Récits policiers

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La chute du rêveur (../suite) de la protéger. Elle me fait beaucoup penser à ma défunte femme. Des larmes de rage aux yeux, je décide de venger la belle Sophie et, de surcroît, toutes les femmes qui, comme mon épouse ont été sauvagement assassinées. Avec un peu de chance, le meurtrier est encore dans l’immeuble. Je remonte tranquillement les escaliers. Je vais à la rencontre de Mathilda pour lui demander des précisions quant à la découverte du cadavre. Je lui demande de décrire ce qu’elle a vu. De sa petite voix tremblante d’émotion elle me répond : «Je rentrais de mon épicerie. Je devais t’attendre dehors comme d’habitude, mais comme il pleuvait trop, j’ai décidé de rentrer à l’intérieur. Une fois dans l’immeuble la panne d’électricité est survenue et comme tu peux le constater, elle est toujours en vigueur. J’allais monter au deuxième étage avec une allumette pour m’éclairer quand je vis cette pauvre petite fille étendue sur les marches. J’ai poussé un hurlement. Quelques minutes plus tard, tu es arrivé. Je n’ai touché à rien du tout! Je le jure!». Elle éclate en sanglots. Les autres locataires regardent la scène d’un air éberlué. Je leur dis que comme il n’y a pas d’électricité, il est impossible d’appeler la police. En attendant du renfort, je vais tenter de trouver l’assassin. Il est sans doute encore dans l’immeuble,

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puisque les seules traces visibles sont celles de Mathilda. De plus, le cadavre est encore tiède, donc le crime vient tout juste de se dérouler. Il va me falloir interroger tous les locataires de l’immeuble. Je leur annonce qu’ils doivent rester bien en vue devant leur porte afin que je puisse procéder à l’investigation. Le bellâtre du premier étage se met à geindre. «Je suis malade! Je dois rester couché dans mon lit». Je lui rétorque que j’allais commencer par lui pour qu’il puisse retourner se coucher en paix. Il me regarde d’un oeil mauvais. Et si c’était lui qui avait étranglé Sophie? Il habite juste en face de chez elle et l’approcher devait donc être facile pour lui. Je lui fais un petit sourire de satisfaction et vais à sa rencontre en faisant bien attention de ne pas bouger le cadavre. Je commence donc l’interrogatoire. - Depuis combien de temps êtes-vous locataire? - Pourquoi devrais-je vous répondre, vous n’êtes pas policier et je ne suis aucunement obligé de vous révéler quoi que ce soit ! - Je vois que vous êtes de mauvaise humeur. Pourquoi refusez-vous de collaborer? - Ce ne sont pas de vos affaires point. - Mais vous comprenez sans doute que


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