Précis de législation et d'économie coloniale

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L I V R E X . COLONISATION F R A N Ç A I S E AU X I X

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SIÈCLE.

Cayenne et Boston. Enfin de petites goëlettes mettent en relations, assez irrégulièrement, les différents points de la côte. » Quel serait donc le programme à r e m p l i r ? Vendre à bas prix les terres et les forêts d o m a n i a l e s ; respecter complètement la liberté d'installation et de c u l t u r e ; s u p p r i m e r toutes les p r i m e s , employer les fonds qui y étaient destinés au développement de la viabilité par terre et par e a u ; refaire enfin à cette contrée une bonne réputation q u a n t à ses conditions hygiéniques, et à son r é g i m e administratif. 4 9 . L'administration y a été en effet p l u s défectueuse q u ' a i l l e u r s , nous avons vu que sous l'ancien Régime il y avait à côté du g o u v e r n e u r un conseil s u p é r i e u r , et sous Louis XVI une assemblée provinciale. Sous la R é v o l u t i o n , la Guyane avait eu un instant des députés à l'Assemblée législative, sous la R e s t a u r a t i o n , le gouvernement de 1830 un conseil électif et des délégués. La République de 1848 lui rendit le droit de représentation au Parlement et lui accorda des conseils g é n é r a u x . Mais sous le r é g i m e du second Empire on y r e m a r q u e une concentration excessive de pouvoirs entre les mains du gouverneur. Il n'a p l u s a u p r è s de lui qu'un conseil privé composé en majorité de fonctionnaires et de quelques habitants désignés par le g o u v e r n e u r l u i - m ê m e . Il est investi, à partir de 1854, du droit de fixer à son gré la nature et l'assiette des i m p ô t s , d'en régler seul la quotité, la perception, l'emploi. Du jour au l e n d e m a i n , il peut les improviser à son g r é . « Jamais on ne vit pouvoir p l u s absolu » (J. Duval, p . 288). Le 1 janvier 1860 fut prom u l g u é un budget dressé la veille, exécutoire le m ê m e jour, et qui doublait ou triplait certaines taxes. Ce système arbit r a i r e , absolu, était encore a g g r a v é , comme dans toutes les colonies françaises, par le renouvellement incessant des gouv e r n e u r s , qui ne pouvaient être éclairés et s o u t e n u s ni par la voix p u b l i q u e , par la p r e s s e , ni par une représentation municipale ou provinciale. La ville de Cayenne seule était constituée en c o m m u n e avec un conseil municipal nommé e r


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