Magazine No. 12 / juin 2018

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N° 12 | juin 2018

MAGAZINE DE L’ARMÉE DU SALUT SUISSE

« JE SAIS DÉSORMAIS QUE MON PÈRE VIT ENCORE. »

Chrysant Kluckner | Page 8

RÉSIDENCE AMITIÉ Au cœur de Genève – une résidence pour personnes âgées. | Page 4

FOYER POUR ENFANTS HOLEE Bien entourée, Salomé s’épanouit à nouveau. | Page 16

LE GÉNÉRAL ANDRÉ COX Le Chef suisse de l’Armée du Salut. | Page 20


ÉDITORIAL

Chère donatrice, cher donateur, Tout le monde n’a pas la chance de partager le quotidien avec ceux qui leur sont chers. Ainsi en est-il de la femme quittée soudainement par son mari. De l’enfant qui, à la suite d’un accident, perd son petit frère ou sa petite sœur. Ou encore de la jeune mère dont le mari est décédé du cancer. Nous perdons des personnes qui avaient énormément d’importance dans notre vie, souvent sans avertissement. Alors que certaines personnes se remettent de leur perte tôt ou tard, d’autres perdent complètement pied. Ces dernières se replient sur elles-mêmes, et leur vie s’écroule peu à peu comme un château de cartes. Dans notre article sur le Service des recherches, nous vous racontons l’histoire de personnes qui n’ont pas accepté leur destin ; celui d’avoir été « laissées seules ». C’est l’histoire de deux frères qui, âgés de presque quarante ans, décident de retrouver leur père inconnu, dont ils ignorent le lieu de résidence (pages 8–10). La petite Salomé* est également loin de ses proches. Elle a trouvé un nouveau chez-soi au Foyer pour enfants Holee. Au début, la petite fille de onze ans ne se sentait pas du tout chez elle, mais elle a peu à peu pris confiance dans son nouvel environnement et s’est vraiment épanouie. Vous pouvez lire son histoire à la page 16. La présente édition de notre magazine est complétée d’un entretien exclusif avec le Général André Cox, d’origine suisse, qui dirige l’Armée du Salut mondiale depuis 2013. Vous trouverez ses réponses dans l’entretien détaillé à la page 20. Je vous souhaite un bel été, en espérant que vous aurez la joie d’en passer la plus grande partie possible avec vos êtres chers. Philipp Steiner Responsable Marketing & Communication

IMPRESSUM Magazine des donateurs de l’Armée du Salut Suisse Parution deux fois par an (juin/décembre) Éditrice Fondation Armée du Salut Suisse, Dons, Laupenstrasse 5, Case postale, CH-3001 Berne Téléphone 031 388 05 35 dons@armeedusalut.ch armeedusalut.ch | CP Dons 30-444222-5 Rédaction Holger Steffe (Chef Dons a.i.), Florina German, Livia Hofer, Angelika Hergesell, Elsbeth Cachelin, Gino Brenni, Sébastien Goetschmann, Cornelia Zürrer Ritter, Marco Innocente, Stefan Meier, Matthias Freuler, Soraya Shademan Traduction Service de traduction de l’Armée du Salut Concept et design Spinas Civil Voices, Zurich Mise en page Stefan Walchensteiner Imprimeur Stämpfli SA, Berne Fondateur de l’Armée du Salut William Booth Général André Cox Chef de territoire Commissaire Massimo Paone Photo de couverture Ruben Ung | Photos Ruben Ung, Salvation Army IHQ, Aurélien Bergot, Nadya Lukic

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SOMMAIRE

4 Une maison et ses habitants Des solutions adéquates pour les personnes âgées

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7 Le bidule 8 L’Armée du Salut apporte son soutien Chrysant Kluckner à la recherche de son père inconnu 10 Au pied de la lettre 11 Nous quatre 12 Pour se réjouir 14 La musique est… intemporelle 15 Du concret 20 ans de travail de RAHAB à Zurich et projet pilote à Steinhausen (ZG) 16 Pour ceux que la chance a abandonnés Salomé* trace le chemin pour les autres enfants

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18 Entre autres 20 Que de questions ! Entretien avec le Général André Cox 22 À suivre « Anker » à Zurich : une institution sociale et une paroisse salutiste sous un seul et même toit.

* Pour protéger sa sphère privée, le nom de la jeune fille a été modifié

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armeedusalut.ch


UNE MAISON ET SES HABITANTS

PROPOSER DES SOLUTIONS À CEUX QUI N’EN ONT PAS TROUVÉ AILLEURS La Résidence Amitié, située au cœur de la ville de Genève, propose un cadre de vie adapté à 52 personnes en âge AVS. Dans des chambres individuelles, que les résidents peuvent personnaliser à leur souhait, ils y trouvent un nouveau chez soi. Notre rédacteur Sébastien Goetschmann s’est rendu sur place. L’imposant bâtiment, conçu dès le départ comme un établissement médico-social (EMS), a été inauguré en 1993 et fête donc ses vingt-cinq ans d’existence. Derrière les façades modernes, des espaces volumineux, se laissent inonder de lumière grâce aux imposantes baies vitrées. Une fois le séjour traversé, un escalier en colimaçon mène au bureau du directeur. Gaël Ramé occupe cette fonction depuis le 1er décembre 2017. « Au début de l’année à Berne, le commissaire Massimo Paone, chef de l’Armée du Salut en Suisse, nous a rappelé la mission de l’Armée du Salut qui consiste à offrir des solutions aux personnes qui n’en ont pas trouvé ailleurs », se souvient-il. Déjà tout un programme. Un lieu où l’on se sent bien En sortant du bureau, on aperçoit certains résidents qui participent à l’animation du matin : de la gymnastique douce, ce mardi 10 avril. Jahmina « Jamie » Kallon (22 ans), stagiaire en animation, joue le rôle de guide. C’est elle qui frappe à la porte de Josette Kerloch, la doyenne de l’établissement en termes d’ancienneté. « Cela doit faire vingtdeux ou vingt-trois ans que je suis ici, alors je peux dire que je suis à la maison. » La chambre de cette Bretonne d’origine est envahie de souvenirs, bibelots, peluches, poupées et objets en tous genres. « Je suis un peu madame désordre, avoue-t-elle le sourire aux lèvres. Ce que j’aime dans cette maison, c’est la façon dont on nous traite, le personnel ne nous fait pas sentir qu’on est vieux, il n’y a que les douleurs qui nous le rappellent. »

À la contrebasse, Jacques Fleury aime se remémorer son passé de musicien.

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Autre chambre, autre décor, Jacques Fleury (84 ans) est arrivé il n’y a que quelques mois. Une contrebasse à cinq cordes à côté du lit, une pochette du groupe New Orleans Wild Cats, dans lequel il a joué, et une radio posée sur la table, ne laissent planer aucun doute sur son passé de musicien de jazz. « J’ai passé toute ma vie dans différents groupes et orchestres, alors oui, cela me manque un peu. Jouer de la basse tout seul n’a pas grand intérêt, mais je


gratterai tout de même quelques cordes à l’occasion d’un anniversaire. » Après avoir insisté plusieurs minutes et mis du Louis Armstrong sur mon téléphone portable, il accepte de jouer quelques notes d’accompagnement. « C’est difficile de jouer comme cela, sans s’accorder au reste du groupe, lâche-t-il un brin nostalgique. Vous savez, je me sens bien ici, j’ai de l’espace, c’est un peu l’Amérique », finit-il par imager sur le ton de la plaisanterie. Un accompagnement personnalisé À midi, les résidents se rassemblent dans la salle à manger du restaurant, qui est ouvert au public tout comme la cafétéria. Le repas constitue un moment important dans le rythme quotidien d’un EMS, et le directeur en profite pour faire le tour des tables et saluer les résidents qu’il n’a pas encore vus. « Je suis reconnaissante envers les cuisiniers, qui me font des menus spéciaux, car je suis un régime drastique, sans crudités, ni charcuterie, ni crème », dit Lucienne Pillonel. Cette dame de 94 ans est entrée à la Résidence en janvier 2018 suite à une hospitalisation due à une chute. Elle se déplace avec quelque peine, éprouvant encore certaines douleurs au pied. « J’apprécie beaucoup le contact avec les infirmières et les soins qui me sont prodigués », poursuit-elle. À la Résidence Amitié, un encadrement de qualité est apporté par le biais de soins médicaux et infirmiers, de physiothérapie et d’ergothérapie. Françoise Monnard (50 ans) est infirmière coordinatrice et travaille depuis dix-huit ans à la Résidence : « Avec deux autres collègues, nous assurons la fonction de cadre de santé, qui supervise environ 12 infirmières et une trentaine d’aides-soignantes. Personnellement, je suis responsable, par délégation du directeur et du médecin-répondant, des dossiers d’admission, de toutes les démarches faites en amont, avec les résidents et leurs familles, et du contact avec les assistants sociaux. Je ne suis pas membre de l’Armée du Salut, mais sympathisante de ses valeurs, dont celles de respect, d’accueil et d’accompagnement, qui me tiennent particulièrement à cœur dans la prise en charge des résidents. » Une spiritualité encouragée L’EMS, en tant qu’institution sociale de l’Armée du Salut, se base sur des valeurs d’inspiration chrétienne. Certains résidents s’y inscrivent d’ailleurs pour cette raison. C’est le cas d’Yvonne Gloor, ancienne sergente de la Ligue du Foyer, une activité de l’Armée du Salut pour les femmes. « Je connais bien l’établissement, j’y ai été bénévole quasiment depuis son ouverture, dit-elle en refermant le journal. J’ai malheureusement fait le vœu de ne jamais dire non. Alors lorsqu’on m’a demandé si je pouvais remplacer l’aumônier pour un moment de recueillement lorsqu’il y

À la Résidence Amitié, l’ambiance relationnelle faite d’écoute et de chaleur humaine est un élément primordial de l’accueil.

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Gaël Ramé est un directeur heureux, qui veut penser à l’avenir de l’institution, en développant par exemple des synergies avec les autres sites de l’Armée du Salut à Genève.

avait un défunt, je ne pouvais pas refuser. J’ai aussi proposé d’avoir un moment de chant comme animation, puis j’ai apporté de courtes méditations les vendredis matins, durant lesquels je donnais des cartes avec une pensée ou un verset biblique. Cartes, que je tapais moi-même à la machine à écrire. » Une fois lancée, difficile de l’arrêter. « J’en profite, parce qu’il est rare de pouvoir avoir des discussions profondes », s’excuse-t-elle. Et lorsqu’on lui demande son âge, elle répond : « J’ai 41 ans, car je ne compte pas les 50 premières années. » Avant de me souffler son secret pour rester jeune. « Je chante beaucoup de vieux cantiques dans ma tête. » Trouver un EMS avec des valeurs chrétiennes pour son mari était aussi un critère important pour Micheline Burgat (88 ans). Elle vient visiter son époux tous les jours, depuis qu’il est entré à la Résidence Amitié en septembre 2017. « Il a besoin de soins que je ne peux plus lui apporter, avoue-t-elle. Je passe tous les après-midis. C’est mon devoir en tant qu’épouse, mais attention, ce n’est pas une corvée. J’apprécie venir boire un thé et tricoter. » Même si son mari parle peu, sa simple présence à ses côtés semble être importante.

Une institution tournée vers l’avenir Malgré deux exercices financiers difficiles, l’institution veut regarder sereinement vers l’avenir. « C’est dans ma feuille de route, souffle Gaël Ramé. Je dois faire preuve d’un peu d’austérité pour équilibrer les comptes. Mais je crois que c’est aussi une occasion de chercher un renouveau pour l’institution, à l’aube de son deuxième quart de siècle. » Pour conclure sur les aspects financiers, on peut mentionner que les dons faits à la Résidence sont utilisés pour le bien-être général des résidents. Cela peut aller du renouvellement du parc véhicules, à l’achat d’habits pour un résident qui manque de moyens. Et dans les projets futurs « un don pourrait nous permettre d’acquérir un chariot Snoezelen, matériel qui permet aux résidents de stimuler tous leurs sens, au travers d’effets lumineux, de jeux de couleurs, de sons, de musique, de parfums... », termine le directeur, visiblement enthousiasmé par cette idée.

armeedusalut.ch/residence-amitie Texte : Sébastien Goetschmann | Photos : Aurélien Bergot

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LE BIDULE

DANS LES BROCANTES DE L’ARMÉE DU SALUT, ON DÉNICHE PARFOIS DES OBJETS QUI TÉMOIGNENT D’UNE VIE MOUVEMENTÉE. C’EST LE CAS DE CETTE VIEILLE VALISE DE SAGEFEMME, QUI A CERTAINEMENT ASSISTÉ À DE NOMBREUSES NAISSANCES ET ÉTÉ TRÈS UTILE À SA PROPRIÉTAIRE.

brocante.ch Photo : Stefan Walchensteiner

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L’ARMÉE DU SALUT APPORTE SON SOUTIEN

EN ESPÉRANT UN ÉCHO

Mon père va-t-il répondre ? Des moments d’angoisse pour Chrysant Kluckner.

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Regula Kurilin conseille Chrysant Kluckner. Le plus souvent, elle communique cependant uniquement par écrit ou par téléphone avec les personnes concernées.

Papa, qui es-tu ? Deux frères se sont lancés à la recherche de leurs racines. Le Service des recherches de l’Armée du Salut les a soutenus dans leurs démarches. Ces prestations sont gratuites pour les personnes qui cherchent et sont financées par des dons. Chrysant Kluckner et son frère jumeau n’ont jamais connu leur père biologique et se sont toujours posés certaines questions : « Qui est notre père ? Vit-il encore ? Quels traits de caractère nous a-t-il transmis ? » Ces questions taraudent l’esprit de personnes qui n’ont jamais connu un parent proche ou qui l’ont perdu de vue depuis des années. Chrysant et son frère avaient presque quarante ans, lorsqu’ils se sont décidés, en 2012, à chercher leur père avec un soutien professionnel.

que cette dernière réside dans un pays où l’Armée du Salut n’est pas présente. » Par ailleurs, on ne recherche pas des amis, des copains de classe et des ex-conjoints.

Recherche du père Lors de recherches sur Internet, Chrysant a découvert le Service des recherches de l’Armée du Salut. Par sa mère, il savait que l’inconnu Monsieur X habitait en Angleterre et qu’il avait reconnu la paternité. Par ailleurs, sa date de naissance et l’adresse de son employeur était connues. Regula Kurilin, qui dirige le Service des recherches pour la Suisse et l’Autriche depuis Berne, nous confie : « Ce sont des informations importantes. Après avoir examiné la demande et avoir obtenu la confirmation qu’il n’y avait pas d’intention financière, il était clair que la recherche était faisable. Ce n’est pas toujours le cas, par exemple, lorsqu’il y a trop peu d’indications sur la personne recherchée ou

Regula Kurilin

« Ce n’est pas seulement le résultat d’une recherche qui compte, mais aussi le chemin pour y parvenir. » Il vit encore ! Des personnes disparaissent régulièrement. Il y a de nombreuses raisons à cela : un déménagement, une émigration, une dispute, la fuite, la guerre. Parfois, on voudrait revoir une sœur dont on a perdu l’adresse, se réconcilier avec un oncle introuvable ou retrouver un parent inconnu, comme dans le cas « Kluckner ». Dans ce cas, l’espoir avait d’abord germé dans les têtes des frères puisque l’Armée du Salut internationale avait annoncé que leur père était encore en vie et que son adresse de domicile était disponible. C’est toujours un moment chargé d’émotions pour ceux

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Origine dans les quartiers pauvres de Londres L’Armée du Salut a été créée en 1865 dans les quartiers pauvres de Londres. Son engagement social s’est rapidement étendu et a été complété par le Service des recherches en 1885. À cette époque, à Londres, les problèmes sociaux conduisaient à la dissolution des familles ou à la disparition de ses membres. Dans de telles situations, il était tout naturel de les aider à rechercher des parents, des enfants et des frères et sœurs dont ils avaient perdu la trace. Aujourd’hui, le Service des recherches est actif en Europe centrale, en Australie, au Canada et aux États-Unis. À Berne, l’année passée, on a enregistré près de 60 demandes de recherche. Ce service est gratuit pour les personnes qui recherchent (un proche) et est financé par des dons.

Regula Kurilin dirige le Service des recherches de l’Armée du Salut.

qui recherchent. Car ils ne savent pas : « Vais-je recevoir une réponse ? Va-t-il y avoir une rencontre ? » Le premier échange peut se dérouler via le Service des recherches, qui se comporte avec neutralité vis-à-vis des deux parties et qui est soumis au devoir de confidentialité.

« Je vous remercie de tout mon cœur pour votre engagement de longue date. »

Répondra-t-il ? Regula Kurilin ajoute : « Le père ne s’étant jamais manifesté auprès de ses fils, le risque était grand qu’il refuse à nouveau le contact. C’est pourquoi nous avons proposé à Chrysant de joindre des photos de lui et de son frère aux courriers adressés à son père. De telles photos personnelles peuvent parfois briser la glace. » Pourtant cela n’a servi à rien. Le père n’a même pas répondu, il n’a adressé aucun mot à ses fils. Ce fut un choc pour les deux. Leurs questions sont restées sans réponse. Ils ne savaient qu’une seule chose : il vit encore. Dans un tel cas, ce ne serait qu’à moitié vrai de parler d’échec. Bien sûr qu’un sentiment de déception est ressenti. Mais le fait d’avoir le sentiment d’avoir fait tout ce qui était possible et de pouvoir désormais boucler la recherche, constitue un soulagement. De plus, on sait que la personne possède désormais mon adresse et peut se manifester, si elle le désire.

La valeur d’une famille intacte Regula Kurilin travaille pour le Service des recherches depuis 2013. Outre la partie administrative de son travail, elle est toujours à l’écoute des soucis de celles et ceux qui s’adressent à elle. Elle s’entretient avec eux et tente d’accueillir leurs émotions souvent intenses. Ce travail a t-il changé son regard sur la vie ? À cette question, elle répond : « Lorsque je recherche le membre d’une famille, j’aborde des questions essentielles. Cela a contribué à me rendre consciente de l’importance vitale de disposer de racines familiales intactes. »

Chrysant Kluckner

armeedusalut.ch/service-des-recherches Texte : Stefan Meier | Photos : Ruben Ung Pour protéger la sphère privée, une autre personne apparaît sur la photo

Marta S. (au téléphone)

AU PIED DE LA LETTRE « Je trouve votre travail extraordinaire. Lorsque la vie de ma voisine a volé en éclats, l’Armée du Salut l’a aidée. Aujourd’hui, elle est une nouvelle personne. »

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NOUS QUATRE

Jonas Nzola Flurina Bürki Collaboratrice du Shop

s, je me suis sentie Aussi longtemps que je m’en souvien déjà, j’y ai découvert chez moi à l’Armée du Salut. Enfant s musicales et créala foi chrétienne, testé des activité s utiles pour mon partrices et développé des compétence pour mes talents, en cours professionnel. Un vivier ciblé n’a pas de frontières : quelque sorte ! Ma famille salutiste c certains membres j’entretiens une relation spéciale ave d’un voyage aux USA , de l’Armée du Salut rencontrés lors actuelle, je travaille à au Mexique et au Brésil. À l’heure Salut. Dans ma patemps partiel au Shop de l’Armée du es personnes dans roisse salutiste, j’encourage des jeun avec Jésus grandit en leur foi en Jésus-Christ. Ma relation même temps.

Mirco Omlohr Candidat officier

Mon épouse, Sara, a montré le bon exemple en devenant officière de l’Armée du Salut. J’ai d’abord lutté contre l’appel de Dieu à le servir à plein temps au sein de l’Armée du Salut. Lorsque j’ai reçu un signe clair, j’ai capitulé et Dieu m’a offert sa joie. Je démarre la formation à Bienne en été 2018 pour devenir moi aussi officier de l’Armée du Salut. J’ai à cœur d’être présent pour d’autres personnes, de leur permet tre de rencontrer Jésus, de les accompagner et de les encourager. Je ne sais pas encore quelle tâche m’attend lorsque je serai officier de l’Armée du Salut. Travailler avec mon épouse dans le travail paroissial ou avec des personnes en marge de la société ? Je veux faire confiance à Dieu. Il me conduit pas après pas.

Collaborateur du Secrétariat de jeunesse de la Division romande

Étant petit, jamais je n’aurais pensé qu’u n jour je me retrouverais dans la position que j’occupe actuellement. Après avoir passé par plusieurs métiers (éco le d’informatique, électricien et policier), Dieu m’a appe lé à le servir à plein temps pour la jeunesse. Depuis tout e mon enfance, je vais à l’Armée du Salut. J’ai participé à beau coup d’événements que la jeunesse salutiste organisa it. Surtout les camps. J’ai été campeur, moniteur et main tenant, je suis directeur de certains événements. À chaque fois, j’ai eu un énorme plaisir à vivre ces moments. J’ai telle ment de plaisir à pouvoir servir Dieu dans ce contexte . Je suis reconnaissant d’avoir eu des moniteurs qui m’on t donné goût à faire comme eux!

Christine Volet

Of ficière, respon

sable pour la Ju

st ice sociale

J’ai passé mon en fance au Congo où mes parents missionnaires. Je étaient me souviens de mon père imprim du tissu des mot ant sur ifs à l’aide d’un cadre en gaze et blons. Ces napp de chaes étaient ensu ite données aux pa pantes d’un cour rticis de couture, de s femmes qui vo sortir de la pros ul ai ent titution. À l’épo que, je rêvais de broder ces jolis po uvoir motifs. Mais au jourd’hui, je réal drames vécus pa ise les r ces femmes et le manque d’oppo qui les amenaien rtunité t à vendre leur co rps. En tant que sable pour les qu re sponestions de justic e sociale à l’A rm Salut, je me préo ée du ccupe des person nes qui doivent ler dans la rue travailet je rêve de le ur of frir la possibili choisir elles-mêm té de es leur avenir.

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POUR SE RÉJOUIR LE BIEN-ÊTRE EST NOTRE PREMIÈRE PRÉOCCUPATION

L’EMS de l’Armée du Salut Le Foyer, à Neuchâtel, a obtenu le label « Sonate – Bientraitance en institution ». Ce label met en évidence les actions entreprises pour valoriser la qualité de la prise en charge des résidents. Il s’agit là du premier label de l’histoire du Foyer, selon son directeur, Laurent Imhoff. Cette labélisation vient souligner les efforts consentis par tous les collaborateurs, mais aussi les résidents du Foyer, qui ont réfléchi ensemble aux valeurs à vivre au quotidien : respect, sécurité, communication, confiance, liberté et dignité.

Lors de la remise du label, Nathalie Galli, de l’association Sonate, a relevé l’issue heureuse d’une longue aventure, débutée en 2015. « L’obtention du label montre que le résident, avec ses singularités, est placé au centre des préoccupations de l’institution.»

armeedusalut.ch/le-foyer Texte et Photo : Sébastien Goetschmann

« HAIR ANGELS » AU FOYER DE PASSAGE À BERNE Au mois de décembre, la patronne du salon de coiffure « Flückiger’s Haar Oase » a remarqué la publicité de l’Armée du Salut et, comme la fin de l’année se terminait dans le calme, l’idée lui est venue d’offrir une coupe de cheveux à plusieurs personnes au lieu d’un don en espèces. Elle a donc mobilisé son équipe pour proposer une coupe de cheveux aux hommes et aux femmes résidant du Foyer de passage, à Berne. « La réaction a été d’abord très hésitante, rapporte Mme Flückiger, mais l’après-midi a finalement été très convivial. » Au total, neuf hommes et une femme ont recouru aux services du salon Flückiger. « J’aime permettre aux autres de quitter un moment leur vie quotidienne pour découvrir d’autres mondes. Sans même gagner de l’argent, je reçois beaucoup en retour : un sourire et une discussion intéressante. » Texte : Angelika Hergesell | Photo : MAD

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TOUS NOS VŒUX ET MERCI BEAUCOUP ! Une cliente de la brocante de Genève a fêté son 80e anniversaire avec sa famille et ses amis. Pour faire une bonne action, elle a emprunté un vase à la brocante et demandé à ses invités de ne pas lui offrir de cadeaux, mais de faire un don à brocki.ch de l’Armée du Salut. Quel ne fut l’étonnement de chacun, au moment de vider ensemble les enveloppes, de comptabiliser un total de 1950 francs ! Nous adressons nos chaleureux remerciements envers cette dame pour sa charmante idée et sa générosité remarquable.

Texte : Angelika Hergesell | Photo : MAD

PARTICIPER AVEC PLAISIR MALGRÉ SON HANDICAP L’œuvre sociale a invité tous ses responsables de site à une Journée sur l’inclusion. L’Armée du Salut gère en Suisse 19 brocantes et 36 institutions sociales pour les sans-abri, les requérants d’asile, les enfants, les seniors et les personnes souffrant de problèmes physiques, psychiques ou sociaux. Les responsables de sites étaient accompagnés d’un client ou d’une cliente et formaient un public hétéroclite. Celui-ci s’est réparti en 16 ateliers dans les locaux de l’Armée du Salut de Berne. Quelques exemples : dans l’atelier « Fabriquer un objet en bois », les participants ont pu créer des boîtes à partir de plaques en bois et des vases à partir de petits morceaux de bois et d’éprouvettes. Dans le « parcours de fauteuil roulant », les participants ont pu accomplir une course d’obstacles en chaise roulante et se rendre compte que les plus petites inégalités du sol peuvent représenter des obstacles considérables. D’autres ateliers abordaient l’apprentissage du braille. Affublés d’un bandeau sur les yeux, les participants jouaient au loto ou à « Hâte-toi lentement » ou essaient de se déplacer avec une canne blanche dans la cours intérieure du bâtiment. Après la manifestation, Daniel Röthlisberger, le Chef du Département de l’œuvre sociale, a tiré un bilan « sensuel » : « l’inclusion était expérimentable, perceptible par tous les sens : tangible, visible, audible et olfactive. »

Texte : Livia Hofer | Photos : Alexander Egger

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LA MUSIQUE EST… INTEMPORELLE

44. CHORAL: BEFIEHL DU DEINE WEGE Passion selon saint Matthieu (BWV 244) Musique : Johann Sebastian Bach (1685–1750) | Texte : Paul Gerhardt (1607–1676)

Remets à Dieu ta route « Remets à Dieu ta route, ce qui pèse à ton cœur, Au Père qui t’écoute, à Dieu, ton Créateur ! Lui qui dans le ciel guide les astres et les vents, Offre un chemin solide à tes pieds chancelants. » Les paroles du choral n’existent officiellement qu’en allemand et en anglais. Il s’agit ici d’une traduction non officielle conforme au sens.

Tabea Bürki, chanteuse, fréquente la paroisse de l’Armée du Salut de Berne Les chorals de Bach (nous) touchent au plus profond. Grâce à leur beauté directe et sobre, ils touchent les gens de tous les âges et de tous les horizons. Personnellement, ce choral de la Passion selon saint Matthieu a une grande signification pour moi. Dans son incommensurable bonté, Dieu se penche vers moi, modeste individu, et guide mes pas. La musique merveilleuse et intemporelle et les paroles me réconfortent et me rassurent et réchauffent mon âme.

Scanner et écouter le chant

armeedusalut.ch/la-musique-est

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DU CONCRET

Zurich

Steinhausen (Zoug)

RAHAB FÊTE SES 20 ANS À ZURICH

BROCKI, CAFÉ ET BUREAU SOCIAL

Depuis 1998, une équipe de l’Armée du Salut longe chaque mardi soir la Langstrasse, à Zurich, pour rencontrer, dans la rue et les salons, des femmes qui travaillent dans la prostitution. Le centre de contact et de consultation du 4 e arrondissement est ouvert également une fois par semaine. Les assistantes sociales accueillent une bonne cinquantaine de femmes chaque nuit, dont la plupart viennent d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et de l’Europe de l’Est. Ces femmes reçoivent des conseils ou l’adresse de bureaux spécialisés. Elles sont aussi épaulées dans des démarches officielles ou écoutées dans des entretiens d’aumônerie. Les collaboratrices Rahab ont entendu un nombre incalculable d’histoires et accompagné de nombreuses femmes au cours de ces vingt années. Beaucoup de choses ont changé : des dispositions légales renforcées et une concurrence plus dure font que de nombreuses femmes vivent et travaillent dans des conditions précaires. La présence de l’Armée du Salut est d’autant plus importante, pour rencontrer, dans la dignité et le respect, les personnes actives dans l’industrie du sexe et leur apporter une aide qui tienne compte de leur être entier.

L’Armée du Salut a ouvert un lieu de rencontre au centre de Steinhausen. À la fois café, brocante et bureau social, le projet-pilote permettra de vérifier la possibilité de combler une lacune dans le système social du canton de Zoug. « L’Armée du Salut aide les personnes lorsque l’État n’arrive pas jusqu’à elles », souligne le major Thomas Studer, responsable du lieu de rencontre. L’offre est variée. On peut passer du temps au café et y rencontrer d’autres personnes, trouver des vêtements, des souliers ou des jouets bon marché dans la brocante ou se faire conseiller gratuitement sur des questions sociales et psychologiques. Situé à la rue de la gare (numéro 3), le lieu de rencontre est ouvert le mercredi de 13 à 17 heures, ainsi que le jeudi et le vendredi de 10 à 12 heures et de 14 à 17 heures. Prévu jusqu’à la fin du mois d’octobre 2018, le projet-pilote sera éventuellement déplacé ensuite sur un autre site du canton. C’est le legs généreux d’une donatrice qui a permis de démarrer ce projet.

armeedusalut.ch/rahab Texte : Cornelia Zürrer Ritter | Photo : Tina Steinauer

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ans de Rahab à l’Armée du Salut de Zurich : consultation, suivi et aumônerie pour les travailleuses du sexe

2104 Nombre de femmes accueillies au centre de consultation sociale en 2017

Texte : Holger Steffe | Photo : Philipp Steiner

340

personnes ont visité le centre de rencontre (au cours du premier mois)

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collaborateurs bénévoles

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employés à temps partiel

2400 repas distribués 2470 Nombre de femmes accueillies au centre de contact en 2017

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POUR CEUX QUE LA CHANCE A ABANDONNÉS

LA DESSINATRICE TALENTUEUSE DU FOYER POUR ENFANTS HOLEE Salomé* vit au Foyer Holee, situé en ville de Bâle et géré par l’Armée du Salut. Comme ses compagnons, elle ne peut momentanément pas vivre chez ses parents. Cette fillette dégourdie a créé un livre d’images visant à faciliter l’intégration des nouveaux venus. Mirco*, neuf ans, vient d’arriver au Foyer pour enfants Holee. Comme tous les enfants du Foyer, il ne peut actuellement pas vivre chez ses parents. Tenant la main de sa maman, il passe le seuil du Foyer et regarde autour de lui – beaucoup d’idées lui passent par la tête: « Que va-t-il se passer, comment ce sera ici, que dois-je faire maintenant ? » Un peu plus tard, Salomé vient à sa rencontre. La fillette débrouillarde âgée de onze ans, vit depuis cinq ans au Foyer. Elle se présente et remet un livre à Mirco : « C’est pour toi, dit-elle. Tu y découvriras comment c’est chez nous. Ce livre contient beaucoup de choses importantes que tu dois savoir. D’ailleurs, certains des dessins sont de moi. » Il remercie Salomé et commence à feuilleter le livre. Séparés de maman et de papa Outre leur logement commun, c’est aussi leur destin qui relie Mirco et Salomé : de nombreuses raisons peuvent empêcher de vivre chez ses parents. Salomé est fille de parents divorcés et n’a plus de contact avec sa mère. La situation familiale instable empêche depuis des années les parents de garantir le bien-être de leurs enfants. Comme aucune solution ne se dessinait dans le cadre familial, l’enfant alors âgé de six ans a rejoint d’entente avec les parents le Foyer Holee en compagnie de son frère.

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D’abord timide, puis sûre d’elle Au début, Salomé était très timide et introvertie. Entretemps, elle a développé une personnalité forte, certainement grâce à la relation étroite et positive qu’elle a pu nouer avec sa référente au Foyer. Salomé sait exprimer son propre avis et aide souvent à résoudre les conflits entre les enfants. Durant ses temps libres, elle fait de la danse jazz, prend des leçons de guitare et se retrouve volontiers avec ses amies. Et bien sûr, par-dessus tout, elle adore dessiner ! Salomé dit : « Lorsque je dessine, les heures passent en coup de vent. Je dois alors faire attention d’avoir encore assez de temps pour faire mes devoirs. » Livre financé par des dons En raison de ses talents de dessinatrice, il a été demandé à Salomé si elle serait d’accord de participer au livre « Wo sind meine Turnschuhe ? » (trad. littérale : où sont mes chaussures de sport ?). Le directeur de l’institution, Stefan Wolf, explique « Les enfants qui sont placés en foyer, souhaitent comprendre leur situation. Ils veulent savoir ce que cette mesure signifie pour eux et comment la vie va continuer pour eux hors du cercle familial. Nous parlons évidemment avec les enfants de leur nouvelle situation. Pourtant, les histoires constituent aussi une manière claire de trans-


mettre des messages et informations appropriés aux enfants. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer un livre d’images auxquels ont collaboré tant des experts que des enfants du Foyer Holee. Ce livre important n’a pu être réalisé que grâce à un don important. J’en suis très reconnaissant. » Salomé ou la passion du dessin Il n’est pas certain que Salomé et son frère puissent retourner chez leurs parents. La situation familiale n’évolue que lentement. Selon la perspective, on peut envisager le placement dans une famille d’accueil, si les parents sont d’accord. Malgré sa situation difficile, Salomé n’a pas perdu le sourire. Et elle ajoute : « Lorsque je suis triste, je prends un crayon de couleur et une feuille de papier, et déjà je vais mieux. »

armeedusalut.ch/holee Texte : Stefan Meier | Photos : Nadya Lukic, Stefan Walchensteiner, MAD * Pour protéger la sphère privée des personnes concernées, nous avons modifié le nom de l’enfant. La photo ne représente pas non plusl’enfant en question.

Foyer pour enfants Holee Refuge transitoire pour les enfants Le Foyer pour enfants Holee est situé à proximité du zoo de Bâle. Il offre provisoirement un lieu d’accueil à 24 enfants qui ne peuvent plus vivre chez leurs parents. Le Foyer accueille des filles et des garçons jusqu’à l’âge de douze ans. Souvent, des nourrissons rejoignent le Foyer directement après leur naissance. En fonction de leur situation, les enfants peuvent séjourner provisoirement ou, parfois, plusieurs années. Les raisons d’un placement sont multiples. La plupart du temps, c’est la mise en danger de leur développement ou de leur bien-être ou une situation de crise dans la famille qui les conduit dans ce havre de paix. Des collaborateurs pédagogiques soutiennent, avec doigté et compétence, les enfants particulièrement fragiles. Ils rencontrent aussi les parents avec une attitude positive. Le directeur du Foyer, Stefan Wolf, conclut : « Chez nous, les enfants peuvent être des enfants, vraiment s’établir et vivre leur vie. On ne doit pas avoir l’impression que le Foyer est une salle d’attente, dans laquelle on ne fait qu’attendre d’être recherché. Car de nombreux enfants restent plusieurs années chez nous. »

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ENTRE AUTRES Soirées musicales Vente du soir & Brocki-Music une série de concerts est organisée cette année, les derniers vendredis du mois, par l’Armée du Salut de Zurich pour accompagner les achats en brocante. En janvier, le trio Lüönd/Gomez/Friedli a interprété des chants tels que « Blue Suede Shoes » et « Steiner Chilbi ». En février, Thomas Troll a sorti son cor des alpes pour un mélange de musique ethnique et moderne. En avril, c’est le gérant de filiale en personne qui s’est produit : compositeur à ses heures, Thomas Wirth a interprété ses « chants du cœur ». Le 28 septembre, on pourra écouter la fanfare de l’Armée du Salut de Zurich. Brocki-Music : Brocki, Geroldstrasse 29, 8005 Zurich-Hardbrücke 29.6, 27.7, 28.9, 26.10, 30.11. Vente jusqu’à 20 heures. Musique : 18h30 –19h30. Texte : Livia Hofer | Photo : Thomas Wirth

Home Plus : du neuf et du continu Home Plus, ainsi s’appelle le nouveau service immobilier indépendant de l’Armée du Salut. L’entreprise n’a pas seulement changé de nom mais aussi de site Internet et de chef en menuiserie : Erich Marti. Ce projet de travailPlus a cependant conservé son objectif, qui est de procurer une occupation sur le marché du travail à des personnes en difficultés. Différents travaux de menuiserie et de conciergerie leurs transmettent les compétences professionnelles et les qualités nécessaires au marché de travail primaire et à la vie sociale. Les qualifications développées chez Home Plus permettent à beaucoup d’entre eux de trouver une place d’apprentissage ou un emploi fixe dans une entreprise artisanale. Texte : Gino Brenni | Photo : David Beyeler

Des « Happyworms » au « Hertihus » Le Foyer « Hertihus » à Bülach produit chaque semaine environ 30 kg de déchets compostables. Peut-on faire quelque chose de sensé avec ces déchets verts ? Oui, c’est possible ! Un groupe de résidents doués de leurs mains a créé, de l’esquisse à la finalisation, une caisse de vers « Happyworms » afin de transformer le compost en terre. Contaminée par la fièvre entrepreneuse, Doris Haab, directrice du foyer, a fourni le matériel requis. La caisse n’était que la moitié du travail. Quand la masse compostée est devenue trop humide, les résidents ont remarqué que ces vers nécessitaient un traitement spécial et ont effectué quelques recherches. Depuis qu’ils ont compilé leur mode d’emploi, le projet n’a plus de problème et le succès est au rendez-vous : une structure d’accueil para-scolaire a demandé d’obtenir une caisse pour que les écoliers puissent observer eux aussi la production d’humus. Chose dite, chose faite.

armeedusalut.ch/hertihus Texte : Angelika Hergesell | Photo : MAD Hertihus

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SPINAS CIVIL VOICES

Pour ceux qui doivent travailler sur le trottoir.

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QUE DE QUESTIONS ! Lors de sa visite, le Général Cox consacre du temps au résident d’un foyer.

« IL Y A AUTANT BESOIN DE L’ARMÉE DU SALUT AUJOURD’HUI QU’IL Y A 153 ANS. » ANDRÉ COX Après cinq ans, le Général suisse André Cox, Chef mondial de l’Armée du Salut, partira à la retraite. Faisons un bilan. Vous partirez à la retraite à la fin du mois de juillet 2018. Quel conseil donnez-vous à la personne qui vous succédera ? Je lui conseille de poursuivre la mobilisation de l’Armée du Salut, car les défis du 21e siècle sont devenus plus compliqués. Dans les années 1860, nos membres venaient souvent directement de la rue. On rencontrait des gens lorsqu’ils étaient au plus bas et par la transformation de l’Évangile, leurs vies ont été changées. Après 150 ans d’histoire, beaucoup de nos membres viennent des classes moyennes et oublient qu’ils ne sont pas membres d’une église, ils sont soldats dans une Armée et on n’est pas en temps de paix. L’injustice, la marginalisation des gens, le péché qui règne dans notre monde, ont des conséquences

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incroyables. Cela coûte des vies, littéralement. Donc si j’avais un conseil à donner : assurez-vous que l’Armée du Salut reste engagée et ne devienne pas indifférente. De plus en plus de gens dorment dans les rues de nos villes. Nous portons un uniforme, nous avons signé un contrat, celui d’être militant et de ne pas vivre comme si on était en temps de paix. Il y a autant besoin de l’Armée du Salut aujourd’hui qu’il y a 153 ans. Qu’est-ce qui a changé en cinq ans ? On me dit souvent que l’Armée du Salut en Europe n’est plus ce qu’elle était. C’est vrai. Et pourtant, je vois aussi une autre réalité. Je vois une Armée du Salut qui se redécouvre et je vois une belle jeunesse. Les jeunes ne veulent


pas simplement remplir les bancs un dimanche matin et écouter un beau sermon, ils veulent s’engager pour quelque chose, avoir de l’impact et changer le monde. Nous devons trouver les moyens d’écouter les jeunes, de les aider et les soutenir dans leur engagement. Là où nos gens s’engagent avec foi, les choses bougent et changent.

Des projets pour la retraite ? Avec ma femme, on se réjouit d’avoir du temps pour la famille, un cadeau que Dieu nous a donné. Puis, en quarante ans de service, on n’a guère eu le temps de faire un bilan pour nous. On a gardé tous les rapports de nos voyages. J’aimerais prendre le temps de réfléchir sur ces écrits.

La situation dans le monde, le réarmement des pays, les ressentiments des religions les unes envers les autres – quelle est la réponse de l’Armée du Salut ? Le monde se fragilise. Les pays se divisent. Le grand problème est que cela se fait au détriment des plus pauvres, parce que ces pays qui sont en train de se réarmer détournent des fonds destinés au développement durable et aux populations qui en ont besoin. On nous dit que nos nations deviendront grandes. Je ne suis pas convaincu qu’il n’y aura pas un retournement politique à cause de cela, parce que c’est une folie. La grandeur d’une nation est déterminée par la façon dont cette nation traite les plus marginalisées et les plus vulnérables. Si on s’enrichit sur le dos des pays pauvres, on est en train de préparer la guerre. Je dis aux politiciens que je rencontre qu’on a découvert à l’Armée du Salut qu’on est plus fort lorsqu’on travaille ensemble, en se donnant la main.

Avez-vous des regrets ? Je ne pars pas avec un sentiment de frustration. Je ne pensais pas être appelé Général ou que c’était moi qui suis important. L’Armée du Salut appartient à Dieu et non à moi. J’ai eu à cœur la nécessité que notre gouvernance soit à jour dans le 21e siècle. Aujourd’hui, on est en mesure de répondre aux normes les plus strictes. Les choses sont en bonne voie.

Quel est le rôle du Général ? D’un côté il y a le ministère pastoral d’aller à la rencontre de la communauté salutiste, surtout pour l’encourager : le message de l’Évangile a un impact. Des vies sont littéralement transformées encore aujourd’hui ! Le travail du Général est aussi d’être le Chef mondial d’une énorme entreprise. Lorsqu’on regarde tout l’argent qui est investi dans les programmes, les immeubles, des milliers de salariés et de personnes qui dépendent de nos services, il faut veiller à la gestion. On met en place une gouvernance pour assurer que dans chaque pays on répond aux normes légales. Puis, j’ai le privilège de rencontrer des politiciens de différents pays et de pouvoir m’entretenir avec eux sur les défis auxquels on fait face. Et de leur affirmer que l’Armée du Salut est là comme partenaire.

Texte : Florina German | Photos : Salvation Army IHQ

Le Général André Cox est né au Zimbabwe et marié avec la Commissaire Silvia Cox. Avec leurs trois filles, Myriam, Esther et Sarah, les Cox ont vécu en Afrique et en Europe. En 2013, André Cox, alors Chef d’État-major, a été élu Général de l’Armée du Salut. Les Généraux sont élus par un Haut-Conseil constitué par tous les Commissaires actifs de l’Armée de Salut.

Un chiffre intéressant des cinq dernières années, le nombre de voyages par exemple ? Simplement avec British Airways, j’ai fait 2,3 le voyage vers la lune. Ils devraient me donner une médaille pour avoir subi leurs vols et leur nourriture.

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À SUIVRE

Le nouveau bâtiment offrira de la place pour un foyer et une paroisse salutiste.

UNE ANCRE AU CENTRE DE ZURICH Au terme de longues planifications, l’Armée du Salut construit un nouveau bâtiment au centre-ville de Zurich : Ankerstrasse 31. Le site de « Zurich Central » a déjà marqué le quartier pendant nonante ans, par des cultes, des concerts de fanfare, un engagement socio-diaconal et d’autres offres variées. Le nouveau bâtiment permettra de réunir paroisse chrétienne et travail social. Environ 37 places de travail et d’habitat protégé accueilleront des personnes présentant un lourd handicap psychique et un trouble de dépendance. L’espace disponible a été conçu dans le respect des directives sévères en matière de construction pour des personnes à handicap. Le bâtiment proposera une salle de bains pour deux chambres. Deux ateliers de travail aux généreuses proportions seront agrémentés par de nombreuses pièces de séjour, plus petites mais non moins chaleureuses. Dans la salle-àmanger, les résidents se régaleront avec les menus proposés

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par le Foyer de l’Armée du Salut à la Molkenstrasse. Quant au personnel, il disposera lui aussi des locaux nécessaires, tels que bureaux, vestiaires et pièces de repos. La contribution de l’Armée du Salut est à la fois un soutien et un enrichissement pour la municipalité zurichoise. En effet, le nombre de personnes présentant un handicap et cherchant à se loger en ville est croissant. Avec ce nouveau projet, l’Armée du Salut répond à ce besoin, comme elle le fait déjà sur ses autres sites en ville de Zurich. Le nouveau foyer de la Ankerstrasse ouvrira ses portes en janvier 2020.

Texte : Marco Innocente Visualisation : Allemann Bauer Eigenmann Architectes SA


PUBLIREPORTAGE

Savoir que tout est réglé ! Elisabeth Bucherer* n’a plus de famille. Elle a fait appel à un expert indépendant de l’Armée du Salut pour planifier sa prévoyance et sa succession. Comment la consultation en matière de prévoyance et de succession a-t-elle eu lieu ? Lorsque j’ai lu l’annonce concernant la planification de la prévoyance et de la succession dans le magazine des donateurs de l’Armée du Salut, je me suis inscrite. Avec un expert de l’Armée du Salut, j’ai pu ensuite régler une chose après l’autre. Vous avez réglé vos dernières affaires. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cela ? Tout d’abord, mon grand âge. À 87 ans, j’ai conscience que le jour où je ne pourrais plus décider moi-même peut arriver. Pareil pour le jour de mon décès. Pour moi, c’était important de décider moi-même de la planification en matière de prévoyance et de succession. D’autant plus que je n’ai plus de famille. Je ne voulais pas encombrer mon cercle d’amis avec cela.

Quelles étaient vos attentes à ce sujet ? Ce n’est pas facile de parler de ses dernières affaires, en raison de ses sentiments et du sujet. C’est pourquoi, en plus des connaissances professionnelles du conseiller, ce sont ses valeurs chrétiennes qui sont importantes pour moi. Cela crée une base de confiance.

Vous avez décidé de prendre un conseiller de l’Armée du Salut. Pourquoi ? J’ai beaucoup de souvenirs joyeux des Flambeaux de l’Evangile, les scouts à l’Armée du Salut, auxquels j’ai participé dans mon enfance. De plus, j’aime la façon pratique dont l’Armée du Salut œuvre pour le bien et aide les personnes défavorisées.

Information : Valérie Cazzin-Bussard Tél. 031 388 06 39 vorsorge@heilsarmee.ch armeedusalut.ch/prevoyance *Afin de protéger la personne citée, le nom a été modifié et la photo représente une autre personne.

Cette confiance s’étend-elle aussi à votre testament? Je suis convaincue que le montant que je laisserai à l’Armée du Salut (du moment qu’il reste quelque chose) sera utilisé de façon consciencieuse et utile. Vous avez aussi établi un mandat pour cause d’inaptitude et des directives anticipées ? Ici aussi, la confiance joue un rôle, car je n’ai plus de famille. Avec le conseiller de l’Armée du Salut, j’ai pu remplir le mandat pour cause d’inaptitude et les directives anticipées. De plus, il m’a aidé à trouver une personne de confiance à qui je pouvais transmettre ma procuration. J’ai aussi donné mes instructions concernant mes dernières volontés. Quel a été l’effet de régler tout cela ? Je suis soulagée et rassurée ! Je voulais savoir que tout est en ordre et ne plus remettre cette question à plus tard. J’aurai été embarrassée de laisser des incertitudes ou du désordre derrière moi.

PRÉVOYANCE ET SUCCESSION : NOUS VOUS AIDONS VOLONTIERS Comment pouvons-nous vous aider lors de l’établissement de votre plan de prévoyance ou du règlement de votre succession ? Je commande la brochure explicative gratuite « Vos volontés comptent » Je souhaite un entretien personnel sur les questions de prévoyance et de succession (1er entretien gratuit). Merci de m’appeler. J’ai une question / une autre préoccupation à soumettre à l’Armée du Salut. Merci de m’appeler. Nom :

Date de naissance :

Prénom :

E-mail :

Rue et n° :

NPA / localité :

Téléphone et moment approprié pour appeler : Prière d’envoyer à : Fondation Armée du Salut Suisse, Valérie Cazzin-Bussard Laupenstrasse 5, 3001 Berne ou prevoyance@armeedusalut.ch


L’ARMÉE DU SALUT AIDE EN PROPOSANT : Une oreille attentive Tout commence par une personne sensible et prête à écouter une autre personne ayant besoin d’aide. Nos 10 Bureaux sociaux et nos 56 paroisses accueillent les personnes en détresse pour les écouter et les aider. Un endroit pour dormir Perdre pied fait souvent perdre le toit également. Nos 14 foyers d’habitation, 6 centres de passage, 4 établissements médico-sociaux et 5 foyers d’accueil temporaire hébergent chaque nuit plus de 1200 personnes. En outre, nous disposons également d’un foyer pour jeunes et de 5 foyers pour enfants. Des tables garnies Le problème d’une personne en détresse est souvent simplement la faim de nourriture ou de compagnie. Nous invitons volontiers des personnes à partager le repas (repas de midi pour enfants, fêtes de Noël, déjeuners contact pour dames). Du réconfort Notre action est marquée par notre relation avec Dieu que nous aimerions faire connaître à notre entourage. Par exemple lors des cultes organisés chaque dimanche dans nos 56 paroisses salutistes. Notre Service de soins psychiatriques à domicile et notre Service des prisons sont des offres précieuses pour les personnes en détresse.

DÉCLARATION DE MISSION DE L’ARMÉE DU SALUT L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Église chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Évangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.

Fondation Armée du Salut Suisse | Laupenstrasse 5 | Case postale | 3001 Berne Téléphone 031 388 05 35 | Fax 031 382 05 91 | dons@armeedusalut.ch | armeedusalut.ch CP Dons 30-444222-5 | IBAN CH37 0900 0000 3044 4222 5


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