L'Oyapoc et l'Amazone : question brésilienne et française. Tome second

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§ 2545

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viana, en face de la pointe Jupati : « La prororoca se lève par le travers de Maraca, au-dessus du cap Nord, et vient, rangeant la côte, mourir dans la grande bouche, pour reprendre à toute force sur les bancs de Bragance et au long de notre île. »

2545. La convenance parfaite du voisinage immédiat de la pointe Jupati pour le mouillage amazonien de VINCENT PINÇON, trouve une entière confirmation dans la route suivie par ce navigateur depuis son précédent mouil­ lage. M. DE SAINT-QUANTIN suppose que depuis ce dernier mouillage, VINCENT PINÇON continua sa route le long de la côte sans perdre la terre de vue, et qu'au bout de quarante lieues espagnoles il rencontra les eaux douces de l'Amazone vers le cap Mogoari; et cette opinion a reçu en A l l e m a g n e l'honorable sanction de M. PESCHEL. Mais M. LE SERREC vient de nous certifier, § 2542, que l'eau du cap Maguari est salée; et les compagnons de VINCENT PIN­ ÇON, ainsi que tous les historiens de ce découvreur, s'ac­ cordent à dire que lorsqu'il rencontra l'eau douce, il voyait si peu la terre qu'il se croyait en pleine mer : ce fut m ê m e la cause de sa surprise. Étonné de la rencontre de l'eau douce en pleine mer,

VINCENT PINÇON se rapprocha de terre, pour éclaircir ce secret, c o m m e s'exprime HERRERA; et il reconnut que cette eau sortait d'un grand fleuve. C o m m e n t VINCENT PINÇON devait-il s'y prendre, pour réussir dans sa recherche? L'eau douce qu'il rencontra n'était point immobile; c'était u n

courant.

La seule chose qu'il avait à faire, c'était de remonter le fil de ce courant. Et en suivant ce m o y e n unique, il se trouva forcément devant le canal principal de l'Amazone, en vue de l'île Caviana et de la pointe Jupati.


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