Dialogue 6/2017 - Tolérer, c’est accueillir la différence

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Photo  : Sébastien Goetschmann

6/ 2017

Tolérer, c’est accueillir la différence Les limites de la tolérance

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Message de Noël du Général 7 Nouvelles salutistes 8


Dialogue

Campagne de Noël 2017

Éditorial

«  Saved to save.  » Sauvés pour sauver. Cʼest ce que nous sommes lorsque nous acceptons Jésus comme notre Sauveur et Seigneur. Dieu a fait preuve dʼamour gratuit en envoyant Jésus apporter le salut sur la Terre. Cet amour désintéressé est le thème de la campagne de Noël 2017 de lʼArmée du Salut, qui reprend le fil thématique de sa campagne lancée en 2015 «  Pour ceux…  ». Cette campagne montre que lʼArmée du Salut est proche de ceux qui ont tout perdu.

Af­fiches Il fait froid. La neige nʼarrête pas de tomber. Personne nʼa envie de sortir. Pourtant, un officier de lʼArmée du Salut nʼa pas peur dʼaffronter les intempéries et la nuit. De toutes ses forces, il porte sur ses épaules un sans-abri blessé et lʼamène bien au chaud. Cʼest ce que montreront les affiches de lʼArmée du Salut pendant deux semaines, à partir du 11 décembre 2017, dans les gares et centres-villes suisses. Christoph Bitter, marketing & communication

Photo  : jean louis mazieres_peinture de Juan de Flandres

Lʼamour de Dieu que nous devons partager est le thème de la campagne de Noël 2017. Découvrez notre nouvelle affiche  !

La tolérance découle de lʼamour Entre la tolérance zéro, de plus en plus appliquée, notamment dans le domaine de la sécurité routière, et la tolérance absolue, on doit accepter tout et tout le monde, difficile de trouver un juste milieu.

Photo  : Simon Opladen

La tolérance, du latin tolerare (supporter), désigne la capacité à permettre ce que lʼon désapprouve. Dans ce numéro de dialogue, nous avons cherché à découvrir ce qui est tolérable et ce qui ne lʼest pas dans une Institution sociale comme le Centre Espoir à Genève (cf. page 4), et également où se situe lʼArmée du Salut en tant quʼOrganisation qui a des prises de positions claires sur des questions de société et sociopolitiques (cf. page 6). Lʼélément qui ressort, et qui se rattache à la Déclaration de mission de lʼArmée du Salut  : «  Sa mission consiste à annoncer lʼÉvangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines  », est que nous devons tolérer les personnes, mais pas leurs mauvais comportements. Tout comme Jésus, qui approche la Samaritaine au bord du puits, nous sommes appelés à tolérer notre prochain, cʼest à dire à lʼaccueillir et à lʼaimer tel quʼil est. Sébastien Goetschmann

Déclaration de mission internationale de l’Armée du Salut

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L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Église chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Évangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines. dialogue · bimestriel de l’Armée du Salut · décembre 2017


Partage

Photo  : Werner Tschan

Aimer ses semblables par-dessus tout La tolérance  : aucune attitude nʼa plus dʼimportance que la tolérance dans notre société. Celui qui nʼest pas tolérant se retrouve dans une situation inconfortable. Cʼest pourquoi personne ne se qualifierait dʼintolérant. Nʼest-ce pas  ? La tolérance se pratique envers dʼautres opinions et idées, mais aussi envers des personnes dʼune autre couleur de peau, dʼune autre nationalité, dʼune autre religion ou dʼune autre orientation sexuelle. En bref  : la tolérance est exercée par celui qui fait partie de la majorité. Et la tolérance est vécue par celui qui fait partie de la minorité.

comme des hommes et des femmes qui sont contre quelque chose. Pas de miracle. Car Jésus, le sauveur de lʼhumanité, la raison pour laquelle nous célébrons Noël, se trouve aussi sur la touche : le monde ne veut rien savoir de lui.

Que se passe-t-il lorsque mon opinion ne correspond pas à celle de la majorité  ? Suis-je alors intolérant  ? Dans une société, dans laquelle la polarisation augmente et le respect mutuel diminue, en tant que chrétien, je me sens de moins en moins compris.

Jésus était-il tolérant  ? Je ne crois pas. Il condamnait lʼhypocrisie et le péché, fixait des limites claires, mais il était toujours humble et patient. Il voit, aujourdʼhui encore, derrière notre façade humaine et nous aime de manière inconditionnelle, même sʼil ne peut pas approuver tout ce que nous faisons.

Le regard derrière la façade Lorsque je prends une position biblique claire, lorsque jʼaborde ouvertement les abus et le péché, je suis souvent taxé dʼintolérant. Nous chrétiens, sommes généralement considérés comme intolérants et sommes souvent perçus

Lʼamour résout les contradictions Cʼest cela  : la vraie tolérance doit être animée dʼattention, dʼestime et dʼamour. Cʼest aussi ce que je souhaite  : je veux aimer mes semblables de tout mon cœur, peu importe leur couleur de peau, leur nationalité, leur religion ou leur orientation

Le sergent Philipp Steiner désire défendre ses convictions chrétiennes, tout en accueillant chacun avec un cœur aimant.

sexuelle. Indépendamment comportement envers moi.

de

leur

Lʼex-Chancelier allemand Konrad Adenauer aurait dit un jour   : «   Prenez les gens comme ils sont, il nʼy en a pas dʼautres.  » De la même manière, je voudrais, dʼune part, défendre clairement mes valeurs et mes convictions chrétiennes et, dʼautre part, accepter les hommes tels quʼils sont. Je voudrais aller à leur rencontre avec un grand cœur aimant. Car, si Dieu veut savoir combien je lʼaime, il ne me le demandera pas à moi, mais à mes semblables. Sergent Philipp Steiner, Chef du Département marketing & communication

De nous à vous

Le souci du prochain Si nous disons «  Ceci est un comportement que je ne peux tolérer  !  », nous faisons savoir que quelque chose est important pour nous et que nous ne sommes pas dʼaccord avec certaines actions. Normalement, cʼest lorsque nous sommes convaincus dʼune certaine position et que nous nous rendons compte que ce qui se passe est contraire à ce que nous croyons. Pensez à la position de Luther contre la vente dʼindulgences lorsquʼil lut dans la Parole de Dieu que la grâce est donnée gratuitement. Chaque jour, nous avons besoin de lire notre Bible et de prier pour avoir la sagesse de savoir comment interpréter et appliquer la Parole vivante aux questions de société. De nos jours, la norme est que personne nʼa le droit dʼêtre intolérant. Nous nʼoffensons pas. Nous voulons être politiquement corrects. Alors, est-il justifié de sʼexprimer  ? Y a-t-il un temps pour lʼintolérance  ?

Les disciples de Jésus étaient fâchés quʼun village samaritain nʼaccueille pas leur Maître. Ils firent preuve de peu de tolérance. En effet, ils demandèrent à Jésus sʼil voulait quʼils ordonnent au feu de descendre du ciel et de les consumer. Jésus leur adressa des reproches pour une attitude si violente (Luc 9:51–56). À une autre occasion par contre, Jésus, qui a personnifié lʼamour tout au long de sa vie, eut des mots durs pour ceux qui se donnaient de lʼimportance spirituelle tout en négligeant la justice (Luc 11:37–54). Une partie de notre Déclaration de mission internationale souligne que nous répondons aux détresses humaines en Son nom, sans distinction aucune. Nous voulons certainement en apprendre plus sur la façon dont Jésus voudrait que nous répondions à ces besoins.

avec les actions de ces dernières. Pourtant, il a toujours montré son amour à tous ; et il compte sur nous pour poursuivre son ministère. Sa Parole est notre point de référence et lʼamour est notre but. Oui, aimez le pécheur, même si vous nʼêtes pas dʼaccord avec son mode de vie. Affirmons donc  : «  Je ne peux tolérer votre comportement, mais je me soucie assez de votre bien-être pour être impliqué. Faisons le chemin ensemble.   » Commissaires Massimo et Jane Paone, responsables territoriaux

Jésus, qui est venu sur Terre et a cheminé étroitement avec différentes sortes de personnes, nʼa pas toujours été dʼaccord dialogue · bimestriel de l’Armée du Salut · décembre 2017

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Dossier  : Tolérer, cʼest accueillir la différence

Il faut accueillir la parole de chacun

« Au Centre Espoir, nous travaillons actuellement sur le fait dʼeffacer les frontières entre les professionnels de lʼaccompagnement et les bénéficiaires. Cʼest-à-dire que nous souhaitons tendre vers un partenariat sur un projet de vie spécifique, plus quʼà une relation professionnels-personnes dans le besoin. Cela implique naturellement de tolérer, dʼaccepter son vis-à-vis tel quʼil est. Dans les décisions de la Direction du Centre également, nous voulons laisser une place aux résidents, qui font partie avec des employés du comité de pilotage du projet Magellan. Une des tâches actuelles consiste à refaire le règlement de lʼInstitution. Mon rêve personnel est quʼun jour des résidents puissent faire partie du comité de direction. Le cadre de ce qui est tolérable Au Centre Espoir, nous accueillons tout le monde, sans discrimination, mais il y a bien sûr certains comportements que nous ne pouvons pas tolérer. Il y a un aspect éducatif qui entre en compte. Dans une Institution, la vie en communauté nécessite un cadre, quʼon pourrait résumer au respect de lʼautre. La violence, les attouchements, … ne sont, par exemple, pas tolérables. Nous nʼacceptons pas non plus la fumée dans les chambres, car les professionnels y entrent régulièrement et la fumée passive impacte leur état de santé. Ce nʼest pas le produit qui est ciblé, mais les conséquences sur la santé que cela peut avoir. La limite est toujours en rapport avec le respect de lʼautre. La valeur de respect est pour moi supérieure à celle de tolérance dans le cadre dʼune Institution sociale. On doit accepter et accueillir la personne comme elle est, mais il y a des conduites qui ne sont pas acceptables.

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Photo  : Aurélien Bergot

Plus que tolérer, la Direction du Centre Espoir, à Genève, veut écouter la parole des bénéficiai­ res quant à lʼavenir de lʼInstitution. Patrick Rossetti, Responsable de lʼAccompagnement, nous parle de la tolérance dans le milieu social.

Patrick Rossetti rêve quʼun jour les bénéficiaires participent aux décisions de la Direction.

Un établissement à haut seuil de tolérance Dans le but dʼaméliorer notre accompagnement, plusieurs questions ont émergé. Comme  : ‹  Est-ce que nous tolérons la consommation de cannabis  ?  › Cela enfreint une règle du Centre Espoir, mais, si cʼest fait à lʼextérieur du Centre, cela ne dérange pas forcément les autres usagers. Ou :  ‹ Pouvons-nous tolérer la consommation dʼalcool, afin de garder la possibilité dʼun dialogue et dʼun accompagnement, ou devons-nous le bannir totalement au risque de devoir fliquer les bénéficiaires  ?  › Il y a aussi le risque de pousser à une consommation extrême à lʼextérieur qui peut engendrer de forts conflits, de la méfiance, … Au contraire, tolérer une consommation contrôlée, permet plus de dialogue et dʼinstaurer une relation de confiance. Ce sont des questions auxquelles nous devons répondre. Une autre interrogation plus anecdotique a été de savoir si nous pouvons tolérer un certain désordre dans les chambres. Car des personnes atteintes de psychoses ne peuvent tout bonnement pas intégrer la notion dʼordre. Je me dis parfois  : ‹  Heureusement que le personnel ne voit pas la chambre de mon fils  !  › Mais cʼest une réaction compréhensible, en voyant une chambre mal rangée, cela peut donner lʼimpression dʼavoir échoué dans son travail. Cela renvoie à soi-même. Pouvonsnous tolérer ce que cela dit de nous  ?

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Tolérance entre résidents Une fois par mois, nous avons une commission avec des résidents et un des sujets qui revient souvent est  : il faut faire quelque chose pour que cette dame ou ce monsieur sente meilleur. Il existe de lʼintolérance entre les résidents, parfois pour des choses banales. Certains ne supportent par exemple pas quʼune personne ne mange que la salade lors des repas. Il y a là aussi, je pense, cet effet miroir  : un résident qui va mieux supporte difficilement dʼen voir un autre qui peut le ramener à ses propres problèmes. On peine à tolérer ce qui nous touche personnellement, cela fait mal. Cʼest un travail difficile de réussir à concilier tout le monde. Nous avons 122 chambres presque toutes occupées, 115 employés et 50 personnes externes qui participent aux ateliers. Il y a donc peu dʼespaces et forcément des risques de conflits. Chacun possède une sensibilité et un seuil de tolérance différents. Il faut négocier au cas par cas pour trouver des solutions acceptables. Il ne sʼagit ici pas de fixer des règles rigides, mais de créer des espaces de cohabitation où chacun peut trouver sa place. » Propos recueillis par Sébastien Goetschmann


« Je ne crains rien, puisque tu es à mes côtés »

Le capitaine Stephan Knecht, officier du Poste de Winterthour, nous raconte des rencontres faites en partageant une tasse de café  : «  Tous les mercredis, nous organisons une distribution de nourriture dans le cadre de ‹  Table, couvre-toi  !  › au Poste de Winterthour. Ce sont plus de 100 personnes qui viennent chaque fois. Chez nous, lʼaccent nʼest pas mis sur la nourriture, mais plutôt sur nos semblables. Nous voulons les entourer et leur montrer que nous les estimons. Cʼest la raison pour laquelle, lors de la distribution de nourriture, nous avons également aménagé un café. Mais vraiment tout simple  : nous ne distribuons que du café aux adultes et du sirop aux enfants. Dans le café, il règne toujours une bonne ambiance. Cʼest devenu un véritable lieu de rencontre, aussi pour ceux qui viennent chercher de la nourriture, dont la plupart sont des réfugiés. Souvent, cʼest lʼoccasion de très belles rencontres avec ces personnes. Beaucoup dʼentre elles racontent leur récit de vie, qui est souvent aussi lʼhistoire de leur fuite. Cʼest passionnant. Ce sont chaque fois huit à neuf collaborateurs de notre Poste qui sʼengagent. Cʼest le cas dʼune dame dʼun certain âge, qui sʼoccupe du café. Il est arrivé une fois quʼelle manque à lʼappel, quelquʼun d’autre a servi le café à sa place. Tout le monde a pris de ses nouvelles pour savoir ce qui lui était arrivé, si elle allait bien. Cela nous a touchés et cela nous a montré une chose  : ce lieu est davantage quʼun guichet où les gens cherchent de la nourriture. Ils se soucient de nous  ! Nous leur donnons quelque chose. Mais nous recevons aussi quelque chose en retour. Et pendant que les adultes cherchent de la nourriture ou prennent un café ensemble, certains membres du Poste jouent avec les enfants. A peine arrivés dans la salle, les enfants se précipitent vers eux. Beaucoup dʼenfants de familles réfugiées nʼont pas lʼhabitude que lʼon sʼoccupe dʼeux. Dans de nombreuses cultures, les enfants sont certes partout présents, mais lʼon

Photo  : Tris Hussey_flickr.com

La tolérance cʼest ... lorsque nous sommes capables dʼaccepter que quelquʼun soit complètement différent de nous. Est-ce que cela ne ressemble pas à de la miséricorde  ? Noël approche, la fête de la miséricorde. dialogue a réuni quelques récits émouvants pour vous ; récits de Noël et dʼautres temps.

Un gâteau dʼanniversaire peut devenir un moyen dʼannoncer lʼÉvangile.

ne sʼoccupe pas particulièrement dʼeux. Lorsque nos gens se mettent à table avec eux, jouent avec eux, peignent et parlent, ils deviennent très enjoués et une relation sʼinstalle. On remarque combien les enfants apprécient cela à la manière dont ils viennent à nous avec enthousiasme.  » La major Ruth Tschopp, officière à la retraite, se souvient de Noël en Hongrie  : «  J’ai dirigé à Budapest, de 1994 à 2005, un Foyer accueillant des femmes victimes de violences conjugales et dʼabus. Pour le réveillon de Noël, je donnais toujours congé à mes collaboratrices et je passais la soirée avec les résidentes et leurs enfants. Les employées achetaient de la nourriture afin que les résidentes puissent apprêter un bon repas de Noël. Et moi, chaque année, je commandais un gâteau chez le pâtissier, sur lequel était inscrit ‹  Bon anniversaire Jésus  › (en hongrois bien sûr). Le soir, jʼapportais le gâteau avec les bougies allumées. Et tous faisaient de grands yeux et demandaient ‹  Qui a son anniversaire  ?  › Cela mʼa permis de leur expliquer quʼà Noël, on ne faisait pas que déballer des cadeaux, mais quʼon célébrait avant tout la naissance de Jésus. La plupart dʼentre eux nʼavaient encore jamais vécu de fête de Noël en paix. Pour eux, il était important que nous chantions. Un chant déterminé, un refrain, cʼétait le sommet. Les enfants le chantaient partout  : ‹  Jʼai un ami, et il sʼappelle Jésus. Avec lui, je peux parler de tout, et quand je fais des bêtises, il me pardonne. Jʼai un ami, et il sʼappelle Jésus.  › Il était très important pour les enfants dʼavoir un ami.  »

La lte-colonelle Ursula Dollé, officière à la retraite, se souvient dʼun voyage avec sa mère  : «  Cʼétait peu après Noël, cela fait déjà 30 ans. On avait récemment diagnostiqué un cancer sévère à ma mère. Son médecin nous avait annoncé quʼelle nʼavait plus que trois mois à vivre. Je voulais à tout prix encore entreprendre quelque chose avec elle et lui ai demandé si elle aurait plaisir à visiter Londres. Comme elle nʼavait pas encore de douleurs, elle a accepté. Lors du vol de retour, de grosses turbulences ont chahuté lʼavion. Je dois franchement reconnaître que jʼai vraiment eu peur. Lorsque nous avons atterri saines et sauves, jʼai alors demandé à ma mère  : ‹  En fait, tu nʼas pas eu peur  ?  › Elle mʼa répondu  : ‹  Pourquoi donc  ? Tu étais à mes côtés  !  › Cela mʼa touchée. Et je me suis rappelé Noël  : ‹  LʼEmmanuel, Dieu avec nous.  › Cela ne signifie pas que nous soyons libérés de toute peur. Cela veut dire que Dieu est avec nous dans la peur. Jakob Wampfler, membre de lʼéquipe du Foyer de passage de Thoune, se rappelle un repas de Noël mémorable  : Durant 25 ans, Jakob Wampfler, un ancien alcoolique, a travaillé au Palais fédéral en tant que postier interne. Il raconte son parcours dans un livre «  Vom Wirtshaus im Bundeshaus  » [«  Du bistrot au Palais fédéral  »] (2005). Depuis le mois dʼaoût de cette année, ayant intégré lʼéquipe du Foyer de passage de Thoune, il se consacre entièrement à sa passion et sʼengage en faveur des exclus de la société. «  À Noël, il y a quelques années, un couple dʼarchitectes connus de la ville se tenait devant la porte, une oie de Noël sous le bras. Ils voulaient que nos résidents bénéficient également dʼun bon repas de Noël. Je leur ai alors demandé sʼils seraient également disposés à lʼapprêter. Sur ce, ils ont préparé lʼoie dans la cuisine du Foyer, lʼont farcie de fruits, lʼont recousue de fil de cuisine et ont donné des instructions précises pour la cuisson. Ce fut un banquet excellent  !  » Propos recueillis par Livia Hofer

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Dossier  : Tolérer, cʼest accueillir la différence

Dans la zone de tension entre doctrine et miséricorde Où se positionne lʼArmée du Salut en ce qui concerne lʼattitude à adopter vis-à-vis des personnes ayant des opinions différentes  ? Depuis un certain temps, la tolérance est mise à lʼépreuve. La tolérance nʼest certes pas fondamentalement remise en question. Son application est exigeante dans des cas concrets. Une femme musulmane, qui insiste à porter le voile pour des motifs religieux, peut-elle enseigner dans une école publique  ? Faut-il accepter le suicide assisté comme une extension de lʼautodétermination  ?

une opinion différente. Où se situe lʼArmée du Salut dans cette zone de tension  ? Il nʼexiste pas de position formulée concernant la tolérance, et cela ni au niveau international, ni au niveau national. En tant que mouvement chrétien international, lʼArmée du Salut prend toutefois régulièrement position sur des thèmes de société et de politique sociale (armeedusalut.ch, sous «  A propos de nous / Espace presse  »).

Différentes formes de tolérance Lorsque nous nous occupons de tolérance, il est tout dʼabord important de constater quʼil existe différentes formes de tolérance. Il convient de différencier la tolérance personnelle, cʼest-à-dire la position personnelle, de la tolérance sociale (au niveau de la société) et de la tolérance politique (en tant que principe juridique et étatique). Dans des discussions portant sur le thème de la tolérance, ces différentes formes sont souvent totalement mélangées.

Conservatrice mais crédible Traditionnellement, ces prises de positions sont marquées par une attitude plutôt conservatrice. Par cette attitude, lʼArmée du Salut se démarque des pratiques ou des convictions dʼautres groupes quʼelle considère fausses ou problématiques. En tant quʼOrganisation, lʼArmée du Salut jouit dʼune grande crédibilité dans le monde, malgré des positionnements clairs. Cela sʼexplique par le fait que lʼArmée du Salut et ses collaborateurs partent du principe que chaque être humain possède la même dignité.

Il est intéressant de noter quʼà l’origine, la tolérance signifiait le fait de supporter non pas quelquʼun, mais quelque chose. Cʼest uniquement au fil du temps que cela a changé pour prendre la signification dʼune position contre un semblable ayant

Jésus et la tolérance Jésus a été bien plus que le champion de la tolérance, il a été le champion de lʼamour. Du temps de Jésus, le concept de tolérance nʼexistait pas tel que nous le comprenons maintenant. Aujourdʼhui, la tolérance, cʼest admettre chez autrui une manière dʼagir ou de penser différente de celle que lʼon adopte soi-même. On considère la tolérance comme une vertu, car elle est indispensable au bien vivre ensemble, mais certains philosophes disent que le concept de tolérance contient une grosse contradiction interne :

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La dignité doit rester intacte Dieu a créé chaque humain à son image (Genèse 1:26 et 27). Ce postulat de base décisif devrait conduire à ce que ceux qui

elle nous pousse à accepter ou même à protéger quelque chose quʼau fond de nous-mêmes nous considérons comme mal. Dans ce sens-là, la tolérance peut parfois se transformer de vertu en lâcheté. Jésus a été le champion pour abattre les barrières de société. Il a eu des contacts avec toutes les classes de son époque. Il a même touché le corps de personnes qui étaient considérées comme impures. Il a aidé en paroles et en actes, avec un engagement total. Rares sont les personnes qui montrent une telle capacité dʼouverture. Dans ce sens-là Jésus est le modèle parfait de la tolérance. Mais en même temps, Jésus a aussi confronté les gens. Il a démontré aux élites

dialogue · bimestriel de l’Armée du Salut · décembre 2017

représentent dʼautres positions soient traités avec respect. Les limites de la tolérance sont atteintes lorsque des groupes ou des personnes contestent ou ne respectent pas cette même dignité. De telles attitudes et manières dʼagir doivent dans tous les cas être catégoriquement rejetées. Toutefois, ici aussi, il faut souligner que ce rejet ne vaut que pour les attitudes et les manières dʼagir. Le respect de la dignité des personnes défendant de telles positions doit rester intact. Un titre résumant lʼessentiel Strong doctrine, strong mercy (en français  : «  Une doctrine forte, une miséricorde forte  ») est le titre d’un livre écrit par Shaw Clifton, ancien Général de lʼArmée du Salut, dans les années 1980, au sujet des différents défis éthiques. Même si certaines des constatations qui y sont faites nʼont plus la même validité aujourdʼhui, le titre reflète toujours de façon pertinente lʼattitude de lʼArmée du Salut envers les thèmes de société et de politique sociale, qui se trouvent actuellement en priorité à lʼordre du jour.

Roland Stettler, Membre du « International Moral and Social Issues Council » de lʼArmée du Salut et Président de la Commission dʼéthique & de justice sociale de lʼArmée du Salut en Suisse

religieuses que leur compréhension des Écritures était fausse. Il a demandé au peuple de changer de comportement. Il a souvent dû reprendre ses propres disciples. Il a tout tenté pour corriger des notions fausses et pour faire comprendre le sens profond de lʼÉvangile. Cette capacité de Jésus à, dʼune part, sʼintéresser à ceux qui sont différents, à les accepter et à sʼengager pour eux, et d'autre part à avoir le courage de confronter certains sur leurs positions morales ou religieuses pour les remettre en question, ce nʼest pas de la tolérance. Cela sʼappelle lʼamour. Cette vertu aussi est nécessaire au bien vivre ensemble. Major Jean-Marc Flückiger


Message de Noël du Général

Photo  : Salvation Army IHQ

La vérité pour aujourd’hui Nous nous arrêtons encore une fois dans lʼagitation de notre vie trépidante et frénétique pour rendre grâce à Dieu pour son don merveilleux. Cʼest le plus beau don jamais fait à l’humanité ; un don de guérison, d’intégrité, de restauration, dʼamour, de réconciliation et de relation avec le Dieu qui a créé lʼunivers et notre monde. Lʼapôtre Paul nous rappelle à quel point ce don est incroyable  : «  Grâce soit rendue à Dieu pour son don ineffable  !  » (2 Corinthiens 9:15 – Traduction Œcuménique de la Bible 2010).

En fait, les approches subjectives de la vérité ne nous apprennent rien de nouveau. Les gens de toutes les générations ont choisi de lire et dʼinterpréter la vérité comme bon leur semble.

Il est triste de constater combien de personnes ne parviennent pas à accepter et à expérimenter la vérité du message évangélique ; un message de bonnes nouvelles qui nous rappelle lʼamour et les bénédictions de Dieu pour quiconque choisit de lui faire confiance et de le croire sur parole.

Nous avons désespérément besoin dʼentendre et de vivre la vérité dans un monde qui a perdu sa conscience morale. Certains remettent en question la pertinence et lʼimportance de Jésus et pourtant, nous voyons à travers la vie quʼil a vécu que Dieu était vraiment avec lui. Lorsque nous regardons Jésus, nous voyons les preuves que Dieu œuvre en lui et par lui. Sa vie révèle la vérité des promesses et du message de Dieu pour le monde.

Au procès de Jésus, Pilate a demandé  : «  Quʼest-ce que la vérité  ?  » (Jean 18:38). Aujourdʼhui, de plus en plus, nous nous posons la même question. Au cours des derniers mois, nous avons dû étendre notre vocabulaire pour tenir compte de concepts tels que des faits alternatifs, des fausses nouvelles, des informations inventées de toutes pièces. Il nʼest donc pas étonnant que nous vivions dans une génération qui est de plus en plus sceptique et méfiante de tous ceux qui revendiquent posséder la vérité absolue.

Jésus est venu et a vécu parmi nous. Il est mort sur la croix pour que nous soyons sauvés, puis il est ressuscité et enfin il est monté aux cieux, où il règne à la droite de Dieu. Nous savons quʼun jour, il reviendra pour établir le règne de Dieu sur la terre, et quel jour glorieux ce sera  ! Cependant, même sʼil est retourné vers son Père, Jésus ne nous a pas abandonnés ni oubliés. Photo  : pxhere.com

Pour beaucoup, la vérité est devenue relative et subjective ; cʼest ce qui leur semble vrai, quel que soit le jour ou quoi que ce soit quʼils choisissent de penser à un moment donné ou dans une situation donnée.

Dans la confusion de ce 21e siècle, il est difficile de distinguer la vérité, mais Noël cʼest Dieu qui fait irruption dans notre monde avec le don de son Fils, Jésus. Les anges ont fait irruption dans lʼunivers des bergers pour annoncer la naissance de notre Sauveur et les bergers sont allés à la crèche pour découvrir la vérité de ce quʼon leur avait annoncé.

Il dit  : «  Je vais parler au Père, et il vous enverra un autre ami afin que vous ayez

toujours quelquʼun avec vous. Cet ami cʼest lʼEsprit de vérité. Le monde irréligieux ne peut pas le recevoir parce quʼil nʼa pas les yeux pour le voir et parce quʼil ne sait pas quoi chercher. Mais vous, vous le connaissez déjà parce quʼil demeure avec vous et quʼil sera toujours en vous  !  » (Jean 14:16 et 17 – The Message, traduit de lʼanglais). Le défi pour nous est que nous nous accordions assez de temps pour nous permettre dʼexpérimenter la présence de Jésus qui peut sʼavérer être aussi réelle que le premier Noël. Nous devons être ses disciples et plus particulièrement ses disciples dans cette génération, et il nous a promis  : «  Si vous adhérez pleinement à ceci, en vivant ce que je vous dis, vous êtes mes disciples à coup sûr. Ensuite, vous ferez lʼexpérience pour vous-même de la vérité, et la vérité vous libérera.  » (Jean 8:31 et 32 – The Message, traduit de lʼanglais). Noël est le plus grand don de Dieu, car nous pouvons connaître la vérité  : la vérité est plus quʼun concept abstrait, cʼest une vérité qui est réelle et vivante, incarnée en Jésus et transmise par lʼEsprit saint. «  Et nous savons que le Fils de Dieu est venu afin que nous puissions reconnaître et comprendre la vérité de Dieu ‐ quel cadeau  ! Et nous vivons dans la Vérité elle-même, dans le Fils de Dieu, JésusChrist. Ce Jésus est à la fois le vrai Dieu et la vraie vie. Chers enfants, soyez en garde contre tous les fac-similés intelligents.  » (1 Jean 5:20 et 21 – The Message, traduit de lʼanglais). Je prie pour que vous fassiez lʼexpérience de la Vérité durant cette période de Noël. Général André Cox

Le monde a terriblement besoin de vérité, de la vérité liberatrice incarnée en Jésus. dialogue · bimestriel de l’Armée du Salut · décembre 2017

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Echos

Connaître sa culture comme celle de l’autre

Photo  : Tabea Wipf

Un groupe mixte, regroupant dʼanciens collaborateurs dʼoutre-mer et des personnes intéressées à un engagement missionnaire, sʼest retrouvé le 28 octobre lors de lʼévénement « GO ! for Exchange ».

Des personnes intéressées et dʼanciens collaborateurs dʼoutre-mer se sont retrouvés à Berne.

David Gfeller de «  Partager avec chacun lʼamour de Dieu  » a parlé dʼun choc culturel. Il a mentionné le s dif férente s composantes qui font une culture, comme par exemple le climat, la géographie et lʼhistoire dʼun peuple, mais aussi lʼempreinte de son propre environnement familial, lʼappartenance à un groupe et ce qui a été vécu durant sa jeunesse. «  Les cultures sont des stratégies mises en

place pour gérer lʼexistence  » ajoute David Gfeller. Car partout où des personnes vivent ensemble, il faut des règles qui régissent le «  vivre ensemble  ». Cela comprend une dimension éthique  : certaines normes auxquelles on se réfère pour évaluer le comportement. Pour comprendre une autre culture, on doit forcément dʼabord connaître sa propre culture. Une fois dans un pays étranger, tout le monde est confronté au choc culturel. Lʼidentification et la gestion des différentes étapes par lesquelles chaque personne doit passer doivent aider à trouver une solution aussi dans les moments difficiles. Le débat qui a suivi et qui était animé par Michel Sterckx a permis à dʼanciens collaborateurs dʼoutre-mer de parler de leur engagement à lʼétranger. Leur franchise a touché tous les participants. Si vous avez des questions ou si vous êtes intéressé à un engagement, veuillez vous adresser à exchange@armeedusalut.ch. André Chatelain

Une communauté qui veut être ancrée au cœur de Zurich Photo  : Sébastien Goetschmann

Vendredi 27 octobre 2017, se tenait lʼultime manifestation dans les locaux actuels de lʼAnkerstrasse 31. Le bâtiment du Poste de Zurich Central sera détruit pour être reconstruit de manière plus fonctionnelle. Vendredi 27 octobre, la population était invitée à fêter le dernier événement dans ces locaux. Au programme, beaucoup de musique avec le trio appenzellois Anderscht, qui proposait une musique traditionnelle tintée de rock, de jazz et de funk à la cithare et à la contrebasse, puis Mettiwetti offrait de la chanson en dialecte zurichois. Rigid Dinasty, collectif bernois, a ensuite chauffé la salle avec son rap énergique, avant que Nickless, révélation musicale 2016 en Suisse alémanique, ne conclue la soirée. Mais aussi une présentation du travail artistique dʼAlain Auderset, dessinateur de bandes dessinées chrétiennes, et une discussion sur le thème de lʼinclusion.

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De g. à d.  : Suzanne Auer, Sarah-Maria Graber (modératrice), Doris Haab, Raphael Golta et Dr. Oliver Merz, débattent autour du thème de lʼinclusion sociale.

Le Dr Oliver Merz, théologien spécialiste de lʼinclusion, a donné un exposé sur le sujet, avant dʼouvrir le débat en présence de Suzanne Auer, Secrétaire générale dʼAgile.ch, Doris Haab, directrice du Foyer Hertihus de lʼArmée du Salut à Bülach, Raphael Golta, directeur social et membre du Conseil municipal de la ville de Zurich et Felix Gutzwiller, professeur émérite de lʼUniversité de Zurich.

dialogue · bimestriel de l’Armée du Salut · décembre 2017

Comment construire une société inclusive au lieu dʼexclusive, avec les personnes ayant un handicap, les migrants, les personnes défavorisées, … est aussi une des questions auxquelles devra répondre le Poste de Zurich Central à lʼavenir. Sébastien Goetschmann


Shop et Musée Le Shop, ainsi que le Musée & Archives de lʼArmée du Salut seront fermés du 23 décembre 2017 au 15 janvier 2018, pour cause de vacances et dʼinventaire.

Save the date Go Forward ! Une fête de départ. Fêtez avec nous et soutenez ceux appelés par Dieu à servir comme officiers. Le 2 juin 2018, au Palais de Congrès, Bienne.

Conseils d’officiers 29 mars 2018 avec le Général  : Conseils nationaux dʼofficiers, Poste de Berne 15 novembre 2018  : Conseils nationaux dʼofficiers, Poste de Berne

Major August Martin Photo  : MAD

Le lieutenant André Bohni, actuellement au Poste de Zürich-Oberland effectuera un stage social au Foyer de Zurich, dès le 1er janvier 2018. La major Angelika Mari, est nommée Responsable du projet «  Jʼai besoin dʼaide  » (service de prière par Internet), dès le 1er janvier 2018. Le lieutenant Christoph Lässig, actuellement au Poste de La Broye, sera également en formation pratique & collaboration au Centre de formation, à temps partiel dès le 1er janvier 2018, puis à temps plein dès le 1er juillet 2018. Les majors Gerhard et Margrit Wyss, actuellement au Poste de Bâle 1, sont nommés respectivement Officier régional et directeur de lʼassociation, et Secrétaire régionale Société & Famille (S&F) de lʼArmée du Salut en Autriche, dès le 1er juillet 2018. La succession pour le Poste de Bâle 1 sera annoncée par la suite. La major Susanna Allenbach, actuellement au Poste de Gurzelen, endosse en plus la tâche dʼassistante divisionnaire S&F, Quartier Général divisionnaire Mitte, secteur des activités pour les femmes et les seniors, à temps partiel, dès le 1er janvier 2018. La major Arlette Reichenbach Martins, au Poste de La Chaux-de-Fonds, a repris le Service des visites de la major Paulette Egger, pour les officiers retraités de la région du Jura, depuis le 1er octobre 2017.

Départ à la retraite

Après 40 ans de service, le major August Martin a pris une retraite bien méritée, fin octobre 2017, et pourra en profiter avec sa femme. August Martin est né le 24 octobre 1952 à Coire, dans une famille salutiste. Il a une enfance insouciante quʼil partage avec ses quatre frères et sœurs. Après sa confirmation à lʼÉglise réformée, August souhaite devenir soldat dans son Poste. À cette époque, il suit une formation de quatre ans à lʼécole dʼhorlogerie à Bienne. Au cours de son apprentissage, August ressent clairement lʼappel de Dieu et décide de lui consacrer sa vie entière. En août 1975, August et sa femme, Ruth, entrent à lʼÉcole dʼofficiers de Berne avec la Session «  Les Compagnons du Christ  ». Après la Consécration, August commence son service en tant quʼofficier de lʼArmée du Salut au Poste de Brienz. Deux ans plus tard, il est temps pour lui de faire ses bagages. LʼArmée du Salut a besoin de renfort à Vienne. En mai 1982, le jeune couple rentre en Suisse avec ses trois enfants. Différentes affectations se succèdent dans des Postes ainsi quʼen tant que Secrétaire divisionnaire de jeunesse à la Division de St-Gall. En 1998, le major August Martin est nommé Chef divisionnaire dans cette même Division. Suivent encore quelques années comme officier de Poste et comme Chef divisionnaire de la Division Nord-ouest. À la fin dʼun parcours actif et varié, le Major est muté à la direction du Poste de Schaffhouse. Cʼest ainsi quʼAugust Martin, un officier doué et proche des gens, a sans cesse prouvé son engagement, sa conviction pour la cause de lʼArmée du Salut et son grand dévouement pour Dieu. La Direction de lʼArmée du Salut remercie chaleureusement le major August Martin pour son service de longue date, loyal et estimé. Nous souhaitons à August et Ruth Martin une retraite enrichissante et intéressante, ainsi que la riche bénédiction de Dieu pour cette nouvelle tranche de vie. Lte-colonelle Marianne Meyner, Secrétaire en Chef

Major Thomas Studer Le 31 octobre 2017, après 34 années de service, le major Thomas Studer prend une retraite bien méritée.

Photo  : MAD

Départ à la retraite

Communiqué officiel

Né le 10 octobre 1952, Thomas Studer grandit avec ses trois sœurs à Berne et à Bâle. Lors dʼun culte du groupe de jeunes «  Lordʼs days  », Thomas décide de remettre entièrement sa vie entre les mains de Dieu. Avec le temps, il a toutefois remarqué que sa place était à lʼArmée du Salut. Après avoir terminé son apprentissage dʼemployé de commerce, Thomas travaille dʼabord pour une entreprise de transports, avant de trouver un poste à lʼInstitution «  Le Devens  », où il est, entre autres, responsable du programme dʼoccupation. Cʼest à cette période quʼil décide de suivre une formation dʼassistant social. Pendant ses études, il se penche de façon approfondie sur des questions touchant à la vie et à la foi. Pour son travail de diplôme, Thomas étudie le travail social accompli au Foyer pour hommes de Köniz. Sa formation terminée, il travaille à lʼOffice des mineurs du canton de Bâle-Ville. Thomas entre à lʼÉcole dʼofficiers de Berne avec la Session «  Les Porteurs dʼEspérance  » en août 1981, avec sa femme, Heidi Studer, et leur fils aîné. Le premier ordre de marche conduit la jeune famille au Poste de Lenzburg, et est suivi de différentes affectations comme officiers dans des Postes. En 2000, la responsabilité du Bureau social de Zurich est confiée à Thomas Studer. Cette tâche correspond entièrement à ses compétences et intérêts. Le travail avec des personnes en marge de la société lui tient très à cœur. Il effectue son service avec beaucoup dʼengagement et un dévouement complet. La Direction de lʼArmée du Salut remercie chaleureusement le major Thomas Studer pour son engagement infatigable et précieux. Que Dieu bénisse Thomas et Heidi Studer et leur offre beaucoup de joie et de satisfaction dans les années à venir. Lte-colonelle Marianne Meyner, Secrétaire en Chef

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Notabene

Cours ouverts à tous • Le leader et son équipe  : enseignante major Christine Staïesse, les 9 et 23 février 2018, et 2 mars 2018 au Centre de formation à Bienne. • Pourquoi plaçons-nous la Bible audessus des autres livres ?  : enseignant lieutenant Cyrille Court, le samedi 5 février 2017, au Centre divisionnaire à Yverdon-les-Bains. • Cours d’initiation au logiciel biblique Logos  : enseignant major Jean-Marc Flückiger, mardi 6 mars 2018 (et 20 mars optionnel) au Centre de formation à Bienne. Informations et inscriptions auprès de la major Evelyne Rothacher, formation des adultes : evelyne_rothacher@armeedusalut.ch ou au 079 245 93 81. ads-centredeformation.ch

Félicitations 90 ans 31 décembre  : Major Gilberte Schärer, Chemin des Lovières 8, 2720 Tramelan 26 janvier  : Major Max Schmid, Lorrainestrasse 34, 3013 Berne 85 ans 18 décembre  : Major Markus Schmidt, Martinstrasse 1, 3600 Thoune 4 janvier  : Major Ruth Hübscher, Chlenglerweg 2, 8240 Thayngen 75 ans 17 janvier  : Major Hans Knecht, Jupiterstrasse 43/632, 3015 Berne

Agenda des Chefs Les commissaires Massimo Paone, Chef de territoire et Jane Paone, Présidente territoriale Société & Famille   : 6 au 8 janvier  : Visite de lʼArmée du Salut en Hongrie, avec la Direction 28 janvier  : Culte au Poste de Wädenswil 11 février  : Culte au Poste de Wattwil

Lte-colonelle Marianne Meyner, Secrétaire en chef  : 6 au 8 janvier  : Visite de lʼArmée du Salut en Hongrie, avec la Direction 4 février  : Culte au Poste de Davos 11 février  : Culte au Poste de Zurich Central

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Nouvelles des Postes Consécrations / présentations d’enfants : Arc Lémanique  : Keziah Zünd ; Orbe  : Manaël Dawans, Eli Enderlin, Adeline Moura, Jovan Tucev et Baptiste Zünd. Enrôlements de Jeunes soldats : Neuchâtel  : Kassandra Grosjean, Noa Mosimann, Joann Reichenbach ; Sierre  : Esther Nkerabigwi, Nina et Noa Riard. Nominations de membres adhérents : Arc Lémanique  : Sylvain Bréchet, Peggy Plancherel ; Genève  1  : Stéphane Huguenin ; Les Ponts-de-Martel  : Gottfried et Liliane Lehmann ; Orbe  : Hend et Ivan Enderlin, May-Rose et Serge Hausmann ; Sierre  : Anne-Marie et Francis Fivaz, Bernadette Nanchen ; Tramelan  : Jérémy Boegli, Anaïs Hess. Enrôlements de soldats : Arc Lémanique  : Abigaïl Mailler-Bergmann ; La Chaux-de-Fonds  : Sarah Laporte ; Moutier  : Suzanne Buchser, Anne-Marie Lanz et Rose-Marie Solimeno ; Sierre  : Denise Müller ; Yverdon  : Caroline et Christophe Pache. Confirmations / fin dʼinstruction religieuse : Genève  1  : Laurine Chassagnot, Cécile Grandjean, Catherine et Michaël Papeguay (confirmations), Sarah Delapierre (fin dʼinstruction religieuse) ; Genève  2  : Omar Guleed ; Moutier  : Karim Béjaoui

Information LʼArmée du Salut de Lucerne, avec ses deux chambres dʼurgence et son Bureau social, est une offre qui devient de plus en plus populaire auprès des autorités et de la population. Il est prévu dʼintégrer lʼoffre spirituelle à la brocki.ch de Kriens, afin dʼêtre là où sont les gens. Ce projet appelé « Brocki-Church » est actuellement limité à un événement hebdomadaire  : les responsables de lʼArmée du Salut de Lucerne, les majors Markus et Eva Brunner, y offrent cafés et pâtisseries chaque vendredi après-midi. Jusquʼà ce que lʼoffre atteigne sa pleine mesure, certains obstacles doivent encore être surmontés. Un premier pas a été franchi  : le Poste de Zentralschweiz est désormais officiellement appelé «  Armée du Salut de Lucerne  ».

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et Julien Court ; Orbe  : Osias Dawans, Lou-Anne Laurent ; Tramelan  : Benjamin Lauber ; Yverdon  : Jessie Arnéodo. Mariages : Aigle  : Jérémie Bonjour et Mélissa Tschannen, Marco Rafael Oliveira et Anne-Zoé Tschanz ; Arc Lémanique  : Florian Sulliger et Johanie Bürki ; Fleurier  : Julian Albandea et Christine Feuvrier ; Genève  1  : Stéphane Huguenin et Isa Flückiger ; Malleray  : Jonathan Wahli et Laura Joss ; Neuchâtel  : Anthony Robert et Coralie Donzé ; Orbe  : Jimmy Sesa et Tiffany Roth, Simon Mailler et Abigaïl Bergmann ; Tramelan  : Marc Oppliger et Virginie Fréléchox, Jérémy Boegli et Maurane Donzé. Nominations de collaborateurs : Fleurier  : Christine Albandea-Feuvrier et Luc Petter (Conseil de direction du Poste), Elisabeth Aebi, Martine Jaton, Leila Miserey et Nicole Renaud (Conseil de Poste) ; Moutier  : Suzanne Buchser (Conseil de direction du Poste). Promotions à la gloire : Aigle  : Denise Cuendet ; Arc Lémanique  : Hilda Jaton, Marcelle Ruegger ; Les Ponts-de-Martel  : Major Georgette Dudan ; Malleray  : Charlotte Sprunger ; Neuchâtel  : Commissaire Simone Chevalley-Gindraux, Eliane Galland Steiner, Major Daniel Roth ; Orbe  : Marcelle Juvet ; Yverdon  : Walo Günthart.

Promotion à la gloire du Ciel La mère de la major Evelyne Rothacher, Marcelle Ruegger-Linder, a été rappelée par le Seigneur le 13 octobre 2017, à lʼâge de 91 ans. La mère de la capitaine Barbara Josi, Esther Büschlen-Inniger, a été rappelée par son Sauveur le 31 octobre 2017, à lʼâge de 75 ans Le major William Dorthe-Terraz a été rappelé par son Sauveur le 9 novembre 2017, dans sa 92e année. Son parcours de vie paraîtra dans le prochain dialogue. La major Erika Heller a rejoint son Seigneur le 28 octobre 2017. Son parcours de vie paraîtra aussi dans le prochain dialogue. Nous souhaitons aux familles en deuil la paix et le réconfort que seul Dieu peut apporter.


Parcours de vie

Au 7 novembre 2017 La commissaire Naomi Lalngaihawmi, récemment à la retraite, a repris le commandement pro tempore du Territoire de lʼInde Centre, comme Cheffe de territoire et Présidente des MF. Cela est dû à la subite promotion à la gloire du colonel Chelliah Mony. La colonelle Mallika Mony, qui a servi aux côtés de son mari dans le Territoire de lʼInde Centre, prend un temps de repos et se retirera du service actif au début de lʼannée 2018. Au 1er décembre 2017 Les lts-colonels Chawnghlut Vanlalfela et Khupchawng Ropali ont été nommés Secrétaire en chef et Secrétaire territoriale des MF pour le Territoire de lʼInde Ouest. Les lts-colonels Joginder Masih et Shanti Joginder ont été nommés Secrétaire en chef et Secrétaire territoriale des MF pour le Territoire de lʼInde Sudouest. Au 1er janvier 2018 La commissaire Birgitte BrekkeClifton sera nommée Secrétaire internationale pour les Ressources et Programmes. Elle succédera au commissaire Charles Swansbury qui se retirera du service actif.

Parcours de vie

Major Luise Germann

Major Georgette Dudan

Luise est née en 1931, à Moosweid (BE). Elle est le deuxième enfant de la famille. Sa vie bien remplie est ponctuée de nombreux va-et-vient. En 1937, sa famille sʼinstalle à Studen (BE), où Luise passe une enfance heureuse. Très tôt, les enfants assistent aux réunions de lʼArmée du Salut. Luise y trouve un refuge spirituel, qui lʼaccompagnera toute sa vie durant. Dès son jeune âge, elle participe aux travaux dʼune petite exploitation agricole. Elle se rend à lʼécole du village. Après sa confirmation en 1947, il nʼest pas question de faire un apprentissage, car elle doit aider à la maison. Toutefois, Luise peut travailler comme aide pendant deux ans à Neuchâtel et pendant une année en Grande-Bretagne. Ces deux séjours linguistiques lui seront très utiles par la suite.

Georgette Dudan naît le 4 avril 1923, à Grandcour (VD). De parents agriculteurs, elle est la troisième des quatre enfants  : Elvine, la sœur aînée, Auguste, le frère aîné, et la plus jeune sœur, Annette, qui était paralysée et qui décède à lʼâge de 20 ans.

En août 1955, elle entre à lʼÉcole dʼofficiers de lʼArmée du Salut à Berne. Après sa formation, elle poursuit sa vie itinérante. Après plusieurs années, son parcours la conduit à lʼŒuvre sociale de lʼArmée du Salut. Plus tard, elle se voit confier la direction du Foyer pour femmes à Bâle. Après 29 ans de service actif, Dieu lui confie une nouvelle mission  : aider et soutenir ses parents âgés, en particulier sa mère, qui est alors alitée. Elle doit également épauler son frère Peter, qui a perdu son épouse, Therese. En 2011, Luise emménage au Foyer pour personnes âgées dʼAdelboden (BE). Elle sʼépanouit dans la vie communautaire. Chaque fois que lʼoccasion se présente, elle essaie dʼapporter son aide, que ce soit au niveau de lʼintendance du Foyer, du Service des prières pour le Poste ou de lʼorganisation du groupe de maison des seniors. Puis, un jour, elle chute. À partir de là, son état de santé se dégrade rapidement. Le 22 septembre 2017, dans sa 87e année, elle sʼendort paisiblement et rejoint son Seigneur. La Rédaction

Photo  : MAD

Au 1er novembre 2017 Les lts-colonels John Kumar et Mani Kumari Dasari ont été nommés Secrétaire en chef et Secrétaire territoriale des Ministères Féminins (MF) pour le Territoire de lʼInde Est. Les colonels Willis et Barbara Howell ont été nommés respectivement Chef de territoire et Présidente territoriale des MF, pour le Territoire des USA Sud, avec promotion au grade de commissaire. Ils ont succédé aux commissaires Donald et Debora Bell, retirés du service actif. La lte-colonelle Suzanne Fincham a été nommée Secrétaire en chef pour le Territoire de la Nouvelle-Zélande, des Fidji et des Tonga. Le lt-colonel Melvin Fincham reprend également une nouvelle fonction dans ce Territoire. Ils sont promus au grade de colonel. La major Heather Rodwell a été nommée Secrétaire territoriale des MF pour le Territoire de la Nouvelle-Zélande, des Fidji et des Tonga, avec promotion au grade de colonel.

Photo  : MAD

Mutations internationales

Après une année en Suisse alémanique, elle doit travailler dur à la ferme, son frère étant mobilisé par lʼArmée suisse. Georgette reçoit lʼappel à donner sa vie comme officière de lʼArmée du Salut alors que la guerre arrivait à sa fin ; elle entre alors à lʼÉcole dʼofficiers à Berne. Un changement de vie difficile à comprendre pour ses parents. Après neuf mois de formation, la jeune officière reçoit un ordre de marche pour Malleray. Puis dʼannée en année, elle est envoyée dʼun Poste à lʼautre en Suisse romande. Au total, 18 déménagements durant ses 35 ans de service. Georgette savait sʼadapter partout. En ville de Genève, elle recevait des gens très pauvres, sans domicile, sans travail, désespérés, suicidaires, qui reprenaient courage et retrouvaient un sens à leur vie. Et en campagne, elle nʼhésitait pas à entrer dire bonsoir à lʼécurie ou à dire à un paysan  : «  Demain, je viendrai vous aider à rentrer le foin.  » Elle sʼinstalle aux Ponts-de-Martel à lʼheure de la retraite, où elle continue de prêter main forte par des remplacements dans la prédication et différentes tâches. Elle a trouvé aux Ponts beaucoup dʼamis, ainsi quʼun appartement où elle a demeuré plus de 30 ans. Elle doit malheureusement sʼen séparer en 2015, pour se remettre aux soins du personnel du home Le Martagon, envers lequel elle exprimait souvent sa reconnaissance. La Major a rejoint son Sauveur le 3 octobre 2017, dans sa 95e année. La Direction de lʼArmée du Salut sʼincline devant la mémoire du ministère de cette fidèle servante et remercie Dieu pour ce quʼelle a accompli tout au long de son service. Texte de la major Marie-Madeleine Rossel, adapté par la Rédaction

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Maintenir le dialogue

Le 8 octobre, Denise Müller sʼest faite enrôler comme soldate de lʼArmée du Salut au Poste de Sierre. Elle a 79 ans.

survivre. Je mʼy rendais alors pour écouter leur histoire, leur misère, leur tristesse… et leurs rires  ! Un accident de brousse a mis fin à mes rêves. Dix-huit mois dʼhôpital en Suisse et six opérations de la colonne vertébrale. Là jʼai connu une phase de révolte, je me disais «  Dieu tu mʼas lâchée.  » Ayant fait mes études à Lausanne, jʼai toujours été attirée par lʼArmée du Salut. Les écouter chanter autour du chaudron à la période de Noël. Aujourdʼhui, je me demande si je nʼavais pas déjà une petite particule dʼâme salutiste  ! Jʼai découvert lʼArmée du Salut à Sierre lors du repas de Noël pour tous en 2015. On mʼa invitée à participer à un C+ (groupe de partage), puis jʼai suivi le cours Etape 1 «  à la découverte de ma famille spirituelle  ». Mon choix a été fait, je suis devenue membre adhérente en mai 2016. Pendant cette année jʼai découvert la grandeur du pardon. Ce nʼest plus moi qui aime Dieu, cʼest Dieu qui mʼaime. En juin 2017, à Charmey, le camp pour les +60 a été une révélation. Dieu attendait une réponse. Aujourdʼhui je fais la demande dʼêtre soldate de lʼArmée du Salut, je renouvelle ainsi la promesse de mon engagement  : être une chrétienne visible, joyeuse, accueillante, et servir selon mes possibilités. En sachant que Dieu est pour moi mon salut, mon rocher. Denise Müller

Dialoguer avec Dieu

Pleurer Les sanglots déchirants qui disent Quʼun cœur sʼest brisé Me contraignent à agir  ! (Adrénaline pour mon âme). Les douloureux soupirs Qui se distillent en larmes, La misère qui surgit, Les peurs qui suppurent, Tout cela me propulse Où je ne voudrais pas aller.

Toi, Jésus, dis-moi  : suis-je toujours à ta suite Quand la souffrance sonne à ma porte Ou cogne à mes volets fermés  ? Aurais-je peur de ralentir Ma course de forcené  ? De ne plus rien sentir Des douleurs qui transpercent Mon frère et ma sœur  ? Ai-je oublié, Seigneur, De mélanger mes larmes aux leurs  ?

Vivre tout cela creuse mon âme De profondeurs insoupçonnées  !

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dialogue · bimestriel de l’Armée du Salut · décembre 2017

Général John Gowans (†)

JAB

De retour en Suisse, jʼai travaillé durant 20 ans au Centre médico-social à Sierre comme infirmière et responsable du secteur de la petite enfance pour tout le district. A la retraite, comme jʼétais en forme, jʼai appris lʼespagnol durant un an et me voilà au Pérou  ! Je me suis rendue à la Madre Dios à Masuko, jʼai travaillé dans les rues et à la campagne. Visites aux familles, apporter un peu plus de confort, sʼoccuper de la nutrition des enfants. Lʼargent manque, le travail est mal payé. Beaucoup de petits marchés pour

A 79 ans, Denise Müller est devenue soldate.

3001 Berne

Pendant mes études dʼinfirmière, jʼai eu le désir de donner un sens chrétien à ma vie. Jʼavais soif dʼengagement, dʼouverture vers les autres. Ma première expérience de vie a été à Brive, durant cinq ans, chez les enfants du voyage, les gitans, comme éducatrice dʼhygiène et de santé. Chez eux, on ne donne pas facilement la confiance, mais lorsque tu es accepté «  tu es des nôtres  » et ça veut tout dire  ! Ensuite, je suis partie au Rwanda, à Nyamata, durant trois ans et demi comme sage-femme dans une maternité. Pas dʼeau, pas dʼélectricité, une terre ingrate. Jʼai appris à vivre de peu, à partager leurs craintes, à manger ce quʼil y a, à vivre avec eux leurs peines et leurs joies. Jʼai ensuite vécu six mois à Haïti, à Bonno. Jʼai aussi travaillé dans une maternité. Le peuple haïtien est un peuple éprouvé, mais riche dans sa pauvreté.

Photo  : Claude Cœudevez

Il n’y a pas d’âge pour s’engager

Impressum Bimestriel pour les salutistes et amis de l’Armée du Salut. armeedusalut.ch Edition et rédaction Quartier Général Suisse-Autriche-Hongrie Laupenstrasse 5 - CP - CH-3001 Berne Téléphone 031 388 05 02 redaction@armeedusalut.ch Les changements d’adresse doivent nous être directement communiqués. Equipe de rédaction Sergent Philipp Steiner (Responsable Marketing & Communication), Florina German (Responsable Rédaction), Sébastien Goetschmann, Livia Hofer (Rédaction), Major Christine Volet-Sterckx (Neuchâtel) et Monique Bürki (St-Aubin), Loriane Morrison, Nathalie Steffen-Noiosi et Pierre de Herdt (traduction) Layout Quartier Général territorial Impression Rub Media, Wabern/Berne Fondateur William Booth Général André Cox Chef de territoire Commissaire Massimo Paone Abonnement annuel dialogue Espoir * Etranger

CHF 23.– | 32.50* CHF 48.– | 67.–*

«  Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions.  » Romains 14 : 1


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