Précis de législation et d'économie coloniale

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L I V R E

II.

L ' H I S T O I R E .

une ruine complète. En 1802, une expédition française fut confiée au général L e c l e r c , dans le b u t de rétablir l'ordre et d'assurer la sécurité des colons. Elle tourna contre ceux-ci. Le nègre Toussaint-Louverture se mit à la tête des noirs et eut de nouveau r e c o u r s à l'incendie et aux massacres. La retraite de l'armée française, en 1803, consomma la misère des colons. 2 6 . Cependant le traité de paix conclu s u r le continent, le 30 mai 1814, reconnut à la France ses droits sur Saint-Dom i n g u e . Des envoyés du gouvernement français tentèrent de traiter, en 1816, avec les dominateurs de l'île. Ils la trouvèrent divisée en deux États dont l ' u n , sous forme de R é p u b l i q u e , reconnaissait pour chef le président Petion; l ' a u t r e , sous forme de m o n a r c h i e , était tyrannisé par le nègre Christophe. Les négociations des envoyés français ne purent aboutir. Cependant en 1816 une nouvelle révolution réunit sous u n même gouvernement tout le territoire autrefois occupé par la France et celui q u i , j u s q u e - l à , était resté fidèle à la domination espagnole. L'île entière ne forma plus q u ' u n e seule souveraineté sous le nom de la République d'Haïti. Ce nouvel état de chose favorisa la reprise des négociations. Souvent i n t e r r o m p u e s , elles ne purent aboutir q u e le 17 avril 1825 au résultat suivant : a) Le gouvernement français renonçait à tous ses droits s u r l'île de Saint-Domingue et concédait à ses habitants l'indépendance pleine et entière de leur gouvernement; b) une indemnité de 150 millions payable, en cinq vers e m e n t s , était stipulée en faveur des anciens colons français dépossédés; c) les ports seraient ouverts au commerce de toutes les nations ; d) les droits perçus à l'entrée ou à la sortie des navires seraient uniformes pour tous les pavillons, mais réduits de moitié pour les navires français. 2 7 . Le gouvernement haïtien accepta ces conditions le l septembre 1825. Tel est l'acte par lequel la F r a n c e , se contentant d'une indemnité au profit d'un certain nombre de particuliers et de droits différentiels en faveur de sa marine marchande, abandonna sa souveraineté sur la Reine des Antilles. e r


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