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l'empereur, pour ses états non-allemands, avaient conclu un armistice; le 7 novembre 1712, le Portugal en fit autant avec l'Espagne et la France. Tous, sauf l'empereur, recon naissaient que si l'on voulait avoir la paix, il fallait traiter sur la base de l'arrangement anglo-français, et sous la direction de l'Angleterre. C'est ainsi qu'en janvier 1713, les négociations purent être reprises à Utrecht avec la perspective d'arriver bien tôt à une solution. L e Portugal spécialement avait, en juillet 1712 déjà, abandonné le terrain sur lequel il s'était placé pour formuler ses demandes spécifiques, c'est-à-dire la succession de l'Au triche au trône d'Espagne; il avait à craindre en effet d'être abandonné par l'Angleterre, de ne pas être soutenu par l'Autriche et d'être laissé ainsi sans défense contre la F r a n c e et l'Espagne. C'est dans ce sens qu'au congrès les plénipotentiaires portugais, dans un mémoire du 22 juillet 1712, avaient exposé la situation à l'évêque de Bristol. L e même jour le plénipotentiaire anglais en référait à Bolingbroke ) : L e Portugal désire une prompte solution, d'une manière ou d'une autre ; ses plénipotentiaires ont les pouvoirs les plus étendus de leur souverain, ils peuvent les remplir à leur gré, pourvu qu'ils « corne to some resolution and not run the danger of beeing abandon'd by both sides ». L e s plénipotentiaires lui (à l'évêque de Bristol) ont confié leurs réclamations pour les transmettre aux représen tants de la F r a n c e et demandent une réponse dans les dix jours. Il (l'évêque) leur a déjà fait observer qu'ils devaient s'attendre à voir réduire leurs prétentions dans une notable mesure ; et effectivement, quand il communiqua 1
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) R . B . II, page 393, Record Office, London, T r e a t y Papers, Foreign Office, vol. 96 et 103.