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dotée de privilèges encore plus étendus. Elle jouit non seulement du monopole du commerce, mais encore de droits politiques qui l'autorisent à conduire, au nom de l'Etat des Pays-Bas, des négociations politiques et à organiser poli tiquement les établissements dans l'Inde. Pendant la première moitié du X V I I siècle, les PaysB a s déployèrent une grande activité. En même temps que Hugo Grotius, dans son célèbre Mare liberum (1618), com battait scientifiquement le système d'exclusion adopté par l'Espagne et le Portugal, ils continuèrent lorsque la guerre recommença (1621) à l'expiration de la trêve de douze ans conclue avec l'Espagne, non seulement leurs entreprises dans l'est, mais fondèrent encore dans cette même année 1628 une Compagnie des Indes occidentales autorisée à faire la course contre les Espagnols et les Portugais et à conquérir des terres en Amérique. Entre 1623 et 1638, près de 800 navires furent armés pour la course, qui s'em parèrent de plus de 500 embarcations espagnoles et portu gaises, d'une valeur de 90 millions de florins. L a conquête prit surtout le Brésil pour point de mire. En 1624 déjà, San Salvador est au pouvoir des Hollandais, qui durent toutefois abandonner leurs premières conquêtes; mais, en 1630, l'attaque fut reprise et continuée avec une si grande énergie, par le comte Maurice de Nassau notamment, qu'en 1640 toute la côte nord, de San Salvador vers l'embou chure de l'Amazone, appartenait aux Hollandais. Un an après la séparation du Portugal et de l'Espagne (1640), un armistice fut conclu entre le Portugal et les Pays-Bas, sans toutefois que la guerre cessât dans les colonies où les Brésiliens relevant du Portugal réussirent peu à peu à l'emporter sur les Hollandais qu'en 1654 ils avaient com plètement chassés du Brésil; les traités de 1661 et 1669 consacrèrent diplomatiquement leur succès. m c