Heteronymû #09 - SUPER sur trace

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HETERONYMÛ - jour neuf SUPER sur trace (devinez-moi) François Belsoeur / Frédéric Vaysse Céline Gulabeule / Alain Bublex Simon Farès / Simon Ackerman Diane Kozniku / Ludivine Strand Gérard Dunoyer / Gordon Cho Baptiste Roux / Louis-Victor Angué Giotto / Nicolas de Staël / Nicolas Poussin / Delphine Leblond Maxence Alcalde / Angèle Del Campo Edouard / Sébastien Montero












b.

a. c.



Printemps des peintres contemporains à l’espace Gulabeule de Clasville. J’y vais seul, j’ai un peu faim. Un livre somptueux, massicoté en biseau : «Peintures progressives» d’un certain Léon Clarke (ou Clarck). La première page fait 20x20cm, comme la peinture qui l’occupe. La deuxième page fait 20,1x20,1cm, la troisième 20,2x20,2cm, et ainsi de suite: il y a cent-cinquante peintures. Les toiles sont laides, mais le projet est tellement beau. Des choses entraînantes, donc, d’autres plus lentes ou moins solides - ces peintures de pixels, un peu froides et très bien faites. Une sympathique série, Des Astres, Ludivine Strand, des taches et de la texture, ça me cause. J’en cherche une qui me ferait la gueule - les objets violés de Gérard Dunoyer, par exemple. Remplis, souillés, renversés, mais translucides, énigmatiques, si beaux. J’ai hoché la tête en passant devant Strand, je suis resté devant Dunoyer. J’avais pourtant peu apprécié L’An neuf et l’Ampoule, sa micro-rétrospective l’année passée, mais c’est peut-être la faute de son commissaire Gordon Cho, on y viendra.Je feuillète le catalogue, c’est plein d’entretiens avec les artistes, mais il y a aussi des choses intéressantes. J’en apprends plus sur Simon Ackerman (que je confonds avec Simon Farès, avec qui ils formaient le Simon Circus, vers Bourges au début des années quatre-vingt-dix, voir la page cent-dix du catalogue). J’ai bien aimé sa vidéo, je crois : ça s’appelle L’autre (peintre), et apparemment c’est un personnage qu’il joue souvent dans ses œuvres : il se met une sorte de combinaison blanche serrée, et s’habille par dessus. Là, on le voit se déshabiller totalement, mettre la combinaison, puis les vêtements. Il est peintre. Il gigote, il tourne, on dirait qu’il ne voit rien sous son masque. Il s’installe au chevalet et il ne fait rien. Il tente un geste, on voit en quasi-subliminal un Giotto il me semble, retour au mec, il s’arrête, attend un peu, tente autre chose, on voit une autre peinture, De Staël ou du genre, rebelote et ainsi de suite. à un moment il se lève, tombe le haut et peint enfin, sur son torse, un pâté horrible. Je la raconte mal mais ça m’a bien plu, c’est quelque chose à voir en vrai. Je repose le catalogue, je termine mon petit tour. Il y a beaucoup de séries, de suites, et tout fonctionne par paire. Moi, je préfère les nombres premiers, c’est plus élégant. Tiens, Diane Kozniku est remerciée à la fin. Je vois son nom partout, en ce moment.


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