Magazine No. 11 / décembre 2017

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Nº 11 | Décembre 2017

DE L̓A RMÉE DU SALUT

Daniel et Stefan

« MAINTENANT, NOUS REMONTONS LA PENTE ! » Page 4

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FOYER DE PASSAGE DE THOUNE

GRANDIR ENSEMBLE

JAMES MORRISON

Un lieu où l’amour du prochain est vécu

La famille Krause a resserré ses liens

« La musique nous fait oublier le quotidien »


ÉDITORIAL Chère donatrice, cher donateur, Lors de la collecte annuelle des marmites, le froid traverse toutes mes couches de vêtements. Dans l’espoir de me procurer un peu de chaleur, je me balance d’un pied sur l’autre. Le froid qui règne dehors constitue souvent un défi quand on pose pour les marmites de l’Armée du Salut. Ce qui me préoccupe pourtant bien plus, c’est la froideur des gens que je croise. Ils passent en toute hâte devant moi, parfois la bouche pleine de jurons, d’autres fois le regard vide. Beaucoup souffrent de déceptions, de frustrations et de blessures de l’âme. La froideur humaine ne constitue pas un phénomène nouveau. Jésus a dû affronter cette froideur dès sa naissance, tout sauf romantique et agréable. Personne ne voulait accueillir Marie, alors sur le point d’accoucher ; elle a donné naissance à son enfant entre le fumier et les bottes de paille. Il est rassurant de savoir que les portes du Foyer de passage de Thoune sont ouvertes à tout le monde et

durant toute l’année. Là aussi, nous avons rencontré des personnes qui ont souvent dû affronter l’injustice et le froid. Découvrez en page 4, comment une oie de Noël ou une offre d’emploi peuvent procurer joie et chaleur. Traumatismes liés à la guerre, abus, maladies : comment une famille peut-elle endurer autant d’épreuves ? Pourtant, ce qu’elle a vécu ces quatre dernières années me donne de l’espoir. Lisez, dès la page 8, comment Andrea et Micha, accompagnés de leur fille Sarah, ont retrouvé un sentiment de sécurité et de sérénité. Non seulement Jésus a eu un départ difficile dans la vie, mais il a encore lutté sa vie durant contre l’injustice et la méchanceté. Il continue de changer des vies aujourd’hui encore. Là où les êtres humains laissent entrer le fils de Dieu dans leur froideur et leur détresse, quelque chose de nouveau peut en sortir. Je vous souhaite de tout cœur un Noël béni. Philipp Steiner Responsable Marketing & Communication

IMPRESSUM

armeedusalut.ch

Magazine des donateurs de l’Armée du Salut Suisse Parution deux fois par an (juin/décembre) Éditrice Fondation Armée du Salut Suisse, Dons, Laupenstrasse 5, Case postale, CH-3001 Berne Téléphone 031 388 05 35 | dons@armeedusalut.ch armeedusalut.ch | CP Dons 30-444222-5 Rédaction Philipp Steiner (responsable Marketing & Communication), Tamara Traxler (responsable rédaction), Livia Hofer, Sébastien Goetschmann Traduction Service de traduction de l’Armée du Salut Concept et design Spinas Civil Voices, Zurich Mise en page Stefan Walchensteiner, Nadia Shabani Imprimeur Stämpfli SA, Berne Fondateur de l’Armée du Salut William Booth Général André Cox Chef de territoire Commissaire Massimo Paone

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Photo de couverture Werner Tschan Photos Werner Tschan, Tina Steinauer, Aurélien Bergot, Alexander Egger (4, 8, 14, 20)

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Micha et Andrea ont repris courage.


SOMMAIRE 4

Une maison et ses habitants Une journée colorée dans la famille du Foyer de passage

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Le bidule

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Pour ceux que la chance a abandonnés Un diagnostic a mis la famille Krause à rude épreuve.

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Au pied de la lettre

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Nous quatre

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Pour se réjouir

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L’Armée du Salut apporte son soutien Patrick trouve une communauté et un emploi.

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La musique est… un témoignage

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Du concret Un nouvel atelier pour les résidents du Foyer « Die Brücke » à Liestal et un lieu d’accueil pour des familles genevoises dans le besoin

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Entre autres

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Que de questions ! Entretien avec le musicien James Morrison

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À suivre HandsOn : lieu d’apprentissage et de travail pour des réfugiés

20 James Morrison, musicien mondialement connu, a dirigé un atelier avec la fanfare de l’Armée du Salut.

Bien entouré : au Foyer de passage de Thoune, on s’entraide les uns les autres.

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En cuisinant pour le food truck de brocki.ch, Patrick a repris goût à la vie.

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UNE MAISON ET SES HABITANTS

TOUS SOUS UN SEUL TOIT

Foyer de passage de Thoune : parmi les autres, Daniel reprend goût à la vie.

Le temps ne s’arrête jamais dans l’ancienne ferme thounoise qui peut accueillir jusqu’à 17 sans-abris. Une journée durant, nous avons suivi les résidents du Foyer de passage dans leur quête du bonheur et de la sécurité. 7 h 00 au bureau Le surveillant Jakob Wampfler prend la relève du veilleur de nuit. Ceux des résidents qui sont réveillés reçoivent leur déjeuner à la cuisine. Jakob, luimême un ancien alcoolique, a travaillé durant vingtcinq ans au Palais fédéral. Il peut désormais se consacrer à sa vocation « sur le terrain », consistant à accompagner les exclus de la société. « J’ai mon radar enclenché et je remarque lorsque quelqu’un est en détresse. »

Le directeur Kurt Hanhart est satisfait : tous les résidents ont nettoyé leur chambre.

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Kurt Hanhart, directeur de l’institution, fait son entrée. Jakob le met au courant de tout. Kurt Hanhart a neuf collaborateurs sous ses ordres. Chaque soir, une prière collective place la maison et ses habi-

tants sous la protection de Dieu. « Avec le temps, cela a amélioré l’atmosphère dans le Foyer », confie Kurt. On n’est que rarement confronté à des agressions de la part des résidents. « J’ai bien déjà eu un poing devant le visage. Je ne veux pas uniquement parler d’amour du prochain, mais encore le vivre. » De judicieux efforts de persuasion contribuent à réduire la propension à la violence. 9 h 05 dans la cuisine Assis à la table de la cuisine, le résident Daniel s’attaque à des montagnes de fromage d’alpage. Il coupe de gros morceaux, les pose sur la balance et se réjouit lorsqu’il atteint exactement le poids visé. « J’ai de l’expérience dans la coupe du fromage », dit-il. Jadis, lorsqu’il vivait à Bachalp, il faisait luimême du fromage. Il participait alors à une sociothérapie dans le cadre de la Fondation Terra Vecchia. Il offrira le fromage qu’il a soigneusement découpé en portions à des amis et à ses frères et sœurs. Daniel attend actuellement qu’une place se libère dans le Logement accompagné. C’est l’étape suivante avant de retrouver son indépendance. Dans le cadre du Logement accompagné, les résidents disposent déjà d’une large autonomie. Ils s’occupent du ménage en étant encadrés par l’équipe du Foyer


L’accompagnante Manuela Feilen porte les résidents dans son cœur.

de passage. Professionnellement, Daniel a déjà un emploi. Il a en effet des engagements variés auprès de la ville : réparer des places de jeux, effectuer des travaux de menuiserie ou des déménagements. 10 h 20 dans la salle de séjour On entend le ronronnement de l’aspirateur : aujourd’hui, les résidents nettoient leur chambre. Dans la salle de séjour, Jakob trie des vêtements donnés. Les résidents peuvent prendre ce qui leur convient. Jakob s’assied et raconte : « À Noël, il y a deux ans, un couple d’architectes connus de la ville se tenait devant la porte, une oie de Noël sous le bras. » Jakob leur a alors demandé s’ils seraient également disposés à l’apprêter. Sur ce, ils ont préparé l’oie dans la cuisine du Foyer, l’ont farcie de fruits, l’ont recousue de fil de cuisine et ont donné des instructions précises pour la cuisson. « Ce fut un banquet excellent », se rappelle Jakob. 10 h 30 devant le bâtiment Le fourgon de livraison de Table Suisse est arrivé. Trois fois par semaine, il apporte des denrées alimentaires qui n’ont pas été vendues chez Migros, Coop, Aldi ou Spar. Aujourd’hui, il y a dix caisses remplies de salades, de pain, de bananes et de brocolis. À partir de cela, Jakob prépare dix cabas. L’après-midi, des personnes dans le besoin viendront les chercher. Ce sont des familles monoparentales, des personnes du Logement accompagné, des chômeurs ou des personnes qui sont envoyées par Stephanie Kistler, du Bureau social de l’Armée du Salut. 11 h 10 dans la cour Andreas profite du soleil d’automne en dégustant un café dehors devant la maison. « L’Armée du Salut s’occupe d’individus dont plus personne ne s’occupe », dit-il. Il n’aurait jamais imaginé qu’il atterrirait un jour lui-même ici. Il avait un bon emploi. Pourtant, un jour il a vécu un divorce et puis l’alcool.

Deux années durant, il a vécu ici. « Pour remonter la pente dans la vie, il faut assumer ses erreurs. » Andreas a repris pied. Il a désormais une bonne compagne et travaille comme concierge. Et, après six ans, il a de nouveau passé une visite médicale. « Auparavant, dans le cadre de la société de gymnastique, nous avions parfois la visite de l’Armée du Salut. Nous n’appréciions pas vraiment leurs chants. Mais nous avons toujours donné quelque chose, dans l’idée que, qui sait, nous pourrions peut-être aussi un jour en avoir besoin. » 12 h 00 au premier étage Kurt Hanhart ferme toutes les chambres à clé. « Nous voulons que les résidents aient à nouveau un quotidien réglé et qu’ils ne soient pas toujours reclus dans leur chambre. Il est essentiel qu’ils sortent et qu’ils s’efforcent de trouver du travail. » À 17 heures, les chambres sont rouvertes. 15 h 20 au bureau Manuela Feilen reprend le service pour l’après-midi. Le sujet de discussion principal est le repas des résidents qui a lieu toutes les deux semaines. Les aliments composant ce repas proviennent souvent de Table Suisse. Stefan est déjà à l’œuvre à la cuisine. Le cuisinier diplômé de 51 ans vit depuis quatre ans au Foyer de passage. « Stefan était jadis employé d’un grand restaurant. Il a eu des problèmes de dos. Puis des problèmes d’alcool ont suivi, comme pour beaucoup d’autres résidents du Foyer », raconte Kurt Hanhart. Pina Fedone, qui travaille depuis douze ans au Foyer, connait aussi les destins des résidents. Elle se souvient particulièrement d’une expérience : « Un 26 décembre, un homme a sonné à la porte du Foyer à la recherche d’un lit chaud. » Comme toutes les chambres étaient occupées, Pina l’a hébergé pour une nuit dans la salle de séjour. « À Noël, on ne peut refuser l’hospitalité à personne. Nous sommes ouverts 365 jours par an », ajoute fièrement la femme de 55 ans, qui travaille aujourd’hui au Service d’intendance. 16 h 30 sur la terrasse Les premiers résidents sont de retour de leur ballade et se mettent à l’aise sur la terrasse située devant le bâtiment de 150 ans. Il appartient à l’Armée du Salut depuis 1951. « Auparavant, il appartenait à un paysan qui avait commencé à accueillir des sans-abris », explique Kurt Hanhart, directeur. Franca est aussi de retour. Elle vit ici depuis un mois et est actuellement

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Le chat du Foyer veille à la bonne humeur de tous.

maison, il y avait souvent de la choucroute ou des pommes de terre. Nous étions dix enfants à la maison. Notre mère cultivait 3 plates-bandes. Mon père devait se débrouiller pour nourrir cette grande famille avec 700 francs par mois. Ce n’était pas facile », se rappelle-t-il. Il clopine jusqu’à la table et se sert une assiette. En raison d’un accident et d’une maladie, le charpentier de formation a les pieds déformés. « Je suis heureux d’être ici. Chaque soir, je m’assieds au bord du lit et je prie. Je suis reconnaissant d’avoir de quoi manger et un toit au-dessus de la tête. »

la seule femme du Foyer de passage. « Je suis déjà de bonne humeur le matin et je m’entends à merveille avec le personnel », explique la cinquantenaire avec vivacité. « Le personnel d’encadrement a un grand cœur, un cœur comparable à une mappemonde. » En passant, Franca caresse le chat de la maison et lance songeuse : « J’aime beaucoup les animaux, parfois même plus que les humains. » 17 h 55 dans la cuisine Stefan est aux fourneaux. Il s’apprête à servir le repas. Huit personnes attendent de recevoir leur repas. À ce moment-là, Roland surgit dans la cuisine en demandant : « Est-ce que je peux encore me joindre à vous ? » Stefan estime qu’il y a suffisamment de tout, et découpe professionnellement le lard et le saucisson. Il explique : « La choucroute mijote depuis deux heures déjà. J’ai posé les saucisses et le lard dessus. Il faut tout laisser mijoter. Ne pas cuire, comme la lessive, sinon toutes les vitamines et le bon goût de la viande auront disparu. » 19 h 15 à la table de la cuisine Le résident Ueli fait son entrée à la cuisine et jette un œil sur les restes du souper. « Chez nous, à la

Stefan apprête toujours le souper avec des ingrédients frais.

Le souper est copieux : il y a assez pour tout le monde.

20 h 05 pendant le café Après le repas, l’accompagnante Manuela parle avec les résidents. Ce sont surtout les plus jeunes qui lui tiennent à cœur. Trois d’entre eux ont à peine dépassé la vingtaine. Ils amènent des problèmes psychiques et n’ont aucune formation. Plusieurs d’entre eux fument des joints. « Je ne peux pourtant pas porter leur sac à leur place. Mais je peux être à leur écoute. Jésus sait où le bât blesse », dit Manuela. 23 h 00 au rez-de-chaussée L’accompagnant Stefan Mahlstein assure le service de nuit. Après une petite ronde dehors, il ferme la porte principale. Il établit ensuite une liste de présence. « La liste sert aussi aux pompiers, s’il devait y avoir une incendie », dit-il. La plupart du temps, les nuits sont tranquilles. Stefan ne doit se lever que s’il devait y avoir de l’agitation dans le Foyer. Cela se passe toutefois rarement. « Une fois, un résident est sorti par la fenêtre pour aller fumer son joint dehors. Il a reçu un avertissement et est retourné se coucher. » Parfois, Stefan se fait réveiller par le téléphone de piquet. Il arrive que la police appelle en pleine nuit pour trouver une chambre pour quelqu’un.

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Texte : Livia Hofer, Tamara Traxler | Photos : Werner Tschan


LE BIDULE

Cette boîte à chapeau est arrivée à l’Armée du Salut brocki.ch de Berne à la suite d’un débarras. De l’extérieur, elle ne paie pas de mine. Pourtant, elle renferme un magnifique haut-de-forme noir. À combien de mariages ce chapeau a-t-il dansé ? Cela reste un mystère. Un tel article aurait sans aucun doute bien des choses à raconter.

Photo : Stefan Walchensteiner

brocki.ch

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« LES PÉRIODES TOURMENTÉES NOUS ONT RENDUS PLUS FORTS. »

ANDREA (À DROITE)

L’officière de l’Armée du Salut Iris Muntwiler (à gauche) est toujours un soutien précieux pour la famille Krause.

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POUR CEUX QUE LA CHANCE A ABANDONNÉS Andrea, Micha et leur fille Sarah ont vécu des temps difficiles. Ils ont enfin trouvé un soutien à l’Armée du Salut de Bâle. Le papa, Micha, n’est pas le seul à avoir regagné des forces grâce à sa nouvelle fonction. Main dans la main, Andrea et Micha Krause pénètrent dans le bâtiment de l’Armée du Salut à Bâle. Micha salue les visages connus et serre des mains. L’homme de 40 ans est apprécié et bien intégré dans cette commune. Sa femme Andrea aussi s’assied tout de suite à côté d’un homme dans la cafétéria. Elle lui demande avec intérêt comment il va. « Je me soucie des autres, dit-elle. Chacun a son propre fardeau à porter. » Andrea sait elle-même trop bien ce dont elle parle. Avec Micha et leur fille Sarah, elle a vécu des périodes difficiles. De l’inquiétude pour leur fille Sarah Lorsque Sarah avait un an, les médecins ont supposé qu’elle avait un fort retard de croissance. Très tôt déjà, la petite fille a dû se soumettre à de nombreux tests. Un médecin a même évoqué une maladie mortelle, se souvient Andrea. Ce fut un choc pour les jeunes parents, qui se sont fait beaucoup de soucis pour leur fille unique. « Je ne voulais pas accepter ce diagnostic. Peu après, Micha a perdu son emploi. Tout s’est alors écroulé autour de nous et j’ai recommencé à me mutiler », raconte la femme de 36 ans aujourd’hui. Andrea n’avait quant à elle jamais eu de famille intacte. De manière très terre à terre et d’une petite voix, elle parle de sa mère dépressive et de son père toxicomane : « Pendant toutes les années que l’on a vécu ensemble, il me faisait constamment comprendre que je n’étais pas bienvenue. Il me disait que j’étais une erreur. » Des prières pour un changement À 9 ans, Andrea fut abusée par son père. Plus tard, elle commença à se mutiler régulièrement. Elle atterrit dans une clinique, fut placée et fit plusieurs thérapies. « Je ne souhaitais rien aussi fortement qu’une vraie famille. Je voulais de l’amour et de la sécurité. » Jusqu’à aujourd’hui, Andrea se bat contre les dures expériences vécues pendant son enfance. C’est sa foi qui la réconforte. Elle a souvent prié pour qu’un changement s’opère dans sa vie. C’est ce qu’elle a d’ailleurs fait lorsque sa fille Sarah allait mal. La petite famille a déménagé à Bâle et y a cherché un nouveau pédiatre. « Sarah a été à nouveau examinée et ce médecin nous a dit que notre fille se développait normalement pour son âge », explique

Grâce à son activité à l’Armée du Salut, Micha a repris pied.

Micha. On peut encore lire le soulagement sur son visage aujourd’hui. Il trouve pesant de ne pas avoir toujours pu être là pour sa famille à l’époque. Car lui aussi a apporté son lourd fardeau dans le mariage. D’alcoolique à homme polyvalent Micha, installateur sanitaire, est un ancien alcoolique. Il a fait plusieurs rechutes et s’est retrouvé à l’hôpital. Un traumatisme dont Micha n’aime pas se souvenir y a contribué : « J’ai fait la guerre au Kosovo avec l’armée allemande. J’y ai vu des choses que j’aurais préféré ne pas voir, dit-il avant de reprendre : parmi elles, devoir utiliser des armes. » Les blessures

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C’est avec plaisir qu’Andrea aide l’officière Iris Muntwiler dans le café de l’Armée du Salut : « Je tiens à ce que les personnes qui viennent chez nous trouvent une oreille attentive. »

psychiques de Micha ne lui permettent pas de travailler à plus de 50 %. L’Armée du Salut Gundeli lui a confié une tâche il y a près de quatre ans. « J’apporte mon aide au concierge pendant des demi-­journées dans les institutions salutistes à Bâle », raconte-t-il. L’habile artisan suspend des lampes, peint des murs et s’y connaît en informatique. Iris Muntwiler, officière salutiste dans le quartier bâlois de Gundeli, confirme que Micha est un homme aux multiples talents : « Cette année, il conçoit une nouvelle étoile de Noël pour la façade de la maison. » Pendant la période de Noël, de nombreux événements communautaires ont lieu à l’Armée du Salut. La famille Krause y participe régulièrement et s’y épanouit. « L’année passée, Sarah a pu jouer un ange dans la comédie musicale et j’ai aidé à concevoir l’image de la scène », raconte fièrement Micha. Sa femme Andrea a quant à elle apporté son aide à l’Armée du Salut lors de la fête de Noël.

Des tempêtes moins violentes « Sarah dit qu’elle apprécie que tous puissent participer ici : les faibles et les forts », complète Andrea. Dans la paroisse salutiste Gundeli, la petite famille s’est tout de suite sentie à l’aise et accueillie. La maison de l’Armée du Salut est devenue une composante fixe de leur vie. La famille y entre et en sort comme elle le fait chez elle. Quand quelqu’un est triste ou inquiet, une personne est toujours présente. « Nous sommes des interlocuteurs dans toutes les situations de vie. Ensemble, nous échangeons au sujet de l’éducation et de la famille », affirme l’officière Muntwiler. Au cours des quatre dernières années, la famille Krause s’est apaisée. « Il continue d’y avoir des tempêtes, mais de façon moins extrême. J’ai appris à les gérer différemment », affirme Andrea, heureuse. armeedusalut.ch/gundeli Texte : Tamara Traxler | Photos : Tina Steinauer

AU PIED DE LA LETTRE

Envoyé par Emma G.

« Je ne peux donner que peu d’argent, mais j’admire votre engagement envers les gens qui cherchent de l’aide. L’Armée du Salut bénéficie depuis longtemps d’une bonne réputation et lorsque je vivais dans le canton de Genève de 1977 à 2003, j’ai souvent entendu les mots suivants : ‹ L’Armée du Salut aide les plus pauvres. › Je vous remercie pour toutes les bonnes choses que vous faites. » 10


NOUS QUATRE

NA DINE GA ZZ ET TA

Assistante sociale à l’Armée du Salu

t de Reinach (AG)

travail social, j’ai traDurant et après mes études en l’éduca tion spécialivaillé dans plusieur s domaines de décidé de me consasée. Env iron huit ans plus tard, j’ai retrouvée à l’Ar mée crer au travail social, et je me suis je connaissais peu la du Salu t de Reinach (AG). Comme rir que ses prestaFondat ion, je suis rav ie de découv mée du Salu t, j’ap tions son t aussi diversifiées . À l’Ar ps pour les clients , de précie de pou voir prendre du tem leur chemin et de parles accompagner sur un bou t de ntes. Je travaille dans tager leur s hist oires très différe iales et du logemen t le domaine des consult ations soc libre, j’aime me plon accompagné. Durant mon temps dre ou passer une ger dans un livre passionnan t, pein s et ma famille. soirée sympat hique avec mes ami

DANIEL WER THMÜLLER Veilleur de nuit dans les foyers de l’Armée du Salut à Zurich

Dans le passé, j’ai travaillé comme maître -nageur. J’aspirais cependant à une profession sociale dans laquelle je pourrais vivre ma foi chrétienne plus concrè temen t. Mes prières ont été exaucées et j’ai trouvé un emploi comme veilleur de nuit dans un foyer de l’Armée du Salut. Après tout ce temps, je reste passionné par mon travail . Je suis l’interlocuteur des résidents en cas de questions et de problèmes et m’assure également que le règlement de maison soit respec té. Les destins parfois tristes me touchent, mais j’y vois aussi ma vocation : je peux encourager les résidents à regarder vers l’avenir. Pendant mon temps libre, j’aime nager ou faire du vélo. Je suis marié et père d’une fille de huit ans.

S A MUEL WA L Z

O fficier de l’A rm

ER

ée du Salu t à la

paroisse de Sc

haff hous

e À l’âge de 22 an s, je suis deve nu of ficier de l’A Salut et , depu rmée du is là, je suis co nv aincu d’ êt re au droi t au bon m bon en omen t, à savo ir au serv ice de suis heureu x Jé sus. Je de faire part ie d’une organisa na tionale, dont tio n in terla di versité es t presque inég aspect , je le vi al ab le. C et s au quot idien, aussi bien dans spon tané que ce qu i es t planifié, au tant lorsque je parl gens que lorsqu e av ec les e j’effec tue de s tâches releva direct ion de la nt de la paroisse. À pr ésen t, j’en suis tième af fect at à m a sepion. J’ai cons acré plus de la ma vie au serv m oi tié de ice d’of ficier et suis toujours co d’ êt re au bon nv aincu endroi t.

MELISSA JE AN-M AIR ET

Secrétaire de la Division Romande

Je fais un peu partie de l’Armée du Salu t depuis ma naissance. Mes parents étaient officiers de l’Armée du Salu t jusqu’à mes 2 ans. J’ai ensuite participé aux camps de l’Armée du Salu t, où j’ai réellement donn é ma vie à Dieu. J’y ai cons truit des amitiés qui durent encore. L’Armée du Salu t est ma maison, ma famille et l’église dans laquelle je me sens bien. En plus d’être mon église et mon attache, elle est également devenue mon employeur depuis ce printemps. Je suis secrétaire à la Division Romande, à Yverdon, dans des locaux flam bant s neufs ! J’apprécie de ne pas faire que de l’adm inistration, mais de pouvoir également participer à la vie de l’Armée du Salu t, en organisant par exemple des soirées cinéma pour les habi tant s du quar tier. 11


POUR SE RÉJOUIR L’AUTOMNE DORÉ PERMET DE RÉCOLTER DES MÉDAILLES Au cours de l’année dernière, l’institution de l’Armée du Salut Obstgarten, située à Rombach, a testé une nouvelle sorte de pomme : l’équipe de la cidrerie a extrait du jus de pomme rougeâtre de la sorte Redlove, dont le nom provient de la chair rouge du fruit. C’était une première vue que personne n’avait jusque-là d’expérience par rapport à la qualité du jus de cette pomme. Le résultat en a été d’autant plus réjouissant : le jus produit dans la cidrerie de l’institution a remporté une médaille d’or (avec 20 points sur 20) lors du concours du meilleur jus de pomme argovien, en janvier de cette année. Forte de cette distinction, la Redlove a participé au championnat suisse et y a remporté la médaille d’argent. Outre la sorte Redlove, trois personnes suivies par le Foyer Obstgarten et leur responsable Christian Bertschi produisent quatre autres sortes de cidre doux : le cidre classique, le cidre de coing (du cidre de pomme complété par 4 % de jus de coing), du cidre de poire (60 % de jus de pomme et 40 % de jus de poire) et du cidre haute-tige. En 2016, plus de onze tonnes de fruits ont été transformées en 7500 litres de jus de pomme. Photos : Armée du Salut Obstgarten

Le jus de fruit peut être acheté directement dans la boutique du Wörkschop de l’Armée du Salut à Rombach ou au shop de l’Armée du Salut à Berne : Wörkschop de l’Armée du Salut Bibersteinerstrasse 4 | 5022 Rombach Téléphone 062 839 80 86 Shop de l’Armée du Salut Dans la cour intérieure | Laupenstrasse 5 | 3008 Berne Téléphone 031 388 05 05 Information : les deux shops sont ouverts jusqu’au 22 décembre. La fermeture annuelle dure ensuite jusqu’à Nouvel An, et même jusqu’au 15 janvier 2018 pour le shop de Berne. 12

armeedusalut.ch/obstgarten


UNE PLACE D’APPRENTISSAGE EN GUISE DE CADEAU DE NOËL Maria Khoshy (19 ans) vit depuis six ans en Suisse et effectue un apprentissage d’assistante de bureau au Quartier Général de l’Armée du Salut à Berne. La jeune femme a un parcours mouvementé derrière elle. Originaire d’Afghanistan, elle se réfugie en Suisse en 2011. Lors de sa fuite de plusieurs semaines, Maria Khoshy, alors âgée de 13 ans, traverse le désert à pied. Son premier contact avec l’Armée du Salut a lieu au Centre de réfugiés situé à la Brühlplatz, à Köniz. Elle a un deuxième contact avec l’Armée du Salut lorsqu’elle est à l’école, par une camarade de classe dont la mère travaille au Quartier Général. Maria peut faire un stage à l’Armée du Salut. Le travail lui plaît beaucoup et, en 2015, elle postule à une place d’apprentissage comme assistante de bureau. Lorsqu’elle reçoit une réponse positive le 23 décembre, sa joie est immense ! Maria Khoshy s’intègre rapidement. Elle est très vite en mesure d’aider des réfugiés pendant son temps libre. Son grand rêve est de devenir politicienne plus tard, de préférence dans son pays d’origine, et d’être la première présidente d’Afghanistan. Photo : Rohina Khoshy

L’ARMÉE DU SALUT REMPORTE UN TOURNOI DE FOOT Les neuf joueurs du Foyer de passage de Winterthour se sont surpassés lors de la finale. Ils ont gagné 2:1 contre les favoris lors du tournoi de football des services sociaux à Zurich. Le match, qui a eu lieu sur la place de sports Brunau, a été passionnant jusqu’à la fin ; au cours des dernières minutes, l’adversaire avait réussi à marquer un but. Kevin Enz, entraîneur et éducateur, est fier de son équipe. « Je n’aurais jamais pensé que nous arriverions si loin. Seuls quelques résidents s’étaient entraînés en prévision du tournoi. Nous n’avons jamais joué tous ensemble, en tant qu’équipe au complet. » La coupe passe actuellement de chambre en chambre ; les footballeurs se réjouissent déjà du prochain tournoi. armeedusalut.ch/dhw Image symbolique : Sébastien Goetschmann

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L’ARMÉE DU SALUT APPORTE SON SOUTIEN

« J’AI REÇU UNE NOUVELLE CHANCE DANS LA VIE. » Patrick est arrivé à Genève le 6 novembre 2014 sans le sou, ni lieu où dormir. Rapidement, il a été mis en contact avec l’Armée du Salut, qui l’a aidé à prendre un nouveau départ dans la vie.

Au sein de l’équipe du Brocki’Food, Patrick exerce avec bonheur son métier de cuisinier, depuis mai 2017.

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« J’ai tout perdu en Bolivie, après avoir été emprisonné pour un délit que je n’ai pas commis, si bien que le Département fédéral des affaires étrangères DFAE a dû intervenir », explique Patrick. Le Suisse de 55 ans a longtemps vécu en Amérique du Sud, où il a travaillé comme cuisinier. C’est le consul honoraire et une représentation suisse en Bolivie qui lui ont payé son billet d’avion pour Genève. « Après cinq

nuits passées à l’Accueil de Nuit de l’Armée du Salut, l’Hospice général m’a trouvé une place à l’hôtel. Je n’avais pas mangé de la journée, alors je me suis mis à chercher l’écusson de l’Armée du Salut, sachant qu’on m’y offrirait certainement de quoi manger. Mais avec ma cataracte, j’avais de la peine à m’orienter. » C’est totalement déboussolé que l’officière de l’Armée du Salut Anne-Marie Fuhrer l’aperçoit dans


la rue. Elle lui demande alors s’il a besoin d’aide et l’emmène au lieu d’accueil le Phare pour lui offrir un repas. Servi par la communauté hispanique, Patrick les entend parler en espagnol. Cela lui provoque un pincement au cœur. Corps, âme et esprit Tellement touché par le geste de l’officière, Patrick décide de se rendre au culte le dimanche. Rapidement, il aide à traduire les messages en anglais, espagnol et français, puis participe aux activités de la paroisse de l’Armée du Salut de Genève, comme la collecte des marmites. « Entretemps, j’ai été opéré de mon œil et j’ai trouvé un appartement, mais il me manquait un travail », poursuit-il. Alors quand le programme de réinsertion professionnelle travailPLUS de l’Armée du Salut se met en place à Genève fin 2016, Anne-Marie Fuhrer l’y envoie. Il est le premier client du programme. « Il est arrivé dans un état d’épuisement autant physique que moral », se rappelle Sarah Gervaix*, responsable du programme. Il y avait d’abord des blessures morales à guérir. « On a alors commencé par des entretiens de contact pour tisser des liens de confiance. Il a fallu deux mois de suivi avant qu’il ne soit prêt à remettre un pied dans le marché du travail. » Toute cette préparation a été faite en étroite collaboration avec les officiers de l’Armée du Salut, l’Hospice général, la psychologue et l’assistante sociale de Patrick. « Cette approche globale de la personne, c’est vraiment cela le plus de travailPLUS : pouvoir offrir un coaching très personnalisé à nos clients », ajoute Gervaix. Aimer ce que l’on fait Patrick débute par le programme d’entraînement au travail qui doit lui permettre de stabiliser sa situation personnelle, retrouver des horaires et reprendre un rythme de vie. Il sert alors le petit-déjeuner à l’Hôtel Bel’Espérance, également géré par l’Armée du Salut. Patrick déborde de motivation d’exercer à nouveau dans le domaine où il a travaillé toute sa vie. « Mais il n’y a pas que le travail qui est important, tempère Gervaix. C’est pour cela que nous augmentons le taux d’emploi de manière progressive. Il est important de considérer la personne dans sa globalité. » Avec le programme travailPLUS, les diverses offres de l’Armée du Salut à Genève fonctionnent de plus en plus en réseau. Quand l’Armée du Salut brocki.ch lance le projet d’un food truck, qui sert les repas de midi devant la brocante du Lignon, on pense naturel-

Patrick a trouvé une oreille attentive auprès de l’officière de l’Armée du Salut Anne-Marie Fuhrer, qui l’a aidé à reprendre pied.

lement à Patrick. Il est engagé au Brocki’Food en contrat à durée déterminité, à maximum 50%, tout en suivant en parallèle et à 20% le programme de travailPLUS, place de travail structurée au CentreEspoir, un lieu de vie et de travail destiné à des adultes au bénéfice de prestations de l’assurance invalidité géré par l’Armée du Salut. « Je touche mes premiers salaires et je vais pouvoir m’offrir des vacances, se réjouit Patrick. Je dois énormément à l’Armée du Salut, elle m’a offert une nouvelle chance de vivre. Je suis heureux de travailler à l’Armée du Salut et de faire partie de cette famille », ajoute-t-il ému. Depuis novembre, Patrick se trouve dans la phase bilan de compétences professionnelles proposée par travailPLUS. Durant six mois, il sera aux fourneaux du Centre-Espoir. « Ce travail de collaboration entre les institutions de l’Armée du Salut et les partenaires étatiques est colossal, mais nécessaire, conclut Sarah Gervaix. C’est pour cela que nous souhaitons rester une petite structure qui peut réellement suivre et accompagner ses clients. » Au cours de l’année 2017, travailPLUS Genève s’est occupé d’une douzaine de personnes.

armeedusalut.ch/travailplus Texte : Sébastien Goetschmann | Photos : Aurélien Bergot * nom connu de la rédaction

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LA MUSIQUE EST TÉMOIGNAGE

Capitaine Anne-Catherine Dorthe, officière du poste d’Yverdon et aumônerie à La Résidence et Foyer Féminin à Lausanne

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Au temps des marmites, alors que nous avons l’occasion de chanter dans les rues, ce cantique joyeux de Joy Webb me permet d’exprimer mon témoignage de foi. Pour moi c’est essentiel qu’un chant salutiste ou tout simplement chrétien, au-delà d’une mélodie agréable à entendre, transmette quelque chose du message de l’amour de Dieu, qu’il interpelle les auditeurs et proclame ce que Jésus-Christ fait dans nos vies ; qu’il soit aussi un moyen de glorifier et d’honorer notre Dieu.


DU CONCRET

Liestal (BL)

Genève

PLUS DE PLACE POUR UN TRAVAIL VALORISANT

UN LIEU D’ACCUEIL POUR LES FAMILLES DANS LE BESOIN

Le déménagement dans le nouvel atelier permet désormais de disposer de davantage de places de travail pour les résidents du Foyer « Die Brücke » : cinq places pour la fabrication de pompes à pédales et deux places pour l’impression de serviettes. Les pompes seront ensuite acheminées par bateau à l’étranger pour aider, par exemple, des personnes en Afrique à extraire l’eau si précieuse sans courant électrique. Quant aux serviettes, entreprises ou personnes privées peuvent les commander avec un motif personnalisé pour des occasions particulières. Situé à Sissach (BL), le nouvel atelier réunit pour la première fois les deux programmes d’occupation sous un même toit. « Les résidents peuvent découvrir par eux-mêmes le travail qui leur convient le mieux et continuer à développer leurs aptitudes », explique le responsable, Martin Sigrist. Les hommes travaillent en atelier durant trois matinées. Le repas de midi est apprêté par des bénévoles et favorise la vie en communauté. Selon Sigrist, l’équipe continuera à grandir : « À terme, l’objectif est d’occuper également les résidents d’autres institutions. »

Depuis 2016, l’Armée du Salut gère un abri de protection civile dans le quartier des Pâquis, à Genève. Il est destiné aux familles et aux grands mineurs nonaccompagnés sans domicile. Cet hébergement d’urgence pour une cinquantaine de personnes est ouvert sept jours sur sept de 17 h 00 à 10 h 00. Les samedis et dimanches, l’abri ferme à 13 h 00, permettant ainsi aux personnes hébergées de bénéficier de deux repas communautaires supplémentaires. Ensuite l’Armée du Salut propose un accueil libre aux familles, de 13 h 00 à 17 h 00, dans des locaux que la Croix-Rouge genevoise met à disposition à proximité. Cette année, l’Accueil Familles a débuté le 30 octobre et fermera ses portes le 30 avril 2018, soit trois mois de plus que les années précédentes. Ce lieu unique en son genre comble un vide dans le système d’hébergement d’urgence à Genève, les lieux d’accueil d’urgence comme l’Accueil de Nuit de l’Armée du Salut étant complets. L’abri Pâquis-Centre permet donc de soulager cette situation.

armeedusalut.ch/brücke Texte : Tamara Traxler | Photo : Martin Sigrist

6

clients occupés*

716

heures de travail*

64

repas de midi communs*

11

pompes à pédales fabriquées jusqu’au mois de juin (la production a été inter-

rompue en raison du déménagement)

Texte : Sébastien Goetschmann | Image symbolique : pexels

147

personnes accueillies, dont 33 enfants et 14 grands mineurs non-accompagnés (plus que 15 ans)*

2543

nuitées effectuées*

0 CHF

la nuitée est gratuite pour les personnes dans le besoin 17

* Chiffres de janvier à septembre 2017

* Chiffres de mi-janvier à mi-avril 2017


ENTRE AUTRES De la lessive propre en 24 heures « Amener, aller chercher, porter. » C’est sous cette devise que le Foyer et les ateliers Hasenberg de l’Armée du Salut, à Waldkirch, offre un service de blanchisserie. Les habits sont prêts en 24 heures : lavés, repassés sur demande et prêts à être retirés. Dans la blanchisserie, des personnes qui ont un handicap trouvent une tâche valorisante. Elles s’occupent avec soin de chemises, de pantalons, de jupes et même de literie, comme des duvets. Il faut compter près de 6 francs pour avoir une chemise lavée et repassée, et 20 francs pour le nettoyage professionnel d’un duvet en plumes. « Grâce aux machines à laver et à sécher industrielles, nous pouvons aussi effectuer des lessives pour des grands clients. Parmi ceux-ci, on a déjà eu la protection civile et un service traiteur de la région », explique Othmar Wyss, directeur de l’institution. Convivialité plutôt que solitude dans le quartier Chaque mercredi a lieu un repas de midi à l’Armée du Salut de Bâle, dans le quartier Matthäus. Une soupe nourrissante, avec du pain et une boisson, est offerte. Une équipe de cuisine, composée de dix bénévoles, s’occupe de la restauration. Chacune et chacun est le bienvenu au repas. « Comme notre magasin de seconde main se trouve au coin de la rue, nous comptons aussi de nombreux clients de la brocante parmi nos hôtes », explique Benjamin Splitt, animateur de jeunesse. À ceux-ci s’ajoutent des personnes du quartier et surtout des familles. L’après-midi, une heure d’aide aux devoirs est proposée aux enfants. Après cela, les enfants ont encore du temps, pendant l’après-midi, pour jouer et écouter des histoires. Avec son offre, l’Armée du Salut veut faire en sorte que les habitants du quartier se rassemblent. Les personnes âgées et les jeunes se réjouissent de partager un moment de convivialité.

L’Armée du Salut dans la neige En hiver, c’est toute la paroisse de l’Armée du Salut d’Adelboden qui est à ski. Deux fois dans la saison, un dimanche, les salutistes parcourent les pistes. Avec une courte représentation du « bon samaritain », ils veulent rendre attentif au thème de l’amour du prochain. Un skieur tombe, deux amateurs de glisse passent tout droit à côté de lui. L’Armée du Salut s’arrête et l’aide. Son message : « Dieu est toujours avec toi. Toi aussi, aide d’autres personnes ! » Quinze musiciens de fanfare s’occupent de créer une bonne ambiance lors des interventions sur l’Engstligenalp et au chalet Chumihütte à Silleren. À 2000 m d’altitude aussi, l’Armée du Salut est à l’écoute, distribue des chocolats et de la lecture.

18 Photos : Othmar Wyss, Armée du Salut Bâle, MAD


SPINAS CIVIL VOICES

Pour ceux qui ont tout perdu.

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QUE DE QUESTIONS !

UN MUSICIEN DE JAZZ QUI FAIT DES ACROBATIES James Morrison est non seulement un trompettiste brillant, mais il excelle au trombone et au piano. Même si sa passion pour le jazz lui a apporté une renommée mondiale, il garde les pieds sur terre. Sauf quand il fait l’acrobate devant la reine. Presque chaque jour, vous êtes dans une autre ville du monde pour donner des concerts. Comment trouvez-vous assez de force et d’inspiration pour la musique ? L’effet que la musique exerce sur les gens me donne de l’énergie. Pendant les concerts, je vois à quel point la musique touche le public. En écoutant la musique, le quotidien devient secondaire. La musique est faite pour inspirer les gens et les plonger dans une autre ambiance.

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Lors de votre tournée européenne, vous vous êtes arrêté à Berne et avez dirigé l’Atelier cornets et altos avec des musiciens du Brass Band de l’Armée du Salut. Qu’est-ce qui vous lie à l’Armée du Salut ? Mon père est un prédicateur méthodiste et nous avions beaucoup d’amis à l’Armée du Salut. En ce qui concerne la musique, l’activité de l’Armée du Salut tourne beaucoup autour des cuivres. Ce n’était qu’une question de temps jusqu’à ce que nous nous produisions ensemble. J’ai déjà joué avec l’Armée

du Salut en Australie et avec les Staff Bands à New York, Londres et Munich. Vous êtes avant tout connu comme musicien de jazz. Vous interprétez également de la musique chrétienne, comme l’Armée du Salut. Quel est le rôle de Dieu dans votre vie ? Je suis sûr que je ne suis qu’une partie d’un ensemble plus vaste. Je pense que chacun d’entre nous a son propre rôle. Ce n’est donc pas Dieu qui joue un rôle dans notre vie. Il a écrit la pièce et nous jouons les rôles. En tant que musicien, comment percevez-vous votre rôle dans cette pièce ? Mon rôle est de montrer aux gens que la vie, c’est bien plus que les préoccupations du quotidien. Qu’il y a quelque chose qui dépasse notre imagination. Les gens sont très accaparés par leurs souhaits et leurs problèmes. Quand la musique les touche, tout ça disparaît pendant un moment. La musique, c’est


une lucarne vers une vie plus spirituelle que notre quotidien matériel. Les biens matériels s’estompent. Quelles valeurs sont immuables ? L’important dans la vie n’est pas ce que l’on fait, mais qui on est. La manière dont on traite autrui est importante. Nos relations avec les autres nous apprennent souvent beaucoup sur nous-mêmes. Noël approche, l’occasion d’approfondir nos relations avec nos amis et notre famille. Que signifie cette fête pour vous ? Nous nous retrouvons en famille, faisons de la musique ensemble et fêtons la naissance de JésusChrist. J’apprécie l’atmosphère particulière à Noël et je trouve fascinant que les gens montrent soudain plus de considération les uns pour les autres. Pourquoi réserver cette attitude à une seule période de l’année ? Beaucoup de personnes découvrent une meilleure image d’eux-mêmes à Noël. À côté de la musique, quelle autre passion avez-vous ? Chaque être humain a quelque chose qui fait briller sa lumière intérieure. Quelque chose qui le caractérise en tant qu’individu. Connaître ce don et savoir ce qui donne du sens à sa propre vie, c’est quelque chose de magnifique. J’aimerais transmettre ce sentiment aux autres, ce que j’ai l’occasion de faire en donnant des cours dans mon Académie de musique en Australie. En Australie, vous avez déjà eu l’occasion de jouer pour la reine Elisabeth. Quelle anecdote pouvezvous nous raconter au sujet de votre rencontre avec la reine ? À l’un des concerts, je devais descendre en rappel depuis le plafond de la salle de concert, tout en jouant de la trompette. Malheureusement, il y a eu un problème avec la corde et je me suis retrouvé bloqué. J’ai finalement dû descendre avec une échelle. Ce qui est amusant, c’est que la reine est venue plus tard vers moi et m’a dit qu’elle n’avait encore jamais vu un acrobate qui savait aussi bien jouer de la trompette.

Interview : Tamara Traxler | Photos : Alexander Egger

Où qu’il aille dans le monde, James Morrison transmet sa passion pour la musique lors de divers ateliers.

James Morrison est un musicien virtuose. En plus d’être un trompettiste talentueux, l’Australien joue également du bugle, de l’euphonium, du trombone, du saxophone, de la contrebasse et du piano. À 55 ans, il est avant tout un musicien de jazz, mais est également à l’aise dans le gospel. Grâce à son talent exceptionnel, il passe de la trompette au piano, puis à la contrebasse. Il n’est pas rare de le voir jouer deux instruments en même temps dans un morceau. James Morrison est marié et a trois fils, aujourd’hui adultes. Ses deux plus jeunes fils, William (19 ans) et Harry (21 ans), jouent dans le trio qui l’accompagne durant sa tournée européenne. Durant son temps libre, le musicien s’adonne avec beaucoup d’enthousiasme à des activités peu ordinaires, comme faire des rallyes, de l’escalade extrême ou du bungee jumping. Il s’est déjà produit devant la reine Elisabeth et est même descendu sur scène en rappel pour Sa Majesté. Le 25 juin 2017, le musicien a dirigé un atelier de Brass Band organisé par l’Armée du Salut, puis donné un concert, accompagné par la fanfare de l’Armée du Salut de Berne, au Théâtre National à Berne.

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À SUIVRE

SE PRÉPARER AU MONDE DU TRAVAIL HandsOn : un projet pilote permet à des requérants d’asile d’acquérir des compétences essentielles.

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L’Aide aux réfugiés de l’Armée du Salut (AAR) exploite une usine spéciale à Liebefeld, près de Berne. Actuellement, 26 requérants d’asile y apprennent la fabrication de sacs à provisions à partir de vieilles bâches sur mandat de l’Armée du Salut brocki.ch. Beat Habegger, chef de projet, nous explique : « Nous simulons le monde du travail, afin qu’ils acquièrent des compétentes essentielles telles que la ponctualité et la qualité. » L’entreprise comporte également une salle de classe, dans laquelle les requérants d’asile, séparés en deux niveaux de compétences, apprennent des matières telles que l’allemand, les mathématiques ou l’informatique. La fabrique fait partie du projet HandsOn, qui, selon Beat Habegger, répertorie les compétences, les besoins et le potentiel des requérants au bénéfice d’un permis N. « Nous

souhaitons commencer le programme d’intégration au travail dès le premier jour, afin de soutenir les participants de manière ciblée. » Le lancement du projet HandsOn suit la réorganisation du système de l’asile aux niveaux de la Confédération et du canton de Berne. La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale souhaite réattribuer dès 2018 l’intégralité des mandats aux organisations partenaires en matière d’asile. Il n’est donc pas certain que l’AAR sera en mesure de poursuivre son mandat officiel. À l’avenir, il sera non seulement nécessaire d’offrir un logement et une formation linguistique aux réfugiés, mais également de leur assurer une intégration sur le marché du travail. armeedusalut.ch/handson

Dans l’atelier du projet HandsOn, des requérants d’asile fabriquent des cabas pour l’Armée du Salut brocki.ch.

Le matériel provient de bâches en PVC qui ont servi pour la publicité de façade.

Texte : Livia Hofer | Photos : F. Gurzeler


PUBLIREPORTAGE

VOS VOLONTÉS COMPTENT Régler ses dernières volontés de manière autonome ; ce n’est pas un rêve, c’est faisable. Grâce à un plan individuel de prévoyance et de succession. Emil Lehmann* (56 ans) et Luise Auberson* (74 ans) ont tous deux fait appel aux conseils professionnels en matière de prévoyance et de succession de l’Armée du Salut. de formuler mes intentions au personnel médical ou au personnel soignant, qui doit décider des traitements que l’on doit m’administrer? Je suis content d’avoir défini la bonne voie pour moi grâce à mes directives anticipées.

Monsieur Lehmann, qu’est-ce qui vous a poussé à établir un mandat pour cause d’inaptitude ? Emil Lehmann : Une expérience personnelle dans mon cercle de connaissances. Cette expérience m’a incité à régler dans un mandat pour cause d’inaptitude la personne qui devait décider à ma place, si je devais être incapable de discernement ou de déplacement et si, de ce fait, je ne devais plus être en mesure d’exercer mes droits civils. Pour moi, il est rassurant de savoir qu’une personne de confiance, en l’occurrence ma sœur, sera là pour moi et prendra les décisions si je ne suis plus capable de le faire moi-même.

Madame Auberson, y a-t-il une raison particulière qui vous a poussée à rédiger votre testament justement maintenant ? Luise Auberson : Je voulais le faire depuis bien longtemps déjà. En raison de la complexité de la matière, j’ai toujours remis cela au lendemain. Je suis désormais soulagée d’avoir pu régler les choses qui étaient importantes à mes yeux, grâce à un soutien professionnel compétent. Et c’était en fait bien plus simple que ce que je pensais.

Parallèlement, vous avez rédigé des directives anticipées ? En quoi cela a-t-il consisté ? J’ai une idée assez claire de mes intentions en matière de mesures de maintien en vie. Si je ne suis plus en mesure

Informations : Valérie Cazzin-Bussard Tél. 031 388 06 39 prevoyance@armeedusalut.ch armeedusalut.ch / prévoir * Pour protéger la sphère privée des personnes mentionnées, les noms et les photos ont été modifiés.

Vous avez été conseillée par un spécialiste indépendant de l’Armée du Salut. Quelle influence cela a-t-il eu sur votre testament ? Vous voulez parler du montant que je léguerai à l’Armée du Salut ? Cette possibilité de prendre en compte des organisations caritatives a été abordée de façon brève et neutre. En tant que donatrice de longue date, pour moi, il est depuis longtemps clair que je souhaite également soutenir l’Armée du Salut après ma mort. En complétant les « Dispositions en cas de décès », vous avez donné des instructions claires pour les dispositions à prendre pour votre dernier voyage. Combien cela vous a-t-il pesé ? Lorsque mon mari est décédé, j’ai dû prendre d’innombrables décisions, bien que je n’étais émotionnellement pas en état de le faire. J’ai voulu épargner cela à mes proches. Je suis pour la clarté, même si le sujet est difficile. Car la dernière chose que je souhaite, c’est qu’il y ait des différends autour de mes « dernières volontés ».

PRÉVOYANCE ET SUCCESSION : NOUS VOUS AIDONS VOLONTIERS Comment pouvons-nous vous aider lors de l’établissement de votre plan de prévoyance ou du règlement de votre succession ? Je commande la brochure explicative gratuite « Vos volontés comptent » Je souhaite bénéficier d’un entretien personnel sur les questions de prévoyance et de succession (1er entretien gratuit). J’ai une question/une autre préoccupation à soumettre à l’Armée du Salut. Veuillez me rappeler. Nom :

Date de naissance :

Prénom :

E-mail :

Rue et n° :

NPA / localité :

Téléphone et moment approprié pour appeler : Prière d’envoyer à : Fondation Armée du Salut Suisse, Valérie Cazzin-Bussard Laupenstrasse 5, 3001 Berne ou prevoyance@armeedusalut.ch


L’ARMÉE DU SALUT AIDE EN PROPOSANT : Une oreille attentive Tout commence par une personne sensible et prête à écouter une autre personne ayant besoin d’aide. Nos 10 Bureaux sociaux et nos 56 paroisses accueillent les personnes en détresse pour les écouter et les aider. Un endroit pour dormir Perdre pied fait souvent perdre le toit également. Nos 14 foyers d’habitation, 6 centres de passage, 4 établissements médico-sociaux et 5 foyers d’accueil temporaire hébergent chaque nuit plus de 1200 personnes. En outre, nous disposons également d’un foyer pour jeunes et de 5 foyers pour enfants. Des tables garnies Le problème d’une personne en détresse est souvent simplement la faim de nourriture ou de compagnie. Nous invitons volontiers des personnes à partager le repas (repas de midi pour enfants, fêtes de Noël, déjeuners contact pour dames). Du réconfort Notre action est marquée par notre relation avec Dieu que nous aimerions faire connaître à notre entourage. Par exemple lors des cultes organisés chaque dimanche dans nos 56 paroisses salutistes. Notre Service de soins psychiatriques à domicile et notre Service des prisons sont des offres précieuses pour les personnes en détresse.

DÉCLARATION DE MISSION DE L’ARMÉE DU SALUT L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Église chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Évangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.

Fondation Armée du Salut Suisse | Laupenstrasse 5 | Case postale | 3001 Berne Téléphone 031 388 05 35 | Fax 031 382 05 91 | dons@armeedusalut.ch | armeedusalut.ch CP Dons 30-444222-5


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