Sentence du conseil fédéral Suisse

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apparemment pas une pièce falsifiée, mais une copie, plus ou moins exacte, de l'original. A supposer môme que celui-ci n'ait pas été remis officiellement au gouvernement français, la copie n'en refléterait pas moins les arguments que le gouvernement portugais entendait opposer à la réplique de la France. Il y a lieu par conséquent de tenir compte ici de ce document pour établir les faits de la cause. L a duplique portugaise examine, en premier lieu, la question du Maranhão dans tout son ensemble, posant en fait « que les Portugais se sont réintégrés à juste titre dans la possession de l'île de Saint-Louis du Maranhão, que les Français avaient voulu leur usurper ». La réplique de la France, dit-elle ensuite, admettant que c'est à bon droit que les Portugais ont chassé les Hol­ landais et les Anglais de ce territoire, elle doit admettre aussi la légitimité de la possession portugaise, car c'est avec ces deux nations uniquement que le Portugal avait alors affaire et non avec les Français qui « n'y avaient ni pro­ priété ni possession ». A l'argument de la réplique française « que la posses­ sion prise par Bento Maciel Parente des terres du Cap du Nord ne fut pas suivie et continuée par une habitation actuelle », la duplique répond que la possession « fut tou­ jours conservée au moyen de plusieurs forteresses et éta­ blissements (habitations) », savoir par les forts «de Cumaú, Araguari, Rio Negro et du Torrego, autrement nommé du Desterro, sans en compter d'autres, ni différentes fac­ toreries, conquises sur les Anglais et les Hollandais, ainsi qu'en témoigne le Cosmographe J o ã o Teixeira, qui les pré­ sente dans la carte de la riviere des Amazones de sa Description du Brésil, ce qui, au besoin, pourrait être montré sur un grand nombre d'autres cartes anciennes ».


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