Sept autour du monde n°3

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l a i c é p s

n°3

Moi, pollueuse

Dossier

DOM : 4,40€ - TOM: 550 XPF - BEL/LUX : 4,20€ - CAN : 7.25$CAD- SUISSE : 7,60 CHF

PROTÉGEONS NOTRE PLANÈTE !

E N G A BRET

Bimestriel - mai-juin 2007

Meeeeûh non !

Yannick Noah

Aux arbres citoyens !

Les aventures

de Sept :

La pierre du

châtiment


De l’ecologie dans mon cadis

défi pour la terre

Avec Polo, relevez le défi pour la Terre ! Dans chaque numéro, Sept autour du monde fait un zoom sur un des bons gestes pour l’environnement. Agir pour l’environnement, cela commence dans les supermarchés. Consommer, c’est aussi choisir des produits écologiques qui nécessitent moins de ressources naturelles pour leur élaboration, qui génèrent peu de nuisances lorsqu’on les utilise et moins de déchets à la fin de leur vie.

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Sachons trouver ces “éco-produits”. Pour cela, posons-nous quelques questions : ü d’où vient-il ? Pas trop loin de chez moi, si possible dans le même département. ü comment a-t-il été fabriqué ? Dans le respect de l’environnement, des travailleurs, des animaux ? ü A-t-il fallu beaucoup d’énergie pour le fabriquer ? Par exemple, du raisin ou des tomates produites sous une serre en plein hiver. ü Va-t-il consommer beaucoup d’énergie ou polluer ? Ce qui se cuisine rapidement et avec le moins d’énergie. ü Est-il recyclable ? Éviter le “sur-emballage” et préférer les conditionnements en verre ou en carton. Il existe des labels qui certifient tout ceci. Par exemple les produits Max Havelaar et Artisans du monde pour le commerce équitable, le label FSC pour le bois, le label NF environnement pour les produits nonalimentaires... Pour en savoir plus sur les bons gestes de Polo : www.defipourlaterre.com

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Magazine

Actu : Ecologik Park > Pirate des Caraïbes 3 >> Nature : Léopard en manque d’amour > Petits ours bruns... >> Reportages : Bons baisers d’Atacama, Chili > Shanghaï, sur le chemin du collège >> Ethno : les Bidjogo + BD : Jean-Eudes et Mancholand

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INTERVIEW :

Yannick Noah

Yannick Noah est le parrain de l’Appel des enfants lancé par le WWF. Son message : Aux arbres citoyens !

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carnet de voyage

Irlande

Avec Macha, ma correspondante, nous avons fait le tour de l’Irlande en camping-car. Un mois entier sur la sauvage île Émeraude. De Dublin à la Chaussée des Géants...

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Rubriques

Livres, DVD, Boutik Ethik, sites Internet et jeux PC


Bretagne

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Ils sont fous ces Armoricains !

Sommaire n°3 - mai-juin 2007

Depuis la nuit des temps, la Bretagne est une terre peuplée d’hommes libres, “qui résistent à l’envahisseur”, mais c’est aussi le pays merveilleux de Brocéliande, de Merlin l’Enchanteur, des dolmens et des korrigans... Tout est bon dans le Breton !

42 Dossier écolo:

Moi, pollueur ? Mêêêê non !

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C’est qui le plus fort en pollution ? Le tracteur, le pesticide ou le mouton ? Eh non, agriculture ne rime pas toujours avec nature...

Les aventures de Sept :

Le Sortilège irlandais

Dans certains cas, il vaut mieux garder la langue dans sa poche, surtout en Irlande !

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actu rk

a Ecologik P

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Le malicieux Jack Sparrow est de retour ! Le 23 mai sort Pirates des Caraïbes : Jusqu’au Bout du Monde, de Gore Verbinski. La suite de la Malédiction du Black Pearl et du Secret du Coffre Maudit est aussi drôle et pleine de rebondissements. Résumé : L’âge d’or de la piraterie touche à sa fin. Même le terrifiant Vaisseau Fantôme et son capitaine maudit, Davy Jones servent Lord Cutler Beckett et la Compagnie anglaise des Indes Orientales. Et gare aux pirates qui croisent leur route ! Will Turner, Elizabeth Swann et le capitaine Barbossa n’ont qu’une seule chance de résister à Beckett et son armada destructrice : rassembler les Neuf Seigneurs de la Cour des Frères. Problème : l’un d’eux, Jack Sparrow, manque à l’appel. Ils font donc voile vers des mers orientales inconnues, pour affronter un pirate chinois, le capitaine Sao Feng, et s’emparer des cartes qui les conduiront au-delà des limites du monde connu, là où Jack est retenu.

Bioscope, le premier parc de loisirs consacré à l’environnement, a rouvert ses portes le 17 mai. Pour sa deuxième saison, le parc alsacien revient même avec quinze nouvelles activités encore plus ludiques et engagées. Imaginez : vous prenez les commandes d’un sousmarin aux pinces géantes et ramassez les déchets qui menacent les océans. Vous entrez dans le Polar Explorer et découvrez la banquise : sensation de froid, bruit de vent, craquement d’iceberg, glissades sur un toboggan de glace et observation des ours à la jumelle. Vous jouez à la “kermesse de l’air pur” et dégommez les usines, tapez sur les molécules de CO2... Ou encore, vous vous retrouvez nez-ànez avec dix Tyranosaurus Rex et autres Velociraptors, qui ont, visiblement, un petit creux ! Bioscope - 68190 Ungersheim. Tél. 03 89 62 43 00. contact@lebioscope.com www.lebioscope.fr

A l’abordage !


otre v z e s i n a g Or

expo !

En avril dernier, Yann Arthus-Bertrand, est allé rendre visite au lycée Honoré de Balzac à Paris. Comme l’an passé, le célèbre photographe s’est associé aux ministères de l’Education nationale et de l’Ecologie.

Il propose à toutes les écoles de France d’organiser une grande exposition dans leur établissement. 21 posters plus beaux les uns que les autres sont donnés gratuitement aux écoles, ainsi que des kits pédagogiques pour réfléchir ensemble aux problèmes environnementaux. Le thème de cette année est la biodiversité, c’est-à-dire la nature, dans son ensemble : les chimpanzés, les baleines, les oiseaux, les abeilles, les poissons, le corail, les champs, la mer, le désert... L’homme fait partie de cette biodiversité et il doit agir, car elle est menacée. - Et comment peut-on agir, nous les jeunes ? demande une élève. - En gardant vos portables et Ipod le plus longtemps possible, répond Yann. En recyclant vos piles, en triant, en mangeant du poisson protégé... Il y a plein de gestes à faire ! Sur chaque table, les élèves peuvent observer les posters et ainsi poser des questions. Au fond de la classe, on entend chuchoter : “Tu lui as demandé si c’était en papier recyclé ?” “Oui, c’est biodégradable...” Pour organiser une expo, demandez à votre établissement de contacter le Comité de Documentation Pédagogique de votre département (CDDP). Et pour égayer votre chambre, rendez-vous page 34 où une surprise vous attend. www.ledeveloppementdurable.fr

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reportagE Baihua est une jeune bretonne partie vivre en Chine. Elle joue les reporters pour Sept et nous envoie régulièrement de ses nouvelles. Ces derniers temps, Sept se demandait comment les jeunes chinois se rendaient au collège. La réponse, par Baihua...

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Shanghai, Sur le chemin aventureux du collège

Shanghaï. 6h45 du matin. Des milliers de vélos, mobylettes et motos se croisent dans les rues de la ville. Ici, le vacarme est incessant. Chen Xiangdi, 13 ans, se cramponne à l’arrière du scooter GPL* de son père. En plein carrefour, il doit éviter vélos et taxis qui se faufilent sans faire attention aux feux. Plus loin, à l’entrée d’un grand boulevard, la collégienne descend vite du scooter. Des agents de la circulation, sifflet aux lèvres, veillent au respect des règles et les passagers sont interdits sur les scooters. Sa copine Lin Qiumei est déjà devant le collège avec d’autres camarades. Elles sont venues en bus ensemble tout en grignotant des confiseries sur le chemin. “Le vélo, c’est dangereux avec cette circulation, nous sommes trop jeunes”. Elles regardent pourtant avec envie leur copine Song Linjie, 15 ans, qui arrive tranquillement à bicyclette.

Même si Song Linjie a suivi quelques cours sur l’environnement à l’école primaire, Comme les autres, elle fait du vélo car c’est pratique. Pas tellement pour protéger la nature. Pourtant, l’air est très pollué à Shanghai à cause de la circulation et de l’utilisation du charbon pour l’industrie et pour le chauffage. Chen Xiangdi, elle, est plus concernée. Elle souhaite conduire un jour le scooter GPL de son père, “qui pollue moins”. Quant à Lin Qiumei, elle rêve d’un scooter électrique pour ses seize ans. C’est la grande mode à Shanghai. Il suffit de recharger la batterie à la maison pendant une nuit pour pouvoir rouler soixante kilomètres. Ici, les jeunes n’ont qu’une chose en tête : être les meilleurs à l’école, être la fierté de leur famille. L’environnement, la pollution, “on y pense, disentils. Enfin, parfois...” *gaz issu du pétrole liquifié.


Nathaël et Emilie viennent de quitter leur école de journalisme. A 25 ans, ces jeunes reporters ont décidé de parcourir le monde... Encore des ambassadeurs pour Sept, qui aime avoir un oeil à chaque recoin de la planète.

Bons baisers d’Atacama Après 16 heures de bus, nous arrivons à San Pedro de Atacama, au cœur du désert chilien ! Notre première mission : trouver un endroit où passer les prochaines nuits. Nous nous installons dans une charmante ferme excentrée : la Casa del Sol Naciente, la “maison du soleil levant”. Christian, un chilien de 31 ans – poète le jour et barman le soir – nous propose de visiter la région à vélo. En selle ! Nous bravons vent et poussière sur soixante kilomètres, sous un soleil écrasant. A l’arrivée, nous attendent un village vieux de mille ans enfoui sous le sable et la désertique vallée de la Luna. Malgré la fatigue, nous filons le lendemain (en voiture cette fois) aux “Ojos del Salar”, les yeux du désert de sel. Ce sont deux ronds d’eau bleu turquoise au beau milieu de nulle part. La légende raconte que des météorites seraient tombées là. En réalité, c’est l’eau des nappes phréatiques qui a percé la croûte de sel pour remonter à l’air libre. Plus tard, nous nous baignons dans une lagune où l’eau est tellement salée que nous flottons littéralement. Petite mésaventure : nous nous

coupons les pieds sur les cristaux de sel, tranchant comme des lames de rasoirs. Samedi, ultime défi, nous grimpons au sommet du volcan El Tatio, à 4 300 mètres. Nous nous retrouvons au milieu d’un champ de geysers. De gigantesques colonnes d’eau et de fumée, issues de la rencontre du magma et d’une couche de glace, s’échappent du sol. En rentrant, nous dévorons un “churrasco completo” (hamburger au guacamole) et un  “rico mote con huesillos” (jus de pêche au blé complet). Demain, nous devons quitter San Pedro... Nous nous emmitouflons dans nos duvets et regardons une dernière fois le ciel si étoilé du désert. Difficile de quitter cette oasis, mais d’autres aventures nous attendent...

Les attrape-nuages  Capturer l’eau des nuages n’est plus un rêve. En 1987, l’association FogQuest et l’office national des forêts du Chili installent les premiers attrape-nuages dans le village de Chungungo. La technique est simple : on plante une sorte de grand filet de tennis aux mailles très fines que va traverser le camanchaca (un brouillard flottant juste au dessus des terres). De micro gouttelettes se retrouvent ainsi prisonnières et s’accumulent dans un réservoir. Fiable et peu coûteuse, cette méthode permet de récolter certains jours jusqu’à 15 000 litres d’eau ! Conséquence : la population de Chungungo a triplé et l’eau recueillie est devenue insuffisante. Victime de son succès, le système a été abandonné au profit de canalisations. Mais il aura permis de pérenniser une technique. Depuis, FogQuest a installé d’autres attrapenuages au Guatemala, au Népal ou au Yémen.

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nature mour a ’ d e u q n en ma LéopaIlrnedreste plus qu’une trentaine de léopards

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d’amour dans le monde. Amour est le nom du fleuve qui borde le Nord de la Chine. C’est près d’ici que vivent les panthères rescapées, dans l’Extrême-Orient russe. Victimes de la déforestation qui réduit leur habitat, ils sont aussi pourchassés par les éleveurs de cerfs et les braconniers. Leur belle et épaisse fourrure, mais aussi leur chair valent de l’or : jusqu’à 50 000 dollars. Quant à l’amende pour qui ose le tuer, elle ne s’élève qu’à 550 dollars. Pas très dissuasif... Pour le WWF, l’organisation mondiale pour l’environnement, il faut absolument créer un parc naturel protégé avant que les léopards d’amour disparaissent. Les autorités russes font la sourde oreille pour l’instant. Ils songent même à faire passer un pipeline dans la seule zone où la panthère vit encore.

Petits ours bruns Deux bébés oursons galopent en ce moment dans les Pyrénées ! Hvala, une ourse slovène réintroduite l’an dernier a été observée près de sa tanière en compagnie de deux petites boules de poils. Ces deux oursons rejoignent donc la vingtaine d’ours qui vivent désormais dans les Pyrénées. Conclusion : leur maman porte bien son nom, puisque Hvala veut dire “merci” en slovène !


ns

apillo p x u a e s s a h a la c

13 Le Muséum national d’Histoire naturelle vous invite à compter les papillons des jardins et de lui envoyer vos observations. Il suffit de s’inscrire sur www.neoconservation.org, de télécharger le matériel pour reconnaître et compter les 28 espèces de papillons les plus répandues en France. Sur ce site, vous trouverez aussi des conseils pour favoriser les papillons et la biodiversité dans son jardin. Les papillons jouent un rôle important dans le bon fonctionnement de la nature : agents pollinisateurs, proies pour les oiseaux, les batraciens et les chauvessouris. Or, comme de nombreuses espèces, ils sont menacés. L’an dernier, 4 000 jardins de ville et de campagne, ont ainsi été observés. Chacun dans son petit coin vert pour tisser un réseau géant de surveillance. Alors : Go ! La chasse est ouverte ! Vous pouvez même participer au concours photo lancé par Noé Conservation (jusqu’au 31 août 2007) www.neoconservation.org concours@neoconservation.org


Aux arbres éco-citoyens ! 300 classes ont répondu à l’Appel des enfants organisé par le WWF, qui s’achevait par un concours de BD. Le parrain de l’opération, Yannick Noah, a rendu une petite visite aux CM2 d’une école parisienne. Dans la classe, tout le monde s’affaire.

Les uns dessinent, les autres colorient ou rédigent des slogans. L’ambiance est électrique. Dans quelques minutes, Yannick Noah sera là ! Comme près de trois cents classes en France, les CM2 de l’école Blanche de Castille à Paris ont participé à un concours de BD organisé par le WWF, l’organisation mondiale pour l’environnement. Dans le cadre de “l’Appel aux enfants”, une opération de sensibilisation à l’environnement, ils ont étudié l’impact de l’homme sur la nature (empreinte écologique), puis créé un BD sur les dix gestes qu’un élève peut faire pour protéger sa planète. Voilà Yannick Noah ! Les petites blouses s’assiéent en vitesse. Les yeux s’écarquillent et attendent les premières paroles du chanteur et ex-champion de tennis. “Salut ! Je suis très content d’être le parrain de cette opération. Grâce à vos dessins et vos bonnes idées, nous allons faire de l’écologie ensemble.” Et des bonnes idées, les élèves en ont plein : créer plus de squares, trier ses déchets, protéger les espèces menacées, aller au Muséum d’Histoire naturelle pour mieux comprendre la nature... En coulisse, le professeur de Sciences qui les encadre s’enthousiasme : “Ils sont partis à cent à l’heure ! Nous avons planté une petite graine et les voilà partis pour devenir des adultes responsables.” Yannick s’est assis parmi les élèves. “Vous savez, leur raconte-t-il, j’étais très mauvais avant. Je roulais même en 4x4 ! Et puis mes filles ont participé à l’Appel des enfants l’an dernier, sur le thème de l’eau. Dès lors, tous les matins pendant que je me rase, elles m’obligent à fermer le robinet.”

“Puisqu’il faut changer les choses Aux arbres citoyens ! Il est grand temps qu’on propose Un monde pour demain !” (refrain du single)


Les enfants de la Terre

- Et vous vous êtes amélioré depuis ? demande Aymerick au troisième rang. - Oui, je fais plein de petits gestes quotidiens. Depuis un an par exemple, je ne prends plus de bain. - C’est pour cela que vous avez écrit votre chanson “Aux arbres citoyens”? ajoute Johanna. - Oui, j’avais envie de rassembler tous les enfants autour de cette cause. C’est drôle, parce qu’en sortant du studio d’enregistrement, le WWF m’a appelé. Ça m’a permis de venir discuter de la planète avec des potes comme vous.  Après une séance d’autographe, Yannick s’en est allé et les enfants se sont remis au travail. C’est la Sophie dessinée par Marie-Astrid qui sera l’héroïne de leur BD. Il ne reste plus qu’à dessiner… Allez, aux arbres citoyens ! Résultats du concours le 5 juin. www.wwf.fr ; www.appeldesenfants.com

Voilà plusieurs années que Yannick Noah et sa mère participent à des opérations humanitaires. Mais bien vite ils ont ressenti le besoin de créer leur propre association. C’est ainsi qu’est née “Les enfants de la Terre”, qui accueille les enfants dont les parents sont trop malades, démunis, maltraitants... Il existe cinq Maisons-tendresse, où chaque enfant peut se ressourcer et retrouver l’espoir, pour les vacances ou plus longtemps. Le 2 mai, Yannick Noah est partie en tournée dans toute la France. Pour chaque place, 1 euro sera reversé à l’association. Enfin, le 10 juin, un concert Les Enfants de la Terre aura lieu à Bercy, Paris. www.enfantsdelaterre.net e-mail : contact@enfantsdelaterre.net tél : 01.30.54.10.11


ethno

les Bidjogo Guinée-Bissau, Afrique de l’Ouest

Bidjogo, quel drôle de nom pour un peuple ! Il s’agit pourtant d’une ethnie située sur des îles, à quelques kilomètres des côtes de la Guinée-Bissau. Ce petit archipel comporte une cinquantaine d’îlots, dont 18 sont habités, par 20.000 Bidjogo environ. Leurs premiers contacts avec des explorateurs européens datent du 16ème siècle. Guerriers féroces, ils remontaient les fleuves côtiers à bord de grandes pirogues à rame pour attaquer et piller les villages du littoral. C’est d’ailleurs le dernier peuple à s’être soumis aux envahisseurs portugais, au tout début du 20ème siècle.

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Il faut dire que leurs mœurs étaient plutôt rudes ! Les villages sont divisés en quatre clans, descendants d’être mythiques communs. Comme dans la plupart des sociétés traditionnelles africaines, la vie est organisée selon des rites très précis. Dans les religions “du Livre”, la communion solennelle (ou eucharistie) chez les catholiques, la barmitzva chez les juifs ou la cérémonie de la circoncision chez les musulmans, sont des rites qui font passer l’enfant dans “l’âge de raison”. Dans de nombreuses autres cultures, ces passages font l’objet d’une initiation parfois très longue. Chez les Bidjogo, elle est organisée tous les six ou dix ans. Le nouveau-né est appelé Néa, jusqu’à l’âge de deux ans, Homba avant sept ans. Reconstitution d’une scène d’initiation “Cabaro”. Les jeunes gens portent des masques “Vaca Bruto” (vaches laides) ou “Egomore” (hippopotame). Musée de l’Ifan - Dakar

À la fin de chaque cycle de l’existence, les jeunes garçons entrent dans le “bois sacré”, en forêt, pour y être initiés. Cette partie de la brousse, ou de la forêt, est interdite aux non-initiés. Ces périodes peuvent durer plusieurs semaines, voire quelques mois. Chaque étape de l’évolution dans la société fait l’objet de réjouissances et de fêtes collectives, où les initiés portent des masques de valeurs différentes. Les Cadéné, qui ont entre sept et douze ans, portent un masque surmonté d’une petite tête de vachette, ayant perdu un morceau de corne, pour symboliser l’impétuosité de la jeunesse.


Guinée-Bissau, Bidjogo Archipel des Bissagos île Bubaque Musée IFAN-Cheikh Anta Diop, Dakar Masque bœuf, Vaca bruto Bois peint, cornes naturelles, cuir, culs de bouteille.

Guinée-Bissau, Bidjogo Archipel des Bissagos île Maio Musée IFAN-Cheikh Anta Diop, Dakar Masque hippopotame, Egomoré Haut. 50 cm., larg. 25 cm. Bois peint en ocre rouge, tessons de verre, poils d’hippopotame.

L’enfant devient ensuite Canioca pendant son adolescence. Son masque représente alors des ensembles d’animaux étonnants : un oiseau en vol, une gueule de requin aplatie, un singe monstrueux ou des bancs de poissons. Les animaux ne sont pas encore formés, ils sont brouillons et désordonnés. Vers 17 ans, le jeune homme devient Cabaro. C’est alors que commence son intégration dans la société. Les initiés portent des masques de vache, de requin, de poisson-scie, d’hippopotame, de taureau ou de zébu, qui deviennent leurs totems . Pendant dix années, les jeunes gens n’ont aucune obligation. Ils ne doivent pas travailler et passent leur temps à “flirter” dans les villages des autres îles, à danser et s’amuser. A la fin de cette période, ils sont à nouveau initiés. Tatoués sur le ventre, la poitrine et les épaules, ils deviennent Camabi pour huit ou dix ans. Pendant des mois, ils dorment sur des paillotes à l’extérieur du village. Ils ne peuvent pas se marier, ni avoir aucune relation sexuelle. Il doit exécuter toutes les tâches difficiles et pénibles exigées

par les anciens, donner du riz et devoir payer un tribut. Cette période dure dix années, pendant lesquelles il est régulièrement battu en séance publique. Il porte un masque à figure humaine, qui le représente lors des cérémonies. Ce n’est qu’après ces épreuves que l’homme a le droit de se marier et de faire partie du conseil du village. Il devient Cassukai. Puis, vers 47 ans, le chef de famille devient Omone, stade de sagesse et d’autorité, avant de finir son existence comme “ancêtre”, appelé Okoto. Une originalité de ce peuple est de faire participer des femmes aux sorties de masques. Elles portent les visages des Desfuntos, qui représentent les garçons décédés avant d’avoir pu être initiés. Ainsi, au cours de son existence, le Bidjogo aura traversé les joies de l’enfance, les plaisirs de l’adolescence et de la jeunesse, la difficulté et le travail pénible de l’âge adulte, la plénitude de la vie familiale puis la sérénité de la vieillesse. Un peu comme ici, finalement ?

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Vous connaissez certainement ces Gaulois, restés célèbres comme étant le “petit peuple qui résiste à l’envahisseur romain”. Il s’agissait bien d’une région des Gaules, plus connue à l’époque sous le nom d’Armorique, l’ancêtre de notre Bretagne actuelle. Malheureusement, tout ce que nous connaissons de l’histoire des tribus qui vécurent là pendant plusieurs centaines ou milliers d’années ne nous a été transmis que par les historiens , géographes grecs et latins. Les Celtes n’ont créé leur écriture qu’au 3ème siècle après J.C., à partir de l’alphabet latin* (voir alphabet oghamique, ci-dessous) .

Peuples bretons

Les Osismes (“les plus hauts” ou “ceux du bout du monde”, pays de Carhaix-Plougher et de Ouessant). Les Coriosolites (“l’armée”, ce nom a donné Corseul, dans le pays de Dinan, Quimper). Les Vénètes (“la lignée”. Selon certaines sources, ils auraient d’abord fondé Venise avant de s’installer en Bretagne. Leur flotte était la plus puissante de l’époque, plus moderne que celle des Romains. Ils contrôlaient le commerce de l’étain. Vannes Morbihan). Les Redons (“les conducteurs de chars”, au confluent de l’Ille et de la Vilaine, Redon et Rennes). Les Namnètes (qui a donné Nantes en français, et Naoned en breton). Les Pictons (“ceux qui se peignent le visage”, au sud de la Loire, situés dans l’actuelle Vendée et le Poitou. Ils ont émigré en Ecosse après la défaite gauloise). Les Aulerques (“ceux qui sont loin de leurs traces”, nom qui regroupe une confédération de peuples normands dont les Cennomans, autour du Mans, les Lexoviens, qui commerçaient avec la Méditerranée et la Grande-Bretagne, échangeant l’étain et le plomb du nord avec le vin et l’huile de la Méditerranée, pays d’Auge actuel, Lisieux, les Ambiliates, Orne, Vénelles, Coutances. Les Eburovices, (“ceux qui vainquent avec l’if”, Evreux). Les Andes (Andegaves ou Andecaves, Angers, Anjou).

Alphabet Oghamique 20 lettres constituées de quatre groupes de cinq encoches. Il s’agit d’une écriture sacrée, réservée aux druides.

Les Armoricains sont “ceux qui habitent face à la mer” (en langue celtique) et leur pays s’étend de Nantes à Dieppe, couvrant la Bretagne actuelle, mais aussi la Normandie et une bonne part des Pays de la Loire (Loire atlantique, Maine et Loire, Mayenne et Sarthe), soit toute la région comprise entre les vallées de la Seine et de la Loire. Ce pays était habité par de nombreuses tribus dont les principales sont : les Namnètes, les Vénètes, les Redons, les Coriosolites, les Osismes et les Pictons. Ensemble, ils constituèrent la confédération des Britons pour résister à l’invasion romaine. Les plus puissants, et les plus dangereux pour Jules César, étaient les Vénètes, dans le Morbihan actuel. Ces grands navigateurs contrôlaient toute la côte gauloise et le commerce “Nord-Sud” de l’époque. L’étain et le plomb, nécessaires à la métallurgie, étaient échangés contre le vin et l’huile, produits en Méditerranée. Après la défaite gauloise, tous ces peuples sont massacrés, les femmes et les enfants vendus comme esclaves. Les survivants fuient, pour beaucoup, vers l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande et l’Ecosse.


bretagne

Quatre siècles plus tard, l’Empire romain est en déclin. Des tribus germaniques menacent à l’est, les tribus celtes (Pictes et Irlandais) poussent au nord. Les Romains font alors appel aux Bretons dits “insulaires” (habitant en Angleterre) pour sauver la région de l’invasion. Ceux-ci sont christianisés et semblent être les seuls capables de protéger les populations locales. De petits royaumes s’établissent pendant quelques siècles, de part et d’autre de la Manche, entre Cornouailles et Bretagne, jusqu’à la création d’un Royaume de Bretagne, de 845 à 931, jusqu’à sa défaite contre les Normands. Transformé en Duché autonome jusqu’à la fin du 14ème siècle, la Bretagne est l’enjeu de luttes de succession, faute d’héritier masculin. Trois mariages entre les héritières du titre (Anne de Bretagne avec Charles VIII en 1491, puis avec Louis XII en 1499, et sa fille Claude, qui épouse François Ier en 1515), maintiennent l’indépendance du duché de Bretagne jusqu’en 1547, date à laquelle Henri II, l’héritier de Claude de Bretagne devient Roi de France. Le Duché devient une province française, jusqu’à la Révolution, puis une région sous la République.


. . . E R V I U S À HISTOIRE Voici la suite des aventures de “Sept autour du Monde”. À bord d’un navire à voile solaire, l’équipe sélectionnée par la fondation Yarros a pour mission d’aller à la découverte de toutes les initiatives consacrées au développement des énergies renouvelables et à la protection du patrimoine naturel de la Terre. Après une tempête mouvementée en Méditerranée, ils voguent à présent vers le Nord de l’Europe, profitant des belles semaines d’été... (voir le premier épisode dans le numéro 1 : “Toutes Voiles dehors !”)

Salvatore

Félix Bouba

Ce marin professionnel L’éternel bavard ! Il adore l’histoire, les langues et la littérature. est aussi scientifique. Problème : il se prend souvent Océanographe et pour un héros de roman ! météorologiste.

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Les pieds sur terre et pragmatique, il adore tout ce qui concerne les plantes, l’agriculture bio et les animaux.

Astrid

Angela

C’est la plus scientifique de la bande. Elle aime aussi beaucoup tous les sports de glisse, sur la neige ou sur l’eau, où elle excelle !

La compagne de Salvatore est également biogoiste et médecin. Rôle essentiel pour un tour du Monde !

Duti Luu Elle dessine, peint, fait de la photo aussi. Elle aime travailler de ses mains et préparer de délicieux plats végétariens.

Il écrit et prend des notes tout le temps, il compte, il mesure, il archive. Il est passionné par la géographie et l’écologie.

Enia Pr. Zwyckx Musicienne et chanteuse, elle est un peu trop “chicos” pour certains, mais elle possède un coeur énorme.

Sans lui, toute cette aventure n’aurait jamais commencé. Il en a rêvé toute sa vie et a fini par le réaliser.

et Sept, bien sûr ! Notre petit héros ! Il est au centre de toutes les attentions, parce qu’il est le plus jeune de l’équipe, mais aussi parce qu’il possède des talents bien particuliers  !


une aventure de Sept autour du Monde ĂŠcrite par M.R. Carrier et illustrĂŠe par Prisca Baverey

e g E l i t r o Le S

s i a d n Irla


Journal de bord du Yarros : 49ème jour de mer. 17:07 – 51° Nord, 10° Ouest Capitaine Salvatore Nous serons en vue des côtes irlandaises d’ici quelques heures. Le mois de juillet s’achève doucement et la mer est d’un calme parfait. Notre bateau est encore en “rodage” pourtant, et nous profiterons de notre escale à Kinsale, dans le sud de la République d’Irlande, pour remplacer quelques accastillages. Le poids de notre voile solaire est trop important lorsque nous prenons de la vitesse et quatre taquets ont été arrachés depuis notre départ de La Valette, le 22 juin dernier. Pendant qu’Angela et moi nous nous occuperons des réparations du “Yarros”, le Professeur Zwyckx emmènera toute l’équipe à Dublin. Ils rencontreront le Professeur Leahy, qui est responsable de notre fondation. Enfin, quelques jours seuls, sans disputes ni cris ! Quel soulagement !

En route vers Dublin

Sur la petite route nationale longeant la côte, les enfants sont émerveillés par les paysages somptueux défilant sous leurs yeux. Les collines souples semblent plonger par instant vers la mer, où des villages de pêcheurs nichés au creux des criques, s’abritent depuis des siècles contre les assauts de la mer déchaînée. Félix, bavard impénitent, comme d’habitude, raconte l’histoire d’Irlande à ses amis. - … et c’est ici que les successeurs du Français Thiébaud Gautier, chevalier accompagnant Jean-sansTerre, se sont appropriés le château de Kilkenny, après avoir été anoblis sous le nom de Butler d’Ormond, en 1391. Il est sèchement interrompu par Duti, énervée par son ton de “Monsieur-Je-Sais-Tout”. - Ouais ! Eh bien, moi, je préfère la réserve naturelle de Wexford ! Tous tes châteaux, on en a vraiment rien à faire !… - Ah ! Évidemment, l’Histoire et la Culture, ce n’est pas donné à tout le monde ! répond Félix avec un haussement d’épaules. Il se renfonce dans son coin et boude. Sept, situé au centre de la banquette arrière, lui touche l’épaule pour le réconforter. - T’en fais pas Félix, moi, j’aime bien quand tu racontes des histoires… Il se ravise un instant. Même si je ne comprends pas toujours tout ce que tu dis, mais… bon. Le Professeur Zwyckx, ignorant ces broutilles, reprend le fil de ses explications. - Vous allez voir, les enfants : le centre de recherche

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de la fondation à Dublin est incroyable ! Depuis cinq ans, le Professeur Leahy travaille sur des ordinateurs exceptionnels, capables de traduire simultanément 200 langues entre elles ! Ouah ! s’exclame Bouba, fan de technologie. Et vous croyez qu’ils arriveront aussi à décrypter les langues oubliées, Professeur ? On y travaille, on y travaille même sérieusement, Bouba ! Moi, j’aimerais qu’ils traduisent la langue des crétois1, pour savoir s’il s’agissait bien du centre de l’Atlantide ! ajoute Luu avec passion.

Zwyckx sourit doucement. - Nous n’en sommes pas là, mon petit Luu ! Mais un jour, peut-être… La conversation se poursuit avec entrain jusqu’à leur arrivée à Dublin. Centre de recherche Yarros, banlieue de Dublin. Un homme d’une trentaine d’année, avec de longs cheveux noirs ondulés, vient accueillir l’équipe du Yarros à son arrivée sur le parking du Centre de Recherche, situé à quelques kilomètres du centre de Dublin. Le bâtiment est construit en briques rouges, sur un seul étage, au milieu d’un grand parc verdoyant, où viennent nicher les mouettes et les goélands. Son regard aux grands yeux verts se plisse à la vue du vieux Professeur. Ils s’étreignent bruyamment. - Mon petit Michael ! Quel plaisir de te revoir ! s’écrie Zwyckx pendant que son ancien élève le soulève du sol en le serrant dans ses bras. - Professeur Zwyckx ! Vous n’avez pas perdu de poids, 1

Minoen : langue “morte” parlée en Crète avant 1.200 avant J.C.


dites-moi ! Toujours votre passion pour la “french cuisine” ? Zwyckx rougit un peu en rajustant sa chemise. - Voyons, Michael, non… Je ne crois pas qu’on puisse dire que j’ai pris du poids. Juste un petit centimètre de tour de taille, peut-être ? Les autres membres de l’équipe sourient doucement. Il est vrai que le Professeur Zwyckx a tendance à se relever la nuit pour finir les plats dans le frigo. C’est le petit Sept qui l’a surpris plus d’une fois dans ses déplacements nocturnes. Quelques minutes plus tard, le groupe visite les laboratoires high-tech. Des ingénieurs informaticiens venus de tous les pays travaillent passionnément derrière leurs écrans. Alors que le jeune professeur Leahy explique les différentes étapes de la création de ces logiciels d’interprétation directe, Sept s’éloigne légèrement de ses compagnons, attiré par l’ordinateur principal.

Brusquement, sans que personne ne s’en aperçoive, la machine se met à doubler d’activité. Des milliers de caractères étranges défilent sur son écran, captivant le garçon. Un informaticien finit par s’en apercevoir et s’approche du poste de travail. - Tiens, c’est bizarre ? Qu’est-ce qui lui arrive ? s’interroge-t-il. - Euh… Evidemment, il y a encore quelques petits réglages à effectuer ! ajoute Leahy pour faire diversion. Bon, je vous propose d’aller faire un tour dans le centre de Dublin. Ça vous dit ? Tout le monde saute de joie et sort du centre de recherches. Seul à l’arrière du véhicule, Sept semble encore absorbé par cette expérience étrange et reste silencieux.


Une Révolution pas si verte Il y a plusieurs centaines de milliers d’années, l’homme chassait, pêchait et cueillait pour se nourrir. Aujourd’hui, il arpente les supermarchés en quête d’un bon dîner. Entre temps, nous avons découvert que nous pouvions domestiquer la nature : les plantes et les animaux. C’est ainsi qu’est née l’agriculture, vers 10 000 ans avant J.C. L’homme s’est ensuite sans cesse adapté et modernisé. Jusqu’au XXe siècle, où il

a inventé des machines, utilisé le charbon, le pétrole, les engrais, les pesticides... Une révolution ! En cinquante ans, la France est devenue la 1ère puissance agricole en Europe et la 2e dans le monde. En effet, entre 1960 à 1980, l’agriculture est dite “intensive” et le mot magique est “rentabilité”. On appelle cette période la “Révolution verte” car à l’époque, on ne voyait que l’aspect positif du progrès et non son impact sur l’environnement.


Moi pollueuse ? Meûûûûh non… ! C’est qui le plus fort en pollution ? L’engrais, la vache ou le tracteur ? Et dans le cochon, est-ce que tout est vraiment bon ? Ces dernières années, nous avons un peu trop tiré sur la corde : poulets élevés en batterie, bœufs gavés d’hormones, champs noyés de pesticides… Bien sûr, l’agriculture intensive a permis de bannir les famines et d’améliorer les conditions de travail des agriculteurs… Mais la Terre, elle, s’est sacrément essoufflée.

1957. L’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas signent le traité de Rome et créent la Communauté économique européenne (CEE). A l’époque, les pays ne sont pas autosuffisants, c’est-à-dire qu’ils ne parviennent pas, avec leurs récoltes, à nourrir leur population. Qu’une hausse des prix du marché survienne ou qu’une maladie attaque les champs, c’est bien souvent la disette et parfois même la famine.

1962. Les six pays fondateurs adoptent des règles communes en matière d’agriculture. C’est ce qu’on appelle la Politique agricole commune (PAC). Objectif : encourager (notamment grâce à des subventions) les agriculteurs à être ultra productifs, pour ne plus dépendre du marché mondial.


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Mon voyage en

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C’est demain le grand départ. Un mois entier en Irlande ! Je pars chez ma correspondante dublinoise, Macha. Elle a 14 ans, comme moi et on s’entend vraiment bien. En tout cas, par mails ! Nous nous sommes écrit pendant un an. Et il y a un mois, elle m’a invitée à venir passer l’été avec elle. “My Mum has a camping-car. It would be fun to travel around the country don’t you think ?”* Demain, donc, je pars faire le tour de l’Irlande avec Macha et sa mère Fiona. J’ai hâte ! A l’aéroport de Dublin, une grande femme rousse en robe à fleurs et une fille blonde aux joues roses tenaient une pancarte : “Welcome Alice from France !”. C’était Macha et sa maman. “Let’s go home” m’ont-elles dit en me serrant dans leur bras. Mais avant, il y a une chose à faire, a dit Fiona. “Have fish and chips !” Nous nous sommes donc arrêtées dans un pub pour grignoter le

fameux poisson frit arrosé de vinaigre. C’était délicieux ! Nous sommes restées deux jours à Dublin. C’est une ville très vivante et les gens sont vraiment accueillants (même s’ils parlent très vite !) Fiona et Macha m’ont fait visiter la ville de fond en comble : Le château, le Musée national, la Galerie nationale... Deux choses m’ont beaucoup impressionnée : le livre de Kells, le plus beau manuscrit enluminé du monde (à la bibliothèque de l’université Trinity College) et Kilmainham Gaol, l’ancienne prison. C’est ici que furent emprisonnés, puis exécutés de nombreux indépendantistes, mais aussi de pauvres femmes qui avaient volé du pain pour sauver leur famille de la Grande famine. * “Ma mère a un camping-car. Ce serait amusant de faire le tour du pays, tu ne crois pas ?”


livres+DVD T’as mal où, Tuvalu ? Hugo et Mamaua ont 10 ans. L’un habite dans une grande ville européenne, l’autre à Tuvalu, le plus petit pays du monde. Ce dernier, composé de neuf îles minuscules dans l’océan Pacifique, est menacé de disparaître. Les eaux montent à cause du réchauffement climatique. Les marées envahissent la terre, le sel détruit les cultures, les arbres tombent, les côtes sont grignotées par le vent. “Mamaua, je te promets de convaincre tous mes copains d’aider Tuvalu à survivre.” Avec plein de petits gestes, que l’on trouve dans cette BD très sympa. Cette BD a été réalisée par une ONG locale, Alofa Tuvalu, soutenu par l’Ademe et diffusée à 500 000 exemplaires dans les écoles en France, Angleterre, Inde, Vietnam... A l’eau la Terre ! Kent, Alufa Tuvalu, Ademe A télécharger : www.ademe.fr et www.alofatuvalu.tv

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Un mousse à bord 31 juillet 1896. Le jeune Gwénolé Laguadek a 13 ans lorsqu’il part pour son premier voyage à bord du Belem. C’est un splendide voilier, construit en Loire Atlantique, quittant Saint-Nazaire en route vers le Brésil. Au bout d’un mois de mer, le navire croise une barque contenant quatre hommes inanimés. Un d’entre eux est mort et un autre grièvement blessé. Ainsi commence les ennuis... Cette magnifique bande dessinée a le goût de la mer et du sel. Les images du voilier donnent une irrésistible envie de partir vers le Brésil, l’Amérique du Sud, charger des noix de cacao ou d’autres épices aux odeurs enivrantes. En route vers d’autres aventures !

Belem, le temps des naufrageurs Ecrit et dessiné par Jean-Yves Delitte BD 48 pages, cartonnée. Editions Glénat. Luthringer Ed. Actes Sud Junior - 72 p.- 14,50 €

Une légende irlandaise Dans ce premier tome de la Légende d’Emeraude, les amateurs de récits fantastiques trouveront tous les ingrédients d’un récit haletant. A la recherche d’une pierre précieuse aux pouvoirs magiques, William et sa jeune amie aveugle, Fiona, plongent dans un monde merveilleux. Le souffle de la pierre d’Irlande Eric Simard Editions Magnard, collection Tipik Junior 148 pages, 7,20 €


Au cœur des ténèbres Paris, en l’an 1200. Le roi Philippe-Auguste est malade et fatigué, après de longues années de croisades en Terre Sainte. On soupçonne la secte des Assassins, venant de Palestine, de menacer la vie du souverain, après avoir causé la mort de Richard Cœur de Lion. Le jeune page du Roi, Thibaut de Sully, a quinze ans. Il est chargé de mener l’enquête discrètement. Il est aidé dans cette tâche par un jeune moine défroqué bien plus étrange que lui. Dans ce récit passionnant d’un bout à l’autre, on découvre une histoire de France différente et mystérieuse. A dévorer tout de suite ! Le Clan des Assassins Claude Merle Editions Intervista 224 pages, 13,90 €

Coup de chaud Pourquoi la Terre se réchauffe-t-elle ? Combien d’espèces vont disparaître ? Y a-t-il toujours eu une banquise au pôle Nord ? Pourquoi les pays pauvres sont-ils plus menacés ? Les océans et les forêts peuvent-ils nous aider ? Pas toujours facile de comprendre le changement climatique... Mais en lisant ce livre tout s’éclaire ! A travers des quiz, des expériences à faire, des témoignages d’enfants partout dans le monde, des dossiers illustrés, on apprend tout un tas de choses... en s’amusant. Ca chauffe pour la Terre Bruno Goldman Ed. Hatier 63 p. 9,90 €

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La Reine des pirates Victor, orphelin de père, recherche sa mère depuis des années maintenant. Elle s’appelle Victoria Reed, mais on la connaît plutôt sous le nom de la cruelle et intouchable Reine des Pirates. Sur sa route, il croise Sebastian Jones, qui lui aussi est déterminé à retrouver cette femme. Les deux hommes décident de s’associer et mettent les voiles pour Madagascar. Le voyage est périlleux. Victor affronte tempêtes, ennemis, épidémies... va-t-il enfin retrouver sa mère ? Les pirates de Madagascar Thore Hansen Ed. Flammarion, Castor Poche. 210 p. 5 €

Globe-squatteur Alexandre de Maximy parcourt le monde avec son sac à dos, sa caméra et sa bonne humeur. Avec un grand sourire il engage la discussion avec les habitants des pays qu’il visite et leur demande simplement : “je peux venir dormir chez vous ?” Et ça marche ! Le globe-squatteur vit ainsi des expériences fantastiques et rencontre des gens extraordinaires. Le voici donc au Mali et au Québec pour de nouvelles aventures. J’irais dormir chez vous (Québec / Mali) MK2. 15,90 €


boutik-ethik Tournicoti ! Uniross, le n°1 des piles rechargeables lance la torche Dynamo, une lampe totalement écolo puisqu’elle marche sans piles ! En actionnant la manette pendant une minute, on obtient dix minutes de lumière. Et ce n’est pas tout. Elle dispose d’une fonction radio et permet même de recharger les téléphones portables. Idéale pour les nuits à la belle étoile et les soirées pyjama.

14,90 €. Décathlon et en grandes surfaces.

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poisson dans l’H2O To be “in” or to be “bio”... la question ne se pose plus ! Ce t-shirt bleu turquoise est à la fois tendance et fabriqué en coton biologique et jersey. De plus, Craft Aid, l’entreprise mauricienne qui le produit, est une société solidaire qui emploie de nombreuses personnes handicapées. Alors, t-shirt près du corps et manches longues pour le style, imprimé “H2O” pour l’ engagement.

25 €. Artisans du monde.

Urban bags Vous pourrez glisser un téléphone portable ou un lecteur mp3 dans cette petite pochette qui se porte à la taille ou accrochée à un sac. Elle est fabriquée par Tudo Bom ? avec d’anciens débardeurs de la marque. Ce sont des vêtements équitables, fabriqués au Brésil, dans le respect des travailleurs et de l’environnement. MàR Urban Bag (existe en rose et en bleu). 25 €. www.tudobom-shop.com


YAKKA PagayeR Yakka se refait un look d’été. Le premier kayak pliable semi-rigide de la marque Bic Sport revient en une version camouflage. Parfait pour se fondre dans le paysage... Facile à ranger et transporter, le Yakka n’en est pas moins aussi performant qu’une embarcation rigide. Il peut contenir jusqu’à 120 kilos. Une bonne chose pour les aventuriers qui partent avec tente et sacs. 599 €. www.bicsport.com Tél. 02 97 43 75 00.

...Et ça revient L’été va bientôt pointer son nez. Et après les raquettes de plage et le freezebee, la mode est au boomerang. Ce sont les Aborigènes qui les premiers ont fabriqué cet objet en le taillant dans le bois pour la chasse ou le jeu. A vous maintenant de jouer les guerriers ! Le boomerang se lance à la verticale (portée de 25 m) et après un long vol rond, il revient doucement dans vos mains. 29,90 €. Nature et Découvertes.

So sweat Adoptez le logo “NoSweat” sur votre cheville. Ces baskets éthiques ont été lancées par la société américaine No Sweat en réaction au rachat de Converse par Nike et pour lutter contre les mauvaises pratiques sociales et environnementales de l’industrie de la mode. Elles sont faites en coton et caoutchouc et fabriquées en Indonésie. Les salaires des employés sont 20 % supérieurs au minimum, ce qui leur permet de faire vivre décemment leurs familles, 80 €. Du 36 au 45. Liste des points de vente (Alter Mundi, Casa bio, Artisans du monde...) et achat en ligne : www.voice-tm.com

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C’est Net Blogland www.blogs-de-voyage.fr.

C’est le pays des blogs de voyage : 14 000 actifs ! Des voyageurs partis dans le monde entier nous racontent leurs péripéties. Il suffit de cliquer sur une destination pour lire les aventures de Julie à Shanghai, Nico au Mexique, Julien au Danemark... Créer par l’agence Expedia.fr, cette plateforme a même organisé un concours de blog de voyage durable. Résultat le 7 juin.

Ecolo kids

http://envirokid.free.fr.

Ce site est à consulter régulièrement. Pour ses dossiers sur les déchets, l’air, l’eau, l’atmosphère... mais aussi pour ses jeux et son dico très pratique pour mieux comprendre le vocabulaire bien particulier de l’écologie.

Elémentaire mon cher Wattman

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www.lachezprise.qc.ca

Un jeu vidéo québécois palpitant ! Il faut, en 9 minutes, aider l’inspecteur 00Watt à lutter contre les gaspillages d’énergie dus à l’horrible Tetrawattus. Vous ouvrez chacune des pièces d’une demeure bien étrange pour trouver les objets qui vont vous permettre de limiter les dépenses d’électricité.

Grenouille très verte www.rainett.fr.

Testez vos connaissances sur l’écologie avec Rainett. Combien de gens sur Terre n’ont pas accès à l’eau potable ? Combien d’hectares de forêts protégées la France compte-t-elle ? Et à chaque fois la réponse est accompagnée des gestes à faire à la maison. Rainett est la seule marque de lessives liquides, assouplissants, nettoyants vraiment écologiques. Pourvu qu’elle croasse encore longtemps.

Tour de l’île www.honoloko.org.

Bienvenu sur l’île Honoloko. Choisissez votre personnage (danseur de hip hop ou maître kungfu ?), puis votre moyen de transport (vélo, bus ou voiture ?). Pour avancer, vous devez répondre à des questions en pensant toujours à préserver l’environnement. Et qui sait, vous battrez peutêtre Saara-liis, l’Estonienne qui détient jusque-là le meilleur score !


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