De la question des sucres en 1843 et de l'absolue nécessité d'en finir avec elle

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— 33 — Puisqu'il faut une prime à la betterave, pourquoi la p o m m e de terre, le lin et le chanvre, n'en réclameraient-ils pas u n e à son exemple? L a p o m m e de terre, qui nous assure contre les disettes et les chertés excessives; le lin et le chanvre, qui occupent en France 260,000 hectares, c'està-dire quinze fois plus d'espace que la betterave, et qui, après avoir été l'occasion d'un emploi considérable de main-d'œuvre agricole, deviennent dans les opérations de filature et de tissage u n emploi encore plus considérable de main-d'œuvre industrielle ! U n droit de 4 pour 100 environ protége le lin contre l'importation étrangère quand le sucre de betteraves, qui, c o m m e le sucre colonial, est protégé contre le sucre étranger par une surtaxe de 30 pour 100, voudrait conserver une seconde protection de 3o pour 100 contre le sucre colonial. C'est dans cette dernière prétention qu'est l'abus, qu'est la confusion; c'est pour les faire prévaloir qu'on invoque mal à propos le principe de la protection due au travail national ! O n oublie que l'impôt sur le sucre de cannes n'a pas été établi pour protéger le sucre de betteraves; il existait déjà quand le sucre de betteraves n'existait pas encore : c'est un droitfiscal,ce n'est pas u n droit protecteur.

Le droit protecteur d u sucre de betteraves ce 3


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