Sang d'encre - 2009

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RETROUVAILLES François-Michel Hastir Jacques est assis sur le divan, il est complètement effondré psychologiquement. Michael est assis sur le fauteuil, son sac sur les genoux. JACQUES (hésitant): Alors... Ça fait longtemps que tu... MICHAEL (le coupant) : Deux ans. Il y a un long silence. Jacques n’en croit pas ses yeux, il est complètement déconcerté. JACQUES : Et ta mère? MICHAEL : Quoi ma mère? JACQUES : Elle le sait? MICHAEL : Penses-tu vraiment que je lui ai raconté ça? Il y a à nouveau un silence. Michael le brise soudainement. MICHAEL : Tu as de la bière? Je meurs de soif. JACQUES (répondant comme s’il n’avait pas réellement écouté ce que disait Michael) : Oui, oui. Michael se lève, laissant son sac sur le fauteuil, et se dirige vers le réfrigérateur. Il l’ouvre et en ressort une bière. Il reste accoté au réfrigérateur. JACQUES : Et tu… enfin, je veux dire, tu… MICHAEL : Entre trois et cinq par semaine. JACQUES (dégoûté) : Je voulais dire, t’as rien? MICHAEL : Non. Pour ça, t’inquiète pas, je fais ce qu’il faut. Il y a un court silence qui exprime le malaise entre les deux personnages. JACQUES : Tu aimes ça? MICHAEL : Non. (Pause) Disons… pas plus qu’il ne le faut. Mais ça paie les dépenses. JACQUES : Il y a d’autres moyens… MICHAEL : C’est facile à dire quand on ne vit pas dans la rue. JACQUES : Pourquoi tu ne viendrais pas vivre chez nous? MICHAEL : Non. JACQUES : Pourquoi? MICHAEL : Parce que. JACQUES : Parce que quoi? Tu viens de dire que tu n’as pas de toit, et moi je t’en offre un. Michael s’approche de Jacques.

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