Le cacaoyer sa culture et son exploitation dans tous les pays de production

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LE CACAOYER

Malheureusement aussi des industriels peu scrupuleux profitent parfois de cette valeur alimentaire relative pour broyer les graines tout entières et introduire ainsi les coques dans les chocolats de qualité inférieure. Mais le plus souvent toutes ces pellicules, qui constituent un déchet important 1 puisqu'elles représentent en moyenne 15 % du poids des graines, sont employées comme fourrage ou comme engrais. Gomme fourrage leur emploi a donné des résultats satisfaisants. Payen, en 1870, disait à la Société nationale d'agriculture avoir entendu parlér d'un achat de 200.000 kilogrammes fait dans cette intention. D'après Reynal, on obtient une bonne ration de vache en mélangeant 2 kilogrammes de coques, 2 kilogrammes de paille et 2 kilogrammes de son. Boussingault, en 1883, a proposé le même aliment pour les moutons. Plus récemment, on l'a encore recommandé poulies chevaux : à ces derniers les coques de cacao sont données, le matin et le soir, en deux rations de 500 grammes, qu'on mélange avec l'avoine. Comme engrais 2, les coques de cacao servent, dans quelques licule du cacao contient beaucoup de mucilage et un principe légèrement amer, qui, par l'ébullition, communique au lait quelque saveur. Une décoction faite de cette manière est le déjeuner ordinaire d'un grand nombre d'habitants de la Suisse et de la Belgique.; aussi exportet-on pour ces pays une quantité considérable de coques de cacao ». En Italie, cette boisson est appelée misérable. 1. En 1886, les usines allemandes ont produit plus de 7.500 quintaux de ce déchet. 2. Nous verrons plus loin que, pour la préparai ion du chocolat, on grille les fèves, puis on les broyé au moyen d'appareils spéciaux. Or ce broyage donne un résidu, eu poudre line, qui représente encore 10 % du poids des fèves. En 1860, un chimiste, M. Frédéric Weill, a proposé — et nous ignorons si son conseil a été suivi — d'employer également ce résidu inutilisé : d'une part, comme matière première pour l'extraction du beurre de cacao, dont il renferme 19 %; d'autre part, comme engrais, en raison de la forte dose d'azote qu'il contient. Pour réaliser ces deux applications, il suffit d'extraire le beurre de cacao par le sulfure de carbone ou la benzine, qu'on fait ensuite évaporer. Ces agents ne dissolvant pas les matières azotées, le résidu contient, d'après l'analyse, 2 kilogrammes 123 d'azote pour 100 kilogrammes de poudre, c'est-à-dire constitue un excellent engrais.


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