demain ? »

En voiture, tout le monde !


En voiture, tout le monde !

Abruzzes

– Du château on surveillait les alentours, comme depuis n’importe quelle tour de GARDE , nous informa le guide. Il domine l’ensemble des vallées et territoires environnants. Après un tremblement de terre survenu au xviiie siècle, le bourg a malheureusement commencé à se dépeupler. S’adressant aux enfants, il ajouta : – Plusieurs films ont été tournés ici. – Ooooh… souffla Ben. Ce serait génial de faire un selfie avec une star de cinéma ! Nous ne rencontrâmes aucun illustre acteur, mais n’en prîmes pas moins notre photo, que nous envoyâmes aussitôt. La réponse ne tarda pas :

notre séjour dans les Abruzzes était terminé. Prochaine destination : l’Ombrie ! – Déjà… se désola Ben. Moi qui rêvais de faire une belle excursion dans le massif de la Majella… Même si l’idéal est d’y SKIER  : de tout là-haut, on voit la mer ! – Nous reviendrons quand il neigera, promis ! le rassura Téa. Et ce jour-là, attention aux yeux : émerveillement garanti !

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Skier avec vue su Dans les Abru r la mer ? z possible ! Si v zes, c’est ous empruntez les pistes d Passo Lancian u domaine o-Majelletta, dans le massif de vous apercev la Majella, re l’Adriatique ! z, au loin,

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Journal de voyage de la famille Stilton

Les ermitages

Journal de voyage de la famille Stilton

Le laboratoire national du Gran Sasso Des ermitages... à la science !

Dans les Abruzzes, on peut admirer de splendides sites naturels, mais aussi d’impressionnants ermitages ! Certains de ces endroits (souvent difficiles d’accès), où l’on s’isole pour se recueillir, en méditation ou en prière, au contact de la nature, sont particulièrement bien cachés entre les arbres et les rochers.

Les chantiers de la Renaissance !

L’Aquila

Le monument phare de L’Aquila, chef-lieu des Abruzzes, est le majestueux fort espagnol, un château construit durant la première moitié du XVIe siècle. En 2009, la zone de L’Aquila a été frappée par un puissant séisme. Les travaux de reconstruction entrepris ne sont pas encore terminés.

Les Abruzzes accueillent des ermitages… et des sites de recherche de pointe, comme l’Institut national de physique nucléaire – Laboratoire national du Gran Sasso (LNGS), à savoir le plus grand centre souterrain mondial d’étude du neutrino et des astroparticules ! Le LNGS est installé sous le massif du Gran Sasso, à 1 400 mètres de profondeur. Chaque année, diverses manifestations et activités y sont organisées pour permettre à tous de découvrir, à travers des expériences, des ateliers pédagogiques ou des conférences, les secrets de la physique, voire de la science. Certaines rencontres permettent aux enfants de dialoguer avec des chercheurs et de découvrir le planétarium. Nous reviendrons, garanti sur friture !


En quête d’inspiration… Région : Ombrie Chef-lieu : Pérouse

Pour faciliter nos déplacements en Ombrie, nous décidâmes de garder notre cher minibus de location. Dès que nous entrâmes dans la région, nous nous arrêtâmes dans une épicerie pour acheter des produits locaux. C’est précisément là que nous parvint le nouveau message du jury des MILLE ET UNE MERVEILLES, qui disait :

Cherchez les champs parés des belles couleurs de la lentille, du coquelicot et autres plantes en fleurs !

D’où viennent les couleurs des champs fleuris de Castelluccio ? Du jaune de la moutarde des champs, du rouge du coquelicot, du blanc de la camomille, du bleu du miroir-de-Vénus et naturellement du violet de la lentille. Il est strictement interdit de cueillir ou piétiner leurs fleurs : elles constituent un SPECTACLE À ADMIRER ET À RESPECTER !

Ombrie Traquenard pointa le doigt vers une affiche scotchée sur la vitrine du magasin et s’exclama : – D’après ce qui est écrit là, à Castelluccio di Norcia, on peut admirer la floraison des lentilles et des nombreuses autres plantes qui parsèment sa plaine. – Bravo, Traquenard, le félicitai-je, c’est la solution ! L’épicier nous adressa un clin d’œil et dit : – Castelluccio est assez près. Pourquoi ne pas vous y rendre à vélo ? L’expérience est unique, vous verrez ! Un peu plus tard, tandis que nous fendions l’air sur nos bicyclettes, un paysage de rêve se déploya devant nos yeux : une mosaïque de terres rouges,


En quête d’inspiration…

i

violettes, jaunes, bleues… Quel spectacle, mes petits éclats de parmesan ! Nous prîmes le plus coloré des selfies et le jury nous confirma que nous avions trouvé la solution. Comme l’énigme suivante tardait à arriver, nous convînmes de passer la nuit sur place pour visiter, le lendemain, le magnifique site des sources du Clitumne. Scouiiit, ça faisait longtemps que je rêvais de passer quelques heures dans ce lieu envoûtant ! – Bien des poètes ont trouvé l’inspiration en se promenant le long des berges de cette rivière, expliquai-je aux enfants. Je me serais bien assis, VOYAGE DANS LE TEMPS Le charme de cette rivière a inspiré moi aussi, pour écrire de nombreux poètes, dont Virgile (70 av. J.-C.-19 av. J.-C.), qui a loué dans ce havre de paix, son eau pure et la force de son coumais c’était compter rant. Au nombre des richesses de cette zone, il faut également citer sans Traquenard ses vestiges. Non loin des sources et ses blagues … de ce cours d’eau se trouve le petit temple de Clitumne, bijou archi– D’accord, je capitule ! tectural considéré comme l’un des plus importants témoignages de la grommelai-je présence des Lombards en Italie. finalement. Ce peuple d’origine germanique e a donné naissance, entre le VI et Mon cousin poussa le VIIIe siècle, à une culture florisun grand soupir sante dans la Péninsule. de soulagement.

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Geronimou, ce ton poèminou ? l avan

elle vient, Alors, spiration ? n i cette

s bien cherchée, Tu l’a sûr de sûr ?


– Cet endroit est charmant, c’est vrai, Ger, mais… tu n’as pas faim, toi ? De fait, il était l’heure de déjeuner. Nous partîmes donc casser une croûte dans la magnifique (et proche) ville de Spolète, l’une des cités les plus anciennes et riches d’histoire de l’Ombrie. – Chaque année, Willy, mon ami réalisateur, vient ici pour participer au Festival des Deux Mondes, nous apprit Téa. La prochaine fois, je l’accompagnerai !

Ombrie – Bonne idée, tatie ! approuva Traqueline. Mais c’est quoi, le Festival des Deux Mondes ? Téa répondit : – È una manifestazione internazionale , danza e teatro!* di Une sonnerie que nous connaissions bien l’empêcha de poursuivre. Elle signalait l’arrivée du texto que nous attendions, et que ma sœur lut aussitôt : BIP

musica

— Grâce au cercle qu’il a tracé, dans tout le monde cet artiste est aimé.

BIP

Ma petite cousine bondit de sa chaise. – Je sais ! Ça renvoie à une histoire que notre professeur d’arts plastiques nous a racontée. Il était une fois un pape, Boniface VIII, qui ne savait à quel artiste confier la tâche d’exécuter

VOYAGE DANS LE TEMPS

Giotto est l’un des peintres les plus remarquables d’Italie. Né vers 1267 près de Florence, il révèle, dès son enfance, des dons pour l’art. On raconte que pendant son apprentissage auprès du grand peintre Cimabue il avait dessiné une mouche si belle et réaliste que son maître, croyant à la présence d’un véritable insecte, avait essayé de la chasser ! Au-delà de cette légende, Giotto a été l’un des plus grands innovateurs de l’art occidental. C’est lui, par exemple, qui, parmi les premiers, a mis en valeur l’humanité et les émotions des personnages sacrés représentés. Et c’est aussi lui qui a entrepris de les faire évoluer dans des espaces plus vivants et cohérents. Une vraie révolution picturale !

* « C’est une manifestation internationale de musique, de danse et de théâtre ! »

En quête d’inspiration…


* « Partons immédiatement y jeter un coup d’œil ! »

En quête d’inspiration…

Ombrie

son portrait. Un jeune homme du nom de Giotto se présenta et traça, à main levée, un CERCLE parfait. Ébloui, le pape l’engagea sans hésiter. – Donc la réponse est Giotto, commentai-je. Il a peint bon nombre de fresques de la basilique d’Assise… Andiamo subito a dare un’occhiata!* En minibus toujours, nous arrivâmes à Assise – où se dresse la splendide basilique Saint-François –, au moment même où le soleil se couchait.

Le lendemain, VOYAGE DANS LE TEMPS tout en admirant Né en 1181 (ou peut-être en 1182) les fresQues de dans une bonne famille d’Assise, François connut longtemps l’aiGiotto, nous sance et la richesse. Il participa apprîmes que même à une guerre. Il rentra chez lui si bouleversé par ce qu’il avait chacune d’elles vu qu'il décida de se défaire de tous ses biens pour vouer son représentait un existence à aider les autres. Il moment particulier adopta alors une tenue dépouillée et quitta sa maison. Dès lors, de l’existence de il vécut dans la pauvreté et au saint François, service des personnes les plus faibles et démunies. qui vécut dans cette ville entre le XIIe et le XIIIe siècle. Son histoire est fantasouristique et elle restera à jamais gravée dans mon coeur ! Le soir venu, nous expédiâmes le selfie d’usage au jury des MILLE ET UNE MERVEILLES, qui nous répondit aussitôt. Traquenard se fit un plaisir de lire son message :

— Bravo, les Stilton ! Rendez-vous dans deux jours au cœur des Marches !

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Journal de voyage de la famille Stilton

Pérouse Pour rien au monde, nous n’aurions raté la visite de Pérouse, la ville… du chocolat ! Goinfreries à part (hein, Traquenard ?!), nous avons découvert bien des secrets. À Pérouse se trouve en effet l’une des chocolateries les plus connues d’Italie et de la planète ! Savez-vous quel est l’ingrédient de base de ce délice ? Une graine : la fève de cacao ! Une fois extraite de la cabosse (fruit du cacaoyer), on la fait fermenter, puis sécher au soleil. Après quoi, on la torréfie, on la décortique et on la broie. Et ce n’est pas fini ! La « masse » ainsi obtenue est mélangée avec du sucre, du beurre de cacao, et parfois d’autres ingrédients, et

Hum ! Grillé !

pétrie dans un malaxeur. Il ne reste plus qu’à couler ensuite le chocolat dans des moules à tablettes !

UMBRIA JAZZ Autres grandes fiertés de Pérouse : sa vieille ville pleine de charme et son festival de jazz italien, l’Umbria Jazz, créé il y a près de cinquante ans. Deux autres raisons de revenir !

Puits de saint Patrice

Le puits... aux merveilles ! Situé dans la vieille ville d’Orvieto, ce puits a été construit par Antonio da Sangallo le Jeune, au XVIe siècle, pour éviter que la population de la forteresse ne manque d’eau en cas de siège. Il mesure plus de 50 mètres de profondeur et 13 mètres de diamètre ! Autour du puits à proprement parler s’enroulent deux escaliers en spirale, qui ne communiquent pas. Objectif ? Éviter que ceux qui descendaient puiser de l’eau ne gênent ceux qui remontaient. Chaque escalier compte 248 marches larges et sûres, qui permettaient le passage des bêtes de somme, ces animaux utilisés pour transporter des charges. Grâce à ses 72 fenêtres et à la verrière qui couvre sa bouche, ce puits est parfaitement éclairé du matin au soir.


Féerie souterraine !

Puis elle ajouta : – Non ho la più pallida idea di che cosa possa essere…* Par un heureux hasard, nous aperçûmes un panne a u indicateur sur lequel était écrit « Grottes di Frasassi ». – Vous avez vu ? réagit Ben. Peut-être la devinette

parle-t-elle de grottes ! Que dit-elle déjà ? « Féerie souterraine, châteaux minéraux »… – Allons voir ! proposa Traquenard. Pendant que je conduisais, Téa passa un coup de fil, à voix basse basse basse… Bizarre… – C’est bon ! nous dit-elle ensuite. Nos billets sont réservés ! Avec une surprise à la clé… Scouiiit, qu’avait-elle manigancé ? Allez savoir pourquoi, j’avais un très mauvais pressentiment. Quand nous arrivâmes, je découvris que mon audacieuse sœurette avait choisi, pour elle et moi, le parcours spéléologique ! – Trop fort, tonton G ! commenta Ben. Les spéléologues explorent le sous-sol avec des cordes, des torches… – … et une bonne dose de courage ! terminai-je en gémissant. – Le spectacle sera magnifique, promis ! répliqua Téa, tout sourire. – Ne prends pas ton air de fromage puant, Geronigonflant ! ricana Traquenard. Qui sait quand tu auras à nouveau l’occasion de te perdre dans une grotte sombre, humide et au sol glissant ? Humpf, mon cousin ne changera jamais !

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Région : Marches Chef-lieu : Ancône

* « Je n’ai pas la moindre idée de ce que ça peut être… »

Marches

Toujours à bord de notre fidèle minibus, nous partîmes pour les Marches. Notre moral était au beau fixe, grâce notamment au sachet de chocolats que nous avions acheté à Pérouse… Soudain retentit un B I P B I P familier… A-ha, voilà qui annonçait une nouvelle énigme ! Ma sœur se chargea de la lire :

— Merveilles nées de gouttes d’eau, féerie souterraine, châteaux minéraux.


Une fois sur place, Téa et moi reçûmes chacun un harnais , un casque et une paire de bottes. Puis nos guides procédèrent à une petite présentation et la visite commença… dans un gouffre profond de 30 mètres. Brrr, quelle frousse féline ! – N’aie pas peur, Ger ! m’encouragea ma sœur. Nos accompagnateurs connaissent leur métier, nous ne courons aucun danger ! – D’accord, soupirai-je. Donc ce n’est pas par là… – Eh bien… si, nous passerons sur la gauche, répondit l’un des guides, amusé. Mais pas de panique : pour votre sécurité, vous serez accrochés à ce câble ! Je devins blanc comme une mozzarella ! Mais je m’armai de courage et, un pas après l’autre, vécus une expérience i-nou-ïe ! Le parcours consista en une alternance de visions féeriques et de passages… très étroits.

sont des formaLes STALAGMITES montent du sol. ui tions calcaires q issellement de u ru Elles naissent d goutte dépose ue aq ch t l’eau, don minéraux. e d son contenu

Les STALACTITES sont des formations calcaires qui tombent de la voûte (plafond des grottes).

Concrètement, je dus : ramper… marcher à quatre pattes… grimper… glisser sur… mon poporatin ! À la sortie de la grotte, toute notre équipe se retrouva, débordante d’enthousiasme. Traqueline, qui, avec Ben et Traquenard, avait suivi le parcours normal, chicota : – Tu as remarqué les stalactites, tonton Ger ? On dirait d’énormes glaçons qui pendent du plafond ! – Quel monde magique ! renchérit Benjamin.


Féerie souterraine ! Comme la journée était déjà bien avancée, nous nous empressâmes de prendre notre selfie pour les MILLE ET UNE MERVEILLES. Et dès que nous l’eûmes envoyé, une nouvelle devinette arriva :

Deux enceintes et une tour tendue vers le ciel, où l’amour est devenu immortel... – D’après notre guide, il y a beaucoup de châteaux dans la région, observai-je. Mais la tour la plus imposante (30 mètres de haut !) est celle du château de Gradara. Peut-être est-ce la solution.

Marches Nous nous rendîmes sur une colline au sommet de laquelle se dressait cette

PLACE FORTE

VOYAGE DANS LE TEMPS

Dante Alighieri (1265-1321) est l’un des plus grands poètes du monde culturel roman. Son œuvre la plus célèbre est La Divine Comédie, qui décrit son voyage imaginaire dans l’au-delà. Dans le chant V de la première partie, « L’Enfer », il chante les amours inoubliables de Paolo et Francesca, une jeune fille qui aurait vécu au château de Gradara.

doublement protégée : aux murailles du château s’ajoutait l’enceinte défendant le village ! Nous visitâmes des pièces ornées de magnifiques fresQues et apprîmes que Francesca da Rimini, évoquée par le grand Dante Alighieri dans sa Divine Comédie, avait probablement vécu là ! – Voilà pourquoi la devinette parle d’« amour immortel » ! s’exclama Téa. Quand un auteur dépeint un personnage, il le rend immortel ! Intrigué par les fortifications de Gradara, Benjamin voulut parcourir le chemin de ronde , à savoir l’étroit passage situé derrière les créneaux qu’empruntaient jadis les sentinelles pour s’assurer qu’aucun ennemi n’approchait. Après quoi, fatigués mais plus qu’heureux, nous envoyâmes l’habituel selfie !

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Le lendemain, dans l’attente de nouvelles instructions, je proposai la visite d’Urbino, la ville de Raffaello Sanzio (plus souvent appelé Raphaël en français), qui a vécu entre le xve et le xvie siècle et est considéré comme l’un des plus grands artistes de la Renaissance. Ses peintures et ses fresques sont d’authentiques chefs-d’œuvre ! Je profitai de l’occasion pour expliquer aux enfants : – L’Italie compte de nombreuses villes d’art , Pérouse, Naples, Florence, Bologne, Palerme… où l’on trouve toutes sortes de merveilles : des monuments, des châteaux, des jardins et même… des maisons transformées en musée, comme celle où est né Raphaël , à Urbino ! Leur visite permet de plonger dans la vie de ses lointains habitants, car on peut y voir, en plus des œuvres, des objets de la vie quotidienne. En nous promenant le long des rues escarpées (piole) de la ville, nous admirâmes, bouche bée, de somptueux palais. – Frédéric de Montefeltro, duc d’Urbino, a fait de cette cité un bijou de la Renaissance, racontai-je. C’est à lui que l’on doit notamment le palais ducal, construction parmi les plus représentatives de cette époque.

– Questa volta vi faccio io da guida!* intervint Ben. À la Renaissance (qu’on a étudiée en classe), certains rois ou seigneurs conviaient à leur cour les artistes les plus prestigieux pour qu’ils embellissent leur demeure et leur cité. Tout en l’écoutant, je m’aperçus que je n’avais pas entendu le bla-bla de mon cousin depuis un moment… Je le cherchai des yeux, mais il n’était plus avec nous ! Où diable était-il passé ? Revenant sur nos pas, nous scrutâmes arcades et palais, persuadés qu’il se cachait pour nous faire une blague , comme souvent.

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* « Et maintenant, à moi de jouer les guides ! »

Féerie souterraine !


Féerie souterraine ! Journal de voyage de la famille Stilton

Finalement, Traqueline le trouva appuyé contre un mur, en train de se gaver de pâtisseries locales : anicetti (biscuits à l’anis), ciambelle di mosto (couronnes au moût de raisin) et creme fritte (bouchées de crème frite). – Ah, les Marches… soupira mon cousin. Le royaume… de la douceur ! Tout le monde éclata de rire, après quoi, je proposai de rentrer à l’hôtel pour nous reposer un peu. Au même instant, le texto que nous attendions arriva :

Bien joué, les Stilton ! Rendez-vous dans deux jours en Émilie-Romagne, où les gens sont accueillants, les villes magnifiques et la cuisine excellente !

Fabriano

Fabriano est célèbre dans le monde entier pour son papier. Dans le musée consacré à cette matière, nous avons appris qu’elle était née en Chine, puis s’était répandue en Occident par l’intermédiaire des Arabes, qui ont perfectionné son procédé de fabrication. En tant que participants à la course des MILLE ET UNE MERVEILLES, nous avons pu prendre part à un atelier qui nous a permis de confectionner du papier… avec nos propres pattes !

Par mille mini-fromages affinés, jolie « carte de visite » ! Ma famille et moi étions plus qu’impatients d’y aller !

Quelle fierté !

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Un dîner fantasouristique ! Région : Émilie-Romagne Chef-lieu : Bologne

Pour nous rendre en Émilie-Romagne, nous empruntâmes un train qui nous conduisit à Rimini, l’une des plus célèbres stations balnéaires de la Riviera romagnole. Dès notre arrivée, nous nous installâmes à la terrasse d’une piadineria qui donnait sur la mer. Les moustaches chatouillées par la brise, nous goûtâmes la fameuse piadina de Romagne, sorte de galette dont on choisit la garniture. Nous nous demandions quelle serait notre première étape dans la région, quand BIP le message du jury du concours nous parvint : B I P

D’innombrables petits carrés, tous colorés, forment des motifs connus et admirés dans le monde entier. 112

Émilie-Romagne – Des MOSAÏQUES, j’en suis sûre ! affirma ma sœur, les yeux brillants. Nous en avons déjà vu en Sicile, vous vous rappelez ? – Bravo, Téa ! la félicitai-je. Cap sur Ravenne, où il y en a de très belles. Nous nous y rendîmes en train, et une fois sur place demandâmes comment gagner à patte… – … le mausolée de Galla Placidia ! Enfin ! m’exclamai-je en le voyant apparaître devant nous.


– Finiamo il giro e poi andiamo a vedere anche la Basilica di San Vitale!* proposai-je à ma famille. Dès que nous franchîmes son porche, nous fûmes éblouis ! Nez en l’air, nous admirâmes d’extraordinaires images, faites de belles TESSELLES colorées. Nous nous serions volontiers attardés, mais dans une course, chers petits éclats de parmesan, on ne peut pas lambiner… si bien que nous sortîmes et prîmes notre selfie.

De l’extérieur, il pouvait passer pour un simple bâtiment en brique, mais une fois à l’intérieur… Nous nous retrouvâmes au milieu d’une de toutes infinité de mosaïques les COULEURS … Quel spectacle ! – Il a dû falloir une sacrée patience pour les réaliser avec des morceaux de verre aussi petits ! commenta Traqueline. La beauté des mosaïques nous plongea dans le silence. Traquenard lui-même se tut, comme qui hypnotisé par les innombrables constellaient la voûte du mausolée. À moins qu’il n’ait entrepris de… les compter !

brillantes

etoiles

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* « Terminons la balade, et partons voir la basilique San Vitale ! »

Émilie-Romagne


Un dîner fantasouristique ! C’est là que nous parvint une nouvelle devinette :

Vous êtes sans parapluie et voilà qu’il pleut. Ici, vous ne vous mouillerez pas le moindre cheveu ! – Je sais, dis-je aussitôt, il s’agit de Bologne ! Cette ville a tant d’arcades qu’on peut circuler dans son centre sans cesser d’être à couvert : ainsi, même « sans parapluie », on reste sec ! Peu après, à bord du train qui nous menait au chef-lieu de l’Émilie, Traquenard demanda : – Savez-vous pourquoi cette ville est dite « rouge, docte et grasse » ? Parce qu’elle

Émilie-Romagne est faite de brique rouge, qu’elle a donné naissance à l’une des premières UNIVERSITÉS d’Europe (« docte » veut dire « érudit ») et que la cuisine y est délicieuse et généreuse (d’où « grasse ») ! Dès que nous arrivâmes, nous courûmes voir ses fameuses arcades… – Où prend-on notre photo ? demandai-je. – Là-baaas ! couinèrent Ben et Traqueline en designant un portique à leur gauche. Traquenard, lui, en montra un à sa droite… Scouiiit, que faire ?


Émilie-Romagne

Et c’est Téa qui trancha, en nous conduisant via Marsala, où se trouvent certaines des plus vieilles arcades de la ville. Résultat : un selfie… top ! C L I C ! Mais en posant, nous avions bloqué le passage à une rongeuse chargée de sacs. Nous nous excusâmes et les enfants offrirent de lui porter ses courses. La dame, qui regagnait son restaurant , nous proposa de la suivre.

La via Marsala conserve quelques-uns des derniers et plus saisissants portiques en bois de Bologne.

Peu après, notre hôtesse, Mme Agnese, nous servit d’exquises tagliatelles à la bolonaise, puis nous raconta les secrets de la cuisine d’Émilie-Romagne. – Non perdetevi il parmigiano! È una delle eccellenze gastronomiche di questa zona…* conclut-elle. – Une meule entière pour moi, s’il vous plaît ! demanda Traquenard. – Ah oui ? Et comment comptes-tu la transporter, vu qu’elle pèse 40 kilos ? s’esclaffa Agnese. – Ça, c’est SON problème, répondit-il en me désignant. Quoiquoiquoi ! Heureusement, une belle assiette de tortellinis lui fit oublier sa meule de fromage ! Grâce à ce dîner fantasouristique, notre journée se finit en beauté. Prochaine étape ? Le jury des MILLE ET UNE MERVEILLES nous envoya un message des plus clairs : la Toscane !

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* « Et ne ratez pas notre parmesan ! C’est l’un des sommets de la gastronomie locale… »

Un dîner fantasouristique !


Journal de voyage de la famille Stilton

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La piadina

Miam, quel délice !

Bologne et ses cours d’eau Jadis, de nombreux canaux traversaient Bologne, permettant de transporter des marchandises et de fournir de l’eau aux moulins et aux manufactures. Petit à petit, rues et trottoirs les ont recouverts. Mais en se penchant à la finestrella (« petite fenêtre ») de la via Piella, on peut voir l’un de ces derniers canaux.

Bologne... sur l’eau !

Jamais plus sans nos piadine ! Ces galettes nous ont tellement plu qu’on a demandé leur recette pour pouvoir en préparer chez nous ! Envie d’essayer ? Voici ce dont vous avez besoin : Ingrédients : • 500 g de farine • 17 cl d’eau ou de lait (pour une pâte

plus moelleuse) • 125 g de saindoux (ou 8 cl d’huile d’olive pour un plat végétarien) • 15 g de sel • 1,5 cuillerée à café de bicarbonate

1. Versez farine, saindoux, sel et bicarbonate dans une terrine, et incorporez-y l’eau. Quand le mélange est devenu homogène, déposez-le sur le plan de travail et donnez-lui la forme d’une boule. 2. Laissez reposer pendant 30 minutes, puis fractionnez la pâte en morceaux de 100 g environ. 3. Farinez votre table. Aplatissez chaque morceau au rouleau à pâtisserie pour obtenir des disques de 3 à 4 mm d’épaisseur. 4. Avec l’aide d’un adulte, faites cuire chaque disque dans une poêle antiadhésive légèrement huilée et chauffée, en comptant environ 2 minutes par face, pour que la pâte dore. 5. Laissez refroidir, puis tranchez chaque piadina en deux et farcissez-la avec du fromage à pâte molle, du jambon cru ou autres !

LE MUSÉE FERRARI Nous aurions adoré visiter le musée Ferrari, à Maranello, pour connaître l’histoire de l’une des plus prestigieuses écuries automobiles. Hélas, le temps pressait… Quand nous irons, nous testerons un simulateur pour connaître le frisson que procure la conduite d’une monoplace. Téa s’y voit déjà !


Région : Toscane Chef-lieu : Florence

Pour nous rendre d’Émilie-Romagne en Toscane, nous traversâmes le massif montagneux des Apennins à bord d’une confortable et silencieuse voiture électrique. Quels panoramas, scouiiit ! À vous couper le souffle ! Chemin faisant, nous reçûmes un texto du jury de la course. Benjamin s’empara de mon téléphone et lut à haute voix :

— L’endroit à trouver est spécial : l’une de ses places accueille un bassin thermal ! Faute d’avoir trouvé immédiatement la solution, nous décidâmes de faire halte à Florence, chef-lieu de la Toscane et ville parmi les plus célèbres de la planète. Nous comprîmes que nous arrivions quand nous aperçûmes, au loin, le dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore, conçu par Filippo Brunelleschi au XVe siècle.

Mes moustaches en frétillèrent d’émotion ! – Cette coupole a beau avoir près de six cents ans, elle reste la plus grande jamais construite en maçonnerie ! Après avoir garé la voiture, nous nous enfonçâmes dans les rues du centre en continuant à réfléchir à notre énigme. Soudain, Traqueline déclara : – S’il existe à Florence une place avec un grand bassin, elle doit figurer dans tous les guides touristiques, non ? Avant que j’aie eu le temps de répondre, Benjamin me passa notre tablette. Je m’attendais à y découvrir un message d’aide de la part du jury, or il s’agissait… d’un bonus réservé à notre équipe ! – Questa sì che è una sorpresa!* s’exclama Téa. – Ben alors, Geronimoplanplan, Les M tu n’es pas content ? UNE M ILLE ET s’étonna Traquenard. ERVE offre ILLES n t à S l t ’ i é – Ben... pas vraiment ! lton qu le C un tou ipe h J’espérais quelque r Con ianti… dans à f ort v chose de plus gar élo ! ant i! reposant ! – Reprends-toi, Ger ! me dit ma sœur. J’ai bien regardé

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* « En voilà, une surprise ! »

La Toscane, par monts et par vaux

Toscane


La Toscane, par monts et par vaux les photos de ceux qui nous attendent dans le Chianti : ils sont électriques, avec pédalage assisté . Résultat : on roule vite et sans effort ! L’idéal pour un gars, ou plutôt un rat, paresseux comme toi ! Scouiiit ! Quelle bonne nouvelle ! Nous passâmes tout l’après-midi à admirer les chefs-d’œuvre de Florence et terminâmes notre journée par une promenade sur le Ponte Vecchio, le plus connu des ponts qui enjambent l’Arno, le fleuve qui traverse la ville. Le lendemain matin, nous partîmes pour le Chianti. Dans cette région à cheval sur les provinces de Florence, de Sienne et d’Arezzo s’étendent des vignobles de grand renom.

Toscane Rouler sans se fatiguer, les poils ébouriffés par le vent, au cœur d’une campagne peuplée de demeures anciennes et d’élégants cyprès : quelle expérience grisante ! Cela étant… – C’est déjà le soir, remarquai-je à un moment, et… nous n’avons toujours pas résolu notre énigme ! – Exact, mais on réfléchit mieux le ventre plein, souligna mon cousin. Donc je propose que nous nous accordions un bon petit repa !


* « J’ai hâte de plonger dans le bien-être ! »

La Toscane, par monts et par vaux Nous dînâmes dans un restaurant en compagnie de deux sympathiques rongeurs rencontrés en chemin : Manlio et Gaia. Nos nouveaux amis nous apprirent bien des choses sur les produits locaux , comme l’huile, le pain et les vins du Chianti. – Si les oliviers et la vigne se développent bien par ici, c’est parce que plusieurs conditions sont réunies : une bonne composition du sol, une certaine altitude et une grande différence entre les températures du jour et celles de la nuit. Tel est le secret de la transformation de nos olives et de nos raisins en huiles et vins de légende ! Quand Téa évoqua notre chasse au trésor et la devinette du jour, Gaia déclara : – Ce pourrait être Bagno Vignoni, un village de la vallée de l’Orcia, dans la province de Sienne : sa place principale est occupée par une piscine thermale. – C’est sûrement ça ! se réjouit Téa. Merci, Gaia ! Une pause relaxante dans un bassin thermal : rien que d’y penser mes moustaches en palpitaient de plaisir ! – Non vedo l’ora di fare un tuffo nel benessere!* soupirai-je.

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– Depuis cette place, l’eau thermale coule vers divers sites proches, dont le Parco dei Mulini (« parc des moulins »), où vous pourrez vous tremper les pattes, précisa Manlio. Le lendemain, nous nous rendîmes en voiture à Bagno Vignoni. Sources thermales, eau tiède et surtout complète : le rêve ! Nous prîmes le selfie de rigueur et, tandis que je caressais l’espoir de rester dans ce bourg un jour ou deux pour y prendre un repos bien mérité… un nouveau message arriva, que je lus à tous :

— Non, vous n’êtes pas miros... Vous entrez dans le monde enchanté des Tarots ! 127


La Toscane, par monts et par vaux Agitant la carte de la Toscane, Traqueline s’exclama : – Cette fois, c’est moi qui sais ! Il s’agit du jardin des Tarots, à Capalbio ! – On y va, répliquai-je. Et tant pis pour l’île d’Elbe, où je rêvais de été a ts Taro des in jard Le vous emmener… Elle conçu par Niki de Saint Phalle, fait partie de la réserve une artiste franco-américaine e plé du XX siècle. Il est peu de la biosphère des de sculptures géantes (12 à îles de la Toscane, 15 mètres) inspirées par les qui présente une grande tarots, des cartes à jouer illustrées de personnages mythodiversité géologique, logiques ou allégoriques. Pour géomorphologique que chacun puisse développer des n tatio sa propre interpré et biologique… œuvres, l’artiste a exclu les – Moi, j’aurais aimé visites guidées. visiter le musée Piaggio, à Pontedera, soupira Téa. En admirant ses collections, on comprend mieux l’histoire des moyens de transport. Et c’est l’entreprise Piaggio qui a inventé la Vespa, SCOOtEr culte dans le monde entier ! – Ne vous en faites pas, dit Benjamin en prenant des notes sur notre tablette, je les inscris au programme de notre prochain voyage en Italie !

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Arrivés en voiture à Capalbio, nous nous lançâmes dans l’exploration du jardin imaginé par l’artiste Niki de Saint Phalle, dans l’esprit du grand architecte espagnol Antoni Gaudí, et découvrîmes des STATUES représentant des personnages du jeu de tarot. Nous prîmes un tas de photos amusantes, la plus belle étant celle de Traqueline ! Dès que nous l’eûmes envoyée, le jury des MILLE ET UNE MERVEILLES répondit :

Bravo, les Stilton ! Encore une étape bouclée ! Préparez-vous à partir... en Sardaigne ! 129


Journal de voyage de la famille Stilton

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Le palio de Sienne

Les carrières de marbre de Carrare La renommée des carrières de Carrare n’est plus à faire. Michel-Ange (1475-1564), l’un des plus grands sculpteurs de tous les temps, s’y rendait en personne pour choisir la matière première de ses œuvres. Il voulait examiner de près les différentes catégories de marbre disponibles, ce qui n’était possible qu’en s’approchant des carriers, à savoir ceux qui travaillaient ce matériau. Aujourd’hui, ce site où s’approvisionnait Michel-Ange est ouvert aux visites… Quelle émotion !

Dire que jadis Michel-Ange venait à l’endroit même où nous sommes sur cette photo !

Un spectacle incroyable… Scouiiit ! Il s’agit de la course de chevaux traditionnelle la plus célèbre d’Italie ! Son parcours consiste en trois tours de la piazza del Campo, au cœur de Sienne, et le gagnant est le cheval qui arrive le premier, avec ou sans son cavalier. Ce palio, dont les origines sont très anciennes, suscite une véritable passion chez les Siennois. Soutenant leur contrada (« quartier »), ils le suivent avec ferveur et s’impliquent toute l’année dans sa préparation. Son trophée est le drappellone, bannière peinte dont la réalisation est confiée chaque année à un artiste différent et qui sera exposée dans le musée de la contrada gagnante.


Une île aux mille visages Région : Sardaigne Chef-lieu : Cagliari

À Piombino (situé à une centaine de kilomètres de Capalbio), nous montâmes sur un ferry, qui nous fit arriver, à l’aube, dans le port d’Olbia, en Sardaigne. Là, nous fûmes accueillis par le mistral, dont les fraîches rafales nous apportèrent le parfum vif du MYRTE, une plante très répandue sur cette île. Nous venions à peine de poser la patte sur la terre sarde qu’une nouvelle énigme , promesse de merveille, nous parvint. Une fois de plus, je lus la devinette au groupe :

BIP BIP

— Sous cette terre ils ont travaillé, découvrez les endroits où ils ont creusé !

MAQUIS MÉDITERRANÉEN La végétation caractéristique des côtes sardes comprend des arbustes toujours verts, tels que le pistachier lentisque, le genévrier, l’oléastre, le ciste jaune et… le myrte !

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Sardaigne Levant le nez, je demandai : – Y a-t-il des MINES, ici ? Vu que ma famille s’était déjà élancée vers le centre d’Olbia, le seul à me répondre fut Antonio, un aimable rongeur qui passait par là. – Bien sûr ! s’exclama-t-il. Notre sous-sol est riche en minéraux et leur extraction a joué un rôle décisif dans notre économie. D’où le fait que le parc géominier historique et environnemental de la Sardaigne a été classé « premier parc géominier du monde » ! Entre-temps, mes compagnons étaient revenus sur leurs pas.


– Un parco? E dove LE PARC GÉOMINIER HISTORIQUE si trova?* s’enquit Téa. ET ENVIRONNEMENTAL Antonio nous l’expliqua. DE LA SARDAIGNE Il s’éte nd sur 3 800 kilomètres carrés Mais comme le PARC et regroupe 81 municipalités ! En est grand, il nous Sardaigne, l’activité minière a modelé les paysages, mais aussi orienta vers la grande la culture. Le parc vise donc à mine de Serbariu à protéger l’environnement natuCarbonia. Un choix rel, les villages ouvriers, les puit s d’extraction, les galeries FANTASOURISTIQUE  ! souterraines, les installations D’autant que notre ami industrielles, les anciennes lignes ferroviaires, ainsi que les archives proposa de nous servir et la mémoire de plusieurs généde guide. Nous louâmes rations de mineurs. un minibus et partîmes pour Sulcis, dans le SUD de l’île. Dans cette partie du parc, l’extraction a commencé au milieu du xixe siècle pour culminer dans la période 1950-1960, avant de cesser définitivement entre les années 1970 et 1990. Pour sa part, la grande mine de Serbariu a été active de 1930 à 1960. Le site disposait même d’une gare pour transporter le minerai au port de Sant’Antioco, où il était chargé sur de grands bateaux à destination du reste de l’Italie. Nous prîmes un selfie à la sortie de la MINE, et dès que nous l’eûmes envoyé un nouveau message arriva, qui disait :

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VOYAGE DANS LE TEMPS

La main-d’œuvre employée dans les mines venait de toute l’Italie. En 1940, plus de 3 000 mineurs travaillaient à Serbariu, sans compter le personnel chargé du transport et celui préposé au traitement du matériau extrait.

Amas de pierres servant à repérer ses ennemis ou à observer le ciel, ces constructions très anciennes sont aussi mystérieuses que belles.

Sans hésiter, Téa affirma : – Ce ne peut être que les NURAGHI , ces très vieilles édifications typiques de l’île ! – Ho sempre sognato di vederle!* se réjouit Traqueline.

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* « J’ai toujours rêvé d’en voir ! »

* « Un parc ? Qui se trouve où ? »

Une île aux mille visages


Une île aux mille visages Heureux de nous voir aussi enthousiastes, Antonio répliqua : – Bravo, vous avez compris ! Nuraghe doit signifier « tas de pierres », car ces ouvrages qu’on ne voit qu’en Sardaigne proviennent de la superposition de GROSSES PIERRES. – D’accord… intervint Traquenard. Mais pourquoi est-il question d’« ennemis » et de « ciel » ? – Selon certaines hypothèses, les nuraghi étaient des tours de guet pour apercevoir les ennemis , ou des observatoires répondit Antonio. – Nooon ?! s’étonna mon cousin. Des observatoires… gastronomiques ? – Astronomiques, pas gastronomiques, rectifiai-je en soupirant.

astronomi ques

VOYAGE DANS LE TEMPS

Construit au IIe millénaire av. J.-C., le site archéologique de Su Nuraxi se dresse sur une colline de la ville de Barumini. Il est le plus célèbre des ensembles défensifs dits « nuragiques ». Ce complexe se compose d’une tour flanquée de quatre autres (plus récentes ?), entourées d’un labyrinthe de puits et de citernes. La construction centrale, le « donjon », s’élevait, à l’origine, à plus de 18 mètres et comprenait trois chambres communicantes.

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Sardaigne – À Barumini se trouve l’aire archéologique de Su Nuraxi, le site nuragique le mieux conservé, reprit Antonio. C’est là que je vous conseille d’aller. – OUIIII ! s’écrièrent Ben et Traqueline comme un seul rat. Le lendemain, quand enfin nous arrivâmes à destination, ce que nous vîmes nous laissa bouche bée : le complexe de Su Nuraxi est vraiment spectaculaire !


Une île aux mille visages Ce soir-là, alors que le soleil, qui nous avait accompagnés jusqu’ici, se couchait , nous prîmes une magnifique photo. Puis, satisfaits de notre journée bien remplie et palpitante, nous descendîmes dans un hôtel pour nous reposer. Là, Traquenard nous lut la réponse du jury des MILLE ET UNE MERVEILLES :

— Chers Stilton, vous êtes des voyageurs au poil ! Rendez-vous en Ligurie, mais avant ça... profitez de la mer, magnifique en Sardaigne ! Le lendemain, nous gagnâmes donc l’Ogliastra, à savoir la côte est de l’île .

Sardaigne Nous nous offrîmes alors deux jours de détente sur des PLAGES aux attraits divers : galets blancs, sable très fin, rochers rouges… Puis, avec un pincement au cœur, nous embarquâmes dans le port d’Arbatax sur un ferry à destination de la Ligurie, de Gênes plus exactement. – Quel dommage de partir déjà ! m’exclamai-je. Mais bientôt nous allons nous gaver de trofie au pesto, pas vrai, Traquenard ? Hé, où était passé mon cousin ? – Il arrive, tonton G ! me rassura Ben en désignant un rongeur qui gravissait la passerelle du ferry à la vitesse de l’éclair. Il a dû faire une halte hors programme… dans une pâtisserie ! Hi hi hi !

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Journal de voyage de la famille Stilton

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Le carnaval et ses personnages

Bravo, bis !

Le chant a tenore Le chant « a tenore » est une polyphonie sarde interprétée à quatre voix, toutes masculines. Chacune (bassu, contra, boche et mesu boche) a ses spécificités. Les hommes chantent debout et en cercle. Souvent, ils se retrouvent dans des tavernes ou autres lieux de convivialité, mais on peut aussi les entendre lors du carnaval ou de certaines fêtes religieuses. Conquis, Traquenard a essayé !

Tous en costume !

Mamuthones et Issohadores sont les grands protagonistes du carnaval sarde. Leurs masques (viseras) sont fabriqués par d’habiles artisans. Ceux destinés aux défilés sont légers et maniables, tandis que ceux à vocation décorative sont lourds, car souvent taillés dans des bois précieux. Les Mamuthones sont des personnages ténébreux, aux vêtements sombres et au dos couvert de grosses cloches. Les Issohadores portent un masque blanc et une veste rouge. Ce sont eux qui donnent son rythme à la marche dansée qu’ils exécutent aux côtés des Mamuthones. Les gens qui se déguisent connaissent une véritable métamorphose : ils plongent au cœur d’un mystère ancien et solennel.

Surf à Capo Mannu

Au centre de la côte ouest de l’île se trouve une plage parfaite pour les amateurs de surf, windsurf ou kitesurf. Sa position lui vaut d’être battue par des vents divers, au premier rang desquels le mistral. À Capo Mannu, les vagues s’élèvent parfois jusqu’à plusieurs mètres !


Ligurie

Entre terre et mer

dans un monde

Région : Ligurie Chef-lieu : Gênes

Dès que nous débarquâmes à Gênes, notre objectif fut… de prendre notre petit déjeuner ! Celui-ci consista en une méga-focaccia fourrée au fromage, spécialité de Recco, un village proche de Gênes. Miam, un vrai délice ! Mais, rapidement, un nouveau message du jury nous ramena les pattes sur terre :

Ils ont ce qu’il faut pour nager sans avoir à s’équiper !

BIP BIP

– Fastoche : les poissons ! répondit immédiatement Traqueline. Je parie que nous devons aller à l’aquarium. Nous n’eûmes pas besoin de demander notre chemin. La signalisation était parfaitement claire et le trajet, court : moyennant une charmante promenade, on y était ! Une fois nos billets achetés, nous plongeâmes

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sous-marin

captivant ! Dauphins, pingouins, phoques, méduses… l’aquarium de Gênes accueille des centaines d’espèces animales et végétales. En plus, il est doté d’un bassin tactile permettant qu’on caresse (avec les précautions d’usage) quelques spécimens de raie. Et dans un autre, très impressionnant, nagent divers requins !

Br rr, quelle f rousse

f él in e !


CLIC !

Au bout de quelques heures de découvertes et d’amusement vint le moment de notre selfie (sans flash !), que nous prîmes en compagnie de mes cétacés préférés : les adorables dauphins ! Après quoi, mine de rien, ce fut l’heure de déjeuner. Nous partîmes vers le centre. Des ruelles nous parvenait la délicieuse odeur de , l’un des plats typiques de Gênes ! Nous découvrîmes aussi que dans sa vieille ville – comme dans celles des autres localités ligures – les rues très étroites sont appelées caruggi. En un rien de temps, chacun de nous se retrouva assis devant une assiette de trofie (pâtes fraîches locales) assaisonnées du fameux pesto ! Quel régal !

pâtes au

pesto

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Après ce repas, nous flânâmes à travers les rues. – Avez-vous vu la de ces palais ? demandai-je à mes compagnons. Jadis, Gênes était une ville très importante en matière de commerce. Elle occupait une position

beauté

stratégique

et son port était fréquenté par d’illustres hommes d’affaires, marchands, seigneurs et princes étrangers.

d’oro rofia La t


* « Nous aussi, on va dormir dans l’un de ces palais ? »

Entre terre et mer

Ligurie

Lorsqu’ils arrivaient, on les logeait dans les plus belles demeures, dotées d’escaliers imposants, de moulures de jardins et de pièces et de fresques. Des propriétés appelées « Palazzi dei Rolli », car, à une époque, elles figuraient sur des listes (rolli) de demeures de prestige. – Anche noi saremo ospitati in uno di questi palazzi?* s’enquit Traqueline. – La prochaine fois ! répondis-je en souriant. Ce soir, nous nous contenterons d’une ravissante petite pension.

ornées

– Tonton G, c’est vrai que Christophe Colomb est né à Gênes ? m’interrogea Ben. – Absolument ! En 1492, il est parti de Palos, en Espagne, à la tête de trois caravelles. Il a passé deux mois en mer, et quand enfin il a touché terre, il s’est cru arrivé en Asie, alors qu’il venait de découvrir les Amériques ! – Moi, c’est une autre célébrité locale que j’adore : EMANUELE LUZZ Emanuele Luzzati , « Lele » Luzzati ATI nous annonça Téa. Peintre, jours senti pro s’est toufo inspiré par Gên ndément costumier, décorateur : es, ville où il est né en 1921 et il avait tous les talents ! mor Son amour pou t en 2007. r Notre conversation date de son en le théâtre fance, quand il s’amusait à fut interrompue par an marionnettes p imer des ou un nouveau texto : sa sœur. Doté r distraire d gination sans ’une imaratédiction, nous en b est devenu un ornes, il avions presque oublié artiste très apprécié. la course !

Pour découvrir ces maisons colorées, sur un rocher il faut monter ! Comme il était déjà tard, nous décidâmes d’y réfléchir à tête reposée : suite de la chasse au trésor après une nuit de sommeil !

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* « Vous devez prendre le car, votre destination est Porto Venere. »

Entre terre et mer

Ligurie

Le lendemain, dès que je fus levé, je lus la devinette à Giovanni, le propriétaire de notre pension, l un gars, ou plutôt un rat, silencieux, mais et serviable. – Prendete l’autobus, la vostra destinazione è Porto Venere!* me dit-il. Après un agréable petit bout de route le long de la côte, nous arrivâmes dans le bourg en question : quelle splendeur !

genti

Le bourg de PORTO VENERE se trouve sur la rive ouest du golfe de La Spezia. Originalité ? Ses maisons aux couleurs vives. Face à cette localité, de l’autre côté d’un bras de mer, se dresse l’île de Palmaria. Renommée pour ses eaux cristallines, elle fait partie du parc naturel régional de Porto Venere.

Nous venions tout juste d’envoyer notre selfie au jury, quand un nouveau message arriva :

Magnifique, les Stilton ! Fin de cette étape, rendez-vous au Piémont !

soupira

– Je ne me sens pas encore prête à partir… Téa. – Ne t’en fais pas, la consolai-je. Nous allons prendre le train pour Manarola, qui fait partie des Cinque Terre, d’où nous parcourrons une partie du « sentier bleu », qui comprend le célèbre « chemin de l’amour ». Le Piémont attendra demain !

Le CHEMIN DE L’AMOUR est un sentier côtier qui va de Riomaggiore à Manarola. Cette romantique promenade à l’aplomb de la mer fait partie d’un circuit plus vaste, le « sentier bleu », qui mène de Riomaggiore à Monterosso al Mare, avec pour toile de fond les villages des Cinque Terre. Actuellement, seules certaines parties de ce sentier sont accessibles.


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Gênes et ses grands chantiers navals

Le pesto ligure

Le savoir-faire de Gênes dans le domaine de la construction navale a grandement contribué à son développement économique. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, quelques puissantes sociétés, comme Ansaldo ou celle de Raffaele Rubattino, ont élaboré de grands navires qui ont fait l’histoire de la navigation transocéanique ! Gênes conserve un lien privilégié avec la mer et la navigation : tous les ans s’y tient le Salon nautique international, qui attire des experts et des amateurs du monde entier. Un rendez-vous à ne pas rater… C’est sûr, nous reviendrons !

Un voyageur imposant... voire monumental !

LE TRANSATLANTIQUE REX Construit dans les chantiers navals de Gênes et lancé en 1931, en présence du roi Victor Emmanuel III et de la reine Hélène, le Rex fut célébré, cette année-là, comme le plus grand transatlantique de son époque. Et en plus d’être immense, il allait vite : en 1933, il gagna le Ruban bleu, qui récompense la traversée de l’Atlantique la plus rapide ! Un voyageur vraiment au poil, scouiiit !

Ingrédients pour assaisonner 2 assiettes de pâtes : • ½ gousse d’ail • 25 g de basilic • 35 g de fromage grana • 15 g de pecorino • 50 ml d’huile d’olive vierge extra • 1 pincée de gros sel • 8 g de pignon s de pin 1. Lavez bien les feuilles de basilic, et laissez-les sécher. 2. Déposez la demi-gousse d’ail épluchée et quelques grains de gros sel au fond d’un mortier, puis écrasez-les à l’aide du pilon. Quand l’ail a pris la consistance d’une pâte, ajoutez le basilic et quelques grains de sel supplémentaires. 3. Écrasez le tout (au pilon toujours) jusqu’à obtenir une crème moelleuse. 4. Ajoutez les pignons et pilez-les finement. 5. Ajoutez les fromages préalablement râpés, et, sans cesser de mélanger, incorporez petit à petit l’huile d’olive. Bon appétit !

Sentez-vous cette bonne odeur ?


Piémont

Entre fleuve et montagnes Région : Piémont Chef-lieu : Turin

Une fois que nous fûmes rentrés à Gênes, un nouveau message de la course arriva, que Téa lut à haute voix :

BIP BIP

— Par le premier tunnel alpin passait le précieux sel marin ! – « Tunnel alpin » ? Donc c’est dans les montagnes que nous devons aller ! observa-t-elle. Nous louâmes une voiture et nous mîmes en route. Ma sœur savait parfaitement quelle direction prendre. – Je pense que la devinette parle du tunnel de la Contrairement à ce qu’on Traversette, qu’on appelle peut croire, le PERTUIS DU aussi « pertuis du Viso »… VISO n’a pas été percé is ma o, Vis dans le mont C’est la première galerie dans un versant du mont à avoir été creusée dans les Granero (voisin). Ce tunnel Alpes, à la fin du XVe siècle. est une destination prisée des randonneurs, car de la localité de Elle là-haut le panorama est Crissolo, en Italie, à celle splendide ! de Ristolas, en France.

relie

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– Rigolo ! Quand tu y entres, tu dis Buongiorno, et quand tu sors… Bonjour ! commenta Traqueline. – On arrive au tunnel au terme d’une balade le long de l’ancien sentier des caravaniers, annonça Benjamin après une recherche sur Internet. Tonton G, on réserve l’équipement et on y va ? Pouvais-je refuser quoi que ce soit à mon adorable chabichou ? Évidemment pas ! Résultat : au grand désespoir de Traquenard, qui rêvait déjà d’un déjeuner à base de truffe dans la ville d’Alba, nous partîmes pour le pertuis du Viso. La TRUFFE est un qui se dévelop champignon pe sous la terr e en symbiose av ec certains arbre les racines de s (c noisetier ou pe hêne, tilleul, up elle déteste les lier). Comme zones polluées, on peut être sû r pousse le sol e que là où elle st propre !

Sa traversée est réservée aux randonneurs aguerris , mais rien ne nous empêchait de faire une magnifique promenade !

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Entre fleuve et montagnes

Piémont

Équipés de nos sacs à dos et de nos bâtons de marche, nous suivîmes Bartolomeo, un guide expérimenté et fiable, sur le sentier muletier qui menait au tunnel. – Jadis, les caravaniers passaient par là pour acheminer en Italie le précieux sel de la Camargue, , une région du sud de la France riche en ou pour transporter, en sens inverse, des chargements de tissu, de riz ou d’huile. Après une belle grimpette, nous arrivâmes enfin ! à l’entrée du tunnel. Quelle

La partie du Piém lée LANGHE (où ont appese Alba) est pars trouve e m é e de châteaux dom in vallées. Majori ant des tairement médiévaux, ceux -c tenaient jadis à i appardes nobles, qui de là-haut g ou leurs terres e vernaient t se protégeaient de leur s ennemis.

salines

satisfaction

Nous nous empressâmes de prendre le selfie réglementaire, puis repartîmes en hésitant sur le choix de notre destination : les Langhe, couvertes de vignes verdoyantes et de châteaux, ou Turin (chef-lieu du Piémont), aux innombrables musées et monuments ? Soudain, un texto du jury des MILLE ET UNE MERVEILLES arriva, qui trancha pour nous :

Cinéma, voitures et Mole, vos pattes vous y mènent sans même toucher le sol ! – Mais bien sûr ! m’exclamai-je. Le message parle de Turin et de quelques-unes de ses fiertés : le Musée du cinéma, celui de l’automobile et la Mole Antonelliana !

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* « En avant ! Prochaine étape… Turin ! »

Entre fleuve et montagnes Aussitôt, notre groupe s’écria comme un seul rat : – Evvai! Prossima tappa… Torino!* Nous passâmes la nuit dans un hôtel donnant sur le Pô, et le lendemain étions déjà au Musée national de l’automobile, à Turin. Fondé dans les années 1930, il raconte l’histoire de la voiture de ses origines à nos jours. À un moment de la visite, Traquenard déclara d’une voix solennelle : – Ta-dan ! Geronimo, voici la voiture qu’il te faut : toute jeune , comme toi ! Scouiiit, il pointait le doigt vers un modèle de 1912 ! – Humpf, ce que tu peux être drôle ! Traqueline et Ben en profitèrent pour tous nous photographier devant la vieille automobile !

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Une fois sortis de ce formidable endroit, nous nous dirigeâmes vers le Musée national du cinéma, qui se trouve à l’intérieur de la Mole Antonelliana, construction emblématique de la ville. Conçue en 1863 par l’architecte Alessandro Antonelli, qui supervisa une partie de sa réalisation, la Mole a été terminée en 1889. Haute de 167 mètres, elle est dotée d’un ascenseur panoramique, qui permet de monter jusqu’à la base de sa flèche, d’où l’on jouit d’une vue extraordinaire sur la ville et les Alpes ! Nous nous lançâmes Le Musée du ciné ma de Turin aussitôt à la découverte de est le plus grand d’Italie. Riche en dessins, maque l’histoire du cinéma. ttes films, appareils… il , affiches, liv – Fantasouristique ! secrets du septièm re tous les e art depuis qu’il est né. De la salle ne cessait de répéter cent ac cède à des coursives rale, on Traqueline. qui, telles des pellicules, se dé ro ul en t autour Installés dans de d’elle ; d’en haut, on peut admirer le rez-de-chaussée et confortables fauteuils, ac expositions tempora céder aux ires. nous admirâmes

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Entre fleuve et montagnes l’intérieur de la coupole de la Mole, puis, ramenant les yeux vers les écrans qui tapissaient les murs, regardâmes des extraits de films et des photos de visages passés à la postérité. Une pure merveille pour les cinéphiles ! Fatigués mais heureux d’avoir visité une ville extraordinaire, nous rentrâmes nous reposer à notre hôtel. Le lendemain, pendant que nous petit-déjeunions , je reçu un texto et le lus à tout le monde :

BIP BIP

— Montés sur deux roues, pédalez sur le vent pour un voyage silencieux et lent.

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Piémont – Comment peut-on pédaler « sur le vent » ? demandai-je, perplexe. – J’y suis ! s’exclama Téa. « Vent » se dit vento, en italien, mais VenTo est aussi le nom donné à la piste cyclable qui doit relier Venise à Turin : VenTo, comme Venezia-Torino ! – Quoi ? Nous allons devoir pédaler jusqu’à Venise ? – Nooon, Ger, me rassura ma sœur. Nous suivrons l’un des segments praticables du parcours pour admirer le Pô ! Avec ses 652 kilomètres, c’est le fleuve le plus long de ceux qui naissent et terminent leur cours en Italie. Nous louâmes donc cinq vélos rouge vif et nous élançâmes sur nos deux-roues.

31/12/20 13:16


* « Super, on a un peu de temps libre ! On va où ? »

Entre fleuve et montagnes – Pensez au bon pique-nique qui nous attend ! nous encouragea Téa. – Oooh, un pique-nique ! se réjouit Traquenard. En voilà, une bonne nouvelle ! Savourant à la fois le spectacle du fleuve et le silence ambiant que seul troublait le gazouillis des oiseaux, nous pédalâmes toute la matinée. Autour de nous, rien que la nature dans toute sa beauté ! Enfin, nous nous arrêtâmes pour manger un morceau et… faire une petite sieste, bercés par le clapotis de l’eau. À notre réveil, nous nous photographiâmes en pleine verdure et… une seconde plus tard reçûmes la réponse du jury, que Téa lut avec une évidente fierté :

– Très bien joué, les Stilton ! Profitez de votre excursion ! Rendez-vous dans deux jours dans le Val d’Aoste ! Ben et Traqueline bondirent de joie. – Evviva, abbiamo un po’ di tempo libero! Dove andiamo?* – Aux îles Borromées, sur le lac Majeur, répondit Téa. Elles sont piémontaises, alors qu’une autre partie du lac est lombarde. – Borromées, dis-tu ? répéta Traquenard.

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Piémont Tandis que nous regagnions la ville, Téa expliqua : – Cet archipel porte le nom de la famille aristocratique qui s’en est rendue propriétaire il y a cinq cents ans. Mais chaque île a son nom : Isola Madre, Isola Bella, Isolino di San Giovanni et Scoglio (« rocher ») della Malghera, sans oublier Isola dei Pescatori… Sur les plus grandes, il y a des et de vraies merveilles d’architecture. Ce fut donc là que nous achevâmes notre séjour piémontais, conquis du lac ! par l’infinie

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beauté


Journal de voyage de la famille Stilton

Journal de voyage de la famille Stilton

Le Géoparc Sesia-Val Grande

Mont Viso Au mont Viso naît le Pô !

Le Géoparc Sesia-Val Grande s’étend de la Valsesia au parc national du Val Grande et comprend les territoires voisins de la Valsessera, des Préalpes biellaises, du Val Strona, de la Basse Ossola et du Haut Verbano. Cette vaste zone offre une grande variété de paysages, formes de vie et traditions. C’est là que se trouve le supervolcan fossile de la Valsesia, actif il y a 280 millions d’années environ, dont les éruptions ont pu obscurcir l’atmosphère et altérer le climat de toute la planète ! Le Géoparc compte trois Monts Sacrés, lieux de culte très particuliers nichés dans un paysage de lacs, de montagnes et forêts. Le plus ancien de ces sites, où spiritualité se conjugue avec nature et art, est le Mont Sacré de Varallo, qui compte une cinquantaine de bâtiments. Les deux autres sont ceux de Domodossola et de Ghiffa.

Avec ses 3 841 mètres, le mont Viso est la plus haute montagne du Piémont. C’est à son pied, à Pian del Re, que naît le Pô. Jadis appelé mons Vesulus (« montagne bien visible », en latin), il présente, vu depuis la plaine du Pô, une forme pyramidale qui le rend immédiatement reconnaissable. Aussi appelé il Re di Pietra (« le roi de pierre »), il constitue une destination parfaite pour les amateurs de ski de randonnée : on y trouve de la neige jusqu’en plein printemps.


Région : Val d’Aoste Chef-lieu : Aoste

Ce matin-là, je me réveillai d’excellente humeur et sautai de mon lit pour ouvrir ma fenêtre. Devant mes yeux apparurent les splendides sommets du Val d’Aoste ! Eh oui, la veille au soir nous étions arrivés, en voiture de location, dans l’adorable village de Cogne. Massif du Grand Paradis, Cervin, mont Blanc, mont Rose… Dans cette région, on côtoie des m o nt a g n es parmi les plus hautes d’Europe ! Rien que d’y penser, j’en étais tout émoustillé !

Hélas, mon cousin me fit redescendre sur terre… – C’est déjà l’heure du petit déjeuner ? marmonna Traquenard. Avant même que je puisse lui répondre, la première devinette portant sur le Val d’Aoste arriva : BIP

Allez-y, foncez ! Déjà réveillées, elles vous ont sifflés ; plus question de traîner !

BIP

Traquenard glissa la tête sous son oreiller et râla : – Pfff, clair comme du jus de chique. Moi, je replonge dans mon rêve, où il y avait une de ces fontinE … Traqueline, elle, poussa un cri de joie et se rua sur son sac à dos pour en sortir ses

chaussures de randonnée .

– Sveglia, squadra Stilton! È ora di muoversi!* L’énigme parle de marmottes. Ces adorables petites bêtes sifflent comme personne et sont les mascottes, avec les chamois, du parc naturel du Grand Paradis !

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* « Debout, équipe Stilton ! Il est temps de se bouger ! »

Sur le toit de l’Europe

Val d’Aoste


Sur le toit de l’Europe

Val d’Aoste

– Courage, gros paresseux ! lançai-je à mon cousin. Les marmottes vont te plaire. Elles sont un peu comme toi : elles dorment comme des bûches, et quand elles ouvrent l’œil, elles ont une faim de chat ! Remontés à bord de notre voiture à sept places, nous laissâmes derrière nous les forêts de la vallée, peuplées de mélèzes, d’épicéas, de pins des Alpes et de sapins pour nous rendre dans des pâturages fleuris . Au loin brillaient roches et glaciers. Parvenus au point de rendez-vous du parc, nous demandâmes à Orietta, guide expérimentée, de nous accompagner. Dès que nous nous engageâmes sur le sentier, celle-ci nous recommanda de marcher calmement et en silence. – Après la longue période de l’hiver, bouquetins et chamois n’ont que les mois d’été pour reprendre du poids et des forces avant la saison des amours, à savoir l’automne. Il est donc très important de les laisser manger en paix, en ne les observant que de loin et sans les perturber. Quant aux marmottes, elles ont également besoin de sérénité pour accumuler la graisse dont elles auront besoin pendant leur hibernation.

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Au même instant, un sifflement se fit entendre : une MARMoTTE ! Notre guide se retourna, indiqua un point à notre gauche et passa ses JUMELLES à Traqueline, qui piaffa de joie ! – Les marmottes sont naturellement sociables (elles vivent en groupe), et vraiment adorables quand elles jouent ou prennent le soleil ! nous raconta Orietta.


* « Là-haut, vous pouvez voir des bouquetins. »

Sur le toit de l’Europe – Tu avais raison, cousinounet ! me LES MARMOTTES , kilos 7 t Leur poids atteint raremen murmura Traquenard. ce qui est l’une des raisons de Des ANIMAUX qui leur grande agilité. L’hiver, leurs savent prendre du bon terriers présentent la forme d’une longue galerie menant à une temps, j’adore ! chambre tapissée de foin. PenTandis que Traqueline dant l’hibernation (octobre-avril), mar 15 à 3 eille chaque terrier accu me passait les jumelles, mottes. Durant cette période, elles Orietta nous signala : vivent de la graisse qu’elles ont – Là in alto, invece, accumulée au cours du printemps , elles Pour nts. et de l’été précéde potete vedere degli la soc iabi lité est ess ent ielle : .* plus elles restent proches et se tiennent chaud, plus elles ont de – Mais enfin… chance de survivre au froid. comment font-ils pour garder leur équilibre ? demanda Ben. Ces roches sont si escarpées… – Ils ont des muscles très puissants et la base de leurs SABOTS est particulièrement souple, ce qui leur permet de conserver leur appui, expliqua Orietta en souriant. À force de regarder ces bouquetins perchés au-dessus du vide… je me sentis pris de vertige ! Aaahhh ! Je proposai donc de prendre notre selfie pour les MILLE ET UNE MERVEILLES et de rentrer.

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À la fin de notre excursion, nous promîmes à notre guide de revenir un jour visiter le jardin botanique alpin Paradisia, situé à Valnontey, un hameau de la commune de Cogne. En été, on peut y admirer plus de mille espèces végétales et visiter son « jardin des papillons » ! Après avoir dit au revoir à Orietta, nous rentrâmes à l’hôtel. Je venais tout juste de rallumer mon portable quand… B I P B I P un nouveau message arriva :

Pour voir ces trois chutes, il faut courageusement marcher. Aussi reposez-vous bien, départ après le petit déjeuner ! – Je capitule, soupira Traquenard. Impossible de résoudre une telle énigme… l’estomac vide !

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Sur le toit de l’Europe C’est vrai que notre promenade nous avait ouvert l’appéTiT  ! Nous décidâmes donc de nous régaler, ce soir-là, de spécialités valdôtaines, en espérant qu’elles nous apportent l’inspiration ! Nous dégustâmes un plat qui, à lui seul, valait le voyage : une fondue  ! Tandis que nous nous léchions les moustaches, l’un de nous montra la devinette à Daniela, la propriétaire du restaurant. – D’après moi, il s’agit des cascades Rutorines, RECETTE DE LA FONDUE VALDÔTAINE fromage fontine • 30 g de Ingrédients pour 4 personnes : • 400 g de • sel et poivre beurre froid • 4 jaunes d’œuf • 40 cl de lait la fontine en lamelles que 1. Après en avoir retiré la croûte, découpez vous déposerez au fond d’une terrine. e reposer au réfrigérateur 2. Couvrez le fromage de lait et laissez-l e dans une casserole en pendant une nuit. Le lendemain, transvasez-l mettant de côté le lait. fromage au bain-marie en 3. Avec l’aide d’un adulte, faites fondre le début, il forme une masse le remuant avec une cuillère en bois. Si, au compacte, continuez à tourner. crémeux, incorporez les 4. Quand le contenu de la casserole devient er de remuer. jaunes d’œuf un à un, puis le beurre sans cess le mélange est trop dense, 5. Assaisonnez avec du sel et du poivre. Si é. ajoutez un peu du lait que vous avez gard ent chauffés et servez ! 6. Versez la fondue dans des bols légèrem

répondit-elle. Elles prennent naissance au Rutor, troisième plus grand glacier de notre région, et comptent trois principaux sauts, se où ses jettent dans des gorges et autres précipices. Tôt le lendemain matin, nous nous rendîmes en voiture au hameau de La Joux, dans la municipalité de La Thuile. Et de là, nous entamâmes une rabuleuse marche jusqu’à ces chutes d’eau. Elles sont vraiment majestueuses, d’autant que ce jour-là elles étaient couronnées d’un arc-en-ciel  ! Le décor idéal pour un selfie ! Pendant que nous admirions le panorama, nous reçûmes le message suivant :

Fin de votre bol d’air dans le Val d’Aoste, chers Stilton ! Rendez-vous en Lombardie ! 171


Journal de voyage de la famille Stilton

Journal de voyage de la famille Stilton

La cabane Reine-Marguerite

Chamois Chamois n’est pas seulement un village de montagne au nom spécial et aux fenêtres et balcons fleuris… C’est aussi une localité où l’on ne croise pas de voitures ! Spécificité dont ses habitants sont très fiers, à juste titre : le village ne connaît ni la pollution ni le bruit ! On s’y déplace à vélo, à cheval ou à pied. On accède à Chamois depuis Buisson, en empruntant le t l u , ou depuis La Magdeleine, moyennant une agréable promenade à pied ou à vélo.

Vive la nature !

Perché à 4 554 mètres d’altitude, sur la pointe Gnifetti, dans le mont Rose, ce refuge alpin est le plus élevé d’Europe. Il porte une attention particulière à la question de l’impact environnemental nt u , et héberge un important la o ato qui étudie, entre autres, les perturbations du fonctionnement du corps causées par l’altitude, ainsi que d’autres phénomènes liés à la raréfaction de l’air. En 1893, année de son inauguration, cette « cabane » a accueilli une visiteuse très particulière : la reine Marguerite de Savoie, qui lui a donné son nom. Ce refuge est accessible depuis Staffal (Val d’Aoste) ou Alagna Valsesia (Piémont). Dans les deux cas, le parcours est exigeant : on randonne sur un glacier. C’est pourquoi mieux vaut tenter l’aventure au mois de juillet ou d’août. Téa nous a déjà prévu une belle grimpette… accompagnée d’un guide alpin !


Lombardie

Voyage au cœur des chefs-d’œuvre Région : Lombardie Chef-lieu : Milan

Nous quittâmes le Val d’Aoste de bonne heure pour nous rendre… où exactement ? Nous l’ignorions. En attendant de le savoir, nous mîmes le cap sur Milan, chef-lieu de la Lombardie et haut lieu du design Deux fois par an, la et de la mode en Italie ! SEMAINE DE LA MODE Quand le nouveau message remplit Milan de mandu jury arriva, j’étais au volant, nequins, photographes et autres professionnels. si bien que Traquenard se chargea Lors de divers événede nous le lire : ments et défilés, les IP

grands couturiers présentent leurs nouvelles collections au monde.

Le SALON DU MEUBLE de Milan est le rendez-vous annuel obligé des acteurs du design et de la décoration. C’est un événement de résonance mondiale, qui attire des professionnels du secteur, mais aussi… des amateurs et des touristes !

B

BIP

— Vous êtes tous invités au plus important des dîners, peint sur le mur d’une église de grande beauté ! Je sursautai sur mon siège. S’imaginant sûrement que nous étions invités à un festin, Traquenard se léchait les babines… Mais moi, j’avais compris et mes moustaches en frétillaient d’émotion !

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Par mille mimolettes, la devinette parlait de La Cène, le dernier repas du Christ, célèbre peinture de Léonard de Vinci ! Nous allions voir ce chef-d’œuvre qui orne un mur du réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie, l’une des plus belles églises de Milan ! J’avais du mal à y croire… Quel rabuleux cadeau, quand on sait que d’habitude, pour admirer cette création, il faut s’inscrire sur une longue, très longue liste d’attente ! À notre arrivée, un rongeur nous attendait pour nous guider. Comme vous le VOYAGE DANS LE TEMPS savez, mes petits Dès que Léonard a terminé cette chabichous, je suis œuvre, il a compris que la technique choisie ne convenait pas à journaliste et écrivain un environnement aussi humide. De fait, au fil du temps, la pein– donc les mots, ça ture a commencé à s’écailler me connaît ! –, mais et une partie des couleurs s’est perdue, à cause de la comment décrire poussière accumulée dans les une telle merveiLlE ? interstices. La plus importante restauration de cette création, À sa vue, même commencée en 1977, a duré plus mes compagnons, de vingt ans. Objectif : freiner sa détérioration et lui rendre d’ordinaire sa splendeur d’origine, grâce à des techniques de pointe ! si bavards, sont restés sans voix .

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Lombardie Alors même que Traquenard et les enfants couraient voir les magnifiques mosaïques de la galerie Victor-Emmanuel II (si raffinée qu’on l’appelle « le salon de Milan »), un B I P B I P nous apprit qu’un nouveau texto était arrivé :

Gagnez la cité des luthiers pour y découvrir les accords parfaits. – Je suis presque sûr qu’il s’agit de Crémone et de ses VIOLONS, dis-je à Téa. Allons-y !

– Elle est tout simplement… sublime ! couinâmesnous comme un seul rat. Et, l’œil énamouré, nous restâmes encore un peu à l’admirer. Grâce à une restauration très longue et minutieuse, ce chef -d'œuvre avait échappé aux ravages du temps ! Enfin, nous prîmes le selfie qu’exigeait le règlement et, en attendant de connaître le défi qui occuperait le reste de notre journée, marchâmes à travers les rues pavées jusqu’à la piazza del Duomo, dont la splendide cathédrale est l’un des symboles de la ville.

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Voyage au cœur des chefs-d’œuvre

Lombardie

– Maintenant ?! Avec tout ce qu’il y a encore à voir ici ? s’exclama ma sœur en écarquillant les yeux. Le château des Sforza, le théâtre de La Scala, les quartiers des canaux, ou Navigli ?! – Tu as raison. C’est pourquoi je m’engage solennellement à revenir sous peu avec toi, parole de rongeur ! Une fois que Téa eut accepté et que j’eus récupéré Traquenard et les souriceaux, nous partîmes pour « la cité des luthiers » ! Sur la route (heureusement courte), mon cousin n’en finit pas de vanter la saveur du TORRONE (sorte de nougat) de Crémone ! Nous venions à peine de nous garer, quand des nous entendîmes une suite de plus charmantes. Nous VOYAGE DANS LE TEMPS laissant guider par la Antonio Stradivari, qui est né et musique, nous arrivâmes a vécu à Crémone entre le XVIIe e et le XVIII siècle, fut l’un des devant la boutique… luthiers les plus talentueux et d’un luthier, à savoir un renommés de la planète. Parmi ses créations, ses violons artisan au savoir-faire très en particulier sont considérés comme les meilleurs jamais ancien qui fabrique des fabriqués. L’illustre musicien instruments à et compositeur Niccolò Paganini est de ceux qui les (violons, violoncelles, ont utilisés. contrebasses…) !

notes

cordes

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Impressionnant, quand on sait que la lutherie traditionnelle de Crémone est connue dans le monde entier ! À l’intérieur de l’atelier, nous fûmes accueillis par Carlo, qui nous présenta longuement son métier. – Depuis près de cinq cents ans, la lutherie est l’activité phare de cette ville, jusqu’à en être le symbole. Il est vrai que notre technique est considérée comme unique au monde. Et chaque génération de luthiers transmet son savoir-faire à la suivante. Résultat : celui qui connaît les ficelles de notre métier a dans les pattes un trésor !


Trésor dont nous eûmes notre part en observant un maître luthier au travail et en entendant le son du VIOLON qui venait de naître ! Jamais nous n’oublierons la bonne odeur de bois de l'atelier, si forte que nous avions l’impression de nous trouver en pleine forêt ! Un pur émerveillement, qui promettait de nous accompagner jusqu’à notre prochaine destination… Nous nous photographiâmes devant les violons de Carlo, et juste après entendîmes le B I P B I P que nous connaissions bien :

Bravo, les champions ! Votre chasse au trésor se poursuivra... dans le Trentin-Haut-Adige ! Rendez-vous dans deux jours ! Comme la nuit tombait, nous décidâmes de passer la nuit à Crémone. Au dîner, nous échangeâmes quelques mots avec Silvia, la propriétaire du restaurant que nous avions choisi. Comme nous devions nous rendre dans le Trentin, elle nous conseilla de faire une halte dans le val Camonica, situé dans la province de Brescia. – Vous pourrez y admirer les gravures rupestres des Camuniens, la population qui vivait là

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Lombardie jusqu’au paléolithique. Cette vallée alpine est Les GRAVURES RUPESTRES DU VAL CAMONICA, réalisées pour leur merveilleuse ! majorité entre la fin du paléo– Excellente idée, lithique supérieur (10 000 av. répondis-je. J.-C.) et l’âge du fer (Ier millénaire av. J.-C.), nous renseignent – Ci dovrete tornare a sur la vie quotidienne et marzo o a settembre!* religieuse des Camuniens. Dans cette zone, la pratique de la reprit Silvia. Autour gravure rupestre s’est produ 21 mars et du longée pendant les périodes 21 septembre, dates des romaine, médiévale et même contemporaine. eq u i noxes de printemps et d’automne, le moment où les durées du jour et de la nuit sont égales,   : on observe un phénomène un rayon de soleil semble surgir d’une fente profonde du massif de la Concarena… Un « mariage entre le ciel et la terre » que les Camuniens semblaient déjà connaître. En voici une pHoto ! Après avoir admiré le cliché sur le téléphone de Silvia, Ben ajouta cette « apparition » à la liste des sites et événements au programme de notre prochain séjour en Italie ! Puis nous remerciâmes notre amie pour ses captivantes histoires et, satisfaits, allâmes nous coucher.

magique

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* « Et vous devrez revenir en mars ou en septembre ! »

Voyage au cœur des chefs-d’œuvre


Voyage au cœur des chefs-d’œuvre Journal de voyage de la famille Stilton

Le lendemain, repassés en mode « exploration », nous nous consacrâmes aux merveilleuses rEpréseNtaTioNs rupestres du val Camonica ! Au cours de la captivante visite guidée, nous apprîmes comment interpréter les motifs observés. Celui de la rose camunienne est si célèbre qu’il est devenu le symbole de la région Lombardie !

Le petit train rouge de la Bernina

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Un petit train au poil, parole de rongeur !

ROSE

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CAMUN

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C’est en Lombardie que se situe la partie italienne du Chemin de fer rhétique de l’Albula et de la Bernina, plus connue comme la ligne du Bernina Express ! Cette ligne ferroviaire mythique part de Tirano (à un peu plus de 400 mètres), franchit le col de la Bernina (plus de 2 000 mètres), puis redescend doucement jusqu’à Saint-Moritz (1 800 mètres environ), en Suisse. Viaducs, hautes montées, lacs, vieux villages et prés sans fin jalonnent ce parcours aux panoramas impressionnants. Sans oublier l’impact culturel, économique et social de cette ligne, qui contribue à sortir de l’isolement les communautés montagnardes qu’elle traverse.


Une momie venue du froid Région : Trentin-Haut-Adige Chef-lieu : Trente

Tandis que nous saluions Marco, qui nous avait guidés à travers le site rupestre du val Camonica, le premier message consacré au Trentin-HautAdige arriva, aussitôt lu par ma sœur :

* « Je suis sûr qu’elles vous plairont ! »

— Les géants en pierre coiffés d’un chapeau sont du val Cembra les vrais joyaux ! Comme souvent, nous cherchâmes à nous faire aider, et, sans une hésitation, Marco nous mit sur la bonne voie. – Il s’agit des pyramides de Segonzano, qui se situent au cœur du val Cembra, dans la province de Trente. – Des pyramides ? s’étonna Traqueline. Comme celles des Égyptiens ? – Euh, non… répondit Marco. Ce sont des formations rocheuses pyramidales de couleur gris ocre. Elles sont nées au fil des siècles, que dis-je, des millénaires, de l’érosion exercée par les glaciers, autrement dit de la désagrégation de la montagne. Sono sicuro che vi piaceranno!*

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Trentin-Haut-Adige Le lendemain, dès que nous eûmes garé notre voiture, nous nous engageâmes sur un confortable sentier forestier, et au bout d’un moment découvrîmes les mystérieuses pyramides du Trentin… Nom d’un gorgonzola, quel spectacle ! Téa et Traqueline étaient aux anges. – Waouh, on se croirait dans un conte de fées … lança Traqueline. – … ou de géants avec leur chapeau sur la tête, souligna Ben.


Une momie venue du froid Traquenard y alla de son propre commentaire, qui nous laissa sans voix : – Par tous les poils de mes moustaches ! On dirait des coulées de fromage fondu avec des croûtons dessus ! Au fait, vous n’avez pas faim ? Quand mon cousin a l’estomac vide, il n’y a qu’une chose à faire : lui donner à manger, vite ! Nous prîmes un selfie avec ces colonnes de pierre à l’arrière-plan, puis, rebroussant chemin, nous mîmes en quête d’un restaurant. Après avoir savouré la beauté du paysage, nous dénichâmes une charmante auberge avec tonnelle et petites tables couvertes de nappes à carreaux blancs et rouges. Ce fut là que la deuxième devinette de la journée nous trouva, aussitôt lue par Traqueline :

— Des strates de roche ou des tranches d’histoire ? Partez marcher... au cœur de la mémoire ! Le nez dans son assiette de canederli, Les canederli, sp et de l’Europe écialité de la région ce sortes de gnoc ntrale, sont des chis de pain, d e lait et d’œuf. Ses va breuses : au sp riantes sont nome aux légumes ou ck et au fromage, au jambon…

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Trentin-Haut-Adige Traquenard marmonna : – Pfff, qui m’aime m’explique… Heureusement, Ben tenait déjà la réponse : – Moi, je sais ! Il s’agit du Géoparc de Bletterbach. Je l’ai découvert tout à l’heure en faisant une recherche sur les Dolomites. On peut y voir des empreintes d’animaux qui ont vécu il y a des centaines de millions d’années et des restes de plantes fossilisées. Concrètement, chaque strate de roche correspond à une ère géologique , c’est là le sens de l’énigme !


* « On peut réserver des visites guidées junior ! »

Une momie venue du froid Et devinez quoi ? Si possono prenotare delle visite guidate per noi ragazzi!* De fait, une fois sur place, Ben et Traqueline suivirent un parcours qui les mena au canyon de la rivière Bletterbach. Chemin faisant, Silvio, leur guide, leur montra des fossiles de plantes et de coquillages, puis leur expliqua tous les secrets des roches et des minéraux. Se promener entre ces couloirs de pierre donne l’impression de REMONTER LE TEMPS . Voilà pourquoi la devinette nous invitait à « marcher… au cœur de la mémoire » ! Scouiiit, mes moustaches en frétillaient d’émotion ! Comme la journée avait été longue, nous gagnâmes la sympathique maison d’hôtes toute proche où nous avions réservé des chambres. Le lendemain matin, pendant notre petit déjeuner, nous reçûmes un nouveau message. Traquenard se jeta sur mon téléphone et lut à haute voix :

Trentin-Haut-Adige – Pardon ?! s’indigna ma sœur. Geronimo, où est passé ton esprit d’aventure ? Nous sommes venus jusqu’ici, et toi, tu veux passer la journée à te tourner les pouces ? Puis elle entreprit de remobiliser toute la famille : – Du nerf, les amis ! Cette région regorge de merveilles à découvrir. Que diriez-vous de visiter, par exemple, le labyrinthe de Latemar ? Dès qu’ils entendirent le mot « labyrinthe », Ben et Traqueline coururent enfiler leurs grosses chaussures. Déjà, ils brûlaient d’y être ! Nous traversâmes plusieurs vallées couvertes de forêts et de pâturages, puis, enfin, parvînmes à l’endroit où commençait le sentier de randonnée menant au labyrinthe de Latemar.

– Parfait ! soupirai-je en allongeant mes pattes sous la table. On peut se la couler douce jusqu’à demain.

Le Latemar (ou massif du Latemar) est une petite chaîne de montagnes des Dolomites ma frontière entre le Trentin et le Hau rquant la t-Adige. Son « labyrinthe » n’est autre qu’un sentier semé de roches et autres pierres tombées de la montagne au fil du temps et qui s’étend au pied du massif. Fascinée par ce paysage lunaire, la cél èbre écrivaine britannique Agatha Christie (1890-19 76) une scène de son fameux roman policie y a situé r Les Quatre.

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— Bravo, cette étape aussi est gagnée ! Profitez bien de votre voyage jusque dans le Frioul-Vénétie Julienne... et à demain !


Une momie venue du froid Raperlipopette, on se serait cru sur la L UNE ! Et nous comprîmes tout de suite pourquoi cette promenade portait le nom de « labyrinthe » : si le sentier n’avait pas été bal isé avec des signes bien reconnaissables de peinture rouge et blanc, on se serait facilement perdu au milieu de ces blocs de pierre ! Comme toujours, ma sœur avait eu raison : cette excursion constitua une expérience RABULEUSE !

Trentin-Haut-Adige Nous l’achevâmes avec un selfie, et remontâmes à bord de notre voiture pour nous rendre à Bolzano. Pour rien au monde nous n’aurions raté la visite de cette ville de rêve ! Je comptais emmener les enfants au musée archéologique du Haut-Adige, où est conservée… une momie vieille de 5 300 ans ! Rien que d’y penser, j’en avais les moustaches frétillantes ! Vous avez bien lu : 5 300 ans, eh oui ! Cette momie est si célèbre qu’on lui a donné un nom et un surnom : Ötzi, l’« homme venu de la glace » ! Quand nous la vîmes, nous restâmes bouche bée. – Où l’a-t-on trouvée ? demanda Benjamin. – Elle a été découverte en 1991, par hasard, au pied du GLACIER du Similaun, qui se situe à la frontière entre l’Italie et l’Autriche, répondit Téa. Grâce à la couche de neige et de glace qui l’a recouverte tout au long des siècles, son corps s’est parfaitement conservé… – Et le plus extraordinaire, c’est que même ses vêtements et son équipement ont resiste au temps ! complétai-je. Grâce à eux, on a appris bien des choses sur cet homme

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Une momie venue du froid Journal de voyage de la famille Stilton

Le lac de Resia

et son époque. D’après ce que l’on sait, Ötzi était peut-être un berger, un marchand ou un chef de tribu… – On a relevé soixante et un tatouages sur son corps, ce qui fait de ces marques les plus anciennes de l’histoire humaine, ajouta Téa. S’approchant de la reconstitution d’Ötzi, elle s’exclama : – Stupéfiant, non ? Grâce à l’excellente conservation de la momie et aux appareils dont dispose la médecine légale, les experts ont réussi à comprendre à quoi il pouvait ressembler et ont fabriqué un mannequin à son effigie ! Traqueline s’exclama : – Fantasourist iqu e! Il a l’air plus vrai

que

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Un clocher… dans un lac ?!

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!

L’impressionnant clocher qui sort du lac de Resia est devenu l’emblème du val Venosta, situé dans l’ouest du Trentin-HautAdige. Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, un barrage a fini d’être construit localement pour produire de l’énergie électrique. Cet aménagement a entraîné l’immersion de plus de 600 hectares de territoire, dont ceux des villages de Resia Vecchia et Curon. Résultat : leurs malheureux habitants ont été obligés d’abandonner leur maison pour partir vivre ailleurs… Le seul vestige des deux villages visible aujourd’hui est le clocher de Curon, qui pointe, solitaire, hors des eaux du lac.


Frioul-Vénétie Julienne

Un habile maître de hache !

lienne Région : Frioul-Vénétie Ju Chef-lieu : Trieste

Alors même que nous nous apprêtions à quitter Bolzano, un nouveau message des Mille et Une Merveilles nous arriva (quelle synchronisation !) :

Dans le Frioul-Vénétie Julienne s’est épanouie une grande civilisation... comme le montrent les vestiges d’une ville qui force l’admiration !

Ma sœur réfléchit tout haut : – « Grande civilisation »… « vestiges »… « ville qui force l’admiration »… Mais bien sûr : Aquilée ! Bien vu : cette ville est renommée pour ses ruines romaines et les splendides MOSAÏQUES de sa Fondée en 181 av. J.-C., villes Aquilée fut l’une des basilique patriarcale ! les plus importantes de – Tu dois avoir raison, l’Empire romain. De fait, sa commentai-je, réjoui. position géographique en faisait un carrefour comPuis, me tournant vers les mercial stratégique. De la souriceaux, je claironnai : période romaine subsistent bien et port son son forum, – Tutti a bordo, si riparte! d’autres vestiges. Aquilée Destinazione: Aquileia!* fut aussi (jusqu’en 1751) le Quand, au bout de quelques siège d’un célèbre patriarcat (centre de pouvoir religieux).

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* « Tout le monde en voiture ! On repart, destination : Aquilée ! »

BIP BIP

heures, nous nous garâmes, nous étions impatients de visiter la ville. Nous nous promenâmes à travers les vestiges de son PORT FLUVIAL, qui date de l’époque romaine et se trouve être l’un des mieux conservés au monde, puis parmi les ruines de ce qui avait été son forum, autrement dit sa place principale au temps des Romains. Enfin, nous entrâmes dans la basilique patriarcale et en restâmes muets d’admiration ! Nous ne pouvions détacher les yeux de ce qu’il y avait… sous nos pattes. Le sol était entièrement pavé de mosaïques !


Un habile maître de hache !

Frioul-Vénétie Julienne

Benjamin l’examinait de si près que je crus qu’il avait perdu quelque chose. – Tout va bien, Ben ? – Oui oui, tonton G. J’essaie de décider quelle MOSAÏQUE je préfère, mais c’est impossible. Elles sont toutes sublimes ! – Bien dit ! s’exclama Traquenard. Dommage qu’on ne puisse pas s’allonger par terre pour prendre notre selfie et… piquer un petit roupillon. Hi hi hi… – Mais enfin, tonton Traq’ ! s’indigna Traqueline. Ce sont de véritables chefs-d’œuvre à traiter avec le plus grand respect ! S’adressant à nous, elle ajouta : – Vous avez vu là-haut ? Nous levâmes les yeux et… Scouiiit ! Notre souricette avait raison : le plafond de la basilique était, lui aussi, somptueux ! Finalement, nous décidâmes de nous photographier (sans flash , règlement oblige) à côté de magnifiques mosaïques représentant la mer et les poissons. Peu après, toujours ponctuel, résonna le B I P B I P de la réponse. Je sortis mon portable , mais avant que je réussisse à lire le moindre mot…

Traquenard me l’arracha des pattes et le fourra dans sa poche. – Mon petit Geronimo, ce petit message, tu le liras plus tard ! N’y comprenant croûte, je répondis : – Pourquoi ? Où est le problème ? – Aquilée a encore beaucoup à nous offrir. On ne peut pas partir… l’estomac vide ! répliqua mon cousin en haussant les épaules. Tout le monde éclata de rire. Il avait raison ! Nous nous accordâmes une longue promenade au milieu de palais anciens et de colonnades, avant de tomber sur une pâtisserie très, mais très engageante ! Nous y prîmes un bon gros goûter , après quoi Téa reprit la situation en patte. – Et maintenant, Traquenard, tu veux bien rendre son téléphone à Geronimo ? Je suis curieuse de connaître la nouvelle énigme.

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Un habile maître de hache ! Mon cousin obtempéra et je lus à tous :

— Allez là où les voiles se gonflent de vent. La bora qui se lève vaut le déplacement ! – Elle parle du golfe de Trieste, j’en suis sûre, devina Téa. C’est là que se déroule, chaque année, la Barcolana, une R É G AT E de voiles d’ores et déjà historique. J’ai toujours rêvé d’y participer ! Ma sœur ne cessera jamais de m’étonner : existe-t-il un événement sportif qui ne l’intéresse pas… ou qu’elle ne connaît pas ?! Benjamin fit une rapide recherche sur notre tablette, puis annonça : – Il nous faudra une petite heure pour y arriver. de nom La BORA tient son – Bon bon… tout Borée, personnification paraît clair, commenta du vent du nord dans la mythologie grecque. Traquenard. Sauf C’est un vent discontinu, une chose : c’est quoi, caractérisé par une alterla « bora » ? nance de rafales faibles aux et te Tries À s. et forte Ben, qui avait toujours alentours, ces dernières la tablette dans les (les refoli) peuvent dépaspattes, fut le premier ser 150 kilomètres/heure ! à répondre :

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Frioul-Vénétie Julienne – C’est un vent très fort, qui souffle en rafales depuis l’est ou le nord-est. Figurez-vous que son nom vient de Borée, le personnage de la mythologie ! Quand nous arrivâmes à Trieste, le soleil était déjà couché.

Quelle ville magnifique !

Mais nous étions si fatigués qu’après une courte promenade jusqu’à la piazza Unità d’Italia nous filâmes droit à notre hôtel.

La piazza Unità d’Italia est la plus grande des places d’Europe donnant sur la mer !


* « Venez jeter un coup d’œil ! »

Un habile maître de hache ! Le lendemain, nous marchâmes VOYAGE DANS LE TEMPS marchâmes Du fait de sa position frontalière et de son activité portuaire, Trieste marchâmes… a connu des influences culturelles variées : italienne, austro-hongroise Chaque coin de et slave, en particulier. Aujourd’hui la ville recelait une encore, langues, styles architecturaux et traditions gastronomiques vue, un monument, issus d’horizons divers s’y côtoient, un bâtiment comme on le constate en flânant à e travers ses rues. Dès le XVIII siècle, extraordinaire à cette ville s’est distinguée par ses découvrir ! Quand exportations de café. D’ailleurs, ses cafés littéraires sont passés à nous arrivâmes au la postérité : de grands écrivains comme James Joyce, Italo Svevo port, je glissai le nez ou Umberto Saba y ont composé à l’intérieur d’un leurs œuvres ! hangar d’où sortaient de drôles de bruits… Un rongeur travaillait au milieu de coques, voiles, cordages. Dès qu’il remarqua notre présence, il vint vers nous et demanda : – Vous êtes des touristes ? Bienvenue, je m’appelle Pepi et suis maître de hache ! – Hache ? Donc tu es un… guerrier ? supposèrent les enfants. Pepi secoua la tête et nous invita à entrer. – Venite a dare un’occhiata!* Regardez,

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Frioul-Vénétie Julienne la hache est un instrument de coupe qui permet de donner sa forme au bois. Jadis, les bateaux étaient entièrement faits de ce matériau, si bien que le travail du maître de hache, ou charpentier, était essentiel. En effet, c’est avec une hache, maniée avec la plus grande dextérité, que l’on confectionnait chaque pièce du bateau. Tradition que je perpétue ! – C’est vrai ? couinai-je. Pourrais-tu nous faire voir ? – Volontiers ! répliqua Pepi avec un sourire fier. C’est ainsi que nous eûmes la chance d’admirer un très habile maître de hache à l’œuvre !

ASSOURISSANT !


Journal de voyage de la famille Stilton

Journal de voyage de la famille Stilton

Le haut plateau du Karst

La Barcolana Chaque deuxième dimanche d’octobre, le golfe de Trieste accueille l’incomparable Barcolana, régate de voiles internationale ancienne connue dans le monde entier. Plus que d’une manifestation sportive, il s’agit d’une fête du voilier, d’une véritable déclaration d’amour à la mer ! Lors de sa première édition, en 1969, les bateaux en compétition n’étaient que 51 ; depuis, la participation a énormément augmenté. En 2018, à l’occasion de sa 50e édition, la Barcolana est entrée dans le Livre Guinness des records : avec 2 689 concurrents, elle est devenue la régate enregistrant la plus forte participation de la planète ! Comme vous l’aurez deviné, nous avons prévu de revenir en octobre : Téa a l’intention de tenter sa chance, elle aussi !

Mille et un… voiliers ! Une grotte… géante ! Entre le Frioul-Vénétie Julienne et la Slovénie s’étend le haut plateau du Karst, un lieu que la nature de son sol rend extraordinaire ! Comme les roches karstiques sont calcaires, l’eau les érode facilement. Ainsi la pluie produit-elle, goutte à goutte, de profondes cavités à l’intérieur des montagnes. Ce phénomène naturel porte le nom de a t at on. La zone du Karst se prête à de nombreuses excursions, dont la visite de la Grotta Gigante (« grotte géante »), située à quelques kilomètres de Trieste et de la frontière slovène. Accessible aux visiteurs, sa salle souterraine est la plus vaste de toute la planète ! Bien sûr, nous l’avons visitée et l’expérience a été érapatante, parole de rongeur !


C’est déjà fini ? Sûr de sûr ? Région : Vénétie Chef-lieu : Venise

* « Et le pandoro se trouve être l’une de mes pâtisseries préférées… Le saviez-vous ?! »

Le jury des MILLE ET UNE MERVEILLES nous avait donné rendez-vous en Vénétie, sans autre précision. Ce matin-là, nous attendions donc fébrilement le message qui nous révélerait notre destination. Nous venions de finir notre petit déjeuner, quand… mon portable sonna ! B I P B I P

Là où se montraient jadis des gladiateurs, on admire aujourd’hui des chanteurs et des acteurs ! – Très facile, celle-là, déclara Téa. D’après moi, il s’agit… – … des arènes de Vérone ! s’exclamèrent à l’unisson Ben et Traqueline. – Vérone est aussi la patrie du pandoro, ajouta Traquenard. E il pandoro è uno dei miei dolci preferiti… lo sapete?!* – En effet, répondis-je à mon cousin en souriant. Mais je crains qu’on n’en trouve pas en cette saison. C’est un gâteau qu’on mange à Noël. Nous pourrons revenir le goûter en hiver ! – Assez bavardé, intervint Téa. Allons-y !

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Vénétie Le PANDORO est une pâtisserie de Noël née à Vérone, mais consommée un peu partout désormais. Son nom vient de pan de oro, « pain d’or » en vénitien. De fait, les œufs et le beurre qu’il contient donnent à sa pâte une belle couleur jaune.

Nous nous engouffrâmes dans la voiture, et en moins de deux heures fûmes à Vérone. Pour nous rendre aux arènes, nous entamâmes une belle promenade à travers la vieille ville. À un moment, nous aperçûmes de nombreux rongeurs en train de faire la queue… Nous nous approchâmes et apprîmes qu’ils attendaient de visiter la maison de Juliette, l’héroïne de la plus romantique des histoires : Roméo et Juliette ROMÉO ET JULIETTE est l’une des de Shakespeare. plus célèbres pièces de théâtre du lais ang te poè et e urg mat dra grand Nous nous William Shakespeare (1564-1616). empressâmes Elle raconte les amours de deux des à nt de les imiter ! jeunes gens appartena ne scè une s Dan ies. em enn s famille Depuis le balcon particulièrement connue, Roméo de la célèbre maison, déclare son amour à sa belle, qui . con bal l’écoute, penchée à son Téa soupira :

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Vénétie

– J’imagine Roméo, dans cette cour, brûlant de promettre à Juliette un amour éternel… Un grand moment ! Après cette découverte imprévue, nous repartîmes vers la piazza Bra, où se déploient les arènes. Certes, nous les avions vues en photo, mais quelle majesté ! – Elles ont été construites par les omains il y a deux mille ans et… n’ont rien perdu de leur splendeur ! m’émerveillai-je.

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– Ce voyage a été fantasouristique, Les ARÈNES DE VÉRONE sont un amphidommage qu’il théâtre romain qui date de la moitié du Ier siècle apr. J.-C. Le temps pastouche à sa fin… sant, il a été exploité comme carrière se désola Traqueline. de pierre pour la construction de murs d’enceinte et de logements, La pensée de devoir sans pour autant perdre sa physiodire au revoir à nomie d’origine. À l’époque romaine, l’Italie me rend le public y assistait à des combats de gladiateurs (professionnels de la déjà triste… lutte s’affrontant deux par deux) et – Notre aventure à des chasses d’animaux exotiques et féroces. Aujourd’hui, on y donne, n’est pas encore l’été, des opéras, qui attirent des terminée, la mélomanes venus du monde entier, rassurai-je. mais aussi de prestigieux concerts symphoniques. Sans oublier, bien Désignant sûr, les concerts de chanteurs ou un panneau de groupes de musique ! publicitaire, j’ajoutai : – Il y a encore bien des choses à voir dans cette ville… Que diriez-vous de revenir ce soir pour assister à un spectacle ? – Un opéra ? demanda Traquenard. Verdi ou Rossini ? Puccini ou Bellini ? Mascagni ? Leoncavallo ? Je suis fin prêt. L’Italie a été le berceau de nombreux compo iteurs et, en toute modestie… je les connais tous !

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C’est déjà fini ? Sûr de sûr ?

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Une fois le spectacle fini, nous marchions vers la sortie, quand une nouvelle devinette arriva :

Vous souvenez-vous de l’artiste au cercle parfait ? Il a décoré une chapelle connue... dans le monde entier ! – GIOTTO ! s’écria Traqueline. À côté de nous, un rongeur sursauta. – Quelle voix puissante, mademoiselle ! – Oh, pardon… Je répondais à une devinette. l’inconnu. – Tiens donc ! – Nous participons à la course des MILLE ET UNE MERVEILLES, lui expliqua Téa, et nous venons de recevoir l’indice correspondant à notre prochaine étape. – Rat alors ! J’ai beaucoup entendu parler de cette CO U RS E ! Enchanté de faire votre connaissance, chers amis… Je m’appelle Alessandro et j’enseigne l’histoire de l’art à l’université de Padoue. Sarei felicissimo di potervi aiutare!* Après nous être présentés à notre tour, nous lui fîmes lire le texto. – Cette énigme parle bien de Giotto ! Et le lieu mentionné est la chapelle des Scrovegni, à Padoue. Vous ne pouvez pas quitter la région sans l’avoir visitée : c’est un chef-d’œuvre absolu !

s’étonna

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* « Si je le peux, je serais ravi de vous aider ! »

– Je cours consulter le programme ! proposa Téa. Peu après, ma sœur revint, l’air satisfait. – C’est bon : j’ai pris cinq billets ! Et maintenant, vite, le selfie ! Quelques heures plus tard, nous étions assis dans les gradins des arènes, prêts à écouter Aïda, l’un des opéras les plus rabuleux de Giuseppe Verdi, et ce dans un décor épousouriflant !

Vénétie


C’est déjà fini ? Sûr de sûr ? En général, pour les visites intégrées à la course, les organisateurs se chargeaient d’acheter nos billets, ce qui nous amena à leur demander l’autorisation d’inviter notre nouvel ami en qualité de… cicérone ! Permission accordée : le lendemain matin, de bonne heure, nous partîmes tous ensemble ! À bord du train qui nous emmenait à Padoue, Alessandro nous expliqua : – Giotto a peint les fresques de cette chapelle entre 1 303 et 1 305, à la demande d’Enrico degli Scrovegni, qui appartenait à une très riche famille de la ville… Arrivés à Padoue, nous prîmes le chemin de la chapelle et, après une belle promenade, franchîmes son porche. Comment décrire pareille merveille ? Même Traquenard, fasciné par le bleu outremer de ses fresQues , en resta sans voix ! Nous nous serions volontiers attardés, mais la durée de la visite est limitée, si bien qu’à un moment vint, pour nous aussi, le moment de sortir… Mais pas sans selfie ! Nous prîmes la pose, déclenchâmes, puis nous dirigeâmes vers la porte. Bien vite, un nouveau message nous parvint :

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Hardis, partez vers deux îles colorées de grande renommée ! L’une utilise le souffle, l’autre l’aiguille avec une même habileté ! – Vous avez deviné de quelles îles il s’agit ? nous demanda Alessandro. Mes compagnons et moi échangeâmes un regard perplexe . – Euh… non, répondis-je. Peux-tu nous aider ? – Murano et Burano : deux destinations incontournables de la lagune de Venise ! répliqua notre ami.

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C’est déjà fini ? Sûr de sûr ? – Venise ! Mais bien sûr, comme n’y ai-je pas pensé ?! m’exclamai-je, ravi. Avant de nous quitter, Alessandro nous avertit : – À votre place, j’irais en train . À Venise, il est impossible de circuler en voiture. Comme il était tard, nous passâmes la nuit à Padoue. Le lendemain, à l’aube, nous étions déjà impatients de partir ! Après un bref trajet en train, nous descendîmes à la gare de Venise-Santa Lucia, et à la sortie du bâtiment montâmes dans un vaporetto, l’un de ces bateaux qui, pour les Vénitiens, sont l’équivalent des bus.

Pour gagner la place Saint-Marc, l’une des La PLACE SAINT-MARC présente trois parties : la piazza San Marco plus célèbres du monde, proprement dite, au bout de celui-ci emprunta laquelle se dresse la basilique le Grand Canal, qui de Venise avec son fameux campan ile ; la piazzetta San Marco, traverse toute la ville. avec le splendide palais ducal ; Nom d’un raton, quel et la piazzetta dei Leoncini, sur laquelle donne la façade nord de endroit incroyable ! la basilique. Ici, pas de voiture, mais des gondoles et autres embarcations ; pas de chaussée, mais des canaux… et il ne faudrait pas oublier les innombrables ponts, palais, jardins ! – Comme c’est beau… souffla Traqueline.

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C’est déjà fini ? Sûr de sûr ? – Bientôt, nous reviendrons ! lui promit Téa en posant une patte sur son épaule. Mais dans l’immédiat, nous devons nous rendre sur les deux îles indiquées par la devinette. Les souriceaux interrogèrent un rongeur du nom d’Alvise, qui travaillait sur le vaporetto et… connaissait Venise mieux que sa poche ! – Facile ! L’île où l’on « utilise le souffle » est Murano, célèbre pour les creations de ses verriers, qui modèlent la pâte de verre avec… leur souffle. Celle où l’on manie l’« aiguille » est Burano – charmante, vous verrez ! Je vais vous indiquer quels bateaux prendre pour y aller. Heureusement, car les îles sont si nombreuses par là ! Ainsi arrivâmes-nous sans difficulté à Murano, où un maître verrier nous révéla les secrets de son art… Scouiiit, sa démonstration ressembla à un  ! spectacle de Puis nous gagnâmes Burano.

magie

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Quelle île magnifique ! Les premières DENTELLES DE BURANO Nous y admirâmes remonteraient au xvie siècle. À l’orides maisons colorées, gine, le travail se faisait sans support, un beau campanile et rien qu’avec du fil et une aiguille. Conn ues et louées dans le monde quelques rongeuses qui, entier, les dentellières de Burano fidèles à la tradition, ont été invitées à enseigner leur savoir-faire jusqu’en France. confectionnaient des ouvrages en merletto buranello (« dentelle de Burano »). – Prenons notre selfie ici ! proposa Traqueline. Ce que nous fîmes. Nous venions de monter sur le vaporetto pour rentrer à Venise, quand… par mille mimolettes, nous reçûmes le message suivant :

Félicitations, les Stilton : vous voilà au bout de la course ! N’oubliez pas de mettre en ligne les dernières pages de votre Journal et... que le meilleur gagne ! Dans quelques jours, vous connaîtrez le nom des vainqueurs ! Arrivés, nous allâmes vers la piazzale Roma (non loin de la gare Venise-Santa Lucia), où nous prîmes le bus pour l’AÉROPORT. Le moment était venu de rentrer chez nous… Scouiiit !

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Journal de voyage de la famille Stilton

Journal de voyage de la famille Stilton

Nous reviendrons à Venise pour…

Le jardin botanique de Padoue

SA BIENNALE En 1895, la première Biennale, créée par une institution chargée de promouvoir les nouvelles créations et tendances de l’art contemporain, a eu lieu à Venise. Vouée à l’origine aux seuls arts visuels, elle célèbre aujourd’hui aussi le cinéma, la danse, le théâtre et la musique. Une année sur deux, Venise accueille la Biennale d’art et celle d’architecture, au cœur des jardins de la Biennale et de l’Arsenal, ainsi que d'autres espaces disséminés dans la ville.

SON CARNAVAL

Une fête des costumes et des couleurs !

Lors du carnaval, toute la ville se met à l’heure de la fête, avec diverses réjouissances, des défilés et mille et une personnes masquées traversant – et colorant – ses calli (rues typiquement vénitiennes, dont le nom vient de callis, qui, en latin, signifie « sentier »). Le charme et l’atmosphère du carnaval attirent des touristes venus du monde entier. Nous autres Stilton tenons absolument à y participer ! Le temps venu, nous serons là pour profiter de ses derniers jours, ses feux d’artifice et ses festivités de clôture !

Un musée à ciel ouvert ! Inauguré en 1545, le jardin botanique de Padoue s’appelait à l’origine « jardin des simples », du nom des plantes (« simples ») qui servaient à fabriquer des médicaments. C’est le premier au monde à avoir été associé à une université, afin que les étudiants fréquentant celle-ci puissent étudier de près les plantes décrites dans leurs livres. Aujourd’hui, ce jardin réunit de très nombreuses espèces botaniques, qui, additionnées, représentent plusieurs milliers de spécimens, dont certains de grande longévité. Le plus vieux d’entre eux est un faux palmier doum (12 mètres), également connu pour avoir inspiré à l’écrivain Johann Wolfgang von Goethe une théorie sur la métamorphose des plantes. Tonton G en a été très impressionné !


À bientôt, belle Italie ! Peu après notre arrivée à l’aéroport, les haut-parleurs appelèrent les passagers de notre vol à embarquer. L’heure était venue de dire au revoir à l’Italie… – Snif ! soupirai-je. Cette fois, l’aventure est vraiment finie… Je suis content de rentrer chez moi, mais ce pays me manquera ! – À moi aussi, répliqua Téa. Quand je pense à l’émotion que j’ai ressentie en découvrant les colonnes, statues et mosaïques immergées de Baïes… – Moi, je n’oublierai jamais notre promenade en canoë sur le Tirino, intervint Traqueline. – Sans parler de notre exploration aérienne des Dolomites lucaniennes ! s’exclama Benjamin. – Et de la saveur de la fondue valdôtaine… ajouta Traquenard. de notre La tête remplie des fantasouristique voyage, nous montâmes à bord de notre avion à destination de Sourisia. Une fois installé dans mon fauteuil, j’essayai de faire un somme… sans y arriver !

souvenirs

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À bientôt, belle Italie ! En effet, les passagers assis devant moi n’arrêtaient pas de rire ! Concrètement, Traquenard racontait à sa voisine toutes, mais toutes les situations amusantes dans lesquelles nous nous étions trouvés au cours de notre périple. Et à côté de moi, Ben et Traqueline chuchotaient sans relâche en écrivant sur notre tablette. Alors que je jetais un coup d’œil à celle-ci pour vérifier qu’elle était bien en mode AVION , les enfants me montrèrent ce qu’ils faisaient… Scouiiit ! Une liste de tous les lieux, événements et activités au programme de nos prochains voyages en Italie !

Journal de voyage de la famille Stilton

Prochains voyages en Italie Participer à la Barcolana de Trieste ; Goûter un pandoro à Vérone et assister au carnaval de Venise ; Visiter les Cinque Terre en Ligurie ; …


À bientôt, belle Italie !

À bientôt, belle Italie !

– Joli travail ! les félicitai-je, très fier de leur initiative et de leur enthousiasme. – Et ce n’est que le début ! me répondit Benjamin. La liste promet d’être longue… – Pas question de rater quoi que ce soit ! renchérit Traqueline. Et il y a vraiment beaucoup de choses à faire là-bas… – Hum, l’idéal serait de décrocher le voyage offert aux vainquEurs de la compétition… commentai-je. Les souriceaux me regardèrent, pleins d’espoir. – Enfin, gagnants ou pas, nous reviendrons, garanti sur friture ! leur promis-je. Il nous reste tant de splendeurs à découvrir, de lieux à explorer… – … de spécialités à goûter ! termina mon cousin. Et ainsi, rêvant déjà à un nouveau périple en Italie, nous nous posâmes à Sourisia. Dès que nous mîmes la patte hors de l’avion, mon portable émit un B I P B I P… Les moustaches palpitantes d’émotion, je lus au groupe :

Sans un mot, nous nous prîmes par la patte, puis nous exclamâmes comme un seul rat :

– MISSION ACCOMPLIE, FAMILLE STILTON ! Cette grande aventure en Italie était finie, mais bientôt en viendrait une nouvelle ! Parole de rongeur, ou plutôt foi de…

Geronimo Stilton!

– Bravo, les Stilton ! Vous avez remporté la course des MILLE ET UNE MERVEILLES ! Et ce grâce à votre bon caractère et à votre aptitude à découvrir, vous émerveiller et vous laisser guider ! À bientôt en Italie ! 220

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Étape n° 10 – Marches Féerie souterraine !

Table des matières

Étape n° 11 – Émilie-Romagne Un dîner fantasouristique !

À vos marques… Prêts ? Partez !

Étape n° 1 – Latium

Que l’aventure commence !

Étape n° 2 – Campanie

Une plongée hors programme !

Étape n° 3 – Calabre

Une aventure… millénaire !

Étape n° 4 – Sicile Au sommet du volcan

Étape n° 5 – Basilicate Sauve qui peut !

Étape n° 6 – Pouilles

Une ventrée d’orecchiette !

Étape n° 7 – Molise

Où les cloches naissent-elles ?

Étape n° 8 – Abruzzes En voiture, tout le monde !

Étape n° 9 – Ombrie

En quête d’inspiration…

3

Étape n° 12 – Toscane

La Toscane, par monts et par vaux 9

Étape n° 13 – Sardaigne Une île aux mille visages

26

Étape n° 14 – Ligurie Entre terre et mer

36

Étape n° 15 – Piémont

Entre fleuve et montagnes 44

Étape n° 16 – Val d’Aoste Sur le toit de l’Europe

56

Étape n° 17 – Lombardie

Voyage au cœur des chefs-d’œuvre 64

Étape n° 18 – Trentin-Haut-Adige Une momie venue du froid

74

Étape n° 19 – Frioul-Vénétie Julienne Un habile maître de hache !

80 92

Étape n° 20 – Vénétie

102 112 122 132 142 152 164 174 184 194

C’est déjà fini ? Sûr de sûr ?

204

À bientôt, belle Italie !

218


E À LA DÉCOUVERTDE L’UNESCO MONDIAL DU PATRIMOINE

és à la fin : vous êtes arriv de parmesan ts la éc s tit pe Bien joué, mes apparaissent livre ! mots du texte de ce rabuleux ns ai rt ce oi qu ux, mandez pour signent des lie ! Ces mots dé Si vous vous de re nd po ré us dans les ange, je vais vo itions inscrits sur un fond or es d’art et trad vr œu s, l’Unesco. at pl de s, n te et de protectio monuments, fê ur le va en ise m arrière ! ogrammes de petit retour en prestigieux pr ns d’abord un iso fa , um ns unies H io ? il isation des Nat De quoi s’agitle de l’Org an sig le t es » 1946, cette o en sc ne e en activité Sachez qu’« U culture. Entré la et ce ien ts associés. sc ta , la bres et 11 É pour l’éducation 193 États mem ui ’h rd jou s la au er pte peuples à trav institution com paix entre les la er ris la culture. vo de fa t de la science et Son objectif es l’éducation, de de s ne ai m mées. m do ns les ux listes reno coopération da nnus, il y a de co us pl s le aines ou es m ramm productions hu Parmi ses prog comprend les al di on m tales pour ne en trimoi n sont fondam La liste du Pa et la protectio ce an ss ériel ai at nn la co culturel imm naturelles dont du Patrimoine te lis La . ancêtres s ité l human s héritées de no l’ensemble de ’ que nous avon s on iti ad anat tr s tis otège le spectacle, ar reconnaît et pr orales, arts du ns io ss re xp (e s rpétuons et pratique et que nous pe et fêtes, savoirs sociales, rites s ue iq at pr l, traditionne ivers). age nature et l’un uples et encour concernant la ue entre les pe og al di le et ance perm ect réciproque. Leur connaiss nsi que le resp ai rs ve di vie sco de modes de égés par l’Une la découverte connus et prot re s on iti ad tr sites et ilé que En Italie, les nous en a dévo Ce voyage ne x. eu br m no patients ès sont tr us sommes im est pourquoi no c , ’ ns -u es veilles qu er quel toutes les m découverte de la à ir vre rt pa éc de encore ! D ou nnaissons pas que nous ne co www.unesco.it lesquelles sur

Pour en savoir plus sur la langue et la culture italiennes, visitez le site :

www.italiana.esteri.it Ministero degli Affari Esteri e della Cooperazione Internazionale


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