Voyage autour du monde, commencé en 1708 et fini en 1711- T. II

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auteur du Monde. 125 venir, p o u r ne donner a u c u n fujet de plain- 1710. te à notre Compagnie des Indes. Quoiqu'il en foie, n o u s avions dreffé une Requête, p o u r demander a u Gouverneur qu'il nous fut permis de vendre le Marquis à l'enchere; mais le Sabandar nous dit que le Genéral & le Confeil avoient refolu de publieràlavente, que tout Hollandais, q u i l'acheteroit feroit obligé de le découdre ou de le brûler. C e n'eft pas tout, il n'y avoit p a s moïen d'obtenir des Charpentiers Hollandois, ni la permifïion de caréner à Unreft, quoi qu'il n'y eût à préfent aucune autre Place c o m m o d e p o u r y donner le radoub : Ainfi nous refolumes de nous plaindre au Genéral de toutes ces avanies ; mais lors q u e le Capitaine Courtney & moi fumes arrivez au Château, les G a r d e s nous dirent qu'ils avoient un ordre pofitif d e n'admettre a u c u n Anglois fans le Sabandar, & qu'ils n'oferoient délivrer aucun Papier ni Meffage de notre part au G o u verneur. N o u s atendimes là j u f q u ' a p r è s m i d i , & n o u s nous adreffames enfuite à un des M e m b r e s du Confeil des Indes, qui a voit la reputation d'être favorable a u x A n glois, & de les proteger, quand on leur en impofoit : E n effet, il nous donna un fort joli diner, où il retint nos Interpretes, avec M r s V a n b r u g h & Swart. Il nous dit m ê m e qu'il croïoit qu'on nous faifoit injuftice;mais que le Sabandar étoit proche Parent du G e neral; qu'il s'attireroit d e s Ennemis s'il p r e noit en main notre caufe, & qu'il valoit mieux chercher les moïens d'adoucir l'efprit de cet Officier. P o u r nous, convaincus qu'il étoit F 3 inexora-


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