UDmag 10 - X - French version

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I F T E R – Les 10 commandements du skater – Arian Chamasmany O F I L M A R Q U E – Fingers – Root Longboard E N T R E P O R T – Mega Grand Prix 2013 – Estefi Arlettaz O S E C T I O N – Extension – Skateverything Art – Axel Serrat M E S P O T – Nantes – Tahina Miault & friends U T E – Glen Road – Cape Town – Baptiste Couteau M – 10 Tracks Per Week ! – Pieral U R O N E S – Since 10 years old… – Julien Léger


e ne sais pas s’il vous arrive de vous évader à l’heure du déjeuner. Loin de faire valser les papilles, c’est bien d’un moment de lecture dont il s’agit. Au bout de quelques lignes dépêchées dans une revue sucrée de la capitale, j’ai réalisé que oui, je me reconnaissais dans ce portrait du bisounours « un peu con, créatif et toujours en retard ». Pour éviter toute vulgarité, je me contenterai d’un vulgaire « crap », car c’est clair que de faire patienter ses lecteurs est une dure épreuve à affronter.

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Alors mettons ce dossier aux oubliettes comme un fichier classé X, pour une lettre-chiffre qui fera office de titre pour ce dixième numéro de votre longboard magazine. Olé-olé ou alambiqué, on s’est dit que X était sans doute l’une des meilleures manières de donner du sens à cette grande planche de bois. Car dans notre « sport », il y a des codes, des moyens, des possibilités infinies de trouver du plaisir et du vécu à partager quelque soit la manière de rouler sa bille. Du coup on a contacté Arian Chamasmany, Axel Serrat, Root Longboard, DJ Pieral & Julien Léger. Tous ont accepté de se retrouver à la table de X, comme pour rendre hommage aux sens, à la matière, à la lumière, à toutes ces choses qui nous évoquent le skateboard. A l’heure des dernières retouches, précédées de quelques nuits blanches, toute l’équipe du magazine est fière de livrer un dixième effort pour votre plus grand plaisir. Mille mercis pour votre patience et votre soutien inébranlable. UDmag est sur le track et bientôt dans votre shop. Bonne lecture !

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TRUCKS WAR La bataille fait rage chez les fabricants de trucks avec l’arrivée de ATLAS TRUCKS. Un truck moulé et techniquement bien pensé. Le team a misé sur un site équipé d’un custom-maker où il est possible de faire sa propre paire avec un impressionnant choix de couleurs. Mais le plus important làdedans est le soin apporté à ce morceau d’aluminium. Pour tout avoir, une seule adresse : www.atlastruckco.com/

La Havoc de Madrid fait également peau neuve avec de nouveaux atouts (kicktail, rocker, w-concave..) www.madridskateboards.com/boards/havoc. Du nouveau chez Rayne avec la Terror et la Reaper. Des planches plus petites que leur grandes sœurs (Rival/Supreme & Nemesis/Demonseed) qui s’adapteront aux plus jeunes mais aussi aux ladies qui veulent de la qualité taillée pour petits pieds! Toutes bénéficient de nouveaux graphiques sans oublier la série « Slide » www.raynelongboards.com

TONS OF THANE SABRETOOTH Après 3 ans de développement, la marque de trucks britannique SABRE commercialise enfin deux nouveaux modèles de trucks. Un truck usiné et un cast précision sont au programme. Un certain rider français aurait apporté son aide au design de ces charmants essieux. Tenez-vous prêt et connectez-vous à www.sabretrucks.com.

ASPHALT PREDATOR Après avoir fait ses preuves à Teutonia en 2012 et au bureau, Kyle Wester s’offre un pro-modèle chez son safety sponsor, Predator. Le casque intégral DH6OF bouscule les habitudes et offre une nouvelle tendance. A la fois vintage & chic, il offre une excellente finition mais est dépourvu de mentonnière et de visière. A découvrir sur : www.predatorskateboarding.com

UPDATE COMET SKATEBOARDS étend son line-up avec la Voodoo Air. Une nouvelle édition de la mythique Voodoo doté du fameux « Air-frame » si cher à la marque. Légèreté et résistance en sont les maîtres mots. Jugez-en par vous-mêmes : www.cometskateboards.com/

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Je shred donc je suis…un shredder. Sortez l’artillerie lourde et glissez le plus loin possible tout en ayant le choix! Sector9 vous offre de nouvelles friandises - les Skiddles. Une jolie roue conçue pour le freeride et le slide. 70mm pour une formula slide 78A disponible dans 5 couleurs. Blood Orange assure son capital groupies avec des roues estampillées Liam Morgan. 1 duro (82a) pour trois tailles (60/65/70mm) en noyau offset - skatebloodorange.com/. C’est l’heure du goûter chez Arbor avec la Sucrose Initiative. Un line-up de roues pour tout type de ride, du cruising à la descente – www.arborcollective.com. RAD développe sa gamme avec les Glide. De la roue sideset pour glisser a fond en 78/80/82A en laissant de belles traces bleues, blanches & rouges.

SAILOR’S DECK N2R, une marque tout droit venue d’Italie propose désormais des planches fabriquée à partir de matériaux destinés à la fabrications de yachts. Prétendues plus légères et beaucoup plus solides que des boards en fibre ou en bois, elles arrivent à grand pas sur le marché et sont repérables sur Kickstarter. Pour les plus sceptiques d’entre vous, les italiens ont pensé à tout – une garantie de 3 ans en cas de dégâts. Qui dit mieux ? www.n2rskate.it


ELECTRIC SKATE WAR IS DECLARED ! MERCATO La board company canadienne RAYNE a élu NHS pour la distribution USA de la marque cette année. Le nouveau responsable commercial n’est autre que Kyle Wester. Le natif du Colorado et 10ème au classement mondial IDF roule désormais pour RAYNE LONGBOARDS, ROAD RIDER & MOB GRIP. Plus d’infos sur www.raynelongboards.com/ et https://nhsb2b.com/. Côté mouvement, du sang nouveau chez COMET SKATEBOARDS – Liam Morgan quitte le team et laisse sa place à Don Ferro. Et quand Liam quitte son sponsor, il rejoint ARBOR qui fait le plein de rider, avec les arrivées de Ed Garner, Alicia Fillback & Tomio Choy. De la même manière il rejoint BLOOD ORANGE qui a également accepté l’arrivée de Jordan Riachi. RONIN TRUCKS danse et fait la fête avec Max Ballesteros & Katie Nielson au sein de son team. Jimmy Riha s’invite dans le team SECTOR 9. Chance Gaul est désormais rider pour PREDATOR. La France n’est pas épargnée par le marché des marques. Vincent Bombastic trône désormais chez Rayne et un certain Chaf est sur le point de le rejoindre. La marque canadienne Restless ouvre ses portes à Damien Moragues, marketing man à UDmag et co-organisateur de Peyragudes Never Dies. Bustin s’implante désormais en France à la recherche de nouveaux talents !

MUTATION Tout le monde connait SEISMIC pour ses roues. Des roues de qualité plébiscitées par de nombreux riders quelque soit leur pratique. A ce sujet, on note la sortie de DefCon, leur nouvel uréthane. Mais après les roulettes, la marque se met à fabriquer des planches. Dîtes de haute qualité, il semblerait que SEISMIC ait mis le paquet. Le secret reste entier - www.seismicskate.com/tech_boards.

NO THANE L’équilibre est la condition sinéquanone pour pratiquer le skate. ONEWHEEL l’a bien compris et a décidé de lier l’utile à l’agréable en créant une board d’équilibre montée sur une roue dotée d’un moteur électrique. De quoi se procurer du fun et des sensations quasi similaires à celles du skate. Quoi que… A découvrir sur www.rideonewheel.com

BOOSTED BOARDS a enfin trouvé un concurrent à la hauteur de sa botte! YUNEEC, un concurrent de poids avec de sérieux arguments: E-Go. Le modèle du fabricant est aux dires des derniers échos, le skate électrique le plus léger du monde. Il bénéficie d’une autonomie record de 30/40km et d’un tarif des plus abordables. Pour plus de détails, jetez un œil sur les sites des deux constructeurs, www.e-go.com & www.boostedboards. com/.

BUZZ SLIDE Le buzz du moment nous vient tout droit d’Australie. Rob Laing, rider du team PremierWheel & Lifelong Longboard, pulvérise le record mondial du stand-up slide en plaçant la barre à 64 mètres au lieu de 54. Pas encore officialisé, nous notons la performance et comptons sur la bonne foie du rider et ses témoins pour faire de nouveaux abonnés à ce record de glisse. Congrats Rob !

VROOOOOOOOOOOOOOOOM ! Ils en ont parlé, ils l’ont fait. L’application smartphone pour les racers est officiallement disponible. Son nom, GLOBAL SPEED INDEX. Programmée et lancée par des membres de Raptor Trucks, cette application vous permettra de parier sur le plus rapide d’entre-vous. Sobre, simple d’utilisation et interactive, elle est dispo sur Android & Appstore. A vos smartphones www.globalspeedindex.com!

TRAINING Une vraie révolution a actuellement lieu en France – Gregory Martin, saint-patron de Alsace Downhill (ADH), accompagné de ses partenaires à roulettes ont mis en place un évènement unique en France – La DOWNHILL ACADEMY. Une première qui permettra à quiconque souhaitant s’initier aux joies de la vitesse, la possibilité de s’exalter dans un contexte sécurisé encadré par des professionnels. Plus d’infos sur www.thedownhillacademy.com.

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ARIAN CHAMASMANY

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IV - SKATE SAFE Si tu t’es déjà crashé en roulant vite sur un skateboard, alors tu comprends rapidement pourquoi il est nécessaire de rider en sécurité et en connaissant ses propres limites. Te pousser à skater plus fort et plus vite est totalement différent lorsque tu roules dans une course en descente ou que tu te lances dans quelque chose que tu n’es pas prêt à faire. Être intelligent t’épargnera bien des blessures et pas de blessures signifie que tu passeras plus de temps sur ta planche, et non sur Internet .

Photos : Thomas Lodin, Franck Pannetier, Adrien Ballanger & Julien Léger > https ://www.TheGelLab.com > https://www.facebook.com/SharkGuts > https://www.facebook.com/ TheGelLab?ref=hl

V - PROMISE LAND

I - ME, MYSELF & MY BOARD Pour moi, la planche [à roulettes] est une thérapie plus qu’un sport. C’est une addiction, une véritable obsession. Si je ne roule pas ou du moins ne bouge pas, je sens que je commence à me perdre. C’est incroyable jusqu’où cette histoire d’amour avec ce sport m’a mené. Comment cette obsession pour un morceau de bois avec quatre roues a élargi mon point de vue sur la vie, m’a permis de rencontrer des gens formidables, comment cela m’a façonné et a influencé la manière dont je pense et ressens les choses. J’en serai toujours reconnaissant. Je pratiquerai le skateboard aussi longtemps que je marcherai parce qu’avant tout j’adore les sensations qu’il me procure.

Mes terres promises sont mes spots, ma ville. La vitesse, danser et tourner sur les routes de Malibu. Mon centre-ville pentu et ses trottoirs. Mes sessions tardives au coucher de soleil orangé sur la plage de Venice. Mes collines, mes appartements, aller de haut en bas, de gauche à droite. Il est toujours important d’avoir ton espace, ta zone, cet endroit où tu peux aller faire ton truc, de façon décomplexée.

II - HOMIES Un des aspects de ce sport le plus fascinant pour moi est les gens. Ces personnes authentiques qui partagent la même passion. Cela te permet de créer instantanément un lien qui s’étend bien au-delà des langues et des nationalités. J’ai eu la chance de rencontrer des gens absolument incroyables au cours de mes voyages et j’espère en rencontrer davantage à l’avenir.

III - SKATEEVERYTHING La planche [à roulettes] est un moyen de s’exprimer de façon créative au sein de son environnement. Chacun s’y prend comme il veut. Roulez à reculons, sur un pied, sur le côté ou la tête en bas, sur des rampes, des descentes, en cercles, faites comme bon vous semble. Faire du skateboard ne devrait jamais être une question d’apprentissage mais plutôt d’appropriation.

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VI - STOKE

VIII - PARTIES

Parfois, il suffit de croire en quelqu’un pour changer la trajectoire d’une vie. Il est important de ne pas oublier de partager l’énergie que tu consacres à ton sport, et alors d’influencer les autres à en faire autant. Partagez ce que vous pouvez, voguez vers de nouveaux horizons, rencontrez de nouvelles personnes et faîtes tourner les bonnes vibes. Impossible de s’éclater sans cette étincelle, ce moteur.

Reste debout toute la nuit, danse jusqu’à en avoir mal aux pieds, ne sois pas timide, complimente tes DJs, file des pourboires au barman et assure toi qu’il te serve comme il se doit. Les guest-lists c’est génial, mais n’oublie pas de t’occuper de ceux qui t’ont amené là. Signale tous problèmes de sons à l’organisation. Préfère la bière aux alcools forts pour ne pas être malade. N’abuse pas des clopes et n’oublie pas de ramasser tes affaires au vestiaire. Sois heureux et fais toujours la fête !

VII - TRAVELS Va de l’avant, voyage, regarde, explore, expérimente, pars conquérant! Profite de la vie autant que tu le peux. Skate partout et sur tout. Échappe-toi des barrières qui t’entourent au quotidien. Planifie un voyage, sort, escalade une montagne, redescend la en skate, jubile devant un coucher de soleil à l’étranger, tombe amoureux d’une personne, d’un lieu, de quelque chose. Fais tout ce que tu peux et veux faire, et ne te sens jamais coupable de vouloir tout cela. Voyager te rendra libre !

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LE TEMPS GUÉRIT TOUTES LES BLESSURES. IX - TAUNTS Peut-on parler du portrait de Lotfi sur le flyer de la dernière compétition So you think you can Longboard Dance ? Étais-je le seul à penser que c’était drôle ?

X - INJURIES Le 1er décembre 2013, j’ai été impliqué dans un accident de skateboard downhill dans lequel j’ai percuté un rail de sécurité à environ 65km/h afin d’éviter une camionnette qui roulait sur ma file. L’impact fractura les os du tibia et du péroné de ma jambe gauche. J’ai été hospitalisé peu de temps après et une tige de titane ainsi que quatre visses ont été installées de façon permanente dans la plus grande partie de l’os. C’est un processus de rétablissement très douloureux qui n’est d’ailleurs pas encore fini. Cependant, si tout se passe comme prévu, je devrai être en mesure de retrouver le monde merveilleux de la planche vers la fin avril ou mai. Pendant ce temps, je fais du vélo de route autour de Los Angeles, prends beaucoup de photos, écris, produits, mixe et planche sur

mon site web. Ainsi, même si je ne peux pas faire de skate, je peux encore être productif. La chose la plus importante que j’ai apprise au travers de cette expérience est qu’il faut laisser ses passions nourrir et encourager le processus de guérison. C’est facile de s’apitoyer sur soi-même avec ce qui s’est passé, mais cela ne dure qu’un temps, avant de finalement se relever et revenir dans la partie. Le temps guérit toutes les blessures.

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FAIRE DU SKATEBOARD NE DEVRAIT JAMAIS ÊTRE UNE QUESTION D’APPRENTISSAGE MAIS PLUTÔT D’APPROPRIATION. 18


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plait le plus sur nos planches, au-delà des shapes et concaves, c’est le mix du bois et des graphiques qui tabasse.

abriquer des skateboards n’est pas une mince affaire. Et pour cause, afin de parvenir à une production régulière encore faut-il s’armer, s’entourer et s’organiser. Pour ce 10ème profil marque, UDmag a décidé d’interroger Alexander sur les dessous de l’atelier de la marque allemande ROOT LONGBOARD. Prêt pour la visite ?

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UD/ Salut Alexander? Wie geht’s bro? A/ Salut mec, c’était cool de te rencontrer à l’ISPO, apparement t’es rentré entier. Je vais bien, nous avons beaucoup à faire suite au salon. Mais c’est ce que nous voulions donc aucune raison de me plaindre. J’attends déja mon premier skatetrip 2014 avec impatience.

UD/ Combien de doigts s’activent autour de Root Longboard? A/ Depuis que Philipp, un ami de longue date m’a rejoint, nous sommes deux gars qui essayons de faire du longboard leur boulot. On reçoit aussi l’aide de personnes qui nous entourent. L’équipe est géniale et dès qu’on a besoin d’aide à l’atelier, sur les évènements ou les salons, ils sont toujours là pour filer un coup de main à leur façon. Merci à tous ces gens car sans leur aide, on n’aurait pas pu monter et maintenir la marque.

UD/ Pourquoi “Root Longboard”? La nature a-t-elle une place dans l’esprit de la marque ? A/ Il y a deux raisons concernant le nom de la marque. Quand j’ai commencé à faire des boards vers 2008, on avait déjà un collectif de

mecs qui skatait et faisait du snowboard. Les premières planches que nous ridions ne correspondaient pas à ce que nous cherchions, c’est alors qu’on a décidé de faire les nôtres. Après quelques idées, tout le monde parlait d’un « retour aux racines », c’est l’une des raisons du nom de la marque. La seconde raison est qu’au départ, on ne savait pas quel bois utiliser pour faire des skateboards. Nous sommes donc allés voir le charpentier du coin qui nous a donné des placages dont il n’avait plus l’utilité. C’est ainsi qu’est née l’essence « Root ». Le nom du projet était là… on a kiffé et on kiffe toujours autant.

UD/ Fabriquer des skateboards coûte cher. Comment s’est passé les débuts de votre activité ? A/ Oh oui! Le début était plutôt drôle. Nous avons commencé dans un sous-sol avec notre premier moule. Nous n’avions pas de presse, on utilisait des étaux pour faire pression sur le moule. Et ça fonctionnait! J’ai donc commencé à dessiner les premiers shapes. On a aussi essayé la méthode sous-vide, mais on avait pas assez de pression pour les concaves voulus, on a donc arrêté. On a investi nos propres économies dans le projet, ainsi que quelques amis – on s’est fabriqué notre première presse avec des morceaux de métal soudés ensembles avec deux tubes à siphons. Avec cette construction à la « Mad Max », on pouvait presser des planches pour nos potes, en vendre quelques une pour financer le projet et investir dans de nouveaux moules. Après avoir deux shapes, on a lancé un site web fait à l’arrache et des mecs passaient commandes. Tu ne peux pas imaginer ce que nous a fait ! Mais nous devions gagner plus d’argent pour investir dans de meilleurs outils, matériaux etc. On a donc monté un petit longboarshop en ligne (avec 3 planches et 4 sets de trucks). Nos parents nous ont aussi filé un coup de main. Un jour, on a contacté Caliber Trucks pour distribuer leur trucks en Allemagne. Plus

La nature a définitivement sa place chez Root Longboard, nous essayons d’acheter tout le bois nécessaire chez notre fournisseur « local » et dans le cas ou ce n’est pas possible, on se concentre sur un placage fabriqué de manière responsable. Pour donner du punch à nos planches, nous travaillons sur des graphismes où on laisse apparaitre le grain naturel du bois - si vous jetez un coup d’œil sur nos planches, vous verrez qu’il y a toujours, plus ou moins selon les planches, des zones non-couvertes par les graphismes. On essaye toujours de garder l’aspect naturel. Ce qui me

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tard, Brandon de chez Caliber m’a dit que nous étions les premiers à lui demander des droits de distribution – avant qu’il n’aie les trucks en stock. Ce partenariat nous a aidé à faire de l’argent pour notre premier atelier et nos outils. Et ainsi, les choses devinrent sérieuses… enfin, plus ou moins.

UD/ Le résultat est bluffant. Vos planches dégagent une passion pour le shape et l’endroit où tout se fait. A quoi ressemble l’atelier ? A/ Merci mec! L’atelier n’est pas aussi gros que tu le penses, il est en fait assez petit. Nous avons un petit magasin et même un entrepôt avec 2 conteneurs de 18m² dans la cour. Le premier est utilisé pour laminer et presser les planches, l’autre pour la coupe et le ponçage – c’est un peu le bordel là-dedans. Si vous avez le temps, venez nous rendre visite et vous verrez combien c’est petit.

UD/ Qui fait quoi dans votre labo longboard? A/ A l’heure actuelle, je m’occupe des prototypes, dessine les moules, les shapes etc. Je suis toujours en contact avec nos riders pour recevoir autant de retours que possible durant la réalisation des prototypes pour optimiser les boards. J’essaye toujours de me concentrer sur l‘aspect marketing et organisationnel qui devient toujours plus important. Philipp, de son côté, est le patron de l’atelier et de la production en général. Il travaille aussi en bureau. Ça marche bien ici, on forme une

LA NATURE A DÉFINITIVEMENT SA PLACE CHEZ ROOT LONGBOARD 26

bonne équipe. Tout se passe bien et chacun a conscience de l’importance du travail de l‘autre. Un peu comme un bon vieux couple qui travaille main dans la main.

UD/ Selon toi, de quoi a besoin une équipe de shapers pour être efficace? A/ Je ne sais pas. Pour moi l’important est de skater et de regarder les gens pratiquer. Alors je peux sentir ce dont j’ai besoin, ce que les riders ont besoin ou ce qui pourrait les aider à mieux rouler leur planche, plus de contrôle, de réponse. Un point important est de rester en contact avec ses riders, ses potes, ses clients et les autres shapers. C’est la meilleure façon d’avoir des retours de différentes personnes aux avis et aux styles différents. Ça fait parti du développement. Faire le travail avec passion et s’éclater. Il faut tout essayer, j’ai arrêter de compter le nombre de moules réalisés juste pour s’en débarrasser après la première board, il faut tester de nouveaux matériaux mélangeant différents types de bois, de la fibre de verre, du carbone, ne pas s’arrêter de progresser et de penser à améliorer la gamme, la construction, la fonction et les formes des planches. Un échange régulier avec les partenaires, les amis, les riders est un point important – leur donner des infos sur les projets passés et futures – ça permet d’avoir de nouvelles influences à chaque étapes du développement. Etre patient - ça peut prendre plus d’un an entre le premier prototype et la planche finie. Des fois, j’ai du arrêter de skater pour finir l’élaboration d’un proto ou une planche spéciale...le genre de truc qui peut prendre quelques semaines. Passer du bon temps en équipe est la chose la plus importante pour être efficace.


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L’UN DES MEILLEURS MOMENTS EST QUAND TU SORS LA DECK DE LA PRESSE.

on regarde comment les choses se passent. Pour notre scène régionale, on organise des sessions de slide gratuites tous les mercredis sur nos spots - ça fait du bien d’apprendre aux gens à skater dans un cadre sécurisé et dans le respect.

UD/ Quel est ton moment préféré de la conception de la planche jusqu’à sa sortie? A/ Selon moi, l’un des meilleurs moments est quand tu sors la deck de la presse. Vierge, ta propre création, celle dans laquelle tu as mis beaucoup de passion. Après ça, moment de bénédiction et la planche est prête pour son tout premier run. Il y a aussi ce truc que j’aime dans le fait de faire de nouvelles boards, c’est quand les gens essayent l’une d’entre elles et qu’ils sont immédiatement scotchés. C’est pourquoi l’un de nos objectifs principal, c’est de rendre les skaters heureux avec des planches funs et créatives, cela a un gros impact sur nous et ça nous fait du bien.

UD/ Si t’étais le dernier des shapers de l’univers, que voudrais tu offrir aux derniers riders? A/ L’ultime Hoverboard! Mais pas comme celui du film “Retour vers le futur”, la board donnerait la même unique sensation qu’un skate normal. Ça ferait comme la sensation des trucks et des roues sous la planche – on pourrait tout skater, comme une vague de bitume sans fin. J’espère que vous pouvez imaginer ce que j’essaie d’expliquer.

UD/ Quelle étaient les plus grosses difficultés rencontrées dans cette aventure? A/ Hmm, aussi une question difficile. Au départ, c’était de gagner le respect des riders et des autres marques. Avoir la confiance et le soutien des shops et bien sûr, convaincre la scène skate que nos planches cartonnent. Et il y a aussi des obstacles comme le pressage ou la construction parfaitement adéquate, trouver les revendeurs...je manque de mots pour décrire tout ça.

UD/ Le longboard semble être en forme en Allemagne. Quelles types de vibes y apportez-vous ? A/ On travaille beaucoup sur la scène skate allemande. De nos jours, il y a beaucoup de personnes qui s’y implique: organisation d’évents, des salons, des sessions etc. On essaie de sponsoriser autant d’évènements possible, on aide en bénévoles, directeurs de courses ou juste quelqu’un qui remplit les sacs de goodies. C’est une grosse famille où les uns supportent les autres. C’est parfait, on s’éclate bien, on passe de bons moments et

Photos : Matt Somberg Traduction : Keevin Thine > http://www.rootlongboard.com/ > http://vimeo.com/rootlongboards > http://www.youtube.com/user/ROOTlongboards

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Photos : Estefi Arlettaz

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oncevoir un spot comme des milliers de possibilités. La tâche parait énorme et pourtant le jeu en vaut la chandelle. Non le longboard n’est pas un skate à part entière. Downhill, freestyle, street, la grande planche se fait 4x4 et démonte les aprioris au sujet de ce charmant morceau de bois. Le skate dans tous ses états par Axel Serrat, le skateeverything artiste espagnol!

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UD/ Salut Axel. Quoi de neuf mec ? A/ Ça ne pouvait être mieux, je m’éclate en Californie. Tout se passe super bien depuis les 6 dernières années.

UD/ Depuis combien de temps tu skates? A/ J’ai commencé à rouler à l’âge de 13 ans, cela fait maintenant 14 ans que je fais du skateboard. J’ai commencé par la planche de street et progressivement, je me suis mis à fond dans le longboard.

UD/ As-tu un style de pratique favori ? A/ D’habitude, je ne vais pas sur des spots précis, je préfère cruiser dans Barcelone, ça permet d’améliorer presque tous les types de pratique. J’ai juste à prendre un train pour la colline de Collserola pour m’élancer dans un run de descente jusqu’à la ville, shredder des rues super raides et finalement trouver des bancs, des ledges sur le trottoir ainsi que des sculptures posées là comme si de rien n’était.

Oui, tu peux le croire, cette ville permet vraiment d’améliorer un niveau de skate.

UD/ Ça répond à la philosophie « skateeverything ». Qu’en penses-tu ? A/ Skateeverything me rend heureux, j’ai toujours été attiré par différents styles de skate depuis le début. Si tu skates tous types de spots, tu ne peux que progresser car tous les styles sont complémentaires. J’essai de m’améliorer sur tous les terrains. Une fois tombé amoureux de ta board, tu te moques de quel style te rendra heureux. Personnellement, j’aime le skateeverything car ça me procure le plaisir de délirer sur tous types de spots.

UD/ En quoi être “trickster” est utile en freeride? A/ Faire des tricks permet de faire plein de trucs différents sur le même spot. Ça permet réellement d’évoluer.

Photos : Agro > Facebook : https://www.facebook.com/ pages/Axel-Serrat/119671274813425?fref=ts

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UD/ Qui parle lorsque tu rides? L’ instinct ou l’esthétique ? A/ Un mix des deux je pense.

UD/ Qu’as-tu appris de tout ça? A/ Quand tu dois organiser un trip pour 16 personnes, tu dois serrer les fesses et être patient !

UD/ Le 3ème épisode de GP Offshore en est le parfait exemple. Quel sont tes impressions sur cette expérience ? A/ Je suis vraiment fier d’avoir fait partie de ce projet. C’était vraiment génial de passer autant de temps avec tout le monde et c’est toujours un plaisir de regarder la vidéo, de se rappeler de ces moments. L’expérience m’a persuadé de quelque chose, nous sommes une grande famille d’où que nous venions…

UD/ Quels sont tes plans pour 2014? A/ J’ai définitivement décidé d’arrêter les courses, ce n’est pas le pire. Maintenant, je veux voyager, découvrir plein d’endroits, filmer et faire des images, rencontrer de nouvelles personnes, de nouveaux spots, d’autres styles de vie. Cet été, j’ai prévu de partir à la conquête de l’Espagne à la recherche de gros spots. Mais pour l’instant je suis en Californie et qui sait quelle sera ma prochaine destination !

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UD/ Qui aimerais-tu remercier pour être ce type drôle que tu es ? A/ Bon boulot papa & maman ! J’avoue, mon frère m’a beaucoup aidé. Je voudrai remercier mon crew à Barcelone qui se donne à fond. Tous mes amis dont je ne sais comment ils font pour me supporter. Parfois, c’est chaud… Et merci à mes sponsors, Original Skateboards, Sick, Ennui, Paris Trucks, RDVX , Push Culture Apparel & RDM Barcelona smoking club. Ils prennent tant soin de moi !


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BARCELONE PERMET VRAIMENT D’AMELIORER UN NIVEAU DE SKATE. 39


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n le chambre souvent sur cette ambiguïté. Breton ou pas breton ? Question identité locale, le Nantais est en tout cas sûr d’une chose : sa communauté de descendeurs est en pleine forme. Le dynamisme de cette scène longboard tient à l’entente bienveillante entre les différentes assos et crews.

Il est bien plat, ce pays qui est le leur. Loin d’offrir des spots raides aux épingles plongeantes, la scène nantaise trouve ses points forts parmi la population de ses riders. Non pas que le niveau technique y fasse pâlir les Californiens, non – quoique ! On parle plutôt de la bonne humeur constructive qui règne entre les différentes assos et crews. Une cohabitation plutôt récente, puisque pendant des années le nombre de longboardeurs ne permettait guère de former plus d’un groupe.

Supaflex, en Chronic, en Sc8 équipées avec des roues bleues et ça envoie des slides ! En 2004 naît l’Association du Downhill Nantais, sous l’impulsion d’un petit groupe qu’on appellera plus tard le Poney Club (David, Rico, Benooz). Les grosses sessions réunissent tout au plus huit personnes, et les riders envient secrètement le voisin Rennes Longskate, fort à l’époque d’une très riche scène locale.

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Texte : Asso Ride, Poney Club, LGC Nantes & Tahina Miault Photos : Erwan Colombé, Franck Pannetier, Julien Léger, Romain Huchet & Camille Chenille

LA BONNE HUMEUR CONSTRUCTIVE QUI RÈGNE ENTRE LES DIFFÉRENTES ASSOS ET CREWS.

Le premier embryon de collectif part de David, organisateur dans l’âme, qui cherche à organiser des rendez-vous hebdos. Ils ont lieu à Talensac, un parking à la pente douce et sans virage, que plus personne aujourd’hui n’envisage comme un spot. Ça carve gentiment en

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LES FILLES DECHIRENT DE PLUS EN PLUS

UN PAYSAGE ASSOCIATIF MOUVANT Les choses changent en 2006 avec la fusion des assos de Nantes et Rennes, qui accouchent de R.I.D.E. (Rassemblement Interdépartemental des Descendeurs Eclectiques). Neuh le Rennais et David le Nantais forment une sacrée paire de chefs, puisqu’en Bretagne, très vite les événements s’enchaînent (Diabolik, Saint-Pathik, RBC). Mais Nantes n’est pas en reste. Elle devient une place forte du slalom français avec le Mascaride, étape du CDF. Le festival de vidéo “Ça tourne dans la pente” et ses deux éditions nantaises font de la ville une halte festive obligée pour les descendeurs de l’Ouest. Le Poney Club régale aussi de ses « kermesses », à base de jeux loufoques sur roulettes !

En 2011, changement d’époque. Les filles du LGC arrivent du jour au lendemain dans une communauté longboard qu’elles connaissent peu. Parfois teintée de méfiance au début, l’ambiance se met vite au beau fixe. Le secret de cette intégration, c’est que la scène locale est déjà en mutation, chez les gars aussi. A cette époque, de nouvelles têtes y ont déjà émergé : Breute l’abominable homme des facs, Mathieu dit le Gitan, Supercochon, PierreYves...

Tout ce petit monde se retrouve souvent sur le spot nantais phare : « les facs ». Il s’agit d’une pente raide, très courte, mais fermée à la circulation. Un slide spot qui permet l’initiation et le perfectionnement en toute sécurité. Cette pente se voit submergée par une nouvelle génération de riders et de rideuses ! Les nouveaux arrivant-e-s comprennent qu’ici, il n’est pas question de faire la chochotte. Sous les pantalons déchirés raccommodés de cuir fleurissent les pizzas dues aux chutes ! C’est à partir de cette époque que le port du casque devient vivement conseillé et fait l’objet d’une adhésion massive.

Ainsi bien protégées, les filles déchirent de plus en plus. Elles veulent aussi défendre une vision plus globale du sport. Une idée concrétisée par des rideuses comme Alice Aubert et Tahina Miault, qui en 2012 font du LGC une vraie association. De quoi amener toujours plus de filles au longboard, et un bénéfice pour tout le monde. Plus de riders, c’est plus de sessions, plus de niveau. Toute la scène est tirée vers le haut. Ainsi, gars et filles, débutants et confirmés, partagent des sessions de petit DH sur le spot des « Deux bruns », découvert en 2012.

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LA MIXITÉ AU SENS LARGE L’engouement féminin pour le longboard tient à un certain effet boule de neige. Johanna, Pauline, Tahina, Mélissa, Marion, sont autant d’exemples féminins qui rassurent les débutantes. L’ambiance chaleureuse interpelle et en motive plus d’un-e, comme le prouve l’incroyable fréquentation de certains événements comme la Slide Jam du LGC en 2013 – pas loin de cent personnes. A cette occasion comme à d’autres, les vidéos ultra léchées de Julien Léger donnent à Nantes une grande visibilité en tant que ville de longboard.

des slalomeurs de cinquante piges, des compétiteurs comme Rico et ses podiums en CDF, des freerideurs-euses qui ont parfois « fait » Chamrousse, Pipay, Menté ou la Lombarde, des descendeurs-euses qui envoient dans tous les sens. Que ceux venus d’ailleurs se rassurent : dans tout ça, il reste de la place pour des nouveaux.

La population féminine a aussi relancé la pratique du dancing et du freestyle. Les grandes esplanades de l’Île de Nantes sont ainsi devenues des spots incontournables pour elles et pour les gars qui les y suivent, parmi eux des pointures comme Lotfi Laamali. Le LGC France possède une dynamique propre, avec des événements bien à elle. Le dernier né de ces projets est le stage longskate et surf à La Torche à l’été 2013. Une réussite retransmise sur France 3 ! Aujourd’hui, les locaux planchent sur des événements où collaborent R.I.D.E., LGC et Poney Club. Il y a une vraie envie de rider ensemble, car la mixité est un moteur. Une mixité élargie : il y a dans cette ville un mélange savoureux de différents genres, générations et tribus. La scène nantaise, c’est tout à la fois

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CAP TOWN - GLEN ROAD

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C’est loin de la Ville des Lumières que notre ami et rider Baptiste Couteau partage son temps libre entre ses études et sa skate expérience au Cap en Afrique du Sud. Son terrain de jeu, The Glen. Un spot de freeride/dowhill à la fois engagé et tranquille avec des lignes complètement folles comme tout le monde aime. Plongez vous dans ces courbes et lisez l’asphalte, c’est l’heure de Route ! Photos: Baptiste Couteau & Joseph Ghigo

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Un bien joli numéro ! Alors que nous étions encore petits, les 10 ans constituaient d’une façon ou d’une autre une certaine majorité. Après tout, passer à deux chiffres c’est pas tous les jours qu’on peut se vanter de le faire. Du coup, pour ce dixième numéro de UD. On est allé voir notre disquaire attitré : Pieral, qui nous a ressorti ces petits coups de coeur du moment. Au programme, deux labels français qui sortent toujours de belles choses et des artistes d’ici et d’ailleurs pour accompagner le soleil qui revient peu à peu.

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COSMONOSTRO

BRAIN WASHER RECORDS

Lille. Rien qu’à la lecture de ce nom, certains sont traversés par une sensation similaire au dépaysement. La ville reste l’une des plus grosses en France et un rider qui ne perd pas le nord (oui mais non ndlr) trouvera toujours de quoi faire. Si on a fait le choix de vous en parler c’est pour la famille qu’elle héberge : Cosmonostro. Un label qui ne regroupe que du beau monde, on retrouve ainsi les beatmakers les plus costauds : Phazz, Blakesmith, Everydayz ou encore les deux compères simiesques de Primat dont on a voulu vous parler plus. Un bon paquet des sorties du label sont disponibles en téléchargement gratuit, de quoi ravir les oreilles des amateurs de douceurs auditives.

Après Lille, direction Tours. Une autre ville sympa dans laquelle se trouve la fameuse Place Plume, un lieu de boisson où il fait toujours bon boire un verre sur une terrasse chauffée aux rayons UV. Mais Tours, c’est aussi le lieu de naissance de Brain Washer Records, un label qui s’est imposé peu à peu pour devenir un excellent exemple de ce qu’est devenu la french touch de nos années jeunesse. Bas les masques et projecteurs sur une belle famille qui s’attaque à tout ce que la musique peut faire y compris le classique parmi les premières sorties. Histoire de vous faire l’oreille à cette nouvelle génération, allez donc voir ce que le doux Phunkacid fait ou la funk de 12”Dust (prononcez Vinyl Dust) et pour les plus curieux d’entre vous, continuez votre lecture pour le producteur aux palmiers : Bolivard.

http://cosmonostro.com/ https://soundcloud.com/cosmonostro

http://www.brainwasherrecords.com/ https://soundcloud.com/brainwasherrecords


ALLURE - SIGNATURE Allure n’est pas tombé (né, non ?) de la dernière pluie mais son dernier EP : Signature, laisse songer que l’eau (de pluie) a bien coulé sous les ponts et qu’il a laissé sa musique murir jusqu’à une maturité tout récente qu’il est venu présenter sur ce nouvel opus. On est tout de suite happé par l’ambiance groovy de l’album qui nous rappelle que l’été arrive avec des sonorités cristallines accompagnées d’une touche funk qui fait la qualité du tout. Kartell, FKJ et les signatures de Roche Musique n’ont qu’à bien se tenir face à cette galette qui pioche dans tout ce qu’on fait de mieux à l’heure actuelle. Allure a bronzé, Allure a chopé un coup de soleil et Allure revient avec un EP en 4 titres qui nous chope par les trippes pour nous envoyer balader sur n’importe quelle plage pourvu que le soleil cogne et que l’eau soit fraîche. Rangez vos K-Way et sortez les tongs, l’hiver est fini !

TODD TERJE - IT’S ALBUM TIME Todd Terke, voila un nom qui a déjà fait frémir pas mal de dancefloors avec 10 années de productions de remixes et de maxis qui usent encore des centaines de semelles à l’heure actuelle. Comment mieux célébrer l’arrivée du beau temps qu’en signant la bande originale des futurs juilletistes et aoutiens ? C’est ce que Terje Olsen vient tout juste de faire avec la sortie de son premier album : It’s Album Time. Un voyage de 55 minutes dans une funk empreinte de tout ce que l’artiste sait faire, on retrouvera ainsi synthés fous, beatbox, les plages chaudes du Brésil, les pays des cheveux blonds et un je-ne-sais-quoi de la house de Chicago. Comment ne pas s’extasier à l’idée de retrouver Strandbar et Inspector Norse aux côtés de nouvelles prods et de cette magnifique reprise du Johnny and Mary de Robert Palmer sur laquelle Bryan Perry chante. Extase total qui vaut à cette album l’étiquette de la meilleur release de ce début d’année.

PRIMAT - OLD WORLD Je vous parlais plus haut de Cosmonostro, label basé à Brooklille, mais je me devais de choisir une des sorties de leur catalogue pour vous la ramener. Mon choix s’est porté sur Primat, un duo assez récent pour que l’on puisse les croire mariés et parents chacun de leur côté. Mais non, il n’en est rien, les deux producteurs sortent tout juste de leur puberté avec une incroyable maturité dans leurs productions. L’écoute de leur remix de Busta Rhymes suffit à saisir de quoi il retourne. Après quelques temps, ils en sont venus à la réalisation de leur premier opus : Old World. Véritable téléportation dans leur univers avec des titres comme Mandrill qui font ressurgir d’anciennes galettes poussiéreuses ou un Journey qui laisse le rappeur Pink Tee s’exprimer pour ensuite refermer la porte sur un Kano des plus mafieux. Premier essai tout de suite transformé pour les deux singes lillois qu’on attend déjà pour la suite de leurs aventures.

BOLIVARD - ALOHA! Artiste discret du label Brain Washer Records, Bolivard produit une musique à la rencontre des sonorités des DOM/TOM et des nombreuses influences qu’il peut à avoir. Du rock de Archive, aux mathématiques de Boards of Canada en passant par la folie créative de Siriusmo, sa musique parvient à faire vibrer le vacancier qui sommeil en chacun de nous. Véritable cocktail sonore à servir devant la mer, sur un transat avec palmier et bikinis à portée de main, son premier EP : Dragons mettait déjà les choses aux claires sur son style directement importé des plus belles cartes postales. Il revient avec un deux titres sur lequel je suis sûr de tuer plusieurs paires de tongs. Soleil, flûtes, basses, guitare et breaks remplis de synthés feront de nouvel opus un atout de force pour attendre de profiter des congés et autres RTT qu’on a posé depuis l’année dernière. Encore une dernière ligne droite remplie de jours fériés pour rejoindre Bolivard du côté de la terre où l’eau de mer et le ciel se confondent à l’horizon.

Tensnake - Glow Le premier album de Tensnake est une preuve de plus que la patience a du bon. 4 ans après la sortie de son Coma Cat qui l’a propulsé sur les devant de la scène, voila enfin la galette qui faisait trépigner nos autoradios. Le côté disco que l’on pouvait ressentir dans ses premières productions s’impose de plus en plus au même titre que le chant. On se retrouve dans un album qui donne la pèche dès le petit déjeuner avec pianos à l’ancienne qui côtoient de savoureuses lignes de basse. La première chose qui m’a saisi à l’écoute de cet album est la flopée de featurings qu’on retrouve dedans : Nile Rodgers, Fiora, Jamie Liddell et Jeremy Glenn. Même si le tout permet à Tensnake d’aller plus loin dans son évolution et proposer un format long aussi

1 - Rhetta Hughes - You’re doing with her when it should be me https://www.youtube.com/watch?v=sMiJbuAcwb4

2 - Icognito – Parisienne Girl https://www.youtube.com/watch?v=5Ce3c3NIHp4

3 - Charles Jackson – Ooh Child https://www.youtube.com/watch?v=rFjELgQC9v8

4 - Booka Shade – Love Inc https://www.youtube.com/watch?v=UWJbT9djaYA

5 - Real Nice & Cubiq - Had Enough (Matt Fear Remix) https://www.youtube.com/watch?v=gHDivj2w6Us

6 - BADBADNOTGOOD – Flashing Lights https://www.youtube.com/watch?v=bl6EomECg2Q

7 - Slow Magic – Corvette Cassette https://www.youtube.com/watch?v=FjKiKVK1U6s

8 - Kölsch – Loreley https://www.youtube.com/watch?v=FspennuvEoY

9 – Ralph MacDonald – Theme From The Outcasts https://www.youtube.com/watch?v=2QRw48PulkI

10 – Freund der Familie – The Symbian Remixes (Christopher Rau Remix) https://www.youtube.com/watch?v=dE-JCvaqncg

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JULIEN LEGER

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là car Tahina avait besoin de réaliser quelques vidéos pour monter le Longboard Girls Crew France. Mon but était de savoir si j’étais aussi à l’aise pour filmer ce sport là. Visiblement, ça a fonctionné. J’aimerai aussi essayer de filmer de la descente, j’ai déjà quelques idées en tête, donc, wait and see …

aire une vidéo de longboard est devenu un jeu d’enfant. Mais saisir le geste au bon moment, capter l’expression de son sujet et l’attention du public est un exercice bien plus difficile qu’il n’y parait. Entre averses et rayons de soleil, UDmag prépare votre printemps et braque son micro sur un vidéaste aussi humble que talentueux. Zoom sur Julien Léger.

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UD/ Salut Julien. Merci d’avoir accepté notre invitation. Qui es-tu en quelques mots ? J/ Mais merci à toi Marvin. Ça me fait plaisir! En quelques mots j’ai 25 ans et je fais du BMX depuis 12 ans maintenant, de la vidéo de manière amateur depuis presque aussi longtemps, voire plus et à titre professionnel depuis 4 ans.

UD/ Comment est née cette histoire d’amour entre un homme et un boitier vidéo? J/ Hahaha je ne sais pas si on peut parler d’amour! La première fois que j’ai mis la main sur un truc qui enregistrait des images, je devais avoir un peu plus de 10 ans et c’était le caméscope de mes parents. Au début je filmais de la merde et puis quand j’ai commencé à traîner avec les riders de mon bled, on faisait des vidéos pour garder une trace de ce qu’on faisait et délirer sans se prendre au sérieux. J’ai rapidement pris goût aux sorties filmées pour monter des vidéos de nos sessions. Je n’ai jamais voulu m’arrêter! Plus tard, j’ai traîné avec

UD/ Qu’est ce qui a déclenché la collaboration avec Paris Truck Co. & le rider Lotfi Lamaali. ? J/En fait ça remonte à la soirée que Lotfi était venu passer à Nantes, au shop où travaille Tahina. Il était passé en tant que « VRP » Loaded et avait roulé avec nous. Je lui ai proposé de filmer quelques trucs sans vraiment savoir vers quoi j’allais. Au final j’ai sorti une mini-vid’ qui a été relayée par Loaded et qui a pas mal tourné sur le web. Du coup, on s’est revu un peu plus tard sur Paris pour faire plus ample connaissance et filmer « Artiskate ». Le tournage était ultra-speed, en 3 jours, on a réussi à faire quasiment tout ce qu’on a voulu. J’ai à nouveau ramené ma fraise à Paris pour rencontrer M. Pulsifer et discuter de la manière dont Lotfi serait introduit dans le Team Paris Pro. Très vite, il m’a proposé de faire une nouvelle vidéo avec Lotfi. Tout s’est fait naturellement autour d’une pinte, on s’est tapé dans la main et je suis rentré à Nantes tout sourire avec une nouvelle vidéo à faire. Depuis cette rencontre avec ce satané bougre parisien, je n’ai jamais été autant inspiré par quelqu’un. Il m’a apporté tellement de choses que si je le pouvais, tous les mois je ferai une vidéo avec lui! Bon, lui il est timide alors il veut pas!

des riders de Nantes qui avaient du niveau. J’ai commencé à faire des choses plus réfléchies, plus abouties. Y’a 4 ans alors que je filmais la vidéo officielle d’un contest de BMX au Hangar, à Nantes, j’ai rencontré une personne de la boisson qui donne des ailes. On a discuté, ils ont checké ma vidéo, puis m’ont proposé de travailler avec eux. C’est à ce moment que j’ai réalisé que je pouvais en faire mon métier.

UD/ On te connait pour tes images dans le milieu des sports à sensations. Pourquoi t’être orienté vers ce genre de sports ? J/ Parce que c’est ce par quoi j’ai commencé, là où je me sentais à l’aise. Je fais du BMX depuis longtemps, c’est un sport proche du longboard/skate. J’ai donc appris à mettre en valeur les tricks, les attitudes, le « lifestyle » qui tourne autour de ça, mieux que d’autres choses. J’ai aussi essayé de faire des clips pour des musiciens, mais ça marche moins bien! Pour ce qui est du longskate, je suis arrivé

Photos : Thomas Lodin, Franck Pannetier, Adrien Ballanger & Julien Léger > www.vimeo.com/julienleger > Lotfi Lamaali Welcome to Paris www.youtube.com/watch?v=bljOPQ_-vQ0 > LGC Girls meet Nantes edition http://vimeo.com/54234157

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UD/ Quelle est la partie la plus délicate dans ton travail de réalisation audiovisuelle ? J/ C’est difficile comme question, parce que je suis tenté de dire que tout est délicat. Quand je tourne une vidéo avec un rider, il a forcément une certaine idée de ce qu’il voudrait voir à la fin et mon but est d’arriver à mixer les attentes et les envies de tout le monde pour faire quelque chose de bien. Mais si je dois vraiment choisir une étape précise, je dirai le montage, car la plupart du temps il arrive bien après le tournage, après toute la période « euphorisante ». Du coup je trouve ça délicat car tu dois retranscrire « à froid » l’ambiance du tournage et recréer l’atmosphère.

UD/ Au-delà du job, qu’est ce que te procure la réalisation d’une vidéo ? J/ Ça me permet de vivre des trucs que je ne pourrais jamais vivre autrement. J’ai pu rencontrer des gens tellement cools à travers tous les projets sur lesquels j’ai travaillé. Il y a aussi la satisfaction de voir le rider filmé, content de sa vidéo quand il la regarde à son stade final. C’est à la base pour ça que je fais de la vidéo, pour voir les riders fiers de leur vidéo.

UD/ Quelle est la vidéo sur laquelle tu as préféré travailler ? J/ Sans hésiter, la video « Welcome to the Paris Team » avec Lotfi! C’était encore une semaine intense. On s’est bien marré du début à la fin, on se la jouait ricains à se braquer avec des vigiles… j’ai même pu filmer Lotfi faire autre

LÀ, J’AI QUELQUES TRUCS DANS LES TUYAUX AVEC LA BOISSON QUI DONNE DES AILES. 72

chose que du freestyle. Ça c’est de l’exclu! Sérieusement, tous les aspects de la réalisation étaient cools. Tout s’est bien passé et Lotfi était content du résultat, donc ça me va !

UD/ Dans l’ordre, quels sont les 10 sports que tu aimes ou rêverais de filmer ? J/ Ça c’est une bonne question! Je n’y ai jamais vraiment réfléchi parce que j’adore déjà filmer ce que je filme, mais si je dois vraiment te répondre je dirai, BMX, longskate, skate, FMX, snowboard, surf, cliff diving, les sports mécaniques (ça compte pour deux) et le base jump.

UD/ Quels sont tes projets pour cette année fraîchement commencée ? J/ Le début de l’année est un peu mou, vu que tout se passe à la montagne. Là, j’ai quelques trucs dans les tuyaux avec la boisson qui donne des ailes. Il y a de la comm’ sur des events des marques/shops/medias de BMX qui me demandent des focus sur des riders et des évènements. En ce moment, je cadre aussi pour une émission faisant partie du festival HIPOPSESSION à Nantes produite par DASSWASSUP.COM. Mais j’aimerai profiter un peu de cette année pour faire des projets plus personnels. Je voudrais réaliser une vidéo pour Tahina et son sponsor en essayant d’en faire ma « Masterpiece ». J’aimerai aussi profiter du fait d’avoir de très bonnes relations avec Lotfi pour réaliser une autre vidéo avec lui, mais quelque chose de plus biographique et de plus posé. Enfin ça c’est ce que j’aimerai faire … qui pourra dire si ça se fera réellement ou pas … Je l’espère !


N E U R O N E S

JULIEN’S 10 TOOLS: • Canon 5D Mark III • Samyang 14mm f/2.8 • Canon 24-105mm f/4 • Sigma 15mm f/2.8 Fisheye • Rode VideoMic Pro • Zacuto Z-Finder Pro • Shape WLB Paparazzi 1 • Manfrotto 055XPro B + 501 HDV • Glidetrack HD Slider & HD-2000 • Kessler Pocket Jib

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Rédacteur en chef Marvin Thine – http://udmag.net

Couverture & 4° de couverture Charly Braye - http://22-22-design.tumblr.com/

Graphisme & Maquette Charly Braye - http://22-22-design.tumblr.com/

Rédacteurs Marvin Thine– http://udmag.net Pierre Frechon - http://www.10tracksperweek.com/ Baptiste Couteau Tahina Miault

Secrétaires de rédaction Benjamin Relat, Thine Marvin, Pierre Frechon

Traducteurs Thine Keevin, Gaelle Jan, Arthur Hinfray, Noémie Huard

Photographes Adam Stokowski, Peter Eubank, Dustin Hampton, Bobby Henderson, Mac Walby, Nic Escamilla, Phillip Stretch Baker & Gel Lab, Julien Léger, Romain Huchet, Camille Chenille, Erwan Colombé, Franck Pannetier, Baptiste Couteau & Joseph Ghigo, Thomas Lodin, Franck Pannetier, Adrien Ballanger,Agro, Matt Somberg, Estefi Arlettaz

Magic Stoke Arian Chamasmany & The Gel Lab, Julien Léger, Pieral aka Pierre Frechon, Tahina Miault et tous les Bretons qui l’ont aidé, Baptiste Couteau, Alexander Dietrich, Axel Serrat & Agro, Lee Cation, Benjamin Relat, Charly Brown aka Charly Braye, Hugo Tarace Duke, Gaelle Jan, Arthur Hinfray, Keevin Thine, Le Tiny Café, Julie Guitton & Joackim Thine

Site web: http://udmag.net E-mail: contact@udmag.net

Le magazine décline toute responsabilité quant aux sujets et photos qui sont envoyés. Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

©Copyright UDmag – Tous droits réservés – 2014 Rendez-vous au mois de Juillet pour UDmag#11



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