CREAM BMX magazine #37

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ÉDITO

Cover : Electric Sam Foakes by Richard Baybutt

Ce numéro n’est pas un “spécial photo”, mais plutôt un “spécial photographes”. Une fois de plus, c’est grâce à eux que la photo est l’essence de l’ensemble de ce magazine. Cette photo qui regroupe notre vision globale du BMX, comme un point de vue sur le monde. Et tous ces photographes reflètent les valeurs du BMX. Qu’il s’agisse de riding ou de lifestyle, nous vous proposons un bon panorama du BMX mondial. Aussi, le maitre, Manu Sanz, marque son retour avec un portfolio et une interview inédits. La boucle est presque bouclée puisque c’est lui qui créa, il y a plus de 10 ans, l’image de Cream. Cette référence mondiale de la photo de BMX nous livre une nouvelle fois un aperçu de son œuvre gigantesque. Et nous continuons toujours notre grand voyage autour du monde : Tokyo, Londres, New York, L.A, mais aussi la Colombie, la Suède et la Malaisie. Une sélection fine des évènements, des riders et artistes qui représentent cette bonne image du BMX, et donc sa culture. Et enfin, ce numéro mettra en avant celles qui restent parfois dans l’imaginaire : la fille sexy qui ride ou la Gansta Love. La réalité dépasse la fiction. Peut être un peu osée, mais finalement agréable... Allez, ouvrez grand les yeux, et bon ride !

Pierre Hinze, Fruchtalle Bowl Hamburg / Germany. Photo Carlos Fernández Laser (www.carlosfernandez.de)

This issue isn’t a “photo special”, but more of a “photographers special”. Once more, it’s thanks to them if pictures are the essence of this magazine. It is photography that regroups our global vision of BMX, as if to be our point of view on the world. And all these photographers reflect the true values of BMX riding. Whether it’s riding or lifestyle, we are offering you an excellent panorama of BMX throughout the world. Also the master Manu Sanz, marks his return with a new portfolio and interview. We have almost come to a full circle, as it was he who created, over 10 years ago Cream’s image. This world famous reference in BMX photography gives us once again a look into his amazing work. And we carry on our great trip around the world: Tokyo, London, New York, L.A, but also Colombia, Sweden and Malaysia. A fine selection of events, riders, and artists who represent the fair image of BMX and therefore its culture. And lastly, this number will put forward those who often stay imaginary; the sexy girl rider or the Gangsta Love. Reality exceeds fiction. Maybe it’s a little dared, but extremely pleasant... Come on, open your eyes nice and wide, and have a good ride ! Alain



PROGRAMME 10 12 14 16 18 20 24 34 44 50 56 60 62 66 72 78 80 82 88 94 101 108 118 121 122 124 132 134 138 144

Alessandro Barbero, wall to whip, Roma, Italia by Ricky Monti

RENDEZ-VOUS SHOPPING CULTURE PATOCHERIE MARTTISTIQUE PHOTO CONTEST MAXIME BONFIL STREET RIDING PHOTOS BROOKLYN BANKS SAM FOAKES ADRIAN MALMBERG TWENTY IN L.A BEN SNOWDEN IN VEGAS CATTY WOODS TRAIL MAT DAGU KUALA LUMPUR GUIDE SAVAKAS EVA PIN-UP & RIDER WORLD CLASSIC REDBULL UPSIDE DOWN PILLOW FIGHT SESSION MANU SANZ IS BACK LES GOURMETS ANIMAL HOUSE LEVEL VIBES DEVIN FEIL PORTFOLIO MOTEL WORKS ESTEVAN ORIOL ALFRED COLLECTOR ABONNEMENT



RENDEZ-VOUS

TURBINE SPIN 2 30.1.10 / Chile / Quillota SIMPEL SESSION 5-7.02.10 / Tallinn / Estonia STREET EN SCENE 13.2.10 / Albi / France CIRCLE COW 11 13.2.10 / Servon / France TICOS JAM 7 14.2.10 / Costa Rica WAALHALLA BMX JAM 21.2.10 / Nijmegen / Holland MÜNSTER BEATCITYJAM 21.2.10 / Muenster / Germany WINTERJAM 27-28.2.10 / 900 shop / Belgium OPENING BMX BAAN BRANDEVOORT 27-28.2.10 / Kaldersedijk / Holland CFO FLATLAND UNLIMITED 6 5.3.10 / Ontario / Canada ASA BIG AIR BMX TRIPLES 20.3.10 / DeKalb, Illinois / USA LAGUNA BMX PRO DIRT CHALLENGE 2010 27.3.10 / Las Vegas, Nevada / USA PAUL’S BOUTIQUE 15TH ANNIVERSARY 3.4.10 / Aarle-Rixtel / Holland MINI FATJAM 2010 3.4.10 / Aarle-Rixtel / Holland JOMOPRO 9-11.4.10 / Joplin, Mo / USA KING OF PACA 22.05.10 / Bowl de Marseille / France NL CONTEST 5 22-23.05.10 / Strasbourg / France JAM SKATE PARK DE BRY-SUR-MARNE 6.6.10 / BRY-SUR-MARNE / France CONTEST DU MANS 8-9.5.10 / Le Mans / France FISE 12-16.05.10 / Montpellier / France COM´IN LYON 2010 5-6.6.10 / Lyon / France BMX MASTERS 2010 16-18.7.10 / Cologne / Germany T-MOBILE EXTREME PLAYGROUNDS 25.4.10 / Kraftzentrale / Germany 29.8.10 / Hamburg / Germany 21.11.10 / Berlin / Germany VIBRATIONS URBAINES 30.10-01.11.10 / Pessac / France FISE EXPÉRIENCE TOUR Paris / 20-21.02.10 Rennes / 10-11.04.10 Le havre / 8-9.05.10 Avoriaz / 17-18.07.10 Mont de marsan / 21-22.08.10 La plagne / 28-29.08.10 Besançon / 4-5.09.10 Marseille / 25-26.09.10 Toulouse / 23-24.10.10 DSP sera partenaire du FISE et de la tournée Fise Expérience avec des concepts originaux bien connus de la marque. Rendez-vous pour la première étape de la tournée Fise experience qui reprend à partir 20 et 21 février prochain à l’EGP 18 de Paris, avec au programme un contest de bmx en amateur et pro mais aussi une soirée DSP au Cokney tavern à ne pas louper à partir de 21h (métro pigalle). + d’info ici : http://fise-events.net 010



SHOPPING

FOX

2HIP

BLACK RHINO NIKE CONVERSE

CASIO

FLATWARE

ORCHID

APPLE iPAD GOTCHA

CONVERSE

KHE

BSD

WESC

EASTPAK

FOX

GOTCHA

TWENTY

CAM SPORTS

VANS X WETHEPOEPLE

NIKE

FIT

FLY

43 BOLTS

HARO

ECLAT

ECLAT ANIMAL WESC

DEEP ZOO YORK PULL-IN

FIT TWENTY

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ssawstudio.com


CULTURE “Cazumbi – African Sixties Garage vol.1 et 2” (No Smoke) Outres ses super stars internationales venues du Niger (Fela), du Sénégal (le king Youssou N’Dour et les vétérans de l’Orchestra Baobab), de Côte d’Ivoire (Alpha et Tiken Jah) ou bien du Congo (l’invincible Koffi Olomidé, qu’une rumeur, démentie, a récemment donné mort), des centaines de formations font depuis des lustres de l’Afrique un continent à l’excellente musique. Compilations et blogs permettent désormais de se plonger dans des albums fabuleux jusqu’alors réservés à un réseau underground qui révèle désormais ses meilleures pièces, alors attardons nous sur de vieux titres garage réalisés durant les sixties et réunis sur les deux volumes des disques “Cazumbi”. Du rock’n’roll africain (des covers, pour l’essentiel), en anglais, français, espagnol ou portugais, joué au Congo, Mozambique, Angola, Afrique du Sud, Cameroun, ou encore à Madagascar, par les Krakmen, Dr. Nico, Invaders, H20, Les Jokers, Les Hobos… Terrible.

Josselin Bordat & Basile Farkas “Dictionnaire de la mauvaise foi musicale” (Chiflet&Cie) Redevable à l’intrépide journaliste Josselin Bordat (notamment un historien du métal héroïque et musculeux à la Manowar) et à Basile Farkas, un collaborateur de l’increvable mensuel Rock&Folk, ce “Dictionnaire de la mauvaise foi musicale” est à l’amateur de musique ce qu’un bâillon est à Calogero : indispensable. Surtout, il est brillamment consacré à la dialectique particulière et codifiée que la presse ou les spécialistes développent bien souvent au sujet des groupes, albums ou genres musicaux. Blindé de définitions vraiment drôles, de second degré et d’esprit, ce livre original parlera à quiconque s’est amusé du jargon de types parlant de musique. Avec eux-mêmes bien souvent.

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BOB BLANK (Strut/!K7/PIAS) “The Blank Generation : Blank Tapes NYC 1975-1985” Producteur new-yorkais s’étant imposé durant les seventies avec son studio Blank Tapes, Bob Blank a servi bien des genres musicaux, qu’ils se nomment jazz, disco, funk, latin music, voire pré-house ou pré-rap. Appréciée pour la qualité de ses travaux sur le son comme pour ses prix attractifs, son antre a vu défiler une faune d’artistes parmi lesquels Arthur Russell, Kid Creole, Sun-Ra, Tito Puente, Patti Smith, Talking Heads ou encore Sting, pour ne citer que les plus notoires. Connectant tous les quartiers de New York, et tous les genres (gays, hétéros, les deux, et autres “choses” écumant les folles nuits de l’époque), Bob Blank fait partie de ces hommes de studio essentiels à la musique américaine. Cette compilation déchire avec ses disco, funk et soul d’un autre siècle, fort riches, qui raviront vieux et jeunes porteurs de moustaches. Attention, sur le dernier titre (le “Emile” des Aural Exciters), une voix très chaude vous excitera en français.

Gilles Peterson & Stuart Baker “Freedom – Rhythm & Sound Revolutionary Jazz Cover Art 1960-1978” (Soul Jazz) Gilles Peterson, inestimable DJ anglais réputé pour ses shows d’anthologie sur la BBC, est quasiment systématiquement associé à de la musique de très bonne qualité. Il est aujourd’hui impliqué dans un bel ouvrage accueillant de fabuleuses pochettes du jazz révolutionnaire enregistré aux USA durant les 60-70’s. Comme le fondateur du label Soul Jazz, Stuart Baker, est également auteur de cet ouvrage, le livre s’appréciera à l’écoute de la double compilation lui étant associée et contenant, entre autres, du Art Ensemble Of Chicago, Sun-Ra, Gary Bartz Ntu Troop, Errol Parker. Un régal graphique et auditif.

SON OF DAVE “Shake A Bone” (Kartel/Naïve) On connaît Chicago pour ses Bulls au palmarès gigantesque, son lac Michigan à la surface gigantesque, son Kanye West à l’ego gigantesque, parfois aussi pour son groupe de rap à tendances végétariennes, All Natural (d’excellents albums à leur actif et le fameux titre “50 Years”), et sûrement pour sa scène blues, pendant urbain et électrifié d’un genre né dans le Sud rural. Ainsi, l’essentiel label Chess (Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Bo Diddley) fait partie de l’histoire d’un Chicago vibrant chaque nuit grâce à ses clubs de blues relativement aseptisés au cœur de la ville et fabuleux dans les quartiers afro-américains. Local, Son Of Dave offre sa version de la musique du diable en solo et révèle un savoir-faire d’artisan. Une belle maîtrise pour un artiste capable d’allier avec cohérence une voix animale, un harmonica, un tambourin, des pédales d’effets, du beat-boxing ! Si sa “modern funky one-man blues beat-box harmonica explosion” est à son top sur ce nouvel album, “Shake A Bone”, enregistré par Steve Albini (producteur pour Nirvana et The Pixies), la signature très rauque de Son Of Dave se comprend vraiment par l’image. À vos YouTube pour découvrir ses covers folles des Daft Punk ou Dizee Rascal.

“Nous sommes Motörhead” (Dargaud) Deux bonnes nouvelles : les allemands de Scorpions prennent leur retraite et les anglais de Motörhead ne sont pas prêts de prendre la leur. L’affreux Lemmy et ses voyous ne cessent de sortir des albums et enchainent les tournées, entamant chacun de leurs shows par ce fameux : “We are Motorhead, and we play rock’n’roll !”. “Nous sommes Motörhead” devient le titre d’une bande dessinée collective (une dizaine d’auteurs) et française dédiée au groupe coupable du “Ace Of Spades” ou de l’hymne aux roadies qu’est “(We Are) The road crew”. Forcément fun et décalée, cette BD ravira amoureux des strips et fondus de rock dément. Qu’en penseront les fans hardcore du bassiste toxique ?

Robert E Wood (Telos Publishing) “Destination : Moonbase Alpha” Classique télévisuel pour certains, Star Trek de seconde zone pour d’autres, la série anglaise “Cosmos 1999” (“Space 1999”, en v.o) a traumatisé bien des kids lors de sa diffusion sur feu la 5 au début des années 90. L’une des rares raisons de dire merci à Benito Berlusconi. La lune dérivant dans l’espace suite à une explosion nucléaire à sa surface (subtilité du scénario), des terriens s’activant sur l’une de ses bases (Alpha) se retrouvent des naufragés cosmiques confrontés à des phénomènes forcément étranges plongeant le spectateur entre métaphysique de solderie et action un poil miteuse. Une super série B de la S.F en somme (au thème de générique déjanté) à laquelle un dingue vient de consacrer un ouvrage très complet. Si l’on ne connaît pas “Cosmos 99” on pourra rapidement se faire une idée sur le show grâce au Net et pourquoi pas dégoter ce livre. Les fidèles de l’expert en informatique David Kano et du commandant John Koenig le dégustent déjà, vêtus d’une tenue moulante de l’espace du meilleur goût. par PH Camy



PATOCHERIE

“Et c’est reparti pour un tour !” Salut à tous. Tout d’abord, je tenais à vous souhaiter une bonne et heureuse année, remplie de riding, et ce avec le moins de casse ! Je ne sais pas pour vous, mais, à mon goût, les années défilent à une vitesse incroyable, et l’on passe d’une saison à une autre sans même s’en rendre compte. Cela fait à présent 18 ans que je ride en BMX et 13 ans que j’écume tous les contests possible. Autant vous dire que j’ai le sentiment que mon premier contest était hier, et même après tant d’années, je ne m’en lasse pas ! C’est en regardant en arrière que je remarque l’évolution ; qu’elle soit au niveau du riding, mais aussi au niveau des structures. Lorsque j’ai commencé le BMX, nous n’étions qu’une poignée, et le simple fait de découvrir un nouveau rider nous remplissait de joie. Aujourd’hui, tout ceci est devenu quelque peu banal, et des riders émergent dans chaque ville, ce qui n’est que bien mieux ! En ce qui concerne les structures, à l’époque, les parks se faisaient rares, mais aussi les trails. Quelques motivés creusaient comme des dingues dans leurs coins, pendant que d’autres faisaient des kilomètres à vélo afin d’aller passer l’après-midi sur une mini rampe. Aujourd’hui, des parks fleurissent de jour en jour, les trails poussent et s’agrandissent ; enfin ! Je ne suis que plus fier, en voyant que notre discipline mûrit et se structure ; ce n’est que comme ça que nous parviendrons à en faire un sport à part entière. Encore une fois, je n’aurai de cesse de vous encourager à créer des dossiers pour la construction de nouveau parks, ou pour l’obtention d’un terrain, afin d’y créer un trail. Seule l’action compte, on ne peut pas attendre que les autres le fassent à notre place ; et puis, comme on le dit si bien : “On n’est jamais mieux servi que par soi-même !” Pour ma part, le début de saison s’annonce très chaud en termes de boulot. En effet, mon spot où j’organise le “Lords of Dirt” chaque année est devenu inondable, et nous allons devoir déplacer le tout sur un nouveau terrain. Cela va représenter encore des mois de travail, mais, dans un sens, je suis content, car un nouveau projet va voir le jour. Et autant vous dire que je compte me lâcher quant à la structure ! Par ce biais, je tenais à remercier mes partenaires qui m’aident ou qui vont m’aider afin de rendre tout cela possible et de qualité! Alors, merci à tous ! Sur ce, je vous dit à très vite, et n’oubliez pas que nous sommes les acteurs de notre vie, et par conséquent de notre sport.

Patoche en Colombie...

“Here we go again!” Hello everybody. First, I would like to wish you all a happy new year, may the rides be plentiful, and the falls be few! I don’t know about you but, in my opinion, the years are going by faster and faster, and we go from one season to the next without even noticing. I have been BMX riding now for 18 years, and scouring contests for 13 years. It’s like my first contest was yesterday, and even after so many years, I still haven’t tired of them! Looking back, I notice the evolution; in riding as in the structures. When I started BMX riding, there was only a handful of us, and just meeting a new rider would fill us with joy. Today it has become commonplace, and riders are popping up in every town, 016

which makes things even better! As for the structures, in those days, the parks were pretty rare, as were trails. A few truly driven people would dig like crazy in their areas, where as others would cycle for miles just to spend an afternoon on a mini-ramp. Today parks are popping up every other day; trails are growing everywhere; at last! I feel really proud that our sport is evolving and structuring itself, so that we can make it into a professional sport. Once again I cannot encourage you enough to create projects to build new parks, or for securing the rights to land for trails. Only action counts, and we cannot afford to wait for other people to do it for us; as the saying goes: “if you want something done, it’s best to do it yourself!” For me, the beginning of the season is going to be tough;

the spot where I organise the “Lord of Dirt” each year has become liable to flooding, so we are going to have to move to a different spot. This means months of work, but in a way, I am kind of happy, as this means a new project to work on. And you can be sure I will have fun when comes to the structure! Through this, I would like to thank all my partners who are helping me, or who will be providing help to make all this possible, not to mention good! So thanks everyone! On that note, I say see you soon, and don’t forget that we are actors in our lives, and in our sport. See ya



MARTTISTIQUE

Je suis dégoûté par chaque être qui n’est pas sincère envers le flatland et qui ne nous considère pas. J’espère que je ne vais jamais devoir recroiser ton regard, le logo de ta marque ou tes produits miteux durant mon existence. Et si jamais je te revois, s’il te plait, n’essaie même pas de venir me parler ou d’accrocher mon regard, il n’est pas pour toi. Et ne te prétends surtout pas flatlander devant moi ou dans mon dos. Tu peux continuer à parler dans mon dos, je ne ferai rien, si ce n’est enchainer de nouveaux tricks dans le tien. Et devine quoi ? Je ne referai jamais plus de photos devant un superbe paysage, une église ou une chute d’eau ! Je n’essaierai plus jamais de rendre le flatland plus spectaculaire simplement parce qu’on me le demande. Bouffe toi la tête. Merci. J’ai déjà mangé la mienne. Et à présent, je la gerbe. Aussi, bouffe donc ton ego au dessert. Ça devrait être savoureux ; sinon, épice-le un peu avec l’ego de tes potes et envoie toi ça. Et devine quoi, je ne suis pas en colère. Je me moque juste de vous tous, avec un grand sourire et une grosse motivation pour rouler.

Martti, don’t joke in death truck on the pedal no hand by Kai Kuusisto

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Piss off every single body who are not real for flatland and who are taking us flatlanders for granted. I hope I don’t need to see your eyes or your company’s logo ever again in my life or your poor product. And if I ever see you again please don’t bother talking to me or try to eye contact me, my eyes are not for you. And don’t you ever call yourself a flatlander in front of me or behind my back. You can keep talking behind my back and I do nothing but keep coming up new and new tricks behind yours. And guess what? I won’t never ever again make a photo session in my life in front of a beautiful landmark such as church or a waterfall! I won’t ever again try to make flatland look more showish just because I am asked to do so. I refuse trying to make flatland popular because that is not possible. Eat your head. Thanks. I already ate mine. Now I am just puking it out. Also, eat your ego as for dessert. Should taste good, if not spice it up a little with your friend’s ego and eat that too. And guess what, I am not even angry. Just making fun of you all and having a great smile and big motivation to ride…



PHOTO CONTEST

Marien Devillard de Ecully (69), photo: Thomas Grall

Hugo Gamore, photo Michael Belcastro à Montélimar

Le concours photo revient en force et c’est Thomas Grall de Chazelles sur Lyon qui gagne, il a su captiver le soleil et notre attention. En 2ème, nous avons Michael belcastro avec des photos simples et efficaces.

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Pour participer et tenter de gagner un goodies Cream, continuez à nous envoyer 2 à 3 de vos meilleures photos (en haute def ) en indiquant les infos utiles : rider, photographe, spot... Par email : cream@cream-bmx.com





STYLE

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MAXIME BONFIL ROCKS ! PHOTOS MANU SANZ - VÊTEMENT ET CHAUSSURE : CONVERSE



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PORTFOLIO

RIDE IN THE STREET PAR BRYAN CLOSE, BENJAMIN GLEICHMAR, MICHAEL KLEBER

It is said that the Merchant Mariners’ Memorial was inspired by a photograph taken during World War II. Chad Phaire took it upon himself to pull beautiful downside whip on the famous sculpture. It didn’t come easy - a couple of failed attempts brought him close falling off the back side for a cold swim in the New York Harbor. Photo Bryan Close (NY).

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Christian Zimmermann, Bunny hop Crocodile gap, photo Benjamin Gleichmar (Allemagne)

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Sas Kaykha, long 50-50 grind to drop, with sunglases girls, photo Benjamin Gleichmar

Pierre Hinze, footjam tailwhip, photo Benjamin Gleichmar


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Sas Kaykha, fat bunny hop, photo Benjamin Gleichmar


Marv Richter, Turbogun Gap Ă Ingolstadt. Photo Michael Kleber (Allemagne)

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Marv Richter, Wallride Ă Ingolstadt. Photo Michael Kleber

Marv Richter, LookDown. Photo Michael Kleber


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Matze, Turndown. Photo Michael Kleber


Matze, 50ty Ă Ingolstadt. Photo Michael Kleber


EVENT

BROOKLYN BANKS PAR BRYAN CLOSE

Chris Aceto, floated this tuck no hander on his second run at the sketchy ramp.

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Après les chaleurs de l’été, la scène street de New York explose avec énergie. Les misérables sessions d’août laissant place à des rides monstrueux en octobre. Et comme tous les ans, fidèlement, des tonnes de riders se pointent au Brooklyn Banks pour la “Banks Jam” au début du mois. Et ce depuis six ans. Même en 2008, quand Animal a décidé de ne plus financer et organiser l’événement, la jam a perduré. Cette année-là, “Big James” Dickens, aidé de quelques locaux efficaces, a pris les choses en mains afin d’organiser et assurer la promo de l’événement. Qui fut un franc succès, avec des riders venus de loin pour prendre part à ce rendez-vous légendaire. Ce fut la même chose cette année. Avec la menace d’un temps froid, un petit groupe de riders du forum “The Come Up” a organisé une session qui s’est transformée en jam très rapidement. Lui donner le nom de “Banks Jam” lui assura une belle promotion. En moins d’une semaine, chaque rider du coin était au courant.

Ultra slow, stretched downside whip on the sketchy ramp by Lil Mike Colantonio.


Le jour de la jam, des hordes de riders se sont pointées de tous les états environnant New York, et bien au-delà. Joel Marchand est venu de Montréal, Québec, afin d’ambiancer la foule avec ses footjams absurdes et stylés. Chad Phaire et Joshua Fuentes, alias “Muffinman”, ont été vus évoluant à fond dans la foule, sortant des lignes dont seuls sont capables les locaux du Banks. “Lil” Mike Colantonio s’est servi de petits banks pour envoyer certains des plus gros tricks de la jam. Les mecs de Pennsylvanie, Chris Volkwine et Chris Aceto, ont marqué la soirée avec de gros wallrides, malgré la faible lumière. Chris Aceto a envoyé un wallride à deux mètres au dessus du quarter collé au pont. Et Chris Volkwine a pédalé depuis un bon bloc pour se jeter sur le principaux bank. Encore une journée de riding épique à ajouter à l’histoire du mythique Brooklyn Banks. Avec des budgets de plus en plus serrés pour organiser ce genre d’évènements, c’est énorme de voir de quelle manière la communauté des riders sait se bouger pour donner vie à des rendez-vous d’anthologie.

Fast, low-flying wall ride train by Joshua Fuentes (aka Muffin Man), followed by Brett Ross

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After the dog days of summer have past, New York City‘s street scene explodes with energy. The miserably sweaty sessions in August make way for amazing sessions in October. Around that time, every year, without fail, riders flock to the Brooklyn Banks in ridiculous numbers. The Banks Jam, which usually goes down early October – the high point of the season, has been a long-standing tradition in the BMX community. The much-anticipated event has gone off without a hitch for the past six years. Even in 2008, after Animal decided that they would no longer fund and organize the event, the jam still went down without fail. That year “Big James” Dickens, along with a handful of locals took it upon themselves to organize and advertise. It was a complete success, with riders traveling from far and wide to take part in the legendary event. This year played out just the same. With the threat of cold weather right around the corner, a small group of riders on The Come Up forum organized a session, which grew to jam status quickly. Riders in the northeast knew that the odds of a company pulling through to organize a formal jam were slim, so they slapped the Banks Jam title on a flier and sent it out. Not more than a week went by and just about every rider in the city had been informed.


Half crank then coast to an absurdly slow nose manual across the box by Steven Ocasio.

Lil Mike Colantonio flipping the sketchy ramp


This quarter is rested against the base of the historic Brooklyn Bridge. Nick «Spam» Ponterio made good use of the iconic, graffiti-ridden scene. Unknown local with an outrageous head of hair was killing it between portrait sessions.

The morning of the jam had riders coming in carloads from the states surrounding New York City and beyond. Joel Marchand made the trek all the way down from Montreal, Quebec to entertain the crowd of riders with his absurd footjam tricks and beautiful style. The city locals rolled in around 3p.m. and immediately got to work drop jaws. Chad Phaire and Joshua Fuentes a.k.a. “Muffinman” could be seen cranking through the crowds at speed, doing lines that only a Banks local could come up with. “Lil” Mike Colantonio made use of some sketchy ramps to pull some of the biggest tricks of the session. 048

Pennsylvania locals Chris Volkwine and Chris Aceto capped off the evening with a big wall ride apiece, both of which shouldn’t have gone down due to the low light. Chris Aceto dropped a wall ride about eight feet out of the five-foot quarter against the bridge. Then Chris Volkwine pedaled from a good block away to launch at the back wall off the main bank. Another epic day of riding that can be added to the history of the iconic Brooklyn Banks. With funding for events like the Banks Jam becoming more and more scarce, it is a treat to see a vibrant riding community come together to create something huge.



FACE

SAM FOAKES PAR EFFRAIM CATLOW PHOTOS RICHARD BAYBUTT

Voilà à quoi je pense quand on évoque mon pote Sam Foakes : un mec qui s’acharne sur des whiplashes to halfpacker to backwards backpaper sous une pluie battante et un vent d’enfer. Je n’ai jamais vu une motivation comme la sienne, tout ce qu’il réalise est fait avec un tel acharnement. Cette volonté le différencie de la plupart des flatlanders. Ne perdons pas de temps, passons à l’interview. That’s the main thing I think of when I think of my good friend Sam Foakes, whether its 7 in front of the bar whiplashes to halfpacker to backwards backpacker out in the pouring rain and 60mph winds, or its riding past a riding spot not realizing he would ride there... His drive to ride is like nothing I have seen before, everything he’s achieved he’s done the hardest way possible, Sam has certainly never had anything on a “plate”, it’s this “drive” that sets him apart from every flatlander out there. Without further a due lets get this interview started.

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Sam, l’an dernier, ton riding s’est développé d’une manière hallucinante, devenant de plus en plus rapide. Que cherches-tu à atteindre ? Pour être franc, je n’ai jamais aimé pomper. Je m’en servais comme d’un outil pour faire progresser mes rollings. Mon but est d’arrêter de pomper définitivement. Quand tu pompes bien, cela te remplit un combo. Cela te laisse du temps pour réfléchir, te préparer, faire une pause, ou je ne sais quoi, et je te mentirais si je disais que je ne m’en suis jamais servi pour rendre mon riding plus aisé, surtout en contest. Mais trop c’est trop. Je cherche à éliminer tout ça, les temps morts, et même les pauses dans mon riding. Je pense que cela prendra du temps pour y parvenir complètement, mais c’est vers cela que je tends. Selon moi, la perfection serait une absence de déchets, de pompages, de pauses, pour une parfaite fluidité. Je suppose que c’est ma vision utopiste du flatland. Tu es très critique envers ton propre riding, mais qui donc t’impressionne ? Je suis très critique car je pense que ça aide à progresser. Je ne suis pas du tout satisfait de mon riding, mais pour cette raison, la majorité des flatlanders pros me déçoit. Je pense que l’originalité, la technique et la progression sont importantes, donc la figure majeure qui me vient à l’esprit est Martti. Il est toujours original et en progrès, bien plus que quelque pro de la scène que ce soit. Dans la nouvelle génération, si des riders m’ont impressionné, il s’agit de Hotoke et Waldemar. Cory également. Au-delà, j’ai été impressionné, mais soufflé par personne. Tristement, cela fait bien longtemps que quelque chose ouvrant de nouveaux horizons ne m’a pas motivé à rouler. Peu de gens le réalisent, alors je vais leur préciser : ton riding est basé sur des nombres. Comment l’expliques-tu ? Cela prouve que j’ai des troubles obsessionnels. J’ai toujours envisagé mes combos avec 2 turbines par là, 3 par ici, et un spine par là pour que ce soit complet. La composition n’apparaît pas correcte esthétiquement. C’est pour cela que la plupart de mes combos sont habités par des nombres. C’est sûrement parce que j’ai toujours aimé la symétrie et les mathématiques pures que c’est ainsi. En 2008, tu étais le numéro 1 mondial durant la majeure partie de l’année, et tu as même remporté les Masters, mais dans quel état, car je sais que tu avais à l’époque un travail qui ne te plaisait pas. Après la faculté, j’ai toujours dit que je voulais prendre un an pour voir jusqu’où je pouvais pousser mon riding, et au fond de moi j’espérais que cela dure bien plus longtemps qu’une année. Mais il est très vite apparu que ça ne durerait pas longtemps. Je travaillais au mieux de 6h du matin à 15h, trois à quatre jours par semaine, et je roulais tant que je pouvais durant mon temps libre. Je vivais de peu, tout étant dédié à mon riding. J’entendais des gens dire “c’est la vraie vie”, etc. Mais je ne pense pas qu’ils réalisent ce que cela représente de gagner de gros contests en pro. C’est éreintant. Mentalement, physiquement et spirituellement, j’ai tout donné. Mais c’en était trop, et suite aux Masters, j’ai décidé que ma vie devait changer, et que le KOG serait mon dernier contest. En 2008, le flatland a perdu ses trois riders les plus progressifs, toi, Justin Miller et, bien sûr, le patron, Martti Kuoppa. Que penses-tu de ces pertes ? C’est triste. Pour ma part, comme je l’ai dit, mon mode de vie devenait insoutenable. Et c’était peut-être le cas pour eux aussi. Selon moi, Martti est le plus grand rider de tous les temps. Je pense que les gens ne se rendent pas compte de ce qu’il a apporté à notre sport. Concernant les contests, Justin fait partie de l’élite, mais il est parti lui aussi. Cela veut dire que les meilleurs ne sont plus présents dans le circuit des compétitions. En conséquence, les compétitions manquent de profondeur. Durant combien d’années t’es-tu présenté sur des contests ? J’ai débuté à l’âge de 13 ans, en novice. Puis j’ai remporté de grosses compétitions en Angleterre et en France. Je suis devenu pro à 17 ans et cela m’a pris du temps pour m’imposer. J’ai 24 ans. Cela me fait marrer quand les gens pensent que je ne suis pas là depuis longtemps. C’est pourtant le contraire, mais cela m’a pris 11 ans pour m’imposer. Quel est ton sentiment sur l’état général du flatland ? Je pense qu’il se trouve dans une impasse. J’ai longtemps pensé qu’il était préférable de rester calme pour le “bien de tous”, mais, à présent, je pense qu’il est temps d’exprimer ce que je trouve négatif. C’est l’image qui a pris le dessus sur la substance. En grandissant, j’ai observé des Trevor, Faris, Martti, Rigby, etc. Des riders qui ont tout explosé. Ces mecs étaient en place sur les compétitions, et tu savais qu’il allait systématiquement se passer quelque chose de fort avec eux. C’était formidable. Désormais, des influences extérieures semblent s’exprimer plus fortement que le riding. C’était quoi la dernière vidéo promo ? La dernière parution dans un magazine ? C’est leur première participation à un contest ? Etc. Quelle que soit la raison, la hype autour des riders liée aux parutions l’écarte de ce qui est désormais mort en lui : la Progression. Ce sport était bien plus grand quand il était progressif, et ça devrait être notre priorité. Pas faire du flat ce qu’il n’est pas, un spectacle. Pour les riders avec des racines, ou les débutants, voir une compétition progressive serait fabuleux. J’espère que cela va revenir, ou ce sport devra encore lutter. 052


Quelle a été la clef du développement de ton riding durant toutes ces années ? Un parcours allant du fun au compétitif, jusqu’à l’obsession. Et retour au fun à présent. C’est drôle que tu sois plus médiatisé aujourd’hui qu’à l’époque où tu participais constamment à des contests sur toute la planète. Je n’ai jamais activement cherché à être médiatisé, et voilà que cela arrive quand je prends du recul avec le riding. C’est étrange, mais je suis ravi qu’on me sollicite. Pourquoi le poids d’un cadre est-il si important à tes yeux ? Pour l’élan. Rouler sur un vélo super léger est dur. J’ai essayé, générer de l’élan est un vrai effort. Il y a aussi tous ces instants où j’ai vu James se faire balayer par des coups de vent, ah ah ! Le poids, c’est important, mais aux bons endroits. Je pense que le riding est rendu plus aisé dans ce cas. Tu travailles désormais à plein temps pour la Fédération Anglaise de Cyclisme (nldr : British Cycling)... Alors ? Pour être franc, c’est super. Les gens sont cool, le boulot est plaisant, motivant et varié. Je me sens très heureux et respecté. Comment cela a-t-il affecté ta vision du flatland ? Ce qui me vient de suite à l’esprit est le professionnalisme. Travailler pour ce genre de structure te prouve à quel point le sport peut-être professionnel. Je dois admettre que cela m’a vraiment fait ouvrir les yeux sur le fait que le flatland est à des années lumières de la plupart des sports, et c’est une honte, surtout pour ceux qui s’investissent. Comment te considères-tu à présent ? Comme un rider occasionnel ou un pro ? Par définition, je ne pense jamais avoir été un rider pro, dans le sens où ce sont mes parents ou moi-même qui assuraient mon quotidien. Cependant, j’ai concouru à un niveau pro, ce qui est le pinacle de notre sport. Désormais, le flatland est devenu occasionnel pour moi, donc me considérer “pro” semblerait étrange pour des gens qui roulent bien plus que moi. Cela nous mène au “Ground Tactics”, et aux quelques personnes qui t’ont critiqué ? Que souhaites-tu leur répondre ? Cela nous y mène impeccablement. Je reçois la critique en termes d’accomplissements passés. Atteindre une belle place au “Ground Tactics” sera vraiment dur pour moi, du fait de mon travail à temps plein et de ma vie privée. Je pense que ce sera plus difficile que pour n’importe qui. Moto est l’un des riders les plus progressifs au monde à présent, Waldemar assure un max et Peter Olson déchire également, sans parler des autres riders talentueux. Je vais travailler très dur pour faire de mon mieux au “Ground Tactics”. Que peux-tu nous dire sur les Masters de 2008, que tu as remportés ? En grandissant, les Masters de Cologne étaient toujours l’événement que je rêvais de gagner. Début 2008, c’est ce que j’ai fait. Je n’ai jamais dévié de cet objectif, pas une seule fois. S’entrainer intelligemment, recommencer sans cesse. Chaque combo, cinq fois d’affilé, même sous la pluie. Puis une semaine complète à m’entrainer, et passer beaucoup de temps à prier et me préparer mentalement. Je ne me suis jamais senti aussi préparé de ma vie pour un événement. Me qualifier fut le point culminant de ma carrière. La finale fut plus hard, j’ai commis une erreur à la con à mi-parcours et j’ai dû lutter nerveusement durant mes runs. Certainement pas la plus belle des victoires, mais je suis fier de ne pas avoir craqué sous la pression. Concrétiser une telle chose est un sentiment exceptionnel. Je sais qu’il a été très difficile de quitter les contests. Penses-tu retourner à la compétition un jour ? Je ne sais pas. Je suis divisé. En tant que personne, j’adore ça, surtout me fixer des challenges. Et j’aime parfois la pression. Cela me manque. Cependant, de l’autre côté, c’est bizarre : les juges, cette hype et cette promo, l’influence des sponsors sur les riders et les évènements, et cette compétition qui perd de son intérêt à mes yeux, car ce n’est pas au niveau. Dans un sens, j’ai le sentiment de ne rien avoir à prouver, et de l’autre, j’ai celui de n’avoir encore rien prouvé. Le flatland est bizarrement ainsi. Si je dois revenir à la compétition, ce sera parce que j’ai le sentiment d’une mission non accomplie que je dois achever, pour moi-même. En août, tu vas te marier. C’est fou de voir comment ta vie a changé depuis que tu as cessé les contests fin 2008… Avec le recul, je n’arrive pas à croire à quel point ma vie a changé l’an dernier. C’est désormais une affaire de priorités, et le mariage est ma priorité en ce moment. Avoir une situation professionnelle fixe a également inversé la formule. Avoir déménagé dans une nouvelle ville est étrange également. Tout a changé, et je ne suis pas encore retombé sur mes pieds. La vie est belle, mais loin d’être stabilisée. Des remerciements pour achever cette interview ? Ils sont nombreux pour ces 12 années passées. Les plus importants : Jésus, ma famille et ma fiancée, Becky. Mes sponsors actuels : Zion, Vans, Flatware et Hard Knox. Mes anciens sponsors : GT, Wethepeople, Fly, Felt, KOXX, KGB, Emer. Les gens : Mark Bryans, Zach Shaw, Stephen P, Carlo, John, Mustapha, Martti, Viki, Mislav, Aki, Effraim, Phil et Charlene, James et Karen, Johan, Pete Hawkins, Shaun, Nao & Friends, Chris Massey, James Needham, Colin Smith, Steve B, Mark Noble, Tex, Jason Bates, Mason, Mario, Jono, Dylan, Tim et Mark.


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So, Sam, in the last year your riding style has developed dramatically, essentially you’ve stripped all your riding of it’s fat, can you explain this and what you are trying to achieve? To be honest, I have never liked pumping. I used it as a means to progress rolling tricks. My aim is to eliminate pumping breaks from my riding completely. Once you can pump well, essentially, pumping is padding out a combo. It gives you time to think, prepare, take a breath or whatever, and I’d be lying if I said I hadn’t used it to make riding easier, especially in comps. However, enough is enough. I am aiming to eliminate pumping, dead time, and even pausing in my riding. I think it will be a very long term project to do this completely, but this is where I am going with it. For me, perfection would be no scuffs, pauses, pumps and one complete flowing motion; I guess that is flatland utopia for me. You’re very critical of your own riding, outside of that whose riding impresses you? I am hugely critical because I think it breeds progression. I am not content with my riding at all, but for that reason, the majority of pro flatland disappoints me. I think originality, technicality and progress are important, so the main person that springs to mind is Martti. He is still original and progressive, more than any pro on the scene. As far as riders who have impressed me from the new generation, Hotoke and Waldemar are probably the two main guys who have caught my eye. Cory is the man too. Other than that, I have been impressed, but not blown away by anybody. Sadly, it has been a while since something has made me want to go riding because it has opened a new door. Many people may not realize, so I’ll point it out, your riding is conceptually also based around numbers, tell me about this? These questions are showing I have OCD haha. I always thought combos with 2 turbines here, 3 there and a spin there look in complete. The composition does not look right aesthetically. For this reason, most of my combos will have numbers running throughout. 1s and 3s match. EG one whip, 3 turbines. Likewise, 2 whips and 2/4 turbines. I guess I have always liked symmetry and pure mathematics so like the way this looks. Last year you were World No 1 for the majority of the year, also winning the Masters, but completely broke, I know you were working in a job you didn’t like, tell us more… After University, I always said I would take a year out to see how far I could push my riding, and deep down I hoped it would last longer than a year. However, it quickly became apparent it would be short lived. I worked for minimum wage from 6am to 3pm 3-4 days a week and rode as much as I could around that. I lived at home, and it was tough. I was living very little, all for progressing my riding. I have had some people say “that’s the real world”, etc. But I think they don’t realize what it takes to win big pro comps. It is all consuming. Mentally, physically and spiritually I gave it everything I could around my circumstances. The reality is it got too much, and after winning the Masters, I decided my lifestyle had to change and that KOG would be my last comp. Within this last year, flatland has lost arguably the three most progressive riders, yourself, Justin Miller, and of course the boss, Martti Kuoppa. How do you feel about these great icons of the sport no longer on the contest scene? Sad. For me, as I said above, the lifestyle wasn’t sustainable and maybe it is the same for those guys. As I have said before, in my opinion Martti is the greatest of all time. I genuinely think it goes over people’s heads what he has done for our sport. In terms of comps, Justin is in the elite, and he has gone too. It is telling on the state of the scene that the best are no

longer present on the comp circuit. Competitions are lacking depth now as a result. Just for the record, how long have you competed for? I started competing when I was 13, in Novice. I then worked my way up winning master class events in the UK and France. I turned pro when I was 17 and it took me a while to work my way up. I am now 24. It amused me when people think I haven’t been around for long. I have, it’s just taken me 11 years to make an impression. What are your feelings on the general state of flatland? I think it is in stalemate. I used to think keeping quiet was better for the “greater good” but now I think it is important to highlight what I feel is wrong. It is image over substance. When I grew up I watched Trevor, Faris, Martti, Rigby, etc. Ground breaking riders. Those were the guys at the comps. And you knew something would get brought to the table at every event. It was an exiting time. Now, external influences seem to speak louder than riding. When was the last promo vid? Mag coverage? Is it their first time at an event? Etc. Whatever the reason, hype around riders through coverage is deflecting away from what is dead in flatland: Progression. The sport was bigger when it was progressive, and that should be our focus in terms of development. Not making flat something it isn’t – which is a show. For riders with roots, or new riders, seeing a progressive competition scene would be great. I hope that progression comes back, or the sport will continue to struggle. What would you think have been the key developments in your riding over your career so far? It has gone from being fun, to competitive, to obsession and now, back to fun again. Is it strange that you are getting more coverage now than when you were competing worldwide regularly? I have never actively sought coverage, and it comes around when I have taken a step back from riding. Seems strange but I am pleased to get coverage when asked. The second prototype is coming soon, what’s different about it from the first prototype, and why are you changing it? Quite a lot. Cleaner look with more room over top tube and a straighter down tube. There will be some areas where the weight is going to increase, particularly around bottom bracket, to lower the center of gravity of the frame. The back end is now 13.25, so big change there. Headangle will be made shallower, along with a slightly shorter top tube. However the seat tube angle will be the same so there will be a lot of space in front end, more than the top tube length suggests. Why is weight so important on a flatland frame for you? Momentum. Riding a super light bike is hard. I have tried and generating momentum is a real effort. Also the amount of times I have seen James get knocked over by a gust of wind, haha. Weight is important in the right places. I believe it makes riding easier when put in the right places. And that is exactly what the focus aspires to do. You are now working a full time job for British Cycling, tell me about that? It is amazing, to be honest. Great people to work with, fun job, challenging and diverse. I feel very happy and respected. How has that effected your view of flatland? The main thing that springs to mind is professionalism. Working for a governing body shows you how professional sport can be. I must admit, it has really made me see how flatland is light years behind most sport, which I think is a shame, especially for those

who put effort into it. Being that you are only a part time rider now, do you regard yourself as a professional rider? By definition, I don’t think I have ever been a pro rider as my parents or I have paid my way through nearly everything. However, I have competed at pro standard, which is the pinnacle of our sport. Right now, flatland is an occasional pass time for me, so to be considered pro seems strange when I ride less than most. This leads onto “Ground Tactics”, a few people have criticised you, whats your response to that? It leads on nicely. I can see the criticism in terms of past achievements. However, getting a high place in “Ground Tactics” is going to be really hard for me due to my full time job and personal life. I actually think it will be harder than anyone else entering. Moto is one of the most progressive riders in the world right now, Waldemar rules and Peter Olson is also sick, not to mention the other talent. I am going to work really hard to do as well as I can in “Ground Tactics”. What went into winning an event such as the 2008 “BMX Masters”, you won the qualifying and finals? Growing up, the Worlds/Masters in cologne was always the event I dreamed of winning. At the beginning of 2008, that is what I set out to do. I did not take my eyes off that goal once. Training wise, in the build up to the event I ran through the run and the combos over and over. I did each combo 5 in a row even in the pouring rain. I took the week off work leading up to the event to train and spent a lot of time praying and preparing mentally. I have never felt so prepared for an event in my life. Qualifying was the highlight of my flatland career. The final was a lot harder, I made a silly mistake mid way and had to fight my way through the run in terms of nerves. It might not have been the prettiest win, but I am proud not to have crumbled with so much pressure. Achieving what you set out to do is a great feeling. Do you ever see yourself competing again? I know it was a hard decision to quit contest riding? I don’t know. I am torn. As a person, I enjoy competing, especially pushing myself to the challenge. I even enjoyed the pressure sometimes. I miss it. However, the flip side is bizarre judging, events promoting hype, sponsorship influencing events and riders, and competing looses its attraction to me, as it isn’t a level playing field. In some ways, I feel as if I have nothing to prove, and in others I feel as if I haven’t proven myself. Flatland is strange like that. If I do compete again, it will be because I have unfinished business I feel the need to settle for myself. This August, you are getting married, is it mad to you how much your life has changed since you stopped contest riding at the end of 08? When I take a step back, I cannot believe how much my life has changed in the last year. Everything has been jumbled up in terms of priorities. Getting married this year means that is my top priority now. Working in a career as opposed to the job/flatland cocktail has flipped things as well. Moving to a new city is strange too. Everything has changed and is changing and I still haven’t found my feet. Life is good, but far from settled. Any last words and thanks to finish off this interview? Lots of thanks over the last 12 years. Most importantly: Jesus, my family and my fiancée Becky. Current sponsors: Zion, Vans, Flatware and Hard Knox. Past Sponsors: GT, Wethepeople, Fly, Felt, KOXX, KGB, Emer. People: Mark Bryans, Zach Shaw, Stephen P, Carlo, John, Mustapha, Martti, Viki, Mislav, Aki, Effraim, Phil and Charlene, James and Karen, Johan, Pete Hawkins, Shaun, Nao and Friends, Chris Massey, James Needham, Colin Smith, Steve B, Mark Noble, Tex, Jason Bates, Mason, Mario, Jono, Dylan, Tim and Mark.


FACE

J’ai rencontré Adrian dans la baraque de Jems Muller, à Toulouse. Je ne me souviens plus très bien, mais il me semble que c’est Mehdi (l’un des colocs’ de la maison durant quelques mois) qui a dit : “Tu dois voir ça, en ce moment, à la maison, il y a un rider suédois de chez Simple, un pote de Jems, il a l’air super bon sur un vélo, impressionnant…”. C’était vrai. Désolé pour les mauvaises conditions météo durant l’hiver Adrian (et notre manque de parks indoor), ce temps n’était adapté à… rien du tout ! Mais nous vous avons tout de même géré quelques photos afin de vous présenter cette nouvelle tête.

Adrian was on trip, in the Jems Muller’s house, in Toulouse. That’s how this I’ve met him. I don’t remember but it’s maybe Mehdi (roommate in the Moldavia house for few months) who said to him: “You must see, right now at the house there’s a Swedish rider from Simple, a friend of Jems, seems to be very good on his bike, impressive…” It was true… Sorry for our bad weather this winter Adrian (and our lack of indoor skatepark…), it wasn’t the best weather to do… everything! But we could save some pictures to present this new head.

ADRIAN MALMBERG

PAR ALEX PIECHTA

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Qui es-tu Adrian ? J’ai 20 ans, j’habite en Suède, mes parents sont de la campagne, au centre de la Suède, là où j’ai grandi. Depuis l’an dernier, j’habite dans la capitale, Stockholm, roulant toute la journée, filmant et passant du bon temps avec les riders que je côtoie. Du bon temps… Je roule depuis sept ans environ, je ne suis pas sûr, et mes sponsors sont Simple, Carhartt, Rockstar, Childstore.se et Nike 6.0. Ici, en hiver, il fait vraiment froid (de - 20 à 0 degré) et c’est vraiment dur de rouler. Il te faut une bagnole et rouler 30 minutes pour te rendre dans l’un des parks indoor de Stockholm. J’ai beaucoup voyagé cet été : au Danemark pour rouler et filmer avec les mecs de Simple, ce qui fut génial, car tout le monde chez Simple est fantastique ! Je suis également allé en Roumanie pour un contest très sympa avec une partie du team Simple, Mark Vos, des PaysBas, et Eduard Zunda, de Lettonie. Et je suis également allé en France. Voyager, c’est le top, tellement fun. En mars, c’est sûr, j’irai à Barcelone afin d’échapper au temps suédois… Que peux-tu nous dire sur Simple ? C’est génial ! Ces dernières années, trois ans je pense, j’ai été chez Simple, et j’aime leurs produits, particulièrement les cadres, notamment le Ace. C’est tout simplement le meilleur sur lequel j’ai jamais roulé. J’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de gens formidables via Simple, et je suis vraiment très heureux dès que je rencontre quelqu’un du team, car cha-

cun déchire. Je suis vraiment satisfait de faire partie d’une telle équipe et je connais tout le monde à présent. Merci à Simple ! Niels Tanhild est l’homme derrière tout ça, et je tiens à le remercier pour tous ces bons moments passés et à venir. Il y a quelques semaines, je me suis rendu dans la “maison Moldave”, à Toulouse, où habite le rider Simple Jems Muller (que j’ai rencontré au Danemark lors d’une tournée Simple, un mec très sympa et cool, dont j’adore le riding). J’ai donc trainé avec ce sacré lascar et tous ses potes, et on s’est bien marrés… Je leur ai chanté “La Marseillaise” et ils ont jugé que j’étais très bon en français…

Comment se porte le BMX en Suède ? Le plus dur, c’est le temps, surtout en hiver, car il neige et pleut en permanence. Mais, en été, c’est bon. Nous avons des spots de street et des parks à Stockholm. J’adore le park. Mais je préfère le street, que je filme, car il est créatif, et c’est plus cool de rouler en street avec ses potes. C’est clair, j’aime le street. Notre scène trail n’a rien à voir avec celle de la France, du fait de cette météo hardcore en hiver. Mais quelques trails persistent en Suède. Les gens qui creusent sont suffisamment motivés pour organiser des jams de temps en temps.

Dis-nous en plus sur ton récent trip en France ? Je m’y suis rendu deux fois, dont la dernière en décembre, et j’ai adoré. Tous les riders sont vraiment amicaux, et ils sortent rouler tous les jours, ce qui n’est pas toujours le cas en Suède, et en effet il ne faisait pas beau. Les riders français sont vraiment bons, ils tentent des choses sans se soucier de se faire des frayeurs. J’ai essayé de faire de même, un bon moyen de me faire peur ! J’ai vraiment adoré cette maison où vivent plein de riders. Ils ont un spine-mini dans le jardin et tout le monde est très cool. Je me suis senti comme à la maison au bout d’une heure. Jems est un excellent cuisinier et je pense que les Français accordent plus d’importance à la nourriture que les Suédois. Les propriétaires de la maison mangent beaucoup de fromage, énormément, et sont des riders de folie en trail.

J’ai entendu parler d’un truc de dingue, comme quoi en Suède tu ne peux acheter de l’alcool que dans des magasins spécialisés, et tu dois avoir 21 ans. Ces boutiques sont peu nombreuses et donc souvent pleines de monde. Difficile à croire… C’est pourtant vrai. On appelle ces shops des “systembolaget”, et ça craint. Sérieusement, c’est naze, et je connais un rider français qui s’est installé à Stockholm et a quasiment arrêté de boire du fait de ces shops, où l’on s’entasse, aux prix exorbitants. L’alcool est seulement vendu dans les bars et ces satanés “systembolaget” ! Je tiens à remercier mes amis, et surtout ma famille qui m’a tant aidé. Et tous mes sponsors : Simple, Carhartt, Rockstar, Childstore et Hoforsxpark.


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Who are you Adrian? I’m 20 years old. I live in Sweden. My parents are from the countryside, in the middle of Sweden, and that’s where I grew up. Since last year, I live in the capital city, Stockholm, just riding all day, film and have fun with riders I’m living with. It’s good time... I rode for seven years I think, not really sure, and my sponsors are Simple Bikes, Carhartt, Rockstar, Childstore.se and Nike 6.0. Here, in wintertime, it’s really cold (from -20 to 0 degres C...) and it’s kind of hard to ride. You must have a car and drive at least 30 min to go to one of the four indoor skateparks in Stockholm. I have been traveling a lot this summer: To Denmark with Simple guys to ride and film, it was awesome. Everybody at Simple is sweet!!! I’ve been to Romania for a sweet contest with a part of the Simple team: Mark Vos from the Netherlands and Eduard Zunda from Latvia. And I’ve also been to France. Traveling is the best... it’s so much fun. In mars, for sure, I’ll go to Barcelona to escape Swedish weather… Tell us about Simple Bikes… Simple Bikes is great! Over these few years, I think three now, I’ve been on Simple. I love the Simple’s stuff but frames are the parts I prefer, specially the Ace frame. He is simply the best frame I’ve ever ridden. I have got a chance to meet a lot of awesome people trough Simple, and I’m really glad when I got a chance to meet someone from the team, cause everyone kicks ass. I’m super satisfied to be on such a cool company and I know all people over them now. Thanks to Simple! Niels Tanhild is the

man behind all this, and I would like to thank him for all the good times I got and all the good times to come with all the team. Speaking about the team, a couple of weeks ago, I went to the “Moldavia house” in Toulouse where Simple’s rider Jems Muller (I first meet Jems in Denmark when we both where there for a Simple trip. He is a so friendly and cool person, and I loved the way he rode his bike) is located, and I got to hang out with this big ass dude and all his friends, and it was so much fun... I sang them “La Marseillaise” and they thought I was really good at French. Then, tell more about your recent trip in France. I’ve been to France twice, last time in middle of December, with my bike, and I loved it. All the riders are really friendly, and they go out everyday to ride, which it’s not always the case in Sweden... (And yes it was really bad during my stay...) Riders in France are really good and people tend to just try stuff first go and not to be scared. I tried to in my riding because it’s a fun way to scare yourself all the time! Haha! I really love the «Moldavia house» where a lot of BMXers live. And it’s great… They have a spine-mini in their backyard and everybody was so nice. I felt as I was at home in just one hour. Jems is a good cooker and I think people in France cares about the food more than in Sweden. “Moldaves”, Moldavia’s house owners, eat extremely much cheese, so much, crazy trail riders...

Is BMX having good days in Sweden? The weather in Sweden is the most difficult, especially winters, because it’s snowing or raining all over 24/7. But in the summer it’s okay. We have a lot of both street and park spots in Stockholm. I love park and I spend many time riding them. But I prefer street riding and film this kind of action, because it’s creative and we have much more fun to hang out with friends while street riding. Sure I love street stuff. Our trail scene is nothing like in France because of the harsh winters. But some small trails persist over Sweden. People who dig are enough motivated to organize awesome trail jams from time to time. I’ve heard about a crazy story: in Sweden you can only buy alcohol in specialists shops. You must have 21. There ‘s not a lot of this kind of shops, and often it’s full of people... It’s difficult to believe in such story… Indeed… yes… those shops are called “systembolaget” and they suck. Haha! Seriously, they are bad and I know a French rider who has moved to Stockholm, said he kinda stop drinking because the shitty shops that are always packed with people and prices’ re really expensive. Alcohol is only sold in bars and pubs or those stupid stores “systembolaget”! I want to thank all my friends, and above all my family (they have helped me out so much). And also my sponsors: Simple Bikes, Carhartt, Rockstar energy drinks, Childstore and Hoforsxpark.


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REPORT

PAR ALEX BARRET

VANS CALI TOUR Description : VANS CALI BRO TOUR Location : UNITED STATES, CALIFORNIA Team riders : Bruno HOFFMAN, Tobias WICKE, Kevin KALKOFF, Ben HENNON Team manager : Andy ZEISS Photographer : Rudger PAW Filmer : Alex BARET Days : 12 City visited : Los Angeles, Hollywood, SanDiego Injuries : 1 with Tobias knee the day 3 Km on the road : 4500 Hammer tricks : one every day Red Bull drinks : 122 Parks visited : 8 Clips : 103 Go (1h43mn) Mag pictures : 34 Web pictures : 458 Flat tubes : 4 Broken stuff : one front wheel

White nights : 4 Corona : 68 Girls meeting : 0 Office visted : Vans & Red Bull Surfing sessions : 0 BBQ : 3 Jacuzzi sessions : 10 Sunset : 10 Street place visited : 7 Trails visited : 1 Hammer of the trip : Bruno HOFFMAN, 180 street ditch San Diego Rider of the trip : Bruno HOFFMAN Blunts : 44 Mac Donald’s : 0 Starbucks : 6 Evil california girls : 0 Stylish rider of the trip : kevin KALKOFF


Table at extreme thing

Fastplant at Ricardo’s Laguna spot

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180 barspin over the barrier


PHOTO

PAR JOSH METZ

BEN SNOWDEN IN VEGAS


Ben Snowden, no footed can can from wash to street, Las Vegas

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Table in a sketchy pool


REPORT PAR BRYAN CLOSE

CATTY WOODS Getting Catty Quelques pas dans cette forêt de la Pennsylvanie rurale et là terre prend soudain vie. Un endroit que même les gens du coin ne semblent connaître. Le Bois de Catty abrite en effet certaines des lignes les plus progressives et créatives du Nord Est. Un véritable joyau.

A few short steps into this rural Pennsylvania forest and the earth come alive. It is a place that even the local townsfolk could pass by and never catch on to its existence. Catty Woods weaves its way through thick, lush foliage, with some of the most progressive and creative lines in the northeast. From the curved wall at the top, to the pocket air jump and 360 berm, to the massive 30 footers at the bottom, Catty is truly a gem.

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Mais l’on connaît la triste réalité de nombreux trails : condamnés à disparaître du jour au lendemain. Une menace qui a pesé sur Catty quelques années. Tout rider ayant donné vie à un trail vous dira qu’il y a de nombreux facteurs à prendre en compte avant de choisir un endroit où l’installer. Tout d’abord savoir ce que les propriétaires du terrain comptent en faire. Car la plupart des trails de Pennsylvanie sont détruits quand les terrains sont amenés à être transformés, donc il faut prendre ses précautions avant de commencer à creuser. Suite à l’élimination du fameux trail Nam en 2003, les locaux ont dû trouver un autre spot pour construire. Le bois de Catty fut un choix évident. Certains riders trentenaires de cette région racontent comment ils le ridaient enfants. La raison de sa longévité est sa situation, sur des terrains jouxtant l’aéroport local et lui appartenant. “Tout le monde savait que Catty était le meilleur endroit pour installer un trail”, explique Chris Janis, un ancien du Nam. Avec des hectares de nature sauvage l’entourant, faible étaient les risques d’un développement, et pour un groupe de riders motivés soucieux de leurs bons rapports avec les riverains, Catty semblait l’endroit idéal. Durant l’été 2004, Catty a vu une belle bande de kids s’activer pour donner vie aux fondations de ce qui allait devenir un trail épique. Il fallu créer un système de drainage des eaux qui permis au trail d’être ridé n’importe quand dans l’année. Catty voit passer des riders de la planète entière. Pas un week-end sans session, tant que le temps le permet. Les locaux prennent soin du trail et les trains de riders se succèdent dans un bel ordre. Ce coin est très important pour l’aéroport et l’un de ses représentants s’est rapidement présenté aux riders s’y rendant en nombres. Les riders ont immédiatement entamé un dialogue, notamment via emails. La direction de l’aéroport a rapidement répondu qu’elle ferait son possible pour contenter tous les intervenants. Les riders ont alors été informés qu’il

leur faudrait sécuriser et faire assurer le spot. La National Bicycle League fut sollicité pour les histoires d’assurance et une réunion entre les riders, la direction de l’aéroport et la NBL fut organisée, l’aéroport se satisfaisant des garanties d’assurance que pouvait apporter la NBL. Mais un problème se présenta : la NBL voulu que le trail soit exploité selon ses règles strictes. Par exemple, pour chaque jour roulé, le rider devait verser une contribution. Les locaux étaient prêts à céder sur plus d’un point, mais il était inconcevable de les faire payer pour rouler. D’autres impératifs ont définitivement écarté la NBL de l’histoire. Les gens de l’aéroport ont proposé aux riders de se mettre en relation avec la mairie afin de demander que le trail soit placé sous l’assurance de leurs parcs. “Une fois que la ville est entrée dans la danse, tout s’est ralenti, nous n’allions nulle part”, dit Chris. Mais les locaux de Catty eurent vent d’une compagnie d’assurance à même de gérer ce genre de cas. La Philadelpia Insurance Company fut donc contactée et a réagi de manière très positive, s’est entretenue avec la direction de l’aéroport et tous les efforts déployés semblèrent enfin payer. Mais la bonne réputation des riders ne sembla pas suffisante, la menace d’une destruction pesait, et personne n’était autorisé à rouler tant que les choses n’étaient pas finalisées. Les locaux de Catty enchainèrent les réunions afin de préserver une dynamique optimiste avec la municipalité. Les officiels ont tenté d’imposer l’installation d’une barrière. La bataille aurait pu être perdue sans l’intervention de l’un des membres du conseil municipal, Vince Smith, roulant activement en VTT et sur route. Il a écouté les riders et fait en sorte que ses collègues abordent les choses différemment. Existait également une question d’argent. Les riders ignoraient qu’ils risquaient d’avoir à payer 10 000 dollars. Vince Smith trouva un arrangement et les locaux purent alors se concentrer sur les questions d’assurance. La ville et l’aéroport donnèrent rapidement leur accord au plan d’assurance. Les locaux de Catty virent enfin la lumière au bout du tunnel.

Un business plan a été instauré, ainsi qu’un bail, comme l’exigeait l’assurance. Quelques points sensibles furent résolus, comme le verrouillage des bosses quand elles n’étaient pas utilisées et la signature d’un document pour tout rider souhaitant profiter du trail. Et voilà, le trail était légal ! Catty est le premier trail qui fut officialisé indépendamment de la mairie. Croyez-en les riders locaux, si vous gardez la tête froide et que vous êtes persévérants, une issue est envisageable. Ils espèrent inspirer d’autres riders afin de mener le combat pour une bonne cause. Ils augmentent leurs rentrées d’argent en vendant des produits, comme des t-shirts faits maison, sur leur site web. D’autre part, Chris Janis, de pawoods.com, produit et rassemble des vidéos afin d’assurer la promotion du trail sur le web. Une vidéo réalisée par les locaux a également permis de récolter de l’argent. La vidéo “Ten Year”, sortie en novembre, a ainsi permis de payer les factures. Certaines jams ont également fait rentrer de l’argent. Keith Terra et Ryan Hoey, du Panamoka trail de Long Island, ont organisé une jam qui a engendré 1 000 dollars. Et, en novembre, une jam a eu lieu à Catty, la vente de pièces et autres produits générant une bonne somme d’argent. Grâce à Odyssey, Sunday, Mutiny et S&M. Chris Moeller n’est pas seulement venu avec des pièces, mais il a également fait une belle donation. Props Visual ont mis au point une pub afin de soutenir l’effort des gens de Catty. The Source, Action Wheels et les shops Cutters ont également contribué aux jams. Des idées sont échangées avec Red Bull et d’autres grosses sociétés qui envisagent de beaux évènements sur le trail, ou juste d’aider à le financer. Tout cela n’aurait pu se réaliser sans une détermination à toute épreuve, et un investissement émotionnel important de la part des riders. Ceux qui ne se sont pas encore impliqués sont invités à le faire, car les impératifs financiers sont plus lourds que jamais. Cette bataille, qui a duré trois ans, a été remportée l’été dernier. Juste à l’ouverture de la saison des trails.


Unfortunately, the harsh reality about any set of trails is that, from day one, they are all doomed. Catty has been teetering on that edge for a few years. Any seasoned trial builder will tell you that there are a lot of factors to consider when choosing a location. First and foremost are the landowners and what they intend to do with the property. As most of the trails in Pennsylvania are plowed when plans to develop an area are put into action, taking precautions and doing homework before breaking ground is essential. After the unfortunate leveling of the infamous Nam trails in 2003, the local riders were left to find a new spot to build. Catty Woods was an easy choice. There are riders in the area that are well into their thirties who tell stories of riding the woods as children. The reason Catty has been around for as long as it has, is because its home is a plot of land that is owned by the town’s airport. “Everyone knew about the land at Catty that it was the best spot to build trails,� said Chris Janis, former Nam local. With acres and acres of wilderness surrounding it, no threat of development, and a respectful group of riders that actively worked to keep the nearby residents pleased, Catty was an ideal location. Over the summer of 2004 Catty Woods underwent a massive overhaul. Kids put in work for a full season to lay the foundation of what would become an epic set of trails. The last few years have brought along such advancements as leaf blowers in the fall, and tarps that keep the ground moist while simultaneously shielding it from rain. Flooded pits were common as the region is prone to heavy rainfall. This pushed the locals to create a drainage system. A quick push of any remaining water with a broom and a few minutes spent with the community propane torch to dry the dirt, and the trails are ready to session just about any time of year.

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Clint Reynolds


Clint Reynolds

Catty draws crowds of riders from all over the world. Not a weekend passes without a session, so long as the weather permits. The trails are dialed from the locals grooming them, and trains of riders flowing over 20 foot sets are always in order. The airport routinely surveys the land, and is constantly buying up houses to expand the area leading up to the runway. This stretch of forest is very important to their operation, so once they noticed the influx of riders and how quickly the trails were growing they sent out a member of their staff to address the issue. The local riders immediately started sending out emails and the dialog began. A reply from the director of the airport stating that they would be willing to work with the riders to get past the liability issue really kept everyone’s hopes high. It was during these talks that the riders learned that they faced the enormous task of securing and insuring the trails. One of the first attempts to insure the land was through the National Bicycle League (NBL). A meeting was promptly called between the Catty locals, the airport, and the NBL staff. The airport was satisfied with the insurance that the NBL was able to provide. The problem was that the NBL wanted the trails to operate under their strict set of rules. For every day that riders were out, a race fee was required. Some demands would have gladly been met, but the idea of charging riders was out of the question. Other ideas drew their attention away from the unappealing offer made by the NBL. The airport proposed that the local riders approach the city to ask that the trails be placed under their Parks Department insurance. “Once we got the city involved everything started going so slow. I mean, we were getting nowhere,” said Chris. Around that time the Catty locals caught wind of an insurance company that might have a product that would satisfy the airports demands. The 070

riders contacted Philadelphia Insurance Company and were enthusiastically greeted by a representative that wanted to help their cause. The company wrote up an insurance policy and met with the airport staff, along with the local riders, to fine-tune it. Catty locals, Matt Trievel of Axlerad and Jay “Flash” Crosson, were there to guide the processes every step of the way. It was looking like all of the time and energy spent was paying off. But, the good reputation that the riders established wasn’t enough to keep the town from shutting the trails down, stating that no one was to ride until everything was finalized. Catty locals went to meeting after meeting in an effort to keep the city officials optimistic, only to be met with questions and concerns. Officials tried to demand that a fence be built. The battle may have been lost if it weren’t for Borough Council President, Vince Smith, who was an avid mountain and road biker. He listened to the riders and managed to change the outlook of those in the council that were overly concerned. There was also a question of funds. The Catty locals had chalked up close to $10,000 in legal fees which they were unaware they were incurring. The city officials demanded that these fees be resolved if they wished to continue to fight for the land. Vince Smith proposed a payment plan that appeased the city, and gave the local riders room to focus on the insurance discussion. The airport and the city soon gave the thumbs-up on the outlined insurance policy. Catty locals found themselves gunning for the light at the end of the tunnel. A business plan for the trails was created, and a lease was written up - as was required for the insurance. A few rough edges were filed down, like the locking up of the jumps when not in use, and the requirement of a signed waiver before a rider is allowed to use the trails, and voila, the trails were legit. Catty Woods is the first set of trails to accomplish this task completely

independent of the city. The local riders are out and about spreading the word that if you keep a cool head and be persistent, that the issue of liability can be overcome. They hope to inspire other riding communities to fight the good fight. More recently, they have been tackling the task of keeping the funds flowing. Some of the most popular products they have on there side are t-shirts that they have made available on the web. Also, Chris Janis, who operates pawoods.com, has been producing and gathering footage for web edits to promote the trails. Fundraising efforts began in the fall of 2008 when the locals at Catty released a full-length video. Then, in November, came the release of the “Ten Year” video, with proceeds going to help paying the bills. Jams have also been a vital source of income. Keith Terra and Ryan Hoey of the Panamoka Trails on Long Island held a jam in October that raised well over $1,000. Then, in November, a jam was held at Catty. Thousands of dollars worth of parts and soft goods were raffled at these events, which helped raise a good chunk of money. The key contributing companies have been Odyssey, Sunday, Mutiny, and S&M. Not only did Chris Moeller come through with parts, but he also made a large donation as well. Props Visual kicked down a commercial to help with the effort to save Catty Woods. The Source, Action Wheels, and Cutters bike shops have also helped drive the jams. Ideas are flying with Red Bull and a couple of other large companies who are considering holding large events, or just flat out sponsoring the trails. As was the case with the woods, progress wasn’t made without some serious determination - a tremendous emotional investment was required of the riders. Those that haven’t are encouraged to, as the financial obligations are bigger than ever. A battle that spanned the last three years was wrapped up late this summer – and just in time for trail season.


Eric Jensen

Keith Terra


FACE

MAT DAGU

INTERVIEW PAR MEGA, ENVOYÉ SPÉCIAL À KUALA LUMPUR PHOTOS IWAN DE KAYUHBMX.COM & WAN SHAHRIL WAN MUSTAPHA

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MAT DAGU, LA “MÂCHOIRE” DU FLAT Né à Parit Buntar, Perak, le jeune Ahmad Shaiful Bin Azis vit une enfance sans histoires à Kuala Lumpur pendant 14 ans, jusqu’à ce que ses parents prennent la décision de quitter la capitale de la Malaisie afin de déménager vers Kedah, dans le Nord-Ouest du pays. C’est alors que ses nouveaux amis, impressionnés par l’exceptionnelle longueur de menton du bonhomme, se mettent d’accord sur la nécessité de le rebaptiser. Shaiful est mort, Mat “Dagu” entre en scène, et c’est ainsi que naît la “mâchoire” qui allait transformer à jamais le visage du BMX malaisien.

MATT DAGU, FLAT’S “JAW” Born in Parit Buntar, Perak, the young Ahmad Shaiful Bin Azis lived an uneventful childhood until he was 14, when his parents decided to leave Malaysia’s capital and move near Kedah in the North West. His new friends, impressed by the incredible length of his chin, agreed that they needed to rename him. Shaiful was dead, Matt “Dagu” came to life, and this is how was born the “jaw” that would change forever the face of Malaysian BMX.


Parle-nous ton parcours, comment as-tu débuté dans le BMX ? À l’âge de treize ans je suis monté pour la première fois sur cet engin un peu bizarre que l’on appelle BMX. Ce qui est particulièrement étrange, c’est que, jusque-là, je n’avais jamais réussi à faire de vélo, pas même avec un truc aussi petit qu’un 16 pouces. Mais ce vélo était différent, mon premier bike, un Tenge avec quelques pièces de Kuwahara. En réalité, je n’y connaissais encore presque rien, jusqu’à ce que ma famille déménage à Kedah, et c’est à ce moment que tout a changé. J’ai alors découvert l’univers du flatland à travers mon second frère, rider lui-même, qui a cependant arrêté lorsque je débutais. Si j’avais déjà un peu ridé avec mes potes à Kuala Lumpur, après avoir assisté à des shows de flatland et quelques courses de BMX dans les jardins du lac Titiwangsa, c’est à Downhill que j’ai radicalisé ma conception du sport en découvrant le dirt. Le dirt est la meilleure chose que j’ai jamais faite. C’était tellement fun, et malgré de nombreuses blessures avec ce guidon qui n’arrêtait pas de rentrer dans mon estomac (ahah), rien n’aurait pu m’empêcher de me lancer dans ces sauts de dingues. Entre deux sessions, j’ai pris l’habitude de faire quelques tricks de flatland pour m’occuper, de même que par la suite c’est lorsque je me suis mis à la rampe que j’ai débuté le street riding en effectuant les trajets pour venir de chez

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moi jusqu’au spot. En fait, à Kedah, j’ai appris à maîtriser un peu toutes les catégories du BMX, d’autant que j’ai eu la chance de rencontrer toute une génération de riders old school plus âgés, originaires de Bedong à Gurun, ou encore Alor Setar, qu’aujourd’hui encore je remercie. Sans ces mecs formidables, qui serait Mat Dagu ? En 2004, Simon Lim Boon Poh, de 20 Inch Circle, à Singapour, qui distribuait les pièces KGB, m’a demandé de rider pour eux, ce que j’ai bien entendu accepté, tellement content de pouvoir rider pour cette marque mondialement connue. Un an plus tard, Kuoppa et Gomez, les propriétaires de KGB, m’invitaient à rejoindre le flow team de la marque qui allait rester tout au long des années mon principal sponsor, avec 20 Inch. Malheureusement, KGB n’existe plus, j’utilise un cadre Quamen Cyphr et je suis toujours sponsorisé par 20 Inch de Singapour.

une vraie tempête dans l’univers flatland malaisien en effectuant des tricks de plus en plus durs qui ouvraient de nouvelles directions au sein de la scène locale. La raison pour laquelle je me suis mis au flatland est le challenge sans cesse renouvelé qu’offre la discipline, la concentration qu’elle nécessite. L’ironie du sort veut que je n’arrive justement parfois pas à me concentrer lors des contests. Toutes ces heures de pratiques et ces blessures pour finalement ne pas pouvoir me concentrer en compétition... J’imagine que cela peut arriver à tout le monde, mais par moments cela me rend complètement dingue. Malgré tout, il ne faut pas abandonner, et dans ce cas le mieux reste encore de se taire et de remonter sur le bike afin de continuer à progresser, la patience et la passion étant mes deux meilleurs alliées.

Pourquoi as-tu choisi de te concentrer sur le flatland, jusqu’à finalement devenir le meilleur rider malaisien de la catégorie ? Je me suis véritablement mis au flatland en 1995, avec, tout d’abord, trois années à perfectionner les tricks basiques qui se sont soldées par de sérieuses blessures aux jambes et aux mains. Encore trois années d’advance links et de combos jusqu’en 2000, où j’ai finalement déclenché

Après toutes ces évolutions, quel regard portes-tu sur la scène BMX en Malaisie aujourd’hui, est-il possible d’y vivre du sport ? Est-il possible de vivre décemment grâce au BMX ? Ça, je ne peux pas te dire ! Ahahh ! Plus sérieusement, je considère pour ma part que la Malaisie possède l’une des meilleures scènes à l’échelle de l’Asie. Je vois tellement de riders, que ce soit dans le flatland mais aussi dans les


courses ou le street, qui tous progressent à leur façon. Pour ce qui est des BMX parks, par exemple, je crois qu’il y a environ une trentaine de parks dans le pays, dont un possède même un bac à mousse. J’espère y voir apparaître de nouveaux tricks de malade d’ici l’année prochaine, pourquoi pas un 360 frontflip whip. En ce qui concerne les courses de BMX, il y a seulement deux pistes ici à Kuala Lumpur, mais les spots de street sont en revanche partout, et d’après ce que j’entends en ce moment, des riders européens et américains sont justement en train de filmer. Le flatland est, bien sûr, très présent, mais les flatlanders ont souvent leurs propres spots underground, ce qui rend leur visibilité moins évidente pour un visiteur étranger. Par ailleurs, nous avons chaque mois au moins un évènement de flatland ou une compétition de sport extrême en Malaisie. Je pense cependant que nos voisins, qu’il s’agisse de la Thaïlande, de Singapour, de l’Indonésie ou des Philippines, ont également des scènes très actives, avec peut-être même davantage de riders. Je ne sais pas vraiment de quoi sera fait demain, mais j’aime à penser que Botak sera le meilleur rider à me succéder, avec peut-être Paktam ou Matsumas pour lui disputer la place. Je vois aussi venir de nouvelles têtes en provenance aussi bien du Sud que du Nord de la Malaisie.

Quittons un instant la Malaisie pour nous pencher sur tes expériences en Europe… Suivant une idée de Simon Lim, de 20 Inch Circle, j’ai demandé à mon sponsor Wild Channel, une marque de fringues en Malaisie, de m’offrir l’opportunité de participer aux BMX Masters de Cologne. Ils ont finalement accepté, pour ma plus grande joie, me permettant ainsi de voyager en Europe et d’y faire de nouvelles expériences. En 2006, je suis donc parti avec Simon et Lo Chi Siang, direction l’Allemagne et la Hollande. Premiers contacts avec l’Europe, sa météo, sa cuisine... Bon, j’imagine qu’il faut un temps d’adaptation, car j’ai malheureusement été super malade, à tel point que le pire est arrivé : je ne pouvais pas vraiment rider lors du contest. Pour la première fois que j’avais la chance d’aller au bout du monde et de rencontrer les meilleurs riders de la planète ! Cela restera malgré tout une bonne expérience... ahahah ! En 2007, accompagné de Simon et Kimmi, je suis parti en trip vers la Hollande et l’Espagne. J’ai adoré l’Espagne, notamment grâce à Viki qui a pris soin de nous et nous a fait découvrir son magnifique pays. L’Espagne, le pays du rock, j’ai d’ailleurs entendu dire que lorsque tu ne ridais pas tu nourrissais une passion secrète pour le heavy metal… Ahahah ! Qui t’a parlé de ça ?! Yeah… J’adore jouer de la guitare quand

je ne ride pas. J’écoute beaucoup de metal et je joue des morceaux d’Helloween, King Diamond ou Metalasia, entre autres groupes. Je ne fais en réalité pas partie d’un groupe, mais mes amis me demandent parfois de venir remplacer un membre absent lors d’une session. En fait, pour le moment, seulement Vermillion, un girl band de Kuala Lumpur. Et alors, être à la fois un flatlander et un guitar hero est un bon atout en ce qui concerne les filles en Malaisie ? Argh… Tu en as une pour moi ? Je n’ai pas de copine, donne m’en un! Ahahah… J’en profite pour passer une annonce auprès des lectrices de Cream. Je pense qu’une nouvelle copine m’aiderait à développer mon inspiration… En attendant, tu peux déjà donner un peu d’amour à tes sponsors et tes potes… Je voudrais remercier Dieu, grâce à qui je suis en vie et toujours capable de rider. Merci à 20 Inch Circle pour m’avoir soutenu depuis si longtemps, je t’aime Simon Lim ! Merci aussi à Kuoppa Gomez Bikes de m’avoir gardé comme flow rider jusqu’à la fin de KGB. Dédicace à tous ceux qui rident avec moi dans ma ville, partout en Asie et autour du monde. Paix sur vous…


Tell us about how you begun BMX riding? I was 13 the first time I climbed on to this strange contraption we call a BMX. What is really weird is that up until then I had never managed to ride a bike, not even a small 16 inch one. But this bike was different; it was my first bike, a Tenge with a few Kuwahara parts thrown in. In fact, I knew next to nothing about it, and it was when my family moved to Kedah that everything changed for me. That’s when I discovered Flatland riding, through my second brother, also a rider, though he stopped when I started. Although I had done a bit of riding with my mates in Kuala Lumpur, once I had seen a few flatland shows and BMX races in the gardens of the lake Titiwangsa, it’s at the Downhill that I radicalised my conception of the sport when I discovered dirt riding. Dirt is the best thing I have ever done. It’s so much fun, despite the numerous injuries with those damn handlebars that kept poking me in the stomach (haha), nothing in the world could have kept me from doing those crazy jumps. Between two sessions I took to the habit of doing a few flatland tricks to keep me busy, in the same way that it’s when I started using the ramp that I begun street riding when going from my home to the spot. In fact, in Kedah, I learnt pretty much every BMX discipline there is, especially as I was lucky to meet a whole older generation of old school riders who came from Bedong in Gurun, or Alor Setar, whom I thank still today. Without all these amazing guys, who would be Matt Dagu today? In 2004, Simon Lim Boon Poh, from the 20 Inch Circle, in Singapore, who supplied the KGB parts, asked me to ride for them, to which I agreed, as I was really pleased to ride for such a famous brand. One year later Kuoppa and Gomez, the owners of KGB, invited me to join the brand’s flow team who would stay throughout the years my main sponsor, along with 20 Inch. Sadly, KGB no longer exists, I now use a Quamen Cyphr frame and I am still sponsored by 20 Inch from Singapore. Why did you choose to focus on Flatland, until you became the best Malaysian rider in your category? I truly got into Flatland in 1995, with, for the first three years just perfecting the basic tricks that meant some serious injuries to my hands and legs. Then another three years of advance links and combos until the

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year 2000, where I finally brewed up a storm in the Malaysian Flatland world by doing harder and harder tricks that opened up new directions for the local scene. The reason why I got into Flatland is the constant challenge it offers, and the concentration it requires. The irony is that I can never concentrate during contests. All those hours of practice and those injuries for nothing... I suppose it can happen to anyone but sometimes it drives me crazy. Despite all this, you mustn’t give up, and in this case it’s better to shut up and not get on the bike and carry on practicing, patience and passion being my two best allies. After all these changes, what view do you have of the BMX scene in Malaysia, and is it possible today to live off BMX riding? Is it possible to live decently off BMX riding? I really couldn’t say! Hahaha! Seriously though, for my part I consider Malaysia to have one of the best scenes in Asia. I see so many riders, whether in flatland but also in races or in street, whom are all progressing in their own way. As for BMX parks, I think there are about thirty in the whole country, with one that has a foam box. I hope to see some new crazy tricks there by next year, why not a 360 front flip whip. As for BMX races, there are two tracks here in Kuala Lumpur, but street spots are everywhere, and I heard that at the moment there are European and American riders who are filming there. Flatland is of course very present, but flatlanders often have their own underground spots, making them less visible to a visiting foreigner. But each month we have a flatland event or an extreme sports competition in Malaysia. I think that our neighbours, Thailand, Singapore, Indonesia or the Philippines also have very active scenes, with maybe even more riders. I don’t really know what tomorrow brings, but I like to think that Botak will be the next best rider, with maybe Paktam or Matsumas competing with him. I also see new heads coming from the South as well as the North of Malaysia. Let’s leave Malaysia for a moment to concentrate on your experiences in Europe... Going on an idea of Simon Lim, from the 20 Inch Circle, I asked my

sponsor Wild Channel, a brand of clothes in Malaysia, to give me the opportunity to take part in the BMX Masters in Cologne. They finally agreed, to my delight, giving me the possibility to travel to Europe and live new experiences. In 2006, I left with Simon and Lo Chi Siang, for Germany and Holland. First contacts with Europe, its climate and its cooking... Well I guess you need some time to adapt, as I was really ill to the point where the worst happened; I couldn’t ride for the contest. For the first time I had the chance to go to the other side of the world to meet the best riders on the planet! Still, it was a good experience... Hahaha! In 2007, accompanied by Simon and Kimmi, I travelled to Holland and Spain. I loved Spain, thanks to Viki who took care of us and introduced us to her beautiful country. Spain, country of rock music, I heard that when you weren’t riding you had a secret passion for heavy metal... Hahaha! Who told you that?! Yeah... I love playing guitar when I’m not riding. I listen to a lot of metal and play songs by Helloween, King Diamond or Metalasia, among others. I’m not part of a band, but my friends sometimes ask me to replace a member if absent during a session. In fact, at the moment, there is only Vermillion, a girl’s band from Kuala Lumpur. So, are being a Flatlander and a guitar hero a good asset when it comes to girls in Malaysia? Argh... Have you got one for me? I have no girlfriend, give me one! Hahaha... I’ll take this opportunity to put an ad in for the female readers of Cream. I think a new girlfriend would help me develop my inspiration... Until then, you can give a little love to your sponsors and mates... I would like to thank God, thanks to whom I’m still alive and able to ride. Thanks to 20 Inch Circle for having supported me for so long, I love you Simon Lim! Thanks to Kuoppa Gomez Bikes for having kept me as a flow rider until the end of KGB. Dedicated to all who ride with me in my town, everywhere in Asia and around the world. Peace to all of you...



VOYAGE

KUALA LUMPUR CITY GUIDE

RÉALISÉ PAR MEGA, AVEC L’AIDE DE MAT DAGU

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Difficile, au premier abord, de savoir comment appréhender cette capitale déroutante qu’est Kuala Lumpur. Entre le luxe à outranc de malls démesurés et l’aseptisation des quartiers résidentiels, KL semble n’avoir pas grandchose de plus à offrir qu’une déprimante visite des Petronas tower et l’achat de t-shirts Ed Hardy contrefaits dans un quartier chinois pris d’assaut par les routards en perdition. Et pourtant, pour peu que l’on ait la chance de savoir que faire et surtout où aller, la fadeur de la ville revêt le piquant d’un monde où les burqas cèdent la place aux mini-jupes. Cream lève le voile… *NEWS Tout au long de l’année, se déroulent de nombreux contests et events BMX un peu partout dans le pays, avec, bien entendu, une concentration particulière autour de Kuala Lumpur. Voici les adresses où vous trouverez toutes les informations dont vous aurez besoin afin de profiter des événements qui se tiendront au cours de votre séjour. www.kayuhbmx.com “In BMX we trust, in BMX we unite”, telle est la devise de cette plate-forme en ligne montée par des riders locaux et qui rassemble photos, articles, news et autres chroniques sur les événements qui font la vie du BMX made in Malaysia. Probablement le site le plus complet du pays. www.undernorth.blogspot.com Un autre moyen de suivre les petites et les grandes actualités à travers le regard passionné de riders. www.momentumlove.com & www.halconbmx.com Deux shops en ligne qui vous permettent de commander tous les accessoires dont vous aurez besoin. *WEAR Profitez de votre séjour pour soutenir les marques locales et acheter quelques produits que vous aurez le plaisir et la fierté d’être les seuls à porter de retour au pays.

It’s hard, at a first glance, to know how to apprehend the destabilising capital that is Kuala Lumpur. Between the excessive luxury in the massive malls and impersonal aspect of the residential areas, K.L. doesn’t seem to have much more to offer than a depressing visit of the Petronas towers and the purchase of fake Ed Hardy tee shirts in Asian-towns overtaken by lost hitchhikers. And yet, if you are lucky enough to know what to do and especially where to go, the blandness of this town takes on the shape of a world of spice where burqas make room for mini skirts. Cream unveils all... NEWS Throughout the year there are countless contests and BMX events all over the country with, of course it being mostly concentrated around Kuala Lumpur. Here are the addresses where you can find all the necessary information to be able to enjoy the events that will take place during your stay. www.kayuhbmx.com “In BMX we trust, in BMX we unite”, is the motto of this website put together by local riders that gathers photos, articles, news and other columns on the events that make up the life of BMX made in Malaysia. Possibly the most comprehensive site in the country. www.undernorth.blogspot.com Another way to follow news, great and small, through the passionate eyes of riders. www.momentumlove.com & www.halconbmx.com Two online shops where you can order any accessories you might need. WEAR Take this opportunity during your trip to support local brands and buy a few products that you can be sure to be the only ones to wear when you get

Devise (www.deviseclothing.com) Nouvelle marque locale destinée aux riders BMX dont elle retranscrit la créativité et le lifestyle à travers des collections aux designs sobres et innovants. Wild Channel (www.wc-asia.com) L’une des plus grosses marques street, disponible dans tous les principaux malls à travers la Malaisie et la plupart des pays voisins. Sunway Pyramid Situé au cœur du quartier de Petaling Jaya, le pharaonique mall Sunway Pyramid abrite les marques Animal et UGP. *FOOD À l’image des différentes ethnies qui composent le pays, la cuisine malaisienne tire sa richesse de la fusion d’influences malaises, chinoises ou encore indiennes. Pour deux ou trois euros maximum vous pourrez goûter à l’un des nombreux plats comme le “nasi lemak”, riz au lait de coco avec une sauce pimentée de concombres, anchois et cacahuètes, à conseiller pour ceux qui n’ont pas peur de manger épicé au petit déj’. Vous pourrez aussi déguster l’une des nombreuses sortes de soupes de nouilles comme le “nyonya laksa” avec son lait de coco et sa pâte de crevettes relevée de gingembre, d’oignons, de citronnelle et d’épices plus exotiques encore. Les plats sont innombrables et les possibilités de restauration illimitées dans un pays largement influencé par la pensée de Confucius, qui nous enseigne : “Ne gaspille pas, mange tout ce dont le dos fait face au ciel”. Si ce précepte exclut uniquement l’homme, c’est que vous pourrez donc déguster des tortues, serpents, ailerons de requins et, dans les campagnes, du chien ou du singe… *FLATLAND SPOTS Maintenant que vous avez bien mangé, voici en exclusivité les adresses des spots légendaires et underground à travers le pays, où vous pourrez vous

back home. Devise (www.deviseclothing.com) Wheel Love Skateshop A new local brand made for BMX riders; it transcribes the creativity and lifestyle through collections with both innovating and sober designs. Wild Channel (www.wc-asia.com) One of the biggest street brands, available in all the main malls throughout Malaysia and most neighboring countries. Sunway Pyramid Situated in the heart of the Petaling Jaya district, the extravagant mall Sunway Pyramid houses the brands of Animal and UGP. FOOD Just as the different ethnic minorities make up the country, Malaysian cooking finds its richness in the fusion of influences from Malaysia, China or even India. For a couple of euros, you can try one of the many dishes such as the “nasi lemak”, coconut milk rice with a hot sauce with cucumber anchovies and peanuts, for those of you who aren’t afraid of spicy food for breakfast. You may also try one of the many kinds of noodle soups like the “nyonya laksa” composed of coconut milk and a prawn paste with ginger, onions, lemongrass and other exotic spices. The dishes are exhaustive and possibilities unlimited in a country largely influenced by the teachings of Confucius; “Do not waste, and eat all that had its back to the sky”. If this means only man is excluded, it also means you can eat tortoise, snake, shark fins and, out in the country, dog and monkey... FLATLAND SPOTS Now that you’ve had a good meal, here is an exclusive; the addresses to legendary and underground spots

confronter à tous les meilleurs flatlanders locaux. Le Complex A, un parking à étages situé sur la Jalan Selangor, dans le quartier de Petaling Jaya. Vous y trouverez Mat Dagu et ses potes tous les vendredis soirs. Taman Jaya, près de la station du même nom, sur la ligne du Putra LRT, toujours dans le quartier de Petaling : un parc avec des lacs, des espaces verts, et un des lieux favoris des flatlanders de KL. Si vous faites un tour dans l’État de Kedah, au NordOuest du pays, passez par la capitale Sungai Petani dans laquelle se trouve le mythique parc de Taman Jubli Perak où se rencontrent tous les meilleurs riders. Toujours dans le Kedah, le Taman Jubli Emas est un autre parc situé cette fois dans la ville d’Alor Setar. Autre état, mais dans le Sud cette fois, Johor, dont la capitale Johor Barhu, deuxième ville du pays, abrite la marina de Danga Bay. Un des plus beaux spots du pays situé sur la baie de 3km qui sépare la péninsule malaisienne de Singapour, que vous pourrez apercevoir au large. *CLUBS Il existe tellement de bars et de clubs dans cette agglomération de 4 millions d’habitants qu’il serait illusoire de vouloir en dresser la liste, d’autant que, comme partout, les lieux ouvrent aussi vite qu’ils ne ferment. Le meilleur moyen pour trouver les bons plans est de consulter le site du très bon magazine Juice, juiceonline.com, qui dresse dans sa rubrique “Event” la liste des soirées à ne pas manquer. Zouk (www.zoukclub.com.my) 113, Jalan Ampang Près des Petronas towers Monorail : Bukit Nanas / Putra : Dang Wangi LA boîte de la ville, connue dans tout le pays et même au-delà avec un autre club à Singapour, le spot voit défiler les DJs les plus connus de la planète. Comporte quatre salles colossales et un bar lounge situé en

throughout the country, where you can meet and compete all the best local flatlanders. Complex A is a multi-floor car park situated on the Jalan Selangor, in the Petaling Jaya district. You can find Matt Dagu and his mates hanging out there every Friday evening. Taman Jaya, near the station of the same name, on the Putra LRT line, once again in the Petraling Jawa district; a park with lakes and greenery which is one of the favourite spots for flatlanders in KL. If you’re around Kedah, in the North West of the country, go to the capital Sungai Petani in which you will find the mythical park of Taman Jubli Perak where all the best riders meet. Still in Kedah, the Taman Jubli Emas is another park, but this time in the town of Alor Setar. Different state, but in the South this time, in Johor, whose capital Johor Barhu is the second biggest in the country, and holds the Danga Bay Marina. One of the most beautiful spots in the country, it is situated on a bay about 3 km that separates the Malaysian peninsula from Singapore that you can see from there. CLUBS There are so many bars and clubs in this city of over 4 million people, that it would pointless to try and list them, especially as, like anywhere else, places open and close down too fast. The best way to find a good place is to take a look at the website of the excellent magazine “Juice”, juiceonline.com, who in the “event” section lists the parties that are not to be missed. Zouk (www.zoukclub.com.my) 113, Jalan Ampang Near the Petronas Towers Monorail: Bukit Nanas/ Putra: Dang Wangi THE town’s major club, famous in the whole country and even as far as Singapore, this spot sees the most

terrasse pour aller gérer autour d’un verre celle que vous avez rencontrée sur le dancefloor. Euphoria by Ministry Of Sound (www.euphoria.com.my) Sunway Lagoon Resort Hotel Persiaran Lagoon, Bandar Sunway Petaling Jaya Autre quartier, autre institution, autre espace gigantesque qui reçoit lui aussi les meilleurs DJs internationaux. Le club est intégré dans un ensemble comprenant un parc de loisirs, des hôtels, et même un spa. *GALERIES Rien de mieux que le calme d’une galerie d’art pour reprendre des forces au lendemain d’une soirée de débauche. District Shop & Gallery (www.thisisdistrict.com) 145 - 1 Jalan Imbi Entre le Pizza Hut et le 7 Eleven Jalan Imbi Monorail : Bukit Bintang Kuala Lumpur Ouvert depuis l’été dernier, cet espace monté par le crew de graffers/designers Phobiaklik se veut un espace de rencontres pour tous les riders, les artistes et les marques qui représentent et incarnent l’esprit urbain. Zinc (www.zinc.com.my) Lot 61, Jalan Maarof, Bangsar Putra LRT : Bangsar Station Stratégiquement situé dans le quartier de Bangsar, ce tout nouvel espace d’art contemporain se veut la vitrine des mouvements influencés par la street culture. Inédit en Malaisie, le lieu a ouvert avec une expo remarquée de Michael Lau et continuera cette année à présenter la crème des artistes locaux et internationaux, comme Ron English ou encore Kaws. La galerie fait partie d’un complexe qui regroupe, entre autres, un bar lounge et un concessionnaire qui vend des Porsche et Lamborghini. Des fois que vous vouliez repartir en caisse…

famous DJs in the world. Has four huge rooms and an outside bar lounge to buy a drink for the girl you met on the dance floor. Euphoria by Ministry of Sound (www.euphoria.com.my) Sunway Lagoon Resort Hotel Persiaran Lagoon, Bandar Sunway Petaling Jaya Another district, another institution, another massive space who also receives the best international DJs. The club is included in spot with a park, hotels, and even a spa. GALLERIES There’s nothing better than the calm of an art gallery to recover after an evening of debauchery. District Shop and Gallery (www.thisisdistrict.com) 145- 1 Jalan Imbi Between Pizza Hut and the Jalan Imbi 7 Eleven Monorail: Bukit Bintang Kuala Lumpur Open since last summer, this spot has been put together by the crew of gaffers/designers from Phobiaklik, and is aiming to be a meeting place for riders, artists and brands that represent urban spirit. Zinc (www.zinc.com.my) Lot 61, Jalan Maarof, Bangsar Putra LRT: Bansar Station Strategically placed in the Bangsar district, this brand new contemporary art spot aims to be the window for movements influenced by street culture. Previously unheard of in Malaysia, the spot opened with a successful exhibit of Michael Lau and will carry on this year presenting the cream of local and international artists, like Ron English or Kaws. The gallery is part of a complex that regroups, among other things, a bar lounge and a car dealer who sells Porsches and Lamborghinis. In case you fancied driving home...


MADE

SAVAKAS PAR JAMES WESTON

Nom : Savakas Siège : Wivenhoe, Essex, UK Business : Vêtements Occupation : Pirates Création : 2008 Savakas est une structure collective de vêtements fondée début 2008. Bien que l’envie de créer quelque chose liant vêtements et BMX me travaille depuis mes débuts en BMX, il y a 15 ans, ce n’est une réalité que depuis deux ans. Notre but est de rester fidèles à nos passions, influences, et exprimer tout cela dans nos fringues. En aucun cas nous ne nous considérons comme une marque strictement BMX, nous voyons au-delà, mais le BMX sera toujours “la source” de Savakas. Les autres inspirations majeures de la marque sont : le skate, la musique, les paysages et l’industrie de nos origines, des cultures variées… Mai surtout, ne jamais prendre les choses trop au sérieux ! Notre collection évolue régulièrement, et nous produisons parfois des pièces sur mesure. Pour toute info concernant nos produits et créations, merci de nous contacter sur http://savakas.webs.com, ou de solliciter nos distributeurs. Disponibles exclusivement via : - Hardcore Hobbies (UK) : www.hardcorehobbieshq.com - Clande Distribution (France) : http://clandebmx.com Un dernier mot d’un rider français fou, Max Bimar : “Savakas c’est comme un riff de guitare qui sonne bien. Il libère ton esprit.” Name: Savakas Hometown: Wivenhoe, Essex, UK Importing: Apparel Occupation: Pirates Established: 2008 Savakas is a British based clothing collective founded at the start of 2008. Although the idea of doing something BMX and clothing related has been there since I started riding, over 15 years ago, it never became a reality until last year. Our concern is to just stay true to our interests, and influences, and express this in our clothing. In no way do we consider ourselves strictly a BMX brand, our interests are much wider than just this, but BMX will always be the “seed” of Savakas. Other major inspirations for the brand include: music, skateboarding, the landscape and industry of our origins, various cultures... But above all, not taking things to seriously! The product line is often changing, and we occasionally do custom/bespoke color ways on garments. For more information on prices and current designs, contact us, or one of our stockists. Available exclusively from: - Hardcore Hobbies in the UK: www.hardcorehobbieshq.com/ - Clande Distribution in France: http://clandebmx.com/ Some last words from crazy French Team rider, Max Bimar: “Savakas is like a guitar riff which sound great. This free your mind.”

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Harley tab

Max flip


Louie Tab


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FACE

EVA PIN-UP & RIDER PHOTOS BEN SNOWDEN


Qui es-tu et d’où viens-tu ? Je suis Eva Gabrielle et je réside à Orange County, en Californie. Comment t’es-tu lancée dans le BMX ? Il y a trois ans, je me suis rendue aux Asian X-Games, à Shangai, en Chine, avec mon meilleur ami, le rider pro Ben Swoden, qui participait à la compétition. Jusque là, je trouvais le BMX plutôt cool, mais c’était avant que j’observe Ben envoyer des airs super smooth et que ça suscite mon intérêt. Ayant l’expérience des half-pipes en snowboard, j’ai parié avec Ben que s’il m’apprenait des transitions sur un vélo, je pourrais rentrer des airs sur une rampe en moins d’une semaine de riding. Inutile de vous dire que je n’ai pas remporté mon pari, mais je n’ai jamais lâché mon vélo depuis. Quels sont tes trois endroits favoris pour rider ? Au quotidien, le jardin paradisiaque de Ben Swoden, le park “réservé aux skaters” de Chino en Californie du Sud, et le park Etnies de Lakeforest, en Californie. Quels sont tes camarades de jeu préférés ? Le meilleur est Ben Swoden, bien sûr, car il me motive tous les jours, et c’est le meilleur instructeur que j’ai jamais rencontré. Il y a aussi Katy Miller, ma super copine favorite qui déchire et l’une des filles les plus rad que je connaisse. Et Lawrence Warrell, qui me pousse durement en BMX, car je l’ai observé rouler et devenir un rider incroyable en très peu d’années.

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Sur quels genres de musiques aimes-tu rouler ? Cela dépend de mon état d’esprit, mais, généralement, j’écoute de la dance. Parmi mes favoris on trouve les remixes de David Guetta, Shiney Toy Guns, Crystal Castles, Röyksopp, et Mickey Avalon. Quel est ton trick favori ? Je dois dire que je ne me considère pas encore comme une rideuse accomplie et il n’existe pas beaucoup de tricks que je puisse rentrer systématiquement. Le BMX est très nouveau pour moi, alors je me suis concentrée sur un riding smooth et le contrôle de mon vélo plus que sur des tricks jusqu’à récemment. Mais ces derniers mois, je me suis vraiment mise aux grinds. J’adore les ledges, les rails, et tout ce que je peux trouver dans la rue pour y poser mes pegs ou faire des feebles. Je sais que ça semble assez naze, mais je vous promets que je bosse sérieusement. Revenez me voir dans un an et j’aurai bien plus à vous offrir. Qu’aimerais-tu apprendre ? Ummm… Tout ! J’ai testé plein de choses dans le bac à mousse, mais j’adorerais faire des backflips et des tables super stylés avec de vrais sauts cette année. Comment s’est organisée cette session photo ? Dans ma vie, j’ai bien plus posé devant des objectifs que roulé en BMX, alors j’ai pensé que ce serait mignon d’intégrer du vélo dans des photos, vu que j’étais tombée amoureuse de ce sport. Le premier shooting avec mon vélo que nous avons décidé de réaliser avec Ben, en avril 2009, fut motivé par une couverture de “Cream” parue quelques mois auparavant

avec une fille super sexy, nue dans un lit avec un BMX. Malheureusement, parmi ces photos, mes favorites étaient trop chaudes pour être publiées dans le magazine. Mais elles sont tout de même bien sympas… Depuis, dès que nous shootons, nous intégrons un BMX, ou quelque chose lié au BMX, à l’image. D’où proviennent ces vélos ? Le blanc et bleu est celui d’Alvin Mullin, un SE Quadangle Looptail de 77. Je l’avais emprunté pour le monter au bord de la mer. Il se trouve qu’il était chez moi le jour du shooting et j’en suis très contente, car ces photos m’ont ouvert beaucoup de portes. Le vélo de race appartient aussi à Alvin Mullin. C’est un Skyway TA 24 pouces de 1983. Je l’ai essayé sur la piste près de chez moi, il est hallucinant. Le dernier shooting que nous avons réalisé fut avec le Hutch en or de 1985 de Woody Itson. Ce vélo est renversant, dans un état parfait, et même si je n’ai pas pu le monter, ce fut énorme. Toutes les autres photos intègrent mon cadre habituel, un Sir Han de chez Hitman Bikes. J’adore mon Hitman, mais je vais bientôt passer à mon modèle signature Eye Candy, de chez Eye Bikes. Cela m’excite au plus haut point ! Qui souhaites-tu remercier ? Ben Swoden pour m’avoir introduite dans le BMX, pour être mon meilleur ami, mon pote de riding, mon instructeur et un photographe incroyable. Merci à Alvin Mullins et Woody Itson pour m’avoir autorisée à poser avec leurs superbes engins, si rares. Merci à toutes les structures qui m’aident et me fournissent le meilleur matos de BMX : protec, Nike, Retaks, Hitman Bikes, Street Mafia, Truth et Intense. Et un gros bisou à Cream.



What’s your name and where are you from? My name is Eva Gabrielle and I currently reside in Orange County, California. How did you get started into riding BMX? About three years ago, I attended the Asian X-Games in Shanghai, China, with my best friend, Pro BMXer Ben Snowden, who was competing in park and vert. At the time, I thought BMX was all right but it wasn’t until I saw Ben effortlessly boosting super smooth airs on vert that it really caught my interest. Growing up as a full fledged snowboarder and riding half pipes I bet Ben if he taught me transitions on a bike, I could air out of a vert ramp within a week of riding. Needless to say I didn’t win the bet but I haven’t gotten off my bike since. What are your top 3 favorite places to ride? On a daily basis...Ben Snowden’s backyard paradise, Chino “skateboard only” park in So Cal, and Etnies Skate Park in Lakeforest, California. Who are your favorite riding buddies? My best is Ben Snowden, of course, who motivates me everyday, and is the best instructor I have ever met. Katy Miller who is my favorite girl shredding buddy and one of the raddest chicks I know. And Lawrence Warrell, who inspires me to work hard at BMX, because I’ve watched him progress into such a truly amazing rider in just a few short years. What music do you like to ride to? It depends on my mood, but usually I’m blasting dance music. Some cur-

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rent favorites are David Guetta remixes, Shiney Toy Guns, Crystal Castles, Röyksopp, and Mickey Avalon. What is the favorite trick that you can do? I have to say I don’t feel like a very accomplished rider yet because I definitely don’t have a lot of tricks I can consistently pull. Since BMX is so new to me I’ve been focusing on smooth riding and bike control more than tricks up until recently. The past few months I’ve really been getting into grinds. I love ledges, rails, and anything I can find on street to double peg or feeble. I know that sounds pretty lame but I promise I’m working on it. Check back with me in a year and I’ll definitely have more to offer. What are the tricks you want to learn? Ummm... everything! I’ve been trying a lot of stuff in the foam pit, but I would love to have backflips and super stylee tables dialed on real jumps by this year. How did this whole photo shoot come about? I’ve been modeling much longer than I have been riding and thought it would be fun to have some cute photos with my bike since I’d fallen in love with the sport. The very first shoot Ben and I decided to do with my bike was back in April 09 and was actually inspired by a “Cream” cover that had come out a few months prior which featured a sexy naked girl on a bed with a BMX. Unfortunately, my favorites of that first shoot were too exposed to submit to the magazine but they’re nice to have anyway. After that, every time we shot photos we would always incorporate my bike or something BMX into a few of them.

Tell me about the bikes you’re modeling. The white and blue bike is Alvin Mullins’ 1977 SE Quadangle Looptail. I originally borrowed this spectacular bike to take on a beach ride and see if I wanted to buy one for myself. It just happened to be at the house when we were shooting and I’m so happy we shot with it because those specific photos opened a lot of doors for me. The race cruiser bike also belongs to Alvin Mullins. It’s a 1983 24» Skyway TA. I actually tried this one out on the racetrack by my house and it was seriously amazing. The last shoot we did was with Woody Itson’s 1985 Custom plated 24 Carat Gold Hutch Trick Star. Woody’s bike is absolutely stunning and in perfect condition, so although I didn’t get to ride it the shoot was still incredible. All the other photos are shot with the frame I currently ride, which is the Hitman Bikes’ Sir Han. I absolutely love my Hitman but I am soon switching to my signature Eye Candy frame, from Eye Bikes, which I am extremely excited for! Who would you like to thank? Ben Snowden, for introducing me to BMX, for being my best friend, riding buddy, instructor, and amazing photographer. Thanks to Alvin Mullins and Woody Itson for allowing me to take photos with their rare and beautiful BMX bikes. Thank you to all of the companies who support my riding by helping me out with the best gear and bike stuff: Protec, Nike, Retaks, Hitman Bikes, Street Mafia, Truth, and Intense. And a very special thanks to Cream!



EVENT

WORLD CLASSIC PAR ALAIN MASSABOVA PHOTOS YASUYUKI TAKEO

Le Japon est le pays du Flat et Tokyo la ville du shopping, donc quand Yasuyuki m’a demandé de venir juger, je n’ai pas hésité. Je savais que le contest serait parfaitement organisé, car les Japonais ne plaisantent pas. Les meilleurs riders étaient invités à cette compétition, façon show, pour 10 000 dollars. Un contest à la Circle of Balance ou Flatring, sur un sol rond. Tous les riders annoncés furent présents, excepté Terry (pas prêt) et Raphael (qui avait loupé son avion). Même Martti était dans la place, mais en touriste, avec des lunettes de soleil et une chemise à fleurs. De toute façon, Martti n’a pas besoin de concourir, c’est le meilleur....

Japan is the land of Flat and Tokyo the city of shopping, so when Yasuyuki asked me to come to judge, I was on. I knew the contest would be perfectly organized, because the Japanese don’t mess. The best riders were invited to compete, in a show way, for 10 000 $. The contest was same style as the Circle of Balance or Flatring, in a circle floor. All riders announced were there, except Terry (not ready) and Raphael (who missed his flight). Even Martti came, but only for vacations, with sunglasses, flowers shirt… Anyway, Martti doesn’t need to compete, he is the best...

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BMX FLATLAND WORLD CLASSIC IN TOKYO 10 riders étaient invités en finale et six étaient issus des qualifications. Des qualifications bien cool, avec de nombreux riders aux styles différents. Les cinq juges ok sur leur choix de qualifiés, le show pu commencer. Le spot était sombre, avec une lumière parfaite sur le dancefloor. Après une démo de jeunes danseurs hip-hop, le tournoi a débuté à la manière d’un show télé. Première battle pour Matthias et Shinde. Le half whooper to whiplash de Shinde ne pu rien faire contre le champion du monde. Battle suivante entre Kiba et Tomokasu. Kiba, et son style à la Paul Osika, furent meilleurs que Tomokasu et son travail sur la roue arrière (backpacker kaboose on pedals, bike flip). J’ai voté pour lui, mais je fus le seul. Troisième battle pour Misawa et Moto. Misawa était très smooth et Moto trop stressé. Moto est la future star japonaise, avec des enchainements clean, mais il était encore trop jeune. Quatrième étape avec Jesse “from L.A” et Hiro. Le run d’Hiro est fameux et Jesse n’était pas à son top, suite à une chute. Cinquième niveau avec Adam contre Akihiko. Les bons enchainements

sur la roue arrière ne peuvent rien contre la machine hongroise. Pas de nouveaux tricks pour Adam, mais il fut meilleur que Akihiko. Sixième battle pour Viki vs Ikeda. Le Viki est cool, mais Ikeda ne plaisante pas avec le time machine. Ikeda est un magicien qui peut tout faire en time machine (undertaker de la pédale, spinning to decade en freinant to chapeau qui tourne...). J’aime son style, il est très bon et impressionnant, mais pas assez pour battre le Viki. Septième battle pour York et Yasunari. York ne change pas : même style, même tricks, même vitesse. Mais trop vieux cette fois. Le style de Yasunari est très clean, façon riders US, avec de bons enchainements comme trois backyard to whiplash to halfpacker. Dernière battle pour Ucchie contre Kitayama. Ucchie est mon rider favori, mais il a manqué son run. Il a juste envoyé un enchainement d’enculé sur la roue arrière, mais les autres juges n’ont rien vu. Kitayama était bon lui aussi, avec de nouveaux tricks, comme un turbine Karl kruzer bien stylé. Ucchie a tué sur la roue arrière, mais pas assez pour l’emporter. Nous avons donc huit riders en demi-finale. Aucune surprise quant aux

Hiro

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gagnants, le suspense pesant surtout sur l’affrontement entre Viki et Adam. Viki l’emporte face à un Adam trop fatigué. Adam a sorti le trick du contest, perverted brakeless pedal to pedal, mais Viki fut meilleur. On sait à présent que la finale va opposer Matthias à Viki. L’ambiance est très bonne, sans stress, smooth. Les rappers et DJs assurent. Le speaker de la télé est parfait (chouette coiffure). La grande finale peut débuter. Matthias fait le même run que l’an dernier. Déjà-vu, mais très bon. Il a gagné nombre de contests avec ce run, mais pas de souci pour lui. Viki a fait du bon boulot, avec un spinning to turbine death truck et de belles choses sur l’avant et l’arrière, façon Viki... Le niveau des combattants était égal, mais Matthias était plus clean et a achevé Viki avec une arme absolue : 3.6 half cab to half cab whooper! Une figure de street, mais folle dans ce contexte. Matthias gagne de nouveau. Mais qui pourra l’arrêter ? La soirée de clôture du contest fut bien sympa, avec Ucchie, Kotaro et tous les riders japonais. Je les adore. Ce fut parfait. Un grand merci à Yasuyuki de faire vivre le flatland au Japon.


Viki


Kitayama

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BMX FLATLAND WORLD CLASSIC IN TOKYO 10 riders were invited for the final tournament (battles) and 6 had to qualified. This qualification was cool, with lots of good riders with different styles. The 5 judges were ok for the 6 best to go in final, so the show could start. The spot was dark, with enough light on the perfect dance floor. After a show with young hip-hop dancers, the tournament started like a TV show. Matthias vs Shinde was the first battle. The half whooper to whiplash from Shinde can’t do anything against the world champion. The 2nd battle was for Kiba vs Tomokasu. The Paul Osika style of Kiba was better than Tomokasu and his back wheel staff (backpacker kaboose on pedals, bike flip...). I voted for him but I was alone... The 3rd battle is for Misawa vs Moto. Misawa was very smooth and Moto too stressed. Moto is the next Japan star, with clean links, but too young for this time. 4th step with Jesse “from L.A” vs Hiro. The run of Hiro is famous and Jesse was not at his top after a riding crash. 5th step with Adam vs Akihiko. The good links on back wheel can do nothing against

Adam

the Hungarian machine. No new trick for Adam but better than Akihiko. 6th battle is for Viki vs Ikeda. The Viki is cool but Ikeda don’t joke with time machine. Ikeda is a magician; he can do everything in time machine (undertaker on the pedal, spinning to decade with brake to spinning of his hat...). I like his style; he is very good and impressive but not enough to beat the Viki. 7th stop for York and Yasunari. York stays the same: same style, same tricks, same speed but too old this time. The style of Yasunari is very clean, like US riders, with good links like 3 backyard whiplash to halfpacker. The last battle is for Ucchie vs Kitayama. Ucchie is my favorite rider but he failed his run. He pulled only one fucking link on back wheel but the other judges didn’t see. Kitayama was good too and very new with some tricks like turbine karl kruzer with a very good style. Ucchie killed the back wheel but not enough to go over. We now have 8 riders on half final. No surprise for the winners of this step, the suspense was only for Viki vs Adam. Viki wins in front of an Adam too tired. Adam pulled the trick of the contest, pervert brakeless

pedal to pedal, but Viki was better. And now everybody understands that the final will be Matthias vs Viki. The contest was in a very cool mood, not too stressed, and smooth, the rappers and the DJs show was good too, the speaker from TV show was perfect (very good hair cut). The big final can start. Matthias do the same run as last year, déjà-vu but very good. He won lots of contests with this run, so no worries for him. Viki did a great job with spinning to turbine death truck, good stuff on back and front wheel, Viki style... The level of both fighters was the same but Matthias was cleaner, and he killed Viki with an ultimate weapon: 3.6 half cab to half cab whooper! This trick is for street riders, but there it was crazy. Matthias won again. Who can stop him? The after party was cool, with Ucchie, Kotaro and every Japanese riders. I like them... Everything was perfect. Thanks so much to Yasuyuki to keep flatland alive in Japan.


EVENT Trip Colombien / Red Bull Upside Down Contest (Buga) Chaque année, Alejandro Caro organise un événement de dirt sur ses terres, en Colombie. Quelle joie d’y être systématiquement convié. En effet, ce pays représente beaucoup pour moi, et je vous invite tous à le visiter, car c’est à chaque voyage une véritable leçon de vie ! Beauté des paysages, mais aussi des gens accueillants et simples, sans oublier le niveau de riding qui est tout simplement dingue ! Là-bas, les riders ne se soucient pas du type de vélo ou du dernier jean à la mode : ils rident et excellent sur leurs BMX. Pour cette nouvelle édition, et avec l’aide de son partenaire Red Bull, Alejandro nous avait concocté un tout nouveau trail dans son village d’enfance, “Buga”. Arrivé à l’aéroport, après plus de 24h passées dans des avions et salles d’attente, je suis accueilli par mon pote Alejo. Nous devons attendre d’autres riders : Anthony Napolitan, TJ Ellis et Brandon Dosch… Autant vous dire que le contest va être dingue ! Juste le temps de poser nos affaires et nous partons pour un bon repas suivi de quelques bières (il faut bien fêter cette arrivée). C’est la première fois pour les riders ricans, et ils semblent adorer l’endroit ! Dès le lendemain, place au riding. Nous nous rendons à Cali, sur le spot de dirt des éditions précédentes du “Rey de la tierra”. Le spot est nickel : de belles bosses pas trop tech’, mais tricksables à souhait. Une sorte de jam est organisée pour notre venue et de très nombreux riders sont là. Leur accueil est des plus chaleureux et nous commençons à rider tous ensemble. Petit détail assez difficile en ce début d’année : l’écart de température avec la France. Autant vous dire que chez moi, il faisait pas loin de zéro à mon départ, mais ici, c’est 40° que je rencontre, alors autant vous dire que je n’ai pas roulé quatre heures d’affilé. Nous sommes vite impressionnés par le niveau des riders qui nous gratifient des derniers tricks bien gras. Le tout avec un style au top et du flow. Nous achevons la session avec quelques trains, puis nous nous dirigeons vers le repas que les riders nous ont préparé. Croyez-moi, le mot famille a un sens en Colombie, et nous ne nous en plaignons pas !

Le lendemain, nous partons sur Buga, lieu du contest, pour checker le spot... Tout le monde hallucine sur la beauté du trail. Nous attaquons la journée par un peu de shapage, car quelques détails restent à régler. Le spot est enfin prêt et déjà les riders se lancent à l’assaut des bosses, qui ne demandent que ça. Très vite, on voit le côté très tech’ du terrain, avec pas mal de réceptions super raides et des virages : du bonheur. Je me contente de continuer à nettoyer le spot et finir de shaper une éject’ avec Alejandro et des locaux. TJ, Brandon et Anthony commencent à rider et prennent du plaisir. Hélas, TJ, tombé la veille, commence à ressentir une vive douleur dans la jambe et stoppe sa session. Pour l’instant, rien de grave, juste un peu de repos et de la glace. Le lendemain, nous retournons sur le spot. C’est le jour des practices et il est déjà bondé ! TJ, hélas, ne peut rider, car sa jambe le lance et il ne peut quasiment plus marcher. Nous décidons donc de lui faire passer des radios. Anthony et moi proposons une amputation, mais il ne semble pas adhérer à notre idée. “Haha, you make me nervous dog !”. Tout le monde ride, je continue à shaper des modifs sur le spot et perfectionne mon espagnol, qui est quelque peu horrible, mais je tends à progresser. Le soir, repos pour tout le monde, le site est enfin prêt pour accueillir un bon contest de dirt. Le jour des qualifs arrive et TJ ne peut toujours pas marcher, donc nous décidons de dédier cette journée aux amateurs et de ne faire qu’un practice pro afin de lui permettre de se reposer un jour de plus. Le contest amateur commence et le niveau est incroyable. Quatre ou cinq riders se détachent du lot et nous sortent des tricks de l’espace, le tout avec un flow déconcertant. Directement, les qualifs, puis un best trick. Alors là, je dois dire que j’ai fermé les yeux quelques fois, car les petits gars ne rigolent pas et envoient du lourd. Best trick amateur : nothing to whip, triple whip, rien que ça ! Des malades. Une nouvelle journée se termine, nous passons des heures à faire des photos avec les locaux et le public. Ces gens sont d’une gentillesse incroyable et il est donc difficile de dire non.

Le jour des finales arrive donc et tout le monde est chaud. Le public est venu en masse, le tout mené de main de maître par le DJ que Red Bull a booké. Les finales amateurs commencent, et c’est reparti pour un festival de tricks. Les gars enchaînent sur toutes les bosses, je suis sur le cul. Un peu de practice et c’est l’heure des finales pros. Nous devons utiliser la grosse section qui compte cinq sauts bien fat et techniques. Tous les riders se déchaînent. Hélas, Anthony se blesse bêtement et doit arrêter le contest. Tout le monde est déçu de ne pas le voir rider. Malgré cette perte conséquente, le niveau reste là et les riders envoient du gros. Je ne pourrais vous citer tous les tricks, car dans ma tête ça tourne encore ! C’est l’heure des résultats pro : j’obtiens la troisième place et suis vraiment content ; Brandon Dosch monte sur la deuxième marche pour laisser la plus haute au maître des lieux, Alejandro, qui tout au long du contest nous aura donné son meilleur riding. Quoi de mieux pour un rider organisateur que de créer son spot pendant des mois, d’y organiser un contest international, puis, pour finir, de le gagner ! Je n’ai qu’un mot à ajouter pour Alejandro : respect ! C’est la fin de la journée, les riders veulent que nous passions une dernière soirée tous ensemble à Buga. Une soirée rythmée par la salsa, l’agua ardiente et de grandes parties de rigolade ! Une fois de plus, que de souvenirs ramenés chez moi ; le voyage est très long, mais que ne ferions nous pas pour passer quelques jours dans l’un des plus beaux pays du monde. Une fois de plus, je tenais à remercier Alejandro pour son accueil et sa gentillesse, mais aussi ses partenaires, sans qui rien ne serait possible. Un grand merci aussi à l’équipe des ricains, TJ, Anthony et Brandon. Le trip ne fut qu’encore meilleur en leur compagnie. Trois personnes différentes, mais avec le mêmes mot d’ordre : respect, passion et rigolade entre potes. Un grand merci à vous tous, à très bientôt ! A MURTE PARCERO !

RED BULL UPSIDE DOWN PAR PATRICK GUIMEZ

Christian whip no foot cancan

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Santi, cannonball

Santi, super whip

Brandon, 3.6 motocross one foot


Napolitan, super seat indian

Vous ne comprendrez certainement pas, mais voici quelques phrases du trip qui m’ont bien fait rire : - Graciaaaasssss - If I don’t sleep now, just bring me to the cemetary - You’re making me nervous dog - Doubyz - I feel like there is a monster in my leg - I have to go deep bro (hahaha) - La chuleta - Dos cervesas 096

Jonathan Ospina, flip no hand


Double flip, Jonathan Ospina


RED BULL UPSIDE DOWN CONTEST (BUGA) Every year, Alejandro Caro organises a dirt event on his own land, in Colombia. What a joy it is to always be invited. This country means a lot to me, and I invite you all to visit it, because each trip is a real lesson in life! The landscape is beautiful, the people are simple and welcoming, and the level in riding in absolutely crazy! Over there, the riders couldn’t care less about what type of bike they have or the latest designer jeans; they excel at riding on their BMX. For this latest edition, and with the help of his partner Red Bull, Alejandro had put together a new trail in his childhood village, “Buga”. Arriving at the airport after over 24 hours spent in plains and waiting rooms, I am greeted by my mate Alejo. We must wait for other riders: Anthony Napolitan. TJ Ellis and Brandon Dosh... No need to insist that the contest is going to be wild! Just enough time to put down our luggage and we leave for a good meal and a few meals (to celebrate our arrival). It’s the American riders’ first time and they seem to love the place! The next day it’s time to ride. We go to Cali, to the latest editions dirt spot of the “Rey de la tierra”. The spot is perfect: some nice bumps that aren’t too tech’, but great for tricks. A kind of jam is organised for our arrival and a lot of riders are there. They are incredibly welcoming and we start to ride all together. A little detail makes things a little harder for this beginning of the year, and that’s the difference in temperature with France. I’ll just say that it was close to freezing when I left, where as here it’s closer to 40º, so obviously I didn’t ride for hours on end. We were soon impressed with the level of other riders who treat us to some nice fat tricks. All with a top style and an easy flow. We end the session with a few trains, and then head off to the meal that the riders had prepared for us. Believe me, the word family has a strong meaning in Colombia, but we’re not complaining! The next day we leave for Buga, where the contest is taking place, to check out the spot... The shear beauty of the spot amazes everyone. We

Alejandro, winner

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start the day off with a little shaping, as there are a few details that need to be sorted. The spot is ready at last and already riders jump onto the bumps, which are just begging for it. Quickly we work out how technical the land is, with quite a few really steep receptions and curves; pure happiness. I carry cleaning the spot with Alejandro and some locals. TJ, Brandon, and Anthony start enjoying the rides. Sadly, TJ, who had fallen the day before, starts to feel acute pain in his leg and has to stop his session. For now, it’s not too serious, just a little rest, and some ice. The next day, we return to the spot. It’s practice day and it’s already crowded! TJ, sadly, cannot ride, because his leg hurts and he can hardly walk. We decide to have his leg x-rayed. Anthony and I suggest amputation, but he isn’t impressed. “Haha, you make me nervous, dog!” Everyone is riding, I carry on shaping some changes on the spot and improving my Spanish, which is pretty awful, but I am getting better. That evening, rest for everyone, and the site is ready at last for a good old dirt contest. It’s the day of the qualifications and TJ still can’t walk so we decide to make it an amateurs’ day and only one pro practice so’ that he can rest for another day. The amateur contest begins and the level of skills is incredible. Four or five riders stand out, doing tricks from space, all with an unnerving flow. Straight away to the qualifications, and a best trick. I’ll admit to having closed my eyes a couple of times, because these guys ain’t kidding and their tricks were serious business. Best amateur trick: a nothing to whip and a triple whip, as you can see! They were crazy. Another day ends, we spend hours doing photos with the locals and the public. The people are really nice so it’s hard to say no. The finals arrive and everyone is hot. The public has come in throngs, all handled perfectly by the DJ booked by Red Bull. The amateur finals begin, and here we go again with a festival of tricks. The guys take on all the bumps, and I am really impressed. A little practice and its time for the pro finals. We have to use the big section, which includes five well fat and technical jumps. All the riders let it rip. Sadly Anthony injures himself

and is forced to stop the contest. Everyone is disappointed to not see him ride. Despite this important loss, the level stays high and the riders are churning out the tricks. I couldn’t possibly quote them all, because I’m still dizzy from them! It’s time for the pro results: I get third place and am well pleased; Brandon Dosch gets second place, leaving first place to the master of the land, Alejandro, who throughout the entire contest gave us his very best. What could be better for a rider and organiser than to create his own spot for month, organise an international contest there, then to win it! I have only one last word for Alejandro: respect! It’s the end of the day, and the riders want to spend one last evening in Buga. An evening rocked by the salsa, the agua ardiente, and big laughs! Once more, such memories to take home; the trip back is long, but what wouldn’t we do to be able to spend a few more days in one of the most beautiful countries in the world. Once more, I would like to thank Alejandro for his welcome and his kindness, as well as his partners, without whom none of this would have been possible. A big thanks to the American Team, TJ, Anthony, and Brandon. Their company made the trip even better. Three different people, but with the same ideas; respect, passion and laughs between mates. A big thanks to you all, and I will see you soon! P.S: You probably won’t get this, but these are a few sentences that made me laugh during the trip: - Graciaaaaasssss - If I don’t sleep now, just bring me to the cemetery - You’re making me nervous dog - Doubyz - I feel like there is a monster in my leg - I have to go deep bro (hahaha) - La chuleta - Dos cervetas A MUERTE PARCERO!




FASHION

PILLOW FIGHT SESSION

Photos et stylisme : Olivier Schmitt aka Schmitto Assistant : Martin Lagardere aka Martini le photographe Models : Ségolène, Eva, Mei-mei, Sandy, Delphine, Alice Thanx : Grain de caf, Alain de more, Zmirov girls


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L’histoire de cette pillow fight session est celle d’un gros kiff, ou quand tu te retrouves avec 8 pages dans Cream pour reprezent tes marques préférées sur tes models favoris. Merci les filles, et aussi merci aux gars and girls derrière ces quelques marques indé devenues, ou en voie de devenir, BIG. Des success stories, quoi.


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The story behind this pillow fight session begins with a real passion, where you find yourself with 8 pages in Cream to represent your favourite brands on your favourite models. Thanks girls, and thanks to everyone behind these indie brands who have become or are about to become BIG. Success stories, if you like.


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Skatersocks / www.skatersocks.com Ivan Smith est le petit dernier d’une famille nombreuse et pauvre du Texas, soit toute une enfance passée sans jamais de vêtements neufs, mais l’obligation de porter les fringues devenues trop petites pour ses grands frères. Trop dur. La seule fraîcheur dans le placard d’Ivan se trouvait au rayon chaussettes. Comme la majorité des kids ricains, il a passé les seventies tubesocks aux mollets. Ces chaussettes montantes, 100% coton, à deux ou trois bandes et au code couleurs de dingues, portées et popularisées par les joueurs de basket et les skaters. Devenu grand et californien, Ivan s’est souvenu du kiff ultime de la chaussette immaculée, “fresh to death”, comme ils disent là-bas. Il crée donc sa propre marque de chaussettes, Skatersocks, en 2003. Made in USA, principalement vendues sur le Net, via le site de la marque qui affiche les tofs des plus hot des cocottes du Net avec leurs Skatersocks on. Johnny Cupcakes / www.johnnycupcakes.com Johnny Cupcakes, c’est l’histoire d’un gars qui décide de coller Cupcakes à son prénom, Johnny, pour en faire sa marque de tee. Pour le logo, le cupcake remplace le skull, mais il conserve les bones. Au départ, il y a dix ans, c’était juste pour le kiff de porter ses propres tees, aujourd’hui, c’est un business qui pèse plusieurs millions. Johnny n’a pas fait d’école de commerce, n’avait pas d’investisseur, pas de prod délocalisée en Asie, mais un talent pour créer le buzz. Il place ses t-shirts sur les épaules et dans les shops qui comptent, et bang, sa première boutique rien qu’à lui ouvre en 2005 dans sa ville natale de Hull, dans le Massachusetts. Ça ressemble à la plus belle des boulangeries, sauf que rien de mangeable n’y est vendu, même pas un cupcake. Les tees, sweats et goodies sont présentés sous vitrines pour gâteaux et vendus dans des boxs pour cupcakes. Suivront une boutique à Boston, puis à LA. Juste avant d’être élu America’s #1 Young Entrepreneur of 2008 par BusinessWeek magazine, il se tape une tournée des big facs comme des lil’ high schools pour raconter aux quatre coins des States l’histoire de sa réussite : choisir la qualité plutôt que la quantité, faire attention au moindre détail, toujours réinvestir les thunes gagnées dans son business, et une fois une série sold out pas de réédition. Les produits sont donc rares et du coup les Johnny Cupcakes addicts vont jusqu’à se tatouer son logo sur la peau.

EZ / www.ezclothingcompany.com EZ, en deux lettres prononcées à la cainri, ça donne easy; facile, comme la marque de Jon Feld, 23 ans, défonce. Footballeur universitaire de talent, Jon Feld est fan de sports US. Il a pensé sa marque EZ, “The Lifestyle Clothing Company”, autour d’une signature : “Your life, our style”. Soit, pour l’instant, une dizaine de t-shirts revisitant des classiques de la pop culture américaine; logos d’équipes de basket comme de baseball, le “I love N.Y”, et même un emprunt à Disney, avec la main de Mickey faisant le signe de ralliement des freaks accompagnée d’un “The happiest lifestyle on earth” en typo maison. Tout semble facile pour Jon Feld qui a eu la très bonne idée pour faire connaitre EZ d’habiller Stunnaman du groupe The Pack. Avec un prénom en commun, EZ pourrait bien connaître le même succès que Johnny Cupcakes. Mishka / www.mishkanyc.com Mishka a été crée en 2003 à Brooklyn par Mikhail (pour les illustrations) et Greg (pour tout le reste). L’idée de départ est simple et kiffante; produire les tee qu’ils ont envie de porter, soit un univers gore, mais joyeux, avec de nombreuse références aux comics et aux Z movies. Leur inspiration principale, ils la trouvent dans la musique, et du coup, sponsorisent soirées et DJs, artistes rock, punk rock et électro, dont les frenchies du Booty Call crew. Ak-Lh / www.ak-lh.com V’là une quemar, ou plutôt une société d’éditions graphiques comme il se dit dans le métier, qui comme tant d’autre aurait pu faire des teeshirts, mais nan. Depuis 2008, Ak-Lh ambiance le monde de la décoration d’intérieur, oui madame, en réalisant des gants de cuisine, des tabliers, des fauteuils, des coussins et les akhletes; des poupées pour adulte générant une furieuse envie de possession. Et pourquoi Ak-Lh tu me demanderas; ben simplement pour les initiales d’Aksel (graphisme & illustration) et Le Helloco (développement & communication). Fidèles à leurs convictions d’éthique et de qualité, toutes les créations Ak-Lh sont fabriquées en France par les meilleurs artisans. Oui madame.

Skatersocks/ www.skatersocks.com Ivan Smith is the youngest of a poor and large family from Texas, which means an entire childhood spent without ever getting new clothes, and having to wear his brothers’ hand-me-downs. Real tough. The only fresh things in Ivan’s wardrobe were the socks. Like most of American kids, he spent the seventies wearing tube socks. These high socks, 100% cotton, two or three coloured stripes and crazy colour codes, worn and made popular by skaters and basketball players. Once he had become a Californian adult, Ivan remembered the fun of the immaculate sock, “fresh to death” as they say. He started his own brand of socks, Skatersocks in 2003. Made is USA, sold mainly on the Internet, via the brand’s website with the hottest pics of people rocking their Skatersocks off.

EZ/ www.ezclothingcompany.com EZ, pronounced the American way, that’s easy; easy, like the brand of Jon Feld, 23, is awesome. Talented university footballer, Jon Feld is a US sports enthusiast. He created his brand EZ, “The lifestyle Clothing Company”, around a signature: “Your life, our style”. That is, for now, a dozen tee-shirts revisiting classics of American pop culture; basketball and baseball logos, the “I love N.Y”, and even borrowing from Disney, with Mickey hand doing the freaks rallying sign with “the happiest lifestyle on earth” written underneath. Everything seems easy for Jon Felds who, to make his brand famous, had the clever idea of dressing Stunnaman from The Pack. Sharing their first name, EZ could meet with the same success as Johnny Cupcakes.

Johnny Cupcakes/ www.johnnycupcakes.com Johnny Cupcakes is the story of a guy who decided to stick Cupcakes to his name, Johnny, to make into his own brand of tees. For the logo, the cupcake replaces the skull, but the bones are still there. When he began, ten years ago, it was just for the fun of wearing his own tees; today it’s a lucrative business that weighs a few million. Johnny never went to business school, had no investor, no offshore production in Asia, just a talent for creating a buzz. He put his tee shirts on the shoulders and in the shops that counted, and bang, his first shop opened in 2005 in his hometown of Hull, Massachusetts. It looks like the nicest bakery you can think of, except that there’s nothing eatable in there, not even a cupcake. The tees, sweats, and goodies are presented beneath a cake window display and sold in cupcake boxes. Shops in Boston and L.A. will follow. Just before being elected America’s #1 Young Entrepreneur of 2008 by Business Week magazine, he did a tour of all the big universities and little high schools to tell the secret of his success to the four corners of the States; choose quality over quantity, pay attention to the smallest detail, always reinvest profits into his business, and never reedit once sold out. Products are therefore rare and Johnny Cupcake addicts go so far as to have tattoos of his logo.

Mishka/ www.mishkanynyc.com Mishka was created in 2003 in Brooklyn by Mikhail (for the illustrations) and Greg (for everything else). The idea to start with is simple and fun; producing the tees they fancied wearing, that is a gore theme, but cheerful, with many references to comics and Z movies. Their principal inspiration is from music, and therefore they sponsor parties and DJs, musicians in rock, punk, and electro, including the frenchies Booty Call Crew. Ak-Lh/ www.ak-lh.com This is a brand, or rather a graphic publishing company as the jargon goes, who could have followed the tee-shirt fad, but they didn’t. Since 2008, Ak-Lh creates an ambiance in interior design, yes ma’am, and produces oven gloves, aprons, armchairs, cushions, and the aklethes; dolls for adults that really make you want them. And why is it called Ak-Lh, you’ll be asking me; well simply because it’s the initials of Aksel (graphic design and illustrations) and Le Helloco (developing and communication). Loyal to their ethical convictions and quality, all Ak-Lh creations are made in France by the best artisans. Yes Ma’am.

Pull-In / www.pull-in.com Pull-In Underwear, c’est l’histoire d’un ingénieur en électricité, Emmanuel Loheac, qui quitte Paris et son job pour vivre son kiff de surfeur à Hossegor. Retour vers le futur de la culotte, nous sommes début 2000, la grande période du pantalon taille basse en France. Emmanuel se pose un soir avec quelques potes autour d’une table pour réfléchir à un concept de culotte à voir, soit l’acte de naissance de l’élastique brandé Pull-In, des imprimés camouflage / étoile / vache / fraise, et de l’utilisation de cette matière LYCRA® Invista qui te donne l’impression d’être en vacances toute l’année. Avec Pull-In, c’est la fête du slip, comme a sûrement du balancer le raffiné Michaël Youn dans son morning live. Le jeune fou s’improvise ambassadeur de la marque en portant régulièrement ses produits à l’écran, la même avec les candidats de la télé-réalité, alors en plein boom. Sans rien n’avoir demandé, la télé va propulser Pull-In dans le mass market. En 2004, une première boutique ouvre à Hossegor, huit autres suivront en France, puis plus récemment aux US, à NYC et LA, bientôt Hong Kong. Au fait, j’allais oublier, Pull-In, à la base, c’est une figure de surf, ou la façon de rentrer dans un tube. Pour rendre hommage à Michaël Youn, par extension, c’est également rentrer dans le tube de madame, parce qu’en ricain Pull-In est synonyme de pénétration, euh... pénétration des marchés j’entends, avec dernièrement une licence Marvel de dealée. À suivre pour la marque qui fête cette année ses 10 ans; une colab avec G-Shock. Filles à Papa. / www.fillesapapa.com La marque de ces filles (à papa) est tellement fraîche que t’as trop envie de voir ta meuf en porter. Derrière Filles à Papa, il y a deux sœurs de même pas 25 ans, Sarah et Carole Piron, originaires de Liège et d’une famille sans problème de pouvoir d’achat. Du coup, elles ont pu partir à New York pour développer leur marque. Proche des party harders, elles savent comment faire la fête et proposent des collections festives et pas prise de tête. Comme le dit le dossier de presse, Filles à Papa est un label à suivre... quand on est tout, sauf une suiveuse.

Pull-In/ www.pull-in.com Pull-in Underwear is the story an electrics engineer , Emmanuel Loheac, who left Paris and his job to live his hobby of being a surfer in Hossegor. Back to the future of pants, we are in 2000, the great age of low-riding trousers in France. Emmanuel sat down one night to think about a concept of visible pants, leading to the birth of the elastic brand Pull-In, with camouflage /star/ cow/strawberry prints, with the LYCRA® Invista material that gives you the feeling you’re on holyday all year long. With Pull-In, it’s party time in your pants, as the refined French comedian Mickael Youn used to say. The young madman actually became ambassador for the brand, wearing them regularly on air, and the same went for the candidates in reality TV shows, that were booming at the time. Just like that, TV is going to fling Pull-In into the mass-market. In 2004, a first shop opened in Hossegor, eight others followed in France, and more recently in the US, in NYC and LA, and soon in Hong-Kong. I nearly forgot to add that Pull-In is a surf move, where you enter a tube. As a homage to Mickael Youn; it also means entering a lady’s tube, as in English it’s synonymous with penetration, um... of the markets I mean, with Pull-In having made a deal with Marvel. To be continued, with this brand who will be celebrating its 10th anniversary with a collaboration with G-Shock. Filles a Papa/ www.fillesapapa.com These (daddy’s) girls’ brand is so fresh you want to see your girlfriend wearing it. Behind Filles a Papa, are two sisters both under 25, Sarah and Carole Piron from Liege and a family that don’t have too many financial problems. This gave them the possibility to go to New York to develop their brand. Close to the party harders, they know how to party and suggest festive and simple collections. As their press-book says, Filles a Papa is a label to follow... when you are anything but a follo


FACE

MANU SANZ IS BACK ! MAIS QUI EST DONC MANU SANZ ? Bon, ben, je crois que ça va partir en session old school alors.… Je vais avoir 40 ans et j’ai commencé la photo il y a environ 20 ans. 1983: En sortant du collège, je vois passer un gars sur un petit vélo, avec pantalon et mentonnière Haro. Sans le savoir, je viens de découvrir ma première passion, le BMX. 1985: Premier contact avec la photo (voir photo old school, Craig Campbell). Je pars faire une compétition de bicross freestyle à Béziers avec le : «Béarn Bicross Club». Ça me saoulait de faire le contest, mais j’avais accepté de faire le voyage pour voir la démo des pros anglais Campbell et Carlo Criggs. J’avais emprunté le Minox des parents et c’était la première fois que je touchais à un appareil photo. 1988: Je commence à m’intéresser à la photo et je récupère le matos de mon père qui était amateur de photo de montagne : un boîtier mécanique, plusieurs objectifs, un flash… 1989: Découverte des films noir et blanc et du labo grâce à mon père, encore : il s’était occupé d’un photo club dans son lycée et le labo restait inutilisé. J’y passais des heures à apprendre le tirage argentique, avec le bruit de la salle de cours à côté. 1990: Fac de sport à Bordeaux. Avec des potes, on s’amusait à faire des photos de nuit, surtout des poses lentes avec l’appareil sur pied, des «photos fantômes» et puis pas mal de photos en bougeant l’appareil pour avoir des flous sur les lumières… À cette époque, je demande régulièrement des trucs techniques à mon père, les oublie, lui redemande… (À noter qu’il n’y avait pas Internet et les forums…) Je fais très peu de photos de BMX ou de skate durant ces six ou sept années de découverte de la photo. 1997: Je commence à shooter du BMX et à «vendre» des photos. La première s’est un peu fait «par accident», une photo de David Lombard, qui ridait pour Sunn à l’époque. Daniel Mini et Xavier Robleda bossaient au design de la marque et c’est eux qui ont voulu faire une pub avec cette photo ratée. C’est encore eux qui ont bataillé pour faire en sorte que je sois payé pour cette photo. Avant ça, je n’avais jamais pensé que la photo pouvait être un moyen de gagner de l’argent. Ensuite, je me suis dit que ça valait la peine d’essayer un peu, voir si je pouvais gagner quelques sous pour me payer des films ou du matos. 1998: J’abandonne mes études, je déménage et je commence à faire des piges régulièrement. Je laisse tomber le concours de prof d’EPS après six ans d’études, pour partir vivre à Montpellier. Je n’ai pas eu à réfléchir beaucoup pour faire mon choix entre fonctionnaire à l’éducation nationale et un «boulot» alliant trois de mes passions (BMX, sk8 et photo)… Même aujourd’hui, où il a fallu que je reparte à l’école pour faire une formation niveau CAP, je ne regrette pas mon choix. Au cours de cette année, je collabore avec quelques mags de skate et de BMX, avant de rencontrer Alain qui me propose d’être photographe principal du magazine Bmxicos et puis du Cream #1. 1999: Pendant quelques années, je garde des petits boulots en parallèle à la photo. Ça m’évite de stresser sur les rentrées d’argent. Aussi, j’en profite pour me perfectionner : refaire ce que je faisais quelques années avant mais en essayant d’avoir des résultats propres et constants (plus difficile en argentique qu’en numérique). Ces dernières années, la vie et les choix que j’ai faits m’ont conduit à moins faire de photos. La principale raison était due au choix d’avoir une vie de famille; être plus souvent à la maison. Du coup, il a fallu que je trouve du boulot près de chez moi et j’ai eu moins de temps pour la photo. J’ai même commencé à voir ça comme une activité de dilettante. Finalement, en 2009, j’ai décidé de faire une formation de 9 mois. Ça m’a fait du bien de sortir l’oeil du viseur et de passer à la vie réelle, avoir du temps pour ses proches, ses amis, avoir le temps de rider vraiment…

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Craig Campbell, Béziers, 80’s

WHO IS MANU SANZ ? I guess it’s all going to turn into an old school session so... I am nearly 40 and I started photography about 20 years ago. 1983: Leaving school one day, I see a guy in Haro pants and chin piece on a little bike. I don’t know it yet, but I have just discovered my first passion, BMX riding. 1985: First contact with photography (see old school picture, Craig Campbell). I go to do a bicycle motocross freestyle contest in Beziers with the “Bearn Bicross Club”. It bored me to do the contest, but I agreed to the trip so that I could watch the demo done by the English pros, Campbell and Carlo Criggs. I had borrowed my parent’s Minox and it was my first time using a camera. 1988: I’m starting to get into photography and I have been given my father’s gear who enjoyed taking pictures of mountain landscapes: a box, a few lenses, a flash... 1989: I discover black and white films and the photo lab, once again thanks to my father; he had been part of a photo club at his school, and the lab had remained unused. I spent hours there learning how to print silver film, listening to the lessons being taught next door. 1990: Studying sport at university in Bordeaux. With my mates, we fool around taking night picture, especially slow poses with the camera on stand, “ghost photos”, and lot’s of pictures taken with the camera moving in order to capture blurred light. At that time I regularly ask my dad for technical help, promptly forget it, having to re-ask him... (Remember, that at that time, there’s no Internet or forums...). I do very little photography of BMX or skate during those 6 or 7 years of learning. 1997: I start shooting BMX and “selling” pictures. The first was done kind of by accident, a photo of David Lombard who was riding for Sunn at the time. Daniel Mini and Xavier Robleda were working on the brand’s design and it was them who wanted to make an advert out of that bungled photo. It’s also them who battled so that I would be paid for the picture. Before that, I had never thought that photography could be a way to earn money. I decided it was worth a try; see if I could earn a little cash to buy myself some films or gear. 1998: I give up my studies, move, and start doing regular freelance work. I dropped trying to pass the sports teacher exam after having studied for it for six years, to go and live in Montpellier. I didn’t need to think much in choosing between becoming a civil servant in teaching and a “job” that allied three of my passions (BMX, sk8 and photography)... Even today, when I had to go back to school to get a vocational training certificate, I don’t regret my choice. During that year, I collaborate with a few skate and BMX mags, before I meet Alain who suggests that I become principal photographer of the magazine: Bmxicos and then Cream nº1. 1999: For a few years, I keep doing odd jobs at the same time as photography. It avoids stressing about money. So, I try to get better; I try to redo what I had done a few years before but try to get cleaner and more stable results (this is harder to do on silver film than on digital). These last few years, life, and the choices I made have lead me to doing less photography. The main reason, was the choice of having a family; to be more often home. This meant I needed a job closer to my home and I had less time for photography. I even started to see it as an amateur hobby. Finally, in 2009, I decided to do a 9-month long training course. It did me good to get my eye away from behind the lens and live in the real world, have time for my close ones and friends, and have time to really ride...


Damien Croce, Montpellier


TON STYLE DE PHOTO ? Honnêtement, je ne pense pas vraiment avoir de style bien défini. J’aime trop de styles différents pour ça. En fait, si c’était possible, je ferais une photo différente à chaque fois, mais bien sûr je me répète forcément. D’ailleurs, ça me surprend toujours quand des amis me disent qu’ils reconnaissent mon style. Sinon, je suis bien sûr influencé par les autres photographes de BMX et de skate mais je l’ai surtout été dans les années 90 où je lisais beaucoup plus les mags que maintenant. De toute façon, qu’on le veuille ou non, on est influencé par tout ce qui nous entoure. Dans mon cas, il s’agit surtout des livres, des peintures, des BDs et des films. Je regarde peu de livres de photographie, mais j’ai été impressionné par le travail de gens comme JP Witkin ou Andy Goldsworthy, dans des styles plutôt différents. N&B OU COULEUR ? J’aime les deux. Mais j’ai vraiment commencé par la couleur. Je me rappelle qu’à mes débuts, je ne voyais que les couleurs et je n’avais jamais entendu parler du concept de «cadrage» (voir première photo old school…). J’aime le côté graphique du noir et blanc, la mise en valeur du contraste, le rendu des reflets, des brouillards… Mais j’aime aussi la couleur, tout ce qu’on peut “créer“ de nuit avec un appareil photo, des flashs et avec les lumières de la ville. Et puis j’apprécie aussi la lumière du jour. Dernièrement, c’est le tirage argentique lith qui m’a le plus motivé à prendre des photos. Mais le labo demande beaucoup de temps, et, avec le lith, ça m’arrive de passer une journée entière sur un seul tirage sans avoir de résultat valable. C’est aussi le numérique qui me repousse vers le noir et blanc argentique… Je préfère le rendu du film dans la plupart des situations même si je dois admettre que le numérique est facile et efficace dans certains cas (flash de nuit surtout). La diapo couleur revient cher maintenant : achat du film, développement, et scan pro si on veut un rendu optimal pour la presse. Les films noir et blanc sont devenus une bonne alternative au numérique, à condition de faire soi-même les tirages et d’avoir un scanner correct.

David Lombard, Montpellier

MATOS ? Certains vont être saoulés, mais je ne citerai un nom de marque que le jour où j’apprendrai qu’elle sponsorise un photographe de BMX ou de skate. Ça fera peutêtre bouger les distributeurs français… La seule fois où j’ai demandé une aide à une marque d’appareils photo, on m’a renvoyé vers mon magasin local… Et encore, c’était pas pour être sponso, c’était juste pour avoir un appareil sans passer par la liste d’attente. C’est sûr que le BMX n’est pas un gros marché mais quand on voit le nombre de riders de BMX qui s’intéressent à la photo… Ça ne devrait pas laisser les marques totalement indifférentes… Voilà pour ce qui est du matos que j’utilise couramment : Un moyen format, dos argentiques avec trois objectifs : petit télé 150mm 4, fish eye 30mm 3.5, 80mm 2.8. Un vieux numérique à séquence qui fait 5 megapixels et un plus récent qui en fait 10. Un argentique à séquence et un plus petit 100% mécanique. Les objectifs 24x36 : 80mm 1.8 AF, 50mm 1.8, fisheye 2.8, 80-200mm 2.8 (AF cassé). Accessoires : tubes alonges macro, gros trépied pour expositions longues, un gros sac et un petit… Flashs : Ça fait quelques temps que je galère avec les flashs suite au vol de la plus grosse batterie de flash que j’avais (400W/s). Du coup, je suis passé de deux gros flashs à un seul, le moins puissant des deux (160 W/s)… pour finir, la batterie est morte… Là, je viens de craquer pour un flash de studio sur batterie 1200W/s, en espérant que ça fonctionne bien… J’ai aussi trois petit flashs à piles où je peux varier la puissance pour avoir une vitesse d’éclair rapide pour bien figer le mouvement. Je branche ces trois flashs ensemble sur un déclencheur radio pour avoir une puissance correcte. J’ai aussi un autre petit mais qui ne marche qu’à pleine puissance, donc uniquement pour éclairer des sujets immobiles. Accessoires flashs : boîtes à lumière, grille nid d’abeille, filtres gélatines couleurs, scotch, pinces, flashmètre, 1 émetteur radio et trois récepteurs… Mon appareil photo le plus récent est un sténopé en bois, fabrication maison, en frêne, pile à la taille pour mettre des dos grand format. Pour le moment, je n’ai fait qu’une boite de films n&b de marque bon marché (tout est beaucoup plus cher en grand format…). Le sténopé fait des images intéressantes mais manquant un peu de netteté, même en grand format.

Inconnu, Masters, Cologne

LA TECHNIQUE ? Bon, je ne suis pas un pro de la technique, étant donné que j’ai appris tout seul. Alors, je préfère la boucler plutôt que de dire des bêtises. Un truc pas trop technique : mettre plusieurs flashs ensemble pour avoir plus de puissance. Deux flashs, on double la puissance. Trois flashs, on triple… etc. Moins cher et moins lourd qu’un gros flash, mais plus de câbles, plus de piles à recharger… TA MEILLEURE PHOTO ? En fait, j’ai toujours eu du mal à faire une sélection photo, alors pour ce qui est de répondre à ta question et en désigner une seule… Une photo est bien quand le résultat correspond à peu près à ce que je voulais faire, et c’est encore mieux quand il y a quelque chose d’inhabituel, d’inattendu dans la photo, à condition que le rendu soit intéressant et pas trop moche… Voici quelques photos prises au hasard et les raisons pour lesquelles elles me plaisent, photographiquement parlant : Sylvain Fabre au Mazet, tirage argentique N&B. Les raisons : la rampe en palettes, les nuages bien sombres, le reflet du soleil sur la rampe… Mais surtout le tirage lith qui donne des grains et des contrastes différents sur les hautes et sur les basses lumières. La teinte crée par le révélateur lith sur le papier Kentona, teinte encore transformée par un virage au sélénium. Par contre : scan maison, donc qualité moyenne sur le magazine… À voir ? Alexis Desolneux, Long Beach. Raisons : la lumière rouge du soleil associée au bleu de la mer et à celui plus pâle du ciel. L’angle au ras du sol, pris de loin. Peut-être un film kodachrome aux couleurs métalliques ?

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Bowl à Bolo, RIP, Bordeaux


- Corey Bohan, Masters, photo numérique, la lumière du soleil sous le pont, l’angle de vue dominant légèrement les bosses et la foule, un cadrage avec des proportions de tiers… Sinon, je pense que le riding de Corey Bohan y est pour beaucoup. - Scott Malyon à Romford, poster T1. Malheureusement pas dans cette série de photos. Scott fait un transfert en passant presque au-dessus de moi, il est cadré très serré, son vélo est vu de dessous et est bien tordu par le fish eye. On voit le trèfle d’où il décolle à gauche et un bout de la courbe où il va atterrir, dans le coin en bas à gauche. J’aime bien la déformation due au fish eye et la position que cela donne : on a l’impression qu’il n’est pas du tout dans l’axe de la réception. En plus, le n&b argentique - au moins de la 400asa, si ce n’est pas 3200asa – rend bien le béton de Romford qui est très granuleux. - Gary Young, fufanu sur un rail Nimois. J’aime bien le fait qu’on ne comprenne pas bien la photo. J’aime bien le cadrage serré, la perspective donnée par le flou sur le rail, et aussi le sol éclairé derrière lui. En fait, il monte sur un plan incliné et fait le fuf sur le côté. C’est vu de dessus. - Sergio Layos, Pinto. Une photo toute simple, avec un éclairage discret, un peu de cadrage et une hauteur mise en valeur. MEILLEURS MODÈLES ? Ça serait trop long de tous les citer et j’aurai peur de vexer ceux que j’oublierai… J’aime les riders qui ont un style à eux. Je vais parfois préférer un style moche à un rider trop stéréotypé. Je préfère voir une façon personnelle de faire un trick. Après, un rider qui innove, c’est top, mais je sais que c’est facile. Perso, je suis déja bien content d’arriver à faire une figure qui me plait, même si c’est un trick de base…

Corey Bohan, Masters, Cologne

ANECDOTES ? La session avec Paul Osika à Humboldt County est sûrement l’un de mes meilleurs souvenirs. Déjà, il avait fait 6 heures de route depuis SF pour venir me chercher. Comme, il savait que j’aimais la campagne, on a passé les trois premiers jours à faire des randonnées. Il m’a montré des coins magnifiques et l’ambiance était incroyablement paisible, je n’avais pas l’impression d’être aux Etats Unis. Il faut dire que l’endroit où il habite est assez unique. Et puis, le quatrième jour, j’ai commencé à m’inquiéter, à me demander s’il voulait vraiment faire des photos. En fait, il voulait juste que je passe un bon moment et avait pleins de choses à me montrer. Après, il s’est montré super motivé pour faire les photos. Deuxième anecdote : L’agence Euro RSCG me contacte pour faire une pub Peugeot. Résultat : beaucoup plus compliqué qu’une pub BMX : des réunions avec le graphiste/DA qui avait déjà “fait” la photo sur ordinateur, réuninon pour se mettre d’accord sur le lieu du shooting. Re-réunion pour voir les photos de repérage du lieu du shooting : genre «celui-là est bien, mais ils demandent beaucoup trop d’argent…», choix du lieu puis re-re-réunion avec deux représentants de Peugeot France et deux autres de Peugeot Europe, tous en costume, évidemment… sauf le DA et moi… Le jour J, j’arrive en skate sur le “spot” : la cour d’un hôtel particulier, aménagée pour l’occasion. Un catring est installé pour déjeuner. L’agence avait engagé un assistant qui s’était chargé de louer du matériel photo, dont des flashs de studio. Je ne savais même pas comment ça marchait, mais heureusement, c’est lui qui se chargeait de les installer et de les régler… Moi qui avait l’habitude de tout faire tout seul, c’est à peine si on me laissait appuyer sur le déclencheur ! Au final, c’était assez amusant, bien plus de boulot qu’une simple session entre copains, mais intéressant quand même…

Alexis, Long Beach

Alors, Manu Sanz est de retour? Ben, oui, sinon je ne serais pas en train de préparer mon sac photo. En tout cas, si j’ai fait quelques photos récemment, c’est surtout grâce à toi. Sans tes sollicitations, je mettrais plus de temps à descendre de mes montagnes. En tout cas, ça fait du bien de «repenser photo» après une bonne année de repos. Par contre, ça reste un retour à temps partiel parce que je compte garder une vie de famille et éviter de passer tout mon temps loin de chez moi, comme avant. En tant que père, je suis en partie responsable du bonheur de ma fille, et ça commence par être un père présent, et non absent. En plus, grâce aux (ou “à cause” des ?) documentaires de Pierre Carles («Attention danger travail» et «Volem rien foutre al pays»), on réalise qu’il y a d’autres alternatives et qu’on peut éviter de “perdre sa vie à la gagner”. En d’autres termes - contrairement à ce que le président français voudrait - il s’agit d’éviter de bosser comme un dingue pour réussir à entretenir un train de vie trop cher et pas forcément nécessaire au bonheur. Après, c’est un choix personnel, ça dépend de chacun, certains trouvent leur bonheur en bossant comme des fous. Mais pour les autres, c’est bien de savoir qu’il y a des choses plus importantes dans la vie que sa “réussite professionnelle” ou sa “carrière”… Mais, rassurez-vous, je compte quand même bosser un peu, et puis la plupart du temps, je ne considère pas la photo comme un boulot. J’espère même faire quelques road trips et quelques voyages, si possible. Je compte surtout combiner tout ça avec des boulots dans la charpente et les maisons à ossatures en bois écolos. A voir… MESSAGES, THANKS… Etant donné que ceci s’adresse surtout aux photographes, je dirais à ceux qui essaient de se faire une place dans le milieu de ne pas voir les autres comme des rivaux. S’il ne peut pas y avoir 20 photographes par magazine, il est quand même possible de trouver sa place sans lutter. Je ne peux pas citer tout le monde ici, mais je remercie tous ceux qui rident, prennent des photos, ceux qui achètent les magazines, tous ceux qui soutiennent le BMX. Merci encore à ceux qui m’ont accueilli et aidé, merci aux âmes charitables qui m’ont tenu un flash et milles excuses à ceux que j’ai saoulé pour en tenir un… Merci à ma famille, à Valé, Anouk, Alain, DD, Vincent d’Alternatif, Kiki, Xavier Avalanche, Yvan le charpentier, Andy Zeiss, Michiel, Hordax, Damien, Alexis, Zille, Nico Cambon, les Moldaves et leur Source de jouvence, Maxime, Pilou, Loïc, John, RKS, Med, Julien, Georg, Kay, Will, Banners, Mark, OW, Hadrien, Armen, Van Hanja, Fabien, Carhartt, Superstar, Wethepeople, Sunex, Redbull, Macneil, Adidas, Federal, Sole Tech, Ykks, Le Hangar, Session Libre, T1, KHE, Skindaddy, Flybikes, Fox, Kanabeach, Rusty, Oakley, Trauma, Euro RSCG, Roots… sans oublier le Pélardon crew !

Le brouillard de San Francisco


Sylain Fabre, chiottes du Mazet

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WHAT YOUR STYLE IN PHOTOGRAPHY? Honestly, I don’t think I really have one that is well defined. I like too many different styles for that. In fact, if it were possible, I would do a different picture each time, but inevitably I repeat myself. It actually really surprises me when my friends tell they recognise my style. Otherwise, I am of course influenced by other BMX and skate photographers, but this was more during the 90s, when I read a lot more magazines than I do now. Anyway, whether you like it or not, one is always influenced by what surrounds you. In my case, it’s mostly by books, paintings, comics, and films. I don’t read many photography books, but I was impressed by the work of people like JP Witkins or Andy Goldsworthy, who have very different styles. ARE YOU MORE BLACK & WHITE OR COLOUR AND FLASH? I like both. But I really began in colour. I remember that when I began, I could only see colours, and had never heard of the concept of “framing” (see first old school picture...). I like the graphic side to black and white, how the contrast is enhanced, how reflections and fog looks... But I also like colour and all you can “create” at night with a camera, a flash, and the city’s lights. And I also like the light of day. Lately, I have been motivated to take photos by my discovery of silver lith. But it takes a lot more time in the lab, and with the lith, I can spend a whole day on a

print without getting a good result. It’s also digital photography that has got to go back to black and white silver... I prefer the outcome in most situations even if I have to admit that digital is much easier and effective for some situations (particularly for night flash). Coloured slides are very expensive now; buying the film, development, and pro scan if you want good quality images for the press. Black and white films are a good alternative to digital, as long as you print them yourself and you have a good scanner. YOUR GEAR This may annoy some people, but I will only quote the name of a brand the day I’ll hear that they are sponsoring a BMX or skate photographer. Maybe that’ll make French distributors moving... The one time I asked for help from a brand of cameras, they sent me to their local shop... And that wasn’t even for sponsoring, just to get a camera without having to go through a waiting list. Of course it’s true that BMX is not a huge market, but when you see the number of riders who are into photography... The brands shouldn’t be so indifferent... So this is the gear that I’m using currently: A medium format, silver with three lenses: a little telephoto 150mm, fish eye 30mm 3.5, 80mm 2.8. An old sequence digital that has 5 mega pixels and a more recent one that has 10. An analog sequence camera and a smaller one 100% clockwork. The lenses are 24x36: 80mm 1.8F, 50mm 1.8, fisheye 2.8, 80-200mm 2.8 (AF cassé).

Le Périco, Ténérife

John Mini, Montpellier


Accessories: macro accessories, a big tripod for long expositions, one big, and one small bag... Flashes: I’ve been having trouble for a while with flashes after my biggest flash battery was stolen (440W/s). Because of this, I had to go from two flashes to one, the less powerful one (160W/s)... And then the battery died... I’ve just fallen for a studio flash on a 1200W/s battery, and I hope it’s going to work well... I also have three little battery-operated flashes that I can vary the intensity of, so that I can have a fast flash to really capture the movement. I plug these three flashes together on a trigger

to get adequate power. I have another little one, but it only works on full power so I can only use to light up stationery subjects. Flash accessories: light boxes, honeycomb grill, coloured gelatine filters, gaffer tape, pliers, a flash metre, a radio transmitter and 3 receptors... My most recent camera is a wooden pinhole camera, homemade out of ash wood, just the right size for large format. For the moment I only have one box of cheap black and white film (it’s always much more in expensive in large format...). The pinhole camera makes interesting pictures but lacks a little in clarity even in large format.

Mike S, COB

Sylvain, Mazet, Mtp

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TECH / FLASH???? Well I’m no pro when it comes to technique, seeing as I am self-taught. I’d rather keep my mouth shut then say something wrong. Something that isn’t too technical: using many flashes together to make them more powerful. Two flashes, you double the power. Three flashes, you triple...etc. It’s less expensive and less heavy than one big flash, but it does mean more cables, and more batteries to charge up.

Yanmar, Japan


Paul O, Avenue of Giants


Dave Freimuth, Louisville

Nico Béou, Peynier

Nico Cambon

Sergio Kayos, Pinto

Kevin Kalkof, Gréoux

Gary Young, Nimes

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Jimmy Levan, Louisville

Jesus Fuentes, Malaga

Mike Aitken, Gravity Games


Gary Young, Teletubbies

Poupou et Gus, Blockaus’ house

Flyteam, Gibraltar

BEST PHOTO? I have always found it hard to select photos, so to answer your question and choose just one... A photo is good when the result corresponds more or less to what I was trying to do, and even better when there is something unusual, unexpected in the picture, just so long as the outcome is interesting and not too ugly... Here are a few pictures taken at random, and why I like them, photographically speaking: Sylvain Fabre at the Mazet, black and white silver print. Why; the ramp made of pallets, the very dark clouds, the reflection of the sun on the ramp... But particularly the lith print which gives a different contrast and grain on the high and low lights. The tint given by the lith developer on the Kentona paper, tint that was transformed by toning it with selenium. On the other hand, it was scanned at home, so the quality wasn’t perfect in the magazine... We’ll see how it turns out? Alexis Desolneux, long beach. Why; the red light of the sun joined with the blue of the sea and the paler blue of the sky. The angle close to the ground, from afar. Maybe a kodachrome film with metallic colours? Corey Bohan, Masters, digital photo, the light of the sun under the bridge, the angle dominating slightly the bumps and the crowd, a framing with third proportions... Otherwise, I would say that Corey Bohan’s riding has a lot to do with it. Scott Malyon in Romford, poster T1. Sadly, he isn’t in this selection of photos. Scott did a transfer, going very nearly over me, he is really tightly framed, his bike is seen from underneath and is bent by the fish eye. You can see the trefoil from where he is jumping on the left and a piece of the curb where he is going to land on the left bottom hand corner. I like the distortion due to the fish eye and the position it makes; it looks like he is not at all in the right axe for the landing. What’s more, the silver black and white-it’s at least a 400asa, if not 3200asa- shows up really well the concrete in Romford, which is really grainy. Gary Young, fufanu on a rail in Nimes. I like the fact that you can’t understand the photo very easily. I like the tight frame, the perspective given by he blurred rail, and also the ground lit up behind him. He is, in fact, going upwards and is doing the fufanu on the side. The photo is taken from above. Sergio Layos, Pinto. A very simple picture, with a discreet lighting, a little framing and enhanced height.

Nuno, Paris

Black Jack, Joinville

Travis Collier, Montpellier

BEST MODELS It would be too long to quote them all, and I wouldn’t want to offend those I’d have forgotten... I like riders with their own style. I prefer an ugly style to a style too stereotyped. I prefer seeing a trick performed in a personal way. I mean, a rider who’s innovating is great, but I know it’s easy to say. Personally, I’m happy enough to manage to do a trick that I like; even it’s a really basic one... ANECDOTES The session with Paul Osika in Humboldt County is probably one of my fondest memories. For a start, he had driven about 6 hours from San Francisco to come and fetch me. As he knew that I loved the countryside, we spent three days trekking. He showed some beautiful spots and the atmosphere was incredibly calm, I didn’t feel like I was in the States. I must say that the place where he lives is pretty unique. And the fourth day I started getting worried, wondering if he really wanted to do photos. In fact, he just wanted me to have a good time and had loads of stuff to show me. After that, he was really motivated to do the shoot. Second anecdote; the Euro RSCG agency contacted me to do a Peugeot ad. The result was that it’s a lot more complex to do than a BMX advert; meetings with the graphic designer who had already “done” the picture on the computer, meetings to agree where the shooting place would be. Another meeting to see the photos of the location: as in “that one’s not bad but they’re asking for too much...” choice of location then yet another meeting with two reps from Peugeot France and two more from Peugeot Europe, all dressed up of course... Except for the graphic designer and myself... D-day arrives, I arrive on my skateboard to the spot; the yard of a hotel that had been converted for the occasion. The catering is set up for lunch. The agency had employed an assistant who had taken care of renting out the photography gear, including some studio flashes. I didn’t even know how they worked; luckily, he took it upon himself to set everything up... For me who was used to doing everything myself, it was weird to hardly be allowed to press down the button! At the end of the day, it was quite fun, a lot more work than a simple session among mates, but interesting anyway... SO, YOU’RE BACK? Well, yeah, or I wouldn’t be in the middle of preparing my photo bag. But really, if I had any photo opportunities lately it’s thanks to you (Alain).

Without your solicitations, I would take way longer to come down from my mountains. But it is nice to be “thinking photography” again after a year of rest. On the other hand, it’s only a partial comeback, because I count on keeping a family life by avoiding being away all the time like I used to. As a father, I am partially responsible for my daughter’s happiness, which begins in being present, not absent. What’s more thanks to (or because of ) the documentaries by Pierre Carles (“Attention Danger Travail” and “Volem Rien Foutre al Pays”), you realise that there are other alternatives, and the you can “lose your life trying to earn it”. In other wordswhatever the French president would like- it’s about avoiding working your fingers to the bone to try and maintain a way of life that is too expensive and not necessarily required for happiness. Of course, it’s a personal choice, and it really depends on the person, some people find happiness in working like mad. But for others, it’s good to know that there are more important things in life than your “professional success” or your “career”... But don’t worry Alain, I do want to work a little, and anyway, most of the time, I don’t consider photography as being work. I even hope to do a few road trips and travel a little, if I can. I particularly want to combine them with working in carpentry and green houses with wooden frameworks. We’ll see... MESSAGES AND THANKS... As this is directed mainly at photographers, I will say to all of you trying to make it in photography to not see others as rivals. Although there cannot be 20 photographers per magazine, it is possible to find one’s place without fighting. I cannot quote everyone here, but I do thank all those who ride, take pictures, those who buy magazines, and all those who help BMX riding. Thank you again to all of you who have welcomed and helped me, thank you to the kind ones who held my flash and many apologies to those I bored into holding one for me... Thanks to my family, to Valé, Anouk, Alain, DD, Vincent from Alternatif, Kiki, Xavier Avalanche, Yvan the carpenter, Andy Zeiss, Michiel, Hordax, Damien, Alexis, Zille, Nico Cambon, Les Moldaves et leur Source de Jouvence, Maxime, Pilou, Loic, John, RKS, Med, Julien, Georg, Kay, Will, Banners, Mark, OW, Hadrien, Armen, Van Hanja, Fabien, Carhartt, Superstar, Wethepeople, Sunex, Redbull, Macneil, Adidas, Federal, Sole Tech, Ykks, Le Hangar, Session libre, T1, KHE, Skindaddy, Flybikes, Fox, Kanabeach, Rusty, Oakley, Trauma, Euro RSCG, Root... And of course the Pélardon Crew!


MUSIQUE

LES GOURMETS LE BON SON LYONNAIS

Des rappers français novateurs, décalés, bon esprit et hyperactifs ? Les Gourmets ! Basés à Lyon, Krimen, Liqid, Morbac, Tcheep et Bonetrips ne proposent pas des albums, mais des “projets”. Leur récent “Tout doit disparaître” est gratuitement et officiellement téléchargeable via leur site Internet. De quoi vous faire rapidement une idée de leur son. Rencontre avec Krimen et Liqid fin 2009. De quoi vous faire rapidement une idée des bonhommes. La scène rap lyonnaise avant votre apparition ? Krimen : IPM était le gros groupe, tu avais Color également… Liqid : Oui, Color, et aussi Chaos Clan, un groupe underground vraiment hardcore. Les histoires de la vie ont fait que Chaos Clan n’ont pas continué, mais ils avaient un énorme potentiel. K : Ils nous ont mis le pied à l’étrier. L : On ne se connaissait pas, mais on écoutait tous Chaos clan. (à Krimen) Un des mecs t’avait appris à faire du son sur MPC, et c’est l’un des premiers mecs qui m’a motivé, une sorte de mentor pour beaucoup de gens. Ta question nous pousse à s’en rappeler, c’est important. Autre groupes? L’Elite, Mr Zou… Les groupes connectaient facilement ? L : Quand on est arrivés avec notre truc, la plupart des mecs nous ont fermé leurs portes. Les groupes, mais aussi les structures qui les chapotaient. On arrivait avec un truc que les mecs ne comprenaient pas. K : Ils ne pouvaient pas nous cataloguer, mais ça aurait pu se passer dans une autre ville aussi. L : Le premier soutien n’est pas venu de la scène hip-hop. En fait, on s’est retrouvés sur des scène électro ou drum’n’bass. Nous nous sommes confrontés au live assez

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PAR PH CAMY

vite grâce à eux. K : Nous ne sommes pas encore prophètes dans notre pays, mais cela a bien changé depuis. “Tout doit disparaître” est votre premier album ? L : Il est difficile de parler en termes d’album, parlons plutôt de projets. “Tout doit disparaître” est le cinquième projet. Toujours des formats hybrides. Une première sortie en 2004, “Fini de planer”, un six titres. Puis “Le plus gourmand”, en 2005, un premier album que l’on pouvait télécharger gratuitement sur notre site Internet. Il a été downloadé 30 000 fois en un an. Nous avons donné des concerts au-delà de Lyon et découvert un public qui nous suivait depuis le premier projet. Cette petite tournée nous a surmotivés pour la suite. On était en surchauffe, on a enregistré énormément de morceaux. Cela a donné l’album “Trop jeunes pour mourir”, en 2006, en sortie physique. K : Puis nous avons développé un projet hybride, “Soyons sales”, qui s’est démarqué. Nous avons passé du temps à chiader le concept, avec moins de titres, mais une prise de tête sur la cohérence des morceaux et featurings : Shape Shifters, Seth Gueko, Carmen Maria Vega. Pourquoi permettre le téléchargement gratuit de votre musique ? K : Ça va très bien avec le concept “tout doit disparaître”, l’important c’est de la partager, que les gens l’écoutent, la base du truc. Il faut qu’on existe, que le virus se propage… L : Tu y retrouves autant ton compte, voire mieux. K : Fédérer un public, c’est un luxe aujourd’hui, mais un luxe qui ne coûte rien ! L : On n’est pas fétichistes de l’objet CD, on est très productifs… K : À quoi ça sert que les morceaux vieillissent et que les gens ne les découvrent pas.

L : Tout doit disparaître ! Combien de téléchargement depuis la mise en ligne de “Tout doit disparaître”, il y a une semaine ? L : 6 000, nous disait Jean-Charles (ndlr : Les derniers chiffres font état de 11 000 téléchargements). On sait qui télécharge ? K : On sait que, entre autres, il y a eu une cinquantaine de ricains, une vingtaine de Japonais. À l’époque du “Plus gourmand”, on voyait que ça téléchargeait en Finlande, en Australie. L : Cette fois-ci, on voit pas mal de Québécois, alors que nous ne sommes pas connectés avec le Québec. K : Les Belges aussi ! Vous déclariez dans une interview que Bruxelles était la place rap en Europe… K : Ça nous avait traumatisés, fin 2005, en concert, les gens connaissaient les paroles alors qu’on ne s’était jamais pointés en Belgique. On s’est rendu compte de la puissance du Net. L : Et des Gourmets. K : Exactement. Les deux alliés… Comment se sont fait les rapprochements avec les guests sur “Tout doit disparaître” ? K : Au cas par cas. Foreign Beggars nous ont connectés en direct, et il nous a fallu un an avant d’obtenir un morceau qui satisfasse pleinement les deux groupes. Il ya également Miss Platnum. L : À la base, “Mercredes Benz” est l’un de ses morceaux. Son label, Because, nous avait proposé d’en faire un remix, mais il n’est jamais sorti. Il définissait de nouvelles perspectives au niveau de notre couleur musicale, on ne pouvait donc pas le laisser


dans un coin. On a contacté Miss Platnum et son management qui ont kiffé et nous ont autorisés à le mettre sur l’album. Donc c’est parfait. K : On a aussi Cyanure d’ATK, le Klub des 7. Vous dirigez votre propre label ? L : Il s’agit de Gourmets Recordings, qui développe des artistes de divers horizons : Carmen Maria Vega en chanson, qui vient de sortir un album ; 2080, en électro, qui va sortir son premier maxi, électro 8-bit ultra influencé jeux vidéos ; Andy Kayes en hip-hop, un Anglais qui vit à Lyon et fait partie de la famille. On vous sait également très actifs pour organiser des dates lyonnaises avec des artistes internationaux. Quand des ricains sont en ville, où les trimballez-vous ? K : D’une, où ils ont envie d’aller. (rires) L : Quand les ricains ont envie de s’acheter du linge, du textile, ils sont particulièrement addicts à un magasin lyonnais qui s’appelle Shoez Gallery, avec, en face, la boutique Dope. C’est la même bande qui tient les deux. K : Il y a plein de “Oh my god men !”. L : Ils sont à fond sur les sneakers. Les ricains se fournissent en sneakers à Lyon ? L : Apparemment, ils y trouvent des trucs introuvables aux US. Jean-Charles : Le magasin est hyper réputé à Los Angeles. Et à Paris. Les gars de TTC courent directement chez Shoez Gallery quand ils débarquent à Lyon. C’était d’ailleurs l’un des seuls endroits où tu trouvais les chaussures TTC/Etnies quand elles sont sorties. Je vous vois vêtus de pièces Reebok toutes neuves. Ils vous sponsorisent ou vous êtes juste de gros fans de la marque ? K : En fait, on sort de chez Reebok. (rires) L : Big up à Reebok, merci pour ce matin ! Ils nous soutiennent. C’est la même

Bonetrips

chose avec Karl Kani. K : Big up à Karl !

L : Ce n’est pas une bande qui tourne, donc forcément… K : En général, il se passe des trucs qui n’étaient pas prévues, et ça, on kiffe.

Quand Karl viendra à Lyon, après un passage chez Shoez Gallery, vous l’emmènerez où ? L : On ira prendre l’apéro à la Fée Verte, pour boire de l’absinthe. Ensuite, on l’amènera à La Marquise, voir un concert, et il finira bourré. Il sera super content. Et puis on ira à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, pour enregistrer un morceau dans notre studio.

Un point sur l’O.L ? K : Lyon sont deuxième de la Ligue des Champions, ils vont se taper une grosse tête, et se faire éliminer, comme tous les ans.

Comment ça se passe sur scène ? K : Avant, on arrivait sur scène et c’était sauvage, on ne répétait jamais. L : Gonzo ! K : Là, on a élaboré un concept live…

Parce qu’il venait de Saint-Etienne ? L : Ils sont très suiveurs les Lyonnais ! Désolé les gars, mais c’est comme ça.

Motivés par des gens qui vous ont marqué en concert ? K : Tout à fait, et on s’inspire de gens qui ne sont pas forcément dans le rap… Des exemples ? K : Franchement, te sortir des noms, comme ça… L : Rammstein ? K : Ouais, exactement, on a vu des vidéos, c’est une référence en matière de live. Musicalement, c’est ultra-violent, les mecs ne rigolent pas. J’aime bien les gens qui s’assument à 100% sur scène, ça n’y va pas avec le dos de la petite cuillère. L : Ce qui nous différencie sur scène des autres groupes de hip-hop, c’est qu’on vient avec des machines, et qu’on fait du live. Les deux beatmakers sont là, il y a une interaction. On a des interludes où les beatmakers sont plus en avant, font des démos de MPC. On voit le truc comme un délire global. K : Ça n’est pas tout carré ou tout de l’impro, mais quand tu viens voir un concert des Gourmets, tu vas voir et entendre des choses que ceux du concert d’avant ou d’après n’auront pas vues et entendues. Pas de redite.

Morbac

J’essaie de faire attention à bien préserver du temps pour moi et mes proches, c’est impératif. Mais c’est parfois difficile car j’endosse plusieurs casquettes, puisque je fais aussi ma promo et même parfois mon propre booking.

Qu’est-ce qui t’as motivée à te lancer dans l’électro ? Je suis musicienne depuis mon adolescence, je jouais de la guitare dans un groupe. J’ai eu la révélation en assistant au concert de Björk en 96. En première partie il y avait Goldie, qui jouait son hymne “Inner City Life” j’en suis restée bouche bée ! C’était comme si j’avais attendu cette musique toute ma vie. Suite à ça, j’ai travaillé afin de m’acheter du matos, à l’époque un Atari et un sampleur. Ensuite, je me suis mise à mixer, d’abord drum’n’bass, en délaissant la production. Puis, il y a cinq ans, j’ai considérablement ouvert mon style. Il y a en ce moment un dynamitage des frontières musicales qui me correspond complètement. Depuis ce moment là, je fais de la musique à plein temps.

Quelles ont été tes différentes sorties dans les bacs jusqu’à présent ? J’ai sorti une douzaine de maxis sur différents labels tels que Labrok pour la France, Splank ou Mofo pour l’Angleterre, Promo Records pour le Canada. Ces maxis sont très ancrés dans un style qu’on appelle “breaks”, j’étais à fond là dedans à l’époque.

Qu’est-ce qui rend ton son particulier ? Ma musique est assez sauvage, très sexy, même sexuelle, si j’ose dire. Elle fait une part belle à la basse, qui est déclinée sous toutes ses formes, tous ces tempos. Avec un collectif de producteur comme Stereotyp, de Vienne, ou le groupe Jahcoozi, on appelle ça le Barefoot. Une musique fondée sur la basse, sans aucun dictat de BPM. Il faut que ça parle aux jambes et que les racines soient plutôt afros ou jamaïcaines. Je m’inspire de ce que j’entends, de ce que je vis. Je fais de la musique plutôt “physique”, car je suis une jeune femme “en colère”. Que ressent-on lors de tes sets ? J’essaie de donner des sets surprenants, de faire en sorte que les gens passent une bonne soirée, bon enfant, où ils ont l’impression d’avoir écouté des choses qu’ils n’ont pas l’habitude d’entendre. J’essaie de proposer quelque chose de large, qui puisse plaire aux non-initiés aussi, sans tomber dans les clichés. Et puis, il faut que ça parle aux jambes, une fois de plus. C’est fondamental ! Comment s’organise ta vie d’artiste, entre les productions et les sets ? Niveau organisation, je pars jouer les week-ends, je rentre habituellement le dimanche. Le lundi, c’est off, famille et repos. Et à partir du mardi, je retourne en studio.

Suiveurs ? K : Ils se basent sur les médias et tout ce qui se dit, ça va vite cracher sur le gars alors qu’il n’a encore rien prouvé. Le gars s’est imposé direct et maintenant c’est “Ah ouais, Gomis, t’inquiète, maintenant c’est un Lyonnais, on savait qu’il allait tout niquer à Lyon”. Bonne chance les gars, niquez tout ! Qu’auraient voulu déclarer les membres du groupe restés à Lyon aujourd’hui ? K : Tcheep aurait dit : “Ça va toi ?”. Pour Bonetrips, ça aurait été : “Téléchargez l’album !” et “T’inquiète mon pote !”. Pour conclure, puisque tout doit disparaître, pensez-vous que Johnny passera l’hiver ? K : Il passe décembre ! Jean-Charles : Il a un jour déclaré : “Si j’existe, c’est que j’insiste”. Ça c’est une belle phrase pour les indés ! www.gourmets-music.com

DJ Flore

DJ FLORE : CHANSONS ÉLECTRONIQUES

Reine lyonnaise de l’électro, DJ Flore a convié les Gourmets sur son prochain album. Une belle occasion de vous présenter cette artiste plus que recommandable.

Après avoir été plutôt mal reçu par les supporters lyonnais, Bafé Gomis a-t-il été un nouveau souffle pour l’équipe ? K : Carrément, il se faisait tailler par tous les lyonnais quand il est arrivé…

Tu as un album à venir, quel sera son caractère ? On s’autorise à penser dans les milieux autorisés que les Gourmets y ont été invités… L’album sort mi-mai sur le label Botchit & Scarper (UK). Deux maxis sont sortis, l’un en juillet, l’autre en novembre dernier, afin de mettre l’eau à la bouche. L’opération a bien marché puisqu’ils ont été chroniqués partout et les retours furent excellents. Lorsque j’ai commencé à travailler sur l’album, l’idée était de transcrire ce que je faisais sur scène depuis pas mal de temps. Donc, il y a beaucoup de choses diverses et variées dedans, du dancehall, de la house, du breaks, des choses plus booty. En fait, je considère mon album comme un album de chansons électroniques, car il y a beaucoup de collaborations avec des rappeurs/euses, chanteurs/euses, tel que Shunda K du groupe Yo!Majesty, Rodney P, MC Chickaboo, Joyce Muniz du groupe Ku Bo. Il y a aussi des talents français tels que Scalde, Vale Poher ou les Gourmets. Avec ces derniers, la collaboration a été très naturelle. Je connaissais leur travail mais ne les connaissais pas personnellement. On est allé boire un coup, je leur ai filé une instru et 15 jours après j’avais les prises. Depuis, nous sommes devenus très amis et je suis de près leurs projets. Je suis très fière d’eux, si je puis dire. Quel est ton point de vue sur la scène musicale lyonnaise au sens large, et ton “créneau” en particulier ? La scène lyonnaise est franchement d’une qualité et d’une diversité incroyable ! Qu’on aime ou pas, il est indéniable qu’il se passe quelque chose ici. Entre les succès du Peuple de l’Herbe, de High Tone ou Ezekiel, et les révélations tels que Carmen Maria Vega ou les Gourmets, le spectre est immense, mais assez interactif au final. Je trouve ça très dynamisant et sain. Dans mon créneau musical, malheureusement, ça manque de nouvelles têtes. Mais je comprends qu’il soit plus facile de se faire

remarquer ou de faire du réseau quand on fait de l’électro ou de la minimale en France. Tous les styles qui sonnent “anglais” sont assez méprisés des médias français en général, et des programmateurs également. Alors que le public est énorme. Ce snobisme me révolte. On dit que le magasin de disque que tenait ton frère à Lyon était une institution locale… Mon frère a ouvert le premier magasin de musiques électroniques au sens TRÈS large, puisque ça allait du hip-hop US, à Ninja Tune, aux sorties garage ou drum’n’bass les plus obscures. Ça m’a fait découvrir tous ces styles, et je baignais à l’époque ( j’avais 16 ans) dans un milieu assez avant-gardiste et indépendant, ce qui m’a fortement influencée. J’étais entourée de producteurs et de DJs sans me rendre compte qu’à l’époque, c’était extrêmement rare. Comment perçois-tu les forces vives féminines dans l’électro française et leur originalité? Je suis assez féministe il faut bien l’admettre. Et je suis particulièrement fière d’en être une dans ce milieu. Mais le jour où les programmateurs et les journalistes arrêteront de nous rappeler que nous sommes des “filles” (et pas des “femmes”!), on aura gagné notre guerre des sexes. Sinon, je déplore le peu de femmes présentes en électro, mais celles qui sont actives ont tout mon respect, Jennifer Cardini, Elisa do Brasil ou Miss Kittin. Qu’on aime ou pas, il est indéniable qu’elles proposent quelque chose de qualité et de très personnel. Qu’attendre de DJ Flore en 2010 ? Le gros projet est la sortie de l’album, avec la tournée qui va avec, mon cheval de bataille ! Parallèlement, je travaille sur l’album solo de Shunda K, dont vous allez entendre parler, prévu pour juillet. Je prépare également une bande son pour la “Biennale de la Danse” de Lyon de septembre. Un dernier mot ? N’hésitez pas à vous balader sur mon site, www.flore-music.com, ou sur ma page soundcloud.com/Flore pour télécharger des remixes inédits et des mixes. www.flore-music.com



ANIMAL HOUSE FINALS

Le tout premier “King of the Animal House Invitational” a été dominé par Dennis Enarson. La lutte (pour une voiture) entre Enarson et Nyquist fut extrêmement serrée. Ils se sont dissociés des autres riders avec des tricks jamais vus lors d’un “Animal House”. On regrette juste que Wade soit tombé sur son premier trick (jersey barrier flair), se blessant à la cheville, incapable de marcher. Cela aurait été fabuleux de voir ce que Morgan aurait pu insuffler dans cette bataille. Parmi les plus beaux tricks auxquels nous avons assisté, on trouve le double bar en sortie du haut du Pocket wall (qu’il a également géré en 540) de Wade et le final de Enarson en double whip transfert sur l’énorme quarter wall. La vidéo qui tourne sur Internet, ne rend rien du tout, ce fut tellement gros. Les Dew Tours devraient s’inspirer de ce genre de contests. La raison pour laquelle le niveau fut si impressionnant tient au format et à l’ambiance. Le format jam garantit une énergie constante et des tricks démesurés. Attendre deux minutes entre chaque rider (comme sur les Dew Tours) est un réel handicap, cela casse le rythme.

Les festivités se sont achevées par un diner d’honneur à Greenville durant lequel fut rendu un bel hommage à l’un des pionniers de notre sport : Ron Wilkerson. Mark Eaton avait monté un film rétrospectif de 15 minutes sur sa carrière. Lui fut remis par Dave un cool trophée des “Legends of Legends”. Ron s’est exprimé quelques instants, visiblement surpris et impressionné de recevoir cette distinction bien méritée. Ce fut un événement fabuleux et une très belle manière de clôturer la saison. Le niveau de riding fut clairement incroyable. Même ceux qui savaient pertinemment qu’ils ne pourraient pas gagner la voiture ont tout donné. Nous espérons que l’an prochain, ils soient tous récompensés pour nous avoir offert un show démentiel. Congratulations aux vainqueurs : Enarson, Nyquist et Mast.

Guet

Miller

The First ever “King of the Animal House Invitational” is over and this year’s crown goes to Dennis Enarson. The battle for the car between Enarson and Nyquist was actually so close, nobody could call it. These guys separated themselves from

the rest of the field with mind-boggling bangers never before seen in the Animal House. Our only wish is that Wade had not gone down on his first trick (jersey barrier flair) and been knocked out due to an ankle injury that prevented him from walking. It would have been awesome to see what Morgan would have brought to counter the ongoing battle between Nyquist and Enarson. Two of the biggest tricks we’ve ever seen would have to be Nyquist’s double bar out of the top of the pocket wall (he also 540’d out of the top as well) and Enarsons contest ending double whip transfer to the huge quarter wall. The video you see online does not do any of this shit justice. It’s so much bigger than any of it looks on film. The Dew Tours of the sport could learn a lot from this type of event. The reason the riding was so huge was the format and the overall atmosphere. The jam format is an absolute must to keep the energy flowing and the tricks bang’n. Having to wait two minutes between riders (like in Dew Tour) is an absolute buzz kill and clearly handicaps the riding as shown by what went down here.

The festivities were capped of with an awards dinner in downtown Greenville featuring a tribute to one of the true pioneers of the sport: Ron Wilkerson. Mark Eaton put together an awesome retrospective of Ron’s BMX history in a 15 minutes video that was followed by a cool “Legend of Legends” trophy presented to Ron by Dave. Ron spoke for a few minutes and seemed genuinely surprised and clearly stoked to get the recognition long overdue to one of the original badasses of BMX. Overall, this has been an amazing event and an awesome way to end a hectic contest season. The level of riding was clearly off the hook with nobody holding back. Even the guys who knew they didn’t have a realistic shot of winning the car, brought everything they had. We hope next year all riders will be rewarded with something for busting their ass to put on an amazing show. A huge congrats goes out to the big winners of Enarson, Nyquist, and Mast by Sean Hargraves.

Nyquist

Guet

WOMEN OF FREESTYLE NEWS

Une nouvelle année, de nouvelles résolutions, de nouveaux concepts. Un message à l’intention de tout le monde, les filles incluses. Women Of Freestyle leur propose une toute nouvelle mise en page. Le site est toujours dédié aux femmes qui roulent, mais avec un nouvel aspect, des news et un contenu plus fournis. J’en profite pour saluer Kim Klisiak, l’administratrice dévouée du site. Elle

n’a jamais laissé tomber les filles depuis 1999, leur offrant du contenu, des photos, des videos, et bien plus encore. Elle est épaulée par deux autres administratrices, Jessica Ausec (qui roule en street) et Katie Munn (adepte du park). L’une des nouveautés bien sympas est la possibilité d’accéder au site dans plusieurs langues. Continuons à l’alimenter avec nos profils et d’en assurer

la promotion. Autre bonne nouvelle, les BMX Masters de Cologne proposerons encore une fois une catégorie femmes en 2010. Que toutes les filles motivées pour concourir et passer du bon temps se tiennent prêtes ! Mesdames, restons vraies, et internationales! www.wofbmx.com par Marie Meuret 121


Le week-end du “Level Vibes” a débuté au Green Mile, avec une belle assemblée de 25 riders venus sur le fameux spot de “Wet” Norwood, ou plutôt West Norwood. A cette période de l’année, le sol du TGM peine à sécher. L’un des moments les plus drôles fut quand le chien de Phil Dolan a chié dessus. Une majorité de riders a roulé jusqu’à 15h, avant qu’il ne pleuve. On a trainé sous l’averse un moment, ce que Jeremy Brosset n’arrivait pas à croire: “En France, on se serait abrités depuis longtemps”… Comme cela fait également partie du folklore du TGM, nous nous sommes rendus au pub d’en face. Après quelques bières, direction l’hôtel pour être au top le lendemain. Samedi matin, le “Level Vibes” est de retour ! James White nous prévient que 80 gars sont attendus. L’enjeu de ce rassemblement étant de soutenir les forces vives de la scène anglaise, et c’est ce que Whitey est parvenu à faire. L’appellation “Level Vibes” nous a remémoré cette chair de poule dans le Kid Brooke hall il y a une décennie. Neuf années se sont écoulées depuis la dernière édition, dominée par Martti et que j’avais malheureusement manquée. Il y avait trois catégories : Novice, Expert et Pro. Chacune constituée de sérieux prétendants au titre. J’ai été réellement impressionné par les novices et amateurs, soutenus par les potes et les autres riders dans une ambiance d’enfer, avec DJ Silence (Stuart Rose) envoyant du hip-hop, de la drum’n’bass et du dubstep toute la journée. Pour lancer le contest, James a enclenché un concours du plus long hang five pour les débutants, remporté, je crois, par Chris Carter, en mode brakeless. Whitey au micro pouvait être comparé a un animateur de tombola, ce qui donnait une atmosphère plutôt fun et détendue. Les gars du TGM ont bien représenté en Novice, avec du gros riding de la part de Yinka, qui risque de gravir les échelons très rapidement. Maximum respect à lui ! Stu MacLaren est dans la place sur chaque événement anglais et se pointe avec des tricks uniques : jump direct to steamroller. Tu ne vois pas ça tous les jours. Il termine en troisième position. Présenté par MC Whitey comme ayant les pieds les plus puants du circuit, Salvador Brown se remettait d’une chute sur un mega spin la veille et a pourtant envoyé du lourd, avec de très coulés backwards gadget whips, des mega spins, cross footed mega spins… Il aurait pu remporter le contest. Chris Brown, qu’on aurait dû expédier en Expert, fut le plus impressionnant de sa catégorie (dump trucks, rollback brakeless decade, opposite chick squeaks brakeless style) et s’est vu offrir le titre en Novice ! Il y eut un maximum de dotations, grâce à Flatland Fuel, Odyssey/Flatware, Emer, Black Sheep et Vans. James a distribué des prix à tout le monde, et ce fut excellent. Un grand respect à tous les riders en Novice. Vous êtes le futur, ne lâchez pas l’affaire ! La température a monté avec les Experts, 122

LEVEL VIBES À LONDRES

avec une saveur internationale histoire, d’épicer la recette. Que de bon riding. Hors concours, Howard Avery, 41 ans, a expédié du mega spin to Inside opposite cross footed gerator ! Respect Howard ! Le nouveau venu Kevin Browne, venu d’Irlande avec Mizo, fut très tenace : fast backwards spinning lawnmowers. Le plus brillant des nouveaux talents anglais, Andy Hale, a envoyé les tricks les plus forts de sa catégorie sur la roue arrière : 360 bike pivot to dump truck smooth cross footed pivot gerator two footed backyard out. Mais quelques touches l’ont bloqué en cinquième position. Jeremy Brosset est venu de Lyon, en France, prenant pour la première fois l’avion pour se rendre à Londres. Il aurait pu gagner, mais est resté bloqué sur des tentatives de brakeless perverted rolaid, glissant sur le sol, pour finalement y arriver au cinquième essai. C’est un tueur, à surveiller. Troisième place pour un Mizo ayant bien progressé, venu d’Irlande, frais sur son nouveau Quamen Cypher. Mizo rolled double inside whiplashes to steam to jugglers and crackpackers, jumped effortlessly from crackpacker to rolling backyard. Bravo monsieur Mizo ! Mr Smooth, Shintaro Lee Wilson, a assuré de manière smooth et clean, avec des around the worlds, spinning lawnmowers, a nice hang five jump to steam turbines and out. Il s’est fait dérober la première place par le hollandais Navid Saleki, qui a apporté beaucoup d’originalité, très beau à voir ! Steam jumps to mega spins, backwards quick-change tail whip to karl, fork wheelie hop to forward karl to fork wheelie

bunny-hop karl exit. Je trouve que Martti le dit très bien : “Navid, tu fais des trucs bizarres, et j’adore les trucs bizarres !”. Place aux Pros, attendus comme le sommet des “Level Vibes”, mais ce ne fut pas le cas. Le bon riding est venu de Viki et Sam Foakes, deux riders aux styles bien différents. Viki roulait sur son tout nouveau Quamen Cypher et les plus beaux tricks que je l’ai vu rentrer le furent durant les entrainements : hang five no hands on bars jump to one handed steam without bars flipping, also fire hydrant flip direct to no handed tea kettle, nuts switch. Son riding est très technique, avec des switchs rapides, tandis que celui de Sam Foakes est plus brutal, il n’avait de plus pas roulé durant deux semaines. Du gros niveau. J’ai vu Sam mieux rouler que cela, mais je l’ai aussi vu bien mieux rouler que la plupart des riders présents : steam triple whip to crackpacker whip to halfpacker turbine to backwards backpacker, and of course no pumps ! Les deux meilleurs riders n’ont en fait pas roulé, car Viki devait s’en aller juste après la jam et Sam ne concourait pas. Il a donc rejoint les juges. James a réinstauré le run traditionnel de trois minutes, comme sur les anciens “Level Vibes”, et deux halls distincts pour l’entrainement et la compétition, ce qui était parfait pour s’échauffer avant son run. Giannis, de Grèce, a entamé le contest Pro avec ses tricks uniques, dont le plus impressionnant fut sans nul doute un pedaling time machine to half backwards decade out. Jason Forde nailed a super nice

time machine to brakeless decade out... Steve Green impressed with his originality, no handed messiah no handed walk over to halfhiker... James Smith made it across London on his Vespa, smoothly walking around whiplashes to hang ten grab juggler out... Sakis, from Greece, turbined cabooses and gerators both two feet on pedals... L’annonce de James pour son run fut des plus drôles : “Le prochain rider, c’est moi”. James a mérité cette victoire. Sans se soucier du sol glissant, il a envoyé a solid opening multiple whiplash hitchhiker whiplash hitchhiker whiplash hitchhiker combo, his double cross footed upside down flip to gliding dump truck. Il s’est vu offrir une peinture de Griff. Je me suis octroyé la deuxième place, glissant à peu près sur chaque spin ou turbine. Je m’étais entrainé sur un sol humide pensant que cela m’aiderait, et je dois admettre que mon run ne fut pas fameux. Phil Dolan en troisième position avec his signature mega slow nose manuals and long carving around the world combos. En résumé, ce fut un très beau “Level Vibes”, nombre de riders rentrant chez eux sur le cul, ce qui était le but ! Le flat anglais est vivant et en bonne santé ! Merci à Odyssey, Flatland Fuel, Vans, Black Sheep et Emer pour leur soutien. Et merci à James pour tout ce dur labeur, à DJ Silence pour avoir assuré toute la journée, à Sam Foakes pour m’avoir aidé à dégoter des prix, aux juges pour leur participation, et à tout le crew de James. Entrainez-vous pour le prochain événement.


The “Level Vibes” weekend began at the Green Mile on an overcast December’s day, good turnout of around 25 riders, all to ride the infamous spot in Wet Norwood, or is West Norwood. This time of year the floor at TGM struggles to dry, one of the funniest moments looking back was Phil Dolan’s dog shitting on the floor haha. Most riders sessioned till around 3pm, until it rained, we hung out for a while in the rain, which Jeremy Brosset couldn’t believe it: “In France we’d be inside an hour ago”... As is almost TGM folklore we headed to the pub opposite, what followed was one of the highlights of the weekend, a random game of “flat trivia” just for kicks. After a couple of beers and much laughter, Jeremy and myself headed off to find a hotel in Dartford, ready for the next day. Sunday morning, and Wow! “Level Vibes” came back with a bang and wake up call to everyone, that “hey, the UK scene is alive and kicking”. James White reports that there are 80 heads in attendance. It was busy! The underlying focus of the event was to support the grassroots scene here in the UK, and keep it alive. Whitey certainly did that, and deserves much respect for his efforts! The name “Level Vibes” brings back memories of goose bumps in the Kid

LEVEL VIBES IN LONDON

Brooke hall ten years ago. It’s been nine years since the last “Level Vibes”, which Martti single handly shutdown and I sadly missed. There were three groups, Novice, Expert and Pro. Each group having a strong field of riders. I was really stoked on the Novice and Am classes, where friends and fellow riders got behind the youngsters and beginners, and created a great atmosphere, with DJ Silence (Stuart Rose) spinning the hip hop/d&b/dubstep all day, the atmosphere was at times electric! To kick off the contest, James held a longest hang 5 contest with the beginner class, which I believe was won by Chris Carter, who rolled the floor back and forth twice in brakeless fashion. Whitey on the mic has been compared to that of a bingo DJ, creates a funny laidback atmosphere. The TGM boys were representing hard in the Novice class, with great riding from new comer Yinka, who had a no touch run, the delight on his face and all his friends, for me made the whole day whole while, and if the kid sticks at it, he will be moving up the places very fast. Much respect! Stu MacLaren attends all the UK events, and has some unique tricks to bring the table: gut lever direct to steamroller. You

Effraim & Viki

might not see that everyday, and on this day he was rewarded with third for his efforts. Renowned by MC Whitey as having the smelliest feet on the flatland circuit, Salvador Brown recovered from a gnarly mega spin crash earlier on the slippery leisure centre floor and had a great run, pulling smooth backwards gadget whips, mega spins, cross footed mega spins and may well have won the whole contest. Chris Brown, who should have been boosted up to Expert class in hindsight, but what’s done is done, had the highest level of the class - dump trucks, rollback brakeless decade, opposite chick squeaks brakeless style - and won the Novice class at “Level Vibes”! And there was a whole host of prizes by Flatland Fuel, Odyssey/ Flatware, Emer, Black Sheep and Vans... James handed out prizes to everyone, which was awesome! Much respect to all the riders in the Novice class: you are the future, keep at it! Things hotted up nicely in the Expert class, with some international flavor in the mix to spice up proceedings! So much good riding went down. Standouts, Howard Avery, 41 years old, busted mega spin to inside opposite cross footed gerator! Much respect Howard! New face Kevin Browne was very consistent - fast backwards spinning lawnmowers - came all the way from Ireland with Mizo. UK’s brightest new talent, Andy Hale, had some of the hardest back wheel tricks of the class: 360 bike pivot to dump truck smooth as you like followed by cross footed pivot gerator two footed backyard out. But a few too many touches kept him in fifth. Jeremy Brosset came all the way from Lyon, France, and it was his first time on a plane to get to London! Jeremy could have won the whole class but got stuck trying brakeless perverted rolaid a few too many times, sliding out on the floor, but got it done fifth try! Sick rider... keep an eye out for him!!! Third place went to a very much-improved Mizo, who made the trip over from Ireland, fresh on a new tricked out Quamen Cypher. Mizo rolled double inside whiplashes to steam to jugglers and crackpackers, jumped effortlessly from crackpacker to rolling backyard, congrats Mizo! Mr Smooth, the UK’s Shintaro Lee Wilson, kept it smooth and clean, with around the worlds, spinning lawnmowers, a nice hang five jump to steam turbines and out. Lee was piped for first by Navid Saleki, from Holland, who brought a lot of originality to the table, awesome to see! Steam jumps to mega spins, backwards quick-change tail whip to karl, fork wheelie hop to forward karl to fork wheelie bunny-hop karl exit. I think Martti on the “Ground Tactics” forum said it best: “Navid, you do weird tricks, and I like weird!” The next event up was the Pro jam, normally the highlight of “Level Vibes”, but for some reason didn’t quite work out this year. What good riding did go on was by either Viki Gomez or Sam Foakes, two styles of flatland riding which are totally different. Viki was fresh on board a new

Quamen Cypher. One of the best tricks I saw from him was in practice, hang five no hands on bars jump to one handed steam without bars flipping, also fire hydrant flip direct to no handed tea kettle, nuts switch! Viki’s riding is very technical, lot of fast switches whilst Sam Foakes is more brutal with his riding, being that Sam hadn’t rode in two weeks; the level of riding was amazing. I’ve seen him ride a lot better, but I see Sam ride a lot more than most: steam triple whip to crackpacker whip to halfpacker turbine to backwards backpacker, and of course no pumps! The two best riders didn’t ride, Viki had to go shortly after the jam session, and Sam isn’t competing so helped judge. James brought back the traditional three minute run, as of previous LV contests. This year, James had set up a practice area and contest area, half hall each for both, which worked well especially if you wanted to warm up before your run. Giannis, from Greece, kicked off the Pro contest with his unique bag of tricks, standout for sure was his pedaling time machine to half backwards decade out. Jason Forde nailed a super nice time machine to brakeless decade out... Steve Green impressed with his originality, no handed messiah no handed walk over to halfhiker... James Smith made it across London on his Vespa, smoothly walking around whiplashes to hang ten grab juggler out... Sakis, from Greece, turbined cabooses and gerators both two feet on pedals... James White’s commentary for his run was quite amusing: “The next rider is me”. James deserved the victory, unaffected by the slippery floor, he laid down a solid opening multiple whiplash hitchhiker whiplash hitchhiker whiplash hitchhiker combo, his double cross footed upside down flip to gliding dump truck, James won a painting donated by Griff. Second place went to myself, I had trouble all day sliding out on anything spinning or turbining, I had previously been practicing on a wet marble floor and thought this would help, and admittedly didn’t have a great run. Phil Dolan took the third place spot with his signature mega slow nose manuals and long carving around the world combos.... To summarize this was a very successful Level Vibes, lot of novice and expert riders went away stoked, and that was the whole point! Parts of the contest worked, parts didn’t, some things click into place and “just happen”, (i.e. with reference to the jam circle). One thing is for certain for me, UK flat is alive and well, let’s hope there’s more events supported like this! Thanks to Odyssey, Flatland Fuel, Vans, Black Sheep and Emer for supporting this grassroots event. Thanks to James for all his hard work, DJ Silence spinning the tunes all day, Sam Foakes for helping sort out prizes, all judges who helped, and all of James crew... Get practicing for the next event. What’s gonna happen to Whitey’s blog, I’ll miss checking that everyday… by Effraim Catlow / Flatmatters blog photos Richard Baybutt 123


PORTFOLIO

Je suis un photographe de 23 ans né et ayant grandi dans la banlieue de Boston, Massachusetts. J’ai commencé à m’intéresser à la photographie il y a huit ans, au lycée, et je capture des images de BMX depuis deux ans. Pour une raison que je ne m’explique pas, le BMX et la photo sont restés distants jusqu’à récemment, et maintenant que j’ai combiné ces deux passions, je regrette juste de ne pas l’avoir fait avant. I am a 23 years old photographer born and raised in the suburbs of Boston, Massachusetts. My interest in photography began about eight years ago, during high school, and I started to capture BMX images within the last two years. For whatever reason BMX and photo remained separate until relatively recently, but now that I have combined these interests, I only wish that I had done so sooner.

DEVIN FEIL

Une balle de ping-pong et de l’eau. Ping Pong ball dropped onto water. 124

Il aura fallu peu de temps pour convaincre Jeff Martin que ses pneus ne coinceraient pas entre le rail et le ledge. Trois essais plus tard, Jeff nous gérait ça proprement. It took a few minutes to convince Jeff Martin that his tires would not fall between the rail and ledge. 3 tries later and Jeff rode away clean from this tire ride.



Raide, court, avec ce poteau si proche. Steep, short, and with that pole ever so close. Jeff Martin loves to crook.

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Dan Bob “ice down” un kinked rail avec quelques camarades se tenant prêts, hors cadre, afin de lui éviter une baignade embarrassante. Dan Bob ices down a kinked rail with a couple of friends standing out of frame to keep him from taking an inadvertent swim.


Par une après-midi bien venteuse, à Boston, Mike Mastroni ride un rail contre un ledge. On a rather windy afternoon in Boston, Mike Mastroni rides his way up a rail against a ledge.


Jeff Martin en feeble sur un rail de Floride. Jeff Martin feebles a Floridian rail.

Nous sommes tombés sur ce spot après une journée de riding. On s’en occupe demain ? Non, on s’installe, et on y va ! Stumbled upon this spot in Miami after a day of riding. Do it tomorrow? No, setup and let’s get it done now.

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Du pop. Matt Barchus Pop. Matt Barchus en 180 over the post into bank with a bit of a kink at the bottom.


Ma mère et son chat, Petrov, vêtue d’une tenue qu’elle avait achetée à Paris en 1972. My mother, with her cat Petrov, wearing an outfit she purchased in Paris in 1972.

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En pĂŠriphĂŠrie de Boston, Chris Childs en barspin sur le second bank. On the outskirts of Boston, Chris Childs barspins into the second bank.


MADE

MOTEL WORKS est un concept de marque, intégrant la vie de Kotaro Tanaka et ses expériences du BMX, à destination des nouvelles générations de riders. Une activité/mode de vie centrée sur le BMX, avec une ligne de vêtements, un centre d’entrainement, etc. MOTEL WORKS BMX Le cœur du projet est le modèle de BMX d’entrée de gamme de MOTEL WORKS. Un vieux rêve de Kotaro Tanaka, fruit de son expérience, l’envie d’un vélo de grande qualité à un prix raisonnable. Un vélo que l’on pourrait utiliser des années. Et il a été très pointilleux sur les détails. Afin que le rider puisse décliner différents styles de riding (flatland et street), les caractéristiques nécessaires à chaque pratique ont été intégrées dans un modèle idéal, de freestyle. Il conviendra particulièrement aux débutants, mais aussi à ceux plus confirmés, non pas comme premier vélo, mais comme deuxième ou troisième. Une richesse dans les coloris (une dizaine au choix) afin que chacun (femmes, hommes, garçons et filles) puisse faire sien ce modèle. Tout a commencé avec un seul Kotaro Tanaka a rencontré le BMX par un chanceux hasard, alors qu’il était lycéen. Son vélo de l’époque était cassé, il s’est donc rendu chez le marchand pour faire l’acquisition d’un VTT, mais c’est un BMX qui l’a séduit. Il l’a acheté instinctivement. Le riding de base fut bientôt trop peu pour lui, il commença donc à apprendre les figures qu’il voyait dans les magazines et les vidéos. Rapidement, son vélo s’est détérioré, puis s’est cassé quelques mois plus tard, bien qu’il lui ait coûté cher. Une douzaine d’années plus tard, Kotaro Tanaka est un flatlander international professionnel, voyageant partout dans le monde avec son vélo. Il a pris du plaisir à rouler sur nombre de vélos, mais c’est son premier BMX qui reste le seul dans son esprit. Afin que tout le monde puisse s’adonner aux joies du BMX, il a souhaité proposer un vélo de qualité à un prix raisonnable, conçu pour durer, un BMX auquel on s’attacherait, comme ce fut son cas avec son premier vélo. Le genre de vélo que tu veux de suite nettoyer quand il est sale. Origine de la marque Pour les riders qui participent à des compétitions internationales, les motels sont essentiels. À l’origine, il s’agit juste d’endroits où se poser. Mais leur nature est autre. Ils sont devenus des endroits où se retrouver entre riders, s’entrainer, rire, se séparer et rejoindre d’autres horizons en se disant : “On se voit au motel !”. Kotaro Tanaka, à sa façon, a développé de profonds rapports amicaux avec des riders, appris des langues, poli sa technique. Tu ne peux pas aborder le lifestyle d’un flatlander sans savoir ce que représente pour lui le terme “motel”. Tanaka a nommé sa marque MOTEL WORKS car il souhaitait que cela représente la vie avec le BMX, dans son ensemble. KOTARO TANAKA, producteur/rider Rider japonais au top, Kotaro Tanaka s’est démené dans son pays et à l’étranger. Il est un symbole charismatique du BMX, présent sur tous les fronts depuis plus de 10 ans. Son style spectaculaire a fait frissonner les spectateurs et il a collaboré avec des artistes et athlètes de bien des manières. Toujours bien occupé en tant que rider pro, il a lancé la marque MOTEL WORKS et produit un vélo, réalisant un vieux rêve. Mais aussi pour motiver les nouvelles générations de riders avec enthousiasme. Ses divers talents comprennent la production de vêtements avec 430, être modèle pour des photos et speakers sur des évènements. Troisième de la Compétition Internationale en Espagne en 2009, volant au Japon et ailleurs avec son BMX, c’est un rider en mouvement dispersant les graines du sport qu’il aime. 132

Kotaro Tanaka’s MOTEL WORKS to be launched! MOTEL WORKS is a brand project integrating Tanaka’s life and BMX experiences and linking them to a next generation of BMX riders. It will offer a lifestyle centered on BMX, combined with an apparel line, training schools, etc.

he wanted to give them a reasonably priced model of high quality that would last for many years, a BMX bike they would love and care for as much as he does his – so much so, he says, that they would want to wipe it clean again as soon as it got dirty.

MOTEL WORKS BMX The core of the project is the BMX entry model MOTEL WORKS. As a longcherished dream of Kotaro Tanaka’s, based on his own experience, he sought to create a model of high quality at a reasonable price, one that could be used for many years. And he was fastidious about the details. To enable the rider to enjoy multiple BMX riding styles – flatland and street – the advantages of a bike for each style have been integrated into one ideal design, the freestyle. It is especially suitable for beginners through midlevel riders, not only as a “first” unit, but a second or a third. Rich color variations (ten to choose from) reflect a realization that everyone – from women and men to young boys and girls – want to find and express their own personal style.

Origin of the Brand For riders traveling around the world to compete, motels are essential. Originally, they were just places to stay. But in their nature, they became more. They became places to meet other riders, practice together, laugh together, split up and depart for their next destination saying, “See you at the motel!” Kotaro Tanaka has, in this way, deepened friendships with riders from all over the world, learned languages, and polished his techniques. You cannot talk about the lifestyle of a flatland rider without understanding the meaning for him of “motel.” Tanaka called the brand MOTEL WORKS rather than, say, MOTEL BIKE because he wanted it to present life with BMX – everything that life comprises – more completely.

Everything Started with One Kotaro Tanaka encountered BMX purely by chance when he was a high school student. His regular bicycle at the time was broken, he went to a dealer with money he had saved to buy an MTB, and a BMX caught his eye. He bought it impulsively. Ordinary riding was soon not enough for him, and he began learning and practicing tricks he’d seen in magazines and videos. Just as quickly, his BMX started getting loose, and actually broken within a few months, although he had paid quite a lot for it. A dozen years later, Kotaro Tanaka is a world-leading professional flatlander, traveling the globe with his BMX. He has enjoyed riding many BMX bicycles, but that first one will always be in his mind. In order for as many people as possible to experience the joy of BMX riding,

KOTARO TANAKA, producer/BMX rider As Japan’s top BMX rider, Kotaro Tanaka has a long string of achievements in and outside the country. He is a charismatic BMX symbol, active on the front lines continually for more than a decade. His entertaining riding style thrills spectators and he has collaborated with artists and athletes in numerous ways. Still busy as a professional rider, he has produced the BMX brand and entry model “MOTEL WORKS,” fulfilling a dream he has had almost from the start. Through that effort, he is also enthusiastically fostering a next generation of BMX riders. His many diverse talents include but are not limited to producing the apparel brand “fourthirty” and being a successful model and commentator. Winning third prize at the International Competition in Spain in 2009, flying domestically and internationally with his BMX, he is a wandering rider spreading the seeds of appreciation for the sport he loves.

MOTEL WORKS


Kotaro’s decade, photo Daisuke Suzuki


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ART

ESTEVAN ORIOL PAR OLIVIER SCHMITT

GANGSTA LOVE Pour la 9e édition de la “Back in the Days”, à Paris, après Jamel Shabazz, Martha Cooper, Ricky Powell, et moult autre big acteurs de la culture hip-hop, l’organisateur Nadim Makhlouf a invité Estevan Oriol à exposer ses clichés. West Coast attitude, gangsta shits en pagaille, hand signs, biatchs, tatoos, lowriding, Estevan Oriol est l’ambassadeur photo de la culture latino, une subculture hyper codifiée où rien n’est fait par hasard. Bon, faut que je vous avoue, pendant longtemps j’ai envié les gays et leur tea-dance du dimanche après-midi - hé ! ho ! - dont get me wrong, rien de sexuel là-dedans, c’est juste que j’ai toujours trouvé ça terrible de pouvoir s’éclater en cette journée qui pue la mort. Désormais, moi aussi je peux kiffer le dimanche grâce aux après-midi “Back in the Days” de l’ami Nadim, un événement qui fait revivre le meilleur de la culture hip-hop à coup de pas de danse, de vieilles galettes, de rares baskets et de photos qui pètent. Estevan Oriol à Paris ! Ça tombe trop bien, ça fait un mois que je scotche sur ses photos dans le bouquin des 10 ans d’Upper Playground, la marque galerie de San Francisco avec laquelle il a régulièrement collaboré au travers de t-shirts reprenant ses photos les plus connues. Quand je lui ai serré la main le samedi précédent l’événement, j’ai eu l’impression que le mec faisait deux mètres; ce qui me vaudra le lendemain d’être taxé de mytho après que mes potes l’aient vu. Alors ok, il ne mesure peut être pas deux mètres, mais pour vous donner une idée du gabarit, il a commencé comme videur dans un club de LA; job qu’il m’explique avoir rapidement quitté, ne supportant pas de se faire traiter de baltringue par des baltringues alcoolisées. Pour définir son style de tofs, toujours shootées en noir et blanc et en argentique (environ 10 000 clichés depuis le début de sa

carrière) je lui propose “gangsta pictures” : nan. “Ghetto pictures”? Nan. “Street life photography ? Yeah right ! Tout a commencé par des photos de backstage alors qu’il était le tour manager des groupes House of Pain et Cypress Hill. Il shootait tout le temps, mais ne développait jamais. Ce sont ses potes qui le motiveront pour révéler le contenu de ses premiers rouleaux... la suite is history. Alors déjà, pourquoi tant de noir, et tant de blanc, sous le ciel toujours bleu de Californie ? Parce que rien que dans les sapes, le style gangsta West-Coast, c’est principalement du noir et du blanc. Il m’explique que le noir et blanc c’est le truc classique, l’élégance par excellence. Tu vois George Clooney tout en noir, c’est la classe, ou Puff Daddy tout en blanc, c’est la classe. Peu de gens ont un bon look habillé en jaune ! La couleur, c’est bon pour les meufs et les pimps, qu’il me dit. Mais ouais, téma Don Magic Juan je lui réponds, le roi des pimps et son code couleur vert et jaune, green for the money, gold for the honey, il termine la maxime avec moi et se marre d’entendre un petit frenchie réciter un classique. Il m’explique que de nos jours trop de gars font leur marque de sape en mode skittles, tu sais, ces petits bonbons de toutes les couleurs. Pour la sienne, Joker, créée avec son homie le tatoueur Mister Cartoon, petite exception, y’a aussi du bleu marine et du gris. J’enchaîne donc sur les tatoos et lui demande si tous les siens sont de Cartoon. Ben nan, car il a commencé à se faire tatouer avant que Cartoon ne tatoue lui même. Il me raconte avoir été son cobaye pour ses tout premiers lettrages et me montre le prénom de sa grand-mère qu’il a au dessus de la cheville. Alors si on parle famille Estevan, dis moi si tu es marié, si t’as des enfants. Oui et oui, quatre, et il s’empare de ma nouvelle bible, le bouquin des 10 ans de Upper Playground que j’ai rapporté pour lui demander de com-

menter certaines tofs. Il plonge dedans et s’arrête sur l’une de ses tofs les plus connues; un bon beau big ass avec le “West” tatoué sur la fesse gauche, et le “Coast” sur la droite. Il la pointe du doigt et me dit en se marrant : “My daughter”. Oh putain ! La blague qui tue. Même le plus abusé de mes doubles n’aurait pas osé la faire, il vient de la lâcher. Plus sérieusement, il reprend sa recherche et s’arrête cette fois sur le plus gangsta des portraits de meuf que je lui connaisse pour m’annoncer que c’est sa femme. Angel de son prénom. Holy gangsta shit, ah ouais, c’est madame Oriol là, avec un putain de fusil dans les mains. Mais alors Estevan, tu es vraiment ce qu’on appelle un G, or not. Réponse : guilty by association, comme ils disent par chez lui. Quand tu fais parti d’un gang c’est pour la vie, et même si t’es pas actif, si un de tes homies est en galère, tu te dois d’être la. Quoi qu’il en soit, le mec est un putain de criminel visuel comme l’annonce le blog de Nadim, un tueur de photographe. Au-delà des tofs de gang members et de lowriding, il a shooté moult movie stars, de Denis Hopper à Danny Trejo (vu dans “Une nuit en enfer”), beaucoup de rap stars (avec une grosse préférence pour ses potes de Boo-Yaa T.r.i.b.e), et des meufs par centaines, d’où son book “LA Women” pour la promo duquel il est 15 jours en Europe, merci les filles. Niveau “back in the days”, je lui demande ce que ça représente pour lui. Il me dit regretter qu’aujourd’hui même les kids à fond dans le rap game ne connaissent pas Bambaataa et s’en tapent. Je lui explique que ca n’est pas le cas en France, qu’il va kiffer l’événement de dimanche, qu’ici on se souvient bien du quatrième commandement du prophète, le fameux “having fun”. Ce qui fut la cas avec plus de 1 200 hip-hop lovers venu lui checker la hand le lendemain. C’était Gangsta, gangsta love, quoi.


ESTEVAN ORIOL – GANGSTA LOVE For the 9th edition of “Back in the Days” in Paris, after many Jamel Shabazz, Martha Cooper, Ricky Powell, and many other icons of hiphop culture, organiser Nadim Makhlouf had invited Estevan Oriol to exhibit his pics. West Coast attitude, gangsta shit everywhere, hand signs, biatches, tattoos, low riding, Estevan Oriol is the ambassador for pictures of Latino culture, an ultra codified subculture where nothing is done by chance. Now, I’ll admit that for a long time I used to envy gays and their Sunday afternoon “tea dance” –hey- don’t get me wrong, there’s nothing sexual to it, just that I thought it was awesome to have fun on such a god-awful boring day. At last I can enjoy Sundays thanks to Nadim’s “Back in the Day” afternoons, an event that brings back to life the best of hip-hop culture through dancing, old discs, rare trainers and awesome photos. Estevan Oriol in Paris! Lucky for me, as for the last month or so, I have been glued to his photos in the 10 years of Upper Playground book, from the gallery in San Francisco with which he collaborated on a regular basis, through his most famous prints emblazoned on tee-shirts. When I shook his hand on the Saturday preceding the event, I got the impression he was at least two metres tall; my mates then called me a liar when they saw him the next day. So ok, he isn’t two metres tall, but to give you an idea of his size, he began as a bouncer for a club in L.A.; job he gave up pretty quickly, because couldn’t stand being called an asshole by drunken assholes. To define his style in photography, always in black and white and always in silver film (about 10000 shots since he began his career),

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I suggest “gangsta pictures”: nah. “Ghetto pictures”? Nah. “Street life photography? Yeah, that’s right! It all began with backstage pictures when he was touring manager for House of Pain and Cypress Hill. He would shoot all the time, but would never develop them. It was his mates who would convince him to reveal his first rolls of film... The rest is history. So, why so much black, and so much white, under California’s forever blue skies? Because, even in clothing, West Coast Gangsta style is mainly about black and white. He tells me that black and white is classical, the best in elegance. Look at George Clooney all in black, he’s cool, or Puff Daddy all in white, he’s cool. Few people look good dressed in yellow! Colour is good for women and pimps. Yeah, I answer, but check out Don Magic Juan, the king of Pimps and his colour code of green and yellow, green for the money, gold for the honey; he finishes the saying with me, and laughs to hear a little frenchie reciting the old classics. He tells me that nowadays, too many guys create their brands out of a packet of Skittles. For his own brand, Joker, created with his homie tattooist Mister Cartoon, there’s a little exception with a little navy blue and some grey. I start on his tattoos and ask him if they were all done by Cartoon. They aren’t, as he started getting inked before Cartoon came along. He tells me he was his guinea pig for all of his first letterings and shows me the name of his grandmother he has on his ankle. If we are talking about the Estevan family, tell me if you are married, and if you have kids. Yes on both counts, and suddenly he grabs my new bible, the 10 years of Upper Ground book that I had brought along

for him to comment on a few pics. He dives into it. And then stops on one of his most famous pictures; a nice big ass with “west” tattooed on the left butt-cheek, and “Coast” on the right. He points to it and laughs: “my daughter”. Oh fuck! A killing joke. Even at my wildest I wouldn’t have dared, and he’s just done it. A little more seriously, he carries on searching until he stops on what I consider to be the most gangsta of his female portraits, to announce that this is his wife. Angel is her name. Holy gangsta shit, it’s Mrs Oriol there, with a fucking gun in her hands. So Estevan, are you really what they call a G. or not? His answer; guilty by association, as they say. When you’re part of a gang it’s for life, and even if you’re not active, if one of your homies is in trouble, it’s your duty to be there for him. Whatever, the guy is an absolute visual criminal as said by Nadim’s blog, a killer photographer. Beyond the pics of gang members and of low riding, he has taken photos of loads of movie stars, from Dennis Hopper to Danny Trejo (From Dusk till Dawn), many rap stars (with a preference for his mates from Boo-Yaa T.r.i.b.e) and hundreds of girls, hence his book “L.A Women” that he is promoting in Europe for the next 2 weeks, so thanks girls. I ask him what “Back in the Days” means to him. He tells me that he’s disappointed that kids who are really into rap don’t know Bambaataa and don’t care. I tell him that it’s not the case here in France, that he will enjoy the Sunday event, that here everyone remembers the 4th commandment of the prophet, the famous “having fun”. Which was the case when over 1200 hip-hop lovers came to check his hand the next day. It was pure Gangsta, gangsta love.



OLDSCHOOL

ALFRED COLLECTOR

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BY CHAD JOHNSTON PHOTOS : JASON ALEKNEWICUS (INDOOR) ET ANTHONY BUGLIO


“ALFRED’S ARCHIVES: PRESERVING THE TOOLS OF THE FREESTYLE TRADE” Nom : Alfred Lerma, alias «SIN» Âge : Toujours jeune dans mon cœur… Habite : Californie du Nord

devenir l’un des nouveaux talents du street, qui devint donc ma seconde discipline. Je collectionne des choses du street car j’aimais tous ces anciens riders qui déchiraient : Van Homan, Troy McMurray, Marvin Loetterle, Garrett Brynes, Joe Rich.

Quand as-tu commencé à t’intéresser au BMX ? Au lycée, je n’étais pas branché sports d’équipes, et un jour, j’ai découvert un numéro de “BMX Action”. Depuis, je suis à fond, car c’était un sport individuel : juste toi-même et ton vélo.

Tu possèdes encore ton premier vélo ? J’en rêve ! J’ai donné ce Haro Master vert néon à l’un des riders locaux pour m’acheter un cadre mieux conçu. Si seulement j’avais su.

Quand as-tu commencé à collectionner les vélos ? Une fois devenu vieux. Si j’avais su ce qu’allait représenter tout ce matos dans le futur, je ne me serais pas débarrassé de mes vieux trucs : Haro, Redline… Les pièces liées à quelle discipline préfères-tu collectionner ? Le flatland est numéro un sur ma liste. Cela a commencé en regardant Sean McKinney rouler sur un S&M Sabbath dans la vidéo “S&M 4”. Je me suis dit : “Putain, je veux me faire un vélo juste comme le sien et ressentir ce que ça fait de rouler avec son équipement !”. Ensuite, j’ai voulu encore plus de réplicas, comme le Big Daddy que Chase ridait dans “Focus”, le Quamen blanc de Martti Kuoppa dans “Connect”, le London de Jeff DeRosche dans “Vibe”, le Morales de Jesse puente dans “Flatland Fugitives”, le S&M L.A.F de Chad Johnston au contest “Jamopro”… Quand je me suis mis au riding, ça s’appelait du FREESTYLE. Donc, juste après avoir monté des vélos de flatland, je me suis dit qu’il me fallait

Décris-nous ton modèle favori ? C’est une question très dure. Ils sont comme mes enfants, je les aime tous autant, aucun n’est meilleur que l’autre. Mais les London sont au top de ma liste, car ils étaient fabriqués à la main, un par un, avec une qualité au sommet (merci TEX). Est-ce que tu roules avec ? Avec chacun d’entre eux. Comme pour les chiens : ils ont besoin d’exercice. Lequel en particulier ? Si je devais choisir une marque, ce serait, une nouvelle fois, l’un des nombreux vélos London que je possède. J’ai récemment fait l’acquisition d’un Avery Hill de James White, conçu par TEX avant que James lui vende la boite. Il se ride comme dans un rêve.

Quelque chose à ajouter ? Mes trois filles adorent rouler sur mes vélos lorsque nous avons des events dans la Bay Area. Le dernier était la jam “Vander”, au Golden Gate Park de San Francisco, avec un total de six vélos “mid-school” pour l’ensemble de la famille. Quelqu’un à remercier ? Mon père, pour m’avoir offert mon premier 20 pouces quand j’étais gosse. Ma mère, pour m’avoir hurlé dessus dès que je rentrais blessé. Ensuite, ma copine, Nicole, et mes filles, qui me laissent passer autant de temps dans mon garage à construire ces futurs classiques intemporels. Merci à tous pour m’avoir aidé à constituer cette collection : Toute l’équipe d’INNERTWINE Clothing, Jason Aleknewicus, Mike Robbins (major props!) Skylar Guzman, Anthony at Quamen, Pat Schoolen (FlatlandFuel.com), Tom/Tina (EmpireBMX.com), Sam at TREE, Aaron at Solid, Joe at T1, Chris at Odyssey, Eric Stefano at Primo, Tex Thayer, Dustin Cramer, Matt Hulgan, Jerry Milborn, Matt Bingham, Bryan Huffman, Dan Pither(OSD), Jay Smith (E-Clips), Jeremy Rauch, Joe Gallacher, Matt Thomas, Disco Quinn, Cris Degenova (DEG), Kevin Jones, CHASE, Bo Wade, James White, Chad Johnston, Dylan Worsley, Kerry Gatt, Bill Freeman, Sean McKinney, Brandon Fenton, Aaron Frost, Shawn White, Pete Brandt, Jesse Puente, Cory Stratychuk, Jeff Desroche, Dion, OSG, Tony Abuglio (thanks for the pics), MUTT, Gabe Weed, Marcel Tremblay (t’es où homie?), Global-Flat.com (toutes les personnes auxquelles j’ai acheté des pièces), BMXBoard.com, BikeGuide.org. Je sais que j’oublie énormément de monde… Merde, je deviens vieux.


“ALFRED’S ARCHIVES: PRESERVING THE TOOLS OF THE FREESTYLE TRADE” Name: Alfred Lerma aka «SIN» Age: A kid at heart… Home: Nor-Cal 707

Do you still have your first bike? I can only wish I still had my neon green Haro Master, I think I gave it to one of the local riders thinking there was going to be better built frames to come… if I only knew…

When did you first become interested in BMX? In high school I was never into team sports, one day I went into the library and found an issue of “BMX Action” from that day forward I was hooked, it was an individual sport: nobody but yourself and your bike.

Which one is your favorite? Describe it please. Wow, that’s a really tough question. They are like my children, I like them equally, not one can be better than the other... The London brand tops my list because they were hand made, one by one, with the up most quality (thanks TEX).

When did you start to collect BMX bikes? I did not start collecting bikes until I was older, if I only knew how much all this stuff would have been worth years ago I would have never got rid of a lot of my old stuff, Redlines, Haros… Is there a certain discipline of riding that you prefer to collect parts from? Flatland is on the top of the list, it all started with watching Sean Mckinney riding an S&M Sabbath in the “S&M 4” video, I was like “damn I want to build a bike just like his” and feel what it would be like to ride his setup. After that, I wanted more replicas, like the Big Daddy Chase rode in “Focus”, Martti Kuoppa’s white Quamen from “Connect”, Jeff DeRosche’s London from “Vibe”, Jesse Puente’s Morales from “Flatland Fugitives”, Chad Johnston”s S&M L.A.F. from the “Jomopro” contest... Back when I got into riding it was called FREESTYLE. So soon after building flatland bikes I was like I want to represent some of the ground breaking street riders with some street builds, so second in riding disciplines was street. I collect older street because I liked a lot of the early riders that killed it… Van Homan, Troy McMurray, Marvin Loetterle, Garrett Brynes, Joe Rich.

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There must be a lot of good stories behind each piece; do you want to give us an example of an interesting one? Oh damn, for sure its the CHASE E-Clips frame, my house had got broken into by crooks, they took a lot of things including bike frames and parts, I was devastated… I walked out back and looked into the yard, the CHASE frame was out on the ground, they must have thought what the hell do we need this frame for its all dented in the back. (Chase had put the seat and chain stays in a vise to make more room to pivot on the pegs) Do you ride any of your bikes? I ride all of my bikes. It’s kind of like walking the dog: they all need their exercise. If so, which one? If I were to pick one bike/brand it would have to be one of the many London brand bikes I own, I recently acquired James White’s “Avery Hill” frame, its was the very first straight tubed frame made by TEX before James sold London Bikes to TEX... It rides like a dream.

Is there anything you want to add? My three daughters love to ride my bikes when we have Nor-Cal events here in the Bay Area. The last event was the “Vander” Jam in Golden Gate park, San Francisco. I had a total of six of my mid-school bikes being ridden by myself, my girlfriend and my daughters... Is there anyone you want to thank? My dad for getting me my first 20” bike when I was a kid, My mom for yelling at me every time I came home hurt. After that would have to be my girlfriend, Nicole, and my daughters for having to put up with all the time spent in the garage building up those soon to be timeless classics... Thanks to every one for giving me the inspiration to make my collection possible (in no particular order): All of the crew over at INNERTWINE Clothing, Jason Aleknewicus, Mike Robbins (major props!) Skylar Guzman, Anthony at Quamen, Pat Schoolen (FlatlandFuel.com), Tom/Tina (EmpireBMX.com), Sam at TREE, Aaron at Solid, Joe at T1, Chris at Odyssey, Eric Stefano at Primo, Tex Thayer, Dustin Cramer, Matt Hulgan, Jerry Milborn, Matt Bingham, Bryan Huffman, Dan Pither(OSD), Jay Smith (E-Clips), Jeremy Rauch, Joe Gallacher, Matt Thomas, Disco Quinn, Cris Degenova (DEG), Kevin Jones, CHASE, Bo Wade, James White, Chad Johnston, Dylan Worsley, Kerry Gatt, Bill Freeman, Sean McKinney, Brandon Fenton, Aaron Frost, Shawn White, Pete Brandt, Jesse Puente, Cory Stratychuk, Jeff Desroche, Dion, OSG, Tony Abuglio (thanks for the pics), MUTT, Gabe Weed, Marcel Tremblay (where you at homie?), Global-Flat.com (every singe person I bought parts from), BMXBoard.com, BikeGuide.org, I know I am forgetting a lot of people… Damn, I’m getting old.



GOODIES

Livre FLATKINGS 18 €* Coffret DVD CREAM 15 €* DVD JOE KID 18 €* Livre LE CREAM DE LE CREAM 20 €* Casquette Cream 25 €* * o * * Magazine Cream 3 € N ....... T-shirt CREAM gris 18 € Taille :....... T-shirt Fixé 20 € Taille :....... Magazine Fixé 3 €* No....... Adressez ce bon avec votre règlement par chèque + 3 € (France metropolitaine) ou 5 € (étranger) de frais de port par commande, à l’ordre de Cream à : Cream - 12 rue du Petit Thouars 75003 Paris Nom:………………………………………………………………………… Prénom:…………………………………………………….......……Date de naissance:………………………………… Adresse:……………………………………....……………………………..……………………………………....………………………………………..................………………………………………… Code postal:…………….....…………………………… Ville:…………..……………………………………......……………………..............……Pays:……………………………………………… Tél: ………………………………………......…………………...……… E mail: ……….………………………….…………….…………................……………………………………………………… 142

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Bicoss time ! Tout sur le bicycle motocross dans le prochain Cream ! photo Byron Friday

CREAM - BMX LIFESTYLE MAGAZINE #37 - février/mars 2010 EDITION AM / DK sarl - RCS PARIS 501 747 414 12 rue du Petit Thouars 75003 Paris tel/fax : +33 140 35 05 73 www.creamofbmx.com info@cream-bmx.com DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Massabova Tel +33 611 171 826 alain@cream-bmx.com INTERNET news@cream-bmx.com

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Tienda (Colombia) Fingerprint (UK) The Byke Project (USA) Rollya cycles (Thailand) Kunstform (Germany) IMPRESSION Imprimerie IME “Print in France” DEPOT LEGAL à parution COMMISSION PARITAIRE 1109K85610 ISSN 1620-8617 PROCHAIN NUMÉRO CREAM #38, le 20 mars 2010




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