Summer Junk

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guide des festivals 2014

SUMMER JUNK



LÉGENDE DES BADGES,

éDITO

des points sont attribués à chaque festival : HIPSTER : Considérer que ce concert est « the place to be » et faire semblant de s’en foutre quand on y est EVIL : Satan, t-shirt noir et bière tiède TOP 50 : Si ta mère connaît tous les groupes à l’affiche UNDERGROUND : Si ta mère pense au contraire que les groupes que tu cites sont des noms de meubles IKEA CLASSY : Bon goût et über-culture CLIC-CLAC : Si le festival a un cadre qui te fout la chiale OLDIES : Si la programmation ressemble à la discothèque de ton père DÉFRICHEUR : Si tu te rues sur ton disquaire dès le lendemain du festival pour acheter les disques que tu écouteras l’an prochain

Voilà le guide qui va te suivre tout l’été. Rien d’exhaustif, mais on te propose tous les festivals aquitains, français ou européens qui valent le coup et qui ont retenu notre attention. Pour t’économiser une consommation embarrassante de post-its, on a compilé les dates françaises en page centrale. Colle ça sur ton frigo. Pour définir l’ambiance de chaque festival, on a utilisé les pictogrammes ci-contre. à la fin de l’été, tu fais les comptes et tu vois à la page 46 à quelle famille musicale tu appartiens. Mais hey, nous n’accepterons aucune plainte, c’est toi qui tricotes ton propre été. Sois bon dans la sélection.

SOMMAIRE RÉGION AGENDA NATIONAL HISTOIRE DES FESTIVALS EUROPE MONDE INCLASSABLES COMPTE TES POINTS !

L’équipe Junkpage

p.4 à 22 p.24 & 25 p. 27 à 34 p.36 & 37 p.38 à 43 p.44 p.45 p.46

Guide proposé par la rédaction du journal Junkpage, mai 2014. Publication d’Évidence Éditions – 791 986 797, RCS Bordeaux ; 32, place Pey Berland, 33000 Bordeaux, evidence.editions@gmail.com, journaljunkpage.tumblr.com Directeur de publication : Vincent Filet, 06 43 92 21 93, vincentfilet@gmail.com Rédaction en chef Junkpage : Clémence Blochet, redac.chef@junkpage.fr Conception rédaction du guide : Arnaud d’Armagnac Rédaction en chef déléguée du guide : Marine Decremps Design graphique du guide : studio Poignée de main virile - www.poigneedemainvirile.com Correction : Laurence Cénédèse, laurencecenedese@sfr.fr Publicité : vincentfilet@gmail.com, 06 43 92 21 93 Administration : Marie Baudry aka œil de lynx, administration@junkpage.fr Plomberie et petits travaux de dépannage : Alain Lawless Fondateurs et Associés : Christelle Cazaubon, Clémence Blochet, Alain Lawless, Serge Damidoff, Vincent Filet et Franck Tallon Impression : Korus Édition – 33320 Eysines. Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) / Dépôt légal à parution – ISSN : en cours – OJD : en cours. L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellés des annonces fournies par les annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays, toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’information par le système de traitement de données à des fins personnelles sont interdits et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique.


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GAROROCK 27 > 29 juin Marmande

LA CURIOSITÉ : Deltron 3030 avec Dan The Automator. WALL OF SHAME (on ne peut pas rire de tout) : Skrillex, Fauve. www.garorock.com

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À VOIR : Phoenix, Franz Ferdinand, Détroit, Gojira, Massive Attack, Parquet Courts, Gesaffelstein, Har Mar Superstar.

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est plutôt claire. La programmation est très homogène et les seconds noms comptent. Cela reste l’indice le plus fiable pour juger d’un festival. Un mélange rock-rap-électro et un équilibre malin entre découvertes underground et coups sûrs. Le mainstream des passages TV est représenté par des groupes de qualité, et il est appréciable que les programmateurs n’aient jamais versé dans le populo. Phoenix, Détroit, Massive Attack : on est loin du débit guimauve des chaînes de clips. Parquet Courts et Har Mar Superstar ont fait parler d’eux aux comptoirs des disquaires indépendants, et le public pour qui ces noms n’évoquent rien devrait repartir de Marmande avec les disques sous le bras et faire marcher le bouche à oreille dans les jours qui suivront. © La clef - Teddy Morellec

Avec 3 500 festivaliers à ses débuts, en 1997, le rendez-vous marmandais attire désormais près de 60 000 personnes. Trois jours et trois scènes. Marmande rocks. Pourtant, l’Aquitaine a un long historique à l’index « festival rock ». Un long historique qui ressemble davantage à une chronique du chaos qu’à une grille conservatrice et immuable. Après 18 ans d’existence, le Garorock a dû se poser des wagons de questions. Dans le même créneau, la Garden Nef Party à Angoulême s’est brûlée les ailes. Pendant que le Big Festival de Biarritz devient très rapidement énorme, celui des Terres Neuves de Bègles s’est arrêté, et le Grand Souk de Ribérac a fait une pause. Grossir ou rentrer dans le rang ? La direction qu’a choisie le Garorock


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RELÂCHE 7 juillet > 7 septembre Bordeaux

mais tout y est. Même si début juillet vous ne connaissiez aucun de ces noms, Allez les filles a tout entrepris pour que sa sélection soit à la base de votre playlist MP3 dès la rentrée. Relâche va cette année varier ses points de chute en investissant des endroits comme le square Dom-Bedos, Santé Navale, la Manufacture Atlantique, les Abattoirs ou la Fabrique Pola. Le profil SDF du festival est en fait sa plus grande qualité, puisque l’asso Allez les filles n’est pas tributaire d’un lieu, et cela permet de faire vivre toutes les facettes de la ville. Avant même de parler de la programmation, c’est l’esprit de Relâche qui donne envie d’adhérer. Les organisateurs ont lié aux manifestations des entités locales de la culture underground : roller derby, ultimate frisbee, bike polo ou sérigraphie et tatouage. Allez les filles assure un vrai package et ne se contente pas de faire un concert lambda. Ce gratuit respire l’exigence.

À VOIR : The Dictators, Jessie Evans, Sugar Ray, Wooden Ships, Nikki Hill, Kid Congo, Chain and the Gang, carte blanche au City Sounds (festival de Paris qui se tient au 104), au Reggae Sun Ska ou à des labels locaux. © DR

© Stéphanie Louboutin

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Allez les filles a le même objectif depuis sa création en 1996 : amener de la musique de goût au public le plus large possible tout en restant fidèle à ses principes. Depuis quatre ans, l’asso entreprend même de rendre le rock aux Bordelais qui ne désertent pas la ville. Jusqu’ici, l’été bordelais était réduit à un simple exode vers le proche littoral. Les lieux de culture fermaient traditionnellement leurs portes, plongeant la ville dans un genre de fatalité structurelle : les organisateurs ne pouvaient pas maintenir le fonctionnement classique faute de public conséquent, et les noctambules de la ville étaient de leur côté face à un vide culturel total. Allez les filles a alors mis en place ce festival gratuit en plein air, une formule qui a reçu de fait une adhésion instantanée. De juin à septembre, ce festival itinérant de musique indé propose de nombreux rendez-vous, dont 15 concerts. Rock, soul, électro : n’en faisons pas une histoire d’étiquette,

www.allezlesfilles.net


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Champêtre. Ce festival Girondin mêle dans un environnement rural – le parc du château de Bômale - des rencontres, des découvertes de produits locaux, des fanfares et de la musique avec cette année Oldelaf et l’Orchestre National de Barbès (fusion du chaabi, raï, gnaoua, salsa). Un défi relevé pour cette 17e édition qui survit malgré un budget grevé et qui sait quand même se renouveler. Nouveauté notable : un chapiteau, le Genko, dédié au clubbing avec des DJ sets toute la nuit. L’atout cool de cette édition est sans nul doute le prix du pass inchangé alors que celui de l’orga a été grevé. Chapeau. www.musikapile.fr

Angoulême

Un festival pour un aller vers La Réunion avec les douces percussions de Maya Kamaty, un voyage franco-libanais avec Ibrahim Maalouf, pianiste et trompettiste génial (il a réalisé la bande-annonce du Yves Saint Laurent de Jalil Lespert). Ce festival se veut engagé et pionnier dans la programmation d’artistes d’Outre mer. Peu uniforme il rassemble une quinzaine de pays. Musiques du monde à l’honneur pour un festival ourlé de convivialité et d’esprit éclectique. www.musiques-metisses.com

JALLES HOUSE ROCK 4 > 5 juillet Saint-Médard-en-Jalles

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Saint-Denis-de-Pile

MUSIQUES MÉTISSES 6 > 8 juin

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MusiK à Pile 13 > 15 juin

L’asso l’Estran a mis sur pied une programmation ambitieuse avec notamment une bonne sélection locale. Kap Bambino, John and the Volta, Dorian and the Dawn Riders et une battle ZZ Rider vs Dätcha Mandala qui fait office de bonus bien vu. 45 Tours mon amour exporte aussi la réussite de sa fameuse boum hors de l’I.Boat et de l’Heretic. Autour de la scène, Jalles House Rock ne la joue pas petits bras. Son village rock fait office de Petit Futé du Bordeaux rock’n’roll. On peut y discuter de sa démo en achetant un disque, un T-shirt, ou en se faisant affûter la banane. Petit festival, gros sérieux. www.jalleshouserock.fr


publicitĂŠ


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BBK 10 > 12 juillet

Bilbao

« Hey, que fait le BBK dans les pages régionales ? C’est à Bilbao. »

www.bilbaobbklive.com

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À VOIR : Prodigy, MGMT, The Black Keys, Phoenix, Crystal Fighters, Foster the People.

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se fait pas trop mal. Un bon mix de groupes populaires, de grands noms du passé et de groupes pointus mais abordables. Outre le site, qui est parmi les plus beaux de tout ce guide, l’ambiance est connue pour être particulièrement amicale. Ce qui a toujours fait du BBK un festival un peu à part dans l’été musical des « grosses références », le meilleur secret bien gardé alors qu’il est promu à grande échelle. Ce qui... nous fait revenir à l’argument du départ de cette chronique. Voilà les raisons pour lesquelles les Bordelais ont fait de Bilbao un site régional à la mi-juillet. © La clef - Teddy Morellec

OK, certes. Mais pourquoi autant de Bordelais font le déplacement chez les voisins basques tous les ans ? Proximité, soleil, tapas et programmation en acier trempé. Même si, à la base, un festival qui porte le nom d’une banque (la Bilbao Bizkaia Kutxa est sponsor officiel) n’annonce rien de très bon au niveau de la caution rock. Le BBK se tient sur les collines surplombant cette ancienne ville industrielle devenue subitement arty en engouffrant son chômage déprimant dans la brèche prolifique du musée Guggenheim. Paysage à la cool, donc, et programmation dans l’esprit d’un juillet où on ne


LES 24 HEURES DU SWING 4 > 6 juillet

ARTE FLAMENCO 30 juin > 5 juillet

Monségur

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Mont-de-Marsan

Ouverture à saluer avec la venue du Ballet flamenco d’Andalousie dirigé par Rafaela Carrasco, une création inédite en France. À noter également la venue pour le Café Cantante (le 2 juillet) du chanteur Miguel Poveda, qui revisite les chants flamencos – des « tangos de Triana » aux « siguirias » – en y impulsant un souffle de modernité explosive. Ce festival offre le meilleur de la scène flamenco. www.arteflamenco.landes.org

Le quart de siècle de ce festival sera célébré en présence des pointures du saxo et du vibraphone Scott Hamilton et Dany Doriz Quintet. Ne pas manquer la venue de deux artistes qui montent : Anthony Strong, un crooner BCBG qui n’hésite pas à amphétaminer les classiques des 50s. Autre venue à ne pas manquer, celle de la NewYorkaise d’origine haïtienne Leyla McCalla, dont la folk chaleureuse rayonne. www.swing-monsegur.com


JAZZ AND BLUES FESTIVAL 4 > 14 juin

EHZ 27 > 29 juin

BORDEAUX MUSIC FESTIVAL 26 > 29 juin

Langon

© Renaud Corlouer

Léognan

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© Citizen Jif

Ekainak

LES NUITS ATYPIQUES 21 > 27 juillet

EHZ est un festival très à part dans la région. Événement alternatif, éthique, axé sur les cultures minoritaires et sur un engagement sans relâche, il décide d’ailleurs de ne donner sa programmation musicale qu’en dernier, quand tous les autres projets ont été bien assimilés par le public et n’ont pas été enfouis dans la communication à ce sujet. Une niche qui a la tête bien sur les épaules dans la saison du grand divertissement.

Tribute to Ray Charles à l’occasion de ce festival qui présentera les descendants de ce cador du jazz. À l’affiche : le Slovène Uros Peric Perry, fan devant l’éternel, le jazz soul roots de Nikki & Jules, le manouche de Gosses de la Rue, le blues de Kenny Wayne, le swing de Jean-Marc Montaut, et du gospel avec Soulshine Voices. La clôture se fera dans un nouveau lieu : le centre culturel de Saucats avec Lenny Lafargue.

www.ehz-festibala.eu

www.jazzandblues-leognan.fr

Bordeaux

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Les nuits d’été sont plus suaves au rythme des musiques du monde. Voyage auditif assuré à Langon avec Plaza Francia, un jumelage entre ici et l’Amérique du Sud, puisque l’électrisante Catherine Ringer rejoint Müller & Makaroff (Gotan Project) sur leur tango électro. Plaza Francia, c’est une chaleur tonitruante. Un autre couple scénique, Moriarty et Christine Salem, fait retentir un folk franco-réunionnais. Rendez-vous également avec Staff Benda Bilili, un orchestre originaire de Kinshasa, en République démocratique du Congo. www.nuitsatypiques.org

Pour ourler l’événement Bordeaux fête le vin ou fête du fleuve de musique, l’esplanade des Quinconces reçoit trois soirées et de beaux invités. Cette année le vin sera à l’honneur et la programmation est internationale : Dee Dee Bridgewater avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine et en partenariat avec Jazz in Marciac ; The Earth Wind And Fire Experience Featuring Al Mckay qui reprend une tournée en 2014 ; le zouk de Kassav. www.bordeaux-fete-le-vin.com


COGNAC BLUES PASSION 30 juin > 6 juillet

FRANCOFOLIES 10 > 14 juillet La Rochelle

Cognac

Outre les têtes d’affiche qui tourneront en France et en Europe, Cognac Blues Passion propose des live d’artistes moins médiatisés. Il faudra courir écouter la voix éraillée cockerienne de Blues Boy Dan Owen, qui à, seulement 22 ans, a déjà son propre label sur lequel il vient de sortir son premier EP. Autre artiste à attraper, Gaspard Royant et ses ballades de « crooner rétro » (dixit Le Monde). Ce même Gaspard Royant a sorti une trilogie de 45 tours et plus récemment un album tout conçu en analogique. Et sinon, le festival a programmé… drum roll... Steven Seagal. Pour ceux nés dans la deuxième moitié des 90s, Steven Seagal est un acteur de série Z, personnage de films de baston et accessoirement maître de aïkido. Steven Seagal est invraisemblable. Il sera pourtant l’invité du festival cognaçais, et ce en tant qu’artiste interprète de blues traditionnel. Reste que Songs from the Crystal Cave et Mojo Priest sont des albums salués par la critique. www.bluespassions.com

La musique est tyrannique parce qu’elle est de tradition anglo-saxonne, la légende est souvent anglophone et les nobles codes du genre ont été établis loin des côtes françaises. En immense majorité, les festivals de l’été reflètent d’ailleurs ce point de vue. Ce simple constat relève tout l’intérêt des Francos, qu’on aime le genre ou pas. Depuis 30 ans, le festival de La Rochelle mélange les stars nationales des audiences radio, les grands noms increvables et les nouveaux projets plus audacieux. Cette année encore, cela crée des enchevêtrements déroutants, où les inénarrables Christophe Maé et Fauve côtoient la sensation Détroit (avec Bertrand Cantat) et les underground Frànçois and the Atlas Mountains et Cats on Trees. Un bon panorama de ce qui s’écrit le Larousse à la main, en quelque sorte. À VOIR : Détroit, Bernard Lavilliers, Asaf Avidan, Cats on Trees, Frànçois and the Atlas Mountains, IAM, Grand Corps Malade, Stromae, William Sheller. ILS NE SONT PAS MORTS (bonne nouvelle pour leur entourage) : Nicolas Peyrac, Nilda Fernández, Michel Jonasz. www.francofolies.fr


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LE GRAND SOUK 17 > 19 juillet Ribérac

qu’a ce jeune festival sur un cadre si bucolique. Le site est en effet un parc de verdure en plein centre-ville, la bière est celle d’un brasseur local ; pour le reste, on connaît l’importance toute périgourdine accordée à la nourriture. Ribérac a toujours bien pensé son approche avec un festival orienté musique indé et rock français, y ajoutant des t ê t e s d ’ a ff i c h e r e c o n n u e s e t des groupes affûtés de la scène bordelaise. Une respiration entre deux festivals XXL.

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Avant la pause d’un an qu’il s’est imposée, l’antifestival de Ribérac brandissait un « Tous VIP ». Le Grand Souk joue la carte public et cosy pour se démarquer. Une promesse de campagne pour un événement à visage humain, pensé pour les gens qui désertent les festivals à cause des mauvaises conditions. Le soin donné à la convivialité du spot fait du Grand Souk l’anti-Live Nation – l’ogre normatif des festivals mondiaux – par excellence. D’ailleurs, le nom même de « grand souk » se réfère très certainement à l’effet À VOIR : Vanessa Paradis, IAM, Sebastian.

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www.legrandsouk.com


EYSINES GOES SOUL 27 juin

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Eysines

L’association Allez les filles a programmé ce printemps quatre groupes de musique black, dont le funk venu de Hambourg de The Mighty Mocambo. À noter que cette année l’espace d’accueil - le domaine de verdure du Pinsan - a été amélioré. Les pieds dans l’herbe, ce festival donne une touche d’évasion bohème à l’été de ceux qui ne pourraient pas partir loin. www.allezlesfilles.net www.eysines-culture.fr

HAUTS DE GARONNE 2 > 3 et 10 > 11 juillet Cenon

Le festival les Hauts de Garonne propose 8 concerts gratuits et en plein air sur quatre soirées. Le 2 juillet, au parc Palmer, il y aura Ti Loun (île de la Réunion) et la création de Stéphane Belmondo « Tambours Battants ». À Lormont, au cœur du Bois fleuri, deux concerts : The Internet (soul des États-Unis) et Jupiter and Okwess International (percussion survitaminée du Congo). Domaine de Beauval, le 10 juillet, on pourra découvrir Fanfaraï, ce groupe qui fusionne le raï traditionnel avec le jazz et le reggae de Winston McAnuff & Fixi. Enfin, le 11 juillet, au parc du Castel de Floirac, direction l’Amérique du Sud avec l’Ensemble Acústico Sonata (Bolivie) et Systema Solar (Colombie). Le plus de l’événement : les espaces verts et les dates étalées tout au long du mois de juillet. www.lerocherdepalmer.fr


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BIG FESTIVAL 16 > 20 juillet 6 e édition pour ce festival qui est parti immédiatement sur des ambitions hors normes, en programmant par exemple Neil Young ou le Wu-Tang Clan l’an dernier. Biarritz exploite à fond sa position privilégiée dans ce mois de juillet de vacances internationales pour pérenniser un événement construit intelligemment. Le public est d’ailleurs assez atypique, avec une tour de Babel de touristes autour des Français, Basques et Espagnols

du coin. Plusieurs lieux, intégrés dans la ville, font vivre le festival de midi jusqu’à l’aube. L’accueil est bien pensé en marge de la grand-messe du stade Aguilera (10 000 places) et le dancefloor de la Halle d’Iraty, qui pourra accueillir 2 500 personnes sur les DJ sets aux noms ronflants. Même en se tenant loin de la billetterie officielle, Biarritz sera donc un bon lieu où traîner ce week-end de mi-juillet.

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Biarritz

À VOIR : Placebo, Metronomy, Stromae. LE PLUS DU FESTIVAL : le Big Village, situé côte des Basques, avec ses activités toute la journée. DJ sets, concept stores, stands de nourriture gérés par des chefs locaux, surf et super espaces pour chiller.

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www.bigfest.fr


VIE SAUVAGE 13 > 15 juin

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Bourg-sur-Gironde

Vie sauvage est un festival très cool pour profiter de créations très diverses dans un cadre et un accueil parfaits en été. Le patrimoine délicat plutôt que les plages bondées et les chichis qui transpirent. L’objectif est clair : se la couler douce. Gastronomie, vin et patrimoine mis en avant cette année par une scénographie du collectif Nocturne.

Une autre idée du festival, quand on sait qu’à 95 % les spots de l’été ne sont que pizzas tièdes et toilettes bouchées. Niveau musique uniquement, Vie Sauvage est gratuit le vendredi pour les petits concerts (mais avec de bons groupes), payant le samedi pour la grosse prog, et plus détendu, au marché, le dimanche.

À NE PAS RATER : les découvertes d’artistes locaux le vendredi soir, avec notamment Nunna Daul Isunyi (projet solo de Sylvain Kableisch, membre des Crane Angels) et John and the Volta, qu’il faut voir avant qu’ils ne passent au niveau supérieur dans les prochains mois. LE TRUC EN PLUS : une croisière est organisée pour rallier le festival depuis Bordeaux. 30 € avec le pass inclus. www.festivalviesauvage.fr


JAZZ IN SANGUINET 24 > 27 juillet Sanguinet

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Andernos-les-Bains

Plus qu’un festival de jazz, même si l’orga insuffle un air de Nouvelle-Orléans avec la vente de haricots rouges, il s’agit là d’une fête conviviale. Les invités y ont été prestigieux, comme Miles Davis en 1991. Parmi les trois scènes, une se dédie aux groupes locaux, sur les vestiges gallo-romains du IVe siècle. Diversifié, ce festival est aujourd’hui plus populaire que pointu. Parfait pour les familles. www.jazzaandernos.blogspot.fr

JAZZ à SAINT-émilion 19 > 20 juillet Saint-Émilion

Festival écocitoyen, il fête ses 15 ans d’existence cette année et propose deux grosses têtes d’affiche médiatisées : Manu Katché et Manu Di Bango (troisième participation au festival). Il y aura 11 formations du Sud-Ouest, du swing avec Nico Duportal & his Rythm Dudes et des nouveautés avec des afters DJ. www.sanguinet.com

jazz and wine 27 juin et dates en juillet et août

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JAZZ EN LIBERTÉ 25 > 27 juillet

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Ce festival en est à sa 3e et écourtée édition. Recentrés sur le monde viticole, les deux jours proposeront cette année des dégustations musicales au cours desquelles les vins seront accordés à des morceaux dans un cadre intimiste. Outre les crus, 8 concerts gratuits et dont la qualité n’aura d’égale que les nectars. Les amateurs de jazz et de pif y courront. www.saint-emilion-jazz-festival.com

Quand un festival a pour créateur Jean-Jacques Quesada qui joue du saxo si bien qu’il passe au Blue Note à New York, tu peux y aller les yeux fermés et les oreilles bien ouvertes. En ouverture au Théâtre Femina, un concert de Pat Metheny inédit dans le Sud de la France. Puis le festival se poursuit fidèle à son schémas : dans les châteaux du Médoc à Sauternes. Au programme des pointures : Jack DeJohnette, Ravi Coltrane, Joe Lovano Trio, Steve Swallow. www.jazzandwine.org


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JAZZ IN MARCIAC 28 juillet > 17 août Marciac

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Si un festival de jazz passe parfois pour une pantoufle dans l’été des décibels, Marciac est la reine des pantoufles, la Cadillac de la charentaise. Petit village du Gers, paysages superbes, ambiance à la cool, programmation toujours de très grande qualité. Le cadre est planté. Les jazzmen ont une relation très particulière à Marciac, et ça se sent dans les concerts souvent intenses de part et d’autre de la scène. Outre évidemment les noms légendaires, c’est l’aspect touchant et paradoxalement peu élitiste de Marciac

qui est à retenir. On pourrait en effet facilement tomber dans le haut de gamme du « ce n’est pas pour moi », mais le public est assez hétéroclite et mélange autant des familles entières curieuses de la programmation que des pointures du jazz ou des épicuriens. Oui, parce qu’il faut bien souligner que la localisation du festival met à l’honneur foie gras et tout le reste du canard, le bon vin et d’autres spécialités locales du Gers ultracaloriques. Une bonne vision du farniente classy.

LES BONS PLANS : > N’hésitez pas à flâner le long des ruelles du village pour y découvrir, derrière une porte ouverte, une guinguette à ciel ouvert où on peut manger un bout (de canard) pour un tarif très raisonnable. > Le festival Off, sur la place de l’hôtel de ville entourée d’arcades typiques : chouette endroit pour boire un blanc sec local en écoutant toute la journée (10 h 30 - 19 h 45) de très bons groupes couvrant tous les courants du jazz. À VOIR : Jeff Beck, Lucky Peterson, Chick Corea et Stanley Clarke, Omar Sosa, Youn Soun Nah.

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À DÉCOUVRIR : Omar Sosa, le fantastique pianiste cubain très inspiré par la musique arabe. www.jazzinmarciac.com


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Reggae Sun Ska 31 juillet > 3 août Pessac

touché par la tempête de l’été dernier, ce qui a amené l’organisation à réfléchir à un lieu mieux adapté et pérenne. Le déménagement va s’accompagner d’une évolution dans l’organisation et dans l’accueil des festivaliers. Six scènes, 10 hectares d’aire d’accueil avec douches chaudes, toilettes et spots de restauration attenants au site concert, plus de 80 groupes à l’affiche et une capacité de 25 000 festivaliers par jour. Cette 17e édition intègre la programmation de l’Été métropolitain et se tiendra sur quatre jours.

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Les festivals fonctionnent parfois comme des vieux couples : ce n’est pas parce qu’on est ensemble depuis toujours que les choses sont acquises. Après 16 ans sur sa terre natale, le Médoc, le Reggae Sun Ska se déplace cette année sur le domaine universitaire. Pessac, Talence, Gradignan : on peut jouer sur les mots et les communes, mais c’est bien la métropole bordelaise qui récupère ce classique de l’été aquitain. La raison de ce déménagement ? Le site qui accueillait le festival depuis trois ans à Pauillac a été

À VOIR : Shaggy, Tiken Jah Fakoly, Beenie Man, Danakil, Madness.

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www.reggaesunska.com


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Montendre

Le Free Music, c’est une allégorie du double déguisement. De par sa date d’abord, c’est un meilleur moyen de vivre la Fête de la musique que coincé dans une foule urbaine collectivement engraissée par les mauvaises sonos. Ensuite, il s’agit en fait d’une bonne colo qui rappellera les années teenager avec son cadre ultraludique : un lac, du sable, une piscine et des activités sportives aménagées pour attendre les concerts. Le Free Music est clairement un festival détente, et sa programmation est composée de noms connus de tous. Si vous avez votre pass, enlevez-vous 10 points hipster et encaissez 50 points Galaswinda. À VOIR : The Offspring, Yodelice, Skip the Use, The Bloody Beetroots live. www.freemusic-festival.com

Toulouse

© Etienne Jaumet

FREE MUSIC 20 > 21 juin

LES SIESTES ÉLECTRONIQUES 26 > 29 juin

Plus dissipé que lisse, le festival propose une programmation osée. Défileront sur les pelouses : les performeurs de Super Critical Mass, la deep house de Magic Mountain High, la pop d’Aquaserge, le Ca trù – une musique traditionnelle vietnamienne – avec Giai dieu #57 x, Hypnobeat, Powell, le R’n’B de Jessy Lanza, le maître de la harpe laser Bernard Szajner avec une œuvre sonore interactive, Senyawa, les locaux Aquaserge, les synthétiseurs analogiques entêtants de Syracuse. Le somme électronique se poursuivra en juillet à partir du fonds ethnomusicologique du musée du Quai Branly à Paris. www.les-siestes-electroniques.com


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MUSICALARUE 14 > 16 août Luxey

passé le modèle sur trois jours, et non plus quatre comme les deux dernières années. À noter également la manifestation Musicalarue sur un Plateau, le samedi 3 mai, avec 27 groupes, dont 2 spectacles jeune public : Merlot, spectacle Au fond de la classe, et Franz, spectacle Bas les pattes. Côté concerts, l’affiche est tout aussi éclectique : Abdel Chante Brel, le guitariste à textes Bastien Lanza, Billy Hornett (les anciens de La Rotule 50’s), le chansonnier conteur Boule, la pop rock de Dance to the End, le métal de Selenites…

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Le festival de rue, de musique et de chansons fête son quart de siècle à Luxey. Musicalarue, c’est le festival familial de ce guide avec ses rendez-vous circassiens, musicaux et d’arts de la rue. Il s’agit d’un véritable pêle-mêle dans les rues landaises. La programmation est tout aussi éclectique que les publics, avec Bernard Lavilliers ou IAM, qui se partagent le jeudi soir. Le vendredi, c’est Johnny Clegg et les Têtes Raides, et le samedi Gaëtan Roussel et les Ogres de Barback. Du choix donc, et pour tous les goûts. Cette année, l’association organisatrice a

À VOIR : IAM, Johnny Clegg, Maxime Le Forestier. LE CHIFFRE : le village compte 680 âmes toute l’année ; 52 000 personnes se sont pressées au festival en 2013.

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www.musicalarue.com


UZESTE MUSICAL 16 > 24 août

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Uzeste

Inclassable, ce festival donne à découvrir conférences, musique improvisée, jazz, pyrotechnie, projections, apéro, swings, artifice, opéra, jazzbals… Derrière l’affiche traditionnellement réalisée par le peintre de la famille, Lartigue Martin, se glisse un pêle-mêle d’art et de création aussi stimulant que les thèmes choisis : « Rythme comme moyen de transport » et « Improvisation, passeport pour l’imaginaire ».

Pour la 37e Hestejada de las Arts, des créations rendront hommage à Claude Nougaro et Jean Jaurès (avec un discours sur la jeunesse par Philippe Torreton). Une « manifestivité poïélitique » proposée et organisée par la compagnie Lubat de Jazzcogne, ponctuée d’activités tout au long de la journée et de veillées et de jam sessions le soir. www.uzeste.org


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BALEAPOP 6 > 10 août

Saint-Jean-de-Luz capacité d’accueil avec le nouveau site. L’esprit en revanche devrait rester le même que depuis le départ : une musique pointue mais résolument audible pour les oreilles néophytes, de l’art contemporain, des moments conviviaux pour tous les âges. La taille du Baleapop est agréable et on reste loin des autres grosses machines du Pays basque (BBK, B i g F e st i v al). Oui , bo n, c’es t hipster à mort, mais hipster OK, de ceux qui savent vivre, pas les barbus superurbains qu’on a envie de nouer autour de leur fixie.

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Après Guéthary et Bidart, le Baleapop fête sa 5 e édition à Saint-Jean-de-Luz, mais devrait arrêter les courts voyages puisque c’est la ville du collectif Moï Moï qui organise le festival. L’onomatopée bégayée cache un regroupement d’artistes, de musiciens, de graphistes et d’organisateurs d’événements, liés autour d’un esprit très do it yourself. Cinq ans, donc. « C’est l’âge de la maturité mais sans doute pas celui de la sagesse » , disent eux-mêmes les organisateurs. C’est surtout l’assurance d’une plus grande

À ECOUTER : Mykki Blanco, Forever Pavot, Modular Crew, Karen Gwyer, Polygorn et résidence du collectif bordelais Iceberg. À VOIR : l’art de Baptiste Debombourg et Manon Boulart.

© Simon Noizat

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www.baleapop.com



à coller sur ton frigo

Free Music 20 > 21 juin Lac de Montendre (17)

Vie sauvage 13 > 15 juin Bourg (33)

Weather 6 > 9 juin Paris (75)

Musiques métisses 6 > 8 juin Angoulême (16)

Jazz and Blues Festival 4 > 14 juin Léognan (33)

Villette sonique 2 > 8 juin Paris (75)

JUIN

Nuits sonores 27 mai > 1er juin Lyon (69)

Saint-Médard-en-Jalles (33)

Jalles House Rock 28 mai

MAI

Le Grand Souk 17 > 19 juillet Ribérac (24) Les Vieilles Charrues 7 > 20 juillet Carhaix (29)

Arte Flamenco 30 > 5 juin Mont-de-Marsan (40) Cognac Blues Passion 30 juin > 6 juillet Cognac (16)

Paris International Festival of Psychedelic Music 4 > 6 juillet Paris (75)

Eurockéennes 3 > 6 juillet Belfort (90)

Main Square 3 > 6 juillet Arras (62)

Hauts de Garonne 2, 3, 10 et 11 juillet Cenon (33)

Jazz en liberté 25 > 27 juillet Andernos-les-Bains (33)

Jazz in Sanguinet 24 > 27 juillet Sanguinet (40)

Jazz in Marciac 28 juillet > 17 août Marciac (32)

Les Nuits atypiques 24 > 26 juillet Langon (33)

Bordeaux Rock Plage 22 > 23 juillet Bordeaux (33)

Saint-Émilion Jazz 19 > 20 juillet Saint-Émilion (33)

MusiK à pile 13 > 15 juin Saint-Denis-de-Pile (33)

JUILLET

Big Festival 16 > 20 juillet Biarritz (64)

Solidays 27 > 29 juin Paris (75)

été 2014

LISTE DES FESTIVALS


Garorock 27 > 29 juin Marmande (47)

Euskal Herria Zuzenean 27 > 29 juin Mendionde (64)

Rock dans tous ses états 27 > 28 juin Évreux (27)

Eysines Goes Soul 27 juin Eysines (33)

Les Siestes électroniques 26 > 29 juin Toulouse (31)

Bordeaux music festival 26 > 29 juin Bordeaux (33)

Hellfest 20 > 22 juin Clisson (44)

Francofolies 10 > 14 juillet La Rochelle (17)

BBK 10 > 12 juillet Bilbao (ESPAGNE)

Relâche 9 > 6 juillet Bordeaux (33)

Les Déferlantes 7 > 9 juillet Argelès-sur-mer (66)

Les Siestes électroniques 6, 13, 20 et 27 juillet Paris (75)

Rock en Seine 22 > 24 août Paris (75)

Uzeste Musical 16 > 24 août Uzeste (33)

Baleapop 6 > 10 août Bidart (64)

La Route du Rock 13 > 16 août Saint-Malo (35)

Musicalarue 13 > 16 août Luxey (40)

Binic 1er > 3 août Binic (22)

AOÛT

Calvi on the rocks 5 > 10 juillet Calvi (2B, Corse) Cap Ferret Music Festival 5 > 12 juillet Lège Cap Ferret

Raggae Sun Ska 31 juillet > 3 août Bordeaux (33)

24 heures du Swing > Du 4/07 au 6/07 Monségur (33)



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HELLFEST 20 > 22 juin Clisson

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Il y a une différence notable entre le Hellfest et un festival lambda de pop indé où on s’entrejauge la mèche, on se reluque et on se compare sur l’échelle de la pose générationnelle. Ici, un doux parfum d’anachronisme. Une parenthèse old school dans la hype express du quotidien. À Clisson, on ne se bat pas pour voir qui connaît le plus de groupes qu’il faut absolument écouter avant la veille, ce qui compte, c’est la fidélité. C’est pour ça que les têtes d’affiche du festival ont plusieurs décennies d’ancienneté. Écouter le même album, encore et encore. On n’est pas fan d’Iron Maiden comme on est fan des Ting Tings. Ce constat évite une argumentation pénible. Il faut le dire : un festival métal est quand même le meilleur endroit où passer un week-end. Des T-shirts moches, de la bière, des grands mecs barbus qui se marrent

quand tu les bouscules… Pas d’embrouille. Le public est une communauté de cœur. Toute l’année, la plupart luttent pour assouvir leur passion contre leurs parents, sous les moqueries de leurs collègues de boulot, dont le principal fournisseur culturel est Leclerc, ou simplement des gens à qui la presse mainstream ne s’adresse jamais, sauf pour établir des clichés. Là, en trois jours, il n’y a que des potes partout. En famille, on ne s’engueule pas pour Noël ? Ici c’est pareil. Mais pas d’ambiguïté corporatiste, ce qui est le plus attachant avec le Hellfest, c’est qu’on peut l’apprécier sans être fan des groupes. L’atmosphère cosy qui se dégage malgré la taille de l’événement est assez unique dans le paysage actuel des festivals, et peut réconcilier les déçus des pieds dans la boue avec le pass 3 jours.

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À VOIR : Iron Maiden, Aerosmith, Black Sabbath, Slayer, Electric Wizard, Soundgarden, Rob Zombie, Turbonegro, Bl’ast! LES CHIFFRES : tous les chiffres du Hellfest semblent copier la surenchère du heavy metal des années 1980. 143 000 litres de bière, 170 concerts sur les trois jours, 112 000 festivaliers et pourtant zéro incident depuis 2006. www.hellfest.fr


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EUROCKÉENNES 4 > 6 juillet Si on demande à quelqu’un qui n’écoute jamais de musique de citer un seul festival français, dix contre un qu’il sort les « Eurockéennes de Belfort ». Véritable institution de l’été, le festival entasse les gros noms et ne cède pas à l’industrialisation de son offre, puisqu’il reste coincé entre deux étangs, sur le site naturel du Malsaucy. On débat tout au long de ce guide sur le fait qu’un festival est souvent indissociable de son cadre – certains déménagements ont d’ailleurs mal tourné –, mais c’est une chose assez normale, puisque les gens restent dans des conditions précaires pendant trois jours. Il y a un moment où l’atta-

chement à un cadre agréable et des conditions idéales font passer la pilule. Bravo aux festivals comme les Eurockéennes pour ne jamais avoir oublié ça, c’est une forme d’intégrité et de respect pour le public forcément appréciable. L’accueil du public passe souvent tard dans les priorités des organisateurs. Revenons sur scène, avec des légendes sur le retour mais classe (Pixies, Robert Plant), des groupes classiques mais efficaces (The Black Keys, Franz Ferdinand, M.I.A.), du remuant (Volbeat, Uncle Acid & the Deadbeats) et de l’actuel qui tient bien la route (Dé troit, Stromae, Metronomy).

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Belfort

À VOIR : Pixies, Détroit, Robert Plant, M.I.A., Stromae, Franz Ferdinand. LE CHIFFRE : 10 000 spectateurs pour la 1ère édition, en 1989, 127 000 pour l’édition 2013.

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www.eurockeennes.fr


BINIC FOLK BLUES FESTIVAL 1 > 3 août

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Binic

Toute la Bretagne passe son été à courir les gros festivals, du festival interceltique de Lorient au blockbuster des Vieilles Charrues. Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles résiste encore et toujours à l’envahisseur. Le petit festival de Binic est gratuit et sème sa programmation pointue dans le port et sur la plage. Rock garage, Surf music, dark country, guitares furibardes et dissonantes. Le package ravit chaque année aussi bien les marins castagneurs du coin que les rockers à gomina qui ont fait le déplacement. À VOIR : Left Lane Cruiser, Reverend Beat-Man, Cheveu www.binic-folks-blues-festival.fr

CALVI ON THE ROCKS 5 > 10 juillet Calvi, Corse

Dolce vita. Calvi on the Rocks laisse en journée les DJ sets pour une programmation plus douce. Les showcases exclusifs et non électroniques remplaceront les lives électro. Le soir, en revanche, Calvi s’électrifie et fait la part belle aux sets et aftershows en club. www.calviontherocks.com

LES DÉFERLANTES 7 > 9 juillet Argelès-sur-Mer

Le cadre, Pyrénées-Orientales et Méditerranée, ne change pas. La prog très pop international non plus, avec notamment Keziah Jones, MGMT, Lily Allen, Blondie, Agnès Obel. www.festival-lesdeferlantes.com


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LE ROCK DANS TOUS SES ÉTATS 27 > 28 juin

Pragmatique (adj.) : qui considère la valeur concrète des choses, la pratique. Les organisateurs du festival ont tout dit dans le titre. Ils s’emparent depuis plus de trente ans de l’hippodrome d’Évreux pour y décliner toutes les formes de musique à guitare, mais toujours avec une patte très indie et vintage. Massive Attack revient des limbes avec Interpol et Kasabian.

On ne va pas s’en plaindre, ce sont de bons groupes au demeurant, pas des cachetonneurs grillés après un seul single. MGMT, Peter von Poehl et Girls in Hawaii amèneront la classe poppy, pendant que The Dillinger Escape Plan et Mars Red Sky testeront les limites de décibels. Pour les gens amoureux de leur discographie il y a dix ans.

À VOIR : Kasabian, MGMT, Dillinger Escape Plan, Massive Attack, Interpol, Peter von Poehl, Girls in Hawaii. www.lerock.org

Paris

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Évreux

PARIS INTERNATIONAL FESTIVAL OF PSYCHEDELIC MUSIC 4 > 6 juillet

Première édition d’un festival qui s’impose d’entrée comme une bonne idée. Certaines mauvaises langues vont sûrement hausser les sourcils en marmonnant une vacherie sur le revival psyché et une forme de récupération de la hype, mais, quand on se penche sur la programmation, c’est une posture difficile à tenir avec bonne foi. The Soft Moon, The Cosmic Dead, Wall of Death, du label Born Bad,

Zombie Zombie, Toy..., tous ces groupes qui sont passés experts en digestion d’influences. Cold, intense, psychédélique, avec chacun un écho de Velvet Underground comme preuve de bonnes références. Ce festival s’étire du cold inspiration 80s au rock 60s dans la plus pure tradition, mais il n’a choisi que les groupes avec des esthétiques sonores très contemporaines. Longue vie.

À VOIR : The Soft Moon, Zombie Zombie, Toy, The Oscillation, Wall of Death. www.lamachinedumoulinrouge.com


VILLETTE SONIQUE 2 > 8 juin

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Paris

2004 : premier concert parisien de LCD Soundsystem. L’an dernier, les Flaming Lips. Une décennie que la Villette sonique bouscule un peu le ronron des festivals avec cette approche à la fois très diversifiée et très pointue, mais qui garde à l’esprit l’aspect le plus important de l’été : le plaisir de l’expérience scénique sans que l’élitisme ne

s’en mêle ou qu’on tombe dans le name-dropping racoleur. La programmation est d’une originalité souvent saluée, destinée au public le plus curieux qui veut éclairer les zones d’ombre de sa discothèque. En fait, le pendant parisien défricheur d’un Rock en Seine plus tape-à-l’œil. Au bout de son esthétique outsider volontaire, Villette Sonique ouvre ses horizons vers de nouvelles contrées et invite le claviériste éthiopien Hailu Mergia, la troupe colombienne Meridian Brothers, le Brésilien Rodrigo Amarante et l’Argentine Ana Helder. Et sans que personne ne colle une étiquette « world » sur le package. Ni aucune autre étiquette, d’ailleurs. C’est très probablement le second exploit du festival.

À VOIR : Man or Astro-man?, Ty Segall, Todd Terje, Jagwar Ma, Loop, Slowdive, Crystal Ark. LA CURIOSITÉ : les Coachwhips, le groupe de John Dwyer (leader de Thee Oh Sees). www.villettesonique.com


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VIEILLES CHARUES 17 > 20 juillet

NUITS SONORES 27 mai > 1er juin

Dans le monde des cocktails, il y a ce truc que les puristes regardent de loin : le « cercueil ». Il ne s’agit plus de subtilité ni de finesse de goût, mais d’y caser tous les alcools qui restent dans le bar et d’enfiler ça en n’attendant rien d’autre que le coma éthylique instantané. Dans le panel des festivals français, les Vieilles Charrues sont peut-être ce qui s’en rapproche le plus. On ne sait s’il s’agit d’éclectisme mainstream ou de noms sortis d’un shaker aléatoire, mais la programmation permet toujours de voir se mêler stars de la radio, légendes internationales, artistes qui ont brillé alors que tu n’étais pas encore né et espoirs de demain. Cette année encore, on

Lyon pourra voir (dans l’ordre des tiroirs précités) les Arctic Monkeys, Elton John, Étienne Daho et Miles Kane. Des groupes vraiment intéressants (Birth of Joy, Frànçois and the Atlas Mountains, Girls in Hawaii, The Black Keys, Miossec, Tinariwen, Gesaffelstein) côtoient des groupes terriblement embarrassants si on n’écoute pas RTL2 (Indochine, Fauve, Julien Doré). Ne nous jetez pas la pierre, ce n’est pas pour pointer une radio en particulier, la programmation du festival sonne en fait comme si toutes les stations étaient allumées en même temps sur votre transistor. Pour autant, les Vieilles Charrues restent un classique de l’été, et on peut quasiment tout voir en restant accoudé au grand comptoir du bar central : souvenez-vous-en quand Fauve égrainera ses premières notes juste après qu’Indochine aura tenté de vous réconcilier avec le maniéré façon 1982.

À VOIR : Arctic Monkeys, Franz Ferdinand, Détroit, Étienne Daho, Elton John, Tinariwen, Indochine. Pour briller lors d’un dîner guindé si jamais vous êtes invités à Guingamp : le nom breton des Vieilles Charrues est « Gouel an Erer Kozh ». www.vieillescharrues.asso.fr

© Denis Chausserde

© Pierre Hannequin

Carhaix

Investir des lieux emblématiques de la ville a toujours été le leitmotiv de ce festival électro mais pas que. Cette édition mariée à la 4 e du forum European Lab électriseront la Confluence : territoire urbain au cœur de Lyon, au sud de la Presqu’île, à la jonction du Rhône et de la Saône. L’atout de ce festival est sans doute sa programmation de jour et celle pour les kids qui renforcent l’accès à la

musique électro de différents publics. Bien sûr, pour les arrachés, cela se passe la nuit. Après Manchester et Londres, c’est à Glasgow que le festival donne carte blanche sur des expos et des rencontres gratuites (en collab’ avec le Baleapop, à retrouver page 22). Le festival joue la carte du mélange des genres avec une programmation jour et une nuit où se côtoient DJ sets et live rock.

À VOIR : Darkside, Marcel Dettmann, Rustie, The Octopus Project, Sacha Mambo, Jimmy Edgar, Black Lips, Violence Conjugale (Born Bad), The Brian Jonestown Massacre. LE PLUS : l’architecture de cet écoquartier. www.nuits-sonores.com


MAIN SQUARE 3 > 6 juillet

SOLIDAYS 27 > 29 juin

Les 28 noms du programme du festival Main Square balaient largement l’horizon musical pop de ces dernières années : Black Keys, Woodkid, Franz Ferdinand, Stromae, MGMT. Et il y a aussi quelques surprises avec le heavy metal d’Iron Maiden et les incontournables de cette saison, Bombay Bicycle Club, pour une unique date française.

Le plus responsable des festivals parisiens de l’été propose une programmation vitaminée avec HollySiz, les créatifs Breton, Odezenne, Shaka Ponk, Franz Ferdinand, Danakil ou Woodkid. Avec le passage des inévitables Skip The Use et La Femme.

Arras

www.mainsquarefestival.fr

Paris

www.solidays.org

WEATHER 13 > 15 juin Sound is shining. Les plus grands DJ’s internationaux investissent la métropole de leurs sons underground techno et house : Mount Kimbie, Tony Allen, Manu le Malin (aka The Driver), Len Faki, Ricardo Villalobos, Ben Klock, Marcel Dettmann… Tout cela dans des lieux fous. À noter également la première venue en France de Blawan & Surgeon sous leur projet commun Trade. www.weatherfestival.fr

© G. Murat

Paris


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ROCK EN SEINE 22 > 24 août

LA ROUTE DU ROCK 13 > 16 août Saint-Malo

Après plus de dix ans d’existence, Rock en Seine est devenu un festival majeur en France. Il a d’ailleurs enregistré son record d’affluence (118 000 festivaliers) en 2013. Depuis le départ, il se déroule dans un écrin magnifique, au sein du domaine national de Saint-Cloud, en dessous de la forêt domaniale. Le site est jonché de statues et de fontaines imaginées par André Le Nôtre, ce qui représente un atout culturel

© DR

© Nicolas Joubard

Paris

non négligeable pour les esthètes que nous sommes, mais qui lui a valu par le passé une réputation de festival de bobo/bourges du 9-2. Plus rock et plus important que ces voisins de « Solidays » et « We Love Green », moins politisé et plus sérieux que la « Fête de l’Huma », il propose un line-up solide et élargi pour satisfaire des visiteurs forcément exigeants puisque composés en majorité des Franciliens rentrés de vacances.

À VOIR : Arctic Monkeys, Queens of the Stone Age, Prodigy, Portishead, Thee Oh Sees, Thurston Moore. LE PLUS : l’exposition à l’air libre d’affiches, réalisées par des artistes parisiens de chacun des groupes présents dans le line-up, est toujours chouette. www.rockenseine.com

Quand on connaît le passé de Saint-Malo et sa tradition pirate, puis le fait que la ville ait un peu morflé à la Libération, on s’étonne que la devise de la ville soit « cave canem » (prends garde au chien, en latin). Franchement, à force de reluquer ces pauvres animaux, vous avez laissé arriver des trucs terribles, les mecs. La Route du Rock, un festival pour pirates, donc, créé par des soudards des radios libres pour être raccord. Et cela se ressent dans la programmation, où on est plus proches du kid mélo-

mane que de l’étude des rotations radio de l’année. Cette grand-messe indie pop est très marquée par le lien anglo-saxon de la ville, et est maintenant découpée en deux sessions, une en hiver, l’autre en été. Et bon, avec son fort Vauban et l’air du large, Saint-Malo est quand même une ville avec un cachet incroyable. Quand on voit les sites de certains festivals en France, ça fait quand même se poser des questions sur la proposition d’un Sonisphere qui se contente de poser des barrières sur un parking. Bref.

À VOIR : Portishead, Slowdive, Thee Oh Sees, Liars, Todd Terje, Temples, Anna Calvi. www.routedurock.com



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Il y aurait trop d’anecdotes et trop de faits historiques à compiler pour donner un aperçu honnête de l’évolution des festivals. On a préféré en choisir quatre qui ont énormément compté dans l’imaginaire collectif.

MONTEREY 16 > 18 juin 1967 Californie, USA

1967, le « Summer of Love » touche San Francisco et son quartier progressiste Haight Ashbury. On hurle contre la guerre du Vietnam, la libération sexuelle déboule dans les cerveaux et la contre-culture devient visible. S’il est difficile de déterminer à coup sûr le « premier festival », la presse estime généralement qu’il s’agit de Mount Tamalpais (en Californie également). C’est pour l’anecdote pure, puisque c’est une semaine plus tard que l’Histoire produit sa vraie détonation. Ce sont les premières apparitions de ceux qui provoquent la sen-

sation en Europe, Jimi Hendrix et les Who (Hendrix est américain, mais s’est fait un nom principalement sur la scène britannique). C’est aussi la première prestation de Janis Joplin sur un événement de grande échelle et la révélation d’Otis Redding à une foule très majoritairement blanche. L’ANECDOTE : Les Who et Jimi Hendrix cultivaient un esprit de compétition depuis la Grande-Bretagne, puisqu’ils étaient vus de loin comme les deux performances scéniques les plus incroyables du moment. Après une longue

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LA GRANDE HISTOIRE DES FESTIVALS

délibération (chacun refusait de passer après l’autre), ils ont donc tiré leur ordre de passage au sort, et les Who ont gagné. Ils ont produit une des performances les plus intenses de l’Histoire, finissant comme d’habitude par détruire le matériel avant de laisser la scène fumante pour le show suivant. Jimi Hendrix avait alors le moral au fond des bottes,

et c’est le moment où le journaliste de Rolling Stone est venu lui parler. À cette époque-là, la presse musicale était plus rare mais aussi plus influente. Chaque mot sorti de Creem, de Rolling Stone ou du New Musical Express (plus tard raccourci en NME) devenait la légende, que les faits soient avérés ou fantasmés. Le reporter a suggéré à Hendrix de faire un truc dingue, comme brûler sa guitare, et promettait d’en parler dans un long article où il concurrencerait la prestation destructive des Who. C’est comme ça qu’Hendrix a posé sa guitare préférée, a répandu dessus de l’essence à briquet avant d’y mettre le feu et de s’agenouiller devant en bon chaman générationnel. C’est l’instant précis qui a assuré la célébrité du guitariste aux États-Unis. Merci Rolling Stone.

WOODSTOCK 15 > 17 août 1969 État de New York, USA

Le plus connu des festivals de l’Histoire. Programmé pour accueillir 50 000 spectateurs, il doit finalement en héberger dix fois plus. Symbole de la contre-culture des années 1960 et du phénomène hippie, Woodstock

programme 32 artistes parmi les plus influents du moment : le Grateful Dead, Jefferson Airplane, Sly & the Family Stone, Janis Joplin, Creedence Clearwater Revival, les Who ou Jimi Hendrix. Joe Cocker


Il a refusé car il ne voulait pas que sa carrière soit marquée pour toujours à cet événement précis. L’avenir lui a donné raison. Il apparaît cependant sur la bande son, où on trouve Sea of Madness et Wooden Ships.

plusieurs fois, Jagger et Richards demandent de façon répétée aux gens et surtout aux Hell’s Angels de se calmer. Alors que le groupe joue Under My Thumb , un adolescent noir de 18 ans, Meredith Hunter, est poignardé par un Hell’s Angel car il est soupçonné de brandir une arme. Arme qui ne sera jamais

READING 1992 Royaume-Uni

ALTAMONT 6 décembre 1969 catastrophique et les Hell’s Angels sont payés en bière pour assurer la sécurité. Altamont a mis fin à l’utopie des années 1960 et a posé les bases du rock pour les années 1970, plus structurées et plus cyniques. Dans l’accueil et la sécurité, le festival tel qu’on le connaît aujourd’hui est un enfant d’Altamont. LE D R A M E : d e n o m b r e u s e s bagarres éclatent et il y aura quatre morts en tout sur le festival. Le concert des Stones est arrêté

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Californie, USA

Celui qui a failli tuer la logique du festival dans l’œuf, puisqu’il a eu lieu seulement quatre mois après l’idéal hippie de Woodstock et en est en réalité la Némésis. Un tourbillon de nihilisme et de violence. Les Rolling Stones n’avaient pas participé à la grand-messe beatnik, et avaient pour ambition (mégalo) de créer leur propre événement de taille équivalente. Tout ce qui s’est par miracle bien passé à Woodstock a mal tourné sur la piste californienne. L’organisation est

retrouvée. La scène est visible sur le DVD Gimme Shelter . Le meurtrier Alan Passaro a été jugé, mais relaxé sur la base de l’autodéfense.

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L’ANECDOTE : Neil Young a bel et bien joué avec Crosby, Stills et Nash à Woodstock, mais il n’apparaît pas dans le célèbre film qui en a été tiré.

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invente l’air guitar sur la vidéo de son With a Little Help From My Friends, Santana a pris tellement de drogue qu’il croit que sa guitare est un serpent qu’il doit dompter (il explique de cette façon son long et célèbre solo)... Chaque détail intègre en réalité la légende, bien aidé par les caméras de Michael Wadleigh et de son assistant Martin Scorsese.

Au top de l’hystérie du grunge, 1992 est l’année la plus célèbre de l’histoire du festival britannique. Nirvana, dont la performance est sortie en 2009 sous le nom Live at Reading, fait un concert d’une intensité rare. Kurt Cobain monte sur scène dans un fauteuil roulant poussé par le journaliste Everett True pour se moquer des spéculations sur sa santé mentale qui inondent les journaux britanniques. Donita Sparks, du groupe L7, balance également son

tampon hygiénique dans la foule en réponse aux projectiles que le public envoyait sur le groupe. Le magazine Spinner a élu ce moment « l’anecdote la plus dégoûtante de l’histoire du rock ». Mudhoney a également ajouté à la légende grunge qui a plané au-dessus de Reading. La pluie était torrentielle sur le festival cette année-là (le syndicat de tourisme de la ville doit de toute façon probablement exécuter les gens qui prononcent le mot « météo » tant leurs bulletins se ressemblent jour après jour). Le public a commencé à jeter des poignées de boue sur la scène. Le chanteur Mark Arm a d’abord demandé d’arrêter avant que le phénomène n’empire. Le groupe a alors posé ses instruments et a riposté avec la boue accumulée sur scène.

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C’est l’histoire d’un festival bien dingue, qu’un fermier – Michael Eavis – a un jour décidé d’organiser sur ses propres terres pour lutter contre les autorités locales, qui ne voulaient pas risquer l’événement. C’était en 1970, 14 personnes avaient investi tout ce qu’elles avaient d’économies pour construire la seule scène. Aujourd’hui, Glastonbury est une des références mondiales de l’été. À VOIR : Arcade Fire, Black Keys, Blondie, Warpaint, Jack White. www.glastonburyfestivals.co.uk

Reading, Leeds, Royaume-Uni

Reading est un spot bien connu depuis plus de quarante ans pour les fans de rock et d’alternatif. Depuis 1999, il partage son affiche avec Leeds, plus au nord, où les mêmes groupes jouent en décalé. À VOIR : Queens of the Stone Age, Arctic Monkeys, Vampire Weekend, Paramore, Die Antwoord, Metronomy. SPÉCIALITÉ DU FESTIVAL : de façon étrange, il y a une grande tradition de jets de bouteilles sur la scène depuis les années 80. Bonnie Tyler comme 50 Cent y ont eu droit au fil des ans. www.readingfestival.com

JABBERWOCKY 15 > 16 août Londres, Royaume-Uni

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Pilton, Somerset, Royaume-Uni

READING/LEEDS 22 > 24 août

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GLASTONBURY 25 > 29 juin

Les gars du All Tomorrow’s Parties, qui s’occupent aussi de la programmation des festivals Pitchfork et Primavera, viennent de créer Jabberwocky. Deux jours au centre de Londres. Sur scène, Liars, Electric Wizard, Thee Oh Sees, The Ex, Pissed Jeans, Earth, Iceage, Jesu, Metz, Cloud Nothings... Même sans encore avoir produit la moindre note de musique, Jabberwocky se place directement tout en haut du top des festivals underground. La promesse est élevée, et puis c’est toujours super de saouler ses collègues pendant six mois (option B : dix ans) avec le fameux « j’étais à la première édition, moi, quand c’était génial, depuis c’est plus pareil ». À VOIR : Neutral Milk Hotel, James Blake, Darkside, Caribou, Kurt Vile, Connan Mockasin. www.jabberwockyfestival.com


GROEZROCK 2 > 3 mai

SONISPHERE 4 > 6 juillet

Punk. Rock. Bière tiède. Let’s go (le plan est simple, l’exécution est plus compliquée).

Après que l’édition française a été annulée, on fera le court déplacement à Knebworth pour le Sonisphere et son plateau heavy metal. Bon, pas forcément le festival le plus authentique, puisque sorti de nulle part avec un budget colossal, mais les groupes restent les groupes : Iron Maiden, Slayer, Metallica, qui joue les morceaux choisis par le public, Deftones, Anthrax, Mastodon… Ouch ! Quatre scènes où les amplis jouent à 11.

Meerhout, Belgique

À VOIR : NOFX, The Hives, Descendents, Quicksand, Madball. www.groezrock.be

SÓNAR 12 > 14 juin

Knebworth, Royaume-Uni

www.sonisphere.co.uk

Électronique. Les sessions Sónar by day accueillent Neneh Cherry, Trentemøller, Dâm-Funk, Kid Koala, Audion, Forest Swords, ainsi que Plastikman et Bonobo. Chic feat. Nile Rodgers, Lykke Li partageront les Sónar by night aux côtés de Massive Attack, Richie Hawtin ou Woodkid. Le Sónar, c’est aussi le festival des arts numériques, avec des expériences et des shows mêlant videomapping et danse contemporaine. www.sonar.es

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Barcelone, Espagne


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SZIGET 11 > 18 août

Budapest, Hongrie

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Barcelone, le soleil, la plage… Pendant longtemps, le Primavera a été le festival le plus cool d’Europe. Une programmation hallucinante, un site pratique et une ambiance incomparable en ont fait le rendez-vous incontournable des fans de musique indé. Mais depuis deux ans, entre la concurrence de son voisin portugais, une volonté d’agrandir chaque année le site et des changements récurrents de brasseur désorganisant complètement l’accès au rafraîchissement, le festival a perdu de sa superbe au profit de festivals plus petits mais gardant une ligne éditoriale similaire, comme le Bad Bonn Kilbi en Suisse ou le Off Festival en Pologne.

L’itinérant Primavera Sound Touring Party passe par Londres, Barcelone et Madrid. Bordeaux a la chance de compléter la liste. Pour la première, Lee Ranaldo (Sonic Youth) était en novembre à Barbey. www.primaverasound.com

ROCK WERCHTER 3 > 6 juillet

Wacken, Allemagne

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Barcelone, Espagne

wacken 31 juillet > 2 août

Belgique

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PRIMAVERA 28 > 31 mai

Lancé par une bande de jeunes Hongrois tous fraîchement sortis du communisme il y a plus de vingt ans, le Sziget est devenu le plus grand festival d’Europe. Ce sont d’ailleurs plutôt les codes du marathon qui sont respectés ici, avec 5 jours de maelström sonique précédés de 3 jours d’échauffement avant le coup d’envoi officiel. Programmation au spectre très large avec QOTSA, Calvin Harris, Macklemore & Ryan Lewis ou Prodigy et Bonobo, et autarcie totale sur cette île au milieu du Danube à seulement 15 minutes du centre-ville.

Wacken est la référence des festivals de metal dans le monde, même si le Hellfest, moins ancien, est bien parti pour le détrôner à moyen terme (11 2000 festivaliers en 2013, mais une réputation pas encore aussi établie que son homologue allemand). Pendant trois jours, ce petit bourg de 1 800 habitants est envahi par 80 000 tyrans du noir textile et autant de grognements aux relents de houblon. Ça devrait plaire aux puritai ns, et, rien que pour checker s’il existe l’équivalent de Christine Boutin en Allemagne, ça vaut le coup de tester.

BON PLAN : dans la forêt des stands de restauration contestables, chercher Mega Vega : deux stands végétariens super bons bien connus des habitués depuis des années.

À VOIR : Motörhead, Megadeth, King Diamond, Saxon, Kreator.

www.szigetfestival.com

www.wacken.com

Werchter fait figure de juke-box dans le monde pop rock. Chaque année, tout le gratin se donne rendez-vous en Belgique comme il le fait sur les étagères de nos discothèques depuis des années. Metallica, Arctic Monkeys, Pearl Jam, Damon Albarn, les Pixies, Eels, les Babyshambles, Warpaint, Midlake, Parquet Courts... La programmation sonne comme une liste de Noël, et il va falloir faire preuve d’ingéniosité pour s’aménager des impasses et se restaurer peinard (pour être limpide, prévoyez des sandwichs et musclez vos vessies). À VOIR : Metallica, Pearl Jam, The Black Keys, Damon Albarn, Placebo, Major Lazer, MGMT, Foals, Crystal Castles, Dropkick Murphys. www.rockwerchter.be


FESTIVAL INTERNAT. DE BENICÀSSIM roskilde 17 > 20 juillet 29 juin > 6 juillet Roskilde, Danemark

© Vegard S. Kristiansen

© FIB

Benicàssim, Espagne

Sea, sun, sound. Trêve de restriction pour les 4 jours de musique et les 8 jours de camping bohème lors du Festival international de Benicàssim. Pop, rock, électro. Sur scène se succéderont les psychédéliques rythmes syncopés de Kasabian et Paul Weller, la pop de la squatteuse de festival Lily Allen, le funk dance hall de M.I.A., l’indie de of Montreal. Mais aussi la new rave des Klaxons, la formation de rock gallois Manic Street Preachers, des habitués incontournables pour ce 20e anniversaire, la voix puissamment éraillée du classique Tom Odell, la pop sauvage des tripes de Paolo Nutini. www.fiberfib.com

Roskilde est un des plus gigantesques festivals européens. Créé il y a plus de quarante ans par deux étudiants hippies, le spot danois n’a jamais changé de philosophie. Bâti comme une organisation à but non lucratif, l’organisation propose aux festivaliers de voter pour quelle association ils aimeraient voir reverser les profits de chaque édition. À FAIRE : ne louper sous aucun prétexte la célèbre course où tout le monde court nu. L’humour scandinave, hej hej ! À VOIR : Rolling Stones, Stevie Wonder, Damon Albarn, Deftones, Deerhunter, Rob Zombie, The Horrors. www.roskilde-festival.dk


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Let’s Spend the Night Together. Début juin, le festival néerlandais Pinkpop colle en tête d’affiche de ces soirées trois mastodontes : The Rolling Stones, Arctic Monkeys, Metallica. OK. Et pour accompagner ces références la programmation n’est pas moins qualitative : le pop country de John Mayer, le Belge à texte Stromae, le métal de Limp Bizkit, Bombay Bicycle Club, qui seront au Melt! en juillet, le brit rock d’Editors, le delta blues de Robert Plant and the Sensational Space Shifters (oui, le chanteur de Led Zeppelin)… « J’aime les festivals et j’ai hâte de débuter la tournée européenne. » Et c’est Mick Jagger qui le dit. www.pinkpop.nl

Dour, Belgique

Sur la route classique des spots de l’été, Dour fait partie des rendez-vous plutôt costauds. Aux portes de nos frontières, le festival wallon est coincé dans l’entre-deux : francophone comme les Eurockéennes et capable d’attirer l’élite internationale comme le Pukkelpop. Une programmation pointue, mais pas relou, avec quelques favoris de la presse indé au milieu des grands noms. À VOIR : Atari Teenage Riot, Détroit, Mogwai, Phoenix, Kaiser Chiefs, Sick of it All, The Notwist, Trash Talk, Blood Red Shoes. www.dourfestival.be

PUKKELPOP 14 > 16 août Hasselt, Belgique

© DR

© 3 Poot- Buro Pinkpop

Landgraaf, Pays-Bas

DOUR 17 > 20 juillet

© DR

PINKPOP 7 > 9 juin

Pourquoi diable aller à Hasselt, à un jet de bière des frontières allemande et néerlandaise ? Ce qui est bien avec le Pukkelpop, c’est qu’il répond sans tarder aux questions qu’on lui pose. Trois jours d’une intensité inoubliable, un site naturel parfait, une affiche qui ne cède jamais à la hype éphémère : le Pukkelpop redonne au « Festival » ses lettres de noblesse. Ici, pas de suffocation sur la longueur, comme cela peut arriver sur d’autres spots moins ludiques, et des groupes qui ont à cœur de faire mieux que leur prestation moyenne. Rien ne vient ternir l’enthousiasme général, et la joie de vivre des Belges s’avère finalement être un élément majeur du festival. À VOIR : 100 groupes, dont Calvin Harris, QOTSA, Portishead, Die Antwoord, Black Lips, Bill Callahan, Brody Dalle, Red Fang. www.pukkelpop.be


© Stephan Flad

Ferropolis, Allemagne

Une dizaine de festivaliers se réuniront dans la « ville de fer » pour un line-up mêlant rock et électro : son du Melt! de la première heure, Fritz Kalkbrenner offrira un DJ set électro minimal technique. Metronomy partagera l’affiche avec son compatriote indie Bombay Bicycle Club. Côté DJ set, le Melt! accueille Moderat, cette incontournable formation musicale réunissant les producteurs de musique électronique berlinois Modeselektor et Apparat (Ellen Allien est aussi présente sur le Melt! 2014). www.meltfestival.de

MONEGROS 19 juillet

Desierto de los Monegros (Huesca), Espagne

© DR

MELT! 18 > 20 juillet

Dans le désert de Monegros, ce festival prend des airs de rave géante de 24 heures non-stop. La chaleur et l’aridité de cette région ne découragent pas les festivaliers, qui sont en moyenne 40 000 à venir s’abreuver de techno, électro, drum & bass, dubstep. Prévoir de l’eau et une laine pour la nuit. www.monegrosfestival.com


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TO DO LIST : AVANT DE MOURIR

COACHELLA (USA)

SXSW (USA)

BIG DAY OUT (Australie)

© Jack Edinger

Au départ, le Lollapalooza était un festival itinérant. Imaginée par Perry Farrell, le chanteur de Jane’s Addiction, cette tournée culte de rock alternatif s’est arrêtée en 1997. Relancé dans les années 2000, le festival est maintenant fixé à Chicago et a perdu sa patte exclusivement indé. Ça n’en reste pas moins un festival à la programmation imposante. www.lollapalooza.com

C’est à Palm Desert, dans le sud de la Californie, que se tient « the place to be », autant sur scène que dans le public, puisque les célébrités en rang d’oignons y topent leur caution rock pour l’année. La particularité de Coachella est que ça se joue sur deux week-ends, en avril, où les artistes jouent deux fois à une semaine d’intervalle pour augmenter la capacité d’un événement sold out toujours plus tôt chaque année. www.coachella.com

© DR

© Tye Truitt

LOLLAPALOOZA (USA)

© DR

On ne va pas mentir, les festivals qui suivent ne sont pas à portée de vols low cost ou d’un budget raisonnable, mais voici quatre événements hors d’Europe que vous seriez bien avisés de voir avant d’être trop vieux. La crème de la crème (solaire).

À prononcer « South by Southwest ». Au mois de mars, 2 000 artistes jouent dans 90 endroits autour du centre-ville d’Austin, au Texas. Des showcases, des concerts sur les parkings, des impros dans les pizzérias : la ville fourmille de musique partout, le temps d’une très grosse semaine. Très indépendant au départ en 1987, il est depuis quelques années récupéré par l’industrie musicale et a perdu de sa spontanéité. Mais relativisons tout de même, le SXSW avait un peu de marge. www.sxsw.com

Merci l’hémisphère Sud pour ce grand festival d’été... puisque chez nous ça correspond au cœur de l’hiver. En janvier, le Big Day Out est donc le meilleur moyen au monde de bronzer pour nous, Français pâlots. Six villes d’Australie et de Nouvelle-Zélande accueillent tour à tour ce festival d’un seul jour. Énorme programmation pop, rock et indé : cette année, Pearl Jam, Arcade Fire, Major Lazer, Mudhoney, Beady Eye, Ghost ou Tame Impala étaient de bons membres d’honneur d’une affiche qui compte plus de 50 noms. www.bigdayout.com


BURNING MAN (USA)

« Duna Jam n’est pas un festival. Imaginez-vous un anniversaire, ça marche pareil. Ou plus exactement un truc entre un pique-nique et un pèlerinage. » Voilà comment s’ouvre le site Internet du festival. Ou plutôt de l’antifestival. Car, pour comprendre le Duna Jam, il faut oublier tout ce qu’on a appris ailleurs. Votre participation (à demander par mail) vous envoie au feu : il faut communiquer avec les habitants, avec les autres festivaliers. Le lieu est itinérant et tenu secret. Il n’y a pas de timing préétabli ou de programmation officielle. Les concerts de très bons groupes (dernièrement Kadavar, Karma to Burn ou Truckfighters) se tiennent sur la plage, si vous avez réussi à la trouver à temps, et tout le reste n’est que du bouche-à-oreille. 150 personnes seulement reçoivent une place. Le plus petit grand festival du monde. Très humain, old school et déconnecté de la logique du toujours plus observée partout ailleurs. www.dunajam.net

Désert de Black Rock. Nevada. Fin août. Inutile de se demander pourquoi cet événement se nomme Burning Man (l’homme qui brûle). Plus qu’un festival de format classique, ce happening légendaire est une ville temporaire, abandonnée une semaine plus tard sans laisser de trace. L’organisation compte sur un public toujours créatif, guidé par des préceptes très appuyés (autogestion, encouragement de la créativité collective, proscription du commerce). Le résultat est bien sûr alternatif et singulier. Pas de grosse affiche, mais des créations apportées sans cesse par les habitants éphémères du site. Un statut culte, mais difficilement explicable de l’extérieur. Pour vraiment comprendre Burning Man, il faut en fait y aller. www.burningman.com

© DR

Dans la très longue liste des festivals, il faut bien avouer qu’il y a souvent des redites, ou un schéma économique/artistique très récurrent. Quelques-uns pourtant se détachent par leur côté atypique.

LES DUNES ÉLECTRONIQUES (Tunisie)

© DR

DUNA JAM (Italie)

© DR

LES INCLASSABLES

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Dans le désert de Nefta, ce festival électro a lieu... dans les décors originaux de la saga Star Wars . La programmation compte des noms incontestables de la scène internationale, mais soyons très honnêtes, il doit y avoir un bon gros paquet de nerds dans le public. « Hey, regarde mec ! je me suis pris en photo devant la Cantina. C’était juste après que je me suis réveillé ivre devant la maison de Luke Skywalker. » Il y a pire comme panorama. Alors OK pour les machines et les beats électro, mais souvenez-vous qu’à la fin « ce ne sont pas les droïdes que vous recherchez ». www.dunes-electroniques.com


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DE QUELLE FAMILLE MUSICALE ES-TU ? Compte les points que tu as accumulés au fil de tes festi- Tu as plus de points TOP 50 vals cet été. Ils parleront mieux de tes fréquentations que tu Rien ne te réconforte plus sur une affiche que les groupes que tout ne pourras le faire toi-même (« oh euh, j’écoute de tout » argh). le monde connaît, les blockbusters, les valeurs sûres, les légendes reveTu as plus de points HIPSTER « Non, mais c’est facile de dénigrer les hipsters les gars ». Ah mais non, le kid. Tu étais super. Tu as défini « the place to be » tout l’été, avec un certain goût pour les fringues et une culture pas dégueu. C’est juste ce look bûcheron en pleine canicule qui était flippant.

Tu as plus de points EVIL Tu as acheté ton premier t-shirt d’Iron Maiden à 12 ans, allumé ton premier ampli Marshall à 14 : ça en dit long sur ta consommation de bière à l’heure actuelle.

Tu as plus de points CLASSY Tout le monde n’écoute pas la musique de la même façon. Tu es davantage fauteuil club et écoute au casque avec un bon brandy. Le flegme britannique.

Tu as plus de points UNDERGROUND Bravo. Tu es sorti des caves sombres où tu traînes toute l’année pour aller voir les mêmes groupes en extérieur. Tu dois avoir usé un bon gros stock de Biafine en deux mois.

nues de parmi les morts. Le journaliste Lester Bangs décrétait dès la fin des années 60 que le rock était déjà enterré et que tout n’étais alors que redite, donc qui peut te blâmer ?

Tu as plus de points CLIC-CLAC Tu es un bon épicurien mélomane. Les festivals ok, mais c’est surtout le cadre qui te plaît. Tu n’es pas trop du genre festival-foire aux bestiaux et conditions précaires. Tu vois ça comme des vacances de bon goût, quoi.

Tu as plus de points OLDIES La musique c’est super, mais surtout celle que tu écoutais il y a des plombes. Un jour, tu as vieilli de mille ans en disant cette fameuse phrase : « oh mais ton truc là, c’est pas aussi bien que ce qui se faisait avant ». Mais on ne peut pas t’enlever un truc, ta passion pour ces mecs n’a pas changé. Vieux grunge, va.

Tu as plus de points DÉFRICHEUR Tu essaies de doubler le magazine Pitchfork en ce qui concerne le mouvement perpétuel. Le groupe que tu as adoré découvrir la veille te fait déjà bailler et tu es maintenant tourné vers celui que tu vas découvrir demain. Une curiosité impressionnante, dude.




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