Construction&Bâtiment n°4/2023. Full

CONS TRUCTION & BÂTI MENT

PROJETS ET CHANTIERS DES PROFESSIONNELS DU BÂTIMENT

Habiter autrement

Trois projets entre immeuble et maison

Réemploi, un secteur en plein développement

Façades durables et productrices d’énergie

La renaissance du Château d’Hauteville

Le dernier fabricant de duvets en Suisse romande

Pouvoir compter sur un savoir-faire local offre de grands avantages en termes de service. Cette formule vaut également pour les parures de lit comme en apporte la preuve l’entreprise Suisse Drafil. Ce producteur de duvets et d’oreillers propose une gamme complète de linge de maison et d’accessoires haut de gamme pour un confort unique.

Drafil, ce sont d’abord des boutiques de linge réputées à Lausanne, Morges et Vevey. Mais c’est aussi le dernier fabricant

facture, située à La Sarraz, est une entreprise stable et un employeur apprécié dans la région.

de duvets et d’oreillers de Suisse romande qui défend l’art du garnissage en duvet d’oie. Depuis plus de 60 ans, cette manu-

La particularité du duvet d’oie est non seulement d’être plus rare que le duvet de canard ou de plumettes, mais aussi d’être considéré comme la matière la plus confortable pour réaliser des duvets et des oreillers. Sa forme de flocon en fait un matériau de garnissage plus gonflant et plus léger et un meilleur thermorégulateur que la plume. Il s’avère idéal tant pour les duvets d’été que d’hiver, selon l’épaisseur du rembourrage.

Les spécialistes de Drafil dispensent des conseils personnalisés pour choisir une parure de lit qui puisse garantir des nuits confortables. Sa large collection propose un assortiment de produits de différentes matières fournissant un ensemble agréable pour un sommeil optimal. En effet, tous les types de fils et de tissages n’ont pas les mêmes avantages.

Chez Drafil, le confort haut de gamme rime avec matières naturelles. Outre des produits en duvet d’oie, l’entreprise fabrique des coussins décoratifs en plumettes et fournit des duvets et des oreillers en laine, soie, cachemire et graines de millet. On retrouve aussi cette exigence quant au choix des matières dans les autres composants de literie proposés dans ses magasins. Les boutiques Drafil commercialisent ainsi du linge de lit et de table de marques de luxe suisses et européennes.

Linge de lit «Flora» de Schlossberg

La Filature, fabrique de duvets et oreillers, La Sarraz

Duvets et oreillers toutes dimensions

La volonté de réduire notre impact environnemental incite à une réflexion de fond sur les métiers de la construction. Une des réponses les plus concrètes est une certaine modération dans nos pratiques. Une sobriété dans le choix des matériaux, dans les méthodes constructives. Des pratiques vernaculaires renaissent. La pierre naturelle est de nouveau utilisée comme matériau de construction principal dans des bâtiments, les isolations se font en paille, les parois en terre. Et tandis que le travail de et avec l’existant prend de l’ampleur, les professionnels prennent conscience de leur responsabilité écologique.

Au sein de cette dynamique, l’économie circulaire fait sens. Dans un souci d’économie matérielle et d’énergie, elle redevient progressivement une pratique commune afin d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles et limiter les déchets générés. Rien ne se crée : les éléments de construction sont réemployés dans de nouveaux projets ; Rien ne se perd : un cadre de porte est réutilisé pour un revêtement de sol ; Tout se transforme : une poutre est recyclée en copeaux de bois. Faire avec ce qui existe déjà. Cela paraît simple et pourtant. Les délais, la coordination de la multiplicité des interlocuteurs, les plannings serrés, sont autant de paramètres difficiles à gérer. Malgré tout, la filière du réemploi se fait une place au sein du monde de la construction. Elle se cherche et se professionnalise. Une belle amorce de changement de production du bâti capable de produire un réel impact sur notre environnement.

Salomé Houllier Binder

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CONSTRUCTION & BÂTIMENT 04/23

4 Édito ACTUALITÉS

10 Les news de l’architecture et de la construction

14 L’UIA imagine l’architecture de l’avenir

REPORTAGE

18 Une cité radieuse à Échichens

26 Trois projets entre immeuble et villa

TECHNIQUES DU BÂTIMENT

40 Pierre naturelle, le grand retour

46 Façades, le temps de l’innovation

60 La protection incendie de l’abbatiale de Romainmôtier

ENTREPRISES

62 MP Ingénieurs, la durabilité pour horizon

64 Sirbatec, des abris sur mesure

DOSSIER

66 Le réemploi, l’essor d’un secteur prometteur

PROJET

82 Trèfle d’Or, prouesse urbaine à Lancy

90 La rénovation spectaculaire du château d’Hauteville

100 Le nouvel espace de production de l’EMP

110 La cure de jouvence d’un bâtiment du 19e

118 Quartier de l’Étang, une ville vivante

134 Artemis, un nouveau quartier à Bussigny

142 Écoles modulaires, la bonne réponse de Genève

148 Aux Plaines-du-Loup, un bâtiment de logements en dentelle

156 Deux surélévations et une rénovation à Genève

AGENDA

162 Expos, salons, congrès et formations

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CONSTRUCTION & BÂTIMENT N°4/2023

PROJETS ET CHANTIERS DES PROFESSIONNELS DU BÂTIMENT

Edition N°4

Septembre - Octobre 2023

Troisième année

Editions PRESTIGE SA

Route de la Gare 7 CH-1070 Puidoux (VD)

T: +41 (0)21 946 37 41 www.espacescontemporains.ch

Editeur: Roland Durussel durussel@espacescontemporains.ch

Rédacteur en chef: Maroun Zahar mzahar@espacescontemporains.ch

Rédactrice en chef adjointe: Salomé Houllier Binder shoullier@espacescontemporains.ch

Rédaction: Estelle Daval, Aurore de Granier, Isabelle Jaccaud, Magaly Mavilia, Marielle Savoyat, Charlotte Schusselé, Elodie Simon, Sarah Hottinger

Direction artistique, réalisation graphique: Atelier Poisson / Giorgio Pesce, Iris Gendret, Solène Canova

Abonnements et administration: Samantha Ferrara

T: +41 (0)21 946 37 41 mail@espacescontemporains.ch

Correction:

Corinne Grandjean

Distribution: Martin Horvath

Annonces Suisse romande, Suisse alémanique, Allemagne et Autriche: Secteurs construction et bâtiment:

Serge Bornand

M: +41 (0)79 214 24 35 sbornand@espacescontemporains.ch

Creative Media Sàrl

Esther Majoleth

T: +41 (0)43 322 60 38 esther.majoleth@c-media.ch

Bureau international / Italie Correspondante et budgets internationaux:

Françoise Faure

Via Tarvisio 7, I-33054 Lignano Sabbiadoro (Ud)

T: +39 347 44 02 151 francoise.faure@libero.it

Impression et expédition:

AVD Goldach, Sulzstrasse 10-12 CH-9403 Goldach

Abonnements:

Construction & Bâtiment Un an (6 Nos) + 1 hors-série offert au prix de CHF 36.–(TVA incluse). Deux ans (12 Nos) + 2 horsséries offerts au prix de CHF 64.– (TVA incluse).

Vente au numéro: CHF 8.–

Tirage: 12’800 exemplaires

La rédaction décline toute responsabilité quant aux documents qui lui sont transmis.

Maison de trois logements dans le quartier de Chailly, Lausanne par NB Architectes, projet en collaboration avec Marco De Francesco

© Matthieu Croizier

ACTUS

EXPOSITION ITINÉRANTE POUR LA DISTINCTION ROMANDE D’ARCHITECTURE

La 5e édition de la Distinction romande d’architecture a décerné son palmarès au début de l’été. Les 17 projets nominés sont aujourd’hui mis à l’honneur dans une exposition itinérante. Celle-ci débutera sur le site de Plateforme 10 à Lausanne le 21 septembre et durera jusqu’au 12 octobre. À l’image de la Distinction, l’exposition vise à mettre en avant une culture du bâti de qualité et significative de certaines tendances contemporaines. L’exposition se poursuivra à Sion dès le 15 novembre, puis ailleurs en Suisse romande courant 2024. Une publication présentant les projets nominés est également en préparation. SHB / dra5.ch

TROIS FOIS PLUS DE CULTURE À TROINEX

En prévision notamment d’une augmentation certaine de sa population, la commune de Troinex, à Genève, a décidé de réaffecter un ancien ensemble agricole datant des années 1760. Pour ce projet, où il s’agit avant tout de restaurer et transformer trois corps de bâtiments en une nouvelle « Ferme de la culture », c’est le bureau Aeby Perneger & Associés qui l’a emporté. Outil qui devrait autant servir à un usage public que communal, l’espace accueillera bibliothèque, salle de spectacle, espace d’exposition, cafétéria ou locaux pour les associations locales. Une forme de tiers-lieu appelé à faire office de nouveau centre du village. MP / troinex.ch et aeby-perneger.ch

2 S A Y 3

SWISS ARCHITECTURE YEARBOOK

Le nouvel annuaire SAY de l’architecture helvétique est le premier du genre à paraitre en Suisse. Il reflète la création architecturale remarquablement diversifiée du pays et offre une visibilité internationale à la qualité exceptionnelle de la culture du bâti suisse. Sa publication aura lieu tous les deux ans et contiendra des textes en anglais et dans les trois langues nationales. Ce lancement s’accompagne d’une exposition itinérante qui ouvre le 9 septembre au Musée suisse de l’architecture S AM avant de partir sur les routes des différents cantons. ED / say.ch

→ Maisons Duc, Saint-Maurice, GayMenzel, architectes

de l’impeccabilité

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For better living. Designed in Sweden.

EXPO À LONDRES HERZOG & DE MEURON

Les coulisses des œuvres des architectes bâlois Herzog & de Meuron, qui ont changé le visage de Londres en imaginant notamment la Tate Modern, sont au cœur d’une grande exposition à la Royal Academy of Arts dans la capitale britannique. Les architectes ont ouvert leurs archives réunissant leur travail minutieusement documenté pour l’exposition à voir à Londres jusqu’au 15 octobre. MM royalacademy.org.uk

ÉNERGIE

FIN DU FOSSILE

En consultation jusqu’au 21 novembre, l’avant-projet de révision complète de la Loi cantonale sur l’énergie concrétise les objectifs ambitieux que le Conseil d’État s’est fixés dans le cadre du Plan climat et de son Programme de législature, en misant sur la lutte contre le gaspillage d’énergie, l’isolation des bâtiments et l’exploitation du potentiel énergétique vaudois. Mesure phare, le remplacement des chauffages fossiles en fin de vie d’ici 2040.

UN BON DE 60 % POUR LE SOLAIRE

Selon les « Statistiques de l’énergie solaire » de 2022, la puissance des nouvelles installations photovoltaïques en Suisse a augmenté de 58 % par rapport à l’année précédente pour atteindre un nouveau record de 1083 mégawatts. Si le marché a connu une croissance dans tous les segments, il faudrait augmenter la production par sept pour parvenir aux objectifs fixés par la Confédération.

DES CHANGEMENTS À SICLI

Depuis le début de l’année, la Fondation Pavillon Sicli –Architecture et Arts du Bâti a officiellement pris la succession des associations Maison de l’Architecture de Genève et Pavillon Sicli. Cette nouvelle structure sera célébrée lors d’une soirée de lancement le 19 octobre, dès 18h30, au Pavillon Sicli. Dans le cadre de cet événement inaugural, la fondation invite l’artiste Thomas Hirschhorn pour une conférence qui sera suivie d’un moment festif. ED / pavillonsicli.ch

LE NOUVEAU PRIX SIA : UNE ODE À LA CULTURE DU BÂTI

Le nouveau Prix SIA célèbre la culture du bâti. Lancée cet été par la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA), la première édition de cette distinction récompensera en mai 2024 des réalisations et des processus innovants, exemplaires en termes de qualité et de durabilité. Les dossiers soumis seront évalués par un jury multidisciplinaire selon le Système Davos de qualité pour la culture du bâti, qui se base sur huit critères en particulier. Un prix du public sera également décerné en parallèle de celui du jury, dans l’idée que la culture du bâti nous concerne tous. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 31 octobre 2023. MS / prixsia.ch

Elbphilharmonie Hamburg, 2001-16.

© Iwan Baan

© Sandra Pointet / Maison de l’Architecture

HOMMAGE AUX JARDINS HISTORIQUES

Les jardins historiques sont souvent négligés voire sacrifiés sur l’autel de la densification. En 1992, cette inquiétude face à leur disparition a suscité la création d’un groupe de travail dédié, dont les bénévoles ont recensé durant deux décennies quelque 30 000 jardins remarquables. Pour saluer ce travail, qui a donné lieu à une banque de données, ainsi que l’investissement bénévole de l’association en faveur de la formation des professionnels, Patrimoine suisse a décidé d’attribuer le Prix Schulthess des jardins 2023 au groupe de travail Jardins historiques d’ICOMOS Suisse. EMD / patrimoinesuisse.ch / icomos.ch

© Noah Santer, Patrimoine suisse

L’ARCHITECTURE, OUTIL ESSENTIEL D’UN AVENIR DURABLE

POUR TOUS

Le Congrès de l’UIA s’est conclu par le lancement de 10 principes de développement durable dans l’environnement bâti. Le concept Living Places montre comment développer concrètement des bâtiments durables avec une empreinte CO2 trois fois plus faible et un climat intérieur optimisé.

Estelle Daval

Le pavillon The Greenhouse du studio Forma.

Le Congrès mondial des architectes 2023 de l’UIA, qui s’est tenu du 2 au 6 juillet à Copenhague, a rassemblé plus de 6000 participants venus de 135 pays. Le thème principal du congrès était «Avenirs durables – Ne laisser personne de côté ». Architectes de renom, talents émergents, scientifiques, chefs d’entreprise et politiciens influents ont partagé leurs connaissances, leurs expériences, leurs idées et leurs visions afin d’identifier des solutions aux défis auxquels l’architecture est confrontée aujourd’hui. En point d’orgue de l’événement, la présidente de l’UIA, Natalie Mossin, a présenté « Les leçons de Copenhague », qui consistent en 10 principes pour un changement rapide et radical de l’environnement bâti afin d’atteindre les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD). S’il a été démontré que les solutions architecturales existent déjà, l’environnement bâti reste cependant un grand consommateur d’énergie et de ressources naturelles et un fort producteur de déchets.

L’UIA L’Union internationale des architectes a élu son nouveau conseil d’administration et son nouveau bureau pour le mandat 2023-2026. Ce dernier est désormais présidé par l’architecte suisse Regina Gonthier. Elle est la troisième femme à diriger l’Union depuis sa création en 1948. Architecte praticienne et copropriétaire d’un bureau d’architecture à Berne avec son époux, Regina Gonthier a été professeure invitée en architecture à l’EPF de Zurich et membre des conseils d’experts pour l’architecture et l’urbanisme de plusieurs villes suisses. Elle a une longue expérience au sein de l’UIA où elle a œuvré en tant que membre du Conseil et co-directrice de la Commission Concours internationaux.

Le secteur de la construction représente à lui seul 40 % des émissions mondiales de CO2 et 35 % du total des déchets, ce qui appelle une action urgente. Ces 10 principes visent à créer un langage commun pour accélérer le changement, à la fois pour les praticiens et les investisseurs, mais aussi pour encourager les hommes politiques à soutenir la législation locale, nationale et mondiale. Pour faire écho aux conférences et débats et célébrer Copenhague en tant que capitale mondiale de l’architecture en 2023, 15 pavillons d’architecture ont été érigés à travers la ville. Chacun de ces pavillons à l’échelle 1:1 est le fruit d’une collaboration entre architectes, ingénieurs, producteurs de matériaux, institutions scientifiques, associations et fondations, tous sont liés à un ou plusieurs des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies. uia-architectes.org

Le pavillon Bricks in common de AART architects.

EXPÉRIMENTER UN MODÈLE D’HABITAT EXEMPLAIRE

En marge du Congrès de l’UIA, le groupe Velux et ses partenaires Effekt Architects, Artelia Engineers et Enemærke & Petersen ont ouvert les portes de Living Places Copenhagen – 7 prototypes de bâtiments qui démontrent qu’il est déjà possible de construire aujourd’hui des logements durables avec une empreinte carbone trois fois plus faible et un climat intérieur trois fois plus sain. Les sept prototypes comprennent cinq pavillons ouverts et deux résidences entièrement fonctionnelles et équipées. Le projet tend à prouver que le changement est possible dès maintenant et à inspirer architectes et promoteurs à la recherche d’un mode de construction plus durable. Chaque matériau, chaque design et chaque technique de construction ont été soigneusement étudiés pour réduire

l’impact sur l’environnement et améliorer la santé humaine. La conception de Living Places est basée sur le modèle dit de la boussole, présenté pour la première fois lors de la conférence Build for Life fin 2021. Ce modèle propose une approche progressive de la gestion du processus de construction et de développement.

À Copenhague, la visite du site Living Places est ouverte aux professionnels comme aux particuliers jusqu’à fin novembre. Le projet devrait dans le futur prendre le chemin d’autres villes d’Europe. Une bonne façon de tester certains des principes de conception en matière de facilité de démontage et d’assemblage.

uia-architectes.org

AU RYTHME DE L‘INNOVATION.

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L’ESPACE DU MOUVEMENT

Le site de l’établissement socio-éducatif Cité Radieuse à Échichens, au-dessus de Morges, s’est vu récemment complété d’un bâtiment accueillant de nouvelles surfaces pour les résidents. Ce dernier, discret et présent à la fois, semble avoir toujours été là.

texte : Marielle Savoyat

photos : Joud Vergély Beaudoin Architectes

C’est l’histoire d’un lieu de vie. Un lieu qui mêle vie en communauté et habitat. La Fondation Cité Radieuse créée en 1967 accueille des personnes en situation de polyhandicap. Le site existant s’organise comme un petit village, avec une place centrale semi-enterrée, autour de laquelle s’égrènent des ateliers, des volumes d’unités d’habitation et de soins préexistants ainsi que des maisons ouvrières habitées par des résidents. Ici, tout est destiné à inciter au mouvement et à maintenir l’espace vivant. Une promenade en boucle fait le tour des lieux, en invitant à la promenade, tout en reliant les différents bâtiments réalisés en différentes étapes dans un contexte paysager bucolique.

L’entrée du site est dorénavant marquée par un récent édifice qui accueille de nouvelles unités d’habitation dans ses étages, un réfectoire et une cuisine professionnelle, ainsi qu’un parking réservé aux véhicules spécialisés, accessible de plain-pied au rez-de-chaussée. L’aménagement paysager joue avec la colline sur laquelle il s’insère. Côté place, le réfectoire est accessible de plain-pied. Côté jardin, fonctionnant comme un rez-de-chaussée supérieur, les unités de vie à l’étage se voient directement connectées à la promenade extérieure.

DE L’INTIMITÉ À LA COMMUNAUTÉ

Telles deux maisons mitoyennes de trois niveaux, le bâtiment résonne avec les maisons ouvrières présentes sur le site, vouées à disparaître à terme au profit de logements plus adaptés. Les toits en pente, l’expression architecturale domestique, les balcons liés aux salons d’étage, la couleur claire des façades en bois peint, tous ces éléments parlent d’eux-mêmes : ici, on habite.

Le rez-de-chaussée, un volume bas semi-enterré, quant à lui, exprime la vie en communauté. Il s’étire au-delà de l’emprise des étages et se raccorde aux locaux préexistants. Sa rotonde qui s’avance sur l’extérieur articule les circulations et participe à l’idée de mouvement, autant pour inviter à entrer dans le réfectoire que pour diriger vers la place. La grande cafétéria qu’elle abrite autorise une flexibilité d’usage. Elle peut être divisée en sous-espaces grâce à des parois coulissantes qui permettent de créer de plus petites salles pour des activités ou des événements.

PROMENADE DOMESTIQUE

Le plan des étages se développe de manière organique, générant mouvement et promenade domestique. Chaque étage fonctionne comme un « grand appartement » de sept chambres, avec un salon et une salle à manger en commun, ainsi qu’une pièce pour les éducateurs, un studio et deux noyaux contenant ascenseur, garage à chaises roulantes, salle de bain thérapeutique.

Comme un mimétisme des aménagements extérieurs existants, la typologie du plan autorise des déplacements faciles à pratiquer en chaises roulantes. Un hall central et un circuit tournant autour de deux noyaux offrent toutes les possibilités de parcours. Deux types de circulation amples s’entrecroisent : un circuit en boucle aux angles successifs réduit la perception de distance et permet un accès intimiste à sa chambre ou à son studio, offrant ainsi le choix d’aller dans toutes les directions sans traverser ni salon ni salle à manger. Pour autant, une perspective centrale directe relie en diagonale le salon commun et la salle à manger partagée. Un enchaînement spatial fluide se dessine, mêlant privacité et vie en communauté.

CHAMBRE VIVANTE

Situées sur les pourtours, toutes les chambres possèdent cinq murs, ce qui crée l’espace généreux nécessaire aux mouvements avec une chaise roulante. En continuelle adaptation, elles permettent une flexibilité d’usage et évoluent avec la vie de leurs résidents. En effet, la situation de handicap peut évoluer, peut changer du côté physique au cours d’une vie par exemple. Ainsi, la salle de bain peut être adaptée et s’inverser. Certaines chambres offrent la possibilité d’être communicantes pour les éventuels couples qui pourraient se former.

Armoires et espaces de rangements personnels, astucieusement placés autour du cadre de la large porte de la chambre, créent une généreuse épaisseur de seuil entre le couloir et la chambre. La salle de bain est toujours placée dans un angle, ce qui permet plus d’intimité. Une grande fenêtre, placée consciemment à côté de la porte de la salle d’eau permet d’y amener lumière naturelle et percée sur le paysage de manière intimiste.

CONSTRUCTION LÉGÈRE

Une construction mixte bois-béton joue de manière astucieuse avec les qualités des matériaux. Toujours dans l’idée d’une fluidité et d’une amplitude des parcours en chaise roulante et d’une perception de l’espace sans cesse renouvelée. Les façades préfabriquées en bois ont permis de limiter les nuisances et le bruit du chantier sur le site habité. Leur ossature porteuse, ainsi que les deux noyaux porteurs en béton armé permettent une grande

flexibilité spatiale à l’intérieur, complètement aménagé avec des cloisons légères et limitant les angles droits.

Ici, tout est mouvance, adaptation, évolution. Le mouvement est encouragé, le changement facilité. L’architecture permet ici à la vie de se dérouler le plus facilement possible, de gommer autant que faire se peut les contraintes, d’adoucir les difficultés, d’accompagner avec bienveillance et de valoriser les mouvements.

Les constructions de taille moyenne abritant quelques logements fleurissent en ville, en périphérie urbaine et en campagne. Des typologies hybrides entre l’immeuble et la maison, elles sont une manière de densifier, d’optimiser les emprises au sol et les ressources, tout en y mêlant spatialités singulières, surfaces extérieures privatives ou semi-privatives de qualité, vues et liens avec l’extérieur privilégiés. Véritables laboratoires architecturaux, ces projets proposent de nouvelles manières d’habiter qui permettent de lier économie de moyens et logements d’exception, mais aussi privacité et convivialité. Certaines réalisations peuvent s’apparenter en partie à la définition que l’on se fait de la villa urbaine, petit immeuble rayonnant sur quatre faces avec généralement un logement par étage ; d’autres affichent leurs propres caractéristiques liées spécifiquement au contexte dans lequel ils s’insèrent. Un bon compromis entre densité et habitat individuel. Tour d’horizon des potentiels autour de trois réalisations contemporaines à Genève (Lancy), Lausanne et Fribourg.

HABITER LA MOYENNE ÉCHELLE

Marielle Savoyat

SPATIALITÉS D’EXCEPTION

Comment lier passé et présent ? Comment habiter de manière résolument contemporaine dans un contexte à haute valeur patrimoniale ? LRS Architectes y répond à Genève, dans l’ancien bourg de Lancy, en signant un immeuble de logements mêlant références rurales et expression contemporaine. Le bâtiment abrite six logements qui s’élèvent sur quatre niveaux, ainsi qu’une arcade commerciale au rez-de-chaussée et un parking au sous-sol.

Ses deux faces présentent deux caractères différenciés. Côté route, un subtil pli permet de relier les façades adjacentes qui n’étaient alors pas alignées. L’échelle accordée aux bâtiments voisins et la matérialité du crépis rustique et artisanal sont autant de manières de s’intégrer au caractère rural de la rue. Les grandes ouvertures laissant entrer un maximum de lumière ne laissent toutefois aucun doute sur la contemporanéité de l’édifice. Côté cour, la géométrie angulaire de la façade complètement ouverte s’inspire de la substance historique irrégulière du tissu villageois. Elle permet de fractionner le volume et d’augmenter l’apport de lumière naturelle, tout en variant les percées visuelles et en limitant les vis-à-vis directs. Les généreuses terrasses s’étirent en continuité avec celles des bâtiments voisins, tandis que leurs

retraits progressifs vers l’intérieur caractérisent chaque appartement de manière variée.

Le terrain s’avérant très humide, l’appartement du rez-dechaussée et celui du premier étage ont été surélevés côté cour. Par la même occasion, ils jouent avec des variations de hauteurs qui participent à dynamiser les parcours et à segmenter la profondeur du logement. L’attique se love sous un toit en pente revisité qui se plie à l’horizontale côté cour, ce qui accentue l’effet d’encadrement sur le grand paysage et le Salève.

La typologie des plans, qui s’ouvrent et s’élargissent côté cour, ainsi que les différences de hauteurs sous plafonds créent des spatialités qualitatives atypiques, avec des parcours induits par les dilatations diverses et variées. Au rez-de-chaussée, l’espace de vie s’articule avec le jardin et les percées visuelles sur deux églises voisines. Aux étages, les appartements traversants bénéficient d’espaces de vie s’étirant en longueur dans toute la profondeur du bâtiment. L’attique, lui, s’oriente vers la vue tout en s’articulant autour d’une grande cheminée. Sur la base d’un héritage vernaculaire, les spatialités d’exception qui en découlent tissent des liens forts depuis la sphère domestique vers l’extérieur.

© Joël Tettamanti

LRS ARCHITECTES

Fondé en 1999 à Genève par Laurent Lin, Alain Robbe et Rolf Seiler, le bureau LRS Architectes compte aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs. Il a su se déployer par la qualité de ses réalisations et de ses réflexions, tant dans le domaine de l’architecture que celui de l’urbanisme ou encore dans l’enseignement. Dans les projets, son approche questionne le contexte et les contraintes, en cueillant chaque occasion pour créer des sensations spatiales fortes et atypiques, de l’intérieur vers l’extérieur.

LIENS SUBTILS

Sur les hauts de Lausanne, dans le quartier de Chailly, cette récente réalisation s’insère dans la lignée des villas urbaines lausannoises, en réinterprétant le thème de manière contemporaine. Les ingrédients y sont : un plot qui rayonne et qui dialogue autant avec la rue et un chemin privé qu’avec le jardin commun au sud, qui permet une forme de pragmatisme économique et de densification dans une zone villas à faible densité, en réunissant trois logements sous le même toit (un logement par étage). Le projet vient remplacer une ancienne maison démolie.

Le plan biseauté et les jeux de terrasses permettent de créer une succession de facettes et de fractionner le volume. Les vis-àvis sont déjoués et différentes perspectives inattendues s’ouvrent, allant chercher des percées en direction du paysage, au-delà de la ronde des villas alentour. À l’étage et à l’attique, la vue sur le lac et les montagnes y est même époustouflante. Les stores qui descendent verticalement jusqu’au sol permettent de transformer les terrasses du rez-de-chaussée et de l’étage en une « pièce supplémentaire » extérieure, tout en reconstituant le volume complet.

Les plis de la façade du côté des généreuses terrasses sont différents à chaque étage et caractérisent ainsi chaque appartement.

Les larges espaces de vie se dilatent et se plient en définissant différentes zones en dialogue avec les terrasses. Au rez-de-chaussée et à l’étage, le noyau central des éléments de cuisine et d’armoires fixes permet de distinguer spatialement une zone plus intimiste au nord avec les chambres et les salles d’eau.

Quelques clins d’œil au passé, par l’insertion de la nouvelle villa sur l’empreinte de l’ancienne, en conservant un perron avec quelques marches, en maintenant le hall d’entrée et les circulations verticales au nord et la rampe d’accès aux garages à l’ouest. Le carrelage vert moucheté des nouvelles salles de bain font référence au bleu ciel moucheté de celui de la maison précédente. Le carrelage rose et gris au sol du hall commun et de la cage d’escalier tisse également des liens conscients avec l’histoire, en reprenant un motif et en le reconstituant de manière contemporaine. Tout comme la bordure des embrasures de fenêtres, une empreinte suggérée et moulée dans le béton, qui exprime en creux la forme du cadre qui se serait habituellement vu en relief.

Grâce à un astucieux et doux mélange entre références historiques et architecture d’aujourd’hui, c’est toute une nouvelle manière d’habiter qui émerge.

© Matthieu Croizier

© Matthieu Croizier

© Matthieu Croizier

© Matthieu Croizier

© Matthieu Croizier

© Matthieu Croizier

© Matthieu Croizier

NB.ARCH

Fondé en 1998 à Lausanne par Sarah Nedir et Luc Bovard, le bureau d’architectes NB.ARCH s’attache à se mettre au diapason avec le contexte dans lequel chaque projet s’insère. Il pratique une architecture qui tisse des liens entre passé, présent et futur, qui cherche à révéler les empreintes du temps ou les éléments inscrits dans un lieu, tout en renforçant les connections sociales. La ligne directrice du bureau s’oriente vers un travail avec l’existant : transformer, rénover, réutiliser, réinventer ce qui existe déjà, dans une démarche durable. Projet 2016-2017, collaboration avec Marco de Francesco, architecte et artiste.

HORS DU TEMPS

En lisière de forêt et pourtant en pleine ville, juste derrière le très fréquenté boulevard de Pérolles, ce petit immeuble de logements semble hors du temps. Difficile de le dater. L’expression architecturale, tout comme la spatialité des appartements, mélange les codes et les époques. De prime abord, impossible de réaliser qu’il s’agit en réalité de la transformation et de l’agrandissement d’une villa existante, tant le volume d’origine est englobé dans le nouveau. Le bureau Aviolat Chaperon Escobar Architectes signe en 2020 cette réalisation qui a d’ores et déjà été repérée par les jurys des Prix Arc Award en 2021 et, plus récemment, par celui de la Distinction Romande d’Architecture 2023. Plongée dans cette architecture hors des sentiers battus, qui mêle les langages et les usages, de manière libre et instinctive, avec pour seul guide la qualité d’habitat.

En reprenant les principes typologiques de l’ancienne maison, ce sont quatre grands appartements – un par étage – qui se déploient au travers d’une dizaine de pièces en enfilade. Ici, pas de couloirs ni d’usages préfixés. En se basant sur les principes du plan neutre, ce sont les pièces de mobilier des habitants qui définissent l’usage de chaque espace et non l’architecture qui conditionne la fonction des pièces, toutes quasiment équivalentes en taille et en forme. C’est là toute l’originalité et le

caractère du plan et de la manière d’habiter, libre et flexible. L’ensemble des appartements est ainsi appropriable par différents types d’habitants, allant de familles à couples de retraités par exemple, ce qui favorise une heureuse mixité sociale. Ce n’est finalement que la position de la pièce dans l’appartement qui lui apportera une variation de lumière et un caractère différent. Traversant de part et d’autre, chaque logement bénéficie de l’entier de la course du soleil.

Exploitant toute la largeur de la maison d’origine, les deux appartements du bas sont plus grands que les deux logements du haut. Mis à part la structure de la maison d’origine qui a été conservée, la nouvelle est entièrement en bois pour minimiser l’impact écologique et faire une économie de moyens non négligeable. Dans la même lignée, l’ensemble des choix est très rationnel et pragmatique, tel que fenêtres identiques partout ou portes à deux battants répétées partout à l’intérieur des appartements pour soutenir le jeu des enfilades.

Les raisons d’un projet qui touche ? Une intervention atemporelle qui s’imprègne de la mémoire des lieux – qui l’absorbe même – pour écrire une nouvelle histoire et suggérer une manière d’habiter capable de traverser le temps et appropriable par tout-un-chacun.

© Eik Frenzel

AVIOLAT CHAPERON ESCOBAR ARCHITECTES

Fondé à Fribourg par trois associés en 2014, Aviolat Chaperon Escobar Architectes se lance dès le départ dans une pratique qui conjugue autant les concours ouverts que les mandats directs, principalement pour des transformations de logements.

Leur approche de l’architecture se focalise sur des fondamentaux qu’ils a ectionnent particulièrement : la volumétrie, l’espace, la construction et la matière, auxquels s’ajoutent des éléments plus caractéristiques à chaque projet. Libres, ils défendent une manière de travailler intuitive, sans cadre rigide.

LA PIERRE NATURELLE: MATÉRIAU D’AVENIR

À l’heure de la quête d’une architecture plus propre et durable, la pierre naturelle revient peu à peu sur le devant de la scène. Utilisée depuis la nuit des temps, elle reste encore sous-exploitée dans la construction contemporaine helvétique, mais pourrait convaincre de plus en plus d’architectes dans les années à venir.

Aurore de Granier

VERSATILE ET OMNIPRÉSENTE

Nous connaissons bien son utilisation massive dans la décoration d’intérieur. Aujourd’hui, salles de bain, cuisines, mais aussi pièces à vivre et espaces extérieurs bénéficient largement de ce matériau organique qu’est la pierre naturelle. Un choix influencé par son esthétique, qu’elle soit granit, marbre, calcaire, ardoise, travertin ou grès, mais aussi par ses qualités isolantes naturelles. Préservant les intérieurs des variations climatiques, elle se distingue également pour ses capacités d’isolant phonique. Des caractéristiques techniques et esthétiques qui expliquent sa versatilité, que l’on peine cependant à retrouver dans l’architecture contemporaine, y compris en territoire suisse. Utilisée massivement à travers le monde, la pierre naturelle a vu son exploitation à l’état brut drastiquement réduite avec l’arrivée du béton. Plus facile à travailler, moins onéreux, le béton est aujourd’hui privilégié dans la construction, malgré ses faibles performances en termes de durabilité. Mais des architectes s’opposent à cette solution des temps modernes et se tournent vers le passé pour inspirer l’avenir.

CONSTRUIRE EN PIERRE AUJOURD’HUI

Si au fil des décennies la pierre naturelle a disparu de l’architecture contemporaine, elle refait peu à peu son apparition sur le territoire suisse. Dans le canton de Genève notamment, on constate un intérêt nouveau des maîtres d’ouvrage pour des propositions de projets en pierre massive. Des constructions récentes qui démontrent la faisabilité de réalisations d’ampleur, tant du point de vue économique que constructif et technique, sur des bâtis de grande dimension. Quelques bureaux d’architectes prennent aujourd’hui le parti de la pierre massive, à l’image d’Archiplein et de Gilles Perraudin Architectes en Suisse romande, dont plusieurs projets de grande échelle sont aujourd’hui sortis de terre.

Un choix de matériau guidé par plusieurs valeurs, à commencer par la durabilité de la matière à laquelle s’ajoutent ses qualités isolantes naturelles permettant d’optimiser le confort d’usage des

Dans la commune de Plan-les-Ouates, dans le canton de Genève, le consortium Archiplein et Perraudin Architectes finalisaient en 2021 un ensemble de quatre bâtiments construits en pierre massive abritant des logements sociaux.

bâtiments et d’augmenter leur performance énergétique. Mais c’est aussi le caractère patrimonial inhérent à la pierre qui incite les architectes à la choisir, conférant à des bâtis récents une identité marquée et ancrée dans son environnement. À l’heure actuelle les bâtiments contemporains en pierre naturelle sont encore rares en Suisse romande, mais les quelques exemples sortis de terre ces dernières années démontrent la possibilité d’une future réintroduction du matériau ancestral dans l’architecture suisse.

LA QUESTION DE L’EXTRACTION

À l’heure où chaque ressource est comptabilisée, l’extraction de la pierre naturelle vient cependant questionner sa durabilité. Une méthode d’approvisionnement qui a souvent été critiquée pour les dégâts naturels apportés sur les sites, mais qui, selon une étude menée par l’équipe de Guillaume Habert à l’EPFZ de Zurich, compense par sa durabilité temporelle. En effet, en se basant sur des bâtiments des années 1960, les chercheurs ont démontré que l’empreinte carbone d’un édifice en pierre n’étant pas isolé reste imbattable face à tout autre type de construction, sur une échelle de mesure de 60 ans. Si la méthode d’approvisionnement reste très critiquée, notamment en Suisse où les propositions de projets d’ouverture de carrières sont très souvent refusées, elle est cependant à l’origine semblable à celle du béton dont la transformation, le transport d’une grande complexité et le traitement en font une matière beaucoup plus énergivore et polluante. Découpée au sein des carrières, la pierre naturelle ne nécessite en effet aucun traitement ni transformation. Elle est majoritairement transportée par train ou bateau, sa nature n’étant pas altérable. Un bilan donc positif face aux matières privilégiées dans l’architecture contemporaine, qui se voit entachée par une question centrale : le non-renouvellement de cette ressource, rappelant la nécessité d’un bâti raisonné.

© Leo Fabrizio

CHEVRIER & CAPRARA, 95 ANS DE SAVOIR-FAIRE

Il y a près d’un siècle, en 1928, naissait l’entreprise Chevrier & Caprara. Spécialisés dans la taille de pierre, ses experts réalisent vos projets de A à Z, de l’étude à la pause, en passant par le choix du matériau idéal. Évoluant dans le domaine de marbrerie du bâtiment, de taille, et de maçonnerie de pierre, ils interviennent à la fois sur des commandes publiques d’importance, mais aussi sur des chantiers privés où le sur-mesure à là aussi sa place. S’inscrivant dans une méthode de travail artisanale, son équipe de spécialistes s’adapte également aux évolutions et aux nouvelles technologies pour vous offrir le meilleur de la pierre. Faisant appel à leur savoir-faire, mais aussi à leur créativité, les tailleurs de pierre de l’entreprise Chevrier & Caprara ont à cœur de produire un travail d’excellence qui satisfait depuis maintenant 95 ans les maîtres d’ouvrage et les particuliers à travers la Suisse romande. chevriercaprara.ch

Chevrier & Caprara Chemin de la Colice 16 1023 Crissier Tél. +41 21 635 39 51 info@chevriercaprara.ch

Tailleur de pierre depuis 1928

Ravalement de façades

Taille et pose de pierres naturelles

Marbrerie du bâtiment et de décoration

Façade ventilée

Maçonnerie de la pierre

Chemin de la Colice 16

Case postale 144

CH-1023 Crissier

Tél. 021 635 39 51

info@chevriercaprara.ch

www.chevriercaprara.ch

FAIRE CARRIÈRE SANS CARRIÈRE

Depuis plus de 40 ans, Luc Chappuis a toujours eu pour objectif de façonner la pierre de son pays, à savoir le Pied du Jura vaudois. L’ouverture d’exploitation de matériaux étant soumise à de très nombreux critères, une petite entreprise n’avait pas les moyens d’y arriver. L’approvisionnement en pierre de taille est donc venu du département de l’Ain voisin à raison de camions complets de 25 tonnes de blocs par voyage. Cette matière de très bonne qualité a permis la réalisation de nombreux bassins de fontaines massifs, des arcades, encadrements de fenêtres, perrons, escaliers, colonnes, piliers. La technologie a apporté la précontrainte de grands linteaux, la reconstruction et la consolidation d’ouvrages. La qualité de la matière locale permettrait des réalisations massives en soubassement pour la pierre calcaire blanche, les façades en pierre jaune et la molasse thermophile pour l’intérieur. Tout y est pour un avenir patrimonial de qualité. « J’espère que dans les années à venir la pierre de taille fera l’objet de plus d’attention dans le monde de la construction », confiait Luc Chappuis. cacl.ch

Calcaires Chappuis sàrl Rue des artisans 12 1148 L’Isle, Suisse +41 (0)21 864 52 39

Depuis 1979 calcaires

CHAPPUIS sàrl

rue des artisans 12 CH-1148 L’ISLE (VD)

www.calc.ch

Les tailleurs de pierres, créateurs de patrimoine

DES FAÇADES ÉBLOUISSANTES

Nouvelles tendances et projets innovants, la façade n’a pas fini de se réinventer, notamment dans la mise en valeur de ses surfaces verticales.

Magaly Mavilia

Précurseur dans l’utilisation de l’énergie solaire en façade, le projet Silo Bleu, réalisé par Epure Architecture et Urbanisme SA, Progin SA, Solarwall et le bureau d’ingénieurs BCS SA a reçu le Prix solaire 2019. À cette époque, c’était la plus importante façade solaire de Suisse romande.

Bois, façades actives et cinétiques, les revêtements de façade prennent de la couleur et du relief. La façade devient productrice d’énergie et l’on se tourne davantage vers des matériaux plus durables où les bilans carbone deviennent réellement des outils de décision. Au rang des tendances qui montent, le bois, la façade solaire ou cinétique font parler d’eux.

Les matériaux recyclés, comme l’alu pour les fenêtres et les façades, commencent aussi à se faire une place dans les nouvelles constructions. « De manière générale, nous observons un regard plus aigu sur le bilan carbone des matériaux. L’usage d’une certaine sophistication n’empêche pas un regard plus pointu sur le choix des matériaux, leur bilan carbone et leur provenance », souligne Nicolas Weber, associé du bureau BCS Façades.

« Il y a une réelle prise de conscience des architectes et des maîtres d’ouvrage de l’efficience et du bien-fondé de recourir à des façades actives, et nous sommes convaincus que ce n’est que le début », se réjouit Nicolas Weber. Couleurs, textures, verre sablé, le choix suit la demande et offre de belles possibilités pour des surfaces moins brillantes, structurées ou avec des motifs. BCS Façades travaille sur de nombreux projets innovants, comme celui d’un futur dépôt où près de 4 400 m² de façades actives photovoltaïques permettront de générer plus de 540 kWc.

« Une autre tendance se dessine dans la construction, observe l’ingénieur civil, il s’agit de l’utilisation de brise-soleil pour offrir aux façades une protection passive contre le soleil et permettant de repousser la plage horaire d’utilisation des stores et de leur

abaissement, de réduire l’éblouissement mais aussi de contrôler la quantité de chaleur solaire qui pénètre dans le bâtiment et de garantir aux utilisateurs une vision vers l’extérieur tout en participant à l’esthétique de l’ouvrage. En réalisant une étude solaire, la protection solaire passive peut, selon les cas et les expositions, permettre des gains de plusieurs heures sans abaissement des stores. »

DURABILITÉ DU BOIS

La nouvelle Loi sur l’énergie du canton de Vaud, en consultation jusqu’au mois de novembre, encourage l’utilisation des ressources locales. Ça tombe bien, le territoire vaudois, notamment, regorge de matières premières qui ne sont pas près de s’épuiser.

« Mettre du bois en revêtement extérieur, cela veut dire utiliser un matériau qui reste vivant et il faut être conscient de cela. Mais nous avons aujourd’hui la chance de disposer de produits et de procédés, comme le pré-grisaillement, qui permettent de limiter l’impact visuel du vieillissement d’un bois non traité », souligne Lucie Mérigeaux, responsable du service technique de Lignum et membre de la Chambre suisse des experts judiciaires techniques et scientifiques.

Dans les constructions contemporaines et plus particulièrement en ville, le bois est aussi largement utilisé en façade mais souvent recouvert d’un crépi ou d’un autre matériau dans un souci d’intégration architecturale à l’environnement bâti.

Adrien Barakat

EXPÉRIENCES CINÉTIQUES

Si elles sont de plus en plus utilisées pour produire de l’énergie, les façades participent également à la régulation du confort thermique à l’intérieur des bâtiments. À travers elles, les architectes osent une identité singulière.

Conçue par le bureau Henning Larsen Architects, la façade du campus de l’Université de Syddansk (DK) est équipée d’une protection solaire dynamique qui s’adapte aux conditions climatiques spécifiques et aux habitudes des utilisateurs et fournit une lumière du jour optimale et des espaces climatiques intérieurs confortables le long de la façade. « Le système de protection solaire se compose d’environ 1 600 volets triangulaires en acier perforé, expliquent les architectes. Ils sont montés sur la façade de manière à s’adapter aux variations de la lumière du jour et à l’apport de lumière souhaité. Le système de protection solaire est équipé de capteurs qui mesurent en permanence les niveaux de lumière et de chaleur et régulent les volets mécaniquement au moyen d’un petit moteur. »

2 166 ÉLÉMENTS DE FAÇADE

Avec 27 000 m² d’espaces flexibles et entièrement vitrés, le nouveau campus Unlimitrust à Prilly (VD) conçu par le bureau Richter Dahl Rochat & Associés SA, Lausanne, est superbe. À l’initiative de SICPA, leader du marché des encres de sécurité, ce bâtiment décline ses transparences à travers 2 166 éléments de façade, dont

une soixantaine de types différents qui façonnent cette géométrie si particulière. À raison de 12 éléments en moyenne par jour, sept mois ont suffi à l’entreprise Sottas SA pour livrer la première peau de ces 12 000 m² de façades. « La première peau a nécessité la création de neuf nouvelles matrices pour l’extrusion de tous les profilés la composant. Outre les profils standards tels les montants ou les traverses, un profil, également extrudé et vissé sur la traverse supérieure, permet de maintenir le joint fixe sur toute la hauteur et de garantir ainsi l’étanchéité de la façade », expliquent Luis Fernandes et Cédric Magne de Sottas.

Un élément mesure en moyenne 1 600 mm de large par 4 100 mm de haut, pour une profondeur de 210 mm, et 30 % d’entre eux possèdent un clapet de ventilation. Afin de permettre le montage et le maintien des éléments, des barrettes (ou doigts) intégrées au profil supérieur s’emboitent dans les rainures de la traverse inférieure.

Au rez-de-chaussée, une filière avec une traverse supérieure a été élaborée pour schématiser le haut d’un élément et permettre la remontée d’étanchéité.

À l’intérieur du bâtiment, d’autres matrices ont été créées pour la fabrication des profils de finitions intérieures, clipsés pour une fixation invisible conférant aux locaux un haut degré d’élégance.

© Sophie Brasey

© Sophie Brasey

↖ ↑ Le nouveau campus Unlimitrust à Prilly (VD) conçu par le bureau Richter Dahl Rochat & Associés SA.

← Conçue par le bureau Henning Larsen Architects, la façade du campus de l’Université de Syddansk est équipée d’une protection solaire dynamique, qui s’adapte aux conditions climatiques.

FAÇADES VENTILÉES ACTIVES

Le choix d’une façade ventilée active, en rénovation comme dans une nouvelle construction, permet d’exploiter l’énergie solaire de manière optimale, réduisant la dépendance aux sources d’énergie traditionnelles et contribuant ainsi à la préservation de notre environnement.

Pour la rénovation de l’ancienne tour de l’usine Firmenich à Genève, l’entreprise Facetec a posé plus de 1000 m2 de panneaux solaires. Cette rénovation a été certifiée THPE (très haute performance énergétique). « Il s’agissait ici de conserver l’aspect originel du bâtiment, mais en améliorant les caractéristiques thermiques », explique Romain Ferstler, directeur de Facetec.

Cette tour emblématique de quinze étages, située au nord du vaste projet urbain du secteur Praille Acacias Vernets (PAV), est l’un des chantiers les plus importants de la Caisse de prévoyance de l’État de Genève. Une rénovation qui a été réalisée avec le bureau d’architecture F. Baud & T. Früh SA.

UNE RÉVOLUTION EN NANOTECHNOLOGIE

En collaboration avec deux entreprises partenaires suisses, Solarwall et Solaxess, Facetec a contribué à la réalisation d’un projet innovant : à Lancy, une tour de 16 étages dotée de façades ventilées actives capables de produire de l’énergie tout en respectant des critères esthétiques de haut niveau.

La société Solaxess a fourni le film nanotechnologique pour les panneaux solaires photovoltaïques et Solarwall a intégré les technologies solaires dans l’enveloppe des bâtiments. Ensemble, ils ont ainsi assuré la fonctionnalité des façades actives, la performance des panneaux photovoltaïques tout en permettant une intégration esthétique et harmonieuse dans l’architecture du bâtiment. Il s’agit d’une véritable révolution technologique dans l’univers de la construction pour ce bâtiment entièrement conçu par le bureau d’architectes 2dlc. « Utiliser une façade non seulement comme protection du bâtiment mais également comme productrice d’énergie donne tout son sens à ce type de revêtement », relève Stéphane Lorenzini, architecte associé du bureau 2dlc Architectes partenaires SA.

PLUS DE 35 ANS D’EXPÉRIENCE

Depuis 1985, Facetec conçoit et réalise des façades ventilées pour des constructions neuves comme pour des rénovations. Composée d’un bureau d’études et d’une dizaine d’équipes de pose, Facetec a réalisé à ce jour, plus de 700 000 m2 de façades. Basée à Crissier, Genève et La Chaux-de-Fonds, l’entreprise est active dans toute la Suisse romande. www.facetec.ch

Rénovation de la Tour Firmenich, Genève.

La Tour St-Marc à Lancy.

SYSTÈME MODULAIRE

Plus de lumière pour la rénovation, plus de surfaces vitrées pour le neuf, avec la façade vitrée FIN-Vista, Finstral a développé un système modulaire qui répond à toutes les attentes. Contrairement aux systèmes classiques, en particulier les façades vitrées complexes, celui-ci offre une plus grande liberté de conception et de types d’ouverture. Les vitrages fixes et les ouvrants sont

insérés dans une structure en grille portante formée de montants verticaux et de traverses horizontales. Ce système permet d'éviter un effet de superposition des cadres et d'obtenir une esthétique globale d'une grande finesse, l’épaisseur des cadres FIN-Vista étant de 5 centimètres à peine. finstral.com

PORTES PERSONNALISÉES

Avec son configurateur de portes d’entrée, EgoKiefer met à la disposition de ses clients et maîtres d’ouvrage un instrument de personnalisation des portes d’entrée. L’application propose d’innombrables possibilités de combinaisons de matériaux, styles, teintes, poignées, serrures, accessoires et permet également de paramétrer les mesures de sécurité. Une façon ludique de visualiser le rendu des différents modèles sur la façade comme à l’intérieur. Sur le site du fabricant, le configurateur se divise en deux catégories. La première concerne les portes en PVC, PVC/aluminium et aluminium et la deuxième, les portes en bois et bois/aluminium. egokiefer.ch

ANGLES TOURNANTS

Le système Turnable Corner a été développé par Vitrocsa afin d’optimiser l’espace par un principe de roulement qui libère complètement les éléments vitrés du passage. Cette solution architecturale majeure dégage tout l’espace sur les faces et les angles. Chaque panneau de verre peut aller jusqu’à une surface de 6 m² et un poids de 250 kg. Ils coulissent indépendamment les uns des autres et ont la particularité de tourner dans les angles pour se ranger dans une zone dédiée, ce qui permet ainsi d’optimiser l’espace et de libérer complètement la vue. Les panneaux de verre mis en œuvre avec le système Turnable Corner renforcent la continuité entre les différents espaces. La zone dédiée au stockage des panneaux de verre peut être aménagée avec ou sans galandage. Le système de roulement a été pensé pour réduire les frottements. La manœuvre reste ainsi parfaitement fluide et silencieuse, même dans les angles. Cette solution s’intègre parfaitement aux démarches architecturales contemporaines et minimalistes, comme aux bâtiments plus historiques tels que le château Troplong Mondot (F) où l’immense baie vitrée permet une ouverture totale afin que l’intérieur ne fasse plus qu’un avec l’extérieur. vitrocsa.com

© Romain Ricard

© Patrice Schreyer

AZ House par Nabil Gholam Architects

Château Troplong Mondot par Atelier Mazieres Architectes associés.

Auditorium Stravinski Montreux

Carnal Hall - Rosey

CIO

UNIL - Geopolis

Vers le configurateur de portes d‘entrée

RÉNOVATION DE FAÇADES. CONFORT ET PLUS-VALUE DU BÂTIMENT

Dans un bâtiment des années 70, l’isolation des façades permet de préserver les logements de la chaleur aussi bien que du froid.

Si les 15 appartements de ce bâtiment ont été rénovés au fil des changements de locataires, l’enveloppe extérieure, elle, n’avait pas été touchée depuis plus de 20 ans. En termes d’isolation, ce n’était clairement plus suffisant. La caisse de pension propriétaire de l’immeuble a profité des travaux d’isolation pour agrandir les balcons et créer un loft dans les combles, inoccupés jusqu’ici. Cet appartement supplémentaire a été réalisé avec des éléments préfabriqués en ossature bois, et le montage, à l’aide d’une grue, n’a pris que quelques jours. La toiture a également été refaite à neuf, permettant l’installation de panneaux photovoltaïques. Les éléments en ossature bois ont été isolés avec Swissroll 030, le dernier-né du fabricant vaudois Isover. Ce produit est le seul isolant minéral du marché avec une aussi faible conductivité thermique (lambda = 0.030 W/m.K.) et au format rouleau. Une première mondiale développée et fabriquée à Lucens.

UNE CHAPE LÉGÈRE ET PERFORMANTE

Compte tenu de l’espace restreint et des contraintes liées à la dalle existante, il fallait trouver une solution pragmatique mais phoniquement efficace pour les chapes du nouvel appartement sous combles. Il s’agissait en effet de ne pas augmenter trop la charge, tout en faisant bénéficier les locataires du dessous d’une bonne protection contre les bruits d’impact.

Une chape sèche a donc été sélectionnée, en combinant des granulés d’égalisation et des plaques de plâtre fibrées Rigidur

de Rigips, spécialiste des constructions à sec. Associée à des panneaux de laine de verre résistantes à la compression LURO 814 d’Isover, cette composition garantit à la fois légèreté et performance acoustique.

« C’est une très belle rénovation, relève Aurélien Luhmann, directeur marketing, Isover Saint-Gobain, à Lucens. Le bâtiment est bien situé avec une vue magnifique sur le lac, bien qu’il se situe à Échandens. Le loft, qui profite d’un splendide dégagement sur le paysage, a été réalisé par un menuisier de la région. Travailler en utilisant les ressources locales était l’un des souhaits du maître de l’ouvrage pour cette rénovation, dont les couleurs s’intègrent très bien au paysage de vignes et de collines. »

MATÉRIAU ÉCOLOGIQUE ET LOCAL

Pour la façade, le choix s’est porté sur le panneau d’isolation à crépir en laine de verre d’Isover, Isocompact. Par son incombustibilité, il remplit toutes les exigences des prescriptions incendie et apporte à la fois une isolation thermique et phonique très performante.

Ce panneau est fabriqué à Lucens (VD) avec plus de 80 % de verre recyclé, ce qui en fait un matériau de choix pour une isolation écologique. Il se découpe facilement lors de la pose pour s’adapter parfaitement aux formes des murs extérieurs existants. www.isover.ch

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Philippe Weissbrodt/DR Isover Lucens

PROTECTION

CONTRE LA CHALEUR

Comment améliorer le confort et la durabilité d’un bâtiment existant tout en augmentant sa valeur? L’assainissement de l’enveloppe extérieure est certainement l’un des facteurs les plus importants pour garantir une vie plus longue et plus saine à n’importe quel bâtiment. Par ailleurs, avec les températures qui ne cessent de grimper, une bonne isolation protège des grandes chaleurs. «Une bonne isolation, et particulièrement en toiture, est l’un des facteurs qui va influencer la protection contre la chaleur dans un bâtiment, explique Aurélien Luhmann. Mais les propriétaires comme les locataires peuvent aussi contribuer à une réduction de la température ambiante par une bonne aération nocturne ou des systèmes constructifs spécifiques, comme l’emplacement du bâtiment, la pose de coursives ou de stores en façades. Les loggias sont aussi très efficaces car elles empêchent le rayonnement solaire sur les vitrages et maintiennent l’intérieur de l’appartement au frais. L’ensemble de ces mesures à mettre en œuvre par les architectes et les entrepreneurs peut faire gagner de précieux degrés.»

© Philippe Weissbrodt/DR Isover Lucens

© Philippe Weissbrodt/DR Isover Lucens

© Philippe Weissbrodt/DR Isover Lucens

© Philippe Weissbrodt/DR Isover Lucens

© Philippe Weissbrodt/DR Isover Lucens

UN PLATEFORME D’INFORMATION SUR LES FAÇADES

Afin de répondre aux questions sur la sécurité, l’entretien et l’accessibilité des façades, Pro-access, spécialiste des travaux acrobatiques et de la sécurité au travail, va mettre en ligne un nouveau site internet dès le mois d’octobre.

Ce nouvel interface se veut une plateforme de recherche pour les architectes, les façadiers et les maîtres d’ouvrage. Il ambitionne, par de nombreuses informations techniques et législatives régulièrement mise à jour, d’aider à la prise de décision pour le choix de produits et l’entretien des façades. Par ailleurs, le site internet présentera dans le détails, l’entier des prestations de l’entreprise.

Fort d’une dizaine de collaborateurs et actif depuis 2010, Pro-access travaille avec des collaborateurs certifiés ASRETEC, CQP et IRATA et effectue divers travaux en hauteur comme la pose de systèmes d’accès en façade, notamment pour l’entretien et le nettoyage des façades. Des systèmes fixes qui pourront être utilisés tout au long de l’exploitation du bâtiment avec une garantie de 10 ans sur la fourniture.

« De l’étude d’un projet à sa maintenance, la sécurité est le cœur de notre métier », souligne Éric Fracheboud, directeur. Au rang de ses prestations, Pro-access assure la pose de garde-corps en toiture (pour des bâtiments de 20 m à 1 000 m linéaires), de lignes de vie (de 1 à 40 lignes de vie pour certains bâtiments), de potences ou de points d’ancrage ainsi que divers travaux sur cordes. pro-access.ch

Accès en tout temps à vos façades

DISPOSITIFS ET EQUIPEMENTS DE PROTECTION CONTRE LES CHUTES DE HAUTEUR

Système de coffrage simple et efficace

¬ Panneaux de coffrage cintrés

¬ Griffes et clavettes

LA PROTECTION INCENDIE SUR LE PATRIMOINE

L’historique abbatiale de Romainmôtier a fait l’objet d’une amélioration de la défense incendie.

texte :Salomé Houllier Binder

Suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) a pris les devants et a souhaité faire un état des lieux de l’ensemble du patrimoine vaudois en termes de protection incendie. À cette fin, un audit de l’abbatiale de Romainmôtier a été mandaté en 2020 à l’entreprise Fire Safety & Engineering SA, une entreprise fondée en 2017 et spécialisée dans la protection et l’ingénierie incendie.

Avant cela, le bâtiment du 11e siècle ne possédait aucune détection ou protection incendie particulière. Étant inscrit en note 1 au patrimoine, il est interdit de toucher à sa structure et à son apparence. Une condition évidemment contraignante pour les experts en protection incendie. Ici, pas d’éléments qui détérioreraient l’aspect global — installation de portes coupe-feu ou de cloisons, accroche ou câblage sur la pierre des murs — mais des mesures techniques et organisationnelles qui permettent d’améliorer la sécurité du site tout en préservant le patrimoine.

Au niveau de la détection incendie, la mesure consiste en l’installation d’une détection incendie dans les endroits non

Maître de l’ouvrage: Direction générale des immeubles et du patrimoine

Architecte: Gueissaz et Lopez Architectes SA

Spécialiste protection

incendie: Fire Safety & Engineering SA

Serrurerie: Metal-System Diserens Sàrl

visités. La première se situe dans la salle d’entrée de l’abbatiale. La seconde a été placée en toiture. Il s’agit de détecteurs de fumée sans fil et linéaires (UV et infrarouge) fixés au niveau de la charpente, reliés à une centrale se situant à l’entrée du bâtiment qui transmet automatiquement l’alerte aux pompiers par GSM. Cette détection est partielle puisqu’elle ne couvre pas l’entier du bâti. En effet, il était difficile d’envisager l’installation d’une détection incendie dans l’espace principal de l’abbatiale, tant du point de vue financier qu’esthétique. Par ailleurs, ce grand volume est le plus souvent occupé, les personnes présentes pouvant donc ellesmêmes donner l’alerte en cas d’incendie.

Les éléments d’éclairage et de signalisation de sécurité ont été travaillés comme des éléments réversibles. Ainsi les issues de secours sont indiquées sur des supports mobiles minimalistes.

Respectueux de l’existant, ces éléments se font le plus discret possible. Ils ont été réalisés sur mesure dans un acier patiné qui reprend le design du mobilier déjà existant de l’abbatiale (ambon, etc.) datant des années 1990. Ils remplissent ainsi leur fonction

TECHNIQUES DU BATIMENT

de sécurité sans dénaturer le visuel de l’abbatiale. Branchés sur secteur, ils s’allument en cas de coupure de courant.

Enfin, plusieurs extincteurs ont été placés dans le bâtiment –deux dans la salle principale et un dans la salle de l’étage. Ajoutés au pied des escaliers de l’abbatiale, les deux premiers ont été installés dans un boîtier reprenant le même langage en acier patiné.

L’abbatiale peut accueillir jusqu’à 400 personnes lors de gros évènements. Selon les directives actuelles, la configuration de la salle principale pourrait raisonnablement admettre de n’accueillir que 100 personnes maximum. Une mesure organisationnelle a donc été conseillée par Fire Safety & Engineering SA recommandant la présence d’un personnel spécialisé qui, en cas d’incendie,

gèrerait l’ouverture des portes s’ouvrant dans le sens inverse du sens de fuite. Une formation que l’entreprise s’est engagée à donner aux intendants de l’abbaye.

Cette remise aux normes en termes de détection, de signalétique et de protection s’est faite dans le respect total de l’abbatiale. Face aux contraintes, des compromis ont été trouvés entre l’amélioration de la sécurité, la préservation du patrimoine et la limitation des coûts. Un équilibre complexe qui requiert une attitude pragmatique et des solutions ingénieuses afin de garantir la sécurité des personnes et des biens conformément aux directives AEAI.

MP INGÉNIEURS CONSEILS SA, LE REGARD TOURNÉ VERS L’AVENIR

Fondée en 1994, l’entreprise MP Ingénieurs Conseils SA a su se démarquer par son expertise dans la conception, le dimensionnement et la réalisation de structures métalliques. Ayant acquis une certaine notoriété dans le domaine de l’ingénierie structurale, l’entreprise a progressivement étendu ses domaines de compétence, avec pour objectif de développer des compétences plurielles afin de pouvoir répondre au mieux aux demandes de ses clients et aux objectifs du développement durable.

Dès les années 2000, MP Ingénieurs Conseils SA élargit son expertise dans le domaine des structures en béton, puis plus récemment dans les structures en bois. Cette évolution témoigne d’une volonté de vouloir sans cesse proposer de nouvelles solutions en considérant et en traitant les problématiques relatives aux constructions d’aujourd’hui. Depuis trois ans maintenant, le bureau a d’ailleurs créé un pôle de protection incendie dirigé par son expert dans le domaine, Patrick Ebner, venant diversifier et compléter les activités de la société. En effet, depuis l’entrée en vigueur en 2015 des nouvelles prescriptions suisses de protection incendie,

ce domaine joue un rôle prépondérant dans la conception, la planification et la réalisation de projets de construction. MP Ingénieurs Conseils SA est donc capable d’assurer l’ensemble des prestations liées à l’ingénierie civile et à la protection incendie depuis les études préliminaires jusqu’à la réception de l’ouvrage. Cela permet aux architectes ou à la direction des travaux d’avoir un seul interlocuteur capable de traiter ces différents domaines d’expertise.

Afin de répondre aux problématiques environnementales et parvenir aux objectifs du développement durable, MP Ingénieurs Conseils SA se donne désormais comme objectif la réalisation de structures simples, efficaces et efficientes. « Cette problématique doit être abordée lors des toutes premières phases du projet. Nous échangeons avec les maîtres d’ouvrage et les architectes afin de réaliser des structures performantes et durables. En ce sens, la trame de la structure porteuse, la descente des charges et la définition des matériaux à utiliser sont des éléments capitaux dans cette quête essentielle », explique Corentin Clot, administrateur et associé au sein de l’entreprise.

En plus du concept structurel et de la méthodologie de reprise des charges, le choix des matériaux est central et peut avoir une incidence considérable sur le bilan carbone de l’ouvrage. Se remettant en question et cherchant à améliorer et développer ses compétences dans ce domaine, la société s’inscrit dans une démarche d’analyse, de réflexion et de formation. En effet, le choix des matériaux de construction doit être pensé de manière spécifique pour chaque projet, en fonction de leur force et de leur faiblesse. L’association de plusieurs matériaux est parfois privilégiée afin de répondre de manière efficace aux différents enjeux structuraux et pour garantir une optimisation efficace de la structure. Actuellement, la construction en bois est en plein essor notamment parce qu’il s’agit d’un matériau capable d’emmagasiner du CO2 et parce qu’il peut être issu d’une production locale. Au-delà de l’aspect relatif à la provenance des matériaux, la société tend à mettre en place une approche plus globale qui prend également en compte le transport des matériaux et la planification de la construction, avec comme objectif la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la gestion efficace des ressources.

Enfin, la question de la réutilisation des matériaux fait aussi l’objet d’études spécifiques et doit rentrer au cœur des discussions lors de la réalisation de projets de construction. Dans certains cas, les ingénieurs de l’entreprise préconisent d’avoir recours à la mise en œuvre de béton avec des granulats

recyclés, favorisant la revalorisation de matériaux de démolition et de matériaux d’excavation et permettant de limiter l’épuisement des matières premières. Il s’agit là d’une solution intéressante mais qui ne participe pas activement à la réduction de l’impact environnemental d’une construction. La rationalisation et l’optimisation de la structure porteuse, la préfabrication, la réutilisation d’éléments structuraux existants, le choix des matériaux, le recours à des composants bas carbone, la provenance des matériaux, la planification des transports, etc. font partie intégrante des sujets que la société a à cœur de développer.

La direction dans laquelle s’engage l’entreprise passe également par sa participation à des projets de construction privilégiant la conservation du bâti existant en trouvant des solutions innovantes permettant la transformation et l’extension de structures porteuses. La densification par la rénovation et l’extension des bâtiments est une solution durable qu’il est important de développer. « En tant que bureau d’ingénieur civil actif depuis de nombreuses années dans le domaine, nous sommes heureux de constater que les maîtres d’ouvrage, publics notamment, sont de plus en plus enclins à s’engager dans des projets de construction durable, pour lesquels nous sommes ravis de pouvoir les conseiller et les accompagner », conclut Corentin Clot. mp-ingenieurs.ch

VOUS IMAGINEZ, SIRBATEC RÉALISE !

Depuis 1998, Sirbatec SA exerce son savoir-faire dans la conception et la réalisation artisanale en bois et composite, entièrement sur mesure et 100 % suisse, de couverts et abris à voitures, de carports, de cabanons de jardin et locaux de rangement – pool houses –, de terrasses et de pare-vue.

L’entreprise spécialisée en métiers du bois, coordonnée par Dominique Crausaz et Mathias Ruffieux, s’engage à répondre à vos besoins ainsi qu’aux différentes contraintes topographiques, environnementales et climatiques de votre projet, sans oublier les exigences d’esthétisme et de praticité dans le strict respect des normes suisses.

Pour assurer une satisfaction totale, Sirbatec SA intervient dès le départ en réalisant le plan de situation et les croquis pour le dossier de mise à l’enquête, puis passe à l’élaboration des plans de la construction, et enfin aux étapes de fabrication réalisées dans l’atelier de la société avant livraison et l’assemblage par ses équipes sur le site. Sirbatec SA assure à la fois la

réalisation de la charpente et de la structure du projet. Ainsi, ses spécialistes prennent en charge la couverture, l’étanchéité ainsi que toute la ferblanterie pour un résultat d’une qualité optimale : chaque construction est unique !

Basée à Bulle, disposant d’un atelier de production et d’un bureau technique à Auboranges, Sirbatec SA, est active sur toute la Suisse romande, et s’appuie sur le dynamisme, les compétences et l’efficacité de son équipe de spécialistes formés aux dernières technologies, tout en s’inscrivant dans un savoir-faire artisanal. Sélectionner Sirbatec SA c’est faire le choix de constructions uniques. Son équipe se fait interlocutrice, à l’écoute pour la concrétisation de votre projet, et vous accompagne tout au long des différentes phases du chantier, du premier rendez-vous personnalisé au résultat final, en passant par l’étude de faisabilité. Bénéficiez également d’un service après-vente à l’écoute et réactif. sirbatec.ch

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RÉEMPLOI

D’ÉLÉMENTS STRUCTURELS DANS   LA CONSTRUCTION

Réemployer plutôt que recycler ! La chasse aux émissions cachées de CO2 dans le secteur du bâtiment est lancée ! Une des pistes est le réemploi* d’éléments de construction de bâtiments existants dans de nouveaux projets. En plus de réduire les déchets, cette pratique contribue à la création de nouvelles filières et de nouveaux métiers en s’approvisionnant dans un rayon régional pour une économie circulaire grandissante. Zoom sur cette pratique encore trop peu fréquente et aux multiples vertus.

* Le réemploi d’un élément de construction conserve sa forme et sa fonction première: une fenêtre est réemployée comme fenêtre. La réutilisation conserve la forme mais pas la fonction. Par exemple, un panneau de porte devient revêtement de façade. Le recyclage conserve la matière mais pas la forme. Par exemple, une poutre devient des copeaux de bois.

Élodie Simon et Sarah Hottinger

BRÈVE HISTOIRE DU RÉEMPLOI ET SA GRANDE NÉCESSITÉ

Au lendemain de la Révolution française, c’est pierre par pierre que les révolutionnaires déconstruisaient la Bastille pour ériger de nouveaux bâtiments. Preuve que le réemploi de matériaux et éléments de construction a toujours existé. Dans l’Antiquité, les villes étaient perçues comme des mines de matériaux ; chaque bloc de pierre et chaque poutre était revalorisée par économie de moyens. Puis, la période industrielle du 19e siècle a dévoilé les nouveaux matériaux tels que le ciment, le fer et l’acier pour une architecture toujours plus audacieuse, techniquement et visuellement, au détriment des matériaux de réemploi, alors transformés en déchets.

Aujourd’hui le réemploi renaît de ses cendres, principalement pour des raisons de préservation des ressources et de coûts. La montée des prix des matériaux, les retards d’approvisionnement et le martèlement des bienfaits d’une économie circulaire bousculent les règles et pratiques de la construction, bien ancrées dans notre société de consommation. À l’échelle internationale, la crise climatique, politique et sociale met à mal

la production mondialisée de matériaux de construction. Réelle menace, l’extraction des ressources, leur transformation et leur transport d’un continent à l’autre sont fragilisés.

LA COMPLEXITÉ DU RÉEMPLOI

Aujourd’hui, l’intégration d’éléments issus du réemploi nécessite une détermination solide de la part du maître de l’ouvrage et des mandataires, tant la notion de réemploi semble complexifier le processus de projet. La construction conventionnelle nous paraît moins complexe, mais ne serait-ce pas parce que nos reflexes de constructeurs se sont habitués aux procédures actuelles ? Les délais des commandes, la coordination de la multiplicité des fournisseurs et mandataires et les plannings serrés sont autant de paramètres difficiles à gérer, et leur simplification par une connaissance en amont de la matière serait la bienvenue. L’intégration d’éléments existants pourrait apporter une assise au projet et un fil directeur dès les premières phases de conception pour davantage de cohérence au projet final. Tour d’horizon des trois étapes phares d’un projet de réemploi.

Réemploi d’une cuisine Forster par l’Atelier MOPA dans le projet de la coopérative Chauchy à Denens par les architectes Arthur de Buren et Charles Capré.

UN PROCESSUS DE RÉEMPLOI

– L’inventaire

Réalisé idéalement six mois avant la démolition du bâtiment ou, en tout cas, avant les appels d’offre de démolition, la première étape est celle de l’inventaire. Réalisé sous forme de diagnostic matière quantitatif, il permet de lister, caractériser et mettre en valeur les éléments de construction ayant un potentiel de réemploi. Ainsi, le maître d’ouvrage reçoit une compilation des informations commerciales et locales sur l’état existant de son bien. Des recommandations identifiant les bénéfices financiers et environnementaux associés à chaque élément peuvent aussi figurer dans l’inventaire.

– La planification et la valorisation de la matière À la suite de l’inventaire, un plan d’action détaillé par élément et par phase de projet peut alors être élaboré. La décision de réemploi in situ ou ex situ est prise avec le maître d’ouvrage et les architectes. La matière stockée sur place, directement réintégrée dans le nouveau projet (réemploi in situ), apporte des qualités notoires en termes de coordination et de coûts. Lorsque cela n’est pas possible, certains éléments de construction trouvent repreneurs directement dans d’autres projets de la région et la matière voyage d’un chantier à l’autre. Enfin, certains éléments peuvent être stockés temporairement et revendus dans des ressourceries, points de conseils et lieu de vente de matériaux de seconde main pour professionnels et particuliers. Plusieurs canaux de communication et de vente sont utilisés pour trouver repreneurs : bouche à oreille, site de vente en ligne, newsletter, mail personnel, etc. Le planificateur peut ensuite accompagner les entreprises mandataires aux démontages soignés, au conditionnement, au stockage, au transport et/ou à la certification des éléments retenus pour réemploi.

– La chasse aux matériaux et l’approvisionnement

S’étant mis d’accord avec le maître d’ouvrage sur une liste d’éléments de seconde main à intégrer au nouveau projet, le chasseur s’occupe de l’approvisionner en matériaux. Parfois, le maître

Déconstruction du bâtiment à l’avenue des Baumettes à Renens avec la planification du Bureau 2401

Le béton est composé de ciment, induisant un impact environnemental de la structure conséquent. La coopérative 2401 a travaillé sur le réemploi structurel de béton armé pour quatre ambitieux projets romands. Les dalles de béton posées sur la tranche deviendront les murs porteurs et accueilleront la charpente en bois du nouveau boulodrome de Renens. Les piliers et morceaux de dalles en béton forment la structure porteuse du pavillon Low Tech à Écublens, conçu et réalisé par les étudiants de l’EPFL. Un mur de soutènement et un abri à vélos seront également construits à partir de blocs en béton extraits de ce chantier de démolition. Le processus de réemploi de béton s’apparente à un projet à part entière que la coopérative 2401 a entrepris avec détermination.

d’ouvrage doit faire l’acquisition de la matière trouvée bien en amont de la phase de construction, avant même que le projet ne soit entièrement conçu et dessiné. Ce processus non conventionnel nécessite confiance et flexibilité de la part des parties prenantes.

L’ÉCOSYSTÈME DU RÉEMPLOI EN SUISSE ROMANDE

En Suisse romande, le nombre de points de vente de matériaux de réemploi grandit ; Archipel zéro à Sion, la Ressourcerie à Fribourg, Matériuum Genève et prochainement Matériuum Lausanne proposent des ressourceries dotées de plusieurs centaines de m² de stockage et d’une grande variété de matériaux de seconde main. Elles sont de véritables mines de trésors pour tout particulier ou professionnel qui souhaite intégrer des matériaux de réemploi dans ses projets. Enfin, l’association Cirkla est la faîtière du réemploi en Suisse. Elle a pour but de rendre visible la filière naissante et de rassembler les acteurs qui gravitent dans l’écosystème du réemploi.

À Genève, dans le cadre de la solution C-BAT, le maître d’ouvrage peut bénéficier d’un soutien financier pour les prestations d’accompagnement au réemploi, à condition que la matière réemployée ne quitte pas le canton. La mise en place de démarches doit être effectuée par un professionnel partenaire de SIG éco21 pour la solution C-BAT (circularisation des matériaux et produits de construction).

La filière du réemploi se cherche, et de plus en plus d’acteurs prennent part au mouvement qui se déploie, tant la notion de circularité est redondante dans nos discours actuels. Les pratiques se professionnalisent. Pourtant, trop rares sont encore les projets pionniers en réemploi et encore trop peu de matériaux sont revalorisés. Les obstacles se lèvent et les zones d’ombre du réemploi s’éclaircissent. Mais comment passer de la pratique localisée et artisanale à sa généralisation ? Comment accompagner ce changement d’échelle pour un réel impact sur nos ressources et le climat ?

ULTRARÉCUP, LE CHAÎNON MANQUANT POUR LES FILIÈRES DE RÉEMPLOI

À l’occasion de la Biennale insulaire des espaces d’art de Genève (BIG), ce collectif genevois construit une infrastructure nomade, constituée exclusivement de matériaux récupérés. Une épopée aventureuse qui soulève les problématiques liées au réemploi et propose des solutions concrètes.

De la benne de chantier jusqu’à la réalisation de la Cabane, il y a UltraRécup. À géométrie variable, tentaculaire et néanmoins local, ce collectif est moins porté par une sensibilité écologique que par des nécessités. Tout d’abord s’impose le besoin de rester libre et indépendant, quitte à construire hors des sentiers battus. Bien sûr, cette nécessité a un prix : construire sans acheter de matériaux neufs se paye en temps et en énergie.

UN PROJET COLLECTIF

Ce matin de juin, Camille et Romain me reçoivent dans la Cabane installée à la Perle du Lac, où ils livrent le récit de ces deux années de recherche et de navigation entre plusieurs lieux de stockage et ateliers, lieux temporaires de travail, de transformation et de prototypage. Initiateur du projet, Camille a été rejoint par une multitude de personnes qui ont chacune apporté leur pierre (gougeon, lambourde, tuile...) à l’édifice, tout au long du processus : récolte des matériaux, stockage, détordage, nettoyage et assemblage des éléments de construction font l’objet d’ateliers sur le canton de Genève. Dès lors, par nécessité encore, ce travail est devenu collectif. En 2021, la BIG choisit d’utiliser cette infrastructure comme espace de vie pour les artistes pendant la session 2023, ce qui ne manque pas d’insuffler un vent prometteur dans les voiles de ce projet audacieux.

LA CABANE : 7 PETITS PROJETS DANS LE GRAND PROJET

« Nous souhaitions mettre en place un projet utile et rationnel pour permettre diverses activités, notamment un atelier de construction », précise Romain. Inspiré par des projets temporaires en bois, la Cabane se développe sur deux niveaux, et se compose de six portiques triangulés, assemblés entre eux par un toit en demi cylindre facetté. « Nous avons cherché à rationaliser chaque élément afin de créer un maximum de surface utile. Nous avons mis en œuvre des assemblages faciles à transporter et à dé/monter : pour cela, la portée maximale des portiques mesure 6 mètres », explique Camille.

UN PROJET EXEMPLAIRE DE PROTOTYPAGE

Inédit, ce projet architectural de réemploi a évolué de manière organique. Il est le résultat inattendu d’un processus itératif lié au hasard géographique et temporel des chantiers de dépose et démolition sur le canton de Genève.

Au travers de ses expérimentations, UltraRécup a compris que l’enjeu du réemploi réside dans la transformation des matériaux rencontrés vers leur nouvel usage. Avec le projet de la Cabane, l’équipe a expérimenté, prototypé, échoué, remanié, puis réussi à mettre en place des ateliers de transformation collectifs et efficaces pour la plupart de ses éléments de construction.

texte : Charlotte Schusselé photos : UltraRécup

À chaque élément, son atelier : UltraRécup a organisé et participé à différents évènements afin de « collectiviser » la construction, « parce que seuls ça aurait été impossible à faire », avoue Romain. Comment organiser un travail collectif ? « Le gabarit, c’est ça le secret : il permet à n’importe qui de travailler sans se tromper, organiser un travail humain à la chaîne, c’est le début du fordisme», sourit Camille.

Les poutres des portiques sont triangulées ce qui permet de franchir 6 mètres de portée au moyen d’éléments de longueur réduite. « Il est toujours plus facile de trouver des lots de petites dimensions. » Par ailleurs, chaque portique est démontable en cinq éléments pour faciliter le transport. Des ferments métalliques proviennent d’un escalier galvanisé coupé en tranches de 15 cm. Ils sont pensés pour fixer à la fois les sablières au portique, et recevoir une extrémité du contreventement, eux-mêmes composés d’éléments d’échafaudage. « Nous avons construit des gabarits pour le positionnement des ferments : c’est un travail de précision, mais avec des matériaux de deuxième ou même de troisième vie. »

Le portique est composé de chevrons récupérés lors du démontage de la fermette de l’école provisoire de Satigny, âgée de 60 ans. « En amont, on a déligné et raboté les poutres pour pouvoir les emboîter ou les interchanger si nécessaire, explique Camille, ensuite, nous avons construit un gabarit avec les bons angles et dimensions dans la perspective d’organiser un atelier collectif, cela permet à tout un chacun de participer sans se tromper. » Les jambes/poteaux du portiques sont issues de quatre lots récupérés sur des chantiers différents, toujours sur le canton de Genève. Le plancher a été démembré et puis recomposé sur le site de la Tortue à Malagnou, dans un couvert construit pour l’occasion, et a fait l’objet d’un atelier de détordage de clous.

La toiture est composée de six facettes qui filent sur toute la longueur. Sur les pentes les plus douces et afin de rester au frais, le collectif a utilisé des panneaux de chambre froide.

UNICOPARK

Une planification minutieuse de chaque lame

L’interaction des lames de différentes largeurs avec une longueur pouvant atteindre 4 mètres crée un effet spatial fascinant et fait d’Unicopark le parquet idéal pour des intérieurs spacieux.

Unicopark HANDCRAFTED, Chêne Mandorla | bauwerk-parkett.com

Des tuiles en canettes alu.Sur la partie la plus raide de la toiture, ce ne sont pas moins de 5400 canettes en aluminium qui ont été transformées et mises en œuvre. Il aura fallu trois prototypes avant d’aboutir à l’ultime machine de transformation des canettes aluminium en tuile. Ces précieux contenants ont fait l’objet de récoltes lors de plusieurs évènements, ensuite ils ont été nettoyés, guillotinés en haut et en bas, aplanis, puis préformés avant la pose.

Lors d’ateliers collectifs, chaque tuile a été agrafée et clouée sur des panneaux de bois démontables. Les panneaux sont assemblés à l’autre au moyen d’une taule galvanisée, pliée pour le renvoi d’eau. D’ailleurs, une plieuse a été spécialement construite sur mesure. UltraRécup a même été jusqu’à mettre au point des vis étanches à partir de petits bouchons métalliques et de rondelles de chambres à air.

Afin que des concepts deviennent réalité:

KABE Peintures.

Complexe résidentiel du Staufberg, Staufen

LE RÉEMPLOI, PRESQUE AUTOMATIQUE

Le nouveau Centre des métiers de la construction à Échallens accueillera des apprentis en formation initiale et des professionnels en formation continue dès la rentrée prochaine. Les deux maîtres d’ouvrage, la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) et l’École de la construction, ont été attentifs et ouverts à la nouvelle pratique du réemploi, ce qui a rendu possible ce projet exemplaire.

L’ensemble de bâtiments de 1984 a été construit avec un système de poteaux-dalles en béton et des panneaux préfabriqués en béton structuré en guise de façades. La première intention des architectes du bureau Dettling Péléraux a été de garder ce qui pouvait être conservé sur place. Cependant, le programme et les besoins d’amélioration de la circulation ont conduit à la démolition et la reconstruction de la halle Est en un volume plus compact. Au rez-de-chaussée, la circulation centrale dessert, de part et d’autre, les espaces de pratiques qui se déploient en double hauteur. Des vestiaires et des salles de classe prennent place à l’étage avec une circulation périphérique pour une vision panoramique sur les espaces de travail. Le changement d’usages a mis en lumière les besoins de vues directes sur l’extérieur et d’éclairage naturel, apportés par la nouvelle toiture en sheds. L’enveloppe entière a ainsi été recréée.

Quatre éléments majeurs du projet final sont réalisés en matériaux de réemploi : le remplissage des façades des bâtiments principaux, la structure en bois du nouveau couvert, les tôles métalliques des auvents et couverts extérieurs et enfin le couvert à vélos, manifeste du réemploi placé à l’entrée de la parcelle. Les panneaux préfabriqués en béton pour le remplissage des façades ont été assemblés à sec et la charpente en bois a été assemblée grâce à des sabots métalliques. L’espace disponible pour le stockage sur site a complété les facteurs favorables à la pratique du réemploi.

Le réemploi a induit le choix architectural d’intégration des nouvelles parties par rapport aux anciennes. Pour cela, le bureau Dettling Péléraux a retiré tout ce qui a trait à la pure esthétique en ne laissant que les matériaux bruts. Le confort acoustique est apporté par les plis des tôles et toute peinture superflue a été écartée. Les éléments de réemploi confèrent une esthétique certaine au bâtiment, notamment les panneaux préfabriqués en béton lavé. Leur couleur beige, rendue visible par leur mise en œuvre inversée, accompagne chaleureusement la rudesse du béton brut.

Pour intégrer la thématique du réemploi, le projet, tout en finesse et avec modestie, a su tirer profit de façon rationnelle et pertinente, d’une série d’opportunités liées au système constructif existant, au site et au contexte.

texte : Elodie Simon

photos : Zak Andrea Zaccone

HANGAR POUR L’ENTRETIEN DES STADES DES ARBÈRES À MEYRIN

À la demande de la Ville de Meyrin, une réflexion globale a été menée par FAZ Architectes afin de réduire l’impact environnemental du bâtiment, notamment en travaillant sur les émissions de gaz à effet de serre de l’édifice sur l’ensemble de son cycle de vie, à commencer par le sol. Le bâtiment étroit et traversant, implanté entre deux stades de foot, permet de réduire les surfaces dédiées aux manœuvres des véhicules d’entretien.

La répartition du programme ainsi que les choix constructifs et structurels sont facilement identifiables. Au rez, le garage est non chauffé, tandis qu’un réfectoire et des vestiaires prennent place à l’étage. L’expression du bâtiment est sobre et simple et les architectes ont apporté un soin particulier à la conception des détails constructifs. Construite en épicéa massif, la structure porteuse est assemblée sans colle ni clou et l’isolation du plancher et de la toiture est composée de sciure insufflée. Les menuiseries intérieures, en bois massif assemblées de manière traditionnelle, de même que les cloisons intérieures en terre crue, participent à valoriser les savoir-faire et les matériaux locaux.

Au rez-de-chaussée et dans la cour, le dallage est entièrement réalisé avec des morceaux de dalles en béton sciés, issus de bâtiments démolis ou transformés. Posés sur une couche de grave et de gravier roulé, les blocs ont été soigneusement cale-

pinés pour s’intégrer dans la trame de la structure porteuse. Les joints entre les dalles, réalisés avec un mortier à base de chaux, permettent de régler les différences de dimension et d’étanchéifier la surface du sol. De teintes et de textures variées, patinés par le temps, les extraits de dalles forment ainsi un tapis témoignant de leurs vies antérieures.

Afin de valoriser d’autres déchets issus de l’industrie du béton, le mur d’enceinte a été coulé avec les restes de béton des camions toupies habituellement et quotidiennement mis en décharge. Les éléments de second œuvre, comme des lavabos, robinetterie et mobilier sont également issus du réemploi et participent à la cohérence du projet.

Une analyse de cycle de vie révèle que l’usage de blocs de béton réemployés permet de réduire de 81% les gaz à effet de serre produits lors de leur construction, par rapport à une dalle conventionnelle en béton recyclé*. Alors que la circularité est à la mode dans le monde de la construction, ce petit projet fait du bruit et à juste titre. Il introduit, entre autres et avec aisance, le réemploi raisonné de gros éléments en béton.

* Célia Küpfer, chercheuse et doctorante au Structural Xploration Lab (SXL) EPFL, Analyse de l’impact environnemental de la construction d’un dallage en blocs de béton de réemploi. Étude de cas à Meyrin, Suisse, 2022.

texte : Elodie Simon photos : Paola Corsini

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UNE ÉDITION

PROJETS

TRÈFLE D’OR

À Lancy, un bâtiment qui tire parti de l’ensemble des contraintes du programme et du site.

texte : Magaly Mavilia

photos : Corinne Cuendet

Au cœur d’une zone en pleine mutation, le bâtiment Trèfle d’Or, réalisé par le bureau Jaccaud+Associés vient d’être livré. Implanté sur l’un des axes principaux d’entrée à Genève depuis la France, à quelques pas seulement de la nouvelle gare LancyBachet, desservi par le Léman Express et l’arrêt TPG LancyBachet, le projet du Trèfle d’Or se situe dans une zone en forte expansion, un secteur clé en termes de mobilité avec la connexion vers l’autoroute A1, la plateforme intermodale du Bachet-de-Pesay et le réseau de mobilité douce connecté au centre-ville.

UN SITE EN PLEIN ESSOR

Lancé en 2016 par la Fondation de placement Turidomus, la société Trèfle d’Or, la Ville de Lancy et la Fondation communale immobilière de Lancy (FCIL), un concours d’architectes SIA 142 à deux degrés ouvert a été organisé pour des bâtiments mixtes pour les deux secteurs Trèfle d’Or et Bachet-de-Pesay.

Sous la responsabilité du développeur Bricks, le projet Trèfle d’Or s’est mis en place de manière distincte du projet Bachet-de-Pesay, qui sera livré l’an prochain, dont il est séparé par la route de Saint-Julien.

Dans le secteur de la zone de développement genevoise, le concours a pu faire office de PLQ (Plan localisé de quartier) et le développement du projet a été relativement rapide. Le permis de construire a été délivré en octobre 2020 et les premiers locataires ont emménagé le 1er juillet 2023. Une prouesse de la part du bureau d’architecture Jaccaud+Associés au vu du tissu extrêmement complexe de cette zone. Les deux sites situés à l’entrée sud de Genève et de la zone industrielle en mutation du PAV, sont

entourés de morphologies urbaines et d’infrastructures très hétérogènes.

« Trèfle d’Or s’est construit sur un site d’une rare complexité, littéralement entouré de contraintes, explique Stephan Gratzer, architecte partenaire du bureau Jaccaud+Associés. Le trafic important sur la route de Saint-Julien – 45 000 véhicules par jour –plaçait le projet sous le cahier des charges astreignant de l’OPAM (Ordonnance sur les accidents majeurs). »

« La forme du projet est une réponse à un ensemble de contraintes, précise Amaury Delorme, architecte et chef de projet. Et notre réflexion a été de tirer parti de chaque contrainte pour proposer des solutions nous permettant d’offrir des typologies qui mettent en avant les qualités du site. » Ainsi, la programmation mixte (activités et logements locatifs) a participé à la formalisation de la réponse morphologique et urbaine. Du côté de la route de Saint-Julien sont installés huit niveaux de bureaux générant un front bâti continu qui « protège du bruit et des nuisances » le volume de logements qui, lui, est orienté sud. La morphologie en peigne de ce volume sur 10 étages permet de démultiplier les situations d’angle, d’augmenter le linéaire de façade et offre une orientation multiple des logements et la vue sur le paysage alpin au loin.

En termes de chiffres, au total ce sont 17 500 m2 de surface brute de plancher, dont 6500 d’activités et d’arcades et 11 000 m2 de logements qui ont été construits. Les 102 logements se déploient sur 10 niveaux au-dessus du rez-de-chaussée avec des typologies allant du 3 au 6 pièces. Un tiers de ces logements sont subventionnés (ils sont répartis selon les trois régimes de subvention appliqués à Genève).

DES VOLUMES GÉNÉREUX

L’immeuble est organisé avec quatre cages d’escalier distinctes, une indépendante pour les bureaux et trois pour les logements, qui sont toutes liées à un espace fluide couvert au rez-de-chaussée. Le rez, qui comporte autant les entrées que des arcades à vocation publique, est traversant et offre un espace protégé de déambulation loin des nuisances de la rue. Il s’ouvre généreusement sur l’espace public au sud pour lui conférer le caractère urbain de sa vocation métropolitaine.

Pour les logements, les architectes ont fait le choix d’aligner les vides d’étage à ceux des bureaux, et donc de donner aux

appartements une hauteur sous plafond de 2,75 m. Ainsi, ils offrent des volumes habitables particulièrement généreux.

« Les grandes baies vitrées orientées plein sud et le vide d’étage de 275 cm illuminent les espaces et permettent une généreuse spatialité », souligne Stephan Gratzer. Et la morphologie des appartements complète le dispositif : les espaces de jour sont ouverts et groupés en un seul volume unitaire dont la face sud est entièrement vitrée et ouverte sur le Salève.

UN PROJET ECO-RESPONSABLE Construit selon les normes Minergie (HPE) et Greenproperty, le projet Trèfle d’Or réunit toutes les conditions permettant de réduire son empreinte énergétique. La production d’énergie 100 % renouvelable est assurée par une pompe à chaleur et des panneaux photovoltaïques installés en toiture. Les occupants bénéficient

d’une gestion individuelle de la consommation en temps réel. Le bâtiment profite également d’espaces communs et de zones de rencontre ainsi que d’aménagements extérieurs végétalisés et d’un accès facilité aux transports publics favorisant la mobilité douce.

Actifs depuis 1964 en Suisse romande 1964

1964

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Actifs depuis 1964 en Suisse romande

Plus de 60 collaborateurs 60

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Actifs depuis 1964 en Suisse romande

Plus de 60 collaborateurs

Plus de 10’000 projets réalisés avec succès 10’000

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Plus de 10’000 projets réalisés avec succès 10’000

Plus de 10’000 projets réalisés avec succès 10’000

Trèfle d’Or, Lancy – Prestations KF

Port et plage Eaux vives • Janvier 2019

Géotechnique :

Etudes géotechniques.

Port et plage Eaux vives • Janvier 2019

Etudes géotechniques.

Conception et dimensionnement de l’enceinte de fouille et du système de fondations profondes.

Conception et dimensionnement des travaux de remblayage et des travaux lacustres.

Suivi des travaux spéciaux et des terrassements.

Port et plage Eaux vives • Janvier 2019

Conception et dimensionnement des travaux de remblayage et des travaux lacustres.

Etudes géotechniques.

Modélisation 3D aux éléments finis de l’impact du remblayage. Suivi des travaux.

Environnement :

Modélisation 3D aux éléments finis de l’impact du remblayage. Suivi des travaux.

Conception et dimensionnement des travaux de remblayage et des travaux lacustres.

Elaboration du diagnostic de pollution et du concept de gestion des terrains pollués selon OLED.

Modélisation 3D aux éléments finis de l’impact du remblayage. Suivi des travaux.

Evaluation du degré et de l’emprise de la pollution ainsi que la détermination des filières d’évacuation ou de revalorisation.

LAUSANNE – MARTIGNY – GENÈVE – BULLE

WWW.KFSA.CH

WWW.KFSA.CH

Suivi des matériaux d’excavation lors de l’exécution des travaux.

LAUSANNE – MARTIGNY – GENÈVE –

WWW.KFSA.CH

BULLE

LAUSANNE – MARTIGNY – GENÈVE – BULLE

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maitre d’ouvrage

Bricks AG

Représentants du maître de l’ouvrage

Avisea SA

Commercialisateur

Wincasa SA

MANDATAIRES

Architectes

Jaccaud + Associés SA

Architectes paysagistes

Atelier Descombes Rampini SA

Ingénieur civil

2M Ingénierie Civile SA

Ingénieur géotechnique

Karakas et Français SA

Ingénieur géomètre

HKD Géomatique SA

Ingénieur CVCSE

Amstein + Walthert Genève SA

Ingénieur sécurité feu

Ignis Salutem SA

Ingénieur acoustique

Atelier Acoustique

du Bâtiment – AAB –

J.Stryjenski & H.Monti SA

Spécialiste OPAM

BG Ingénieurs Conseils SA

ENTREPRISES

Pieux

SIF SA

Enceinte de fouille

Frutiger SA

Terrassement / démolition

Gestrag SA

Échafaudages

Echami Echaffaudages SA

Béton et béton armé

Construction Perret SA

Maçonnerie

Batibriques Sàrl

Construction préfabriquée en béton

Delta Préfabrication

Façade métallique

Sottas SA

Façade en pierre naturelle

Baerlocher SA

Fenêtres en bois-métal

Gindraux Fenêtres SA

Protection contre la foudre

Hofmann Capt Paratonnerres

SARL

Couverture

PHIDA Étanchéité (GE) SA

Stores à lamelles / stores en toile

WAREMA Suisse SARL

Installations électriques

Bouygues E&S InTec SA

Tableaux électriques

Tabelco SA

Détection incendie

Chubb Sicli SA

Domotique

eSMART SA

Chauffage

Thermex SA

Ventilation

Air-3 SA

Surpression

JOMOS Protection Incendie SA

MCR

Caesar Technik AG

Installations sanitaires

Artsanit SA

Sprinkler

Viansone SA

Cuisines

Zecchinon Cucine SARL

Électroménager

Electrolux SA

Schulthess SA

Ascenseurs OTIS SA

Plâtrerie / peinture

Dino Peinture SA

Portes intérieures en métal

AAV Contractors SA

Serrurerie intérieure

Zimmermann & Fils SA

Serrurerie extérieure

Joux SA

Portes intérieures en bois

Multiporte SARL

Armoires murales

Alpina Bois SA

Cloisons de caves

Kern Studer SA

Chapes

Batisols Romandie SA

Revêtements de sols sans joints

Resinol SARL

Terrazzo

Polimarbre SA

Carrelage Bagattini SA

Parquet

HKM SA

Moquette

Lenzlinger Fils SA

Aménagements extérieurs

Jacquet SA

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UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LE CHÂTEAU D’HAUTEVILLE

Grâce à son acquisition par la Pepperdine University, le prestigieux château d’Hauteville a retrouvé sa splendeur d’origine. Après de vastes travaux de restauration, l’ensemble du domaine accueille désormais le nouveau campus romand de l’université américaine.

texte : Salomé Houllier Binder

Situé dans la commune de Blonay–Saint-Légier au-dessus de Vevey, le domaine d’Hauteville de 37 ha constitue un ensemble exceptionnel d’architecture nobiliaire de la seconde moitié du 18e siècle en Suisse romande. Inscrit comme bien culturel suisse d’importance nationale et classé Monument historique en 2019 par le canton de Vaud, il comprend divers petits ouvrages – pavillon d’entrée, serre, glacière, pavillon d’amour – et des bâtiments dont l’orangerie, la maison du jardinier et le château.

Pepperdine a acquis le domaine en 2018, après une étude de faisabilité visant à valider la compatibilité du programme de l’université avec le domaine. C’est le bureau Glatz Delachaux Architectes, spécialisé dans les rénovations historiques, qui a remporté la mise en concurrence pour réaliser l’étude de faisabilité puis pour entreprendre les travaux de transformation et de rénovation sur l’ensemble du domaine.

petite envergure qui consiste en la restauration de la maison du jardinier, du temple d’amour et la suite des aménagements extérieurs a déjà démarré. La publication d’un livre collectif dirigé par Patrimoine Suisse est d’ailleurs prévue d’ici la fin de l’année 2023 afin de relater cette incroyable histoire.

UNE NOUVELLE FONCTION EN CONTINUITÉ AVEC L’ESPRIT DES LIEUX

La rénovation effectuée est respectueuse en termes d’aménagements pour accueillir le programme d’enseignement et environ 130 couchages sur l’ensemble du domaine.

Dans le château, la distribution générale reste la même. L’enfilade du rez-de-chaussée accueille dans les anciens salons différents bureaux, espaces d’accueil et salles de réunion. La cuisine d’origine a été maintenue et est mise à disposition des étudiants durant le weekend. À l’étage, quelques anciennes chambres regroupées deviennent des salles de cours. Des dortoirs sont aménagés dans certaines chambres à l’étage et dans les combles.

plus

Dès le 1er janvier 2019, une opération dense, gigantesque et rapide s’est mise en place. Cette première phase, qui comprenait la restauration du château, du bûcher et de l’orangerie, toutes les bases techniques dans le rez inférieur, deux logements à l’usage de Pepperdine et une grande partie des aménagements extérieurs, vient de s’achever en cet été 2023. Une deuxième étape de

Les travaux de l’orangerie ont constitué l’intervention la plus conséquente – puisqu’il a fallu répondre aux normes comme pour du neuf – mais aussi la plus nécessaire. En effet, l’orangerie comprend le réfectoire au rez avec une cuisine professionnelle

← Claude-Pierre Cochet, décorateur français, a habillé les façades de trompe-l’œil, une caractéristique du château. Elles ont été restaurées selon la restauration réalisée en 1912, bien faite et bien documentée.

↑ Les deux ailes latérales du château constituent une extension réalisée en 1760 par François Franque qui reprend la même logique typologique et constructive que l’existant.

Luca Delachaux

en sous-sol, deux éléments programmatiques nécessaires au campus et qui ne pouvaient trouver leur place au sein du château. À l’étage, l’ancien bûcher est transformé en une trentaine de chambres destinées aux étudiants en master. Pour ce faire, les hauteurs de corniche ont été surélevées. Cette nouvelle hauteur est symbolisée par un bardage vertical reprenant le langage du bûcher et qui laisse entrer la lumière dans les chambres tout en garantissant leur intimité.

CONSERVATION, RESTAURATION, TRANSFORMATION

Ce chantier hors du commun a nécessité une multitude d’experts et spécialistes. À l’instar d’un chantier d’État, le maître de l’ouvrage, accompagné des architectes, a mis en place diverses commissions – scientifiques, techniques, historiques – afin de s’assurer que chaque décision précise se faisait dans le respect du bâti existant. La rénovation a ainsi été guidée par la recherche d’un équilibre entre la préservation du domaine et les exigences modernes demandées par un lieu d’études supérieures.

Dans le château, les façades, les revêtements intérieurs (papiers peints, décors peints) et les sols ont été préservés et restaurés dans la mesure du possible. Afin de protéger les intérieurs en relativement bon état, le travail d’insertion de la technique – assez conséquente en raison du programme – a été fait le plus délicatement possible. Les parquets du rez-de-chaus-

sée n’ont pas eu à être déposés et ont été simplement nettoyés, brossés et huilés. Les gaines reprennent majoritairement les positions existantes. Hormis dans la salle à manger et le grand salon, les vitrages ont été remplacés par des verres de 8 mm à très haute performance, insérés dans les battues existantes afin de conserver les modénatures des fenêtres. De la même manière, une isolation haute performance aérogel de 6,5 cm a été utilisée en toiture du château afin de préserver la charpente. L’utilisation ponctuelle de ces produits très onéreux a été faite de manière réfléchie et à bon escient afin de sauvegarder certains éléments existants.

Les travaux ont aussi induit un énorme travail de négociation vis-à-vis des normes suisses. Par exemple, l’automatisation des portes d’entrée afin de compenser le fait qu’elles s’ouvrent sur l’intérieur, ou encore l’évitement d’un trop grand nombre de descentes paratonnerres coupant les décors. Chaque point a ainsi été négocié, toujours avec l’objectif de respecter la moyenne de la norme tout en préservant le patrimoine.

En plus d’un projet de rénovation hors norme, le chantier s’inscrit aussi dans les préoccupations contemporaines en termes de durabilité et d’économie circulaire. Les 90 % des matériaux de construction sont locaux ; des panneaux solaires installés sur la toiture d’une annexe sous forme de tuiles solaires produisent suffisamment d’énergie pour la technique du château;

les cultures et la vigne du domaine se font en culture biologique ; enfin, aucun matériau d’excavation n’a été évacué, tout a été réutilisé pour restaurer les murs, les encaissements des voies de circulation ou encore pour l’entretien des cheminements.

UNE RÉNOVATION SUBTILE ET INTELLIGENTE

Le coût global du projet s’est élevé à environ 45 millions de francs, incluant des subventions de la Confédération et du Canton. Un chantier donc conséquent qui marie avec brio des technologies très modernes – pour le diagnostic et certains matériaux – et toute la panoplie des métiers du patrimoine – charpentier, tailleur de pierre, archéologue, historien, etc. L’ensemble des

professionnels ont travaillé de concert pour arriver au même but, avec la même la même intelligence. Chaque m2 est rentabilisé, utilisé à bon escient, avec responsabilité et astuce afin de trouver l’équilibre entre le besoin de répondre à un programme spécifique, de préserver et mettre en valeur l’existant, et de répondre aux normes actuelles de construction. À titre d’exemple, il a été accepté des éléments de charpente bas dans une chambre, contraignant les personnes de grande taille à se baisser. Il en va de même pour les toilettes installées dans d’anciennes cellules. Des propositions qui n’ont pu être réalisées que grâce à l’ouverture d’esprit et à l’engagement sans faille du maître de l’ouvrage pour le respect de l’existant.

Le mode de vie estudiantin à l’américaine est adapté au monument historique. Dans le château les chambres sont des dortoirs de deux à huit lits avec des salles de bain regroupées. Il aurait été impossible d’insérer un programme de chambre et salle de bain individuel dans un tel bâtiment.

À l’étage des salles de classe prennent place dans d’anciennes chambres. Au rez-de-chaussée, les anciens salons accueillent différents bureaux, salle de réunion et espaces de rencontre.

© Luca Delachaux

© DR Pepperdine University

KREBS, RÉVÉLATEURS DE NATURE

Avec ses 37 hectares, le domaine d’Hauteville comprend une large variété d’espaces paysagers. Jardins à la française, potagers, roseraie, pelouse, terrasses, etc. Le projet de rénovation de ce patrimoine a été réalisé par Krebs Paysagistes SA. Les aménagements extérieurs ont été traités dans le même respect que le bâti, dans un souci d’équilibre entre des aménagements contemporains et une préservation de l’existant. L’ensemble du domaine embrasse les principes de la culture biologique tant au niveau des réalisations que de leur entretien. Une attitude désirée par le maître de l’ouvrage qui va de pair avec l’identité de Krebs Paysagistes. Se décrivant comme des révélateurs de nature, l’entreprise accorde beaucoup d’importance à la préservation des savoir-faire anciens, adaptés aux techniques modernes. Par exemple, le sol de la grande terrasse sud a été revitalisé grâce aux dernières technologies utilisant des fertilisations organiques, des biostimulants, ainsi que des améliorateurs de structure et texture naturels. Les jardins ont été confectionnés en un mois, impliquant un grand engagement des collaboratreurs de l’entreprise et une parfaite coopération avec les autres corps de métier.

© Luca Delachaux

© Stéphane Krebs

Rte des Deux-Villages 29, 1806 Saint-Légier-La Chiésaz

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LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maitre d’ouvrage

Pepperdine University, à Malibu (USA), succursale de Lausanne

Représentants du maître de l’ouvrage

Walder Wyss SA

Arcature SA

MANDATAIRES

Architecte

glatz-delachaux architectes associés SA

Ingénieur civil

AIC ingénieurs conseils SA

Ingénieur bois

Marc Jeannet IngénieurConseil Bois

Ingénieur électricien

Thorsen Sàrl

Ingénieur CVC

Olivier Zahn & Associés Sàrl

Ingénieur en installations sanitaires

H. Schumacher ingénieurs conseils SA

Relevés et analyses

Archéotech SA

Géomètre

Géo Solutions ingénieurs SA

Géologue Karakas et Français SA

Spécialistes sécurité

Securetude Sàrl

Analyse amiante

HSE Conseils SA

Hydrogéologue

ABA-GEOL SA

Éclairagiste

Lumière Electrique/Les

Ateliers du Colonel SA

Archéologues / Historiennes

Valentine Chaudet

Monique Fontannaz

Restaurateurs

Susanne Mülhaus

ARGE Franz+Pesko (restauration crépi)

Jean-François Dedominici

Spécialiste planification de cuisines

ATI Concept SA

Spécialiste de la pierre

Atelier Lithos, Olivier Fawer

Experts environnement

n+p biologie Sàrl

Experts environnement

ASCA Environnement Sàrl

Archéologue Archeodunum SA

Spécialiste maçonneries anciennes

Roger Simond

Paysagiste

Bonnemaison-paysage Sàrl

Photographes

Eric Frigière

Atelier Delachaux

Photographie Sàrl

ENTREPRISES

Démolition

C. Pousaz SA

Désamiantage

Perrins Frères SA

Travaux spéciaux

Orllati (VD) SA

Echafaudages, toiture provisoire

Miraco SA

Maçonnerie, béton armé, crépis et enduits extérieurs

Camandona SA

ADV Constructions SA

Charpente, couvertureferblanterie

Atelier Volet Charpentier/

Bâtisseur SA

Traitement bois et murs

Paraxyl sàrl

Taille de pierre

Lachat et fils SA

Menuiserie ébeniste

Philippe Ducraux

AB Art Bois SA

Styliner Sàrl

Menuiseries nouvelles

André SA (nouvelles)

Fenêtres en métal

CMA Constructeurs

Métalliques Associés SA

Domotique 3C Services SA

Etanchéités et isolations

spéciales

DB étanchéités & isolations, Denis Belluzzo

Isolation projetées murs

enterrés

Zeltner SA

Peinture intumescente

Posse Peinture Renens SA

Revêtements coupe-feu

Fire System SA

Restaurations décors

Atelier Fasel Sàrl

Sinopie Sàrl

Consortium Guyot-JamesCatenazzi

Atelier Méta Sàrl

Stores en toile Kästli & Co. SA

Installations électriques

CIEL Electricité SA

Signalétique

Aprotec SA

Protection foudre Léman Paratonnerres Sàrl

Détection incendie

Siemens Suisse SA

Infrastructure IT

Edificom SA

Contrôle accès

OLSY Sàrl

Système audio-visuel

Auditech SA

Panneaux solaires

Freesuns SA

Installations chauffage

Alvazzi Groupe SA

Installation chaudière

Iseli Energie SA

Installation ventilation Roth SA

Installations spéciales

SDAutomation SA

Installations sanitaires

Lauffer-Borlat SA

Agencements de cuisine

Challande & Fils SA

Recatec-Cpa SA

Froid Widmer SA

Aerowerks

Ascenseurs et monte-charges

Ascenseurs Menétrey SA

Plâtrerie, peinture

Charles Auer Sàrl

Ouvrages métalliques

Fer & Formes Sàrl (ferronnerie)

CMA Constructeurs Métalliques Associés SA (habillage escaliers)

Frank Türen SA (rideau El30)

Menuiserie salles de douches / WC

Badertscher Innenausbau SA

Installations d’obscurcissement intérieur

Reichenbach SA

Chapes Balzan + Immer SA

Tommettes Grisoni Carrelages Sàrl

Revêtement de sol en bois

Oberson Parquets & Fils

Faux-planchers techniques

Lenzlinger Fils SA

Faux-plafonds

Plafonmetal SA

Cheminées

Eric Weigle

Ramoneur

Rittener Guy Sàrl

Restaurations décors

Atelier de restauration d’art Bacher Tillmanns

Françoise Delavy

Nettoyage de chantier

TNS Total Nett’ Services Sàrl

Plateforme élévatrice

Högg Liftsysteme SA

Pavage

Stoneworks Lippert Sàrl

Aménagements noues

Joss Parcs et Jardins SA

Arboriste

Woodtli + Leuba SA

Aménagements terrasses et jardins

Krebs Paysagistes SA

Voile d’ombrage

Inno’vent Sàrl

Mobilier

Teo Jakob SA

Divers

André Müller SA

Wälti Publicité Sàrl

Makro Art SA

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L’ARCHITECTURE AU SERVICE DE L’INDUSTRIE HORLOGÈRE

En pleine expansion, la société EMP SA a fait appel au bureau Philippe Langel Architecte pour imaginer son nouvel espace de production. Un défi technique alliant productivité et esthétique.

texte : Aurore de Granier photos : Corinne Cuendet

CONSTRUIRE L’AVENIR

Seulement sept ans après avoir réalisé l’agrandissement du bâtiment originel de l’entreprise EMP SA (Ebauches Micromécanique Precitrame) sur la commune de Tramelan, les architectes du bureau Philippe Langel Architecte ont entamé au début de l’année 2021 la construction d’un nouveau site de production aux Lovières. Les premières esquisses de plan ont été réalisées fin 2019. Le projet, actuellement toujours en cours de chantier, sera terminé en fin d’année 2024, avec une mise en activité partielle prévue d’ici quelques semaines. Située en périphérie du village, sur un terrain communal réservé à l’industrie et l’artisanat, cette nouvelle construction va permettre à la société de trouver un nouvel

essor car les capacités du site historique ont été déjà largement dépassées.

Le terrain mis à disposition pour la construction de ce nouveau site de production se distingue par son imposante surface. Le bâtiment vient en effet l’occuper dans la quasi-totalité de sa longueur, soit 120 mètres, et se déploie sur 40 mètres de largeur, mesure répondant aux besoins d’installation des machines et des flux intérieurs spécifiques à EMP SA. S’inscrivant dans le domaine de l’horlogerie, cette construction devait en effet répondre aux critères précis des exigences de la production et aux besoins des collaborateurs.

DES DÉFIS CONSTRUCTIFS

La conception générale du bâtiment résulte d’un plan en forme de croix développé sur cinq étages. Tous les étages situés hors terre se voient ainsi distribués en quatre plateaux indépendants, chacun venant répondre à une fonction définie. Ces plateaux sont quant à eux articulés autour d’un espace central vertical venant abriter les zones de circulation – trois cages d’escalier et les ascenseurs – ainsi que les monte-charges et gaines techniques. Cette colonne centrale se projette dans les cinq étages, sous et hors sol, jusqu’à l’attique, permettant une grande fluidité dans les déplacements. La disposition en croix autour de la verticalité centrale vient ainsi séparer les différents espaces de travail selon leurs fonctions. Placés de manière perpendiculaire à la colonne vertébrale du bâtiment, ils abritent les zones de productions et les machines, mais aussi l’espace d’accueil, les salles de conférences, les bureaux, et la cafétéria. Du côté des matériaux, ce sont le béton, le métal et le bois qui ont été privilégiés. En effet, son imposante façade en verre « double peau » s’appuie sur une structure porteuse du bâtiment conçue en béton dans un système d’alliance de poteaux et de dalles précontraintes permettant ainsi une optimisation des descentes de charges verticales par un minimum de poteaux, qui ont été disposés en harmonie avec

l’implantation des machines de production. Si le béton et le métal sont omniprésents sur le site, on note également l’inclusion de parties réalisées en bois dans les espaces communs et administratifs, venant apporter un caractère naturel et chaleureux.

Enfin, la question de l’énergie s’est avérée centrale dans ce projet, le type de processus de production prévu nécessitant de grands besoins en énergies électrique, thermique, frigorifique et aéraulique. Pour réduire au maximum l’impact écologique, les architectes ont fait appel à la société Sydeen Sàrl qui a imaginé un système intégré permettant de produire et distribuer les besoins du bâtiment, en réutilisant les « déchets énergétiques » des processus de fabrication. Ainsi, l’énergie thermique nécessaire pour chauffer le bâtiment provient de 3 sources de chaleur, soit la récupération de chaleur des compresseurs d’air, des machines de production d’eau glacée et des pompes à chaleur au propane. Une gestion technique centralisée qui permet une optimisation fine entre les besoins du bâtiment et les capacités de production.

À cela s’ajoute également un système de récupération d’eau de pluie qui alimente les points d’eau non potable et des panneaux solaires électriques produisant un appoint d’électricité lors des phases d’ensoleillement.

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Route de Denges 36 – 1027 Lonay

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MENSURATION OFFICIELLE MENSURATIONS SPÉCIALISÉES

GÉOMATIQUE

GÉOINFORMATION

GESTION DU TERRITOIRE

UN MIROIR SUBTIL EN PLEINE NATURE

Étant situé dans une zone encore peu construite, jouxtant notamment des champs agricoles et une forêt, le bâtiment se devait de s’intégrer au mieux dans cet espace naturel. « L’aspect paysager était très important, et l’impact visuel d’un tel volume ne pouvait pas être négligé. Nous avons donc entamé une réflexion architecturale sur la manière de le fondre dans le paysage. C’est ainsi qu’est née l’idée d’une façade vitrée, fonctionnant tel un subtil miroir reflétant la nature environnante » expliquent les architectes. En faisant le choix d’un vitrage teinté et foncé, les architectes rendent possible l’inclusion totale du bâtiment dans son environnement par un rendu alliant sobriété et reflets organiques. Réalisée en double peau, la façade joue également

un rôle capital dans la protection solaire mais aussi l’isolation thermique. Des stores ont aussi été installés de manière à minimiser la pollution lumineuse émise par le bâtiment lorsque la production prend place en période nocturne, respectant ainsi le bien-être des habitants de la commune. Une façade aux multiples fonctions donc, mais qui fait la part belle à l’esthétique. Un point important du projet que l’on retrouve dès l’entrée du bâtiment. En effet, en pénétrant dans ce nouvel espace de production EMP SA, les visiteurs seront accueillis par un escalier monumental circulaire à l’allure sculpturale mesurant huit mètres de diamètre. Une approche qui démontre que l’architecture peut conjuguer avec habileté productivité et esthétique.

Dangers naturels Géologie de l’ingénieur Hydrogéologie

Géothermie Géotechnique

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maitre d’ouvrage

Ébauches Micromécanique

Precitrame SA

MANDATAIRES

Architecte et direction des travaux

Philippe Langel SA

Architecte SIA dipl. EPFL

Ingénieur civil

GVH La Chaux-de-Fonds SA

GVH Tramelan SA

Ingénieur CVSF

Sydeen Sàrl

Ingénieur électricité

Schneider Électricité SA

Ingénieur protection incendie

Bois Initial SA

Ingénieur environnement

RWB Berne SA

Géomètre Sigeom SA

Géologue MFR Géologie-Géotechnique SA

ENTREPRISES

Terrassements et travaux spéciaux

Association BieriGrisoni/ Hänzi/Huguelet

Travaux d’entreprise de maçonnerie Consortium H2B2

Échafaudages

Roth Échafaudages SA

Planchers techniques et escalier central

SDB Constructions

Métalliques SA

Charpente métallique, façades, étanchéités et couverture

Hevron SA

Électricité

Consortium Schneider Électricité SA, Flückiger Electricité SA, Germiquet & Habegger SA

Ventilation

Climagel SA

Installations hydrauliques, froid, sanitaires et air comprimé

Entreprise du Gaz SA

Sprinkler D.E.S. Systèmes de sécurité SA

Ascenseurs et monte-charges AS Ascenseurs SA

Ponts-roulants

GIS SA

Plâtrerie Magitherm SA

Cloisons de production et portes intérieures

Menuiserie Oppliger SA

Portes automatiques

Record automatisation de portes SA

Serrurerie technique

Technique Métal Sàrl

Portes menuiserie

grande hauteur

Delta Türsysteme SA

Revêtements sol sans joints - locaux techniques

Floortec Revêtements Sàrl

Joni Résines et Chapes Sàrl

Résine de sol

Syntaj SA

Carrelage et faïence

Christophe Rondez Sàrl

Faux-plafonds

KT Ausbautechnik SA

Peinture intérieure

Giovannini PlâtreriePeinture Sàrl

L’humain au cœur de l’ingénierie

Imaginer, créer, aménager des cadres de vie respectueux de l’humain et de l’environnement, voilà un défi des plus passionnants pour l’équipe d’ingénieurs RWB Groupe SA

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D’UN SIÈCLE À L’AUTRE

Un immeuble lausannois du début du 19e siècle, situé à l’extrémité ouest de la place de la Gare vient de bénéficier d’une heureuse cure de jouvence. Il apparaît comme une figure des métamorphoses urbaines des abords de la gare, d’un siècle à l’autre.

texte : Marielle Savoyat photos : Reto Duriet

Autrefois jalon essentiel dans la construction de l’avenue Louis-Ruchonnet qui reliera la gare à la place Chauderon, l’immeuble a pour vocation aujourd’hui de s’inscrire autant dans les futurs travaux d’agrandissement de la gare que dans le caractère de l’accès au nouveau pôle muséal Plateforme 10. Une mue opérée par le bureau d’architectes AC Atelier Commun qui le fond dans une nouvelle ère et qui l’inscrit comme un bâtiment emblématique dans les métamorphoses urbaines liées aux abords de la gare.

L’édifice a été réalisé en 1904, quelques années avant le grand bâtiment actuel de la gare (1911-1916), par l’architecte vaudois Francis Isoz qui a joué un rôle public incontournable dans la profession et qui apparaît comme un acteur notoire du développement urbain de Lausanne au tournant du siècle. Cet immeuble du numéro 1 de l’avenue Louis-Ruchonnet, à l’origine un ancien hôtel, déjà transformé une première fois en surfaces commerciales et administratives dans les années 1980, se compose d’un volume bas (3 niveaux) à l’angle de la place de la Gare et d’un volume haut (5 niveaux) le long de l’avenue. L’expression d’origine – conservée – des façades de type socle-corps-corniche assoit le bâtiment dans la pente à forte déclivité et se caractérise par des ouvertures régulières et une ornementation soignée. La volonté portée par le projet de transformation/rénovation de 2022 a été de s’intégrer à l’existant avec une architecture contemporaine qui s’inspire de l’architecture d’origine.

DE LA GARE AU PÔLE MUSÉAL

Au départ, lorsque le bâtiment était occupé par l’ancien Hôtel de Lausanne, la façade principale était celle située au nord le long de l’avenue Ruchonnet, preuve en est la présence de grands balcons. La façade sud, jusque-là reléguée comme façade arrière donnant sur des friches ferroviaires, participe dorénavant pleinement au caractère de l’entrée au nouveau Quartier des arts, passage aujourd’hui fortement fréquenté par les piétons qui s’y rendent depuis la gare. Le projet de transformation a permis d’orienter le bâtiment côté sud en l’ouvrant vers le pôle muséal et la gare sans dénaturer l’architecture originelle et en valorisant avec une grande finesse plusieurs éléments historiques. De nouvelles surfaces commerciales s’ouvrant de plain-pied vers l’esplanade du nouveau pôle muséal ont ainsi été créées. Pour cela, la création d’un niveau supplémentaire en sous-sol (pour y installer les locaux techniques et de dépôt qui occupaient alors le rez inférieur) et l’abaissement du radier ont été nécessaires. De larges ouvertures au langage contemporain ont été créées au niveau de l’esplanade, avec des cadres métalliques thermolaqués noirs, en écho au fer forgé de l’époque. Le soubassement au sud a été complété avec des pierres de Meillerie, en parfaite continuité urbaine et territoriale avec les arcades qui longent le site du nouveau pôle muséal. Le volume bas situé dans l’angle sera, lui, dévolu aux CFF comme point d’entrée ou de sortie de la future gare agrandie.

DÉMOLITION, RECONSTRUCTION, SÉCURITÉ STRUCTURELLE : DÉNÉRIAZ SA, LAUSANNE

L’entreprise Dénériaz a réalisé les travaux de démolition, de reprise en sous-œuvre et de reconstruction du gros œuvre du chantier de l’immeuble de l’avenue Ruchonnet 1 à Lausanne. L’intervention concerne essentiellement l’abaissement du radier, la création d’un nouveau niveau en sous-sol, la reprise des charges en sous-œuvre sur de nouvelles fondations ponctuelles abaissées, la transformation du rez-de-chaussée inférieur et l’ouverture de la façade sud. Une grande partie des éléments porteurs ont été redéfinis. La majorité des murs porteurs intérieurs ont été remplacés par un système de sommiers et de piliers métalliques. Les travaux, d’une grande complexité, ont été réalisés par phases, pour abaisser progressivement les fondations, tout en assurant la reprise des charges et la sécurité structurelle du bâtiment. Une surveillance accrue des micromouvements de l’ensemble, en collaboration étroite avec les ingénieurs civils, a été assurée.

RÉINTERPRÉTER L’HISTOIRE

À l’intérieur, dans le hall et la cage d’escalier, le fil rouge a été de revenir de manière sensible à une valorisation de l’atmosphère de l’époque et ainsi redonner plus de cohérence entre l’intérieur et l’extérieur. Dans le hall d’entrée, situé au nord au rez supérieur, le carrelage historique a été maintenu et se voit mis en valeur par la sobriété de l’intervention contemporaine, ce qui confère une atmosphère saisissante, en mémoire de l’époque d’origine. Dans la cage d’escalier, de magnifiques vitraux de style Art nouveau –protégés et classés à l’inventaire du recensement architectural du canton de Vaud – sont mis en valeur notamment par le dépouillement et la couleur claire des murs, ainsi que par le maintien de la cage d’ascenseur en grillage qui laisse passer le regard. Les ferronneries de formes végétales de cette cage d’ascenseur sont également valorisées par l’intervention contemporaine. De nouveaux luminaires tubulaires simples s’intègrent aisément à

l’architecture existante dans le hall et la cage d’escalier, tout en guidant les mouvements de circulation. Les boiseries murales ont, quant à elles, été réinterprétées dans un style contemporain.

Le hall d’entrée se voit visuellement relié aux surfaces administratives du niveau d’entrée par de grandes parois vitrées intérieures, ce qui ouvre la sensation spatiale et amène une plus grande luminosité dans le hall également. Dans le même ordre d’idées, le sas d’entrée de l’immeuble a été remplacé par une porte transparente.

UN CHANTIER DE TOUS LES DÉFIS

Le chantier a constitué un grand défi par sa situation en milieu urbain avec un accès difficile à la parcelle d’une part, mais aussi structurel d’autre part. Pour pouvoir creuser sous l’immeuble, des étais métalliques ont été mis en place sur

plusieurs niveaux, avant de pouvoir effectuer une reprise en sous-œuvre, zone par zone. La cage d’escalier et l’ascenseur ont été suspendus. Au rez inférieur, deux murs porteurs ont été remplacés par quatre poteaux, ce qui permet de libérer le plan des surfaces commerciales et d’amener une plus grande luminosité naturelle dans les locaux. Par ailleurs, différents travaux d’entretien, de rénovation, d’optimisation, de remise aux normes ont permis d’améliorer l’habitabilité de l’édifice.

UNE COHÉRENCE SENSIBLE

Deux chantiers complémentaires d’aménagements intérieurs ont également été menés dans le même esprit par AC Atelier Commun pour les surfaces administratives de Plateforme 10

au premier étage et pour les locaux de l’Office du tourisme au rez-de-chaussée inférieur. Au sud, dans l’espace dédié à l’accueil touristique, la chape foncée des locaux communs de l’immeuble a été reprise, ainsi que les murs clairs et le type de luminaires qui guident les mouvements piétons. À l’étage, l’aménagement des surfaces administratives vouées à Plateforme 10 reprend le code couleurs du Quartier des arts et met ainsi du lien avec le site voisin.

Une intervention tout à la fois territoriale, urbaine, patrimoniale et contemporaine, qui mêle défis techniques et structurels avec une approche particulièrement sensible du patrimoine dans lequel le projet s’insère.

ÉTANCHÉITÉ NATURELLE : TMB – TECHNOLOGIE DE MAINTENANCE DU BÉTON SA, CRISSIER (VD)

L’étanchéité de la partie enterrée de l’immeuble situé à l’avenue Ruchonnet 1 à Lausanne a été conseillée et pourvue par l’entreprise TMB SA. Cette dernière a fourni un produit naturel et sans impact sur l’environnement, le Voltex DS. Livré en rouleaux, il s’agit d’une natte composée d’un géotextile tissé et aiguilleté, d’une couche de bentonite de sodium naturelle, d’un géotextile non tissé, puis d’une feuille PE. Il présente l’avantage d’une mise en œuvre facile et d’un faible coût. La bentonite se transforme en gel et migre dans la microporosité du béton où elle y sera encapsulée. La bentonite de sodium naturelle, une argile naturelle imprégnée de sédiments volcaniques, possède une capacité d’absorption de huit fois son volume. Elle se gélifie au contact de l’eau et devient ainsi totalement étanche. Autocicatrisante, elle va colmater les microfissures au fil du temps. Le joint RX, à base de bentonite de sodium également, assure par ailleurs l’étanchéité des reprises de bétonnage et prévient les pénétrations.

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objet Nouvelle Ecole du Sacré-Cœur maître d’ouvrage Commune d’Estavayer-le-Lac architecte Bart & Buchhofer architectes SA, Bienne système SUNLUX® 6013 résistance au vent CLASSE 4 (60 km/h)

Kästli & Cie SA • Protection solaire textile www.kaestlistores.ch

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maitre d’ouvrage

Segetia Wealht Management SA

MANDATAIRES

Architecte

AC Atelier Commun SA

Ingénieur civil

Synaxis SA Lausanne

Ingénieur CVSE, ingénieur spécialiste feu et ingénieur physique du bâtiment

H2 Engineering SA

Géomètre

Reso SA

ENTREPRISES

Démolition, maçonnerie et désamiantage

Dénériaz SA

Réparation des fenêtres et portes

Fenêtres & Rénovations

RM Sàrl

Porte automatique en métal

Tormax Iffland SA

Étanchéité et ferblanterie

Borio SA

Protection incendie

KB Ignifuge SA

Serrurerie

Karlen SA

Pose de stores banne en façade Sud

Kästli & Co. SA

Chauffage

Monnier SA

Ventilation

Roos Ventilation SA

Sanitaire

Joseph Diémand SA

Électricité

P. Cupelin SA

Ascenseurs

Ascenseurs Menétrey SA

Plâtrerie-Peinture

Cardinale & Cie SA

Menuiserie

Francis Gabriel SA

Chape brute et poncée

B. Pachoud & Fils SA

Carrelage

Carlo Vero & Frère SA

Travaux de pierre

Smanio Marbrerie SA

Nettoyage

Blanc et Cie SA

Mise en passe

Koch Group SA

Pose d’une étanchéité argileuse sur la périphérie du sous-sol

TMB - Technologie de Maintenance du Béton SA

Renforcement des bétons Travaux Spéciaux BIOLLAY SA

Epoxage et sablage des conduites d’eau (chaud et froid)

Solu’Tubes SA

Éléments de signalétique du bâtiment

Polygravia Innovation

Visuelle SA

CETTE ENTREPRISE A PARTICIPÉ À LA TRANSFORMATION DE L’IMMEUBLE N° 1, AVENUE RUCHONNET, À LAUSANNE.

TOUS

021

CHANGER LES CODES DE LA VILLE

Le plus important chantier de Suisse romande touche à sa fin. Le projet Évolution+ / Quartier de l’Étang est précurseur pour un nouveau modèle urbain mixte, durable et qui favorise les relations.

texte : Salomé Houllier Binder photos : capt3.com / Urban Project

Lancé en 2009, Évolution+ / Quartier de l’Étang à Vernier est un chantier de longue haleine. Dirigé par la société Urban Project SA qui garantit la planification générale, le pilotage et la construction du quartier, ce méga-projet incarne un renouveau urbanistique. Logements, bureaux, commerces, loisirs, équipements publics et culturels y cohabitent harmonieusement dans une dynamique urbaine de qualité.

Aujourd’hui, les logements sont occupés depuis un à deux ans déjà, la végétation grandit, les restaurants et commerces s’installent et les espaces sont progressivement appropriés. Bref, le quartier prend vie. Mais par quels moyens ? Quels sont les dispositifs mis en place afin de favoriser les échanges, de valoriser la mixité sociale et d’encourager le développement durable ? Coup de projecteur sur ce projet ambitieux à bien des égards.

UNE VILLE DANS LA VILLE

Situé aux portes de Genève sur une ancienne friche industrielle de 11 hectares, c’est un véritable morceau de ville qui prend progressivement vie. À terme, il accueillera entre 6000 et 7000 personnes par jour. Le projet s’est développé selon un masterplan défini par la renommée agence Dominique Perrault Architecture. La lecture territoriale innovante propose une ville en deux couches : un socle urbain de quatre niveaux en référence à la ville européenne des 18e et 19e siècles et des émergences que composent les étages supérieurs des bâtiments.

Le quartier est divisé en sept îlots et prévoit une large variété de services et de prestations. Premièrement, un pôle public implanté à l’est du quartier se constitue dans un îlot de la ville de Vernier. Celui-ci comprend une école, une crèche, un espace socioculturel, une maison de quartier, une ludothèque, un café et des centres sportifs. Deuxièmement, un pôle d’habitat se situe au centre du quartier, en retrait des grands axes, à proximité de larges espaces verts et d’équipements publics. Trois îlots – Le Central, Le District/ Place de l’Étang et L’Édifice – sont dévolus à l’habitat privé aux étages et aux commerces aux rez-de-chaussée. 290 logements en PPE et 580 à la location (subventionnés et loyers libres) assurent une mixité sociale. Enfin, un pôle d’activités composé des îlots Les Atmosphères, Le Belvédère et Les Fabriques sert de « vitrine » du quartier en proposant des activités commerciales, administratives, artisanales et de loisirs.

La mixité se trouve donc au cœur du projet architectural et urbain. Elle définit l’espace public en offrant une continuité visuelle entre les différents éléments du quartier tout en modulant les densités, les ambiances et les identités architecturales des bâtiments, produisant ainsi une grande diversité propre à un centre urbain. De plus, en organisant le quartier selon trois pôles principaux, la mixité ainsi proposée permet de filtrer les nuisances visuelles et sonores et de gérer les différents modes de déplacement.

UN CŒUR VIBRANT

À l’image du corps humain, le cœur du quartier ne se trouve pas au centre géographique de celui-ci. Volontairement placé de côté afin de concentrer les nuisances à l’extérieur des zones d’habitation, l’îlot des Atmosphères constitue le centre névralgique du Quartier de l’Étang, là où les gens se réunissent, là où tout prend vie. Avec ses 100 000 m2 hors-sol, Les Atmosphères est le plus grand bâtiment de Suisse. Il comprend plus de 20 000 m2 divisibles d’espaces de bureaux, près de 20 000 m2 de surfaces dédiées aux commerces et loisirs, un food-court avec un large choix de restauration, trois hôtels, une résidence étudiante ainsi qu’une résidence services. Une mixité plurielle – programmatique, générationnelle et sociale – qui favorise les synergies entre les populations. Chacune des cinq émergences possède une partie du programme, leur donnant une identité spécifique.

Au centre de cet îlot se trouve l’atrium, un espace épuré baigné de lumière qui connecte l’ensemble des galeries aux jardins suspendus. Autour de cet espace se développe le plus grand pôle d’activités du quartier. Une nouvelle génération de loisirs y est

proposée : escape room, Virtual VR, escalade, salles d’anniversaires, restaurants et commerces sont installés afin de proposer une expérience riche et variée. De plus, une passerelle rejoindra la gare de Vernier depuis le rez-de-chaussée d’ici 2024, faisant des Atmosphères un lieu de loisir unique et de référence à Genève.

Au-dessus de l’atrium, le programme accueille la résidence étudiante Ōmestay gérée par la société Roomea. La jeunesse dans le cœur du quartier, un symbole fort pour l’avenir. En plus d’une attention particulière portée aux matériaux, ce lieu a été réfléchi afin de favoriser les échanges entre les étudiants. La résidence propose un lobby avec des jeux d’arcade, une grande buanderie, des capsules de travail, des espaces de partage. Aux étages, trois types de chambre offrent des situations différenciées selon les besoins. Cette résidence nouvelle génération propose enfin une expérience connectée : une application a été développée spécifiquement pour les étudiants afin de suivre les divers évènements organisés, de signaler un problème, etc.

La réalisation de cet îlot aura probablement été l’un des plus grands paris du projet, de par son échelle mais aussi de par le type de collectivité qu’il propose. Ici tout un chacun peut se retrouver, se côtoyer, échanger. Un caractère sociétal fort et assumé par les porteurs du projet.

À TAILLE HUMAINE

À l’image des Atmosphères, l’ensemble du quartier a vocation à favoriser la création des liens sociaux et de nombreux aménagements vont dans ce sens. Cela commence par les proportions des espaces extérieurs – rues et places – qui, suivant les recommandations de Dominique Perrault Architecture, sont de dimensions généreuses. Les aménagements extérieurs représentent en effet 60 % de la superficie totale, soit 6,6 hectares. Un choix osé alors que la tendance est à l’optimisation parfois extrême des espaces mais qui permet justement de pourvoir la densité du quartier d’une échelle humaine. La place de l’Étang dont la taille permet une polyvalence d’usages et d’appropriation en est un bon exemple.

La végétation prend une place importante dans le développement du projet et dans le bien-être des habitants ainsi que dans la réduction du phénomène d’îlot de chaleur. De nombreuses toitures sont végétalisées et les jardins suspendus des Atmosphères proposent des espaces de flânerie aux ambiances végétales variées. Au sol, de nombreuses plantes indigènes ont été plantées. Au cœur de chaque îlot les arbres recouvreront à terme la majorité de la surface des cours, offrant des espaces ombragés de qualité.

Par ailleurs, des toilettes publiques ainsi que des espaces de déchetterie emballés dans un élégant bardage en bois ont été installés dans l’espace public afin, d’une part, de favoriser le bien-être dans le quartier et, d’autre part, de réduire la nuisance visuelle de ces éléments habituellement peu esthétiques.

Enfin, le Quartier de l’Étang bénéficie de la présence de jardins familiaux déjà existants et de l’étang en cours de renaturation jusqu’en 2024. Ces deux lieux adjacents au quartier prennent désormais tout leur sens et offrent une plus-value sociale et écologique indéniable.

ESQUISSE DE L’HABITAT DU FUTUR

D’une manière ou d’une autre, le Quartier de l’Étang marque les esprits. Son imposante échelle et tous les superlatifs qui lui sont attribués font parfois oublier que le projet est précurseur dans bien des domaines, aussi bien en termes de durabilité que d’urbanité, d’architecture et de sociabilité. Le projet repense en effet la signification de la ville dans son ensemble et contribue à modifier les codes urbains. Pour preuve, le projet, déjà certifié Site 2000 watts, sera le premier quartier certifié SNBS-Quartier, un label qui nécessite un fort engagement et une réflexion globale de la conception à l’exploitation.

À ceux qui craignaient l’échelle ou la densité du projet, le Quartier de l’Étang leur a donné tort. Il a réussi le difficile pari de

créer un pôle de vie semblable à un centre-ville tout en préservant une dimension humaine et ce malgré son échelle, à l’instar du marché qui se déroule sur la place de l’Étang et alentour chaque semaine et qui offre une véritable vie de quartier aux habitants. La mixité génère une proximité de tous les services pour les futurs employés et habitants du quartier, induisant une vie sociale vibrante. Pensé comme une ville en soi mais connecté à l’échelle du territoire, le Quartier de l’Étang constitue un bel exemple de densification urbaine équilibrée au service d’un « nouvel art de vivre ». C’est désormais à la vie quotidienne de ses habitants de se faire une place afin de créer un environnement agréable pour tous.

D.E.S SYSTÈMES DE SÉCURITÉ

L’entreprise D.E.S. Systèmes de sécurité SA a œuvré sur l’ensemble du Quartier de l’Étang pour la mise en place de la protection sprinkler dans les parkings, zones commerciales et hôtels. Au total, cela représente 11 100 sprinklers installés. Une belle opportunité pour l’entreprise fondée en 1984 par Charles Trachsel qui s’est depuis établie comme l’une des références en Suisse romande. L’entreprise d’une quarantaine de personnes s’occupe du concept de protection incendie, de la détection incendie et d’installations sprinklers, ce qui lui permet de maîtriser l’ensemble de la protection incendie. Elle a par ailleurs racheté en 2022 l’entreprise Ixa Systems SA, une société s’occupant de la surveillance vidéo professionnelle, ajoutant une corde à son arc puisqu’elle pourra utiliser cette technologie aussi dans la protection incendie. Enfin, D.E.S. Systèmes de sécurité est en train de mettre en place le premier système de brouillard d’eau en Suisse romande, un système qui utilise 90 % d’eau en moins par rapport au sprinkler, avec une très petite tuyauterie (22-42 mm de diamètre) et dont le pouvoir d’extinction est plus important. Cette technologie est particulièrement adaptée aux bâtiments de grande hauteur (100m et plus). Bien connue dans d’autres pays européens, elle est encore très peu utilisée en Suisse. Sa mise en place demande une grande maîtrise des normes et une formation bien spécifique. De plus, il faut convaincre les autorités qui, elles, n’ont pas l’habitude de ce type de système.

 Toitures végétalisées

 Jardins privés

 Places publiques et squares

 Rues piétonnes

 Grands parcs et promenades

 Voies vertes

 Cheminements piétons

 Sièges d’entreprises

 Organisations internationales

 Plantations d’alignement

 Terrains de sport

 Piscines et bassins d’agrément

 Espaces de rencontre

 Ecoles

 Sites naturels

 Renaturation de cours d’eau

Aménagements extérieurs du QUARTIER DE L’ETANG

Aménagements extérieurs du QUARTIER DE

L’ETANG

QEG – Salle de danse

Réalisation: Maison Wider | Finitions haut de gamme où le bois prend une place centrale dans l’aménagement de l’espace.

PROGIN SA, DES FAÇADES SUR MESURE

Au Quartier de l’Étang, l’entreprise Progin SA met en avant sa spécialisation en tant que façadier sur mesure en réalisant différents types de façade sur les îlots A, D, E et F, soit environ 80 % des travaux du quartier. Par exemple, rien que l’îlot D présente une large palette de traitements de façade différents: parement de verre, tôle structurée ou encore béton fibré. Mais la complexité de ce projet ne vient pas forcément de la technique mais plutôt de la logistique. Rien que sur l’îlot D, chacune des huit émergences représentait un chantier en soi. De plus, le délai relativement cours (un an et demi pour l’îlot D) a soulevé de nombreux défis, notamment d’approvisionnement des matériaux et de gestion de grosses équipes. Des complexités menées avec brio par Progin SA qui, grâce à ses compétences techniques, ses capacités de production industrielle et ses facultés de gestion et de coordination, a su répondre à la fois aux souhaits architecturaux et aux contraintes techniques particulières du projet.

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LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage

PG Promotors SA

Représentant du Maître de l’Ouvrage

Urban Project SA

ILOT A

Entreprise totale

Implenia Suisse SA

MANDATAIRES

Architecte

Favre et Guth SA / AAG+Patrice Bezos et Jean-Sven

Grivel

CCHE SA

Honoraires ingénieurs

Lucini Cesare Sagl

Plateforme GED

Dalux

Surveillance de site

Python Sécurité SA

Inspection installation

sprinkler

Swiss Safety Center AG

Géomètre Haller et Wasser SA

Mandataire SER

Alterego concept SA

Coordinateur sécurité

Orqual SA

ENTREPRISES

Échafaudage

Roth Echafaudages SA

Canalisations intérieures

Plastitech Sàrl

Incorporés sanitaires

Troger SA

Gros-œuvre Consortium : Induni & Cie SA - Maulini SA - D’Orlando

GPI SA

Maçonnerie

Induni & Cie SA

Salles de bains préfabriquées (A1-A2)

Eurocomponents (Suisse) SA

Salles de bains préfabriquées (A1-A3)

BathSystem S.p.A.

Portes blindées coulissantes

Abri IT

AbriProtect SA

Portes et volets blindés

AbriProtect SA

Étanchéités souples

Dentan Frères SA

Isolations spéciales

KB Ignifuge Sàrl

Paratonnerres

Hoffmann Capt

Paratonerres Sàrl

Incorporés électriques

Spie Partenaires SA

Fournitures groupes de secours

Dimag SA

Fourniture rails d’énergie

Groupe E

Installation à courant fort

Elettrocrivelli SA

Installation à courant fort

ABRI

Novelec

Sonorisation évacuation

PKE Electronics SA

Détection alarme incendie

Securiton AG

Distribution de chaleur

Engie Techniques SA

Installation de ventilation

Aerovent Service SA

Désenfumage

Jomos Branschutz AG

Installations sanitaires

Bert’eau SA

Incorporés PE

Troger SA

Sprinkler

D.E.S. Systèmes de s écurité SA

Ascenseurs, monte-charge et escaliers mécaniques

Otis SA

Plateforme élévatrice

Gilgen Door Systems SA

Plâtrerie, Crépis isolants façade

D’Orlando GPI SA

Plâtrerie et cloisons intérieures

Diviswiss SA

Bat-ISO SA

D’Orlando GPI SA

Équipement bassin OPAM

Joux SA

Portes intérieures en bois

Wider SA

Chapes

Dinc SA

G. Cacciamano SA

Sols sans joints

ALB Sol Revêtements Sàrl

ILOT B

Entreprise totale

HRS Real Estate SA

MANDATAIRES

Architecte

AAG+ Atelier d’Architecture

Grivel & Girod SA

Ingénieur civil

Kurmann Cretton

Ingénieurs SA

Ingénieur CVC

CSD INGÉNIEURS SA

Géomètre

Buffet Boymond SA

Physicien du bâtiment

Sorane SA

Ingénieur en acoustique

Architecture et Acoustique SA

Expert SRG – RAQ

ENTREPRISES

Relevés

Buffet Boymond SA

Echafaudages

JDS Echafaudages SA

Gros-œuvre

Induni & Cie SA

Charpente métallique et façades

Hevron SA

Protection contre la foudre

Léman Paratonnerre Sàrl

Etanchéité

Etico SA

Electricité E-Commex.ch SA

Chauffage, Ventilation, Régulation MCR

Alvazzi Groupe SA

Installations sanitaires

Rodriguez et Fils Sàrl

Sprinkler

Viansone SA

Ascenseurs et monte-charge

Ascenseurs Schindler SA

Plâtrerie

Fast Services SA

Portes intérieures en métal

Serrurerie 2000 SA

Portes intérieures en bois, serrureries Alpina Bois SA

Chapes

G. Cacciamano SA

Carrelages et faïence

Balzan Immer SA

Faux-planchers techniques

House of Floors AG

ILOT C

Entreprise totale

HRS Real Estate SA

MANDATAIRES

Architecte

AAG+ Atelier d’Architecture

Grivel & Girod SA

Ingénieur civil

Kurmann Cretton

Ingénieurs SA

Ingénieur électricité

Betelec SA

Ingénieur CVC

CSD Ingénierie SA

Ingénieur sanitaire

Cochard SA

Géomètre

Buffet Boymond SA

Physicien du bâtiment

Sorane SA

Ingénieur en acoustique

Architecture et Acoustique SA

Ingénieur en automatismes du bâtiment

ECM SA

Ingénieur spécialiste

façades Preface Sàrl

Expert SRG – RAQ

ENTREPRISES

Echafaudages Von Ro Echafaudages SA

Gros-œuvre Induni & Cie SA

Éléments préfabriqués en béton

C-Design Sàrl

Façades

Hevron SA

Fenêtres en bois et métal

K-Fenêtres SA

Protection contre la foudre

Léman Paratonnerre Sàrl

Étanchéité

Genolet Toiture Concept SA

Eléctricité

E-Connex.ch SA

Pierre Simon Electricité SA

Chaufagge, Ventilation

Alvazzi Groupe SA

Régulation MCR Sauter SA

Installations sanitaires

Rodriguez et Fils Sàrl

Agencements de cuisine

Magenta Home Design SA

Ascenseurs et monte-charge

Ascenseurs Schindler SA

Plâtrerie

D’Orlando GPI SA

Portes intérieures en métal

GC Métal SA

Portes intérieures en bois, Serrurerie

Alpina Bois SA

Chapes

G. Cacciamano SA

Carrelages et faïence

Jean Lanoir SA

Revêtements de sol en bois, parquet, plinthes, seuils

Multinet Services SA

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

ILOT D

Entreprise totale

EDIFEA

MANDATAIRES

Architecte

Favre et Guth SA

Ingénieur civil

Lucini Cesare Sagl

Ingénieur CVSE

BG Igénieurs Conseils SA

Ingénieur sécurité chantier

3 Conseils

Ingénieur façade

BCS SA

Ingénieur sécurité incendie

BG Ingénieurs Conseils SA

Géomètre

Buffet Boymond SA

Ingénieur environnement

Alterego Concept SA

Physique du bâtiment et acousticien

AAB SA

J. Stryjenski & H. Monti SA

ENTREPRISES

Echafaudages

Roth Echafaudages SA

Canalisations intérieures

Gravières d’Epeisses SA

Maçonnerie – béton armé

Construction Perret A

Divers maçonneries

Pro-Jardin & Bâtiment Sàrl

Probatim Sàrl

Façades

Progin SA

Edicules toitures

Stephan SA

Deven SA

Fenêtres et portes extérieures

K-Fenêtres SA

Étanchéités enterrées et toitures

Geneux-Dancet SA

Aménagements extérieurs

toitures

Truchet SA

Coupe feu

FireSysteme SA

Façades MTB SA

Électricité

SPIE MTS SA

Chauffage et isolation

Riedo Clima SA

Ventilation

Aero Technologies SA

Isolation ventilation

IPSA Isolations SA

Surpression Jomos SA

MCR

Hälg & Cie SA

Installations sanitaires

Diémand Sanitaire SA

Sprinkler

D.E.S. Systèmes de sécurité SA

Cuisine

Veneta Cucine (Magenta Home Design)

Ascenseurs

Otis SA

Plâtrerie / Peinture

MTB SA

Serrurerie intérieure

Serrurerie 2000 SA

Trappe SIG

MDESIGN

Portes sectionnelles

sous-sol

AAV Contractor SA

Menuiseries intérieures (hors portes des communs et caves), portes des communs

Alpinabois SA

Caves

JB Project

Mise en passe

Lac SA

Carrelage, faïence, parquet

Multinet Services SA

Déchetterie

Serbeco SA

Route d’Yverdon 14 I CP 63 I 1026 Echandens

Tél. 021 701 26 20 I info@cacciamano.ch

www.cacciamano.ch

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS / SUITE

ILOT E

Entreprise totale

Implenia Suisse SA

MANDATAIRES

Architecte

Groupe H Architecture et Ingénierie SA

M. Hervé Dessimoz

Ingénieur civil

Consortium:

EDMS SA – Stucky SA

Ingénieur CVSE

AZ Ingénieurs Bulle SA

Ingénieur physique du bâtiment et acousticien

AAB SA

Géomètre

Buffet & Boymond SA

Ingénieur feu AEAI & OPAM

BG Ingénieurs Conseils SA

Environnement

Alterego Concept SA

Ingénieur sécurité chantier

Orqual SA

Surveillance de chantier

Global Sécurité – SPS

Service Privé de Sécurité SA

ENTREPRISES

Covid 19 - Désinfection

Serconet SA

Tri des déchets

Serbeco SA

Béton armé

Belloni SA

Echafaudages

ROTH Echafaudages SA

Maçonnerie intérieure

Alves Dyjoma SA

Façades: corniches / parements et lames BFUP

C-Design Sàrl

Façades: bardage / embrasure, lambroquin métal

Progin SA

Fenêtres PVC / métal

Progin SA

Ferblanterie-étanchéité

G. Dentan SA

Isolation spéciale

sous dalles / Obturation coupe-feu

KB Ignifuge SA

Isolation et crépis de façade

Diteco SA

BAT-ISO SA

Stores à lamelles

WAREMA Renkhoff SE

Electricité

Spie MTS SA

Protection contre la foudre

Perrusset Paratonnerres SA

Lustreries int. et ext.

Zumtobel Lumière SA

Lustreries secours

Aprotec SA

Gestion domotique

E-smart Technologies SA

Chauffage, Ventilation

Alvazzi Groupe SA

Régulation MCR

Hälg & Cie SA

Installations sanitaires

Consortium : entreprise

Pierre Dubouchet SA – Rutsch

SA – Pfister & Cie

Isolation conduites –

réseaux techniques

KB Ignifuge SA

Agencement de cuisine

Magenta Home Design SA

Ascenseurs et monte-charge

Otis SA

Plâtrerie, peinture

D’Orlando GPI SA

Porte métallique

Alpina Bois SA

Garde-corps, serrurerie courante

Serrurerie 2000 SA

Porte bois, menuiserie courante, armoires

Wider SA

Système de verrouillage

Mul-T-Lock

Signalétique

D’Orlando GPI SA

Chapes

G. Cacciamano SA

Résines de sol

Implenia Suisse SA – Bat

Carrelages, faïences

Consortium: Gatto SA – Di Chiara SA

Revêtement de sol en parquet

Multinet Services SA

Nettoyage

JL Services SA

ILOT F

Entreprise totale

EDIFEA

MANDATAIRES

Architecte

Favre et Guth SA / AAG+Patrice Bezos et Jean-Sven

Grivel

Ingénieur civil

Lucini Cesare Sagl

Ingénieur CVSE

Consortium: E.G.C. Chuard

Ingénieurs Conseils BA –Betelec SA

Géomètre

Buffet Boymond SA

Ingénieur sécurité chantier

3 Conseils – Rogerio

Fernandes

Ingénieur sécurité incendie

BG Ingénieurs Conseils SA

Ingénieur façades

BCS SA

Physique du bâtiment

Sorane SA

Acousticien

Décibel Acoustique SA

ENTREPRISES

Échafaudages

Echami SA

Canalisations sous-radier

Gravières d’Epeisses SA

Gros-oeuvre

Consortium : Rampini & Cie SA – D’Orlando GPI SA –

Grisoni-Zaugg SA

Poutre extérieures cages

d’escaliers

Stephan SA – Bejean SA –Friderici SA

Façades Progin SA

Couverture, Ferblanterie, Etanchéité

Consortium: Genolet Toiture Concept SA –Georges Dentan SA

Ancrages pour nettoyage

façade

AcroBat JDL Sàrl

Résines et peintures sols

ALB Sol Revêtements Sàrl

Rebouchage coupe-feu

Belloni SA

Traitement de surfaces extérieures

D’Orlando GPI SA

Électricité

Byes SA

Tableaux électriques

Tabelec Force Commande SA

Chauffage, Ventilation, Isolations

Alvazzi Groupe SA

Régulation MCR

Hälg & Cie SA

Installations sanitaires

Milliquet SA

Sprinkler

D.E.S. Systèmes de sécurité SA

Ascenseurs

KONE SA

Tables nivelantes

Koala Services SA

Plâtrerie-peinture

chaufferie

MTB SA

SAS vitrés

Progin SA

Portes métalliques

AAV Contractors SA

Porte de parking

EFAFLEX Swiss GmbH

Barrières intérieures

Deven SA

Porte coulissante coupe-feu

Portematic SA

Travaux de signalétique

Remarq SA

Nettoyage du bâtiment

Multinet Services SA

Serrurerie chaufferie

Balzan Immer SA

Resinsol SA

Résine chaufferie F1 / Local

MT-BT F2

Pro-Jardin & Bâtiment Sàrl

CETTE ENTREPRISE A PARTICIPÉ À LA CONSTRUCTION DES BÂTIMENTS DU QUARTIER DE L’ÉTANG, À GENÈVE.

ARTEMIS RÉUNIT ÉCOLOGIE ET CONFORT

Dans la commune de Bussigny, le quartier Artemis imaginé par le bureau d’architectes Burckhardt nous invite à découvrir de nouveaux espaces de vie où le respect de l’environnement se conjugue avec la qualité de vie de ses habitants.

texte : Aurore de Granier

photos : Olivier Di Giambattista

UN QUARTIER URBAIN

C’est au nord-est de la commune de Bussigny, sur deux anciennes parcelles agricoles, que s’est établi le nouvel ensemble de logements baptisé Artemis. Le projet répond à un besoin de création de logements sur le territoire, regroupant au total 90 appartements, du 1,5 pièce au 4,5 pièces. Allant à l’encontre de la tendance actuelle faisant le plus souvent le choix de constructions individuelles, les architectes du bureau Burckhardt ont opté pour quatre immeubles reliés entre eux par leur implantation et un espace central commun végétalisé. Les quatre constructions distinctes sont constituées de deux bâtiments d’angle, venant encadrer l’espace, et de deux bâtiments isolés qui ferment l’ensemble, atteignant chacun 17 mètres de haut et abritant 5 niveaux. Cette configuration vient renforcer l’idée de quartier, essentielle pour le représentant au maître d’ouvrage, UBS Fund Management, souhaitant créer une dynamique sociale dans cet espace excentré du cœur de la commune. Cela a notamment été possible par deux points majeurs de la construction, comme l’explique Simon Berger, architecte en charge du projet : « La nature joue un rôle important dans ce projet. Elle est en effet omniprésente autour de l’ensemble constructif, mais vient également s’inscrire au cœur des appartements via la construction de loggias en bois. Ainsi, au centre des bâtis nous trouvons un jardin, ou une cour arborée, qui a été pensée comme un espace de rencontre pour les habitants. C’est une manière de

créer un esprit de quartier et de favoriser l’échange tout en apportant du bien-être aux locataires par l’omniprésence de la verdure. Un second espace vient jouer ce rôle de lieu commun, il s’agit des cages d’escalier des immeubles. Dotées de grandes fenêtres, elles bénéficient d’un apport de lumière naturelle et offrent une vue sur la campagne environnante. Proposer des espaces généreux était capital pour répondre à cette notion de vie de quartier, élevant le rôle de ce lieu de circula-tion à celui de lieu de rencontre. »

ARTEMIS LABELLISÉ MINERGIE ECO

Par sa situation géographique, le quartier Artemis s’inscrit déjà dans un paysage naturel, invitant les locataires des appartements à bénéficier des espaces verts les entourant et de vues dégagées depuis chaque logement. Un caractère écologique qui est renforcé par la labellisation Minergie ECO du quartier. « Dès le départ nous avons abordé le projet avec l’objectif d’obtenir ce label. À l’heure actuelle, il est devenu impossible de ne pas envisager les nouveaux bâtis à travers les exigences énergétiques et écologiques. Nous avons éliminé tout ce qui contenait de la résine, fait le choix d’une isolation plus respectueuse de l’environnement, non nuisible et sans risque de rejets de métaux lourds, et sélectionné du bois d’origine suisse pour construire les loggias. Certains choix n’ont cependant pas pu être finalisés, à l’image

de l’utilisation de briques en terre cuite pour la structure de base, qui, en raison de la nature des sols, ont dû être remplacées par du béton recyclé. La réflexion se devait d’être totale, à commencer par les impacts de la construction, en passant par l’extraction des matériaux, et le cycle de vie du bâtiment, avec notamment le recyclage des matériaux utilisés. La nécessité d’obtention de ce label a été à la fois un défi et un sujet passionnant pour notre bureau d’architectes », confiait Simon Berger. La performance énergétique est elle aussi capitale à Minergie. « Un concept énergétique s’appuyant sur des sondes géothermiques a été mis en place. Ces dernières permettent la production de chaleur pour le chauffage, mais aussi pour l’eau chaude sanitaire. L’utilisation en geocooling de l’installation permettra, en cas de fortes températures, d’apporter un rafraîchissement dans les appartements tout en contribuant à la recharge thermique du sol », complètent les architectes du bureau Burckhardt. Une labellisation que le maître d’ouvrage souhaitait pousser encore plus loin par l’obtention du label Minergie ECO.

LA QUALITÉ DE VIE AU CŒUR DU PROJET

Le label Minergie ECO vient compléter ces conditions énergétiques et écologiques par des critères liés à la qualité de vie des habitants du bâtiment. À la base de tout nous retrouvons la struc-

ture des appartements, tous dotés de balcons à la française donnant sur la campagne environnante. La majorité d’entre eux sont également complétés par des loggias en bois mesurant 20 m2, orientées du côté de la cour inté-rieure. Cette cour et les loggias ont été largement végétalisées, venant offrir des espaces intimistes et oxygénés, dont la gestion revient à la régie des appartements. Ces apports architecturaux viennent à la fois agrandir l’espace habitable, mais également largement contribuer à un apport de lumière naturelle important, d’une autonomie en moyenne supérieure à 70 %. La végétalisation du quartier se retrouve ainsi jusque dans les espaces de vie des habitants, mais est également omniprésente dans les espaces communs autour des immeubles, qui ont été abondamment plantés pour offrir aux habitants un cadre de vie optimal. Concernant les intérieurs, les plafonds atteignent 3 m de haut et la distribution des pièces favorise de grands espaces ouverts, réduisant au maximum les couloirs de circulation pour optimiser au mieux les typologies. Parmi les autres critères ici mis en place, on retrouve également l’isolation sonore, mais aussi la qualité du climat intérieur rendue possible par la gestion des rayonnements magnétiques des réseaux électriques ou encore l’utilisation de produits de qualité élevée. Une fusion réussie entre écologie et confort.

Alliant qualité de vie et conscience écologique, le projet Artemis laisse une place importante à la végétation et à la vie en extérieur. Donnant sur les dégagements extérieurs des logements, la cour intérieure végétalisée participe à l’augmentation de la qualité de vie des habitants du nouveau quartier.

L’intégration de balcons à la française et de loggias viennent contribuer à un apport de lumière naturelle tout en augmentant l’espace de vie. Le choix du bois pour les loggias offre un caractère domestique et chaleureux indéniable.

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maitre d’ouvrage

Malley Provence SA C/O

UBS FUND

Management (Switzerland) SA

UBS Direct Residentiel

C/O UBS FUND Management (Switzerland SA)

Représentant du Maître d’ouvrage

UBS Fund Management SA

MANDATAIRES

Architecte

Burckhardt architecture SA

Ingénieur civil

AB Ingénieurs SA

Ingénieur CVSE / Minergie / Thermique / Protection incendie

BG Ingénieurs SA

Ingénieur électricien

BG Ingénieurs SA

Géomètre

BBHN SA

Acousticien

D’Silence SA

Paysagiste

MG Associés SA

ENTREPRISES

Travaux spéciaux

SIF SA

Échafaudages

Roth Echafaudage SA

Terrassement / Canalisation

Sotrag SA

Gros œuvre

Dumas SA

Escaliers préfabriqués

Leva Corbières SA

Abris PC

Lunor G. Kull AG

Fenêtres bois-métal

Baumgartner SA

Portes de garage

Novoferm AG

Paratonnerre

Hofmann Capt SA

Étanchéité

Geneux Dancet SA

Façade

Isofaçades SA

Stores

Schenker Stores SA

Installations électriques

Maréchaux Eléctricité SA

Chauffage

Riedo Clima

Ventilation

Riedo Clima

Installations sanitaires

JDG Sanitaires SA

Buanderies

Sanitas Troesch

Parois douche

SanSwiss SA

Isolations CVS

KB Ignifuge

Sprinkler

D.E.S Sprinkler SA

Cuisine Veriset SA

Ascenseurs Schindler Ascenseurs SA

Plâtrerie, faux-plafond, peinture

Rudi SA

Rack à vélo

Velopa AG

Boîtes aux lettres

Hüber SA

Garde-corps

JPF Ducret SA

Serrurerie

Decker SA

Portes intérieures bois

Multiporte Sàrl

Armoires

FRAMO SA

Cloisons de cave

Kern Studer SA

Carrelages Rimi Sàrl

Parquet

HKM SA

Bouches pores

Novalla SA

Nettoyage fin de chantier

City Services

Aménagements extérieurs

Ménétrey SA

Bennes

Transvoirie

CES ENTREPRISES ONT PARTICIPÉ À LA CONSTRUCTION DU QUARTIER ARTEMIS, À BUSSIGNY.

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LA MODULARITÉ À LA RESCOUSSE

Afin de répondre à l’urgent besoin d’infrastructures scolaires, la Ville de Genève entreprend des constructions modulaires. En tout, ce sont quatre sites qui bénéficieront de salles de classe réalisées à l’aide de modules préfabriqués.

texte : Salomé Houllier Binder

Face à l’importante croissance démographique de Genève, les infrastructures scolaires et parascolaires deviennent insuffisantes. Mais l’extension ou la construction de nouveaux projets publics prend du temps. Des solutions rapides et intermédiaires capables d’absorber le nombre croissant d’élèves sont donc nécessaires. Dans un appel d’offre lancé fin 2020, la Ville de Genève s’est engagée dans un concept de constructions provisoires et déplaçables en bois, préfabriquées, modulaires et à très haute performance énergétique (THPE). Une solution qui raccourcit considérablement la phase de conception et d’exécution tout en offrant une bonne durabilité à l’ouvrage. Conçus par Pont12 Architectes et réalisés par Erne en entreprise générale, des modules ont ainsi été assemblés sur les sites de Trembley, des Allières, des Franchises et de Vieusseux. Les deux premiers sites sont occupés depuis la rentrée scolaire 2023, les deux derniers sont encore en cours de réalisation. Bien loin du modèle des containers, ce projet explore la modularité en mettant un fort accent sur la qualité architecturale et urbanistique.

UN PUZZLE SIMPLE ET COMPLEXE

Trois types de modules tridimensionnels ont été développés: classes, circulation et services. Au sein de ces types, les modules sont différenciés. Par exemple, les trois modules qui constituent une classe sont différents selon qu’il s’agit d’un module de milieu

ou de bord. Ainsi conçus, ces éléments sont ensuite assemblés, tel un puzzle.

Les choix constructifs, d’assemblage et de finitions ont été définis en fonction de l’estimation de la durée de vie des modules. Le système constructif favorise l’emploi du bois, laissé majoritairement brut. Le béton reste toutefois présent, notamment dans les planchers mixtes des salles de classe. Le mobilier intérieur fixe (vestiaires, point d’eau dans les classes, armoires intégrées) est également réalisé en bois, contribuant au caractère chaleureux et accueillant des classes. Afin d’impacter le moins possible le sol, les modules sont posés sur des longrines métalliques ou en béton selon les dimensionnements de l’ouvrage, reposant elles-mêmes sur des vis Krinner, un système peu invasif et facilement démontable.

L’épaisseur de l’isolation et les panneaux photovoltaïques participent aux exigences énergétiques demandées par la législation en vigueur. Mais surtout, ce sont des ouvrages low-tech avec assez peu de technique. Les stores ne sont pas électrifiés, la ventilation double flux, très énergivore, est mise de côté au profit d’une traditionnelle ventilation simple flux. Avec l’aide d’un détecteur de CO2 dans chaque classe, l’utilisateur ventile manuellement les lieux. Une bonne manière de sensibiliser les élèves à une occupation active de l’espace.

© Nicole Zermatten / Ville de Genève

UN SAVANT ÉQUILIBRE

La modularité et la préfabrication permettent de réduire considérablement la durée des chantiers puisque tout a été déterminé en amont. À Trembley, il a fallu 3 mois en atelier puis 3 semaines pour monter les modules sur le site. Aux Allières seule une semaine a suffi pour le montage.

Vient ensuite le second œuvre, réalisé sur le chantier. Ce choix évoque l’équilibre subtil qu’une construction modulaire doit trouver entre le temps de réalisation à disposition, le degré de finition souhaité et la durée de vie envisagée des modules. En effet, plus le degré de préfabrication est poussé, plus le chantier est raccourci, mais aussi plus l’aspect provisoire est renforcé. À cela viennent s’ajouter l’agenda des usines, le temps à disposition en atelier et le dimensionnement des modules pour le transport (par exemple, la hauteur de vide sous les poutres a été réduite à 2,5 m afin de permettre le transport par camion). Un véritable jeu d’acrobate donc, mené par les architectes en étroite collaboration avec l’entreprise générale et les entreprises de production afin de développer un système capable de fonctionner sur chacun des sites.

UNE MODULARITÉ RELATIVE

Bien que les principes constructif et combinatoire restent les mêmes et qu’un lien de parenté entre les ouvrages soit évident (entre autres ils possèdent la même modénature de façade et les mêmes types de finitions), les contraintes des quatre sites ont induit des variantes dans le dimensionnement et la mise en œuvre. En effet, pour les architectes, le principe d’un module unique applicable en toute circonstance est vite devenu une utopie difficile à réaliser au nom de la contextualisation, primordiale et nécessaire. Seule compétence qui ne peut être automatisée dans un processus de préfabrication, elle rappelle le rôle fondamental de l’architecte dans le façonnement d’un bâti de qualité. Un travail d’intégration a donc été mené, au même titre qu’un projet permanent, induisant des pièces singulières. Tandis que les sites moins contraignants des Franchises et de Vieusseux invitent à des formes plus génériques, les sites de Trembley et des Allières ont demandé un travail d’intégration plus poussé.

À Trembley, le projet respecte la logique du site et de l’école existante composée de plusieurs bâtiments de périodes de construction différentes. La distribution d’origine se fait par un préau couvert longiligne qui agit comme une épine dorsale. Celle-ci est préservée et prolongée par l’implantation des deux

© Vincent Jendly © Vincent Jendly

nouveaux volumes. Un petit volume comprenant le réfectoire s’insère entre les bâtiments existants. Il conserve un gabarit d’un niveau à l’instar des gabarits existants. Un second volume composé de deux ailes imbriquées prend place en fin de parcours. Sa géométrie en zigzag respecte le positionnement des nombreux arbres environnants. L’aile en retrait se développe sur trois niveaux afin de faire le lien avec le bâtiment existant destiné aux plus grands élèves tandis que l’aile sud possède deux niveaux, réalisant une gradation douce vers le reste des bâtiments, de plus petite échelle.

Aux Allières, la singularité est toute autre puisqu’il s’agit d’une surélévation, un choix qui venait de la volonté de préserver les espaces extérieurs, assez restreints. Cela a induit des dimensionnements particuliers dans la mesure où l’ouvrage suit la géométrie du toit de l’école existante. La surélévation est autonome, ce qui permet de rendre les deux ouvrages indépendants (l’école a notamment pu rester en fonction pendant le chantier) et de garantir un possible retour à l’état initial.

UN RÉPIT DE QUALITÉ POUR GENÈVE

L’autorisation de construire a été délivrée pour une durée de 10 ans à Trembley, 5 ans aux Allières. Qu’adviendra-t-il de ces ou-

vrages ensuite ? Cela reste encore incertain. La durée de vie des modules dépasse largement celle des autorisations de construire. La structure, l’isolation, le parement de façade sont conçus de la même façon que pour du définitif. Et de simples déposes et reposes (ou remplacements) des éléments continus entre modules (revêtement de sol, faux-plafonds…) permettent de recomposer de nouveaux volumes. Ce qui est sûr, c’est que ces constructions modulaires et provisoires offrent un répit pour la Ville de Genève et que, vu la situation démographique dans laquelle elle se trouve, la perspective de leur démontage et réutilisation sur un autre site est probable ou serait en tout cas bienvenue dans de nombreux quartiers en manque d’infrastructures scolaires. Bien loin du modèle des containers, ce projet explore la modularité en mettant un fort accent sur la qualité architecturale et urbanistique, à l’instar des grandes baies vitrées doublées d’ouvrants de ventilation maximisant l’apport de lumière naturelle, significatives du soin apporté au projet. Cette attention portée aux espaces et à leur intégration prouve que la construction temporaire n’est pas forcément synonyme de faible qualité architecturale. Le projet parvient en effet à associer du provisoire à une réflexion modulaire capable de s’intégrer finement dans son territoire.

© Vincent Jendly © Vincent Jendly

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

TREMBLEY 11 + 12

ET ALLIÈRES

Maître d’ouvrage

Ville de Genève

Direction du patrimoine bâti

Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité

Entreprise générale

ERNE AG

MANDATAIRES

Architecte

PONT12 architectes SA

Ingénieur civil

EDMS SA

Génie Civil

(Sous-traitant ERNE AG)

Rampini & Cie SA

Ingénieur civil

(Sous-traitant ERNE AG)

Thomas Jundt Ingénieurs

Civils SA

Ingénieur CVS

Weinmann Energies SA

Ingénieur E Betelec SA

Physique du bâtiment

Weinmann Energies SA

Ingénieur géotechnicien

Karakas et Français

Ingénieur AEAI

SECURIconcept SA

Acousticien

Architecture et acoustique SA

ENTREPRISES

Échafaudage

Roth Échafaudages SA

Couverts métalliques

Alfer Constructions SA

Fermeture soubassement

G.A.O. Construction Bois

Sàrl

Fondations

Krinner Montage SA

Transport & Grutage

Friderici Spécial SA

Couverture

Etico SA

Isolation spéciale

Gasser Protection

Incendie Sàrl

Stores

WAREMA Suisse Sàrl

Installations électriques

ETAVIS Romandie SA

Installations

photovoltaïques

Agrola SA

Chauffage, ventilation, sanitaire

EQUANS Techniques SA

Verrouillage

SecuSuisse SA

Cuisine pro Meinen Cuisines

Professionnelles SA

Monte-personnes

LSM Mobility Sàrl

Ouvrages métalliques

Metalu SA

Portes coulissantes

Pierre Crettol SA

Pose mobilier / Portes

Multi Travaux Concept Sàrl

Lino

Amstad Sols

Carrelages

Carmelo Carrelages SA

Faux-plafonds

NORMALPHA

insonorisation Sàrl

Plâtrerie / Peinture

Dino Peinture SA

Sécurité chantier

Roch Sécurité Sàrl

Escaliers métalliques extérieurs (Allières)

T. Métal Swiss Concept Sàrl

Grutage (Allières)

Gyger Levages Sàrl

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UN BÂTIMENT À L’ÉCHELLE DE LA DENTELLE

Au cœur de la plus grande pièce urbaine du premier secteur des Plaines-du-Loup, coup de projecteur sur le projet du bureau cBmM SA

Architectes | Bridel·Marinov·Truchard.

texte : Magaly Mavilia

photos : Vincent Jendly

Le projet, intitulé « Alterité », propose de répondre aux principes urbanistiques du plan d’ensemble Dentelle des bureaux Aeby Perneger & Associés + Hüsler & Associés en traitant de manière différenciée la morphologie du bâtiment sur le pourtour de l’îlot et sur la cour-jardin tout en maintenant un langage unitaire.

« C’est la première fois que notre bureau présentait un projet de concours sans pouvoir s’appuyer sur le contexte bâti environnant et sans connaître les intentions des concurrents des autres lots, en ne s’appuyant que sur les thèmes urbanistiques du plan d’ensemble Dentelle », relève Serge Truchard, architecte associé chez cBmM Architectes. Finalement, le résultat de cette mise au concours, où tous les participants travaillent simultanément, a plutôt bien fonctionné et a produit une riche mixité architecturale. Cette mixité reflète également la pluralité programmatique des différents lots. Les 75 appartements subventionnés et activités, réalisés pour la société coopérative Logement Idéal, côtoient des appartements à loyers libres, des appartements en PPE et deux coopératives d’habitants.

UNE FAÇADE CISELÉE

La singularité de la façade sur cour s’exprime notamment par ses modulations de profondeur générant les espaces des balcons. En relation étroite avec les typologies, l’enveloppe se fragmente et se plisse de manière marquée au sud et est plus retenue sur le périmètre de la pièce. Ce traitement de l’enveloppe rythme la façade et la structure, et se met à l’échelle de la pièce d’habitation.

« Nous avons apporté un soin particulier au traitement des façades et souhaitions que nos logements subventionnés dégagent une image positive au sein de la pièce urbaine », explique Serge Truchard, qui était accompagné sur ce projet par Sarah Delmenico, Flavia Ferrari, Ana Melnicenco et Jean-Daniel Berset.

« Notre périmètre d’intervention étant plus limité que celui de nos voisins, il a fallu trouver l’échelle morphologique adaptée à notre marge de manœuvre. Le thème de la “ dentelle ” s’est concrétisé dans notre projet à l’échelle de la pièce d’habitation. »

Ce thème a ainsi guidé une morphologie avec une maille plus fine, d’échelle humaine, structurant la façade. Reprenant l’idée des encadrements de fenêtres des années 1920, les modénatures verticales habillant les fenêtres assument une idée d’ornement

et apportent une certaine élégance. Une attention qui ne représente pas un gros effort financier mais qui crée de la vie sur une façade changeante au gré des inclinaisons de la lumière tout au long du jour.

Le jeu des retraits et des avancements de la façade donnant sur le parc permet de gérer la taille des différents logements qui s’inscrivent dans une trame unique et donne de la profondeur à la façade. Il offre également la possibilité d’y inscrire de grands balcons qui permettent aux habitants de vivre la cour-jardin, assouplissant la limite entre l’intérieur et l’extérieur. Tel un écho de la morphologie de la façade jardin, la façade côté rue exprime également une vibration, plus retenue, en marquant les décalages de la maille d’habitation et en poursuivant le thème des ombres animant les façades. L’ensemble des accès aux commerces et

logements est regroupé le long d’un creusé sur rue. « Les entrées des bâtiments et des surfaces de commerces sont ainsi protégées et l’on peut cheminer d’un espace à l’autre en restant abrité », se réjouit Serge Truchard. Des terrasses généreuses permettent aux commerces un prolongement sur les rues piétonnes. Le lien sur l’extérieur est également favorisé par la mise en place de fenêtres à guillotine, rendant la façade plus perméable à toutes saisons.

La teinte « sable » du bâtiment a été réalisée avec des agrégats locaux, sans oxyde ni adjuvant. Un léger sablage de surface faisant ressortir les fines variations des agrégats. Cette teinte chaude est complétée par trois tonalités de vert et un rose sourd, colorant harmonieusement les façades.

TRANSPARENCE

L’idée était d’offrir des transparences tant visuelles que fonctionnelles entre les rues et la cour-jardin.

Le rez-de chaussée est perméable et offre de multiples liaisons entre la rue et le jardin. Ces connexions centrales abritent les vélos et favorisent l’usage de la mobilité douce. La suppression des voitures sur l’ensemble du quartier, au profit de la mobilité douce, est par ailleurs une décision forte et un élément central de cet écoquartier.

La Ville de Lausanne a en effet évalué les performances environnementales globales des projets reçus au stade du concours d’urbanisme, à l’aide des outils CitySim développés par l’EPFL en coordination avec le projet de management énergétique urbain (MEU) et de « SméO, fil rouge pour la construction durable » fruit d’un partenariat entre la Ville de Lausanne et le Canton de Vaud.

LUMIÈRE TRAVERSANTE

L’organisation générale des appartements reconnaît le sud et la cour-jardin comme façade principale pour les espaces de jour, mais ne se focalise pas sur cet espace central. Les typologies sont traversantes ou bi-orientées, profitant des dégagements qualitatifs du nord-ouest et d’un apport de lumière multiple et traversant. Les activités se développent au rez-de-chaussée le long de l’espace public, essentiellement réservé à la mobilité douce.Les appartements du rez-de-chaussée se détachent du sol et bénéficient d’une terrasse privative.

Pour répondre à la densité attendue, la profondeur du bâtiment se devait d’être relativement importante. Pour limiter la perte de place, l’entrée des logements est centrale, au cœur de

l’appartement, limitant les couloirs et maximisant l’habitabilité des surfaces. Dans un contexte standard de logements subventionnés, l’efficience des typologies est d’autant plus importante.

L’intimité des différents espaces de vie est donnée par des sous-espaces non fermés. Ainsi, l’espace de jour, bien qu’unitaire, trouve par un effet de baïonnette le moyen de définir spatialement chaque fonction : séjour, cuisine-salle à manger, entrée de l’appartement et accès aux chambres. Ces derniers se retrouvent en retrait des espaces de jour ainsi maximisés. Dans les différentes typologies du projet, la définition spatiale du séjour et de la cuisine-salle à manger est toujours présente, enrichissant l’habitabilité des appartements en permettant à l’habitant d’occuper des espaces différenciés.

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RÉNOVATION ET SURÉLÉVATION TOUT EN ÉLÉGANCE

Face à la Perle du Lac à Genève, le projet situé à l’angle de l’avenue de Sécheron et de la rue de Lausanne a été achevé en mai. Ce chantier ambitieux comprenait deux surélévations, une rénovation labellisée ainsi qu’une démolition et reconstruction complète.

texte : Isabelle Jaccaud

photos : Sacha Di Poi

Le projet concerne trois entrées d’immeuble, le N°119 de la rue de Lausanne, les N°2 et 4 de l’avenue de Sécheron. Les deux premiers bâtiments, en R+6 et attique à l’origine, ont été surélevés de deux niveaux et attique, après la démolition des attiques existants. Le bâtiment de Sécheron 4 quant à lui, en R+2 à l’origine, a été entièrement démoli pour être remplacé par un nouveau en R+6 avec attique. Les trois entrées d’immeuble sont désormais liées et partagent une cour commune. Une centrale unique avec une pompe à chaleur de 80 kW dans le sous-sol, une chaudière à gaz en complément pour l’entre-saison et des panneaux photovoltaïques sur la toiture assurent un approvisionnement énergétique efficace pour l’ensemble. Les 68 appartements de 2 à 6 pièces, la plupart traversants, ont vite trouvé des locataires.

Initialement, la rénovation du N°119 et du N°2 devait se limiter à un rafraîchissement de la façade et à l’aménagement des cuisines, salles de bain et WC. « Cependant, suite à l’intérêt du maître d’ouvrage pour une labellisation, décision a été prise de refaire toute l’enveloppe thermique, permettant ainsi l’obtention de la labellisation Minergie Rénovation », commente Complex Bau, l’entreprise totale chargée du projet. La surélévation s’intègre harmonieusement au bâtiment et l’ensemble se distingue par une belle cohérence architecturale.

↑ un puits de lumière amène de l’éclairage naturel dans les escaliers.

DES DÉFIS TECHNIQUES

Un des enjeux importants pour la Commission d’architecture résidait dans la préservation des caractéristiques de la façade d’origine datant du milieu du 20e siècle. Un souci tout particulier a été porté à la préservation de la subtile modénature des lignes horizontales et verticales, conférant à l’ensemble une élégance intemporelle. Pour optimiser l’isolation, les balcons, source importante de ponts thermiques, ont été isolés pardessus et par-dessous, en modifiant l’épaisseur de la chape, sans modification du niveau initial. Les travaux à Sécheron 4 se sont révélés très délicats, nécessitant des reprises en sous-œuvre pour renforcer les fondations de l’immeuble. Les travaux pour lier les trois bâtiments, en gérant le raccord entre les dalles et en jouant sur l’épaisseur de la chape, ont représenté un véritable défi. Le sens de réalisation des ouvrages a été également dicté par les contraintes structurelles. En effet, dans le respect d’exigences de contreventement, la surélévation du bâtiment de Sécheron 2 n’a pu être effectuée qu’après la réalisation de la structure complète du nouveau bâtiment de Sécheron 4. Deux étages ont été ajoutés à Sécheron 2, sans toucher aux fondations. « Parfois nous utilisons des structures en bois ou acier-béton, pour des questions de poids. Ici la surélévation est tout en béton. L’ingénieur civil a poussé les calculs au plus haut niveau de précision », relève Complex Bau. La

↖ les bacs potagers favorisant les contacts entre locataires.

← Côté cour, le projet forme un angle d’une belle cohérence, à la structure affinée,grâce notamment aux balcons en mailles Jakob.

cour intérieure d’origine a été réaménagée avec une plus grande arborisation et l’installation de quatre bacs potagers, favorisant les interactions entre les locataires. Toutes les haies se trouvent du côté commun pour faciliter l’entretien régulier. La maison de cour, assainie, offre un vaste local vélo, le local du concierge et un local poubelles. Chaque rez-de-chaussée dispose désormais d’une petite terrasse. Les communs ont été pensés en harmonie avec la façade, dans un souci d’esthétisme global. Un puits de lumière de forme triangulaire apporte un éclairage naturel dans les étages.

AU PLUS PRÈS DES HABITANTS

Autre particularité du projet, un phasage millimétré. Dans un premier temps, toute la construction de Sécheron 4 a été réalisée en permettant ensuite d’aménager et meubler les logements de rocade. Ainsi, lorsque la phase de rénovation des N° 2 et 119 a commencé, les locataires ont déménagé dans ces appartements, pendant les travaux de rénovation dans leur logement. Une solution pratique évitant les relogements à l’extérieur du quartier ou à l’hôtel et l’intervention dans des appartements occupés par les locataires. La rénovation en site occupé a bien fonctionné grâce à une collaboration étroite entre Complex Bau, installée

sur site, la régie Livit et le maître d’ouvrage. Le projet a démarré en avril 2021 et s’est achevé d’abord avec la livraison des derniers appartements en décembre 2022, puis avec les aménagements extérieurs en mai-juin 2023.

Enfin, côté avenue de Sécheron, le bureau BM Architectes souhaitait un jeu de matières en façade. De nombreux profilés métalliques y étaient porteurs historiquement. La façade actuelle a gardé, en guise de clin d’œil au passé, les profilés qui sont mis en évidence avec une structure affinée mais intégrée, qui semble s’effacer de loin. Les garde-corps des balcons, en mailles Jakob, un élégant filet en inox, présentent une structure en filigrane presque invisible dès que l’on s’éloigne. Toutes les têtes de dalles sont habillées par des profilés métalliques. Les lignes verticales interrompent les profilés au niveau de la tête de dalle dans une modénature légère et élégante. Le jeu d’entrelacement rappelle subtilement l’architecture du bâtiment initial. Ce projet de rénovation et de surélévation représente une belle intégration architecturale, avec une vue sur le parc de la Perle du Lac, le Léman jusqu’à Lausanne et le Mont-Blanc.

La surélévation de deux étages et attique, tout en béton, a nécessité des calculs très poussés.

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maitre d’ouvrage

Société immobilière

La Perle SA (Secheron 2,4)

Société immobilière

Le Diamant SA (Lausanne 119)

Entreprise générale

Complex Bau SA

MANDATAIRES

Architecte

BM Architectes Sàrl

Ingénieur civil

Thomas Jundt Ingénieurs

Civils SA

Ingénieur électricien

Betelec SA

Ingénieur CVS, physique du bâtiment et acoustique

CSD Ingénieurs SA

DT désamiantage

EcoLogis Suisse SA

HSE Conseils SA

ENTREPRISES

Démolitions

Perrins Frères SA

Désamiantage

IDEAL Amiante SA

Adaptation installation de chauffage

Stoeckli-Cuhat-Jourdan SA

Échafaudages

Von Ro Echafaudages SA

Béton armé

Induni & Cie SA

Construction en acier –

Modénature de façade

Sottas SA

Construction en bois

JPF-Ducret SA

Éléments pré-confectionnés -

Abris PC

Abriprotect SA

Fenêtres

EgoKiefer SA

Ferblanterie – Étanchéité

Geneux Dancet SA

Obturations coupe-feu

Fire System SA

Isolation extérieure crépie

Duca SA

Peintures extérieures

Electro Painters SA

Stores

Schenker Stores SA

Installations

photovoltaïques et électriques

Bouygues E&S InTec Suisse SA

Installations hydrauliques et aérauliques

Thermex SA

Installations sanitaires

SCP SA

Agencements de cuisines

Précision Cuisine SA

Électroménager pour buanderies

ProMénager SA

Ascenseurs

Techlift SA

Plâtrerie Peinture

Diteco SA

Éléments métalliques pré-confectionnés

Huber SA

Serrurerie courante

Joux SA

Portes intérieures et armoires

Alpnach Armoires SA

Systèmes de verrouillage

LACS SA

Chape

Batisols Romandie SA

Revêtements de sols sans joints

MAISTERFLOOR Sàrl

Carrelage / Faïence

Bagattini SA

Revêtements de sol en bois

HKM SA

Nettoyage du bâtiment

ProNet Services SA

Aménagements extérieurs

Truchet Jardinier SA

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Sécheron 2-4 & Lausanne 119 Genève

Merck Serono Corsier-sur-Vevey

AGENDA EXPOSITIONS BÂLE

SAY 23

La parution du premier Swiss Architecture Yearbook s’accompagne d’une exposition itinérante qui s’ouvre au Musée suisse de l’architecture avant de se produire dans toutes les régions suisses. Elle propose une documentation plus ample des projets retenus et donne un aperçu du processus de sélection et de l’ensemble des 129 projets nommés. La scénographie reproduit la situation spatiale de la séance de sélection et invite ainsi le visiteur à se glisser dans le rôle d’un membre du comité, à effectuer lui-même la sélection des projets de son choix et à déposer le résultat dans une urne pour analyse.

SAM sam-basel.org

Jusqu’au 5 novembre

GENÈVE

LES RENDEZ-VOUS DE L’URBANISME

La Quinzaine de l’urbanisme devient Les Rendez-vous de l’urbanisme. Quelles ressources préserver ? Lesquelles sont disponibles, nécessaires ou encore à inventer ? De quoi l’urbanisme aura-t-il encore besoin demain ? Le Département du territoire du Canton de Genève propose trois journées incontournables de découvertes, de débats et de rencontres sur le thème urgent et fondamental de la ressource. Une mise à jour essentielle pour tous les professionnels concernés par ces problématiques.

PAVILLON SICLI

pavillonsicli.ch

Du 17 au 19 octobre

(RE)CONNECTING.EARTH (02) — BEYOND WATER

La deuxième édition de la biennale d’art et de nature urbaine (Re)connecting.earth vise à recentrer l’attention sur les éléments naturels qui composent notre environnement urbain. Après une exploration, en 2021, des jardins urbains et des écoquartiers, la biennale 2023 se dessine sur la thématique du lac et de l’eau. En plus de l’exposition d’art public, un programme de 30 jours est proposé aux visiteurs, comprenant des ateliers, des performances, des projections et des conférences.

LIEUX MULTIPLES

geneva02.reconnecting.earth

Jusqu’au 1er octobre

LAUSANNE

SWISSNESS APPLIED

Swissness Applied est une exposition itinérante de l’architecte Nicole McIntosh et de Jonathan Louie, fondateurs d’Architecture Office. Constituée à la fois de documentation et d’explorations architecturales originales, elle fait partie d’un projet de recherche plus large qui se concentre sur la transformation des villes d’immigrants européens aux États-Unis, qui partagent toutes l’aspiration commune de préserver et de perpétuer l’architecture de leur héritage culturel.

F’AR / archi-far.ch

Jusqu’au 1er octobre

SALON BOLOGNE

CERSAIE

Une des plus importantes foires internationales consacrées à la céramique pour l’architecture et la construction ainsi qu’à l’ameublement pour salles de bain. Destinée aux professionnels, elle permet d’avoir une vue pratique des différents produits et de leurs caractéristiques. Une attention toute particulière est portée à l’accueil des visiteurs et au soutien des exposants.

BOLOGNAFIERE / cersaie.it

Du 25 au 29 septembre

ZURICH

BAUEN & MODERNISIEREN

Avec son vaste choix de nouveautés, cette foire représente une source d’inspiration pour les propriétaires et futurs propriétaires, les architectes et les acteurs du BTP. Des experts informent et prodiguent des conseils tant pour l’aménagement de la cuisine et de la salle de bain qu’en matière de sols, de chauffage et de rénovation. Des démonstrations et des conférences spécialisées en libre accès complètent le programme.

MESSE ZÜRICH / bautrends.ch

Du 21 au 24 septembre

CONGRÈS/ CONFÉRENCES

LE CHÂBLE (VS)

RENCONTRES ROMANDES DU BOIS’23

Le potentiel de collaboration entre l’économie forestière, la filière bois et le tourisme est énorme et loin d’être épuisé. Comment cette symbiose peut-elle être précisément mise en valeur ? Où se situent les potentiels, et comment les exploiter encore mieux ? Voici les thèmes qui seront abordés lors de la troisième édition des Rencontres romandes du bois organisée par Lignum Valais.

ESPACE SAINT-MARC rrb23.rencontresromandesdubois.ch Du 14 au 16 septembre

VÉRONE

MARMOMAC

Événement mondial pour l’industrie de la pierre naturelle, de la matière première aux produits finis, des machines de traitement et technologies aux applications du matériau dans l’architecture et le design. Marmomac est une plateforme incontournable où se rencontrent affaires et développement professionnel, ainsi qu’un lieu privilégié d’innovation et de formation.

VERONAFIERE / marmomac.com

Du 26 au 29 septembre

GENÈVE

JOURNÉE EAU EN VILLE – L’EAU AU CŒUR DES PROJETS, D’ICI ET D’AILLEURS, D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

L’Office cantonal de l’eau (OCEau), en partenariat avec la Fédération des associations d’architectes et d’ingénieurs de Genève (FAI), organise une journée de conférences, visites et échanges autour des questions liées à la gestion de l’eau en milieu urbain.

PAVILLON SICLI / ge.ch Jeudi 28 septembre de 8h30 à 18h

Estelle Daval