Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE

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dos convulsions du treize vendémiaire. Des gens armés , des chariots, des canons embarrassaient le passage dans les rues qui conduisent aux T u i leries. Des soldats dormaient étendus dans les galeries et sur les escaliers de ce château. Il y avait un camp dans le jardin, et le palais des législateurs ressemblait à une place assiégée. Un parti bien intentionné nous avait appelés à son secours , c'était le parti national ; ce fut le nôtre. Dès lors les conventionnels nous regardèrent c o m m e des usurpateurs de leur domaine. Les mensonges les plus hardis furent mis en avant. O n m'accusa d'avoir participé au traité de Pilnitz. Il me fut facile de répondre à cette insigne c a lomnie. J'entendis un Provençal, nouveau venu c o m m e m o i , dire sans trop de mystère : « Ceci » débute mal : si les jacobins ont le pouvoir de » nous chasser d'ici, nous n'y resterons pas l o n g » temps. » C'était Portalis , que je ne connaissais pas encore, Je fus depuis étroitement lié avec lui. La session s'ouvrit, et les conseils procédèrent à la nomination des membres du directoire. C'est alors que le parti jacobin , qui avait été sans influence dans les élections populaires, devenu électeur à son tour, reprit toute sa puissance. Les membres nouvellement élus formaient le tiers du corps législatif, et cette introduction affaiblissait sensiblement la faction contraire ; mais elle s'en


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