Sentence du conseil fédéral Suisse

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335 teurs encore vivants, mais avait disparu par suite « de la multiplicité des prétendants à cette côte ) ». En 1685, il connaissait par conséquent la tradition locale de la délimi­ tation opérée par Parente ; dans son rapport de 1698, il élargit cette tradition en y ajoutant (remarque empruntée à Guadalaxara) que Charles-Quint déjà avait placé une -borne-frontière sur chacune des rives du Vincent Pinçon ; sa conclusion est que non seulement les anciennes bornesfrontières, mais aussi celles de Parente, que des témoins encore vivants ont vues et touchées « ont disparu par suite de la multiplicité des prétendants à la possession de cette côte du Cap du Nord » ) . Il existait donc une double tradition à la fin du X V I I siècle : des bornes-frontières avaient été placées sur l'ordre de Charles-Quint, une délimitation avait été opérée par B . M. Parente. L a première avait un caractère légendaire, la seconde un caractère très net d'authenticité. C'est pourquoi les mémoires échangés entre le Portugal et la F r a n c e en 1698 et 1699 les relatent toutes les deux. L a réponse du Portugal au mémoire français de 1698 ne parle que des bornes-frontières dont B . M. Parente avait marqué sa capitainerie ) : « Cette capitainerie a été démarquée et délimitée par des bornes en pierre qu'on voyait il y a quelques années encore à la Rivière de Oyapoca ou Vinsente Pinson, ayant sur la face du côté des Indes les Armes d'Espagne, et sur celle du côté du Brésil les Armes du Portugal ; et il est certain qu'elles ont été enlevées soit par les Indiens, soit par quelqu'une des nations d'Europe qui ont occupé Cayenne.» L e rédacteur de la réplique française (1699) semble avoir 1

2

e

3

1

) V o i r ci-dessus, page 148.

2

) V o i r ci-dessus, page 150.

3

) V o i r ci-dessus, page 200.


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