De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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idée que celle d'avoir voulu faire de la France le premier marché de sucres de l'Europe , de m ê m e qu'elle est déjà le second marché de cotons. U n pays ne saurait prétendre à jouer ce rôle commercial qu'autant qu'il est lui-même un grand consommateur de la denrée, et que ses détenteurs sont encouragés à de grandes affaires ou de grands approvisionnements par la double ressource d u marché intérieur et d u marché extérieur. C'est à cette condition, c'est parce qu'ils sont placés tous les deux au centre d'une immense consommation nationale, que Le Havre et Liverpool sont, en fait de coton, les grands pourvoyeurs d u dehors. L'Angleterre a suffisamment à faire de consomm e r son propre sucre. Sa consommation étant, depuis l'émancipation, plus que jamais fermée au sucre étranger, elle ne réunit donc pas les conditions nécessaires pour en devenir le grand entrepôt. La France, au contraire, à qui le sucre indigène mis hors de cause laisse une grande marge, a un autre avantage dans sa double position sur l'Océan et la Méditerranée. Il se fait sur la Méditerranée un grand commerce de sucre raffiné; la Hollande et la Belgique s'imposent de grands sacrifices pour y avoir part ; elles y tiennent assez pour donner par la combinaison du rendement de fortes primes aux exportateurs. Quoique


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