Sentence du conseil fédéral Suisse

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Toutefois, il ne suffisait pas d'assurer la défense de la ligne de l'Oyapoc. G r â c e aux relations entretenues à Cayenne avec des peuplades indiennes établies au sud de l'Oyapoc, la domination française franchit cette riviere. Immédiate­ ment après la paix d'Utrecht, le gouvernement avait recom­ mandé aux autorités de Cayenne d'entretenir des rela­ tions de cette nature. L'expédition d'Amaral avait révélé que, quelqu'exagérés que fussent les récits des Indiens habitant sur les bords du Guairapo, il régnait une cer­ taine agitation parmi les Indiens de ces contrées ; on cons­ tatait des mouvements hostiles aux Portugais, auxquels l'in­ fluence de Cayenne n'était pas étrangère ) . 1

D'année en année, on voit désir de régler la question des laisser se développer la sphère On ne tarda pas à donner des politique. 1

se préciser davantage le frontières de manière à d'influence de la F r a n c e . motifs à l'appui de cette

) A en croire un « Routier » portugais anonyme reproduit par R . B . III, pp. 91 et suiv., I V , pp. 219 et suiv., avec la date «vers 1727» ( « V o y a g e du Cap du Nord »), il y avait à cette époque sur le Cassipour (Rio Ocosiperú) « un village d'esclaves marrons ayant appartenu à des habitants du P a r a et beaucoup d'Indiens évadés des Missions des Religieux de la Con­ ception et de S t . Antoine, et de celles des P è r e s de la Compagnie de J é s u s , lesquels Indiens, quoique se trouvant ici dans nos domaines, don­ nent obéissance à Cayenne et commercent avec les F r a n ç a i s ». Cet écrit ne saurait être utilisé pour la constatation des laits de la cause, vu l'in­ certitude de sa date et de sa provenance (« Bibliothèque Municipale de Porto, Manuscrit »). S'il était authentique, il fournirait l'explication la plus simple du désir de d'Orvilliers qui voulait la frontière du Cassipour. D a n s le même Routier, il est dit des « gentils de la nation des Aricurarez » sur « l'igarapé de Maraipo » (un jour de distance du R i o Guanani), qu'ils « pen­ chent plutôt pour les F r a n ç a i s que pour les Portugais ». L e rédacteur connaît en outre le R i o de V i c e n t e Picam ou Hiapouco, la riviere « d'où l'on voit trois monts que les Indiens appelent Comaripû et les F r a n ç a i s Montagne d'Argent ; en entrant dans la riviere il y a un fort aux F r a n ­ çais . . . à main droite ».


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