Bulletin officiel de la Guyane française (1877)

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— 20 Ainsi que vous le verrez par le document ci-joint, le Gouverneur général s'est principalement appuyé, pour motiver la mesure par lui prise, sur la mortalité excessive qui sévirait, depuis deux ans, parmi les coolies indiens employés dans la colonie. J'appelle particulièrement votre attention sur la lettre n° 2, en date du 16 février dernier, adressée par le consul de Sa Majesté Britannique à Cayenne au secrétaire d'État aux affaires étrangères. M. Wooldridge s'y montre préoccupé de la situation précaire faite aux immigrants sur les placers de la colonie où l'autorité de l'administration n'est, dit-il, que nominale, et fait allusion à l'incident regrettable du placer de Georgis. Il rend, toutefois, témoignage aux améliorations que vous avez apportées dans le service de l'immigration et aux dispositions nouvelles édictées par vous pour la protection des immigrants, par l'arrêté pris, en Conseil privé, le 28 janvier 1876. Dans une autre lettre, en date du 17 février, adressée au même Département, le Consul de Sa Majesté Britannique rend compte à son Gouvernement de l'incident de Georgis et se plaint que justice complète n'ait pas été faite, et qu'au lieu de poursuivre MM. de Georgis, pour cruautés et sévices envers des immigrants, suivis de mort dans plusieurs circonstances, l'autorité judiciaire ait cru devoir faire cesser les poursuites. D'autre part, le Sous-Secrétaire d'État pour l'Inde, dans une dépêche du 4 mai 1876, adressée à son collègue du « Foreign office » lui fait savoir que le marquis de Salisbury désire vous exprimer ses remerciements pour l'empressement que vous avez mis à faire droit aux réclamations de M. Wooldridge, et pour le bon vouloir que vous avez manifesté dans cette question de l'amélioration du sort des travailleurs indiens. Il pense, toutefois, que le triste incident de Georgis n'a pas été suffisamment approfondi et qu'au lieu de punir les coupables, on a agi, cette fois encore, comme dans le cas de M. de SaintRomain à la Réunion. Le Sous-Secrétaire d'État termine sa lettre en informant son collègue, qu'il transmet la correspondance de M. Wooldridge au Gouvernement général de l'Inde, en lui laissant le soin de statuer sur la question de la suspension de l'immigration à la Guyane. C'est en s'appuyant sur ces pièces, ainsi que sur le rapport annuel du consul britannique à la Guyane sur la situation des immigrants, que M. le Gouverneur général de l'Inde a ordonné,


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