Magazine Ô Mon Château #5 - 2019

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« Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. » Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.


Edito Le patrimoine, encore plus fort ! Le 15 avril dernier, nous découvrions les images insoutenables de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, en proie aux flammes. Ce monument historique, symbole de la France, est le plus visité d’Europe. Un drame effroyable qui montre, encore une fois, la fragilité de notre patrimoine et rappelle qu’il est nécessaire de l’entretenir et le protéger afin d’assurer sa transmission. Le patrimoine est notre source d’inspiration au quotidien, notre moteur. Notre envie d’en parler et de mettre en avant celles et ceux qui contribuent à sa sauvegarde et à sa valorisation a été encore plus forte pour ce nouveau numéro. En écho à la prochaine exposition du Château du Clos Lucé qui présentera la tapisserie de la Cène commandée par François Ier d'après le chef-d'œuvre de Léonard de Vinci, « l’Ultima Cena », nous avons rencontré Carole Redais, restauratrice de tapisseries anciennes. À la tête de la Manufacture Langlois, une institution blésoise, Carole redonne vie à des tapisseries âgées de plusieurs siècles. Nous sommes également allés à la rencontre d’Emilie Boillot, une amoureuse de la Touraine qui, à travers son entreprise Touraine Terre d’Histoire, valorise les nombreuses richesses de ce territoire. Ce nouveau numéro a été l’occasion de mettre en avant le célèbre château de François Ier, Chambord, qui célébrera son cinq centième anniversaire en septembre prochain. Un château qui ne manque pas de surprendre ses visiteurs ! Il présente depuis peu un nouvel aménagement d’évocation d’un décor de la cour itinérante où le visiteur est accueilli comme un invité du roi. Une nouvelle expérience de visite, royale Bien d’autres rencontres seront à découvrir entre ces pages. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un très bel été, riche en découvertes patrimoniales. Bonne lecture. Élodie Filleul

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Le Berry côté Indre

© ADTI - Bestjobers Max Coquard

Les jardins secrets

Quatre jardins labellisés remarquables, quatre spécificités et autant de personnages hauts en couleur qui donnent leur âme à ces lieux si différents et si complémentaires.

CHÂTEAU DE BOUGES MAISON DE GEORGE SAND (NOHANT) CHÂTEAU D’AZAY-LE-FERRON DOMAINE DE POULAINES

www.berryprovince.com


SOMMAIRE Couverture : Château de sable / Envato.

Sommaire ACTUALITÉ / Sélection Ô Mon Château © est une publication de l'association Oh Château ! - Blois N° Siren : 850 793 524 10 000 exemplaires - Impression : Rollin - Blois Dépôt Légal à parution - Mars 2019 Numéro : ISSN 2677-2698.

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EXPOSITION / Un nouveau décor pour Chambord

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PORTFOLIO / Merci Jeannette

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INTERVIEW / Emilie Boillot, Touraine Terre d'Histoire

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AGENDA

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AGENDA / Spécial festivals de musique

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REPORTAGE / Carole Redais, restauratrice de tapisseries

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GASTRONOMIE / Assa, le barbecue japonais

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RENDEZ-VOUS VISUEL / Le moulin de la Fontaine

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COUP DE CŒUR / Joue-la-Collectif

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Tous les droits des auteurs des œuvres protégées reproduites et communiquées sur le site et dans ce portfolio, sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation des œuvres autres que la reproduction et la consultation individuelles et privées sont interdites. Toute reproduction ne peut être faite qu’avec l’accord écrit de " Ô Mon Château ! ". Responsable de la publication : Elodie Filleul Conception graphique : François Christophe

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Actual

ACTUALITÉ

Focus

UN NOUVEAU PARCOURS SON ET LUMIÈRE AU CHÂTEAU D’AZAY-LE-RIDEAU Azay-le-Rideau • Indre-et-Loire

Cet été, le château d’Azay-le-Rideau proposera un son et lumière dans le parc paysager du XIXe siècle, véritable écrin de verdure du monument. Ce spectacle nocturne offrira la possibilité au public de vivre une expérience de visite exceptionnelle et onirique, sur le Photo  : © Pashrash - Ville de Blois thème de la Renaissance et plus particulièrement de l’esprit d’invention et de découverte de cette période et sa portée universelle. Dans l’esprit des soirées merveilleuses des châteaux de la Loire, les créateurs graphiques d’Explore Studio, proposent un voyage virtuel dans les nouveaux mondes de la Renaissance : illuminations des bosquets, théâtre de brumes, mystères du miroir d’eau, souvenirs des pierres… Le château est ainsi replacé au cœur même de la Renaissance, période d’effervescence artistique et intellectuelle exceptionnelle. www.azay-le-rideau.fr

RENDEZ-VOUS AUX JARDINS France

La 17e édition des Rendez-vous aux jardins aura lieu les 7, 8 et 9 juin prochains. L'occasion de visiter des jardins exceptionnellement ouverts au public, et de participer à des milliers d’animations. Cette manifestation propose des découvertes et des rencontres exceptionnelles dans plus de 2000 parcs et jardins, historiques et contemporains, et convie les néophytes comme les initiés à participer à des milliers d’animations mises en place à cette occasion. Cette nouvelle édition aura pour thématique « Les animaux au jardin ». Le thème des animaux au jardin propose de réfléchir aux rapports que l'homme entretient avec son environnement et avec la biodiversité. Les animaux peuvent être nuisibles pour certains jardiniers : pyrale du buis, puceron, doryphore, limace, rongeurs, chevreuil, etc. mais ils peuvent également l'aider à entretenir son jardin : coccinelle, ver de terre, pollinisateurs, hérisson, mouton, cheval de trait, etc. L'animal est une composante indispensable des jardins zoologiques, il peut aussi être un élément d'ornement comme le paon, ou un sujet récurrent de la statuaire. www.rendezvousauxjardins.culture.gouv.fr

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ACTUALITÉ

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RESTAURATION DU COLOMBIER Tour-en-Sologne • Loir-et-Cher

En 2018, le Château de Villesavin que l’on surnomme « la cabane de chantier de Chambord » a été retenu par la mission Bern pour son projet de restauration du colombier. Une sélection qui lui a permis le versement d’une aide financière. Parallèlement, la famille Sparre, propriétaire du domaine, et l’Association les Amis de Villesavin ont fait appel à la générosité du public et des entreprises en lançant une campagne de financement participatif sur la plateforme Dartagnans pour permettre de compléter le financement de cette restauration. Près de 28 000€ ont ainsi été récoltés. Aujourd’hui, les travaux de restauration sont officiellement en cours et avancent à grand pas. Le colombier qui était en situation de péril, se dégradait fortement notamment au niveau de la toiture et de la pierre. La toiture est réalisée par une entreprise locale de Mont-prés-Chambord et le travail de la pierre est fait par un artisan de Tour-en-Sologne. Les travaux devraient s’achever en juin prochain. www.chateau-de-villesavin.fr

« LA CÈNE DE LÉONARD DE VINCI POUR FRANÇOIS IER, UN CHEF-D'ŒUVRE EN OR ET SOIE» Amboise • Indre-et-Loire

Pour la première fois depuis le XVIe siècle, la tapisserie de la Cène commandée par François Ier d'après le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, « l’Ultima Cena » est exposée en dehors des Musées du Vatican. La tapisserie fut tissée pour Louise de Savoie et son fils, le futur François Ier, avant 1514. En 1533, François Ier l’offre au Pape Clément VII à l’occasion du mariage de son fils Henri II et de la nièce du Pape, Catherine de Médicis. Elle reprend le thème de la Cène et témoigne de l’admiration des Rois de France pour Léonard de Vinci et sa fresque réalisée dans l’Eglise Santa Maria delle Grazie à Milan. Cette œuvre monumentale est actuellement en cours de restauration avec le soutien du Château du Clos Lucé. À découvrir du 7 juin au 2 septembre 2019. www.vinci-closluce.com

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Actual

ACTUALITÉ

Focus

PIQUE-NIQUE CHEZ LE VIGNERON INDÉPENDANT France

Les 8, 9 et 10 juin prochains, aura lieu la 9e édition du Pique-Nique chez le Vigneron Indépendant. Une expérience unique à vivre et à partager en famille ou entre amis. Le principe est simple : apportez votre pique-nique chez le vigneron et venez découvrir son savoir-faire, sa production de vin et son amour du métier ! Pour cette nouvelle édition, plus de 1000 activités sont proposées. L’événement est ouvert gratuitement à tous, aux passionnés et néophytes du vin, comme aux inconditionnel-les du grand air et des beaux paysages, ou encore aux amoureux du patrimoine culturel, architectural et local. En 2018, plus de 42 000 personnes ont participé à cet événement en France. www.piqueniquechezlevigneron.com

LES PROMENADES PHOTOGRAPHIQUES Vendôme • Loir-et-Cher

Pour leur 15e édition, les Promenades Photographiques mettront la Renaissance à l’honneur et plus particulièrement la « camera obscura » de Léonard de Vinci. Le festival réunira des photographes qui travaillent à la camera obscura et/ou qui utilisent des procédés alternatifs, mais aussi des procédés numériques qui nécessitent un temps de réalisation, vde post-production long. www.promenadesphotographiques.com

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#VOTREPLUSBEAUMARCHÉ 2019 : LE MARCHÉ D’AMBOISE SÉLECTIONNÉ Amboise • Indre-et-Loire

L'élection du plus beau marché de France a été lancée le 11 mars dernier dans le JT de 13h de Jean-Pierre Pernaut, en partenariat avec la presse quotidienne régionale. La première étape de la saison 2 vient de s'achever avec la clôture des votes régionaux. Cette première séquence, dans laquelle ont concouru 400 marchés, a remporté un succès considérable avec plus de 750 000 votes au total ! Grâce aux votes régionaux, 24 marchés ont été sélectionnés et sont à départager lors du vote national. Parmi ces 24 marchés lauréats, le marché d’Amboise a été sélectionné. Installé sur les bords de Loire, le marché d’Amboise (marché hebdomadaire du dimanche matin) rassemble environ 220 commerçants. Ce marché est le plus important d’Indre-et-Loire. On y vient de toute la Touraine, mais aussi des départements limitrophes, sans compter les touristes, toujours très nombreux à Amboise. Le public a jusqu'à la mi-juin pour départager ces 24 marchés sur le site dédié. www.votreplusbeaumarche.fr

UN LIVRE POUR FÊTER LES 500 ANS DE LA RENAISSANCE EN CENTRE-VAL DE LOIRE Région Centre-Val de Loire

Riche d’un héritage artistique exceptionnel, le Val de Loire est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Parce que le mouvement intellectuel et artistique de la Renaissance s’y est exprimé avec une grande vitalité, la Région Centre-Val de Loire célèbre en 2019 le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, le début de la construction du château de Chambord et l’esprit d’innovation propre à ce moment de notre histoire où se sont retrouvés les plus beaux esprits créatifs de l’art et des sciences. Ce livre invite le lecteur à redécouvrir cet héritage à travers le regard des photographes de l’Inventaire général qui ont constitué le plus important fonds photographique professionnel consacré au patrimoine en région Centre-Val de Loire. Offrant parfois un regard inattendu sur certains sites phares, ce livre présente également des œuvres moins connues mais de grande qualité grâce à ses six parcours en Beauce, Perche, Berry, Touraine, Blésois, Gâtinais, Sologne. Sensible à cette beauté, l’écrivain Léonor de Récondo s’en est inspirée pour lui dédier un texte inédit. Un clin d’œil au vocabulaire descriptif de l’architecture et du mobilier vient, de temps à autre, surprendre le lecteur. 192 pages, 212 images, 24 €. En vente en librairies et sur www.lieuxdits.fr

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ACTUALITÉ

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EXPOSITION INTERVIEW

Un nouveau décor pour Chambord

La chambre de François Ier


EXPOSITION REPORTAGE

2019

est une année de festivités en région CentreVal de Loire et notamment au château de Chambord, qui célèbre le demi-millénaire du début de sa construction. Monument de beauté et d’intelligence, pensé par François Ier et Léonard de Vinci, Chambord est l’expression même de la Renaissance et son symbole à travers le monde. 500 ans plus tard, il suscite toujours admiration et fascination. Pour célébrer cet anniversaire, des chantiers d’importance sont lancés afin d’offrir au visiteur un Chambord transformé et magnifié. Le réaménagement d’évocation d’un décor de la cour itinérante, confié à Jacques Garcia, est l’un des neufs projets lancés cette année.

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EXPOSITION

UN DÉCOR DE LA COUR ITINÉRANTE À CHAMBORD Après la restauration de ses jardins à la française en 2017, Chambord entend recréer l’atmosphère qui régnait à l’intérieur du château à l’époque de François Ier. Jusqu’à l’installation permanente du roi à Versailles à partir de 1682, le roi est nomade. Il traverse la France avec sa cour, emportant son mobilier et son décor que les fourriers installent à chaque étape. C’est dans ce contexte que fut conçu Chambord. La restitution des décors mobiles et textiles de François Ier lors de son dernier passage à Chambord en 1545 et la restitution de la chambre du Roi opéreront une transformation spectaculaire de la visite. Parallèlement, le Domaine a souhaité montrer, au premier étage, une évocation du théâtre aménagé par Louis XIV pour la troupe de Molière : là où se jouèrent en 1669 et 1670 les premières de Monsieur de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme. UNE NOUVELLE EXPÉRIENCE DE VISITE Avec ce nouvel aménagement, le visiteur est accueilli comme un invité du roi. La visite, plus chaleureuse et accessible, facilite la médiation et donne des clés de compréhension, notamment sur le nomadisme du roi. Ce décor permet de replacer véritablement le roi François Ier au centre de la visite. En effet, le grand paradoxe de Chambord était de ne présenter qu’un seul aménagement du XVIe siècle, la chambre du Roi, alors que la personne de François Ier est fondamentale dans la création du château. Le nouveau décor rendra sa présence perceptible de façon sensible ; à chaque instant, le visiteur pourra imaginer croiser le roi dans le château. Ce réaménagement, qui s’étend du rez-de-chaussée jusqu’à l’aile royale, a été confié à Jacques Garcia, décorateur et scénographe. Le décor proposé est en France le seul exemple d’évocation d’un décor de la cour itinérante à la Renaissance.

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La découverte de Chambord sera fondamentalement transformée pour la mise en place de ce décor qui reste à l’ordre de l’expérimentation : aucune structure n’est touchée, le décor est révocable, il s’apparente à une exposition permanente, la scénographie part de l’idée que ces éléments mobiliers devaient pouvoir être enroulés et mis en malles dans les plus brefs délais pour accompagner le Roi.

QUESTIONS À YANNICK MERCOYROL, DIRECTEUR DE LA PROGRAMMATION CULTURELLE Comment les décors ont-ils été réalisés : s’agit-il exclusivement de reconstitution ou bien pouvons-nous aussi contempler du mobilier d’époque ? Il est important de préciser que c’est une évocation et non une reconstitution. C’est-à-dire que lorsqu’on parle de reconstitution, on signifie par là que le travail est réalisé avec des éléments d’époque. Pour nous, en grande partie, ce n’est pas le cas. Ce qui ne signifie pas que ça manque de sérieux scientifique. Les choix des décors ont été validés par des scientifiques de la période. Il s’agit d’une évocation sérieuse, rigoureuse qui se fonde sur des éléments, des motifs de l’époque. Par exemple, les tentures du projet ont été créées pour l’occasion à partir de motifs Renaissance. L’exemple le plus concret que je puisse vous donner sont les tentures du rez-dechaussée, du bras nord et du bras sud, dont les motifs proviennent du tableau représentant François Ier, le portrait du Louvre. Il y a tout de même dans cette évocation, des éléments d’origine dont notamment le lit du gentilhomme dans la chambre du roi, un des rares exemples du début du XVIe siècle. Je pense aux fauteuils du roi et de la reine dans le théâtre de Molière, qui sont des fauteuils du XVIIe siècle qui appartiennent au Domaine. Je pense aux deux tables du théâtre qui ont été mises en dépôt par le Mobilier National, d’époque Louis XIV. Ce sont des

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EXPOSITION REPORTAGE

objets originaux qui sont parfaitement adaptés à cette évocation. Mais par exemple, les torchères qui sont le théâtre, ne sont pas des éléments d’origine, mais qui ont été copiés très rigoureusement sur des torchères du Mobilier National. Donc il y a trois niveaux d’originalité. Le niveau un avec des objets originaux, authentiques. Le niveau deux, avec des copies et trois, avec des inspirations. Trois espaces sont concernés par cette nouvelle scénographie. Pour ces aménagements, vous êtes-vous appuyés sur des éléments d’archives ou s’agit-il d’une interprétation libre ? Comme pour tout le décor, c’est vraiment un travail qui a été mené avec des sources scientifiques avérées, que ce soit des spécialistes ou des sources iconographiques. Il y en a assez peu pour le XVIe siècle. Pour la chambre, on a fait appel, par exemple, à l’une des grandes spécialistes du lit Renaissance qui est Muriel Barbier du Musée de la Renaissance à Ecouen. Par exemple, les nattes de jonc qui couvriront notamment les parties hautes de la chambre du roi qui sont également posées sur le mur qui la jouxte, qui s’appelait la galerie Marignan, sont liées à une connaissance très certaine. On mettait effectivement du jonc au mur et sur le sol aussi, d’où l’expression française « joncher le sol » qui vient de là. On mettait des joncs pour des raisons d’isolation et pour des vertus d’agrément. Il y a cette origine avérée. L’idée est de coller à une réalité de l’époque et d’utiliser des éléments aujourd’hui disponibles. Il n’est plus possible aujourd’hui de reconstituer véritablement avec des tentures par exemple d’époque, même avec le mobilier, car la cour est mobile au XVIe siècle donc il y a assez peu de meubles. Et aujourd’hui, sur les marchés, il est rare de trouver des meubles du XVIe siècle en vente et quand c’est le cas, ils sont à des prix non-abordables pour Chambord. Si on souhaite évoquer l’atmosphère du château de Chambord lorsque le roi y séjournait, on ne peut qu’osciller entre un sérieux scientifique et une adaptation contemporaine.

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Appartements de François Ier www.omonchateau.com


EXPOSITION Théâtre de Molière www.magazine-omonchateau.com

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• LE REZ-DE-CHAUSSÉE DU DONJON : le décor et l’ameublement des grandes salles du rez-de-chaussée seront ceux qui étaient mis en œuvre dans le donjon à la Renaissance, pour les visites royales. • LE LOGIS ROYAL : cet espace emblématique a connu un important réaménagement dans les années 1960-1970. Le nouveau décor pour la chambre de François Ier concerne la garde-robe, le cabinet de travail et la salle du roi. • LE THÉÂTRE DE MOLIÈRE : le Roi Soleil réside à plusieurs reprises dans le monument en compagnie de sa cour. Ces séjours sont l’occasion de grandes parties de chasse et de divertissements. Ainsi, Molière présente-t-il pour la première fois à Chambord deux de ses célèbres comédies. Le Bourgeois gentilhomme, comédie-ballet de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, mise en musique par Jean-Baptiste Lully, est jouée pour la première fois à Chambord le 14 octobre 1670 devant le roi Louis XIV. L’année précédente, Monsieur de Pourceaugnac avait également fait l’objet d’une création à Chambord. Scénographie : Jacques Garcia Commissaires associés : Yannick Mercoyrol, Virginie Berdal

www.chambord.org @lechateaudechambord @chateaudechambord @domainechambord

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EXPOSITION REPORTAGE

Les espaces concernés


PORTFOLIO

Merci Jeannette Atelier de sérigraphie artisanale

Merci Jeannette , c’est un atelier de sérigraphie artisanal fondé par Manuel Wilson, graphiste et sérigraphe de formation. Si vous êtes de passage au Château du Plessis en Touraine, ne manquez pas de vous arrêter à la boutique 1463. L’occasion, pour vous, de découvrir les créations de Manuel qui a récemment réalisé une série d’affiches inspirée de la Renaissance en collaboration avec le Château royal d’Amboise.

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EXPOSITION PORTFOLIO

Manuel, pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ? Je suis graphiste de formation et sérigraphe. J’ai étudié à l’École de recherche graphique à Bruxelles avec une spécialité affiche et sérigraphie. Après plusieurs expériences professionnelles, j’ai décidé d’ouvrir un atelier à Paris avec un camarade qui avait fait les mêmes études que moi. Ça, c’était un pari, il y a une petite dizaine d’années. Suite à des changements de projet de vie, nous sommes partis en Touraine avec ma compagne où j’ai eu un atelier au centre de Tours, place du Grand Marché, pendant quelques années, qui s’appelait « Merci Jeannette ». Puis il y a eu un autre déménagement en sud Touraine où j’ai investi dans un atelier à domicile. Je suis également résident permanent au Château du Plessis qui est géré par la compagnie Cano Lopez et dans lequel j’ai un petit atelier où j’ai mes rendez-vous clients. Nous avons collaboré sur un projet de boutique ensemble quand j’ai quitté la rue du Grand Marché et nous avons développé ce côté boutique en fonction de la demande qu’il y avait autour de ce château. Elle s’appelle 1463. Pourquoi ce nom « Merci Jeannette » ? En sérigraphie, la jeannette, c’est ce qui sert de support d’impression sur le carrousel. On vient mettre le tee-shirt sur cette jeannette et ensuite le cadre vient se rabaisser pour pouvoir faire l’impression. Quand je cherchais un nom d’atelier plutôt que de l’appeler « l’atelier de la rue du Grand Marché » ou « Atelier de sérigraphie artisanal », j’ai appliqué la même consigne que celle que j’applique à mes étudiants, car je suis enseignant aussi en BTS communication visuelle à Paris : j’ai fait le listing de tous les mots en rapport avec la sérigraphie de près ou de loin. Jeannette est sortie et avait une bonne sonorité. J’ai joué là-dessus et puis c’est une entreprise de services avant tout donc ... « Merci Jeannette ».

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PORTFOLIO Sur quels supports travaillez-vous ? Principalement, je travaille sur des affiches et des tee-shirts. Tout simplement, car ce sont les choses les plus simples, les moins coutantes. Il y a beaucoup de tote bag aussi et j’ai réalisé quelques skateboards également. On peut imprimer sur plusieurs supports à partir du moment où il est plat. Je collabore aussi avec des entreprises, des institutions culturelles sur des projets graphiques autour de leur identité visuelle, de projets d’institution. Avec le Château d’Amboise, on avait une thématique spécifique autour de la Renaissance. Je me suis inspiré du mouvement Pop Art avec des fonds très colorés, très lumineux pour contraster un peu avec ce qu’on pouvait trouver dans la boutique. On est dans quelque chose de plus joyeux.

Quelles sont vos inspirations ? J’en ai eu beaucoup. J’ai toujours été assez sensible à tout ce mouvement dadaïsme, au mouvement surréaliste. À pas mal de choses aussi qui relève de l’absurdité à savoir l’art contemporain chinois. C’est très varié. Le côté décalé m’a toujours séduit ! En plus avec toutes les techniques qu’il y a maintenant. Avant, c’était beaucoup de co dages m an u el s, maintenant, on peut faire plein de choses en impression numérique. Aller chercher des sujets à traiter et en plus, derrière, avoir une infinité de possibilités de combinaisons d’images qui sont proposées maintenant. Les image, on en voit partout, on en ingurgite. Pouvoir les retravailler avec une autre sensibilité et leur donner une seconde vie, c’est intéressant. Comment procédez-vous pour vos réalisations ? Y-a-t-il une phase manuelle ? Il y a toujours une phase de dessin. Un sujet est abordé avec une approche un peu plus complète, un peu plus historique. Pour le buste de Léonard de Vinci au Château d’Amboise, j’ai d’abord croqué sur un morceau de papier pour pouvoir imaginer les différentes couleurs. Il y a un jeu au niveau des couleurs qui est très présent dans le travail manuel. www.mercijeannette.com @mercijeannettetoursUne @merci_jeannette

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INTERVIEW

Touraine Terre d’Histoire

Emilie, peux-tu nous présenter Touraine Terre d’Histoire ? Touraine Terre d’Histoire est une entreprise d’un genre nouveau, au service de la Touraine et de ses patrimoines. Cette entreprise, je l’ai rêvée il y a de cela plusieurs années, alors que je travaillais au service de monuments historiques. Je ressentais le besoin de partager avec le plus grand nombre ma passion pour ce territoire ainsi que pour la multitude des richesses qui le caractérisent.

UN AUTRE REGARD SUR LE PATRIMOINE Amoureuse de la Touraine et passionnée de patrimoine, Emilie Boillot est la fondatrice de Touraine Terre d’Histoire, une entreprise à travers laquelle elle valorise les patrimoines culturels et naturels de Touraine. Découverte de vignobles et de truffières ou encore visites de jardins historiques sont autant d’activités valorisant la culture tourangelle.

Je souhaitais offrir une vision juste et sincère et créer des « passerelles » entre nature et culture à travers mes animations. Ce double regard est très intéressant à mon sens. Je me sers de mes bagages en botanique et paysagisme comme d’un contrefort à ma formation d’archéologue. J’ai toujours considéré qu’une plante en disait aussi long sur notre histoire que les vieilles pierres. Encore faut-il la laisser parler ! D’autre part, ma démarche d’entreprise s’attache profondément à l’humain et à son épanouissement. Je suis heureuse du réseau qui se tisse au fil des années, constitué de belles personnes, profondément investies et passionnées. Et l’enjeu pour moi est avant tout de m’adresser aux habitants de la région car ce sont eux qui font la Touraine. Je pense qu’un territoire qui s’aime est un territoire qui se fait aimer.

Texte : Elodie Filleul Photographies : Emilie Boillot

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Quelles sont tes activités ? Sont-elles les mêmes selon les saisons ? Une partie de mon travail consiste à valoriser la Touraine et ses patrimoines à travers des animations culturelles et touristiques. Je propose des sorties nature, jardin et terroir mais aussi des ateliers basés sur la transmission de savoir-faire. Parallèlement à cette offre publique destinée aux individuels, j’offre mes services de guide à des groupes (associations, écoles, particuliers) qui souhaitent découvrir ou redécouvrir la Touraine

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de manière insolite. Les sites et thèmes choisis varient tout au long de l’année en fonction des saisons. Cueillettes de plantes sauvages comestibles, visites de vignobles ou de truffières, parcours d’exploration naturalistes, sorties vélo sur les patrimoines ligériens, visites de jardins historiques… Mes animations ont reçu la marque nationale « Valeurs Parc Naturel Régional » ; cette reconnaissance compte beaucoup à mes yeux ! D’autre part, je participe très souvent à des événements en tant que prestataire. Comme par exemple lors des manifestations jardin du château de Villandry ou du Rivau… L’année dernière j’ai animé un atelier sur les plantes sauvages lors de la Fête du Parc Naturel Loire-Anjou-Touraine qui a lieu tous les deux ans. J’ai aussi participé aux « dimanches verts » du Jardin Botanique de Tours. Et dernièrement, j’ai conçu un atelier oenoludique dans un domaine viticole en pays de Bourgueil… C’est une chance, mon travail est très varié ! Outre ces missions d’animation, je conçois des événements à porté culturelle et patrimoniale, en lien avec l’identité du territoire tourangeau. Dans ce domaine, je me concentre sur la valorisation des terroirs et des patrimoines vivants. Festival des vendanges à Tours, Fête de la Truffe à Chinon, Foire aux fromages et à la gastronomie à

Il m’arrive aussi de répondre à certaines commandes éditoriales comme pour le Guide des 20 Belles Balades en Loire-Anjou-Touraine paru ce printemps en librairie. Je travaille en ce moment sur la conception et le montage d’une exposition qui se tiendra à Tours de mai à octobre 2020. Profondément attachée à mon territoire, j’ai voulu m’investir personnellement dans sa sauvegarde et sa valorisation, plus particulièrement sur des questions de biodiversité sauvage et domestique. J’ai été nommée « Conservatrice adjointe bénévole » des Puys du Chinonais par le Conservatoire d’espaces naturels – Centre Val de Loire et je siège désormais au Conseil d’Administration de l’URGC (Union pour les Ressources Génétiques du Centre). Je suis aussi ambassadrice du Parc Naturel Loire-Anjou-Touraine. Je suis heureuse de participer aux diverses actions de ces organismes. Comment sélectionnes-tu les lieux, sites dans lesquels tu interviens ? Plusieurs critères s’imposent. En premier lieu, c’est une histoire d’amour. Je n’interviens que sur des sites auxquels je suis particulièrement attachée. Cela me permet de partager ma passion avec sincérité. Deuxièmement il faut que cela se fasse sans créer de concurrence inutile, en amenant un regard nouveau ou une forme d’animation inexistante. Et bien sûr, cela doit se faire dans le respect des institutions gestionnaires, en contractant un partenariat officiel. Je suis par exemple partenaire du Conseil Départemental

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INTERVIEW

Sainte-Maure de Touraine... Je dois admettre que j’ai une forte sensibilité pour le monde rural et ses traditions. L’artisanat, la gastronomie et la viticulture sont pour moi des richesses régionales sur lesquelles il est important de communiquer.


INTERVIEW

d’Indre-et-Loire et du Conservatoire d’espaces naturels – Centre Val de Loire pour les espaces naturels sensibles sur lesquels j’interviens. Mes interventions au Jardin Botanique de Tours ont été autorisées préalablement par le conseil municipal et sont conventionnées par le service des parcs et jardins de la Ville. Je mets un point d’honneur à ce que les choses se fassent dans le respect de chacun. Autre critère important, je choisis des lieux aux identités variées pour répondre aux souhaits de ma clientèle : vignobles, truffières, châteaux, jardins, forêt, sites naturels… il faut que j’arrive à restituer la Touraine dans toutes ses identités.

sont extrêmement variés selon les « pays ». La Touraine a de multiples facettes : l’Amboisie, le Bourgueillois, le Chinonais, le Véron, le Ridellois, le Richelais… et j’en passe ! Sans compter que l’humain occupe également une place importante dans ce jugement positif. Les tourangeaux ont été très accueillants avec moi et je n’ai eu aucun mal à fabriquer des racines ici. De toute façon, ça ne s’explique pas. Quand on porte le regard une fois dans sa vie sur cette Loire et ses paysages, le cœur s’emballe. J’ai aimé et j’aime cette région comme jamais je n’ai pu en aimer une autre... Y vivre était une évidence. La valoriser, une suite logique ! Quels sont tes coups de cœur « patrimoniaux » en Touraine ? Ils sont nombreux ici en Touraine ! D’où mon engagement pour mon territoire et ses patrimoines. A mon sens, la grande force de notre région, c’est de condenser toutes les richesses imaginables : patrimoines architecturaux, naturels, paysagers, alimentaires mais aussi vivants avec les traditions culturelles et l’artisanat. En dehors du grand circuit touristique des châteaux de la Loire, il y a mille et une merveilles à découvrir…

Peux-tu nous en dire plus sur ta relation avec la Touraine ? C’est une Terre d’adoption pour moi. Une vieille amie que je fréquentais depuis l’enfance sans y être née. Une Terre chargée d’Histoire, où il fait bon vivre. Une terre couverte de vignobles, de châteaux merveilleux, de belles demeures étincelantes de tuffeau et de multiples petits patrimoines mais aussi riche de forêts et sites naturels préservés. Je trouve que la nature et l’architecture y sont riantes et se marient à merveille, formant des paysages absolument charmants… Des paysages qui, à mon sens,

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Les Roches Tranchelion à Avon-lesRoches, un site pittoresque que je ne me lasse pas d’admirer ! Rares sont les ruines en Touraine car le patrimoine y est très bien mis en valeur et la sauvegarde des monuments figure au rang des priorités de la région. Les Roches font exception avec une collégiale en ruine d’époque Renaissance aux dimensions remarquables et des décors sculptés de toute beauté. C’est en quelque sorte mon lieu de « pélerinage » : un endroit où j’aime aller pour me ressourcer. La Grange de Meslay pour son architecture imposante et élégante mais aussi parce qu’elle abrite une charpente aux dimensions tout à fait exceptionnelles !

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L’Eglise de Tavant pour les fresques exceptionnelles du XIIe siècle qui ornent sa crypte voûtée… le patrimoine religieux de Touraine est très riche et nous avons la chance d’y compter des « trésors » sans pareils.

INTERVIEW

Le musée Rabelais à Seuilly, propriété du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire. Cette demeure d’écrivain au charme incontestable est certainement le lieu qui incarne le mieux François Rabelais ! C’est plus qu’un musée. L’âme de Rabelais flotte encore entre les vieux murs de « La Devinière » et sa littérature y trouve un prolongement. Je ne peux que vous exhorter à découvrir ce haut lieu de la Touraine rabelaisienne et profiter de ses événements ou expositions de qualité. Notons que notre territoire peut s’enorgueillir d’avoir hébergé et inspiré de grands écrivains comme Ronsard, Balzac ou Racan ! La grange de Meslay

site constitué de buttes calcaires façonnées par l’érosion. On y trouve des pelouses sèches qui abrite un patrimoine faunistique et floristique exceptionnel pour la région. C’est un bonheur de crapahuter là-bas entre pinèdes et chenaies, à la recherche de fleurs rares, de moulins en ruine ou de troglo à l’abandon dans une atmosphère presque méditerranéenne dues à un micro-climat. Le village de Candes-Saint-Martin, classé parmi les plus beaux villages de France. Comment ne pas tomber amoureux/se de ce lieu, magnifiquement préservé ? Tout y est époustouflant ! Idéalement situé à la confluence de la Loire et de la Vienne, aux confins de la Touraine et de l’Anjou, ce village de mariniers est un haut lieu de pèlerinage où l’on vient admirer la très célèbre « collégiale » Saint-Martin. Chaque ruelle, chaque ouvrage d’architecture nous renvoie à une histoire riche, témoignant de la grandeur du lieu. Candes-Saint-Martin a été mon premier coup de foudre en Indre-et-Loire et je garde cette même émotion aujourd’hui.

Les Puys du Chinonais, autant pour les patrimoines naturels que pour les dimensions paysagères et historiques. C’est un lieu idéal pour découvrir l’arrière pays de Chinon sous un jour naturaliste. A deux pas des bocages du Véron, ce

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Agenda Sélection

AGENDA

Manoir de la possonnière

Venez vivre un moment poétique dans un site historique...

JUIN > SEPTEMBRE Bourges (18) / Spectacle LES NUITS LUMIÈRE > 11 NOVEMBRE Savigny-en-Véron (37) Exposition CONSTELLATION CAPRICORNE Depuis le 6 avril, l’écomusée du Véron expose des œuvres exceptionnelles dont plusieurs ont été prêtées par le Centre Pompidou. C’est le cas du bronze monumental, Capricorne de Max Ernst, la lithographie Combat de centaures de Pablo Picasso, le marbre Sirène de Brassaï et la lithographie Esel de Paul Klee. Ces prêts tout à fait inédits fournissent le socle de l’exposition Constellation Capricorne. Elle propose un voyage dans l’espace et dans le temps, de la Préhistoire au XXIe siècle, de l’Égypte à l’Océanie, jusqu’aux étoiles… De nombreuses amulettes égyptiennes en faïence, des masques africains en bois ou en fibres végétales viennent s’ajouter à cette exposition originale. En tout, c’est plus d’une quarantaine d’œuvres de toutes les époques (antique égyptienne, grecque, celte, médiévale...) qui sont à voir. ecomusee-veron.fr

De juin à septembre, Bourges se pare habituellement de mystérieuses lumières bleues. Depuis début 2018, la ville a entamé une démarche de modernisation de son parcours et de ses scénographies afin d’enrichir et de renouveler ses projections ! Une transition au numérique attendue avec impatience. Les traditionnels lampadaires à la lumière bleue continueront de guider les touristes à travers la ville pour déambuler et porter un autre regard sur le beau patrimoine berruyer. Suivez l’ours bleu… Tous les soirs dès la tombée de la nuit. bourgesberrytourisme.com

1ER JUIN > 30 NOVEMBRE Château de Maintenon (28) Exposition L’AQUEDUC, DE VITRUVE À VAUBAN Le De Architectura de Vitruve est l’un des ouvrages phares étudiés par Léonard de Vinci

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Maison natale

Pierre Ronsard de

de

Vallée de Ronsard (Couture-sur-Loir 41) Tél. : 02 54 72 40 05 Mi juin à mi septembre : ouvert tous les jours de 10 h à 18 h manoirdelapossonniere@territoiresvendomois.fr Programmation estivale sur lesrendez-vousdelapossonniere.fr

pour la construction de ses machines et de son célèbre Homme du même nom. C’est également ce traité qui sert de référence dans l’art de construire des aqueducs, que Vauban étudia avant de débuter le projet titanesque de Maintenon. Exposition, maquettes, ateliers jeunes publics, visites guidées thématiques se proposeront de faire découvrir le processus de construction de cet élément clef dans l’histoire du château de Maintenon : une prouesse architecturale où l’on retrouve les systèmes hydrauliques imaginés par Léonard de Vinci en son temps. chateaudemaintenon.fr

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1ER > 2 JUIN Valençay (36) Manifestation « RENAISSANCE SONORE » AU CHÂTEAU DE VALENCAY À l'occasion du lancement de sa programmation axée autour des 500 ans de la Renaissance[S], le Château de Valençay propose


Agenda un grand week-end festif avec au programme, entre autres, un concert de l'Ensemble Instrumental de Bourges intitulé « Renaissance Sonore » constituée de deux compositions qui s’appuient sur l’esprit de la Renaissance, jouées sur un mélange d’instruments anciens, traditionnels et modernes. Les créations musicales feront en particulier l’objet d’un traitement sonore numérique en temps réel (instruments augmentés). chateau-valencay.fr

9 JUIN Céré-la-Ronde (37) Spectacle LA RENAISSANCE ITALIENNE, UN RENOUVEAU POUR MONTPOUPON

7 > 9 JUIN France / Manifestation RENDEZ-VOUS AUX JARDINS En 2019, la 17e édition des Rendez-vous aux jardins aura pour thématique « Les animaux au jardin ». Ce thème propose de réfléchir aux rapports que l'homme entretient avec son environnement et avec la biodiversité.

7 JUIN > 2 SEPTEMBRE Amboise (37) / Exposition LA CÈNE, UN CHEF D’ŒUVRE EN SOIE ET ARGENT Pour la première fois depuis le XVIe siècle, la tapisserie de la Cène de Léonard de Vinci, l’Ultima Cena, commandée par François Ier, est exposée en dehors des Musées du Vatican. À l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, l’exposition du Château du Clos Lucé met en lumière ce chef-d’œuvre monumental. vinci-closluce.com

Cette manifestation, destinée à valoriser les nombreux parcs et jardins, publics ou privés, de France convie le plus grand nombre à une découverte des jardins et à une prise de conscience de l’importance de l’entretien et de la préservation de ce patrimoine. rendezvousauxjardins. culture.gouv.fr

La compagnie Taprobane proposera un spectacle vivant autour du thème de la chevalerie. Des combats d’épées autour d’Aymar de Prie, propriétaire de Montpoupon à cette époque et Grand Maître des Arbalétriers de François Ier seront montrés. Pendant une journée, quatre spectacles de 20 minutes seront proposés ainsi qu’un stand sur l'évolution des armes et des armures du Moyen-Âge à la Renaissance. montpoupon.com

22 > 23 JUIN Cheverny (41) Manifestation WEEK-END VÉNITIEN Les habitués le savent, les

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néophytes le découvriront : les 22 et 23 juin se rendre au Château de Cheverny, c’est faire un voyage exceptionnel dans le temps… L’occasion de vivre l’ambiance de Venise à l’époque Renaissance, durant une soirée exceptionnelle le samedi 22 juin... Alors que des milliers de bougies illumineront les jardins du château, plus d’une centaine de Vénitiens en costumes illuminés déambuleront dans le parc. Dépaysement garanti, mais aussi occasion unique de visiter le château de nuit avant un magnifique feu d’artifice sonorisé ! chateau-cheverny.fr

29 > 30 JUIN Chambord (41) Manifestation 500 CAVALIERS POUR LES 500 ANS DE CHAMBORD Dans le cadre exceptionnel du Domaine national de Chambord, cavaliers, meneurs et grand public sont invités à la célébration équestre des 500 ans de Renaissance(s) en Centre - Val de Loire. Au programme : colloque « Le Cheval à Chambord, une histoire de Renaissances », flânerie équestre, festival des écuyers. Pas moins de 30 000 personnes sont attendues dont 500 cavaliers et meneurs costumés. chambord.org

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Sélection

1ER JUILLET > 31 DÉCEMBRE Bourges (18) / Visite LE VITRAIL À LA RENAISSANCE Le vitrail, ce n’est pas que médiéval ! Au XVIe siècle, un nouvel art du vitrail voit le jour, reflet des révolutions artistiques de la Renaissance. Cette application gratuite permettra de parcourir la cathédrale Saint-Etienne et les églises de la ville à la découverte de cet art de la couleur, à la recherche de centaines de détails, de personnages cachés, d’histoires particulières… Ce sera également l’occasion de mieux connaître l’œuvre de Jean Lécuyer, artiste fortement influencé par la peinture italienne. bourgesberrytourisme.com

5 ET 6 JUILLET > 2 ET 3 AOÛT Villandry (37) / Manifestation LES NUITS DES MILLE FEUX Placées sous le signe de la Renaissance, les Nuits des Mille Feux seront cette année encore le rendez-vous des

amoureux de la beauté et de la poésie. Alors que le jour décline et que les jardins se parent de lumière sous les flammes de plus de 2000 bougies, cette ouverture exceptionnelle en nocturne invite à la promenade et au rêve. Déambulation costumée, animations, projections, feux d’artifice raviront petits et grands qui termineront la soirée des étoiles plein les yeux… Le nombre de places étant limité, l’achat des billets en ligne, sur le site internet du Château de Villandry, est fortement recommandé ! chateauvillandry.fr

12 > 14 JUILLET Aubigny-sur-Nère (18) Manifestation FÊTES FRANCO-ÉCOSSAISES Depuis 30 ans, les Fêtes franco-écossaises rappellent le passé historique de la Cité d'Aubigny au travers de spectacles, marché médiéval, campements, concerts, ripailles, feu d'artifice... Cornemuses, kilts et Pipes Bands envahissent Aubigny, le temps d'un week-end, pour célébrer l’Auld Alliance. aubigny.net

6 JUILLET > 24 AOÛT Amboise (37) / Spectacle LA PROPHÉTIE D’AMBOISE Dans le cadre prestigieux du château Royal d’Amboise, voyagez à l’aube de la Renaissance où les fastes et les intrigues se mêlent. Découvrez " La Prophétie d’Amboise " ! Entre deux époques pourtant très éloignées (les années 1900 et celles de Louise de Savoie), « La Prophétie d’Amboise » repousse les limites connues des habituels sons et lumières, dans une alchimie de séquences multimédia et de scènes épiques. renaissance-amboise.com

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19 JUILLET ET 2 AOÛT Loches (37) / Manifestation LES JOURNÉES MÉDIÉVALES La Ville de Loches et la Cité royale de Loches passent à l’heure médiévale pour divertir petits et grands. Toute la journée, la Cité royale de Loches s’anime de jeux et d’animations qui amèneront les visiteurs à redécouvrir le Moyen Âge sous un nouveau jour : campement avec

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ateliers d’artisanat (frappe de monnaie, fabrication de joutes, forges, fabrication de machines de sièges…), parcours, Escape Game "Médiévade", démonstration d'armes, énigmes, spectacles et parade déambulatoire sont au rendez-vous … À ne pas manquer avant d'assister aux Nuits médiévales proposées par la ville. citeroyaleloches.fr

19 JUILLET > 3 AOÛT Dry (45) / Spectacle SPECTACLE SON ET LUMIÈRE DE CLÉRY Depuis 20 ans, l’association « Cléry, son histoire en lumière » raconte la grande histoire de France. Elle mobilise environ 200 bénévoles chaque été et attire autour de 6000 spectateurs au cours de 8 représentations durant son grand spectacle son et lumière. En 2019, elle nous fait revivre la lutte de la résistance Française à travers un spectacle réaliste et une mise en scène à couper le souffle ! Effets pyrotechniques, vidéoprojection et 200 acteurs se relaieront pour nous immerger dans cette époque. Réservation conseillée. cleryraconte.com


Agenda 3 ET 4 AOÛT Chinon (37) / Manifestation LES MÉDIÉVALES DE CHINON Le samedi, ne manquez pas le traditionnel marché médiéval de la ville de Chinon. Le dimanche, la Forteresse royale de Chinon vit à l'heure médiévale pour une journée exceptionnelle ! Partez à la rencontre des chevaliers et hommes d’armes, jongleurs, ou médecins. Partagez les secrets de la médecine médiévale, glissez-vous dans la peau d'une gente dame ou d'un noble seigneur et découvrez les subtilités de la cuisine du moyen-âge. Essayez-vous à la danse médiévale ou admirez les troubadours et trouvères et leurs instruments ! Sans manquer la mise en lumière de la Forteresse à la tombée de la nuit. forteressechinon.fr

10 ET 11 AOÛT Lémeré (37) / Manifestation JOUTES ÉQUESTRES MÉDIÉVALES AU RIVAU Le château du Rivau nous invite à un voyage au temps des chevaliers, à l’occasion d’un grand tournoi de joutes équestres. Ce combat est remis en scène aujourd'hui et verra s'affronter l'Anjou et la Touraine. Le château du Rivau affronte le château de Brézé dans un tournoi spectaculaire où les seigneurs des deux châteaux combattent en armure comme au XVe siècle. chateaudurivau.com

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Sélection festivals de musique

6 > 23 JUIN Sully-sur-Loire (45) Pluri-musicale FESTIVAL DE MUSIQUE DE SULLY & DU LOIRET

Le festival de Musique de Sully et du Loiret est né de la volonté de mélomanes de la ville de Sully-sur-Loire. Au château du Duc de Sully, ces amoureux de musique posent les premières pierres de ce qui est devenu, au fil des ans, un rendez-vous artistique Grand rendez-vous musical et littéraire au cœur du Berry dans prépondérant dans le paysage musical français. Avec 15 le Domaine de George Sand, la 53e édition invite à se plonger concerts dans 10 villes du Loiret, la 46e édition du Festival dans l’atmosphère unique du Nohant Festival Chopin. Fidèle à met à l’honneur l’Italie et la Renaissance. Connu pour son la vocation artistique des lieux, il propose à la fois des récitals ouverture et sa diversité dans le choix des œuvres programmées, de piano et des concerts de musique de chambre, le Festival propose une variété d’expériences musicales. mais aussi des conférences et des spectacles littéraires. À la richesse musicale, s’ajoute celle du patrimoine : le Festival veille à sa valorisation en organisant des concerts dans festivalnohant.com des lieux remarquables et en proposant des visites-découvertes des villes du Loiret qu’il traverse, offrant une expérience visuelle et sonore d’exception. uté a e www.festival-sully.com © ouv

1ER JUIN > 23 JUILLET Nohant-Vic (36) / Classique FESTIVAL CHOPIN

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27 > 29 JUIN Cheverny (41) / Jazz JAZZIN’ CHEVERNY Dans le cadre prestigieux du parc du château de Cheverny, le festival Jazzin’ Cheverny invite les passionnés de Jazz comme les amateurs curieux à découvrir une programmation toujours plus éclectique et ambitieuse. Pour cette 12e édition, rendez-vous pour 3 jours de musique, de rythmes, de fête autour de grands noms internationaux du jazz et de groupes français ou locaux qui auront la chance de vous présenter leurs formations. www.jazzin-cheverny.com

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Agenda 28 JUIN > 13 JUILLET Chambord (41) / Classique FESTIVAL DE CHAMBORD

Le festival Terres du Son revient pour sa 15e édition au domaine de Candé, à Monts près de Tours. En proposant une programmation, riche et diversifiée, laissant place à la découverte et aux valeurs sûres, le festival se différencie des autres rendez-vous de l’été. Pendant 3 jours, les festivaliers pourront assister à des concerts, des ateliers de danse, des spectacles pour les enfants, ou se balader dans le domaine et son château. www.terresduson.com

FORTERESSE ROYALE DE CHINON

NOUVE

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PLUS FORT

12 > 13 JUILLET La Ferté-Saint-Aubin (45) / Electro COCORICO ELECTRO

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QU’UN CHÂTEAU

DESIGN GRAPHIQUE EFIL WWW.EFIL.FR / PHOTO © JEAN-CHRISTOPHE COUTANT.

Initié en 2011, le Festival de Chambord est devenu, avec déjà plus de 100 concerts, l’un des grands rendez-vous musicaux de la Région Centre-Val de Loire où les mélomanes se retrouvent de plus en plus nombreux. La 9e édition du Festival de Chambord sera aux couleurs de l'Italie et de l'utopie pour faire écho aux 500 ans du monument et à l’exposition qu’on pourra voir au moment du Festival : compositeurs italiens et références à l’Italie croiseront ainsi des utopies modernes et contemporaines, en faisant la part belle à la jeunesse et à certains projets hors des sentiers battus. www.chambord.org

12 > 14 JUILLET Monts (37) / Variété FESTIVAL TERRES DU SON

Pour sa troisième édition, le Cocorico Electro revient au Château de La Ferté-Saint-Aubin et voit les choses en grand avec un festival organisé sur deux jours. Au programme : set électro avec un line up 100% DJ français, feu d’artifice et un show lumière surréaliste qui illumineront le ciel et l’architecture du château ! www.cocorico-electro.fr

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AGENDA

Juillet - août 2019


REPORTAGE www.magazine-omonchateau.com

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Carole Redais, restauratrice de tapisseries.

Texte : Elodie Filleul Photographies : François Christophe

À

quelques pas du Château Royal de Blois et de l’église Saint-Vincent, se trouve la manufacture de tapisseries Langlois. Carole Redais, restauratrice, est à la tête de cet atelier depuis bientôt quatre ans. Rencontre avec cette passionnée.

les tapisseries ont un caractère décoratif et les commanditaires prêtent une attention particulière aux sujets des tentures qu’ils achètent. La tapisserie, très onéreuse, est également un produit de luxe et de prestige qui permet à son propriétaire d’affirmer son statut social.

Quand on parle de tapisseries, nous pensons de suite aux grandes tentures exposées dans les monuments historiques telles que La Dame à la licorne au Musée de Cluny ou encore La tenture de l’Apocalypse au Château d’Angers qui est considérée comme le plus grand ensemble de tapisseries médiévales conservé au monde. La tapisserie, dont l’histoire en Occident remonte à la fin du Moyen Âge, a toujours été utilisée au fil des siècles et elle possède plusieurs fonctions. Elle est d’abord un meuble, que l’on tend pour isoler les pièces du froid et protéger des courants d’air, dans les intérieurs nobles, mais également dans les églises. En plus de cet aspect utilitaire,

Bien que précieuses, grand nombre de tapisseries n’ont pas survécu au temps et notamment à la Révolution pour les plus luxueuses et sont aujourd’hui en mauvais état. Trop longtemps exposées à la lumière, certaines tapisseries ont perdu leur éclat d’origine et leurs couleurs. Certaines, découpées par leurs propriétaires pour les adapter à leurs besoins, ont perdu leurs bordures tandis que d’autres ont été ruinées par les insectes. Il est donc nécessaire de les restaurer, une mission des plus délicates que mène Carole Redais, au quotidien. À la tête de la manufacture de tapisseries Langlois depuis 2015, véritable institution fondée à Blois en 1865, Carole poursuit ce savoir-faire.

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REPORTAGE

De fil en aiguille


REPORTAGE

Diplômée de l’Ecole Nationale d’Art Décoratif à Aubusson et d’un brevet des Métiers d’Art en restauration de tapisseries anciennes, elle a débuté sa carrière en région parisienne dans les ateliers de la maison Chevalier Conservation puis dans les ateliers Bobins avant de travailler avec M. Langlois en 2012. De bien précieuses tapisseries sont passées entre ses mains expertes, comme celles du Château de Fontainebleau, du Musée du Louvre ou encore du Château de Chambord. « L’année dernière, j’ai restauré des tapisseries pour le Clos Lucé, c’était vraiment super. Et cette année, on va avoir plein de jolies pièces ! »

Nous la retrouvons dans son atelier, concentrée, au chevet d’une tapisserie provenant du Clos Lucé. Le lieu est chaleureux, à l’image de ces tapisseries soigneusement posées sur des tables en attente ou en cours de restauration. Depuis l’atelier, la vue sur l’impressionnante façade des Loges du Château royal de Blois est inspirante. Des étoffes aux multiples couleurs et motifs sont posées ici et là. Des fils de laine, de soie, des aiguilles et autres matériaux nécessaires au travail de Carole et de son assistante sont dispersés dans l’atelier. Notre regard s’attarde sur Carole qui, minutieusement, redonne vie à cette tapisserie qui se révèle être en très mauvais état. Nous apprenons que la tapisserie d’origine date du XVe siècle environ. Restaurée

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à plusieurs reprises au XXe siècle, ces interventions l’ont grandement fragilisé et ne manquent pas de donner du fil à retordre à Carole. « Il s’agit d’une sérigraphie qui fait partie d’un ensemble de tapisseries provenant du Clos Lucé. C’est une tapisserie qui a été coupée, il manque des morceaux qu’on a reconstitué. Il y a eu une tentative de reconstitution avec des sérigraphies. Ça c’est un morceau d’une sérigraphie donc c’est une toile peinte tout simplement et elle est en très mauvais état. Ici, on est sur de la conservation. On va essayer de maintenir tout ce qui part en petits morceaux. Je pense qu’elle aurait pu être en bien meilleur état si les interventions précédentes avaient été faites autrement. J’essaie de rattraper ce qui a été fait.» Conserver en état et faire perdurer dans le temps sont le fondement du métier de restaurateur. « Au Château de Chaumont, on a fait du dépoussiérage sur place, ça, c’est de la conservation préventive. Ici, on peut dire qu’on est également sur de la conservation préventive, car on essaie juste de stopper les dégradations sans aller plus loin. En revanche pour les deux autres tapisseries qui sont présentes, on va faire une restauration plus complète. » La restauration de tapisserie est un travail minutieux, on pourrait même dire un travail de fourmi où la patience est reine. Carole peut passer une centaine d’heures à travailler sur des tapisseries, selon leur état. Un grand nombre de tapisseries anciennes souffrent de problème de tensions. À force d’être suspendues, elles s’abîment et des déchirures apparaissent. Carole va reprendre ces trous et déchirures à l’aide d’une aiguille afin de reconstituer le fil trop usé. « On travaille toujours à l’endroit. » Les méthodes utilisées sont les mêmes depuis des siècles. « On essaie toujours de garder le même matériau utilisé dans la tapisserie. Si c’est de la laine, on utilise de la laine, si c’est de la soie, on prend de la soie ou du coton quand c’est le cas. Aujourd’hui, on a du mal à se fournir, mais encore ici, on a de la chance, car on a tellement de laines anciennes. Ça fait longtemps que la manufacture existe, on trouve toujours la laine qu’on a besoin. C’est moins facile dans d’autres ateliers. »

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REPORTAGE


REPORTAGE

On peut dire qu’il y a un vrai patrimoine ici ! Carole nous invite à jeter un œil dans un des placards. Surprise, il regorge de laines aux multiples couleurs ! Le stock est assuré pour encore de nombreuses années, c’est certain.

Après des heures et des heures passées entre les mains de Carole, les tapisseries retrouvent tout leur éclat. Elles dévoilent de nouvelles couleurs qui avaient terni avec le temps et sont prêtes à s’exposer de nouveau aux regards. Ce qui est le cas pour la tapisserie prochainement présentée au Château du Clos Lucé, provenant du musée du Vatican à Rome, qui a récemment été restaurée. Cette " copie " brodée de fil d’or et tissée en Flandres fut offerte par le roi François Ier au pape Clément VII. Elle reprend le thème de la Cène et témoigne de l’admiration des Rois de France pour Léonard de Vinci. Pour la première fois depuis le XVIe siècle, elle est exposée en dehors des Musées du Vatican et sera présentée au Château du Clos Lucé dans le cadre de l’exposition « La Cène de Léonard de Vinci pour François Ier, un chef-d'œuvre en or et soie ». L’occasion d’admirer ce chef-d’œuvre et de rendre hommage à ce savoir-faire.

« On travaille aussi avec un atelier artisanal qui est à côté d’Aubusson et qui travaille pratiquement avec tous les ateliers de tapisserie. On leur envoie un échantillon de laine avec la couleur qu’on veut et il nous la donne.» Pour chaque tapisserie, les étapes sont toujours les mêmes. « On commence toujours par un diagnostic de la pièce, un constat d’état. En général, quand elles arrivent en atelier, on va commencer par les dédoubler. Elles ont une doublure qui est collée sur le dos. » Une des étapes importantes est notamment le nettoyage et le dépoussiérage qui vont permettre de retrouver un peu l’éclat des teintures en désencrassant les fils avec des outils spécialement conçus pour cet usage et dans des bains avec des aérosols adaptés. C’est l’opération préalable à tous travaux de restauration sur une tapisserie afin de poursuivre sur le travail de restauration et ensuite, sur la partie doublage et raccrochage.

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L’

La tapisserie au fil des siècles

histoire de la tapisserie occidentale commence à la fin du Moyen Âge mais la technique est connue depuis la haute Antiquité. C’est au XIVe siècle qu’un art de la tapisserie se développe véritablement avec l’apparition de grandes tapisseries à scènes narratives formant des tentures historiées. Le goût pour la tapisserie gagne alors rapidement la noblesse européenne. Tendues sur les murs, les tapisseries isolent des courants d’air tout en formant d’agréables décors qui témoignent de la richesse de leurs propriétaires.

Au XVIIIe siècle, les grandes tentures historiées passent de mode. Le goût est désormais aux intérieurs plus intimistes. Aux sujets historiques, les commanditaires préfèrent désormais les scènes champêtres et les paysages exotiques, plus décoratifs. À l’époque contemporaine, malgré l’industrialisation, la tapisserie reste un art vivant. Les grandes commandes de l’État et de l’Église permettent aux manufactures des Gobelins et de Beauvais de maintenir leur activité. Après la Seconde Guerre mondiale, l’art de la tapisserie connaît un nouvel élan, notamment sous l’impulsion d’artiste comme Jean Lurçat qui contribue à perpétuer cet art ancestral à sa manière. Des tentures aux accents tridimensionnels, abstraits et lyriques font leur apparition.

À l’aube du XVIe siècle, l’art de la tapisserie est renouvelé avec l’ajout de nouveaux motifs provenant d’Italie. À l’entassement des personnages dans des scènes très denses, on préfère désormais les compositions amples et aérées, mettant en scène des personnages monumentaux. Aujourd’hui, les manufactures des Gobelins et de Beauvais, toujours actives, entretiennent le saAu cours du XVIIe siècle, la tapisserie connaît un nou- voir-faire traditionnel qu’elles mettent au service de vel âge d’or, notamment en France. À cette époque, la création contemporaine, tissant d’après les artistes le pouvoir royal veut concurrencer la suprématie de majeurs de notre temps. la production flamande. En 1662, Colbert ministre de Louis XIV fonde la manufacture des Gobelins, et deux ans plus tard, celle de Beauvais, qui porteront la ta- SOURCE : La tapisserie française - du Moyen Âge à nos jours, pisserie française au plus haut degré de perfection. éditions du Patrimoine.

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GASTRONOMIE

Assa Shichirin, le barbecue japonais Texte & photographies : François Christophe

Dés les premières journées ensoleillées de l’été, les Français adorent allumer leur barbecue. C’est d’ailleurs par les émanations de ces braises festives s’échappant des jardins fraichement tondus, que l’on peu véritablement déclarer si nous sommes en été ou pas. Avant cela, les ténèbres de l’hiver recouvrent le pays et l’homme avec un grand H comme " virilité " n’est pas encore sorti de sa cuisine. Le soleil aidant, le charbon lui chatouille la grille du barbecue, et comme par atavisme du cueilleur chasseur qu’il fut un jour... il a besoin d’allumer le feu.

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GASTRONOMIE

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GASTRONOMIE

La braise du Shichirin

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Shichirin

Compact et facile à déplacer, sa fabrication n’a pas beaucoup changé depuis l'époque Edo ; il est principalement fabriqué en céramique et son aspect des plus modestes. Dans la région du Kansai, ces petits barbecues sont également connus sous le nom de kanteki.

Comme il est petit, simple et fonctionnel, le chef l’a installé à demeure dans sa cuisine. Ainsi, été comme hiver, le restaurant Assa propose à la carte des plats cuits à la braise du Shichirin. Si on lui avait dit, enfant, qu'il cuisinerait un jour dans un restaurant du côté de Blois sur un petit barbecue japonais, Anthony Maubert aurait sans doute fait les yeux ronds. Enfant, il observait son grand-père, un boucher-charcutier dans la Mayenne. Celui-ci tuait lui-même ses bêtes. Comme le rappelle Anthony, il travaillait honnêtement, respectueux des animaux, et dans la tradition du goût. À cette époque, la viande était alors principalement cuite en méchoui et une bête entière rôtissait longuement au-dessus des braises. Le chef mesure aujourd’hui combien il a eu de la chance de vivre cela et revendique cet héritage. Anthony n’aurait sans doute jamais imaginé non plus que sa future femme serait originaire d’une région située entre Kyoto et Kobe, au Japon. Mais les hasards de la vie l’ont conduit à voyager, à travailler dans les grandes maisons et rencontrer Fumiko chez Lasserre alors qu’il était second de cuisine. Jamais il n’aurait cru que son grand-père et Fumiko allaient autant influencer sa cuisine. Désormais, il fusionne ces deux approches. Il puise dans ces deux cultures et sa quête du goût fumé s’ancre dans ces deux cuisines. Oui, le fumé est bien au cœur de sa démarche. Pour ce plat d’été à la mode barbecue japonais, Anthony Maubert, très attaché à travailler des produits du terroir, a retenu quelques ablettes tout juste pêchées du matin dans la Loire. Elles ont été embrochées sur de petits morceaux de bois fins et vont ainsi rôtir lentement en étant plantées à la verticale, autour de la braise. La radiance fera son travail sans abîmer la chaire fragile de ces fritures.

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GASTRONOMIE S

D

’après l’étude très sérieuse d’un fabricant de barbecue, le français est clairement "saucisses" avec son fameux duo merguez-chippo, l’anglais invariablement "steack", et l’italien quant à lui, est plus "poissons-légumes". Le goût des Européens variant donc sensiblement en matière de grillades en plein air. Pour l’heure, c’est dans le jardin du restaurant Assa, situé en bord de Loire à la sortie de Blois sur la route de Chaumont, que nous avons rendez-vous. Nous sommes dans un gastro’ étoilé où le chef Anthony Maubert nous reçoit en toute simplicité pour nous présenter ses sensibilités "barbeculogiques"*. Mais attention, le chef ne pratique pas la cuisson au feu de bois avec un verre de rosé à la main en claquettes et bermuda ; cet établissement n’a rien d’une paillotte. Non, la philosophie est différente et l’objet de toutes les attentions s’appelle : Shichirin. Shichirin ? Cela ferait d’abord penser à un personnage de manga, mais c’est d’un barbecue rapporté du japon qu’il s’agit.


Cette braise que l’on maîtrise est déjà tout un enjeu au départ. Un vulgaire charbon de bois peut bien entendu faire l’affaire, mais certaines essences donneront immanquablement une orientation gustative aux plats. Des sarments de vigne que l’on trouve facilement dans la région (terre de vignoble oblige), naturels et propres, donneront un bon goût fumé aux grillades, tandis qu'un bois de cerisier apportera un léger goût amande. Un raffinement supplémentaire.

Fumiko et Anthony Maubert

La proposition d’Anthony est un plat végétarien. Non par militantisme (un peu quand même) mais pour le goût. Cuire les légumes au feu de bois est véritablement unique et décuple leurs saveurs. Ainsi, il a choisi quelques radis japonais appelé Kabou et des asperges blanches de Sologne. Cuits lentement pendant 48h dans une saumure d’huile d’olive et d’algues Konbu (elles apportent le goût salé), ils seront déposés sur la grille du Shichirin. La braise les caramélisera délicatement par petites touches. Les champignons Shitake, eux aussi produits dans la région, seront grillés crus. Dés l’apparition des premières perles, ils seront réservés.

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Pour l’arrangement final, le chef choisit une belle et grande assiette en céramique japonaise. Il sait où il va, et c’est par touches précises qu’il dresse ce plat. Tel Jackson Pollock, il fera tout d’abord quelques "dripping" de jus d’herbes et de carottes. Cette note sucrée contre-balancera l’amertume ô combien intéressante des petits radis blancs. Les asperges trôneront majestueusement au centre de l’assiette. Les Shitakes puis les Kabous seront disposés, çà et là, pour équilibrer la composition. Puis, pour parfaire l’ensemble, d’autres composants seront délicatement ajoutés. Chacun apportant une touche picturale et leur flaveur stimulera différemment nos sens. Les fleurs d’acacia torréfiées donneront du croustillant, les fleurs bleues de bourrache illumineront le tableau et apporteront une note iodée incomparable et troublante, et enfin, quelques fleurs de ciboulettes libéreront un léger goût d’oignon. Le résultat est incroyablement subtil et maîtrisé. Une gourmandise végétarienne parfaite. Sur les exubérances aromatiques des asperges, Thibault Lagarde, le sommelier d'Assa, nous propose un vin qui "muscate". Un joli Sauvignon de la vallée du Cher sera parfait. Son choix final s’orientera vers la cuvée « Confidence » d’Olivier Belanger, ou bien même la cuvée « Nuit blanche » qui avec ses 2 grammes de sucre résiduel apportera une réelle note exotique à la dégustation, si ce n’était pas déjà le cas. www.assarestaurant.com

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*ne cherchez pas dans le dictionnaire

GASTRONOMIE

BARBECUE NE RIME PAS FORCÉMENT AVEC TROP GRAS ET BRÛLÉ.


GASTRONOMIE

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RENDEZ-VOUS VIDUEL www.magazine-omonchateau.com www.magazine-omonchateau.com

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Un lieu culturel dédié à l’Image et à l’environnement À Thoré-La-Rochette, le Moulin de la Fontaine a été acquis par le photographe Mat Jacob et sa compagne, Monica Santos. Ce lieu patrimonial, laissé à l’abandon depuis des décennies, nécessite une restauration. Le Moulin est l’un des 18 sites emblématiques sélectionnés pour le Loto du Patrimoine 2019. Une attribution qui permettra la restauration complète de l’espace culturel. Dénommé Zone i, cet espace culturel est dédié à l’Image et à l’Environnement. Il est conçu comme un espace de rencontres, de savoir vivre, d’échanges et de résidences. « Ici, il y aura des Images, de la bonne humeur, des amateurs de saucisses, des notes de musique, des végétariens, des curieux, des viticulteurs et des agriculteurs. Il y aura des résidences d’artistes, de la parole, des îles et leurs passerelles, des rencontres, des enfants et des vieux, du jus de pomme, des idées que nous espérons peu banales, du vin local, du soleil et bien sûr de la pluie. Il n’y aura jamais de neige (jusqu’à nouvel ordre) car le moulin ouvrira ses vannes à toutes les énergies de mai à octobre. Il y aura des ateliers photographiques ouverts à tous les publics. Il y aura des questionnements sur le vivant et sur la création et forcément quelques réponses… des convictions sur l’écologie et des rendez-vous sur les urgences. Petit à petit, nous cultiverons les semences indépendantes, nous sèmerons la culture et tous les possibles. »

Vous avez jusqu’au mois d’octobre pour visiter ce nouveau lieu culturel en Loir-et-Cher qui s’annonce riche en découvertes. www.zone-i.org

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RENDEZ-VOUS VISUEL

Le moulin de la Fontaine


COUP DE CŒUR

Coup de Joue-La-Collectif Le jazz près de chez vous ! Vous aimez les initiatives culturelles innovantes ? Celle-ci devrait vous plaire ! Joue-La-Collectif est une initiative régionale qui a pour objectif d’ouvrir au plus grand nombre la découverte et la pratique du jazz, en organisation des concerts et animations dans des lieux insolites éloignés des villes. Elle est financée pour deux saisons par un nouveau dispositif du ministère de la Culture baptisé « Culture près de chez vous ».

Joue-La-Collectif, c’est quoi ? Joue-La-Collectif, c’est une dynamique partenariale qui réunit de jeunes musiciens de jazz de Tours et d’Orléans qui s’engagent à organiser des concerts atypiques et des actions pédagogiques, dans des lieux insolites, éloignés des villes centres et à destination de publics différents, à travers la Région Centre-Val de Loire et au-delà. L’objectif ? Faire découvrir le jazz et sa pratique à des publics plutôt étrangers à cette culture, mais aussi instaurer des passerelles entre milieux culturels et sociaux.

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Qui joue dans le collectif ? Trois acteurs font tourner la machine : la salle de jazz et de musiques improvisées, le Petit faucheux, basée à Tours, pourvue du label SMAC (salle de musiques actuelles), apporte son expertise et de l’huile dans le moteur de l’organisation. Elle fait le lien entre deux collectifs de jeunes et talentueux musiciens de jazz de Tours et d’Orléans, Capsul Collectif et Tricollectif, qui réunissent selon les formules un, deux, quatre, huit, trente musiciens, partant expérimenter leur musique sur les routes de la région, dans les campagnes, les quartiers périurbains et dans les petites communes. Quelles actions innovantes en 2019 ? Le principe est de faire du sur-mesure, de l’insolite, et du pédagogique. L’idée est d’inventer une programmation de concert entre l’équipe de Joue-La Collectif et les communes, institutions, écoles, et tous les publics qui souhaitent accueillir les musiciens, selon les réalités des territoires et les moyens disponibles. Après une première année 2018 très riche, Joue-La-Collectif poursuit sa route en 2019 traversant la frontière de la région Centre-Val de Loire pour aller également dans les Pays de la Loire.

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

Cet été et à la rentrée, nous pourrons notamment découvrir les musiciens à : Mazé-Milon (49) : dans cette commune de moins de 6000 habitants, située entre Angers et Saumur, le festival Jazz au Jardin à Mazé invite, sur un week-end, le public à découvrir des musiciens de jazz d’envergure nationale à la Chapelle et au Jardin de l’Apostrophe. Ce festival est organisé par des habitants en partenariat avec la commune.

2019 25 AVRIL 03 NOVEMBRE

JARDINS DE PARADIS

Chinon (37) : deux écoles de musique du Chinonais (Conservatoire de Chinon et le CAEM d’Avoine) accueillent depuis le mois de mars les musiciens de Capsul Collectif afin de travailler sur le répertoire qui sera joué à l’occasion du festival Chinon en Jazz. Germiny-l’Exempt (18) : Germigny-l’Exempt est une commune de 300 habitants qui compte une petite salle de concerts équipée pouvant accueillir une centaine de spectateurs, qui programme régulièrement du jazz. Une série de concerts et de médiation est proposée par les musiciens du collectif. Azé (53) : dans le lycée professionnel agricole de Château-Gontier en région Pays de la Loire, l’expérience sera unique et transversale avec des regards croisés entre culture et agriculture.

/Domaine de Chaumont-sur-Loire

© Éric Sander

@Chaumont_Loire


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