Vide Être vide. Hier c’était le plus cher de mes désirs. Le néant sans l’amertume des jours livides un corps creux où résonne le moindre soupir. Les chimères de l’orgueil grugeaient mes passions tel un rongeur sournois. Tomber dans le gouffre de l’ambition ou mettre fin à mon désarroi ? Le fardeau de ma conscience pesait trop lourd j’allais céder. Évacuer me vider tout court tout pour ne pas simplement exploser. L’issue était triviale la purgation impérative afin que cesse la noyade impitoyable et qu’enfin je puisse rejoindre la rive. Vider l’enveloppe charnelle de ses résidus Un renouveau sans émoi. Un Moi aussi chaste qu’une pucelle ingénue fausse perfection qu’on pointait du doigt. Pourtant la purge demeurait sans effets ma nef affective sombrait dans les abysses. Mes idées noires je devais mettre en retrait pour faire cesser les ravages de mon vice. Hier je ne souhaitais pas être vide je l’étais. Aujourd’hui je suis pleine du désir avide d’être pleine des plaisirs que la vie me soumet.
EncarcannéE J’ai l’errance pour attache Tout m’échappe Devant moi défile un beau trop vrai Je me confonds et m’incrédule Encore
Je suis stoïque Je n’ai en bouche qu’un refrain ligoté par mon muscle parole Le silence me harcèle Longtemps
Par la césure de l’oubli je me dévoile au jeu de la mémoire Frêle, inerte, coupable À la fois inconnue et familière Qui suis-je, Qui étais-je Avant
Alexia Gourd Je m’enferme dans mon sarcophage de rêve Devant l’impitoyable vitesse du monde, L’illusion est parfaite Contradictoire je n’ai qu’une chose en tête Oser
Pourtant je fais taire mes instincts Rongée par un vide Faussement omnisciente Une parole, un acte reste à poser Me l’avouer
Gabrielle St-Amour 11