Sentence du conseil fédéral Suisse

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rique du Nord peuvent servir d'éléments de comparaison, en ce qu'on dispose là de contrées qui ne sont pas encore exactement connues in natura des deux parties ou de l'une d'elles, mais dont on trace la limite exacte sur la carte ; avec cette différence qu'en l'espèce les connaissances car­ tographiques s'appuyaient sur une tradition historique et que les données effectives étaient plus abondantes, g r â c e au v a - e t - v i e n t des individus qui passaient la frontière Oyapoc-Vincent-Pinçon. La tradition historique enseignait que la frontière était depuis longtemps tracée et déterminée aussi in natura. Il ne restait donc plus qu'à retrouver l'ancienne délimitation. On peut suivre dans une certaine mesure la genèse de cette tradition : Déjà des témoins entendus au procès de Colomb font mention des bornes-frontières (mujones de tierra) placées par Vicente Yañez Pinzon en 1500, au cours de son voyage de découverte ; on se souvenait de V . Y. Pinzon comme ayant sur cette côte indiqué la frontière entre l'Espagne et le Portugal. A cette tradition vint s'en substituer une autre selon laquelle Charles-Quint avait donné l'ordre de placer la borne-frontière sur la riviere de Vincent Pinçon, avec l'écusson espagnol d'un côté, l'écusson portugais de l'autre. Cette borne-frontière, dont aucun témoignage contemporain ne fait mention, apparaît pour la première fois dans le « R e l a ç ã o » de Estacio da Sylveira, de 1624; et, tôt après, en 1630, le rapport de Sylveira est embrouillé par une méprise du P. Guadalaxara, qui fait dire à Sylveira que Charles-Quint avait placé une borne-frontière sur chaque rive du cours d'eau ). 1

l

) V o i r ci-dessus, pp. 101-103, 150.


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