L'Univers. Histoire et description de tous les peuples

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BRÉSIL. nombreux esclaves continuèrent les travaux toute la n u i t ; m a i s , au lever du j o u r , lorsque Antonio Pereira vint sur les lieux inspecter la nouvelle ex­ cavation, il ne trouva plus de traces ni des esclaves ni des trésors : un écoulement, facile à prévenir, avait tout englouti. D e nombreux efforts ont été faits depuis, et des sommes consi­ dérables ont été dépensées pour dé­ couvrir le gisement du filon auquel se rattache cette tradition malheureuse; mais toutes les dépenses ont été inu­ tiles , et c'est peut-être à l'association anglaise qu'est réservée la découverte de ce trésor enfoui sous des monceaux de cadavres. Les travaux des mines de Congo Soco sont loin d'avoir trompé l'espoir de la compagnie. Le dernier rapport qui nous soit parvenu faisait m o n t e r , pour les six premiers mois de 1829, les résultats de l'extraction à 2,037 liv., 4 onces 15 g r a i n s ; et les nouvelles adressées en A n g l e t e r r e , ne laissent pas de doutes s u r l'amélioration crois­ sante des diverses exploitations. Ceci est d'autant plus remarquable q u e , dans toutes les autres régions de l'A­ mérique du S u d , la compagnie e s t , dit-on, en perte. A ces détails, puisés aux meilleures s o u r c e s , nous ajoute­ rons seulement que l'or de Congo Soco n'est pas aussi pur que celui de SanJozé, il ne dépasse point e n effet dixneuf c a r a t s , et celui du premier éta­ blissement s'élève jusqu'à vingt-trois, pour ne pas dire davantage. Nous n'entrerons pas ici dans de plus l o n g s détails sur la nature de l'or des m i n e s du Brésil, s u r ses teintes diverses", sur son mélange assez fré­ quent avec le platine ou avec d'autres Minéraux. Nous r e n v e r r o n s , pour une foule d'anecdotes racontées à ce sujet, au mémoire que M. Ménèzes de Drumniond a fait insérer, il y a quelques a n n é e s , d a n s le Journal des Voyages, et qui se basait en partie s u r d e s ren­ s e i g n e m e n t s fournis par le savant Andrada. C'est l à , entre autres choses c u r i e u s e s , que l ' o n peut voir comment un f o n d e u r inhabile du gouvernement, De pouvant parvenir à former en lingot

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u n e certaine poudre grisâtre qui lui était apportée par un paysan, lui d é ­ clara fort sérieusement que son mine­ rai était un métal sauvage ; le lavrador désappointé répétait avec a m e r t u m e qu'il était fort triste de renoncer à ses espérances , qu'il avait découvert une quantité prodigieuse de ce métal grisâ­ t r e , et de quoi enrichir, disait-il, u n e foule de pauvres diables comme lui. Plus t a r d , et quand un essayeur habile eut fondu la prétendue poudre inatta­ quable au f e u , il se trouva que c'était de l'or mêlé à du platine ; mais le p r o ­ priétaire ne se montra plus. Nous n'ajouterons plus qu'un m o t . On a beaucoup écrit dernièrement s u r les mines du Brésil, e t un savant m é ­ moire a été publié même à ce sujet par l'académie de Lisbonne. Disons-le bien, comme moyen d'industrie particulière, la recherche de l'or est un fléau réel pour les classes les plus laborieuses; et ce n'est pas sans une surprise d o u ­ loureuse q u ' o n peut lire l'histoire de ces pauvres bateadores, qui rêvent toujours leur fortune au bord d ' u n t o r r e n t , et q u i doivent se contenter cependant chaque pour de la modique somme de quinze a vingt sous. Il serait bon sans doute de j o i n d r e à t o u s ces détails des faits positifs s u r les produits généraux des diverses ex­ ploitations. T o u t en renvoyant pour cet article aux ouvrages spéciaux, nous dirons que des recherches de MM.Ward, Eschwege, Mollien, et de celles de quel­ ques autres v o y a g e u r s , il résulte que l'Amérique n ' a produit, de 1809 à 1829 inclusivement, que 2,018,419,200 f., et qu'à ce chiffre il faudrait ajouter pour le Brésil 4,110,000 f. Aux personnes curieuses de semblables recherches, d u r e s t e , nous n o u s contenterons d'indi­ quer le livre de M. W . Jacob, s u r la consommation des métaux précieux. PRÉVISION DUSTRIELLE.

D'AMÉLIORATION IN­ L'établissement de la

compagnie d e s mines dans l'intérieur du Brésil n ' a u r a pas pour unique avan­ tage de faire connaître un meilleur mode d'exploitation des richesses mé­ talliques : peu à peu un village, com­ posé presque uniquement d ' A n g l a i s , 22.


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