Construction&bâtiment n°2/2024. Full

CONS TRUCTION & BÂTI MENT

PROJETS ET CHANTIERS

DES PROFESSIONNELS DU BÂTIMENT

L’architecture sacrée en trois édifices contemporains

Architecte, une profession en pleine mutation

Un nouveau quartier à Bussigny

Dossier bois, défis, enjeux, projets

Après trois années au sein de la rédaction, une dizaine de dossiers thématiques et une quarantaine d’analyses critiques de projets, le constat d’un secteur de la construction en pleine métamorphose m’apparaît comme une évidence. La société s’oriente vers un engagement accru pour une vie à la fois plus saine et plus équitable ; les enjeux écologiques se retrouvent au cœur de toutes les préoccupations ; les normes et les besoins évoluent ; la raréfaction du terrain questionne l’essence même de la construction et pousse à se tourner vers la transformation. Tout cela entraîne des changements de fond dans la pratique de l’architecture.

Ce numéro propose un grand dossier visant à observer ces mutations et à comprendre les nouvelles valeurs et aspirations des architectes. Il établit plusieurs constats. D’abord, celui d’une jeune génération qui adopte une attitude très engagée au profit d’une durabilité au sens global du terme. Une génération qui n’hésite pas non plus à questionner les habitudes et figures traditionnelles de l’architecte, notamment celle de l’architecte démiurge face à son œuvre. Ensuite, celui d’un métier dont les charges normatives deviennent toujours plus lourdes. Enfin, celui de l’émergence de nouvelles formes d’exercice. Aspirant à autre chose, les architectes cherchent, tâtonnent, inventent, innovent afin de conjuguer les contraintes actuelles et leur nouvel état d’esprit.

Ce dossier porte donc un regard sur la profession qui se trouve, vraisemblablement, à l’aube d’une nouvelle ère, celle d’une architecture plus consciente, plus ancrée, plus sociale aussi. Alors, qu’est-ce qu’un architecte aujourd’hui ? Comment pratiquer pour continuer à faire sens dans la société actuelle et, surtout, pour celle à venir ?

Un sinistre?

Nous possédons l’expérience et les techniques de pointe pour l’assainissement et le nettoyage après un incendie ou dégâts d’eau

CONSTRUCTION & BÂTIMENT 02/24

Les news de l’architecture

de la

14 David Valterio, une année à la tête de la FFE

16 Face au Rhône, une construction en pierre massive

Trois architectures sacrées

TECHNIQUES DU BÂTIMENT

Fenêtres et façades tout en transparence

Des innovations dans la construction en bois

Une maison alpine en lisière de forêt

Malley Phare, la première tour en bois de Suisse romande

L’architecte dans tous ses états

102 Un nouveau quartier à côté de la gare de Bussigny

114 L’agrandissement de l’EMS Les Tilleuls à Monthey

120 Une nouvelle résidence à Sion

124 Reconfiguration de la place de la Gare 4-6 à Chêne-Bourg

132 Transformation du Confédération Centre à Genève

140 Rénovation de deux bâtiments du site industriel AgriCo à Saint-Aubin

148 Peau neuve pour la Cité Bleue à Genève

ENTREPRISES

156 Solarwall, le photovoltaïque intégré

157 Zoom sur les entreprises locales

160 Valoriser les matériaux avec Goutte Récupération

161 Flumroc, laine de pierre

162 Expos, salons et congrès

Point de fusion

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CONSTRUCTION & BÂTIMENT N°2/2024

PROJETS ET CHANTIERS DES PROFESSIONNELS DU BÂTIMENT

L’Église du Saint Rédempteur à Lausanne, par FRAR Frei Rezakhanlou Architectes

Edition N°2

Avril   –   Mai 2024 Quatrième année

Editions PRESTIGE SA

Route de la Gare 7 CH-1070 Puidoux (VD)

T: +41 (0)21 946 37 41 www.espacescontemporains.ch

Editeur: Roland Durussel durussel@espacescontemporains.ch

Rédacteur en chef: Maroun Zahar mzahar@espacescontemporains.ch

Rédactrice en chef adjointe: Salomé Houllier Binder shoullier@espacescontemporains.ch

Rédaction: Estelle Daval, Aurore de Granier, Isabelle Jaccaud, Magaly Mavilia, Agata Miszczyk, Marielle Savoyat, Charlotte Schusselé, Elodie Simon, Rebecca Mosimann

Direction artistique, réalisation graphique: Atelier Poisson / Marie Cajka, Iris Gendret, Giorgio Pesce Abonnements et administration: Samantha Ferrara

T: +41 (0)21 946 37 41 mail@espacescontemporains.ch

Correction: Corinne Grandjean

Distribution: Martin Horvath

Annonces Suisse romande, Suisse alémanique, Allemagne et Autriche: Secteurs construction et bâtiment: Serge Bornand M: +41 (0)79 338 43 02 sbornand@espacescontemporains.ch

Creative Media Sàrl Esther Majoleth

T: +41 (0)43 322 60 38 esther.majoleth@c-media.ch

Bureau international / Italie Correspondante et budgets internationaux: Françoise Faure Via Tarvisio 7, I-33054 Lignano Sabbiadoro (Ud)

T: +39 347 44 02 151 francoise.faure@libero.it

Impression et expédition: AVD Goldach, Sulzstrasse 10-12 CH-9403 Goldach

Abonnements:

Construction & Bâtiment Un an (6 Nos) + 1 hors-série offert au prix de CHF 36.–(TVA incluse). Deux ans (12 Nos) + 2 horsséries offerts au prix de CHF 64.– (TVA incluse).

Vente au numéro: CHF 8.–

Tirage: 12’800 exemplaires

La rédaction décline toute responsabilité quant aux documents qui lui sont transmis.

© Cédric Widmer

P O U R U N E

F O N D A T I O N

S O L I D E

ACTUS

↖ Restauration des anciens ateliers de reliure Mayer & Soutter à Renens, par Projet-co

↗ Rénovation du Manège du Château de Mathod, par Dolci Architectes

← Transformation du Chalet des Ormonts, par le bureau Studio Lausanne Architecture

LA DISTINCTION VAUDOISE DU PATRIMOINE SUISSE 2024

Créée en 2007, la Distinction vaudoise du patrimoine par Patrimoine suisse a pour ambition de valoriser l’architecture historique du canton. Attribué tous les deux ans, ce prix honorifique a vu ses codes modifiés en 2024.

Au-delà d’un changement d’appellation et de la création d’une commission, c’est l’introduction d’une thématique qui vient donner une nouvelle teinte à cette distinction. Dans le cadre de la mise en place en 2022 du Forum Énergie + Patrimoine dans le canton de Vaud, c’est le thème Énergie et Patrimoine qui a été choisi. Le comité de sélection a alors distingué ce printemps trois bâtiments remarquables pour leur conjugaison de la préservation du patrimoine et la mise aux normes énergétiques pour une architecture plus durable.

Le premier prix de cette distinction revient cette année au manège du château de Mathod. La restauration des anciens ateliers de reliure Mayer & Soutter à Renens et celle d’un chalet datant du 19e siècle dans la vallée des Ormonts

arrivent ex æquo en seconde position. Lors des délibérations, le choix du comité s’est dirigé à l’unanimité vers le manège du château de Mathod construit en 1772 et classé monument historique d’importance nationale depuis 1975. Autrefois manège, ce bâtiment à la qualité architecturale remarquable est transformé en appartements et chambres d’hôtes par Dolci Architectes, installé à Yverdon. En récompensant ce lieu, le jury souhaitait féliciter l’équilibre trouvé dans cette rénovation entre préservation du patrimoine et efficacité énergétique. Le chalet de la vallée des Ormonts s’est quant à lui distingué pour la conservation de son enveloppe conjuguée à un remaniement d’importance des espaces intérieurs par le bureau Studio Lausanne Architecture. Enfin, Projet-Co a été félicité pour la restauration qualifiée de « délicate » des ateliers Mayer & Soutter, où l’innovation s’est mise au service d’un assainissement respectueux de l’architecture originelle.

AdG / patrimoinesuisse.ch

© Delphine Burtin

© Projet-Co

© ZAK Andrea Zaccone

L’ARCHITECTURE DU « SOIN »

Présentée au Pavillon Sicli à Genève, l’exposition « Soutenir » interroge l’histoire du soin, « des lieux et des architectures qui nous tiennent et nous soutiennent, plutôt qu’ils nous détiennent ou nous contiennent ».

Les Hôpitaux universitaires de Genève et l’Hôtel-Dieu de Paris, fondements et promesses de la cité, ouvrent l’exposition. Suivent une série de portraits de lieux et de territoires, habités ou non, relus sous le prisme du « care », de la santé et de la sollicitude au travers de différentes disciplines médicales, urbaines, philosophiques, artistiques… Ces rapprochements dessinent alors une cartographie inédite, analysée au travers d’actes fondateurs ou d’architectures emblématiques. À voir jusqu’au 2 juin. pavillonsicli.ch / fr / soutenir

↖ Patient dans le dispositif dit « poumon d’acier »,s.d.

← Système PPS (« paper tube partition system ») imaginé par Shigeru Ban, hébergement d’urgence pour les réfugiés ukrainiens, ancien hypermarché Tesco, Chelm (Pologne), mars 2022

Le savoir crée des liens, donc nous le partageons. Pour vous offrir des espaces lumineux.

© GAR-Archives d’architecture (ULiège)

© Jerzy

Łątkas

RIKEN YAMAMOTO, PRIX PRITZKER 2024

Cette année le Prix Pritzker, plus haute distinction d’architecture, s’est vu attribué à Riken Yamamoto. Une récompense guidée par son attachement à une architecture communautaire et partagée.

Né en Chine, Riken Yamamoto étudie au Japon. C’est sur les terres nippones qu’il se familiarise avec le monde de l’architecture dont il fait la rencontre par le biais de la culture. Fasciné par les civilisations et leur histoire, sa découverte du temple Kôfuku-ji, à Nara au Japon, déclenche en lui une fascination pour le bâti. Il intègre l’université Nihon où il obtient son diplôme d’architecte. Le début de sa pratique, il la consacre à l’étude de l’architecture à travers le monde. Accompagné de son mentor Hiroshi Hara, il parcourt les continents et constate que, de la Grèce au Costa Rica en passant par Los Angeles, la notion de séparation entre espace privé et espace public est omniprésente. Dès lors, il tente d’instiguer dans sa pratique une fusion de ces deux entités, et se consacre

à la création d’une architecture axée autour de la communauté. Dans sa pratique, il tente alors de faire fusionner espace privé et public, dans des projets pour clients privés mais aussi dans des créations institutionnelles monumentales, à l’image du campus de la Saitama Prefectural University. La fonction ne vient plus définir le lieu, qui se voit au contraire pensé dans une perspective d’interaction. Pour atteindre ce résultat, Riken Yamamoto fait régulièrement usage de la transparence et de grandes ouvertures, invitant à regarder dans ses bâtiments, à y pénétrer. Parmi ses projets les plus emblématiques, on compte la caserne de pompier d’Hiroshima Nishi. Toute de verre et de métal, elle brise la frontière qui sépare habituellement les travailleurs des passants. Ici, nous sommes invités à regarder dans l’espace, son architecture rappelant à chacun qu’il fait partie d’une communauté, que les murs ne sont pas simplement là pour nous séparer, mais qu’ils peuvent aussi nous réunir. AdG / pritzkerprize.com

© Tomio Ohashi

© Tomio Ohashi

← Station de pompiers Hiroshima Nishi ↗ Yokosuka Museum of Art

LA TOUR DES CÈDRES MISE À L’ENQUÊTE

Lancé il y a près de dix ans, le projet de la tour végétalisée du quartier des Cèdres, porté par Orllati Real Estate SA, est enfin mis à l’enquête jusqu’au 25 avril prochain. Située sur la commune de Chavannes-près-Renens, dans le canton de Vaud, cette tour se distingue par son caractère écologique prononcé. Un projet d’envergure dessiné par l’architecte italien Stefano Boeri, prévu pour se déployer sur 36 étages et 117 mètres de haut, sa façade devant accueillir quelque 152 arbres. Implantée dans un cadre urbain déjà largement développé, la tour se veut comme une bouffée d’oxygène dans le quartier. Au-delà de la réalisation d’un espace vert extérieur de 22 000 m2 (bureau Belandscape), la végétalisation du bâtiment permettra son isolation thermique, la régulation de son taux d’humidité et l’absorption de gaz à effet de serre. Un modèle architectural reconnu par les Nations Unies comme exemplaire dans l’application des normes de développement durable dans la construction.

OBJET

● Immeuble Montréal

MAÎTRE D’OUVRAGE

● Conseil Œcuménique des Églises

ARCHITECTE

● group8 sàrl

PRODUIT

● 205 stores du type

6016

PREMIER BILAN

À la tête de la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs depuis une année, David Valterio a lancé plusieurs chantiers et projets dans différents domaines. Il a démultiplié et diversifié les collaborations inter et intra-cantonales. Un programme aussi dense qu’ambitieux. Un an après sa prise de fonction, nous faisons le point.

Propos recueillis par Maroun Zahar

IL Y A UNE ANNÉE VOUS AVEZ ÉTÉ NOMMÉ DIRECTEUR DE LA FÉDÉRATION FRIBOURGEOISE DES ENTREPRENEURS.

COMMENT AVEZ-VOUS ENTAMÉ VOTRE MANDAT ?

Quand j’ai pris mon poste de directeur, la première phase a été une phase d’observation et d’analyse, pour voir comment les choses fonctionnent, quelles sont les demandes, les besoins et les enjeux. J’ai aussi relevé les opportunités que nous avons et comment les saisir. Nous avons un site avec des équipements et des infrastructures modernes qui constitue un énorme potentiel. Réalisé par mon prédécesseur ainsi que le conseil d’administration de l’époque, il est le fruit d’une vision à long terme. À ce sujet, un travail magnifique a été effectué et je les en remercie. Ce site est à la fois un outil et un atout phénoménal pour notre branche. Ensuite, très vite, je me suis attaqué à quelques chantiers, comme par exemple le manque de main d’œuvre, la formation ou le développement de nombre de prestations complémentaires pour les entreprises membres. Je me suis efforcé d’élargir et d’amplifier les collaborations inter et intra-cantonales avec les différents partenaires et acteurs de la branche.

LA QUESTION DE MANQUE DE MAIN D’ŒUVRE OCCUPE ACTUELLEMENT LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA BRANCHE, COMMENT LA FÉDÉRATION PEUT-ELLE AGIR

DANS CE DOMAINE ?

Pour faire face à la pénurie de main d’œuvre dans le domaine de la construction, nous allons agir sur plusieurs plans. Comme celui du recrutement des apprentis ou celui de l’amélioration des conditions de travail pour augmenter l’attractivité des métiers de la construction. Aussi, nous venons de mettre en place un projet pour intégrer les migrants dans le marché du travail, ceci en collaboration avec l’OSEO et le Canton de Fribourg. En avril, nous l’avons présenté à la presse. Pour la première étape de ce projet pilote, une trentaine de personnes migrantes intéressées vont pouvoir peut-être commencer cette nouvelle formation –avec 2 jours de stage découverte dans nos locaux, ici même à Courtaman. Ensuite, elles débuteront leur cursus avec en première partie des cours organisés par l’OSEO. Puis elles feront 18 jours de formation sur le métier, chez nous, avant d’aller en entreprise pour un stage de 3 mois avec à la clef une attestation. Une fois

cette intégration dans le monde de la construction effectuée, ces personnes auront plusieurs possibilités : rester manœuvres, effectuer un article 32, un CFC ou un AFP en fonction de leur âge ou de leurs envies. Ce projet pilote sera lancé cet été. Naturellement, ce processus va être évalué et être adapté au fur et à mesure de l’avancement.

VOUS AVEZ ÉVOQUÉ LA QUESTION DE LA FORMATION. VOUS LA DÉCRIVEZ COMME UN DES GRANDS AXES DE VOTRE PROGRAMME.

La formation est la thématique principale qui nous occupe, notamment celle des catégories supérieures, comme conducteurs de travaux, directeur de travaux, chef d’équipe, contremaître, etc.

Aujourd’hui, nous avons de nombreux cours et formations en développement. Par ailleurs, nous mettons notre site à disposition pour d’autres associations professionnelles qui souhaitent faire de la formation. Nous avons la chance de disposer d’une base d’infrastructures modernes avec notamment un restaurant, le Pavé Gourmand géré par Profin, et des outils de formation de premier ordre. Qui plus est, géographiquement nous sommes bien centrés avec un accès facile (train ou voiture) autant pour la Suisse romande que pour la Suisse alémanique. Aujourd’hui, il y a un réel besoin de machinistes sur le canton, nous avons donc augmenté le nombre de cours dans ce domaine. Nous en avons aussi créé de nouveaux, comme dans le domaine de la sécurité par exemple.

Auparavant, avant de rejoindre cette fonction, j’ai travaillé au Bureau des métiers à Sion. J’étais responsable des associations et de la formation. J’avais aussi la chance d’être administrateur du Fonds cantonal de la formation professionnelle du Canton du Valais, l’équivalent de la Fonpro (Fondation cantonale pour la formation professionnelle) dans le canton de Vaud, ainsi que du Fonds cantonal de la formation continue, ce qui me donne une bonne vision de l’ensemble de la formation professionnelle. Ce que j’ai envie de faire sur le canton de Fribourg, c’est que nous puissions avoir plus de liens avec les principales autres organisations économiques du canton, avec lesquelles nous ne sommes clairement pas en concurrence mais plutôt en partenariat. ffe-fbv.ch

David Valterio

© Keren Bissaz Mirages Photography

CUISINES GÉTAZ on s’occupe de tout

sauf du cuisinier

Fédérat ion Frib ourge oise des En trep reneu rs

ww w.ffe-fb v.ch

Au service de la construction

Créateur de cuisines depuis 1956

LE RENOUVEAU DE LA PIERRE

Avec ce nouveau bâtiment, la pierre massive poursuit son retour dans l’architecture contemporaine. Un choix pionnier en Suisse qui s’inscrit dans une volonté de démocratisation de la pierre et dans une conception rationnelle de la construction.

Situé sur un site exceptionnel, face au Rhône, dans un ancien quartier industriel de Genève, l’immeuble au n°1 rue de la Coulouvrenière se développe sur une parcelle propriété du canton et cédée à la Fondation Nicolas Bogueret. Il rassemble un atelier protégé au rez-de-chaussée ainsi que des logements sociaux (appartements et appartements partagés) dans les trois étages.

Avec des contraintes économiques et parcellaires importantes, le projet oscille entre une intégration fine dans le site et son contexte, une optimisation des surfaces et l’usage de matériaux durables. Au premier abord, le projet se distingue par sa construction en pierre massive porteuse. Mais il évoque aussi une rationalisation de l’espace et des structures au service d’un programme spécifique et d’une esthétique singulière.

OPTIMISATION DU PLAN

Pour des raisons économiques, le projet optimise l’espace disponible au maximum en proposant un volume très compact dont la géométrie toute en longueur correspond aux limites de surface constructible. Par conséquent, le plan fait preuve d’une

grande efficacité, notamment avec son système de circulation, concentré sur la façade sud. Le noyau de distribution verticale est positionné au centre du bâtiment et en façade afin de bénéficier de lumière naturelle. De là, la distribution horizontale se fait par un système de coursives au statut hybride. Mi dégagement extérieur qui donne sur la cuisine, mi espace de distribution, deux loggias par étage desservent les logements (deux appartements individuels côté ouest et un appartement partagé côté est). La gestion de la privacité et de la publicité de ces espaces est très simplement réglée par l’ajout d’une porte d’accès depuis la cage d’escalier qui crée une distinction forte entre l’espace commun et l’espace semi-privé de la coursive.

À l’intérieur des appartements, une typologie en baïonnette génère une succession de seuils et d’espaces, orientant délicatement le plan vers le Rhône au nord, où de larges ouvertures prolongent l’espace intérieur dans le grand paysage.

Ces solutions permettent d’optimiser les espaces de distribution et donc d’offrir des typologies malgré tout généreuses. De plus, les logements sont libres de tout élément porteur, facilitant leur caractère modulable et appropriable.

EN COHÉRENCE AVEC SON CONTEXTE

Mitoyen d’un bâtiment industriel de la fin du 19e siècle, construit en pierre avec un dessin régulier d’arcades, le projet revendique et revisite un langage industriel de plusieurs manières. L’expression d’une grille industrielle très rationnelle avec un calepinage précis est proposée sur l’ensemble du bâtiment, avec des variations à chaque façade afin d’interagir avec le contexte. Sur la façade pignon, les trames sont dédoublées afin de renforcer la verticalité et de lui donner plus de force. Sur rue, la grille de la façade sud se creuse pour former des loggias. Enfin, sur la dernière façade, celle côté nord, un travail de socle vient filer le long du fleuve. De plus, un jointement peu marqué et un travail de feuillure sur les angles contribuent à abstraire le volume.

Le langage industriel se lit aussi à travers tous les éléments de serrurerie et de fenêtres. Les garde-corps en treillis soudé, les

couvertines et les lambrequins de store en tôle pliée, tous en fer soudé noir, contribuent au dialogue avec le contexte industriel, tout en développant une identité propre. En contraste, les stores bleu ciel viennent animer la façade et dialoguent avec le Rhône.

RATIONALITÉ STRUCTURELLE

Loin de l’idée d’utiliser la pierre de manière nostalgique et ornementale, Atelier Archiplein a pris le parti d’utiliser une pierre massive porteuse et structurelle. L’immeuble est constitué autour de deux éléments structurels en pierre provenant de carrières françaises proches. D’une part, une couronne périphérique porteuse réalisée avec des blocs de pierre de Sireuil, une pierre capable de résister aux éléments naturels extérieurs ; d’autre part un noyau central de circulation assemblé avec des blocs de

© Léo Fabrizio

© Léo Fabrizio

pierre de Brétigny, une pierre plus résistante à la compression. À l’intérieur, cette pierre reste visible dans les espaces de circulation et des logements, tandis que la pierre périphérique est dissimulée par une isolation intérieure. La structure est complétée par des planchers collaborant mixtes en bois-béton.

La cage d’ascenseur et les escaliers réalisés en béton armé sont quant à eux totalement dissociés du noyau en pierre et ne participent aucunement à la structure.

Pour répondre aux normes parasismiques et rigidifier le noyau, pas d’éléments en béton supplémentaire, mais des câbles en post-tension qui permettent d’exploiter les capacités de compression de la pierre. Et c’est là la grande force du projet, celle d’être capable de résoudre toutes les problématiques –structurelles, sismiques, etc. – via la pierre massive. Avec ce

type de solution, le projet rappelle que l’usage ancestral de la pierre massive dans la construction peut être une solution contemporaine et même innovante dans un contexte de crise climatique.

Contrairement aux idées reçues, les architectes démontrent la faisabilité économique et constructive d’une réalisation en pierre structurelle et prouvent que celle-ci n’est pas nécessairement plus onéreuse du moment que le concept structurel est pensé en cohérence avec le matériau et dans une optimisation écologique du gros œuvre. La complexité est réelle mais il ne s’agit pas de haute technologie. Ce n’est que de la maçonnerie, un mode de construction éprouvé que les entreprises doivent se réapproprier pour renouveler les principes de la construction suisse.

Les édifices religieux jouent un rôle prépondérant dans le patrimoine historique et bâti de nos villes. Aujourd’hui, nombre de ces bâtiments nécessitent une rénovation de l’existant qui tient compte des besoins actuels. De nouveaux modèles émergent. L’édifice religieux n’est plus uniquement dévoué au culte mais se met aussi au service de la communauté, assurant alors de nouvelles fonctions. Les plans s’ouvrent pour intégrer des zones de travail mais aussi de rassemblement, invitant à une forme plus libre de spiritualité. Rendre visible ces lieux de culte sans pour autant les rendre ostentatoires constitue un défi de taille pour un programme où la symbolique occupe une place importante. Un travail sur la forme, la lumière ou encore la qualité des matériaux fait partie des thèmes principaux afin de moderniser et d’insérer ces édifices dans le tissu urbain contemporain.

Salomé Houllier Binder

L’ARCHITECTURE SACRÉE CONTEMPORAINE

LUMIÈRE ET LÉGÈRETÉ

Construite en 1969 par l’architecte Jacques Dumas pour la paroisse catholique du Sacré-Cœur, la chapelle de Mon-Gré est implantée sous l’esplanade de l’immeuble boulevard de Grancy 19-19A. Elle souffrait d’une configuration disproportionnée, avec un couloir trop large, des salles borgnes, une mauvaise isolation acoustique et des problèmes d’accès.

Le geste principal a été de développer un élément de toiture qui accueille et enveloppe toutes les activités, un choix qui évoque l’étymologie du mot chapelle, cappa, la cape. Pensé comme un origami, cette toiture présente plusieurs plis qui s’ouvrent sur l’extérieur côté rue et côté esplanade et qui permettent à la lumière de s’infiltrer jusque dans l’étage inférieur. Sa finesse et la transparence qui en découle invitent à pénétrer dans le pavillon entièrement vitré. Celui-ci possède une fonction d’accueil dans un environnement chaleureux et apaisé qui fait écho à la vision légère et non oppressante de la foi portée par l’abbé Maurice Zundel (un espace œcuménique éponyme lui est dédié dans le centre). Le pavillon offre une transition douce entre l’esplanade et l’intérieur du bâtiment, à l’instar de la prolongation du revêtement de sol à l’extérieur ou du banc qui traverse toute la longueur de la parcelle.

Un large escalier baigné de lumière naturelle permet d’accéder, au niveau inférieur, à un grand hall de distribution qui

dessert d’un côté les différentes salles et de l’autre la chapelle. Cette dernière possède un plan circulaire, une forme évidemment symbolique qui est toutefois rationnalisée dans sa conception et construction. Tous les raccords avec la trame orthogonale existante permettent d’intégrer les éléments techniques, et elle est composée de murs circulaires en béton sur lesquels reposent les poteaux du pavillon.

L’espace sacré se démarque par un traitement différencié. Une hauteur sous plafond plus importante sur la façade est permet d’accommoder des vitraux des artistes verriers Daniel Stettler et Emilia Eckel, enchâssés à l’intérieur du triple vitrage. Un terrazzo au sol et des murs gris apportent un contraste et procurent une ambiance tamisée et propice au recueillement. Enfin, le mobilier liturgique dessiné sur mesure reprend le langage architectural. Réalisées en frêne, tout comme les menuiseries et faux-plafonds, les chaises suivent la courbure de la chapelle, permettant de réaliser différentes configurations spécifiques à la forme de l’espace.

Le Centre Mon Gré est un lieu de prière, de spiritualité et de méditation. Il est aussi désormais devenu un lieu de passage et de partage, faisant de lui un espace dédié à la pratique vivante du culte.

ATELIER COMMUN

D’abord monté sous la forme d’une coopérative en 1972, le bureau Atelier Commun est devenu une SA en 1991 mais a toujours conservé cet esprit de partage et de collaboration. Une hiérarchie horizontale au sein du bureau o re une grande liberté aux collaborateurs qui traitent de beaucoup de thématiques di érentes, toujours dans une optique d’expérimentation. Avec un pôle interne dédié à la direction de travaux, Atelier Commun attache beaucoup d’importance à chaque détail et aspire à sensibiliser les architectes à la construction.

VALORISER L’EXISTANT, DISCRÈTEMENT

Le centre de la communauté protestante de Sion, situé en bordure de la vieille ville, est constitué de trois bâtiments : l’ancienne école et la cure (comprenant des logements) construits entre 1957 et 1961 par Jean Suter, ainsi qu’un temple avec divers locaux de service réalisé par Pierre Schmid à la fin des années 1960 dans un béton brut apparent.

Les architectes ont participé à une restructuration globale de l’ensemble de la parcelle. Une architecture urbaine est développée pour requalifier les aménagements extérieurs, notamment le grand espace commun qui relie le temple et la cure et qui constitue un important lieu de passage dans la ville. Du reste, l’objectif premier est d’installer une crèche dans le bâtiment scolaire qui devait être réaffecté suite à sa vente par la paroisse à la Ville de Sion. Au sous-sol de l’école se trouvait une salle polyvalente dédiée à la paroisse, tandis que le niveau inférieur du temple était occupé par divers locaux scolaires et paroissiaux. L’intervention principale a consisté à intervertir ces fonctions afin de libérer le bâtiment de l’école pour la crèche et de réunir sous le seul toit du temple les usages communautaires.

Ainsi, les espaces de vie de la paroisse sont intégrés dans le socle du temple, redéfinissant aussi un nouveau front public sur la rue de Loèche. La cafétéria, la salle de rencontre et la

grande salle polyvalente sont disposées en enfilade le long de la façade ouest, et peuvent ainsi bénéficier de lumière naturelle. En restructurant l’espace, des jeux de lumière sont instaurés sur la base de l’existant. Les pavés de verre en façade génèrent une lumière diffuse et tamisée ; un puits de lumière illumine l’espace de manière assez puissante ; enfin, la salle polyvalente, située à l’extrémité nord, s’ouvre sur une petite cour intérieure qui relie le socle à l’espace extérieur du temple.

Grâce à un travail très fin sur la matérialité, le projet tisse des liens avec l’existant. Les murs en béton ont fait l’objet de travaux de cosmétique afin de leur redonner une valeur d’origine ; l’introduction de mobilier et partitionnement intégré en chêne rappelle la présence du bois au plafond et de menuiseries ; les anciennes lignes de cloisonnement restent visibles sur le sol en béton ciré. Cette architecture du détail va même jusque dans le dessin des poignées d’armoire ou du mobilier, à l’instar des tables de la cafétéria qui réutilisent des pieds d’origine.

Les architectes effectuent ainsi des réinterprétations de l’existant, s’appuyant sur celui-ci pour écrire une nouvelle histoire. Une attitude par ailleurs similaire dans leur projet pour la nouvelle crèche qui partage de nombreux éléments de langage.

© Johannes Marburg

© Johannes Marburg

© Johannes Marburg

© Johannes Marburg

MIJONG

Implanté à Sion, le bureau Mijong est fondé en 2012 par Céline Guibat et Carole Pont. Véritables passionnées, les deux fondatrices attachent une grande importance au relationnel à l’échelle sociale, architecturale et urbaine.

Le bureau s’intéresse aussi bien au résultat qu’au processus, en mettant l’accent sur l’échange et la participation comme vecteur de créativité. Par des interventions simples et parfois minimales, il parvient à produire des espaces et bâtiments e caces et intégrés.

UN ÉCRIN DORÉ

L’église du Saint-Rédempteur se fait discrète à Lausanne. Construite au début du 20e siècle dans un canton majoritairement protestant, elle s’implante en retrait de la route et arbore une architecture simple et modeste dans un style régionaliste de l’époque. Cette église, inscrite en note 3 au recensement, a par la suite subi de multiples transformations, notamment le doublement de la voûte intérieure qui posait des problèmes d’étanchéité et d’isolation, le doublement de la tribune dans les années 1970 pour accueillir plus de monde et l’ajout de locaux annexes. Rempli par des éléments devenus illisibles, le plan a progressivement perdu de sa clarté. À l’occasion des 100 ans de l’église, les architectes ont porté une réflexion sur son organisation afin de redonner une cohérence à l’ensemble.

La circulation est d’abord requalifiée. La sacristie existante est déplacée afin de déployer le narthex sur toute la largeur et de retrouver la symétrie d’origine du plan de 1916. L’accès au chœur, qui posait problème en raison d’une succession de socles et d’emmarchements, se fait désormais à l’aide de trois marches qui suivent la forme du chœur. L’usage du marbre blanc pour ces marches ainsi que pour le sol du chœur permet d’harmoniser l’ensemble et de le singulariser, offrant un contraste avec le reste de la nef dont le sol en béton bouchardé a été poncé. Les parois

du chœur ont été enduites d’une poudre de laiton doré, tel un stucco, rappelant les enduits des églises byzantines. Le chœur devient ainsi un écrin au sein duquel un Christ est suspendu. Enfin, un travail sur la lumière naturelle, en collaboration avec l’artiste Daniel Schlaepfer, met en valeur l’espace du chœur et éclaire le Christ. 450 fibres optiques captant la lumière du soleil en toiture ont été installées dans le fond du chœur, produisant l’effet d’une constellation d’étoiles telle qu’elle était le 25 décembre à l’an 0.

La tribune conserve son emplacement et sa volumétrie mais se voit reprise au niveau de la structure et des matériaux. Des claires-voies en lames de chêne massif surplombées par un garde-corps en laiton brossé mat entourent la tribune et offrent plus de légèreté et de transparence au volume. Le laiton rappelle par ailleurs la couleur dorée du fond du chœur et offre un aspect changeant selon la lumière.

En travaillant sur le plan, la lumière et les matériaux, les architectes ont redonné du sens à l’église du Saint-Rédempteur.

En identifiant les qualités d’origine du bâtiment et en dialoguant avec l’existant, ils inscrivent leur travail dans l’épaisseur du temps pour proposer un projet contemporain en continuité avec les transformations précédentes.

© Cédric Widmer

© Cédric Widmer

© Cédric Widmer

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Cédric Widmer

FRAR FREI REZAKHANLOU ARCHITECTES

Depuis 2001, le bureau FRAR Frei Rezakhanlou Architectes pratique une architecture pragmatique et relationnelle. Très attiré par la transformation, il travaille aussi sur des concours et pratique la petite comme la grande échelle, l’objet architectural comme l’urbanisme. Il s’attache à développer des projets cohérents et intégrés à leur contexte, qu’ils soient bâti, paysager ou même culturel, portant une attention particulière à la manière dont la ville et le territoire se constituent.

TRANSPARENCE ARCHITECTURALE

Les fenêtres contemporaines sont conçues pour s’intégrer harmonieusement avec l’environnement extérieur, qu’il soit urbain ou champêtre. Leurs profils fins et leurs cadres discrets créent une transition fluide entre l’intérieur et l’extérieur, favorisant une interaction visuelle et sensorielle avec le paysage environnant. De plus, composées de matériaux durables et réalisées avec des techniques de fabrication respectueuses de l’environnement, elles contribuent à réduire l’empreinte écologique des bâtiments.

Estelle Daval, Magaly Mavilia, Maroun Zahar, Aurore de Granier

TERRASSES EN CASCADE

Située à l’ouest de Manhattan, à deux pas de la High Line dont le parc linéaire semble se prolonger dans ses façades vitrées, The Spiral est une tour commerciale conçue par BIG, le fameux cabinet d’architecture danois, en collaboration avec Adamson Associates et l’ingénieur en structure WSP Cantor Seinuk. L’immeuble de bureaux de 265 000 m2 compte 66 étages et atteint une hauteur vertigineuse de 315 mètres.

Des terrasses paysagées en cascade et des jardins suspendus grimpent en spirale sur le gratte-ciel comme un ruban vert qui s’enroule autour des façades vitrées du bâtiment et fournit à chaque étage de bureau un espace extérieur facilement accessible. Certains niveaux disposent d’un atrium à double hauteur équipé d’escaliers permettant de relier les étages adjacents. Les employés

d’une même société peuvent ainsi se rejoindre sans utiliser les ascenseurs. Les plantes qui composent les aménagements paysagers – comprenant des magnolias et des bouleaux, des glycines et des lierres, des fougères, des houx et des pétunias – diffèrent de chaque côté du bâtiment en fonction de l’orientation du soleil et de l’exposition au vent.

Les terrasses de ce monumental projet comptent 62 fenêtres coulissantes Vitrocsa d’une hauteur de 2,75 m chacune et d’une largeur de panneau de 1,4 m à 1,83 m. Les compositions réalisées sur mesure par le leader de la fenêtre minimale comprennent 2 vantaux et la plupart d’entre elles sont motorisées. vitrocsa.com

© Laurian Ghinitoiu

ENTRE TRADITION ET MODERNISME

Réalisé par les architectes du Studio Pola, l’hôtel NH Milano Corso Buenos Aires regroupe trois différents bâtiments historiques datant du début des années 1900. L’objectif était de faire coexister l’ancien et le contemporain, en faisant émerger les deux identités dans un contraste réussi.

Pour ce faire, une partie des façades d’origine à été conservée tandis que les autres ont été entièrement réhabilitées et dotées d’un habillage composé d’un alliage de cuivre. Avec les profils classiques et fins de la ligne de design Slim-line, les fenêtres servent de transition entre les deux langages architecturaux.

À l’intérieur, grâce au système modulaire de Finstral, les ouvrants en bois massif ont été combinés avec des dormants en

aluminium. D’un point de vue fonctionnel, les fenêtres devaient répondre aux exigences des architectes, notamment en termes d’isolation phonique et thermique ainsi qu’en matière de luminosité. L’emplacement dans une rue très fréquentée imposait une isolation acoustique particulièrement élevée. L’utilisation de triple vitrage permet de réduire le bruit jusqu’à 42 dB et d’obtenir une isolation optimale avec une très faible transmission lumineuse. Les fenêtres de la façade sud, le seul côté de l’hôtel exposé à un fort ensoleillement, ont été équipées d’un triple vitrage Sun-Control offrant une protection thermique efficace avec une valeur g de 0,36. finstral.com

© Finstral

aux tempêtes

TOI T ÉNE RGIEE LE KTRA

DES FENÊTRES PAR MILLIER

Les tours Three Point à Dübendorf sont les plus hauts immeubles d’habitation de Suisse. Avec des hauteurs impressionnantes de 113, 111 et 102 mètres, elles établissent de nouveaux standards en matière d’habitat urbain.

L’un des éléments clés de cette prouesse architecturale est le système de fenêtres et de portes MasterLine 8 de Reynaers Aluminium, qui comprend des profilés spéciaux spécialement conçus pour ce projet. Celui-ci offre non seulement une vue incomparable et une luminosité maximale, mais répond également aux exigences les plus élevées en matière d’isolation thermique, d’étanchéité et de réduction du bruit. Au total, 6’770 pièces de fenêtres en aluminium et d’éléments de portes de balcon de Reynaers ont été installées par l’entreprise suisse Fahrni Fassadensysteme AG. S’y sont ajoutés 36 fenêtres coulissantes, 475 éléments de panneaux et 440 cloisons de balcon. reynaers.ch

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FACETEC, L’EXPERT DE LA FAÇADE VENTILÉE

Spécialisée dans les façades ventilées sur mesure, l’entreprise Facetec met son expertise au service des architectes, particuliers et maîtres d’ouvrage depuis bientôt 40 ans. En 2025, la société implantée dans le bassin lémanique célébrera en effet quatre décennies d’activité.

Forte d’une soixantaine de collaborateurs, l’entreprise installée dans le canton de Vaud, le canton de Genève et à La Chaux-de-Fonds propose des solutions variées, s’adaptant aux besoins et aux souhaits de ses mandataires. Intervenant dès le début du projet, les équipes de Facetec mettent en place des solutions sur mesure, aussi bien sur des surfaces de petite taille que sur des projets d’envergure, de la villa au site industriel. Une flexibilité qui se retrouve également dans la sélection des matériaux. Chez Facetec, tout est possible. Les façades ventilées peuvent être réalisées dans tous types de matériaux, les équipes de l’entreprise bénéficiant de compétences versatiles. On note également que leur domaine d’expertise touche aussi bien au

neuf qu’à la rénovation, apportant au bâti une variable durable. Pour Romain Ferstler, directeur de l’entreprise, les problématiques auxquelles ils font face aujourd’hui trouvent une partie de leurs solutions dans les façades : « La consommation énergétique est au cœur de toutes les préoccupations, et l’installation d’une façade ventilée permet une réduction importante de cette consommation. Un caractère durable qui se retrouve également dans leur durée de vie. En effet, les matériaux qui composent nos facades ventilées font preuve d’une grande fiabilité et d’une longue durée de vie. Celles-ci représentent certes un coût, mais elles sont un véritable investissement aux nombreux avantages. De plus, il est important de préciser que cette qualité n’entache en rien l’esthétisme de notre travail. Nous collaborons au quotidien avec des architectes, et mettons tout en œuvre pour garantir une satisfaction totale tant au niveau de l’économie d’énergie que de l’esthétique du bâtiment. » facetec.ch

GINDRAUX FENÊTRES SA FABRICATION SUISSE, QUALITÉ SUISSE

Présent à Lausanne, Neuchâtel et Genève, Gindraux Fenêtres SA entame sa 117e année d’activité.

On peut dire que la cinquième génération a de l’expérience dans les gènes en ce qui concerne non seulement l’installation mais aussi la fabrication de tous types de fenêtres en bois et boismétal, portes et éléments de façades poteaux-traverses. Elle vient d’ailleurs de remplacer son imposant centre d’usinage, ainsi que l’ensemble de son outillage sur son site de production à Neuchâtel.

DES FENÊTRES « À L’ANCIENNE », MAIS NEUVES

Experte de la fenêtre sur mesure, la société emploie plus de 90 collaborateurs actifs dans toute la Suisse romande. De la rénovation d’une ferme du 18e à celle du siège de la Croix-Rouge, en passant par de nombreux bâtiments contemporains, comme ceux des Plaines-du-Loup à Lausanne, la société déploie ses compétences plurielles et une spécialisation peu courante dans ce domaine : la reproduction d’anciennes fenêtres à l’identique

mais neuves et avec toutes les exigences actuelles en matière d’isolation, de sécurité et de performances techniques. « À l’heure des rénovations énergétiques, la demande de la part des privés et des marchés publics est conséquente. Nous travaillons aussi beaucoup pour les bâtiments inscrits à l’inventaire ou classés par les Services des monuments et des sites de Genève et de Lausanne », relève Thomas Gindraux, directeur commercial.

Alimentée à 100 % par des énergies durables, l’usine de production à Neuchâtel est autonome et produit quelque 4000 fenêtres par an sur une surface de production de 6000 m2. Mais l’avantage d’une production maison et locale, c’est surtout la possibilité d’un contrôle rigoureux à tous les stades de la production qui garantit un produit de haute qualité. gindraux.ch

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POLYVALENTES ET DURABLES

Dans le secteur des fenêtres, le PVC s’est depuis longtemps inscrit dans la catégorie des matériaux durables, aussi bien dans sa fabrication que dans son processus de transformation et de recyclage. D’une maintenance aisée et nécessitant peu d’entretien, les fenêtres en PVC jouissent simultanément d’un bilan écologique très favorable et d’un rapport qualité-prix inégalé.

Les fenêtres en PVC EgoKiefer offrent une grande polyvalence, tant pour les projets de rénovation que pour les nouvelles constructions. La fenêtre PVC Ego®Allround optimise pleinement les apports en énergie solaire naturelle, tandis que ses profils fins favorisent une luminosité maximale à l’intérieur. Dotée de cadres plus épais (76 millimètres) intégrant un joint central standard, elle assure une isolation phonique de premier ordre. De plus, ses trois joints périphériques soudés aux angles garantissent une étanchéité maximale. egokiefer.ch

GS WINDOWS DE LA FENÊTRE À L’ANCIENNE À LA BAIE VITRÉE MINIMALISTE HAUTEMENT PERFORMANTE

Avec de solides références, comme un mandat de la Confédération pour la réalisation des portes et fenêtres de la Chancellerie suisse à Alger, GS WINDOWS se distingue depuis 23 ans par sa polyvalence.

Spécialisée dans la rénovation de fenêtres à l’ancienne, l’entreprise travaille étroitement avec la commission des monuments historiques de Genève et du canton de Vaud. Une compétence rare et exigeante : « Le défi consiste à reproduire des menuiseries de styles anciens tout en les adaptant aux contraintes thermiques et phoniques actuelles », relève Andrea Bagnuoli, directeur général et administrateur.

Mais aujourd’hui, les petits carreaux de 10 cm sur 10 sont passés de mode et la profession s’articule autour de vitrages de plus en plus grands et performants. « La tendance est aux

fenêtres 100 % alu, extrêmement performantes d’un point de vue thermique, avec des cadres minimalistes pour maximiser l’apport de lumière et des surfaces vitrées qui peuvent aller jusqu’à 25 m2 », précise le spécialiste.

GS WINDOWS, c’est aussi un ensemble de services de maintenance et de dépannage de portes et fenêtres de villas ou d’immeubles dans une gamme de produits qui couvre tous les types de menuiseries.

GS WINDOWS assure aussi tous travaux de mise aux normes et de rénovation : de la conception à la pose, en passant par l’étude technique et la maintenance de la qualité et de la sécurité des vitrages. Une option intéressante pour prolonger la vie des fenêtres et des portes vitrées. gswindows.ch

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ZURBUCHEN FENÊTRES, L’EXCELLENCE AU SERVICE DE

LA DURABILITÉ

Depuis plus d’un demi-siècle, Zurbuchen Fenêtres s’impose comme un fleuron suisse de la menuiserie, alliant tradition familiale et innovation. Spécialiste des fenêtres PVC, bois ou aluminium, ainsi que des portes et volets, l’entreprise basée à Éclépens (VD) offre des solutions sur mesure pour tous types de projets, répondant aux plus hautes exigences économiques et énergétiques.

INNOVATION ET PERFORMANCE THERMIQUE

Au cœur de son offre, les fenêtres en PVC de nouvelle génération se distinguent par une innovation majeure : des profilés comportant un nombre de chambres plus élevé que les autres produits proposés sur le marché. Grâce à cette structure alvéolaire sophistiquée, les fenêtres Zurbuchen offrent une isolation exceptionnelle.

DURABILITÉ ET RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE, UN ENGAGEMENT VOLONTARISTE

La durabilité est un des piliers de la philosophie de Zurbuchen Fenêtres. Consciente des enjeux environnementaux, l’entreprise s’engage dans une démarche écoresponsable, notamment à travers ses fenêtres PVC hautement recyclables. Le matériau

utilisé pour ces fenêtres peut être recyclé jusqu’à huit fois, une prouesse qui souligne l’engagement de Zurbuchen en faveur de l’économie circulaire.

UNE LONGUE COLLABORATION AVEC LES PROFESSIONNELS

DE LA CONSTRUCTION

Zurbuchen ne se contente pas d’être un fabricant de fenêtres et de portes ; l’entreprise s’implique à chaque étape du projet, de la conception à l’installation. En étroite collaboration avec les architectes et les entreprises générales, Zurbuchen Fenêtres apporte son expertise pour concrétiser les visions les plus audacieuses, garantissant ainsi des réalisations qui se distinguent tant par leur esthétique et leur qualité que par leurs performances acoustiques et énergétiques. Que ce soit pour des projets de construction neuve ou de rénovation, Zurbuchen s’adapte à chaque spécificité.

Une réelle alternative pour tous les maîtres d’ouvrage dont les attentes en matière de durabilité, qualité et prix sont grandes. zurbuchensa.ch

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UN SHOWROOM EN SUISSE ROMANDE

Les fenêtres coulissantes de swissFineLine se caractérisent par leur minimalisme sans concession. Le cadre en aluminium s’intègre de façon fluide aux murs, sols et plafonds ; il devient ainsi quasi invisible. Avec des surfaces de verre qui peuvent aller jusqu’à 25 m2

Pour découvrir ces fenêtres de plus près, pour des conseils personnalisés ou pour une planification ou un conseil technique, rendez-vous au nouveau showroom swissFineLine à Montreux. montreux@swissfineline.ch / swissfineline.ch

DU PARTICULIER

À L’INDUSTRIEL

Actif depuis 1997, ACM - Atelier Concept Menuiserie est spécialisé dans la vente et la pose des portes et fenêtres. Pour les portes, ACM travaille essentiellement en partenariat avec le leader européen Hörmann, sacré à quatre reprises par le Switzerland Architects’ Darling.

Pour les architectes, ACM assure la pose et la vente de portes de grande envergure pour les garages, les immeubles et l’industrie, mais aussi les portes coupe-feu et des portes à la sécurité et aux qualités thermiques renforcées. À son actif, des grands projets comme Tourbillon, à Genève, attestent d’une réactivité et d’un professionnalisme bien rodé. ACM s’adresse également aux particuliers et aux entreprises avec des modèles de portes et de fenêtres en PVC, en bois et en aluminium. Avec 14 collaborateurs basés à Vernier, ACM assure une présence de proximité dans le canton de Genève mais aussi en Suisse romande. acmsa.ch

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Y. CHATELAN SA MENUISERIE UNE ENTREPRISE AUX MULTIPLES TALENTS

Entreprise familiale fondée par Yves Chatelan en 1995, Y. Chatelan SA offre un vaste choix de prestations dans plusieurs secteurs. Située à Bretigny-sur-Morrens, au cœur du Gros-de-Vaud, elle se veut avant tout une entreprise de proximité et très réactive aux demandes de sa clientèle.

Forte d’une équipe de 17 collaborateurs qualifiés, la société est concessionnaire et partenaire du leader suisse fenêtres et portes EgoKiefer depuis 25 ans.

Y. Chatelan Menuiserie déploie ses compétences dans plusieurs départements. Spécialisée dans la pose de portes, de fenêtres et de Velux, elle effectue aussi tous types de rénovation dans des appartements habités, ce qui requiert une intervention propre et méticuleuse. En cas d’effraction ou de

dégât, l’entreprise offre également un service de dépannage, de réparation et de sécurisation sur les portes, les fenêtres, les volets ainsi que le remplacement de vitrages isolants. L’entreprise propose un service de maintenance d’immeubles, de dépannage et de sécurisation en cas d’urgence.

Y. Chatelan Menuiserie effectue par ailleurs tous types de menuiserie intérieure et extérieure ainsi que la pose de portes techniques, dressings, armoires, agencements de cuisine, façades en bois, terrasses, volets, charpente et pose de moustiquaires sur mesure. Y. Chatelan Menuiserie se félicite d’être une entreprise formatrice qui permet aux apprentis et ébénistes de travailler dans un atelier équipé de machines et de techniques de pointe. yc-menuiserie.ch

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LE BOIS SUISSE

A LE VENT DANS LE DOS

A Genève, la salle du Grand Conseil, par Bonhôte Zapata Architectes. Un dôme complètement habillé de chêne clair débouche sur une verrière zénithale.

TECHNIQUES DU BATIMENT

Magaly Mavilia

Lignum/Corinne Cuendet

©

Des 60 m de Malley Phare à Lausanne aux 350 m de la tour W350 à Tokyo, le bois prend de l’altitude. Solution concrète dans l’équation de la neutralité carbone, cette ressource locale reste pourtant sousexploitée. Le bois bleu ne fait pas exception, bien qu’il soit sur toutes les lèvres.

Le défi aujourd’hui est de passer d'une société émettrice de CO2 à une société fixatrice de CO2. Dans ce sens, construire en bois participe notablement à ce but puisque chaque mètre cube de bois capture une tonne de CO2. Si elle ne va pas remplacer le béton, la filière bois est une solution qui a pour elle de solides arguments. Une rapidité d’exécution hors pair sur les chantiers, le développement d’une économie circulaire et une réduction notable de l’énergie grise.

« Il y a une vraie volonté politique émergente et une nette évolution au niveau légal, constate Daniel Ingold, directeur du Cedotec. Des réflexions sont en cours et certains cantons réfléchissent à intégrer l’énergie grise dans leurs lois sur l’énergie, ce qui serait un grand avantage pour l’utilisation du bois local. »

De leur côté, les grands acteurs de la construction se fixent comme objectif d’intégrer 30 % de bois dans leurs projets et

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de l’entrecroisement de trois à quatre lattes d’épicea.

← L’immeuble d’habitation « Les Faisans » à Fribourg

DD Architectures / HILAN architecture

rachètent des entreprises de charpente, tandis que de jeunes entreprises innovent. On peut citer Rematter, qui intègre un design circulaire à une fabrication high-tech pour des systèmes de plafonds bois-argile durables, ou encore la start-up Arcalignum qui lance le premier et unique système constructif 2D en bois modulaire et manuportable.

Inspiration ou tendance ? Un nombre croissant de projets misent sur ce matériau renouvelable et pourtant largement sous-exploité. « L’accroissement annuel des forêts est de 10 millions de m 3 , permettant un potentiel exploitable d’environ 8 millions de m3. L’utilisation actuelle se limitant à environ 6 millions de m 3, il en reste donc chaque année 2 millions qui pourraient être exploités sans porter atteinte au renouvellement des forêts. Cela représente environ 30 000 maisons individuelles », précise Lucie Mérigeaux, responsable du service technique de l’office romand de Lignum.

La passerelle des Buissons, à Bulle par RBCH Architectes. Réinterprétation en bois de la poutre à treillis. Les diagonales sont constituées

Lignum/Corinne Cuendet

© Lignum/Corinne Cuendet

BOIS BLEU, LA TENDANCE

Intuition ou tendance, les cantons prennent conscience de leurs ressources locales sous-exploitées et en particulier des réserves en surnombre de bois scolyté, appelé aussi bois bleu en raison des traces laissées par le passage des scolytes. « Cette approche, qui valorise le bois scolyté, est en passe de devenir un standard pour toutes les nouvelles constructions de l'État », confirme Nicolas Liechti, responsable de la communication à la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) du canton de Vaud. Le futur gymnase du Chablais à Aigle est le premier prototype d’un modèle qui sera reconduit pour d’autres établissements.

Les architectes ont encore quelques réserves en termes de structures. « Pour le moment, nous ne l’avons pas encore utilisé, avoue Annély Demangeon, ingénieure structure bois de

Chabloz & Partenaires SA. Comme beaucoup d’entreprises et de bureaux d’ingénieurs, nous sommes encore dans une phase de tests des propriétés mécaniques pour les structures en bois scolyté. Mais, en attendant, il serait dommage de ne pas l’utiliser dans la menuiserie, pour des bardages ou des revêtements. »

Daniel Ingold nuance en expliquant que si le bois est coupé rapidement après le passage des scolytes, il conserve toutes ses qualités mécaniques et de résistance. « Il est important de le sortir rapidement de son environnement à la fois pour freiner l’épidémie et pour éviter de gaspiller cette ressource renouvelable, de qualité. Dans l’optique de l’optimisation de nos ressources, il convient de travailler avec l’ensemble de nos bois et de valoriser également ceux dont les caractéristiques esthétiques sont inhabituelles, en les rémunérant au juste prix. »

Jardin d’enfants Rain à Ittigen, par Büro B Architectes

© Lignum/Corinne Cuendet

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QUAND LE BOIS SE DÉCLINE AU FÉMININ

Ingénieure structure bois, Annély Demangeon fait partie de cette nouvelle génération de femmes ingénieures qui ont choisi le bois comme matériau de prédilection. Rencontre.

Cheffe de projet au sein de Chabloz & Partenaires, une entité du bureau d’ingénieurs Küng SA, Annély Demangeon a choisi ce métier par passion. « Dans les moments un peu difficiles, c’est cette passion qui nous maintient, confie l’ingénieure. Si la filière bois, de la coupe à l’architecture est essentiellement masculine, les femmes y ont leur place, et surtout dans cette période charnière où le bois retrouve ses lettres de noblesse. Je ne peux qu’encourager les jeunes femmes à se lancer dans l’aventure, c’est un métier fascinant où aucun jour ne ressemble à un autre. »

Avide de projets novateurs et complexes, elle a participé, entre autres, à la réalisation de la salle de gymnastique de SainteCroix, qui illustre parfaitement la collaboration entre les deux entités : Küng SA pour la partie béton et Chabloz & Partenaires SA pour tout ce qui concerne le bois.

LE BOIS, PAR DÉFAUT

Annély Demangeon note une augmentation notoire des projets en bois dans le monde de la construction.

« On est en plein essor, se réjouit l’ingénieure. La demande est particulièrement marquée du côté de l’État pour des établissements publics. Et, en tant que bureau spécialisé, nous nous devons de proposer à nos mandataires d’utiliser le plus possible du bois local, cela nous tient vraiment à cœur. »

Ainsi en a-t-il été pour le nouveau bâtiment administratif de la Police cantonale fribourgeoise, réalisé avec le bureau Deillon Delley Architectes en 2018. Le canton de Fribourg a en effet puisé dans ses propres forêts les quelque 2000 m3 de bois nécessaires à l’édification de la structure du bâtiment. Labellisé Bois Suisse, le bureau Chabloz & Partenaires s’est particulièrement distingué dans la réalisation de ce bâtiment à Granges-Paccot qui a reçu le 1er Prix Lignum 2018.

Cercle vertueux, le bois favorise certes l’économie locale, mais, pour l’ingénieure, il est surtout et avant tout une essence vivante qui a des qualités visuelles chaleureuses et d’excellentes propriétés intrinsèques, notamment au niveau thermique. « Et bien sûr, en termes écologiques, c’est toujours une plus-value pour l’économie locale », précise-t-elle.

CHARPENTES ÉPURÉES

Si le bois prend sa place dans l’architecture contemporaine, on a tendance à épurer un peu les charpentes, explique Annély Demangeon. « Dans les constructions traditionnelles, on utilisait beaucoup de petits éléments bois essentiels pour la statique. Aujourd’hui, on va plutôt grossir certains éléments à des endroits stratégiques, ce qui permet, au final, d’avoir moins de pièces et donc une mise en œuvre plus rapide et simplifiée. »

Magaly

Mavilia / kung-sa.ch

Bâtiment administratif de la Police cantonale fribourgeoise, Deillon Delley Architectes.

© Roger Frei

DISTINCTION

Le 16 mars 2024 a eu lieu la remise du label Bois Suisse de la salle de gymnastique de Sainte-Croix. « La remise de ce prix marque la concrétisation du projet en bois suisse, d’autant plus qu’ici une partie du bois utilisé provient des forêts de la commune », se réjouit Annély Demangeon.

La salle de gymnastique de Sainte-Croix concourt pour le prix Lignum 2024. Petite nouveauté cette année : du 15 avril au 15 juin, le public pourra voter pour son projet favori, aussi bien pour les projets de construction en bois que pour les projets travaux de menuiserie.

© Mue atelier d’architecture

Salle de gymnastique de Ste-Croix, Mue atelier d’architecture

WOOD BEE MATÉRIAUX BIOSOURCÉS ET TRANSDISCIPLINARITÉ

On ne peut plus parler de bois sans évoquer cette nouvelle association : Wood Bee. Une plateforme qui inclut tous les partenaires liés à la construction bois et l’utilisation des matériaux bio- ou géosourcés. Son prochain événement met en avant le bois bleu, la dernière « tendance » en matière de construction et de design.

Plateforme collaborative, réseau d’échange, d’information et de formation, Wood Bee est une association qui inclut tous les partenaires de la construction bois et matériaux bio- et géosourcés. Son prochain événement, qui aura lieu le 24 avril à Impact Hub à Lausanne, sera dédié au bois bleu et à l’intégration des épicéas scolytés dans la construction et le design.

Dans le contexte général d’une filière sous pression, que ce soit en Suisse ou en Europe, le bois doit trouver de nouveaux sillons pour maximiser son utilisation. Les forêts en regorgent, et particulièrement en ce qui concerne le bois scolyté, encore sous-exploité. De fait, la profession craint une baisse des prix et le but n’est pas de l’utiliser comme ressource énergétique pour le chauffage, cela pour plusieurs raisons, selon Frédéric Pichelin, directeur de la recherche au sein du département d’architecture, bois et génie civil de la Haute École spécialisée bernoise et président de Wood Bee. Tout d’abord parce que le bois est l’un des meilleurs puits de carbone lorsqu’il est mis en œuvre. Un mètre cube de bois, c’est une tonne de carbone séquestré. Il est donc préférable de stocker ce carbone dans la construction plutôt que de le brûler. Ensuite, c’est une ressource locale qui valorise

Frédéric Pichelin, directeur de la recherche au sein du département d’architecture, bois et génie civil de la Haute École spécialisée bernoise et président de Wood Bee.

les circuits courts tout en réduisant l’énergie grise. La promotion d’une utilisation « en cascade » ou circulaire et la valorisation énergétique vient en dernier lieu.

PARTAGER LES SAVOIRS

« Du côté des architectes, il y a un fort besoin d’informations pour démontrer les possibilités d’utilisation du bois scolyté » , constate Frédéric Pichelin, Mais cette rencontre organisée par Wood Bee sera aussi l’occasion d’ouvrir la discussion avec un panel d’intervenants de haut vol : forestiers, scieurs, scientifiques, architectes, ingénieurs, industriels ; de la forêt au produit fini, tous les acteurs de la filière y sont représentés. Et c’est là l’une des vocations premières de Wood Bee : décloisonner les univers pour permettre d’expérimenter de nouveaux modèles en mutualisant les moyens.

Favoriser les échanges de compétences permet à la filière d’avancer à pas de géant. « Le savoir partagé fait partie d’une nouvelle politique dictée au niveau national et européen, relève Frédéric Pichelin. Nous devons ouvrir le dialogue entre partenaires académiques, entreprises et privés pour trouver de nouveaux modèles de collaboration. Nous ne sommes plus à l’heure où chaque entreprise garde son savoir, aujourd’hui, nous sommes plutôt convaincus que les sujets liés au réchauffement climatique doivent être abordés de manière inter et transdisciplinaire. »

PROCHAIN ÉVÉNEMENT WOODBEE

Bois Bleu

valoriser le bois scolyté dans la construction et le design 24 avril 2024 16H30-19H30

Lieu : Impact Hub Pour le programme et pour s’inscrire www.woodbee.ch

WOOD BEE est une plateforme collaborative, un lieu de débat, de formation et d’échange, un réseau social, un lieu d’information dynamique et interactif.

LE PRIX À L’INNOVATION

La volonté de Wood Bee est d’animer des dialogues de manière active, d’organiser des workshops, des conférences et de mettre à disposition des publications et des ouvrages de référence. Pour ce faire, la plateforme lance également Will Bee, son premier Prix à l’Innovation Bois et Matériaux bio et géosourcés. Ce prix souhaite mettre en valeur et soutenir financièrement des sociétés ou des start-up qui apportent des solutions innovantes et potentiellement économiques dans le contexte de la décarbonisation.

La finale, ouverte au public, aura lieu le 24 septembre, dès 15h30, au Casino de Montbenon à Lausanne.

Magaly Mavilia

POUR UNE TEMPÉRATURE AMBIANTE D’UN CONFORT MAXIMAL

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XYLAOS, VOTRE EXPERT EN TERRASSES BOIS ET COMPOSITE

Depuis 1998, Virgile Rochat réalise des agencements intérieurs sur mesure. En 2006, il passe une nouvelle étape en fondant la société Xylaos, avec pour objectif de créer des espaces extérieurs sur mesure : decks et terrasses en bois ou en lames composites, complétés par la réalisation de spas, piscines, ou encore pergolas.

Installée à Nyon, Xylaos emploie une équipe d’experts dans le but de répondre aux besoins et désirs de sa clientèle.

« Pour nous, gérer le projet dans sa totalité est primordial. Nous sommes présents du début jusqu’à la fin, réalisant les premiers plans, sélectionnant les matériaux et discutant avec nos clients de l’ensemble des détails, puis réalisant une partie des éléments dans notre entreprise, avant de nous occuper de leur pose. De plus, nous avons également créé un service dédié à l’entretien permettant de faire perdurer les terrasses en bois que nous créons, mais aussi de nous charger de la rénovation de decks plus anciens ayant besoin d’un nouveau souffle », explique le directeur de Xylaos.

Au cœur de l’expertise de la société nyonnaise se trouve le travail du bois. Local ou exotique, il est toujours sourcé par les équipes de Xylaos dans des forêts certifiées FSC, respectant les normes de développement durable et d’exploitation écologique, garantissant ainsi la pérennité de ce matériau. Parmi les essences travaillées par les experts de l’entreprise vaudoise, le mélèze, le frêne thermo, l’accoya, le kebony, ou encore l’ipé, particulièrement apprécié. Posés en caillebotis ou en lames, les terrasses et decks peuvent également être réalisés en composite. Deux options qui portent chacune en elles des spécificités, comme l’explique Virgile Rochat : « Le bois confère immédiatement à un espace une atmosphère incomparable. De plus, le temps et la météo ne font que rajouter à son cachet.

Le composite est lui moins versatile au niveau du coloris, et son entretien plus aisé. Nos équipes sont là pour orienter vers l’option correspond le mieux à la clientèle. » Aurore de Granier/ xylaos.com

LE BOIS, UN MATÉRIAU NATUREL

L’architecture des dernières décennies s’est orientée vers les constructions en bois qui remettent partiellement en question les normes traditionnelles applicables aux produits de revêtement. Des constructions qui exigent parfois des concepts de revêtement innovants.

Parmi tous les matériaux de construction habituels, le bois est celui dont la fabrication et la mise en œuvre nécessitent la plus faible dépense énergétique. Dans le cadre d’un traitement dans les règles de l’art, le bois et les dérivés du bois sont des matériaux de construction pérennes dont la mise au rebut au terme de leur durée de vie ne pose aucun problème.

Le bois offre de grandes possibilités de construction et de conception. C’est un matériau qui bénéficie d’un coefficient de sympathie élevé. Le moderne et l’ancien se marient sans problème. La créativité ne connaît quasiment aucune limite lors de la conception avec le bois.

Grâce à sa couleur, sa structure et sa durabilité naturelles ainsi que ses diverses essences, le bois permet de proposer une solution dans la quasi-totalité des domaines d’application. Pour une même force portante, un bois sans nœud est plus léger que l’acier et offre pratiquement la même résistance à la pression que le béton qui, de son côté, ne présente aucune résistance à la traction. Le bois est le plus porteur de tous les matériaux de construction isolants.

IL S’ADAPTE BIEN À NOS MAISONS

Le bois et les dérivés du bois sont des matériaux éprouvés pour les façades, et l’architecture moderne privilégie de plus en plus le bois comme matériau de construction.

La qualité du bois définit l’aspect et la durabilité des façades en bois. Il faut donc définir et respecter les normes de qualité des bardages. Les résineux conviennent particulièrement bien pour la construction de façades – épicéa, pin, mélèze et douglas – mais certains feuillus tels que le châtaignier et le chêne sont également utilisés.

REVÊTEMENT DE FAÇADE

Nous faisons la distinction entre les revêtements de façade en bois plein (bardeaux ou lambris) et les éléments de façade en panneaux de dérivés du bois. En principe, tous les résineux suisses sont adaptés en extérieur comme matériau de construction de façades. L’épicéa est le bois de construction le plus important d’un point de vue économique, il est disponible en quantité et peut être travaillé sans problème et traité avec une protection superficielle.

Peinture d’un chalet en bois

SENS DE COUPE ET DÉFORMATIONS

En tant que matériau hydrophile (hygroscopique), le bois absorbe et restitue l’humidité ambiante. Il en résulte des gonflements et des retraits du bois. Les bardages et les éléments ne doivent, de ce fait, pas être fabriqués à chaque dimension souhaitée, car les déformations provoquées par l’humidité augmentent parallèlement aux augmentations des dimensions des composants en bois. Sur les bardages enduits, les arêtes vives induisent une dégradation précoce, il faut donc les arrondir (rayon minimum 2,5 mm). Les bois à haute teneur en tanins influencent la cohésion, le séchage et le coloris des peintures sur bois. La combinaison d’une proportion élevée en acide tannique (par exemple dans le chêne) et de composants alcalins produit de fortes décolorations.

RECOMMANDATION POUR LES FAÇADES

Pour les façades, il est conseillé, lorsque cela est possible, de toujours utiliser des planches débitées sur pleine maille ou demiquartier. Les planches latérales ou planches coupées dans la madrure sont sujettes à déformations et fissurations. Les nœuds tenaces ne doivent pas être chevillés, pour éviter des fendillements sur la cheville et les bords des nœuds. Les nœuds vivants sont clairs, les nœuds se nécrosant sont bruns et les nœuds morts sont teintés de noir.

LA BONNE FACE DE LA PLANCHE

Sur une planche latérale, les revêtements côté extérieur gauche (tourné vers l’écorce) montrent un meilleur comportement aux intempéries. Des fissures peuvent apparaître quand le côté droit de la planche (tourné vers la moelle) est exposé aux intempéries.

Pour une longue durabilité du bardage et du système de peinture, choisir la meilleure face, en fonction du diamètre de la grume et de la position de la planche.

La structure de la surface du bois est, de même, extrêmement importante. On distingue principalement les surfaces brutes de scierie, poncées et rabotées. Les revêtements de surface accrochent mieux sur les surfaces poncées et brutes de scierie que sur les surfaces rabotées.

STABILITÉ DIMENSIONNELLE DES COMPOSANTS EN BOIS

Le choix du revêtement du bois est effectué selon le critère de stabilité dimensionnelle. Celui-ci définit à quel point un composant en bois modifie ou peut modifier ses dimensions sous l’effet des gonflements et retraits.

Stable : Ce sont les composants en bois pour lesquels seules sont admises des déformations très limitées. Les fenêtres, portes extérieures et volets assemblés par tenon et mortaise et collés sont indéformables.

Semi-stable : Les déformations sont autorisées dans une mesure limitée. Planchéiage par rainure et languette, traverses, avant-toits et croisées. Portes extérieures et volets, dans la mesure où les éléments déformables appartiennent à cette catégorie.

Non stable : Pour ces composants, les déformations ne sont pas limitées. Les revêtements de façade avec joints ouverts, planchéiages à recouvrement sur sous-construction, bardages à recouvrement, couvertures en bardeaux, terrasses en bois, clôtures ou palissades sont déformables.

EXIGENCES RELATIVES À LA PROTECTION DU BOIS DE CONSTRUCTION

→ Utiliser des essences de bois naturellement pérennes.

→ Rabattre les arêtes, chanfreiner le bois mis en œuvre horizontalement.

→ Éviter les surfaces de bois horizontales exposées aux intempéries.

→ L’humidité du bois doit être inférieure à 20 % ou ne doit pas dépasser ce taux de manière permanente.

→ Éviter la pénétration de l’humidité dans le bois de bout.

→ Prévoir des avant-toits suffisants.

→ Calculer largement la surface de la zone d’éclaboussures.

→ Prévoir les possibilités de goutte d’eau pendante et d’assèchement.

Peinture d’une maison en bois ↑ Bardages de façade : composant non stable

PROTECTION DU BOIS POLYVALENTE

Les façades en bois sont exposées à des contraintes extrêmes. Les intempéries peuvent endommager un bois non protégé en très peu de temps. Dans des cas extrêmes, sous réserve de caractéristiques techniques défavorables, le bois peut être imprégné d’humidité et être dégradé par des champignons xylophages. En principe, à construction identique, la fonctionnalité n’est pas mise en danger, puisque cela se traduit finalement par une modification esthétique de la surface du bois. Les peintures pour façades en bois doivent ainsi assurer deux fonctions essentielles. Peindre le bois avec une peinture spéciale pour bois, protéger les façades en bois contre les agressions de l’environnement grâce à une peinture adaptée.

BOIS ET INTEMPÉRIES

Le rayonnement UV détruit le tanin protégé. En première ligne, le matériau naturel du bois, la lignine, est détruit et lessivé par la pluie. Sous nos latitudes, le bois non protégé est rapidement colonisé par la moisissure. Le bois prend alors une coloration gris-noir. Les faces non protégées exposées aux intempéries se dégradent rapidement. Un grand avant-toit réduit cette dégradation, mais il en résulte des différences d’aspect sur une même façade. Les façades en bois non protégées s’encrassent également plus rapidement et ne peuvent quasiment plus être nettoyées.

LE BOIS COMME SUPPORT DE PEINTURE

La durabilité de mesures de revêtement de façades en bois dépend en principe de nombreux facteurs. L’essence du bois joue, entre autres, un grand rôle. Ainsi l’épicéa et le douglas ont fait leurs preuves pour les bardages de façade.

La structure de la surface du bois est également extrêmement importante. En principe, on rencontre trois types de structure : les surfaces brutes de scie, les surfaces poncées et les surfaces rabotées. En rénovation, on rencontre également des surfaces brossées, sablées ou microgommées. Les peintures pour bois accrochent en principe mieux sur des surfaces brutes de scie ou poncées seulement sur les surfaces rabotées. Les façades en bois déjà peintes et défraîchies doivent faire l’objet de toutes les attentions. La préparation précise et soigneuse du support est décisive pour la durabilité de la peinture de rénovation.

Frepp info Texte et images Techno GR

Pierre-Yves Correvon

Sources : Lignum, Bosshard AG

PROTECTION PHYSIQUE DU BOIS

Par protection physique du bois, il faut entendre une protection superficielle du bois à l’aide d’un système de peinture qui protège le bois contre :

→ une trop forte reprise d’humidité ;

→ une pénétration d’humidité ;

→ un gonflement et un retrait importants ;

→ des gauchissements et des fissurations ;

→ des dégâts mécaniques ;

→ une dégradation superficielle par la moisissure et le bleuissement ;

→ le rayonnement UV ;

→ l’encrassement ;

→ le grisaillement.

STRUCTURES DES PRODUITS DE REVÊTEMENT

Les produits de revêtement se composent des éléments principaux suivants : Liant : Le liant définit les propriétés principales du produit de revêtement. En règle générale, il forme un film, détermine la résistance aux efforts, la liaison et l’accroche sur le support. De nombreux glacis, de nos jours, sont élaborés sur la base d’un liant diluable à l’eau.

Solvant : Les solvants sont seulement un composant de produits de revêtement liquides. Ils dissolvent et répartissent les ingrédients, régulent la viscosité et permettent ainsi de traiter le matériau de revêtement, par exemple au pinceau. La peinture à l’état sec ne contient plus de solvants. Le solvant entrant dans la composition de la majorité des produits est l’eau, ils ne sont donc pas nocifs pour l’environnement.

Pigments : Les glacis comprennent des pigments de coloration spéciaux ultrafins et transparents. Ces pigments spéciaux absorbent le rayonnement UV nocif. Les peintures couvrantes pour bois contiennent des pigments spéciaux minéraux et organiques. De même, ils protègent contre le rayonnement UV nocif et permettent un immense choix de nuances.

Charges : Des charges spéciales améliorent l’accroche, régulent la perméabilité à la vapeur d’eau, renforcent le film de peinture, améliorent le pouvoir de remplissage et régulent par exemple le degré de brillance des produits de revêtement.

Additifs : Les additifs sont ajoutés en petites quantités pour créer certaines propriétés. Ils permettent par exemple d’appliquer, sans mousse, les glacis à l’eau des machines à vernir les lames ou d’imprégner les peintures sans problème sur un support comprenant d’anciennes peintures.

UNE MAISON ALPINE : UN TRIPTYQUE VERTICAL

À la lisière d’un monde sauvage et brut, cette « maison alpine », comme aime la définir l’architecte Maria Teresa Federico, incarne la rencontre du minéral, du végétal et de la lumière.

Derrière nous, les sommets alpins découpent les rayons de lumière, leurs courbes s’impriment sur les pentes herbeuses des Neyres, village calme qui surplombe Monthey. Au fil du jour, les ombres de la forêt s’allongent, tandis que s’offre à nos yeux un panorama sur la plaine longtemps ensoleillée.

Comment accorder harmonieusement nature et construction ? La conception en bois peut-elle se renouveler sans oublier ses racines vernaculaires ?

EN LISIÈRE DE FORÊT

« Le maître d’ouvrage a acheté ce terrain à un prix raisonnable, car difficile à vendre », confie Maria Teresa Federico, architecte et auteure du projet. En effet, ce terrain offre un contexte résiduel : orientée au nord, avec une forme trapézoïdale irrégulière relativement restreinte, la parcelle possède la particularité d’être bordée par la forêt et d’être traversée par une rivière. L’architecte explique : « C’est un site assez exigeant, mais j’ai toujours été convaincue que cette complexité peut apporter une richesse au projet. Cette construction est une réponse spécifique

à la topographie du lieu, le projet consiste à transformer ces contraintes en richesse spatiale. » Inspiré des constructions traditionnelles alpines, le volume se compose de trois niveaux : un socle minéral contenant les espaces intimes, chambres à coucher et salles de bain ; sur ce même socle sont disposés deux niveaux de vie en ossature bois qui s’étirent vers le ciel pour chercher la lumière.

PLAN RAYONNANT AUTOUR D’UN PRISME RÉFRACTANT

On accède au projet par le haut de la parcelle. En descendant quelques marches, on découvre une cour à ciel ouvert, en lisière de forêt et protégée des regards. « Compte tenu de l’orientation et de la forme de la parcelle, l’enjeu était d’apporter de la lumière à l’intérieur de l’espace de vie, explique Maria Teresa Federico. Pour ces raisons, j’ai proposé un plan rayonnant, largement ouvert au sud pour laisser entrer la lumière et la chaleur ». En effet, cette cour, par réfraction, donne accès aux différents espaces de vie répartis selon un plan rayonnant et ouvert. Seules les hauteurs sous toiture varient afin de différencier sensiblement chaque

© Elisa Florian

fonction. Les différentes activités humaines sont séquencées suivant la course du soleil : d’est en ouest, se succèdent la cuisine, la salle à manger, la terrasse extérieure pour l’apéro et le séjour, des espaces différents comme autant de couleurs.

ÉNERGIE ET DISCRÉTION

La maison répond au standard THPE. Une pompe à chaleur air/air est alimentée grâce à l’électricité produite par des tuiles photovoltaïques, créant ainsi un cercle vertueux. Installées sur les faces sud des toitures, ces tuiles se confondent avec les tuiles aluminium en losange au nord.

PRÉFABRICATION BOIS ET FORMES ORGANIQUES

Le projet a été entièrement dessiné en BIM et développé avec un charpentier local. Au niveau du planning, l’usinage a duré quatre semaines lors desquelles tous les modules ont été préassemblés en usine avant le montage. Ce dernier a duré une semaine, et idem pour la mise hors d’eau du bâtiment. Sensibilisé à la problématique de l’accès au site, le charpentier a calibré la taille des modules afin que la livraison et le montage s’effectuent via des camions-grues de petite taille.

MIMÉTISME

Les façades sont inspirées des troncs des arbres environnants et sont composées d’un bardage bois vertical qui permet des ouvertures ajourées. Le bois est traité avec un saturateur dispersible à l’eau, qui lui confère un aspect plus noble et une meilleure tenue dans le temps. Concernant la partie ossature bois, l’épaisseur de la façade mesure 36 cm au total, dont 24 cm d’isolant, ce qui est indéniablement avantageux par rapport aux épaisseurs pratiquées pour les enveloppes en béton.

UNE ARCHITECTURE ORGANIQUE EN BOIS

Cette maison alpine n’est pas un chalet. Bien que ses racines puisent dans les modalités de construction de la tradition montagnarde, elle est l’expression d’une architecture contemporaine et se distingue par un soin particulier apporté à son intégration et aux exigences énergétiques actuelles. Par ailleurs, la thématique des parcelles contraignantes devient toujours plus d’actualité, à la montagne comme à la ville. La faible épaisseur des façades, ainsi que la rapidité de mise en œuvre sont des arguments concrets en faveur d’une architecture contemporaine en bois. Désormais, les formes organiques complexes et assemblages non orthogonaux sont rendus possibles grâce aux techniques du bois qui ont, c’est certain, de beaux jours devant elles.

Charlotte Schusselé

© Elisa Florian

© Elisa Florian

Elisa Florian

Coupe transversale

superieur

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage

Privé

MANDATAIRES

Architecte

Federico architectes

Co-DT

Pierre-Henry Gindre

architecte Sàrl

Ingénieur civil I-Carré Sàrl

Ingénieur bois Horizon Construction Bois

Sàrl

Thermicien Rhyner énergie Sàrl

Géomètre

Georges-Rey-Bellet SA

ENTREPRISES

Terrassements, maçonnerie MFS suisse solution SA

Ossature, charpente escalier et façade bois Horizon Construction Bois Sàrl

Électricité Pierre-Michel Duay SA

Échafaudages Hulaj Montage Sàrl

Ferblanterie, sanitaires, pompe à chaleur Mangia Fraisage Sàrl

CES ENTREPRISES ONT PARTICIPÉ À LA CONSTRUCTION DE LA MAISON INDIVIDUELLE AUX NEYRES.

Tuiles Solaires

Solaire 1300 Sàrl

Cuisine et armoires

Falegnameria Bolgan Sàrl

Menuiserie bois-métal extérieur

Norba SA

© Elisa Florian

LE PHARE DE MALLEY

La première tour en bois de Suisse romande est en cours de construction dans l’Ouest lausannois. Découverte d’un projet complexe et innovant à bien des égards.

Son nom est plus qu’évocateur. Malley Phare entend devenir le symbole de ce quartier de l’Ouest lausannois en pleine mutation. Et pour cause. Conçu avec des objectifs énergétiques et écologiques exemplaires, respectant les directives des labels Site 2000 watts et Minergie-Eco, ainsi que la norme SIA 2040, le projet en cours de construction sera la première tour en structure bois de Suisse romande avec une façade active en panneaux photovoltaïques. Conçue par les architectes de CCHE et réalisée en entreprise totale par un consortium entre JPF Entreprise générale et Perspectives Construction pour le compte de la SUVA, la tour de 65 m et 14 étages accueillera 96 appartements et 6 espaces de coworking. Elle sera livrée au printemps 2025.

CONSTRUIRE AU-DESSUS DE L’EXISTANT

La tour s’élève au-dessus de l’aile ouest du Centre Malley Lumières, avec 16 m de hauteur. Le rapport avec l’existant et la volonté de conserver le centre en exploitation durant toute la durée du chantier a constitué un défi de taille. Une contrainte majeure qui s’est transformée en opportunités conceptuelle et constructive.

Afin de ne pas intervenir sur le centre commercial (en raison notamment de la présence d’une piscine), la nouvelle construction a été conçue de manière indépendante au bâtiment existant. Trois murs périphériques entourent le bâtiment existant aux nord, sud et ouest et sont détachés de 30 cm de la façade existante. Ces murs massifs, en béton armé de 80 cm d’épaisseur, reprennent toutes les charges de la tour. Cette dernière possède aussi son entrée indépendante dès le rez-de-chaussée. Au niveau de la toiture de celui-ci, un étage intermédiaire entre l’existant et la tour permet la transition de la technique.

Toujours afin de ne pas toucher au centre, la structure de la tour possède un pont en acier d’une portée de 48 m. Une longueur importante qui a amené à des complexités statiques. En effet, une structure métallique reprend ce pont avec une contreflèche de 12 cm, valeur assez peu commune qui nécessite une attention particulière lors de la construction. De plus, les fermes métalliques ont toutes été montées du même côté et ont dû être tirées sur 25 m pour arriver à l’autre bout de la tour. Un énorme défi pour le chantier d’un point de vue de la sécurité, d’autant plus lorsque le maître d’ouvrage n’est autre que la SUVA.

© CCHE

UNE STRUCTURE RATIONNELLE ET AUDACIEUSE

La construction en bois nécessite des considérations et des techniques différentes. À Malley Phare, les différents mandataires ont travaillé en étroite collaboration afin de définir les manières et les endroits les plus pertinents d’utiliser le bois. Si d’autres matériaux viennent compléter la structure de base, le bois reste le matériau prédominant, utilisé à bon escient et dès que possible.

La structure en bois, construite par JPF-Ducret, permet de répondre à plusieurs enjeux : écologiques, durables, meilleures performances énergétiques, légèreté de la structure, réduction de la durée des travaux et chantier majoritairement à sec. La structure est composée de 3000 m3 d’épicéa vaudois ainsi que d’un petit pourcentage de hêtre pour les parties nécessitant un bois plus résistant. Avec une préfabrication et un assemblage réalisés aussi dans la région, le projet de Malley Phare affiche une volonté claire de mettre en avant les matériaux et savoir-faire locaux.

FAÇADE HIGH-TECH

La façade est composée de trois types d’éléments : vitrages, tôle perforée triangulée et panneaux photovoltaïques. L’élaboration d’un algorithme a permis d’établir des variantes de rythmes et espacements qui respectent toujours les différents objectifs de production, apportant une façade unifiée mais diverse. En tout, 2500 m2 de panneaux ont été installés sur les façades, ce qui représente une production électrique d’environ 250 000 kWh. Pour réaliser cette façade, un test grandeur nature a dû être mené pour assurer que les panneaux photovoltaïques ne contribuent pas à la propagation du feu. De plus, des casquettes métalliques viennent sécuriser la zone basse du bâtiment, la protégeant d’éventuelles chutes et rajoutant un caractère architectural prononcé.

Des loggias spacieuses offrent non seulement un espace extérieur à chaque logement mais permettent aussi de résoudre les problèmes d’acoustique liés à la proximité des voies ferrées. Encore une manière de transformer les contraintes du projet en opportunités architecturales.

Des treillis en bois, présents un étage sur deux, à la fois supportent et suspendent les planchers composés d’un solivage en bois et d’une dalle de compression en béton au-dessus, utile pour l’inertie thermique et l’isolation phonique. Ces éléments sont accompagnés d’une structure métallique qui rigidifie et reprend les efforts majeurs de la tour. Celle-ci est prédominante aux étages inférieurs où les charges sont les plus importantes, puis est progressivement remplacée par du bois dans les étages supérieurs. Le bois reste cependant peu visible. En effet, les normes de protection incendie requièrent d’encapsuler chaque élément de bois dans du fermacell. Les solives sont en revanche maintenues apparentes grâce à l’installation d’un système d’extinction par brouillard d’eau dans chaque appartement, un système encore peu présent et inédit pour un bâtiment d’habitation.

© CCHE

UNE TYPOLOGIE CONVIVIALE

Manifeste d’une construction en bois innovante, le projet attache aussi beaucoup d’importance aux typologies spatiales et aux ambiances intérieures. Des études socio-spatiales ont été menées préalablement dans le but d’identifier les futurs utilisateurs du bâtiment et de proposer un programme en adéquation avec leurs besoins. Afin d’accommoder la grande profondeur imposée par le gabarit, une bande de service comprenant caves et buanderies a été aménagée à chaque étage. Des élargissements en triple hauteur en fin de parcours des espaces de circulation génèrent des volumes qui favorisent les interactions entre les étages.

D’autres espaces communs sont prévus, à l’instar des espaces de coworking en double hauteur et des 8 chambres joker pouvant être louées. Enfin, un rooftop bar prendra place aux derniers étages et un espace végétalisé est prévu sur la toiture existante de Malley Lumières.

Les futurs habitants auront donc l’opportunité de vivre dans une tour écologique et durable, pensée pour une habitabilité augmentée. Une tour qui marquera certainement un tournant dans le monde de la construction en bois.

Salomé Houllier Binder

GROUPE PIERRE CHUARD

BUREAUX D’INGÉNIEURS CONSEILS

CHAUFFAGE - VENTILATION - CLIMATISATION - MCR - SANITAIRE PHYSIQUE DU BÂTIMENT - RATIONALISATION ÉNERGÉTIQUE

CHUARD INGÉNIEURS VAUD SA / GENÈVE / FRIBOURG Avenue de Sévelin 20 CH - 1004 Lausanne

25 info-vd@chuard-ing.ch

Partenaire du projet Malley Phare, Prilly ©CCHE

VARIOVENT SA

Fondée en 1983, la société Variovent SA, très connue sous le nom Aerovent SA jusqu’en 2020, fête ses 40 ans cette année. Elle possède donc une très grande expérience dans le domaine de la ventilation, climatisation, récupération d’énergie et régulation des installations techniques du bâtiment. Une expérience nécessaire pour le projet de Malley Phare au sein duquel elle a tenu plusieurs rôles. Elle se charge de la réalisation de l’installation de ventilation hygiénique des logements, réalisée en simple flux centralisé avec récupération d’énergie. Elle a aussi été mandatée pour le système de surpression et désenfumage de la tour. La complexité principale de ce projet réside dans les raccordements avec l’existant. La tour étant en perpétuel mouvement durant sa construction, ce défi structurel nécessite une surveillance permanente de l’avancement des travaux et une flexibilité de travail dont Variovent SA dispose et maîtrise en tout point.

Roth Echafaudages SA

Z.I. Les Marais 1312 Eclépens Tél. 021 869 00 50

www.rothechafaudages.ch

Votre partenaire pour toutes les questions touchant à la sécurité.

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mail: info@variovent.ch

www.variovent.ch

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LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage Suva

Entreprise totale Consortium JPF Entreprise Générale SA / Perspectives Construction SA

MANDATAIRES

Architecte

CCHE Lausanne SA

Charpente bois

JPF-DUCRET SA

Ingénieur civil et géologue

Monod – Piguet + Associés

Ingénieurs Conseils SA

Ingénieur électricien Betelec SA

Ingénieur CVCR

Chuard Ingénieurs Vaud SA

Ingénieur sanitaire srg | engineering SA

Ingénieur physique du bâtiment

Estia SA

Ingénieur protection incendie

BG Ingénieurs Conseils SA

Géomètre Reso Vaud Sàrl

Ingénieur environnement leBird Sàrl

Chargé de sécurité AEAI

SBIS SA

Contrôle de chantiers Suva

Sécurité chantier

OMA Consulting Sàrl

Gérance immobilière Privera AG

Facility Management Vebego AG

ENTREPRISES

Travaux préparatoires JPF Construction SA

Logistique de chantier SICA Logistique Suisse SA

Échafaudages

Roth Echafaudages SA

Construction métal Sottas SA

Construction bois JPF-DUCRET SA

Façades tour

Morand Constructions Métalliques SA

Fenêtres bois-métal Ruffieux Fenêtres SA Étanchéité

PHIDA Étanchéité (VD) SA

Stores lamelles Lamelcolor SA

Garde-corps extérieur Ramelet Fils SA

Électricité Malley Phare Electrophase SA

Chauffage

Brauchli SA

Ventilation, surpression Variovent SA

Sanitaire

Perret Sanitaire SA

Sprinkler – Brouillard d’eau

D.E.S. Systèmes de sécurité

SA

Pose – Brouillard d’eau

SOTAM SA

Cuisine Veriset AG

Ascenseur

Ascenseurs Schindler SA

Plâtrerie-peinture terraz Sàrl

FABRICATION ET POSE DE FENÊTRES EN BOIS, BOIS-MÉTAL, PVC ET PVC-MÉTAL

QUALITÉ SUISSE SAVOIR-FAIRE GRUÉRIEN

Votre spécialiste en Santé et Sécurité au travail

§ Concepts de sécurité au travail (MSST)

§ Suivi Sécurité et Santé sur les chantiers et dans l’industrie

§ Réalisation d'audits des systèmes de sécurité dans les entreprises

§ Prévention des accidents et maladies professionnelles

+41 21 651 64 00

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INGÉNIEURS-CONSEILS SPÉCIALISÉS EN ÉLECTRICITÉ ÉNERGIES & PROTECTION INCENDIE

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INGÉNIEURS-CONSEILS SPÉCIALISÉS EN ÉLECTRICITÉ ÉNERGIES & PROTECTION INCENDIE

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1663 Epagny ruffieux-fenetres.ch

Le Concours Suisse au Pavillon Sicli à Genève, une exposition sur les concours d’architecture en Suisse.

Depuis quelques années, la profession est sous pression. Les enjeux écologiques devenus centraux, l’évolution des différentes normes de construction, les responsabilités à la charge de l’architecte, entraînent des changements de fond dans le statut et l’exercice du métier.

Face au poids des contraintes techniques, règlementaires et administratives, l’historique revendication artistique et même savante de l’architecte est questionnée, et grand nombre d’architectes reconsidèrent aujourd’hui leur métier. Entre passion, déception et renouveau, comment se dessine la pratique de demain ?

Salomé Houllier Binder

Assis à sa table, le nez devant son écran, il enchaîne les clics de souris. On le sait, l’architecte ne compte pas ses heures pour s’adonner corps et âme au concept, maître mot de la profession. Cette figure quelque peu stéréotypée de l’architecte est aujourd’hui remise en question. En effet, la société contemporaine vit ces dernières années une profonde métamorphose. La prise de conscience de la crise écologique et humaine incite à un engagement social accru pour une vie à la fois plus saine et plus équitable. En architecture, ces mutations sociétales ont des répercussions particulières en raison de la double responsabilité qui incombe à l’architecte.

Sa première responsabilité émane des enjeux écologiques grandissants. L’architecture constitue en effet l’un des secteurs les plus impactants à ce sujet puisque la construction et l’exploitation des bâtiments sont responsables d’un tiers des émissions de CO2 en Suisse. Le cadre normatif change afin de réduire la consommation d’énergie et d’énergie grise, mais pas seulement. L’évolution des critères de sécurité et de confort amène aussi son lot de changements. Le nombre d’intervenants augmente, les processus se complexifient et les normes et règlementations se multiplient et se succèdent à un rythme effréné qui dépasse parfois même le temps de conception et réalisation d’un projet, rendant alors un bâtiment déjà presque obsolète au moment de sa finalisation. Des lourdeurs administratives qui rendent donc parfois compliqué l’aboutissement d’un projet. Si ce cadre règlementaire permet d’assurer une certaine durabilité, il peut aussi parfois faire tourner la tête à celui qui le pratique. À la figure du créateur derrière sa table de dessin se substitue alors celle d’un gestionnaire qui, tout en développant un projet qualitatif et cohérent, doit aussi désormais naviguer entre les différentes exigences et procédures.

De plus, l’architecture reste un acte social qui, par son dessein, peut contribuer aux interactions, à l’inclusion et au bien-être général. Dans ce sens, elle se transforme continuellement afin de répondre à l’évolution des besoins de la société, que ce soit dans la forme des espaces publics, le rapport à la nature ou encore les typologies de logement. Ce que l’on considère être une bonne architecture change, et par là-même sa pratique aussi. Si les starchitectes et la promotion d’objets iconiques, innovants et parfois dénués de contexte ont connu leur âge d’or vers la fin du 20e siècle et le début du 21e siècle, l’ère actuelle semble au contraire s’orienter vers une architecture durable et ancrée dans sa réalité, son site, ses usagers, avec des architectes engagés qui se considèrent plus volontiers comme des traducteurs ou des accompagnateurs.

Les architectes aspirent donc à autre chose. Ils cherchent, tâtonnent, inventent, innovent pour trouver d’autres manières de pratiquer. Au milieu de la jungle des contraintes auxquelles il faut faire face – économiques, administratives, règlementaires, spatiales – de nouvelles formes d’exercice émergent, vers une architecture plus consciente, plus écologique, plus durable, plus sociale aussi. Comment alors concevoir la profession aujourd’hui ? Et demain ? Ce dossier explore le métier en cours de mutation. Il donne la parole à différents architectes mais aussi à de jeunes professionnels en devenir afin d’identifier certains des malaises existants et, surtout, des éléments de réponse. Un nouveau paradigme est-il en train de s’installer ? Architecte, est-ce encore un métier de rêve, où toutes les libertés sont permises ? Sera-t-il englouti sous le poids des différentes règlementations ? Ou parviendra-t-il au contraire à s’appuyer sur ces contraintes afin de développer de nouvelles formes d’expression ?

Rencontre avec trois générations d’architectes qui nous parlent avec authenticité de leurs expériences, leurs doutes, leurs difficultés et leurs joies. propos recueillis par Marielle Savoyat

INTERVIEW

ENTRE PÉRENNITÉ DU MÉTIER ET DÉFIS FUTURS

Jean-Baptiste Ferrari est architecte EPFL SIA. Il obtient son diplôme en 1972 et fonde le bureau Ferrari Architectes à Lausanne en 1988. Il préside la SIA Vaud de 1988 à 1990.

LE MÉTIER D’ARCHITECTE A BEAUCOUP ÉVOLUÉ, IL TRAVERSE UNE MUTATION QUI S’EST ACCÉLÉRÉE CES TROIS OU QUATRE DERNIÈRES ANNÉES, AVEC DES PARADIGMES TOTALEMENT RENOUVELÉS. AU REGARD DE VOTRE LARGE EXPÉRIENCE, QU’EST-CE QUI A CHANGÉ ?

Le plus grand changement indéniable, c’est l’impact des considérations écologiques, telles que par exemple la sensibilité à l’utilisation du sol, à l’économie des moyens, au réemploi, qui ont totalement modifié l’approche d’un projet. Ensuite, dans le contexte d’une société qui veut mieux contrôler et cadrer, la complexité technique a largement augmenté. Les projets doivent maintenant répondre à des exigences sur plusieurs plans (écologiques, acoustiques, de la production des matériaux, du bilan carbone…). L’une des conséquences, c’est que la durée des procédures se voit considérablement rallongée. Du fait de cette complexité et de ces préoccupations liées au développement durable, les maîtres d’ouvrage sont plus exigeants et mieux formés. Ils ont même parfois la même formation que nous.

Je ne crois pas que le métier soit d’un esprit plus compétitif aujourd’hui, mais par contre, il y a plus d’architectes. Il y a aussi beaucoup plus de projets. Ce qui a changé, c’est la conjoncture qui est extrêmement favorable aujourd’hui. C’est une évidence, mais cela fait plus de vingt ans qu’en Suisse il y a un boom de la construction, avec des projets à des échelles qu’on n’avait pas connues à l’époque où j’ai diplômé. Tout d’abord, parce que pendant très longtemps, on a peu investi dans diverses infrastructures (sportives, de transports, etc.) et que l’on cherche à rattraper le retard. Ensuite, parce qu’on a une démographie qui augmente d’année en année, et il faut répondre aux besoins en termes de logements, d’écoles, d’équipements publics, etc. Les outils techniques ont également considérablement évolué. On ne dessine plus sur des planches à dessin avec des tés et des équerres. Les outils de modélisation amènent un autre langage et une autre manière de présenter les projets. C’est une très bonne avancée, car on arrive à mieux les contrôler en plan et en coupe notamment. Par contre, cela nous donne aussi plus de travail, parce que nos interlocuteurs – séduits par ces outils – vont être plus demandeurs.

ET QU’EST-CE QUI N’A PAS CHANGÉ ?

La façon de faire un projet, la méthodologie du projet architectural est restée ce qu’elle était. Les contraintes ont changé, les outils

aussi, mais la façon de répondre par des variantes, de donner forme à un concept, non. La méthodologie de projet, c’est un balancement entre le doute et la certitude qui suscite la créativité. C’est l’essence de notre métier. Mais plus on avance dans la vie, plus le doute s’installe de manière encore plus forte. On devient plus modeste. Plus on acquiert de savoir-faire, plus on se rend compte de l’immensité des connaissances que l’on ne possède pas. On a alors peut-être encore plus besoin des autres pour engager un discours et se rassurer. Il faut rester à l’écoute de tout le monde. Le fait de travailler avec des architectes plus jeunes n’impacte pas la méthodologie de projet. Cette permanence permet de travailler facilement avec des architectes de tous âges, jusqu’à ceux qui ont diplômé l’année dernière. C’est l’une des forces de notre métier, mais c’est aussi un risque (voir plus bas).

Une seconde facette du métier qui n’a pas changé en Suisse, c’est le concours SIA 142, qui est une institution de plus de 100 ans, un privilège de notre profession, parce qu’il est solide, avec une règlementation interne qui fonctionne bien. Les fondements sont excellents. Grâce à la SIA et à sa volonté de contrôler que le cadre du concours ne soit pas dénaturé, cette forme de mise en concurrence fonctionne bien.

POUR REGARDER EN AVANT, QUELS SONT SELON VOUS LES RISQUES ET LES DÉFIS FUTURS DU MÉTIER

D‘ARCHITECTE ?

L’un des risques évidents, c’est l’intelligence artificielle (IA). On n’en parle pas du tout en architecture, mais on doit s’y intéresser. Ce sera peut-être une révolution pour le métier, on ne sait pas. Ce n’est pas un concurrent, c’est un outil qui, s’il est utilisé avec conscience pourrait peut-être nous permettre de travailler au service des projets, avec les contraintes et les variantes. On se trouve aux prémices d’une nouvelle ère et on veut s’y intéresser.

L’un des défis du métier sera que l’architecte garde son rôle ! Est-ce que c’est un acquis à jamais ou est-ce qu’il doit prouver qu’il est nécessaire à la société ? À mon avis, le métier risque de disparaître si on ne continue pas à démontrer qu’on a un rôle à jouer, qu’on est une plus-value. Il n’y a actuellement en Suisse que trois ou quatre cantons qui protègent la profession. Comment procéder pour défendre la profession ? Par la qualité de notre travail, des projets, par notre engagement. Notre chance en Suisse, c’est que dans le circuit des écoles polytechniques, les architectes sont regroupés avec les ingénieurs. Cela contribue à maintenir ce rôle.

JEANBAPTISTE FERRARI

Image de synthèse pour le réfectoire d’une école privée à Lausanne.

Image de synthèse d’intérieur du projet du Collège Bardonnex

INTERVIEW

DERRIÈRE L’ARCHITECTE : L’HUMAIN

Bassel Farra est architecte EPFL SIA, cofondateur du bureau Farra Zoumboulakis & Associés à Lausanne. Diplômé en 1988, il obtient un doctorat en architecture en 1993 sur le thème de l’influence de la nouvelle technologie sur le métier d’architecte.

L’ON OBSERVE AUJOURD’HUI DES IDÉAUX DE PLUS EN PLUS FORTS (QUI VONT DANS LE SENS DE RÉALISER EN TOUTE CONSCIENCE DES PROJETS DURABLES, AVEC L’HUMAIN AU CENTRE), QUI FONT FACE À DES NORMES ET DES RÉGLEMENTATIONS DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANTES. EN TANT QU’ARCHITECTE ET EN REGARD DE VOTRE EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE DE PLUS DE TRENTE ANS, COMMENT TENIR ET DÉVELOPPER UN BUREAU SUR LA DURÉE FACE À CETTE PRESSION ET À CETTE FORTE CHARGE MENTALE ?

Un parcours qui a mêlé urbanisme et architecture, une expatriation de cinq ans à l’étranger, plusieurs années d’enseignement, et la création de deux bureaux d’architecture (deux associations différentes), ont rendu mon approche du métier plurielle. En 2008, nous remportons le concours de cinq immeubles à l’avenue de Provence à Lausanne, avec Christina Zoumboulakis avec qui j’ai cofondé le bureau Farra Zoumboulakis & Associés, et nous quittons nos emplois parallèles pour nous consacrer entièrement à l’activité de notre bureau. L’exercice du métier devient alors très prenant, avec ses responsabilités et ses tensions inhérentes. Cette diversité de parcours a probablement diminué l’impact de l’usure liée à la pratique intense du métier.

Depuis une dizaine d’années, les valeurs se sont déplacées. Les préoccupations environnementales, aujourd’hui prioritaires, font muter notre métier de manière rapide et en profondeur. Oui, il y a de la pression, il y a des normes et des réglementations techniques complexes. Mais par ailleurs, ce changement de paradigme ouvre de nouvelles perspectives en architecture, qui sont très stimulantes, avec l’émergence des circuits courts, du réemploi, de matériaux renouvelables. Nous ne dessinons plus aujourd’hui les mêmes projets qu’il y a trois ou quatre ans. Nous explorons, par exemple, la construction en bois et en terre crue, ce qui fait évoluer sensiblement notre métier.

La place de l’engagement social à travers le projet a, lui aussi, évolué. Les trois projets qui illustrent l’ouvrage Milieu Lien Lieu que nous avons publié l’année dernière aux Éditions Infolio marquent dans leurs époques respectives des caractéristiques spécifiques en lien avec les valeurs véhiculées par la société. À l’avenue de Provence, par exemple, l’intention était de dessiner une morphologie urbaine permettant d’intégrer des immeubles aux éléments naturels de la Vallée de la Jeunesse et de créer une mixité harmonieuse entre végétal et bâti. Le projet s’appuie sur

les espaces urbains et publics préexistants et ne crée pas un espace de référence pour le quartier. Quelques années plus tard, en 2013, lorsqu’on démarre le projet de l’écoquartier du Stand à Nyon, l’intention de créer une vie communautaire s’est avérée primordiale. Le projet s’est construit autour de cette idée. Le bâti matérialise les espaces de liens et de rencontre et devient le support de la vie sociale et communautaire. L’architecture se met alors au service des valeurs qui la façonnent, jusqu’à s’effacer. De facto, elle donne lieu à la vie, c’est ça qui est important.

EN TANT QUE PROFESSIONNEL, COMMENT VIVEZ-VOUS LE FAIT DE DONNER PLUS DE VOIX AUX UTILISATEURS, PAR LE BIAIS DE LA CONCERTATION PAR EXEMPLE ? EST-CE QUE ÇA COMPLEXIFIE LA PRATIQUE OU AU CONTRAIRE EST-CE QUE ÇA LA REND PLUS RICHE ? L’expérience sociale est aujourd’hui très importante, la concertation prend tout son sens. Et nous disposons de nombreux outils pour accompagner la démarche. Par le biais de la concertation, dans le cas d’une coopérative d’habitation comme à Nyon, les coopérateurs créent une communauté avant même d’emménager. Par les discussions, les rencontres, les échanges autour du projet dessiné – et pas encore réalisé – ils créent du lien. Une fois installés, ils se connaissent déjà et les principes de la vie sociale de voisinage et du vivre ensemble sont en place ; et ça, ça n’a pas de prix. Pour pouvoir permettre cette création de communauté, nous devons nous, en tant que professionnels, amener de la matière, comme base d’interactions et de discussions. La démarche enrichit le projet. Tout comme notre manière de fonctionner au bureau, en équipe, nous nous enrichissons des échanges, nous ne travaillons pas seuls.

CES ÉCHANGES VOUS PERMETTENT DE GARDER LE MÉTIER VIVANT, DE VOUS STIMULER ET DE NE PAS TOMBER DANS LA LASSITUDE ? COMMENT GARDER L’ÉLAN SUR LA DURÉE JUSTEMENT EN TANT QU’ARCHITECTE ?

La lassitude guette lorsque la charge mentale et la pression dépassent le plaisir. Fin 2022, j’ai réalisé que j’éprouvais une certaine fatigue, une impatience, voire un désintérêt pour mon activité et que je manquais d’apports structurants dans le développement des projets. J’ai décidé de réduire mon temps de travail. J’ai pris du recul pour me recentrer sur les sujets prioritaires. De ce fait, j’ai réalisé que j’ai pu regagner en créativité et en disponibilité d’esprit. Je pensais avoir pris cette décision pour moi, pour gagner en qualité de vie, mais il s’est avéré qu’en fait cela a été également très profitable pour le bureau. C’est un ralentissement conscient très important. Cela n’éteint pas l’exaltation et les joies. Au contraire, ça les rallume !

BASSEL  FARRA

Écoquartier du Stand à Nyon.

L’ensemble résidentiel Provence à Lausanne

ARCHITECTURE CONSCIENTE

Sara Teodori est architecte EPF SIA, cofondatrice du bureau Teodori | Wellinger architectes à Lausanne. Diplômée en 2017, elle détient également un CAS en matériaux biosourcés ETH et a suivi une formation en maçonnerie ancienne, CPMB.

VOUS PRATIQUEZ UNE ARCHITECTURE CONSCIENTE EN TERMES HUMAINS ET DURABLES, RESPECTUEUSE DES RESSOURCES, DU SAVOIR-FAIRE ARTISANAL, DU PATRIMOINE ET DE LA PLANÈTE. QUELQUES ANNÉES APRÈS VOTRE DIPLÔME, EST-CE QUE VOUS RESSENTEZ UN DÉCALAGE ENTRE VOS VALEURS ET LA RÉALITÉ DU MÉTIER ?

Je constate qu’il y a une grande différence entre le moment où nous avons fait nos études et aujourd’hui ; et pourtant, il n’y a pas beaucoup d’années d’écart. Les questions de transition énergétique, de construction durable, de réemploi sont maintenant au cœur des discours, elles arrivent en force dans l’enseignement depuis ces cinq dernières années. Les normes ne sont pas encore suffisamment actualisées, mais il y a cette prise de conscience, cette volonté de construire avec conscience, en portant des valeurs. La volonté de s’engager pour l’humain et pour le vivant apparaît plus forte. Maintenant on parle plus des matériaux biosourcés, de l’impact carbone, de construire avec l’existant. Il y a encore malheureusement un grand écart entre les réalités financières et les rêves des jeunes architectes d’agir pour l’urgence climatique, car dans les faits, en particulier dans le monde de la promotion immobilière, on ne réalise pas un projet s’il n’est pas rentable. Ce qui prétérite notre travail, car moins la construction est chère, plus il est rentable pour les investisseurs, mais ça ne veut pas forcément dire qu’il sera durable. Avec mon associée, Marie-Pascale Wellinger, nous essayons dans notre pratique de favoriser un maximum les matériaux locaux, naturels, biosourcés, d’avoir recours à l’artisanat, mais des fois, nous nous voyons contraintes de faire des compromis. Nous travaillons par petites touches, en injectant ces valeurs dans nos projets là où c’est possible de le faire. Nous aimerions faire beaucoup plus, mais nous nous sentons limitées par les réalités économiques.

IL Y A LES QUESTIONS ÉCONOMIQUES ET PUIS APRÈS, IL Y A LES QUESTIONS DE NORMES, DE LOIS, DE RÈGLEMENTS QUI SONT DE PLUS EN PLUS LOURDES, DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANTES. CET ÉQUILIBRE-LÀ N’EST PAS NON PLUS FACILE À PESER EN FACE DE LA QUALITÉ ET DES VALEURS CHERCHÉES, QUI NE SONT PAS FORCÉMENT ENCORE EN PHASE AVEC LES NORMES. EST-CE QUE ÇA VOUS CONFRONTE BEAUCOUP ?

Oui, beaucoup. Nous avons par exemple la chance de travailler sur plusieurs rénovations énergétiques en ce moment et nous

avons réussi à faire valider l’utilisation de matériaux biosourcés dans un cas précis où cette décision ne respecte pas les normes. C’est donc plus de travail, plus d’efforts et plus d’heures de travail pour convaincre, pour sortir du cadre. Parfois, au contraire, nous devons faire des choix pour respecter la norme, alors que nous savons que nous pourrions faire beaucoup mieux pour la planète. Nous devons faire face à des absurdités face à l’urgence climatique, qui nous confrontent beaucoup sur nos valeurs. Mais j’observe aussi que c’est en train de changer, que cet écart-là est en train de se réduire, donc ça me donne de l’espoir.

VOUS VENEZ DE COMMENCER VOTRE CARRIÈRE, DONC VOUS AVEZ ENCORE L’ÉLAN. MAIS AU VU DES RÉALITÉS DU MÉTIER AUXQUELLES VOUS ÊTES CONFRONTÉE, ESTCE QUE VOUS AVEZ PARFOIS DES DÉCOURAGEMENTS ? ET L’ÉQUILIBRE VIE PROFESSIONNELLE - VIE PERSONNELLE EST-IL UN SUJET POUR VOUS ? Du découragement, non, je n’en ai pas. J’ai 31 ans, mais je pense qu’à tous les âges, je vais continuer à apprendre. Notre chance dans le métier d’architectes, c’est qu’il est très varié et que l’on découvre toujours de nouvelles pratiques, l’on acquiert de nouvelles connaissances ; on apprend beaucoup avec les artisans notamment. Nous avons aussi l’aubaine de travailler au bureau sur des projets intéressants, avec une équipe de personnes engagées. Donc la motivation, l’élan et l’espoir, nous les avons. Après, ce n’est pas facile tous les jours, la réalité du métier est instable. Elle dépend des aléas des questions administratives, financières, personnelles, qui ne sont pas liées à la qualité de notre travail ou à nos compétences, et ça, c’est dur, car la pression et la charge mentale sont énormes. C’est une lourde responsabilité en regard des conséquences humaines que cela peut avoir. Ce n’est pas lié à une génération d’architectes, mais bien au métier, c’est un fait et ça ne changera pas.

En termes d’équilibre vie professionnelle - vie personnelle, nous y veillons avec conscience avec mon associée, autant pour nous-mêmes que pour notre équipe. Nous sommes toutes les deux mamans de jeunes enfants, nous travaillons beaucoup, mais nous répartissons notre temps différemment. Tous nos collaborateurs travaillent à temps partiel, ce qui s’avère très bénéfique pour le bureau, en termes de bien-être, mais aussi de motivation. C’est une question qui est clairement en train de changer avec notre génération et avec la mutation des valeurs.

SARA TEODORI

Rénovation d'une Cascina en pierre, Roveredo, Les Grisons

Sara Teodori (à droite) avec son associée Marie-Pascale Wellinger

L’ARCHITECTE,

Transition écologique et numérique, lourdeur administrative et normative, la profession d’architecte peut parfois donner la boule au ventre. À tel point qu’on en oublie parfois sa vocation principale : construire pour la vie.

Charlotte Schusselé

Si l’architecture est un art, aujourd’hui, c’est surtout l’art de slalomer entre les contraintes. Le métier d’architecte en Suisse est confronté à une complexité croissante, alimentée par une multitude de facteurs interconnectés. Cette évolution témoigne de la transformation constante du secteur de la construction et des exigences croissantes de la société en matière de coûts, de qualité, de délais et de durabilité. Chaque projet exige une approche holistique, prenant en compte un large éventail de considérations dès les premières étapes de conception.

TRANSITIONS ÉNERGÉTIQUES ET NUMÉRIQUES

Les planificateurs doivent désormais prendre en compte le cycle de vie complet d’un ouvrage, de sa conception à sa démolition éventuelle. Cette perspective à long terme nécessite une réflexion stratégique et une planification minutieuse pour garantir la durabilité et la rentabilité des projets.

Ces nouveaux objectifs impliquent l’intervention de nombreux mandataires, dont la coordination repose sur les épaules de l’architecte. Dès lors, la liste de ses responsabilités s’allonge progressivement mais sûrement et implique entre autres de :

→ Répondre aux attentes éthiques des maîtres de l’ouvrage ;

→ Coordonner un cortège de mandataires et de spécialistes ;

→ Remplir un nombre croissant de formulaires ;

→ Gérer la complexité et l’inertie administrative ;

→ S’adapter à sa numérisation et à l’imperméabilité des procédures ;

→ Appliquer toujours plus de normes édictées par les assurances ;

→ Créer un poste de BIM manager pour certains types de projet.

Dans ce contexte de la mutation écologique et économique, les associations professionnelles de la construction sont-elles en phase avec le métier ? À quel point peuvent-elles concrètement influencer la pratique ?

SIA : UN POTENTIEL ÉNORME

« Désormais, les architectes coordonnent, dialoguent et travaillent toujours plus en synergie avec les physiciens du

bâtiment et les ingénieurs, confie Marc Rickling, président du groupe professionnel des architectes (GA) de la SIA Vaud. Ce sont les nouveaux défis auxquels les architectes sont confrontés, et qui concernent aussi les autres disciplines de la SIA, la construction demande des compétences transversales. »

La Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA) édite des normes et des règlements sur les prestations et les honoraires (RPH). Aujourd’hui, les honoraires sont en principe calculés sur le montant déterminant des travaux.

En 2001 déjà, au vu de la complexification du processus de construction, la SIA publie la norme 112 Modèle - Études et conduite de projet, qui décrit les mesures à prendre pour un ouvrage durable intégrant l’ensemble du cycle de vie de celui-ci. Cette base permet aux mandants et aux mandataires de s’entendre sur la définition des rôles de chacun des acteurs. Cependant, bien qu’elle harmonise les règlements sur les prestations et les honoraires, la SIA 112 n’est pas utilisable comme base contractuelle.

Compte tenu des exigences énergétiques actuelles, la SIA 112/1 Construction durable-bâtiment ne pourrait-elle pas acquérir un statut officiel ?

DÉBATS AUTOUR DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Lors du débat « Urbanités » organisé en février 2024 par la SIA section Vaud via le Groupe de travail pour la Durabilité et l’Environnement (GTDE), la conception durable est abordée afin d’expliquer aux professionnels comment prendre leurs responsabilités face aux enjeux actuels. À cette occasion, quelques pistes de réflexion sont lancées :

→ La planification d’un projet durable demande une anticipation accrue ;

→ La répartition des rôles MO/mandataires : mandater en amont un spécialiste compétent dans les domaines de la construction, des énergies, de l’éthique et du droit pour assurer la bonne marche du projet ;

→ Les calculs d’honoraires peuvent intégrer les prestations complémentaires (colonne de droite dans la SIA 102) ;

→ Les critères de durabilité fiables doivent être intégrés dès la phase d’appel d’offre.

Au F’ar à Lausanne (le Forum d’architecture) lors du débat Urbanités de février dernier.

Le Concours suisse à Sion, une exposition sur les concours d’architecture en Suisse ©

Maria

Michel Bonvin

LA DURABILITÉ A UN PRIX

En Suisse, construire coûte cher. Afin d’atteindre cette qualité, il est nécessaire de mettre en place un barème d’honoraires stable pour éviter le dumping. Un autre levier efficace serait par ailleurs de simplifier les démarches liées aux permis de construire.

Plus que jamais, la profession a besoin de s’appuyer sur ses associations professionnelles et des bases légales. La SIA est un référentiel majeur, et sans son soutien, il est difficile de démocratiser ces nouvelles pratiques.

En substance, la durabilité exige d’anticiper toujours plus, et, pour cette raison, l’étape de la définition du programme du concours est plus que jamais déterminante.

L’ÉVOLUTION NÉCESSAIRE DES CONCOURS

D’ARCHITECTURE

La question de l’existence du concours d’architecture revient continuellement sur le devant de la scène : Doit-il encore exister ? Si oui, sous quelle forme ?

Didier Collin, membre actif de la Fédération des associations d’architectes et d’ingénieurs de Genève (FAI), viceprésident de la SIA Genève et membre fondateur de l’association Le Concours Suisse, s’exprime en faveur de la procédure des concours d’architecture : « Certes, la procédure de concours représente un investissement de départ non négligeable pour le maître d’ouvrage, mais ce dernier s’offre le luxe in fine de choisir, à moindre coût, parmi un nombre important de propositions et de choisir la meilleure, c’est un luxe inouï ! Le concours est un gage de grande qualité et permet également à des petits bureaux de lancer une carrière ou de développer leur structure. »

En effet, le concours ouvert et international est une spécificité suisse qui fait la qualité du patrimoine bâti. Mais sachant qu’un concours ordinaire représente entre 30 000 et 60 000 francs d’investissement, et que sur cinquante projets rendus, un seul est lauréat, le process pèse lourd dans la balance.

L’organisation d’un concours à un degré coûte effectivement moins cher au MO, mais les conséquences pour un bureau peuvent être décisives. Peu d’entités organisatrices de concours le savent, mais la norme SIA 142 réserve la possibilité d’organiser des concours à plusieurs degrés, à condition de se dérouler comme une unité.

En deux degrés par exemple : « Le premier rendu peut consister en une simple planche A0 véhiculant une idée forte. Sélectionnés parmi de nombreuses idées, une dizaine de projets sont ensuite développés intégralement lors du second tour, ce qui permet d’éviter le gaspillage d’énergie/temps/argent des mandataires comme celle des mandants », explique Didier Collin.

En procédure ouverte comme en procédure sélective ou par invitation, le MO peut d’ores et déjà s’approcher de la SIA ou faire appel à des groupements de professionnels pour un rôle d’assistance et de conseils.

S’ADAPTER OU MOURIR ?

Les nouvelles réglementations et les exigences techniques de plus en plus strictes imposent aux mandataires une charge de travail supplémentaire. Dans ce contexte, le modèle de prestations de la SIA doit évoluer pour répondre aux besoins évolutifs du marché et faciliter le développement de collaborations innovantes et efficaces permettant aux mandataires de relever les défis complexes de la construction.

En conclusion, le métier d’architecte en Suisse est confronté à une complexité et une responsabilité croissante, nécessitant une approche intégrée, une expertise multidisciplinaire et une adaptation constante aux évolutions du secteur. Seuls celles et ceux qui sauront s’adapter et innover pourront relever les défis passionnants de l’architecture contemporaine.

La Fédération des associations d’architectes et d’ingénieurs de Genève (FAI) est notamment le bras politique des métiers de la construction à Genève. La Fédération regroupe plusieurs commissions comme la CCAO (OMPR au niveau genevois) qui veille justement à la mise en place de pratiques respectueuses pour les concours et appels d’offre, la CTE pour la transition énergétique, la COMAC qui dialogue avec les différents services de l’État sur les permis de construire.

L’ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTURE

FACE AUX NOUVEAUX DÉFIS

Les mutations de la discipline vont de pair avec un enseignement qui tente de trouver l’équilibre entre théorie, pratique, et esprit critique. Pour comprendre les enjeux des écoles d’architecture face à ces nouvelles attentes, nous avons rencontré deux étudiants et deux professeurs de l’EPFL.

Aurore de Granier

DE NOUVELLES VALEURS

Les changements profonds qui animent la société actuelle ne laissent pas indifférents les architectes de demain. Durabilité, développement des espaces urbains, architecture inclusive, problématiques sociales, sont autant de thèmes que nous retrouvons lorsque nous interrogeons Camille Rieux et Solène Guisan, toutes deux étudiantes en master d’architecture à l’EPFL. « Pour moi, comme pour une grande partie des étudiants qui m’entourent, la priorité se trouve dans une architecture plus durable et mieux pensée. Les questions de la rénovation du bâti existant, du choix de matériaux plus locaux, d’une attention plus importante portée à l’aménagement d’espaces extérieurs, sont les valeurs principales que je souhaiterais implanter dans ma future pratique », explique Camille Rieux. Un point de vue qui fait écho aux déclarations de Solène Guisan, qui ajoute de son côté : « Il devient capital de penser l’architecture dans son environnement, de trouver des solutions propres à un lieu tout en gardant en tête l’idée de confort pour les utilisateurs. » Les discours des deux étudiantes se croisent et rassemblent des valeurs qui viennent sans cesse les animer, la durabilité se faisant sans équivoque leitmotiv de leurs discours respectifs. Une focalisation qui se retrouve également dans la fréquentation des cours orientés vers cette thématique, à l’image du Laboratoire d’architecture et technologies durables (LAST) créé par le professeur Emmanuel Rey, qui observe une grande réceptivité de la part des étudiants.

LES RÉPONSES DE L’ENSEIGNEMENT

Ces valeurs communes à une grande partie des architectes de demain doivent alors trouver des réponses dans l’enseignement

de la discipline. Les professeurs Corentin Fivet et Emmanuel Rey constatent sans équivoque une véritable évolution du milieu académique ces dix dernières années, qui se focalise de plus en plus sur la question de la durabilité par le double biais de la théorie et de la pratique. « Dans un contexte d’urgence climatique, un certain nombre de thèmes connexes à la discipline architecturale trouvent une place grandissante dans l’enseignement. Ils ont trait notamment à l’impact du bâti sur le paysage, la transformation de l’existant, la prise en compte des enjeux environnementaux et climatiques dans les processus de conception architecturale et, plus largement, à la recherche d’une juste adéquation des moyens mis en œuvre dans le projet », explique Emmanuel Rey. Pour Corentin Fivet, professeur associé au Laboratoire d’exploration expérimentale (SXL), cette évolution du programme est le fruit commun d’une prise de conscience des architectes et d’une demande des étudiants. Il le constate en effet, la majorité d’entre eux se sentent aujourd’hui concernés par les questions écologiques et sociales, et remettent ainsi en question la manière dont l’architecture doit être pratiquée pour minimiser ses impacts sur l’environnement. Si ces valeurs sont centrales, elles doivent cependant s’inscrire dans une réflexion plus large, comme le professeur le précise : « Au-delà des cours répondant à ces nouvelles valeurs, le développement d’un esprit critique et autonome est sans aucun doute la clé dans l’enseignement d’aujourd’hui. Les étudiants doivent être capables de faire la différence entre durabilité effective et greenwashing dans un contexte où la définition même du terme durabilité n’est pas finie, puisque c’est un concept en constante évolution. »

POUVOIR APPLIQUER SES CONNAISSANCES

Alors que l’on constate une évolution conjointe entre les envies des futurs architectes et l’offre de l’enseignement, la question de l’application des connaissances acquises pendant les études semble être la véritable problématique des futurs diplômés. « Nous avons la chance de pouvoir apprendre des théories et des pratiques s’alignant avec nos ambitions au sein du système éducatif suisse, mais je crois parler au nom de nombreux étudiants en disant que la suite, après le diplôme, nous inquiète. Dans le système académique il nous est possible d’imaginer des projets idéaux, répondant trait pour trait à nos valeurs. Mais nous savons que la réalité professionnelle est bien différente, qu’appliquer ces ambitions dans un univers où l’efficience et l’économie occupent un rôle central est presque impossible », confie Solène Guisan. Si les deux étudiantes disent remarquer une approche différente dans les cabinets plus jeunes, elles constatent que nombre de visions et de projets plus durables ne peuvent être réalisés, n’étant pas sélectionnés par les maîtres d’ouvrage. Un contraste entre académique et professionnel qui vient alors interroger le monde de la construction bien au-delà de l’unique métier d’architecte.

LA NÉCESSITÉ D’UNE TRANSFORMATION EN PROFONDEUR

Si la différence de vision entre les générations est évoquée par les étudiantes, c’est également un manque de sensibilisation qui est soulevé. Pour Solène Guisan, les nombreuses conférences ayant trait aux problématiques durables et sociales sont avant tout destinées aux étudiants, qui sont déjà familiers de ces sujets. Selon elle, il est nécessaire de porter ce discours plus loin, en sensibilisant les cabinets d’architecture plus établis mais aussi les décideurs, tant politiques que maîtres d’ouvrage, pour leur exposer ces problématiques et, surtout, les possibles solutions. Corentin Fivet va lui encore plus loin en parlant de la nécessité d’une formation continue : « Un architecte étudie pendant cinq ans, mais pratique pendant plus de trente ans. Chaque année, les normes et les avancées concernant la durabilité évoluent. Nous mettons l’accent sur l’éducation des jeunes en étude, mais nous devons à tout prix nous concentrer sur celles et ceux qui pratiquent depuis des années. Dans le domaine de la construction beaucoup de choses fonctionnent sur les habitudes, et la formation continue des architectes est sans aucun doute la solution pour casser cette inertie. L’éducation doit être constante car l’évolution du concept de durabilité l’est aussi ».

Solène Guisan Emmanuel Rey

Camille Rieux Corentin Fivet

Projet de master « Urbanités familiales. Revitalisation de l’îlot Beauvais à Paris », Benjamin Porcher, Prix SIA Vaud, 2023 (groupe de suivi : Prof. Emmanuel Rey, Prof. Corentin Fivet, Dr. Sophie Lufkin)

Point Vélo de l’EPFL, activateur pour la mobilité durable dont la réalisation fait suite à un concours pour étudiantes et étudiants intitulé « Sustainable is beautiful », inauguré en 2018.

© PJRenaudrebuiLT

© Alain Herzog

© Photo EPFL / Benjamin Porcher

© Photo EPFL / LAST

/ Olivier Wavre

PRENDRE LES DEVANTS, AVEC CONVICTION

La nouvelle salle de sport temporaire Gloria Rank à Zurich par Itten+Brechbühl Architectes.

Pour proposer des projets plus durables et initier un vrai changement, des bureaux d’architectes, de planificateurs et d’ingénieurs ont réformé leur organisation interne afin de monter en compétences et s’offrir davantage de liberté d’action. Zoom sur deux « structures » suisses, antagonistes par leur typologie, leur taille et leur fonctionnement mais qui poursuivent le même but : exercer leur métier dans le respect des limites planétaires.

Elodie Simon

UNE MISE À NIVEAU MASSIVE

L’appel est collectif ; les acteurs du bâti doivent réinventer leurs pratiques pour répondre aux enjeux actuels. Or à l’heure actuelle, les architectes et les ingénieurs ne sont pas légalement responsables de l’impact environnemental de leurs constructions. D’entente avec le maître d’ouvrage, ils peuvent définir des objectifs environnementaux, sociaux et économiques plus ou moins exigeants pour chaque projet. C’est le cas du bureau d’architecture et de planification Itten+Brechbühl SA qui, au sein du département Recherche et Développement, a identifié la durabilité comme axe stratégique important. Implanté sur sept sites avec plus de 350 employés, il a pour ambition d’être le meilleur bureau suisse pour tous les projets complexes et écologiques d’ici 2030.

Pour ce faire, une des stratégies adoptées est la mise à niveau des connaissances de l’ensemble du personnel : une formation complète à l’interne, sur l’ensemble des sujets transversaux, spécifiques et globaux, à l’écologie du bâti (limites planétaires, surexploitation des ressources naturelles, chute de la biodiversité, économies d’énergie, choix des matériaux, etc.) a été proposée. Tous les employés bénéficient d’une heure de formation par mois pendant deux ans et demi. Chaque intervention est documentée et devient une ressource accessible pour l’ensemble de la communauté d’Itten+Brechbühl SA.

Cette démarche est le fruit d’une précédente conclusion : la simple mise à disposition d’outils sans accompagnement est insuffisante. En réponse à la problématique de la pénétration de l’information, le format de la formation longue a été privilégié. La diversité des profils est grande au sein de l’entreprise et par nature, les résistances aux changements sont bien réelles.

L’implication d’un énième mandataire externe, la compréhension globale du cycle de vie et des émissions carbone ou encore la prise de risques liée à l’emploi de matériaux peu standardisés semblent complexifier les projets et leurs processus, déjà bien alambiqués. Ou peut-être peuvent-ils les simplifier ? Au final, l’application des contenus de ces formations est au bon vouloir des chefs de projet et le client reste souverain de ses décisions.

Par ailleurs, le groupe Itten+Brechbühl SA est en cours de

labellisation. Les sites en Suisse romande sont déjà labellisés « responsability Europe » et éco-entreprise « excellence ». Des projets avec les certifications Minergie p / p-éco, LEED, BREEAM, SNBS, entre autres, ont été réalisés. Il est difficile de quantifier les bénéfices directement liés à la formation, mais plusieurs projets et réalisations illustrent des concepts de sobriété et démontrent l’importance d’une réflexion globale environnementale et territoriale ; c’est le cas de la nouvelle salle de sport temporaire Gloria Rank à Zurich, pensée pour être démontée et réutilisable à 85 %.

LIBERTÉ DE PRATIQUE COLLECTIVE

Nous connaissons l’essor que vivent les coopératives sociales d’habitants, notamment dans le développement de nouveaux écoquartiers romands. Depuis peu, des bureaux d’architecture et d’ingénierie suisses ont aussi choisi la forme juridique de la coopérative pour exercer professionnellement. En quoi est-elle favorable à leur déploiement ? Quelles sont les limites du modèle dans le milieu de la construction ?

À Lausanne et à Montreux, la jeune coopérative 2401 a opté pour le modèle coopératif qui lui assure une liberté de pratique et organisationnelle. Les coopérateurs se retrouvent autour d’une vision commune ; la coopérative appartient aux coopérateurs qui détiennent une ou plusieurs parts sociales et chacun s’engage durablement et socialement pour chaque projet. C’est un peu comme une entreprise où il n’y aurait que des patrons. Chaque coopérateur est responsable d’un projet et travaille seul ou au sein d’une petite équipe. De manière plus précise, il n’y a pas de chef de projet mais un coopérateur répondant du projet. En rassemblant divers profils de professionnels, il est aisé de demander une information ou même une collaboration ponctuelle auprès des autres coopérateurs pour répondre aux besoins du projet. Lors des prises de décisions stratégiques et opérationnelles de la coopérative, chacun a une voix, peu importe son taux de travail, son implication dans les projets et le nombre de parts sociales qu’il détient.

Pavillon RebuiLT à Ecublens :

La déconstruction d’un bâtiment industriel de Renens a permis d’alimenter la structure porteuse de 4 projets locaux en béton armé de réemploi, dont le pavillon low-tech RebuiLT, qui réemploie 6 modules composés d’une dalle inférieure, d’un pilier et d’une dalle supérieure. Dès lors, comment s’assurer de la durabilité du béton dans son nouvel environnement ? Des essais et sondages du béton du bâtiment donneur ont été réalisés ; la présence de câbles de précontrainte dans l’ensemble des dalles a fragilisé le retrait successif des éléments. Les éléments du pavillon RebuiLT ont été étayés pour garantir leur stabilité lors de l’extraction et du transport à Écublens.

©

Le bâtiment Minergie P-éco de 3 étages accueille une salle de sport, deux salles multifonctionnelles, une salle de fitness et des vestiaires. Le bâtiment temporaire est compact et les éléments en mélèze, laissés bruts, ont été préfabriqués. La structure, les parois intérieures, le plancher, la toiture, les portes, les fenêtres et les éléments de façade pourront être réemployés. La cage d’ascenseur est réalisée sans béton alors que les fondations n’en ont qu’une faible teneur. Seules les halles et les vestiaires sont chauffés, la climatisation estivale est nocturne et automatique grâce à des trappes et de simples fenêtres.

Enfin, les surcharges administratives et financières sont réparties le plus possible entre les coopérateurs qui prennent ainsi part à la gestion collective de la coopérative.

La coopérative 2401 n’hésite pas à explorer et à tester de nouvelles techniques et méthodes constructives telle que le réemploi structurel (béton, bois, métal). Elle recherche des leviers pour réduire la quantité de matière employée en questionnant, entre autres, la fonction des éléments du bâtiment et l’utilisation de méthodes de calculs avancées. Ainsi, la place laissée à l’expérimentation engendre parfois un dépassement du temps consacré aux projets, ce qui les rend peu rentables : les coopérateurs s’appuient sur la recherche scientifique pour développer leur pratique presque avant-gardiste. Aussi, la structure coopérative donne une chance aux jeunes professionnels qui, en adhérant à la charte de la coopérative, découvriront un écosystème de profils et de compétences favorables au partage et à la collaboration.

Mais du fait de la méconnaissance de la forme juridique, du fonctionnement interne non classique et de la jeunesse de la structure, certains maîtres d’ouvrage expriment leur déficit de

confiance en refusant la collaboration. Cela se révèle notamment dans les appels d’offre publics où l’ancienneté et les références de bureaux sont mises en avant, ce qui défavorise l’émergence de jeunes bureaux. Ainsi, dans certains cas, le modèle coopératif peut s’avérer être un frein.

Le bureau Itten+Brechbühl SA et la coopérative 2401 nous livrent des solides démonstrations de changements organisationnels et de pratiques au service de leurs buts respectifs. Ils ont en commun la volonté de faire mieux que les exigences actuelles légales ; l’outil de formation et d’enrichissement personnel est au cœur de leurs démarches. Pionniers, ils (dé)montrent à leur confrères constructeurs que d’autres formes organisationnelles sont porteuses dans le milieu de la construction.

Propos recueillis lors d’entretiens réalisés avec Arnaud Paquier, architecte, chef de projet et responsable Durabilité chez Itten+Brechbühl SA (Lausanne), et avec Julien Pathé, ingénieur civil et coopérateur chez 2401.

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UNE ÉDITION

PROJETS

Espace de circulation dans le Confédération Centre à Genève, rénové par Steiner Construction réalisé par les architectes group8.

UNE COURSIVE QUI RELIE TOUT UN QUARTIER

Adjacente à la gare de Bussigny, une ancienne friche industrielle cède la place à CôtéGare, une zone mixte d’habitation qui conjugue forte densité et qualité de vie.

texte : Isabelle Jaccaud

Longeant les voies de chemin de fer, la parcelle de 22 600 m2 est achetée en 2015 par HRS Real Estate SA. Après un mandat d’étude parallèle, le projet de CCHE remporte le concours. Le projet est cédé en 2017 aux deux maîtres d’ouvrage, Baloise Vie SA et la Fondation Turidomus, tandis que HRS conserve la direction des travaux et assure la réalisation en entreprise totale.

CôtéGare compte 5 immeubles d’habitation, un parking et un bâtiment administratif d’une superficie de 3600 m2. Le premier immeuble a été achevé en mars 2024. Les 4 autres immeubles seront progressivement disponibles d’ici novembre 2024, soit au total 475 logements en location, du studio au 5 pièces ; à terme 1000 à 1200 habitants sont attendus. Le plan de quartier détermine le positionnement du parking silo près des voies, servant de barrière contre les accidents majeurs et contre les nuisances sonores et les vibrations.

Avec un indice d’utilisation du sol de 2, ce sont 47 500 m2 de plancher qui sont construits. « Avant ce projet, je n’avais jamais vu une telle densité autorisée », s’exclame Philippe Steiner, architecte et chef de projet développement chez CCHE Lausanne SA. Le projet de CCHE a séduit par la forte identité dégagée par les bâtiments d’habitation, implantés en îlot formant un front contre l’extérieur, avec un intérieur plus calme. La morphologie a été développée partant de la forme urbaine de l’îlot, qui a été

modelé pour l’intégrer au voisinage, avec des ouvertures qui le connectent au tissu urbain. La hauteur des bâtiments a été ajustée en réduisant les volumes au sud à 5 étages et augmentant ceux au nord à 9 étages, afin de créer des vues sur l’horizon.

UNE BALADE ET TROIS STRATES

L’idée forte de CôtéGare, pour casser la verticalité des volumes et apporter de la vie, consiste en une coursive qui relie tous les bâtiments. Cette balade architecturale, en partie creusée dans le bâtiment, se lance dans les airs et fait le tour de tout le quartier à un niveau intermédiaire, créant des espaces de rencontre. Elle relie les immeubles par des passerelles avant de déboucher sur la toiture du parking silo, une surface de 3600 m2 transformée en un vaste plateau d’activités comprenant des terrains de jeu, de sport et des potagers. En Suisse romande, une telle balade est une première. Elle divise les grands volumes en trois zones distinctes : la strate inférieure, la strate intermédiaire et la strate supérieure. Chacune se distingue par des finitions différentes, qui se manifestent aussi bien à l’intérieur des appartements que sur les façades : au niveau inférieur, un crépi rustique strié brun ; au niveau intermédiaire, du métal ; et en dessus, un crépi plus aéré aux couleurs pastel. Les typologies des appartements varient aussi en fonction des strates. Au rez-de-chaussée, des duplex

et triplex avec jardin, favorisant l’entrée de la lumière ; en strate intermédiaire, des lofts à plans plutôt inédits ; tandis que dans la partie supérieure, des appartements plus traditionnels de deux à trois pièces sont proposés.

Les finitions varient en fonction du maître d'ouvrage et des strates. « Pour nous, cela complexifie le chantier en ce qui concerne l’approvisionnement, le suivi des travaux et les commandes », souligne Gabor Horvath, architecte et directeur de projets pour HRS qui a utilisé Lean Management pour optimiser le planning de construction. Tout le projet de CôtéGare a été développé en BIM, permettant de collaborer de manière virtuelle sur une plateforme, ainsi que de procéder à la coordination interdisciplinaire et l’extraction des données à l’aide des maquettes numériques. Il s’agit d’un des premiers grands projets de HRS entièrement conçus et réalisés en BIM.

Le site est chauffé à l’énergie géothermique, ce qui implique 150 sondes de 300 m de profondeur ayant nécessité de nombreuses études et mesures de complémentaires sur le chantier. Le système de la pompe à chaleur est réversible, permettant le chauffage au sol en hiver et le géocooling en été. Des panneaux hybrides en toiture produisent l’électricité et l’eau chaude pour tout le quartier.

DE NOMBREUX DÉFIS

Les challenges se sont succédés : travaux spéciaux le long des voies, gestion de la nappe phréatique, un chêne centenaire à conserver sur le site. Tout le quartier sud de Bussigny est en zone industrielle : les trains et le passage de nombreux poids lourds très tôt le matin sont sources de nuisances sonores. Afin que les locataires puissent ouvrir leur fenêtre la nuit, les chambres sont équipées de fenêtres avec un vitrage fixe qui réfléchit le bruit tout en permettant la circulation de l'air à travers de petites fentes, assurant ainsi une aération adéquate.

Depuis des années, CCHE a diversifié ses activités avec l’objectif de maîtriser toutes les échelles de ses projets d’architecture, de l’urbanisme et le développement de quartiers jusqu’à l’architecture d’intérieur, le design d’objets et la signalétique. CôtéGare a été l’occasion d’utiliser le produit « Dedale », développé avec l’entreprise Godelmann. Fruit de la créativité des designers industriels de CCHE, ces dallettes en béton hexagonales avec de fines rainures ornent le sol de la balade architecturale. Les designers ont également pris en charge la signalétique commerciale du quartier.

© ADM Studio

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A Echandens, nos clients peuvent accéder à l’ensemble du portefeuille de prestations d’Implenia. Nos spécialistes opèrent de manière transversale, indépendamment du site ou de la Division, afin de vous o rir la meilleure solution dans une logique de prestataire unique.

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ARFOLIA - ARCHITECTES PAYSAGISTES

Arfolia, spécialiste de l'architecture paysagère, a apporté son expertise au projet CôtéGare en végétalisant l’ensemble de ce quartier urbain dense, avec le parti pris d’exploiter la hauteur. Des zones de nature ont été intégrées à tous les niveaux : le cœur de l’îlot, les toitures végétalisées, ainsi que la promenade suspendue entre les bâtiments. Avec un objectif : permettre à la végétation de coloniser le bâti. Arfolia a géré l’ensemble des aménagements extérieurs, la gestion des eaux pluviales avec l’infiltration dans le sol, ainsi que la qualification et l’accessibilité récréative des noues. CôtéGare a été le premier projet en BIM d’Arfolia, illustrant la vision novatrice de l’agence.

SOLTOP-ÉNERGIE SA

SOLTOP Energie SA a collaboré au projet CôtéGare à Bussigny en installant des panneaux actifs KIGO-SWISS au plafond dans les commerces et bureaux. Ce système, fonctionnant par rayonnement, diffuse une ambiance en chauffage ou en rafraîchissement exceptionnelle du fait de sa réactivité immédiate, offrant ainsi aux utilisateurs un confort optimal en tout temps.

Le régime à très basse température permet de réaliser des économies d’énergie remarquables. Autre avantage, le système n’émet aucune nuisance sonore et ne nécessite pas d’entretien spécifique, contrairement à une climatisation. L’entreprise développe et produit ses panneaux rayonnants en Suisse.

© ADM Studio

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LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage HRS Real Estate SA

MANDATAIRES

Architectes CCHE Lausanne SA

Favre & Guth SA

Ingénieur géotechnicien

Karakas et Français SA

Ingénieur civil

Willi Ingénieurs SA

Ingénieur électricien

MAB-Ingénierie SA

Ingénieur CVCS-MCR

Amstein + Walthert Lausanne SA

Géomètre

Renaud et Burnand SA

Géotechnicien

GEOEG Sàrl

Küng & Associés SA

Hydrogéologue

Gadz SA

Architecte paysagiste Arfolia SA

Sécurité incendie

Ignis Salutem SA

Étude ingénieur trafic et mobilité

Swisstraffic AG

Étude gestion déchets

Perreten & Milleret SA

Concept signalétique Kong. GmbH

Acousticien d’Silence acoustique SA

Ingénieur bruits

Résonance IngénieursConseils SA

OPAM

PPLUS Sàrl

ENTREPRISES

Installation chauffage provisoire

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Gestion des déchets

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Travaux divers

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Monte-charges

Alclic SA

Pieux de fondations

Marti Gründungstechnik AG

Enceinte de fouille

Implenia Suisse SA

Étanchement d’ouvrages enterrés Vistona Experts SA

Épuisement des eaux

Vodoz Travaux Spéciaux SA

Sondes géothermiques

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Terrassement

Sotrag SA

Échafaudages

Roth Echafaudages SA

Canalisations intérieures FFA SA

Béton, béton armé Grisoni-Zaugg SA

Cosmétique de béton Novalla SA

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Forages et sciages

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Ferblanterie

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UNE EXTENSION HARMONIEUSE

L’agrandissement du home Les Tilleuls à Monthey, avec deux nouveaux corps de bâtiment, s’insère en douceur dans le parc du centre-ville et témoigne d’une conception attentive aux besoins des résidents.

texte : Isabelle Jaccaud photos : Thomas Jantscher

Le projet du bureau Savioz Fabrizzi Architectes comprend deux corps de bâtiments : une première construction compacte de cinq niveaux sur rez-de-chaussée, avec neuf chambres par étage ; et un corps de liaison de deux niveaux qui remplace un ancien bâtiment, avec des locaux communs ou de services, des espaces de réunion et des bureaux. Le projet a remporté un concours ouvert en 2016.

Claude Fabrizzi, architecte associé au bureau, relève les aspects du projet qui ont fait la différence : « Nous avons pris en considération l’existence préalable d’un bâtiment, un complexe assez disparate ayant déjà subi de multiples modifications ; initialement, il s’agissait de l’hôpital de Monthey, agrandi puis complété par de nouvelles ailes au fil du temps. » La proposition convainc, car elle vient finaliser cet ensemble de bâtiments hétéroclites, en uniformisant les unités de soins. Autre élément salué lors du concours : l’attention particulière portée aux espaces semi-privés de chaque unité, comme la présence d’une cuisinette pour préparer des tisanes ou un emplacement pour s’asseoir. Cela fait partie de l’essence même du projet.

L’accent a aussi été mis sur les aménagements extérieurs : le home est situé au cœur du parc Cinquantoux, au centre-ville de Monthey, un lieu structurant de la vie des Montheysans qui le traversent pour se rendre à la gare. L’implantation du projet

préserve les qualités paysagères du parc et respecte la liaison piétonne d’est en ouest à travers le domaine.

DES DÉFIS DÉLICATS

L’intervention sur un site en exploitation s’est avérée être la principale complexité, avec la présence de personnes âgées, en plus pendant la période de Covid. Au niveau organisationnel, l’exercice était délicat. Le ressenti des usagers, confrontés à un tel chantier d’agrandissement, a été pris en compte. La préoccupation était de réaliser des espaces fonctionnels de qualité, adaptés aux conditions des résidents. Une autre difficulté était liée à l’extension d’un bâtiment existant, qui présentait des problèmes d’obsolescence sur le plan sismique et en matière de sécurité incendie. La mise en conformité d’un bâtiment aux normes sismiques est un thème récurrent en Valais, une des régions de Suisse qui a le plus de risques d’être exposée à des secousses sismiques. L’ancien bâtiment a également été mis aux normes sismiques grâce à des murs de refend disposés à des endroits stratégiques sur toute la hauteur du bâtiment. Le chauffage est assuré par le réseau de chauffage à distance de la Satom. Le bâtiment est certifié Minergie, comme tous les bâtiments subventionnés par le Canton.

Le principe constructif est assez simple : il s’agit d’un bâtiment massif avec des dalles et des murs en béton armé, apparent à l’intérieur. Une isolation thermique est installée à l’extérieur, avec un revêtement constitué d’éléments de béton préfabriqué suspendus. À l’intérieur, le béton est coulé sur place, sous forme de béton apparent blanc, pour des questions de clarté. Il est complété par des menuiseries en mélèze, pour les portes des locaux communs et pour les boîtes qui rythment les couloirs à la manière d’alcôves. Le choix de matérialités simples comme le mélèze rassure les personnes âgées, alors que les couleurs lumineuses, claires, sans trop de contrastes facilitent leur orientation.

S’APPROPRIER L’ESPACE

Chaque chambre prend des allures de grand studio adapté aux personnes en chaise roulante. Là encore le bois de mélèze apporte une touche chaleureuse. Tout a été conçu pour faciliter les soins aux résidents dans des espaces qualitatifs. La chambre est équipée d’une petite terrasse personnelle avec des portes coulissantes et un garde-corps transparent. L’intérêt architectural du projet a été de ne pas se limiter à créer des chambres individuelles, mais

aussi de proposer des espaces communs semi-privatifs par unité. Chaque étage comprend de larges couloirs de déambulation, où les résidents se retrouvent et socialisent. Ces espaces assez généreux sont en relation avec chacune des entrées des chambres. La succession des boîtes en mélèze dans les couloirs, marquant l’entrée de chaque chambre, crée des séquences et permet de s’approprier l’espace, tout comme les terrasses individuelles que chacun aménage à son goût. Les résidents apprécient d’avoir leur coin à eux pour conserver un peu d’indépendance. La volonté était de créer des couloirs se terminant par une ouverture sur l’extérieur.

Le bureau Savioz Fabrizzi Architectes a été sensibilisé par les conséquences importantes de l’architecture sur les personnes âgées afin d’éviter qu’elles ne se sentent désorientées ou déracinées par rapport à leur quotidien d’avant. Ainsi le patio, ouvert à la belle saison, offre un choix d’activités sensorielles dans un espace contenu, sécurisé, où le résident ne peut pas se perdre. « Pour un architecte, c’est très intéressant de prendre en compte toutes les petites contraintes en lien avec la santé des résidents, et d’être conscient de l’impact de notre travail sur leur quotidien », conclut Claude Fabrizzi.

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage Commune de Monthey

MANDATAIRES

Architecte Savioz Fabrizzi Architectes Sàrl

Ingénieur civil Alpatec SA

Ingénieur électricité

Lami SA

Ingénieur CVS

Sigma Ingénierie et Maintenance SA

Géomètre

Jean-Michel Vuadens SA

Spécialiste feu Bisa –bureau d’ingénieurs SA

Hydrogéologue

François Xavier Marquis Sàrl

ENTREPRISES

Échafaudages

Ardag Sàrl

Façades béton

MFP préfabrication SA

Charpente Horizon Construction Bois Sàrl

Fenêtres Norba Valais SA

Ferblanterie, Couverture Maison Bornet SA

Stores Aquinox Sàrl

Installations électriques Groupe E Chauffage Coutaz SA

Ventilation Climatec SA

Sanitaire Vergères Energies & Services SA

Ascenseur Kone (Suisse) SA

Peinture Crinimax Clément Peinture SA

Plâtrerie Renotec GmbH

Ouvrages métalliques Hygin Debons Menuiserie, Portes bois Chatelet SA

Chapes Laik SA

Revêtements de sol

Michel Taramarcaz Sàrl

Revêtements PVC Multinet Services SA

Carrelage JF Expo-Carrelage SA (Joye Carrelage SA)

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CHAMBRES AVEC VUE SUR LES CHÂTEAUX DE SION

Valoriser un panorama exceptionnel tout en optimisant les mètres carrés a été le défi architectural de la nouvelle résidence Sanetsch 23, composée de cinq appartements et située sur les coteaux d’un quartier résidentiel très prisé de la cité valaisanne.

texte :Rebecca Mosimann

photos : Fabio Chironi

Pouvoir admirer depuis son salon la vue sur les châteaux de Valère et Tourbillon ainsi que sur la vieille ville est un privilège recherché à Sion. Perchée sur les coteaux de ce quartier résidentiel prisé, la nouvelle résidence Sanetsch 23 offre à ses habitants un dégagement à plus de 180 degrés, unique et baigné de lumière, grâce à son exposition sud-est. Elle comprend cinq appartements haut de gamme répartis sur 3 niveaux, de 2,5 pièces à un grand 4,5 pièces. Les architectes Patrice Gagliardi, du bureau Gagliardi Architectes, et Pauline Roduit, du bureau Vermeil Architectes, ont travaillé sur les plans tandis que l’entreprise générale Induni & Cie SA s’est chargée de la réalisation et est le maître d’ouvrage de la commercialisation.

À l’emplacement de cette nouvelle construction était érigé à l’époque un petit immeuble de trois appartements. Entièrement démoli, ce dernier a toutefois légué une partie de son parquet en chêne massif pour habiller le sol de l’attique de la résidence. Ici, ce sont les contraintes externes liées au territoire qui ont défini le projet architectural. La parcelle de 686 m2 est située dans une zone de coteau sensible protégée, où les normes de construction et de respect du patrimoine sont strictes. Le défi à relever était de définir la capacité à bâtir qu’offrait la parcelle et y intégrer un immeuble doté d’un maximum de mètres carrés. Mais aussi de convaincre les édiles et les voisins de la pertinence de ce nouvel objet dans un environnement déjà largement densifié. La volumétrie du bâtiment découpé en terrasses a répondu judicieusement à toutes ces exigences. Une fois la forme définie, la structure a été mise au service de ce panorama en hauteur avec la création de larges baies vitrées sur toute la façade sud prolongée de grandes terrasses. Une certaine flexibilité dans l’organisation des espaces a été de mise jusqu’à la vente finale des logements puisque la taille des appartements pouvait évoluer au gré des souhaits des acheteurs.

UNE TOITURE PRESQUE INVISIBLE

MATÉRIAUX HAUT DE GAMME

À l’intérieur, le parking enterré est accessible depuis le nord. Chaque lot possède une grande cave. Le chauffage au sol provient d’une pompe à chaleur air-eau. Tous les appartements sont reliés par un ascenseur, équipés d’un aspirateur centralisé et composés de matériaux haut de gamme au gré du preneur, tels que du papier peint intissé lisse, des cadres de fenêtre métal et bois massif ou encore du triple vitrage. L’appartement du rezde-chaussée, d’une superficie de 160 m2, occupe tout l’étage. Le premier étage est découpé en deux lots, un 2,5 pièces de 55 m2 et un 3,5 pièces de 120 m2. Le deuxième étage et l’attique comprennent chacun un appartement, respectivement de 165 m2 et de 148 m2. Tous ont été pensés pour valoriser la vue et la lumière. Les chambres à coucher donnent à l’est et la pièce à vivre au sud. Des terrasses de 30 m2 agrandissent encore un peu les volumes des trois premiers niveaux. Avec l’impression d’être imprégné un peu plus dans le paysage, la vraie star des lieux.

Dans le plan de quartier, les toits plats ne sont pas autorisés. Le bâtiment possède donc une petite toiture construite en retrait sur une dalle et qui abrite sous sa charpente les installations techniques comme la ventilation. Son extérieur est recouvert partiellement de panneaux photovoltaïques. Cette superstructure offre deux niveaux de lecture puisqu’elle est visible uniquement depuis le haut, donnant l’impression d’un toit plat en contrebas. D’importants travaux spéciaux ont été nécessaires afin d’assurer la résistance des fondations et du sous-sol du bâtiment côté est et ouest, ainsi qu’au sud où se trouve un mur de soutènement en pierres sèches d’origine. L’enveloppe extérieure est en béton avec une isolation crépie de couleur anthracite (gris moyen). Des éléments préfabriqués en béton de type fibre ciment ont été ajoutés sur les têtes de dalles des balcons pour apporter une touche esthétique et du mouvement à l’ensemble. Autre détail original : les barreaudages en biais des terrasses créent un effet d’optique en jouant avec les structures selon l’angle de vue sur la façade.

LISTE

DES

MANDATAIRES

ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage

Alpa Développement SA

Entreprise totale

Induni & Cie SA

MANDATAIRES

Architecte

Vermeil Architectes Sàrl

Ingénieur civil

SD Ingénierie Dénériaz & Pralong Sion SA

Ingénieur électrique

PROTECH Ingénieurs-Conseils

Sàrl

Ingénieur CVS

Michellod & Clausen SA

Géomètre IG group SA

Géologue – hydrologue BEG SA  – Géologie & Environnement

Ingénieur sécurité

HPrévention Sàrl

ENTREPRISES

Assainissement de sites contaminés

Simatech Suisse Romande Sàrl

Enceintes de fouilles

Moix & Zorzi SA

Terrassements

Chevrier Nicolas

Échafaudages

Cap 3D SA

Béton et béton armé

Constantin Bau AG

Ferblanterie / Étanchéité Maison Bornet SA

Stores à lamelles Schenker Stores SA

Installations électriques Electro Valais SA

Équipements de cuisine

Udry Cuisines SA

Crépis-cloisons-peintures

ZaGips GmbH

Portes intérieures bois

NORBA Production SA

Armoires intérieures bois

Framo SA

Systèmes de verrouillage Pfefferlé & Cie SA

Chapes

DEC Groupe SA

Carrelages

Z-Facility Sàrl

Revêtement de sols en bois

Claude Bisco

Nettoyage du bâtiment Express blanc nettoyages et Services Sàrl

BÂTIMENT | GÉNIE CIVIL | ENTREPRISE GÉNÉRALE GENÈVE VAUD VALAIS

Bureau d'étude

MICHELLOD & CLAUSEN SA

Chauffage - Sanitaire

Ventilation - Climatisation Conseil en énergie

Moix&Zorzi SA Route de Riddes 101 – CP 4201 – 1950 Sion 4 T. 027 203 30 33 www.moixetzorzi.ch

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MONTAGE COMPLEXE ENTRE L’ANCIEN ET LE NOUVEAU

La transformation de la place de la Gare 4-6 à Chêne-Bourg a été l’occasion de participer à la redéfinition de ce quartier en pleine expansion. Développé depuis 2013 par Groupe H Architecture et Ingénierie SA sous l’impulsion de la Société coopérative Migros Genève, le projet est un montage complexe de fonctions, de volumes et d'acteurs.

texte : Magaly Mavilia

photos : Urban Project

Première ligne de métro de la région, le Léman Express est sans doute le plus grand chantier de ces dernières décennies. En parallèle à la réalisation de cinq nouvelles gares, une mutation urbaine de grande envergure se développe autour des nouveaux pôles de l'agglomération genevoise. Dans l'esprit d'une densification clairvoyante, ces petits centres urbains offriront aux usagers la proximité des services, une qualité des espaces publics, un réseau de transports publics efficient et des quartiers reconnectés pour les piétons et les cyclistes par la Voie verte. La transformation de la place de la Gare de Chêne-Bourg s’articule autour de la volonté du maître de l’ouvrage de remplacer l’ancien Brico Loisirs par un centre commercial connecté à la gare. En parallèle, le bureau d’architecture propose de surélever le bâtiment au bénéfice de l’article 2 alinéa 2.c de la Loi générale sur les zones de développement compte tenu du contexte déjà fortement urbanisé, ce que la commune de Chêne-Bourg accepte. Copropriétaires des lieux, la société Equalis SA, via Urban Project SA, pilote le projet de surélévation et de rénovation des bureaux qui s'appuie sur le bâtiment développé par la Société coopérative Migros Genève.

UN PROJET DIFFICILE À APPRÉHENDER

« Au tout début du projet, nous ne connaissons pas les acteurs du périmètre et nous allons les découvrir au fil des ans. L’État de Genève, propriétaire des terrains autour de la concession de la gare, va attribuer des droits de superficie à des coopératives. Les

idées changent, le projet évolue », se souvient Hervé Dessimoz, fondateur du Groupe H. « C’était un projet difficile à appréhender, relève Vincent Aeschbacher, chef de projet. De par sa volumétrie, qui mélange l’ancien et le nouveau, avec la construction d’une surélévation et d’une extension souterraine. » En l’occurrence, une galerie marchande qui se déploie sur une surface de 97m de long par 37m de large environ soit une SBP de 3’500m2, et qui offre des connexions directes sur les quais et le parking public. Le projet comprend également la transformation du rez-de-chaussée en porte d'entrée du centre commercial. La rénovation complète des bureaux au 1er étage et enfin la surélévation du Brico Loisirs d’une surface de 5260 m2, avec un immeuble de 26 appartements en PPE de standing.

UN NOUVEAU CŒUR DE VILLE

Avec sa façade principale donnant sur la place de la gare, la surélévation lie le projet au tissu existant, tout en créant une tête d'îlot. Son intégration à la composition urbaine et son mariage des matériaux verre et métal, présents également dans les gares CEVA, contribuent à une lecture architecturale multiple et variée qui fait écho à son environnement.

« Ce bâtiment est le premier contact avec la commune de Chêne-Bourg à l’arrivée par les transports publics. C’est pourquoi nous souhaitions lui donner une identité emblématique. Le travail sur les six façades a été au cœur de nos réflexions », précise Hervé Dessimoz.

© Urban Project-Air Production

DÉFI TECHNIQUE

Dans le prolongement des contraintes organisationnelles (par la multitude d’acteurs), se superposent des contraintes structurelles (par la situation sous deux immeubles de logements de 8 étages), acoustiques (par la proximité avec la gare), règlementaires et techniques (par l’espace réduit dans la transformation et la mise en place d’un système de désenfumage complexe).

Le concept énergétique prévoit la mise en place de deux pompes à chaleur réversibles pouvant fournir à la fois le chaud à l’ensemble (logements et bureaux) et le froid nécessaire au centre commercial, grâce aux 41 sondes géothermiques de 300 m de profondeur chacune.

La conjonction de trois critères – la géothermie, la bonne isolation thermique du complexe et la récupération de l’énergie de la machine du froid commercial – a permis une labellisation au standard Minergie.

DES FAÇADES COMPLEXES

Les façades, à l'image de la complexité du projet, se déclinent en deux matérialités : métal déployé dans des jeux de couleur bronze et verres émaillés de différentes dimensions et de différentes couleurs. Cette solution complexe mais élégante permet d’atténuer le découpage des vitrines du rez-de-chaussée tout en donnant une certaine homogénéité au socle qui devait s’harmoniser avec la

surélévation. L’utilisation du verre a donné une belle cohérence sur l’ensemble des façades visibles depuis l’espace public.

« Le calepinage de ce métal déployé a été particulièrement complexe, relève Mike Baechler, chef de projet chez Progin SA. Nous étions limités en dimensions avec les feuilles de métal selon les zones et les degrés d’ouverture souhaités en fonction de la quantité de lumière que l’on souhaitait laisser passer. L’alignement des angles et des joints a été extrêmement sensible, pour des questions esthétiques d’une part, mais aussi de sécurité. Tout a été très finement étudié par le bureau d’architecture. »

Autre point sensible, la création d’une verrière de plain-pied.

« Les contraintes d’épaisseurs et de hauteurs existantes au-dessus des pavés ne permettaient pas de faire un rebord puisqu’il s’agit d’un lieu de passage. Nous avons dû inventer un système pour y répondre et utiliser un verre spécial capable de reprendre une charge répartie de 500 kg au m2 », précise Mike Baechler. Singulière et atypique, cette réalisation permet par ailleurs un apport d’éclairage naturel pour les espaces commerciaux en sous-sol. L’utilisation du verre au sol entre dans une belle résonance avec le camaïeu de tons et de formes des façades et donne à ce projet un sentiment de mouvement, à l'image des flux des interfaces du site.

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maîtres d’ouvrage

Société Coopérative Migros

Genève

Equalis SA

Représentant au maître d’ouvrage

Urban Project SA

PARTIE LOGEMENTS

MANDATAIRES

Architecte

GROUPE H Architecture et Ingénierie SA

Ingénieur civil

DMC Dessimoz Management Construction SA

Ingénieur CVSE + MCR

Caeli Ingénierie Sàrl

Ingénieur façades

BCS SA

Ingénieur sécurité

Dinges Consulting Sàrl (projet)

CSD Ingénieurs SA (exécution)

Géomètre Cahier PPE

Haller Wasser + partner SA

Géomètre chantier

Heimberg & Cie SA

ENTREPRISES

Échafaudages

Roth Echafaudages SA

Béton et maçonnerie

Induni & Cie SA

Façades ventilées

Progin SA Métal

Étanchéités toits plats

Consortium Etico SA – Borga Toitures SA

Végétalisation toiture

Truchet Jardinier SA

Résine extérieure

HEPTA SA

Revêtements coupe-feu

KB Ignifuge SA

Fire System SA

Isolations thermiques crépies Diteco SA

Installations électriques

SPIE MTS SA

Chauffage Dürlemann Energies SA

Installations MCR

Bouygues E&S InTec Suisse SA

Installations sanitaires

A. Schneider SA

Cuisines PPE

Magenta Home Design SA

Ascenseurs Schindler SA

Plâtrerie et peinture

Moutinho Sàrl

Serrurerie intérieure et extérieure

Hotimetal SA

Autre serrurerie

VHP Métal SA

Menuiserie intérieure

Wider SA

Autre menuiserie Louis Genève SA

Mise en passe et fermeture Baud Tavelli SA

Signalétique Arko Visuel SA

Chapes Chillemi & Cie SA

Paillassons MS Services SA

Carrelage, pierre Gatto SA

Parquets MS Services SA

Nettoyage chantier Multinet Services SA

Curage des canalisations Amoudruz SA

Surveillance chantier UIS Agence de Sécurité Sàrl

Bennes chantier Jaquier Services SA

PARTIE COMMERCES

MANDATAIRES

Architecte GROUPE H Architecture et Ingénierie SA

Ingénieur civil Pillet SA

DMC SA

Ingénieur sanitaire Troger SA

Ingénieur acoustique AAB - J. Stryjenski & H. Monti SA

Ingénieur électricité Zanetti Ingénieurs Conseils SA

Ingénieur environnement HSE Conseils SA

Ingénieur en vibrations Résonance IngénieursConseil SA

Ingénieur gestion déchets et sécurité Ecoservices SA

Ingénieur sécurité incendie Orqual SA

Simulation désenfumage + évacuation Sorane SA

Géomètre Cadastration Heimberg & Cie SA

Géotechnicien De Cérenville Géotechnique SA GADZ SA

Essais au pénétromètre statique Geoprofile GmbH

Mobilité environnement bcph Ingénierie

Hydrogéologue

Hydro-Geo Environnement Sàrl

Vérification de l’impact projet sur le CEVA

Gruner AG

Étude de l’impact étape 2 B + C Ingénieurs SA

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PLACE DE LA GARE à Chêne-Bourg (GE)

“Parce que votre projet est unique.”

Études de flux piétonniers station CEVA

Basler & Hofmann AG

Expertise sécurité Passage gare CEVA et galerie marchande

GESTE Engineering SA

Contrôle installation

sprinkler

Swiss Safety Center SA

ENTREPRISES

Aménagements extérieurs

Consortium HCB PiasioRampini & Cie SA

Sondages

LaboTech Sàrl (armature et béton)

Démolition complète intérieure, excepté partie structurelle HTP, Succursale de Piasio SA

Démontage ventilation

Larini SA

Désamiantage

ECODEFI SA

Isolation conduites B3

Z. Berisa Isolation

thermique

Fermeture provisoire Yves Liardet SA

Démolition gaines

ventilation

Limani Sàrl

Pieux forés tubés

SIF-Groutbor SA

Dispositifs de levage Gilgen Logistics AG

Échafaudages

Roth Echafaudages SA

Béton et maçonnerie

Induni & Cie SA

Façades et dalle de verre Progin SA Métal

Paratonnerre

Hofmann Capt Paratonnerres

Sàrl

Rideaux pare-fumée

Swiss Exutoire Sàrl

Installations électriques

Egg-Telsa SA

Raccordement sas

Energia Électricité SA (FDP)

Cablex SA (Ceva)

Contrôle OIBT

Securelec SA

Exécution d’une sonde test

Augsburger Forages SA

Chauffage et ventilation

Equans Techniques SA

Installations MCR

Bouygues E&S InTec Suisse SA

Installations sanitaires

Troger SA

Ascenseurs, escaliers mécaniques, trottoirs roulants

Schindler SA

Adaptation et entretien monte-charge

Otis SA

Sprinklers D.E.S. Systèmes de sécurité

Peinture intérieure

Diteco SA

Peinture extérieure

Deco-Net Services SA

Plâtrerie

D'Orlando GPI - Gypserie

Peinture et Isolation SA

Serrurerie intérieure, portes métalliques Hotimetal SA

Mezzanine restaurant

VHP Métal SA

Portes automatiques

Gilgen Door Systems SA

Menuiserie intérieure Wider SA

Autre menuiserie

Louis Genève SA

Chapes HEPTA SA

Résines

HEPTA SA

Paillassons

Anhy SA

Enrobé poncé SAS CEVA Walo Bertschinger SA

Carrelage, pierre Consortium Masson & Cie SA –

Seical Sàrl

Faux-plancher

ALL-TEC Aménagements Sàrl

Plancher technique, faux-plafond en métal

M+M Montage et Maintenance SA

Chauffage provisoire de chantier

Krüger + Co AG

Nettoyage chantier

ProNet Services SA

Curage des canalisations

Amoudruz SA

Surveillance chantier UIS Agence de Sécurité Sàrl

LIMANI ENTREPRISE GÉNÉRALE

Dans le cadre du projet de rénovation et d’extension de la place de la Gare, Limani Entreprise Générale a procédé à la démolition des gaines de ventilation dans la partie commerciale du projet. Fondée en 2018 et basée à Lully, dans le canton de Vaud, l’entreprise générale Limani est active dans toute la Suisse romande. Elle intervient pour tous travaux de construction, d’extension et de rénovation en maçonnerie et de démolition, mais aussi dans la pose de sols : carrelage, pierre naturelle et dalle. Son point fort : la pose de dalles sur les balcons. « C’est un matériau très apprécié en extérieur pour sa solidité et sa durabilité », souligne Envers Limani, directeur de l’entreprise.

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Pose de carrelage

Pose de dalle

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Maçonnerie

UNE COMPLEXE REVITALISATION

Le Confédération Centre a constitué un projet de transformation aux nombreuses difficultés. Son emplacement central dans Genève, sa rénovation en site occupé et ses défis structurels ont rendu le projet particulièrement complexe.

texte : Salomé Houllier Binder

photos : Hélène Maria

Construit en 1986, le Confédération Centre s’implante dans le quartier attractif des Rues Basses à Genève. Son gabarit, 110 m de long et 50 m de large, et sa façade en pierre naturelle font de lui une réalisation genevoise majeure de l’époque. Son acquisition par Crédit Suisse en 2018 a été l’occasion d’apporter un nouveau souffle à ce bâtiment devenu vieillissant.

L’objectif visant à moderniser le centre pour le rendre plus attractif a conduit à un réaménagement des espaces intérieurs des zones commerciales et de restauration se trouvant aux deux premiers niveaux de sous-sol, au rez-de-chaussée et aux deux premiers étages. Pensés par les architectes Andreas Ramseier + Associates Ltd, le projet a été mené par Steiner Construction en entreprise totale, entreprise qui avait déjà réalisé le bâtiment d’origine.

DES ESPACES COMMUNS AMÉLIORÉS

Le concept architectural s’est concentré sur l’accessibilité et les circulations, deux éléments clés dans un centre commercial. Le parcours est rendu plus clair et fluide grâce à une succession judicieuse d’éléments distributifs – zones d’entrée, escaliers, escaliers roulants, ascenseurs – qui s’articulent autour d’un large atrium central. Des porte-sas aux deux extrémités du bâtiment marquent les entrées. Elles permettent d’assurer une meilleure isolation thermique mais aussi de contrôler l’accès nocturne

du bâtiment qui était jusqu’à présent accessible et ouvert à toute heure.

Au centre, l’atrium est percé à trois reprises du premier soussol jusqu’au deuxième étage, générant des vues croisées entre les différents niveaux. Les lignes arrondies de ces percements contribuent à une fluidité de la circulation et confèrent à l’espace une ambiance moderne et agréable. Cette ambiance est accentuée par les choix des matériaux. Les galeries distributives sont qualifiées par des plafonds en bois courbe qui se prolongent jusqu’aux façades intérieures des magasins. Au sol des espaces communs, le terrazzo coulé dialogue avec le noir des tôles recouvrant piliers et façades intérieures, apportant une touche plus chaleureuse à l’ensemble.

Les surfaces de magasins ont été quant à elles livrées en gris, puis aménagées au gré des besoins des locataires.

UNE RÉALISATION COMPLEXE

Le chantier a constitué plusieurs défis de taille. L’emplacement central du bâtiment a soulevé de nombreux problèmes d’accès et de place, en particulier pour les livraisons qui ont dû se faire en partie la nuit. De plus, la rénovation s’est faite en site occupé, avec des logements et bureaux aux étages supérieurs ainsi qu’un data center en sous-sol. Les travaux ont donc dû être agendés

afin de produire le moins de nuisances possibles, et des passages sécurisés ont été aménagés dans le chantier afin de garantir l’accès aux niveaux supérieurs et à la brasserie qui est restée ouverte 7j/7.

Le maintien en exploitation a donc constitué un gros défi, notamment pour la restructuration du gros œuvre. En effet, plusieurs percements ont nécessité des travaux de consolidation de la structure en béton. Le nouvel aménagement du centre a amené à scier des dalles et à supprimer des porteurs, en particulier des poutres précontraintes au niveau des planchers. En collaboration étroite avec les ingénieurs civils, des lames de carbone et des dalles précontraintes ont été installées afin d’assurer la stabilité de la structure. De la même manière, l’agrandissement du cinéma et l’aménagement d’un espace de réalité virtuelle a nécessité la reprise de la structure existante en plantant une quinzaine de pieux d’une longueur de 30 mètres sous le niveau du 5e sous-sol.

UNE NOUVELLE VITRINE

La revitalisation du centre a aussi été l’occasion de remettre le bâtiment aux normes et de le rénover énergétiquement, notamment grâce au remplacement des vitrages au rez-dechaussée et au 1er étage. À l’extérieur, la façade de ces deux niveaux a été entièrement déposée afin d’aménager des éléments vitrés sur toute la hauteur ainsi qu’une marquise au niveau de l’entrée principale. Malgré ces ajouts, l’objectif a été de restituer ces deux niveaux à l’identique. Un défi de taille pour la marbrerie Harry Baerlocher SA qui a entrepris un important travail de recherche pour retrouver la pierre et la carrière de l’époque afin de redécouper de nouveaux panneaux de façade.

Le bâtiment possède donc désormais une nouvelle vitrine sur la ville, bien que celle-ci se fonde entièrement dans le dessin existant de la façade. Transparente et courbe, elle redonne du cachet au bâtiment et invite l’utilisateur à explorer le nouveau Confédération Centre.

UNE REVITALISATION ACOUSTIQUE RÉUSSIE

Dans le cadre de la revitalisation de la prestigieuse galerie commerciale Confédération Centre, Gartenmann Engineering a réalisé les études acoustiques globales (planification, suivi d’exécution et mesurages de réception des travaux et des nouvelles installations techniques), ceci conformément aux exigences légales et à celles de confort requises par le maître d’ouvrage. Il faut souligner la qualité acoustique du hall central qui a fait l’objet d’une étude particulière, précisent Ricardo Fleman, chef de projet acousticien senior, et Marie-Charlotte Starck, directrice des succursales de Suisse romande. Un autre enjeu majeur a été la surveillance et le contrôle des nuisances dues au bruit et aux vibrations vis-à-vis des locaux administratifs et des appartements occupés dans le même immeuble pendant toute la durée du chantier.

Entreprise Totale et Générale de référence, Steiner Construction, votre partenaire able pour répondre à toutes les exigences d'un projet de construction en Suisse. Nos compétences englobent la gestion des projets de constructions neuves, les projets de rénovation et de modernisation des bâtiments, les grands projets et les villas haut de gamme, assurant ainsi une approche complète et intégrée pour répondre à tous les besoins de nos clients.

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage

Crédit Suisse AG

Assistant du maître d’ouvrage Wincasa SA

Entreprise totale

Steiner Construction

MANDATAIRES

Architecte

Andreas Ramseier + Associates Ltd

Itten + Brechbühl SA

Ingénieur civil sbing SA

Bureaux techniques – CVS BG Ingénieurs Conseils SA

Bureaux techniques –Électricité MAB – Ingénierie TBS SA

Éclairagiste

a.g Licht GmbH

Ingénieurs sécurité

Dinges Consulting Sàrl

Protectas SA

Acousticien Gartenmann Engineering SA

Assainissement diagnostic des substances polluantes HSE Conseils SA

Géomètre MBC Ingéo SA

ENTREPRISES

Démolition

Marti Construction SA

Échafaudages

Echami Échafaudages SA

Béton – Béton armé Marti Construction SA

Marbrerie – Pierre naturelle Harry Baerlocher SA

Construction en bois Schreinerei Schwab & Partner AG

Montage portes CPFA Montage Sàrl

Façades FAV Montage Sàrl

Couverture FDI PRO SA

Étanchéité

Geneux Dancet SA

Équipements à courant fort

Groupe E Connect SA

Équipements à haute et moyenne tension

Dimag Energie SA

Installation à courant fort et courant faible

Bouygues E&S InTec Suisse SA Novelec SA

Équipements de contrôle d’accès et de vidéo surveillance

Securiton SA

Installations chemin de câbles Novelec SA

Fourniture lustrerie de sécurité APROTEC SA

Protection contre la foudre Léman Paratonnerres Sàrl

Revêtement coupe-feu Agi France

Protection incendie Fire System SA

Installation sprinkler Sprintec Protection Incendie SA

Chauffage, ventilation, MCR Tech Building SA

Isolation de gaine Werner Isolations SA

Travaux de serrurerie, Fabrication de structures, Pose de planchers caillebotis, Sécurisation des gaines techniques Baciu SA

Sanitaire

Bert’eau SA

GVA Sanitaire Sàrl

Portes métalliques

Joux SA

Novoferm Schweiz AG

Ouvrages métalliques courants

Trisax SA

MC Metal Construction SA

Ouvrages métalliques –serrurerie

Forge & Design Suisse Sàrl

Escaliers mécaniques –Trottoirs roulants

Kone (Suisse) SA

Monte-charges Otis SA

Ascenseurs panoramiques EMCH Aufzüge AG

Carrelages

FETAH SA

Dallage en pierre naturelle

DS Construction Sàrl

Dalle en pierre artificielle, Terrazzo coulé Mardeco SA

Chape

Batisols Romandie SA

Sols sans joints Prézioso-Technilor

Plâtrerie IBât Group SA Entegra SA

Peinture

Fastreno Sàrl

Plâtrerie – peinture

P. Piretti SA

Menuiseries intérieures, Portes extérieures métal Portematic SA

Gilgen Door Systems SA

Cloisons en éléments Büwa SA

Plafonds en panneaux de plâtre Entegra SA

Plafonds en bois

Wider SA Montreux

Cloisons vitrées mobile Rosconi Systems AG

Nettoyages ISS Facility Services SA

CES ENTREPRISES ONT PARTICIPÉ À LA TRANSFORMATION DU CONFÉDÉRATION CENTRE, À GENÈVE.

Nos Ateliers

MONTREUX | BUSSIGNY | GENÈVE

Nos Showrooms

BUSSIGNY | CRANS-MONTANA

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Acoustique • Energie Physique du bâtiment

Genève Gartenmann Engineering SA

Route des Jeunes 5 C - 1227 Genève

Tél. +41 22 700 14 59

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Lausanne Gartenmann Engineering SA

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Installations sanitaires depuis 42 ans dans les cantons de Genève et de Vaud

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Administratif Avenue de la Paix Industrie Villas Villa de maître, Cologny Logements Les Ouches (185 logements)

REPENSER L’ADN D’UN SITE INDUSTRIEL

Avec la rénovation du site industriel AgriCo dans le canton de Fribourg, l’ECPF imagine un campus durable où productivité et préservation de l’architecture du passé trouvent leur équilibre.

texte : Aurore de Granier photos : Corinne Cuendet

Imaginé et bâti dans les années 1960, le site AgriCo implanté sur la commune de Saint-Aubin fait aujourd’hui peau neuve.

D’abord racheté par le canton de Fribourg en 2017, ce campus d’envergure s’étendant sur 27,7 hectares de zone d’activité voit sa maîtrise d'ouvrage récupérée en 2022 par l’ECPF (Établissement cantonal de promotion foncière) qui imagine un site industriel se voulant pionnier dans son fonctionnement.

Au cœur de ce projet d’ampleur réside le désir de créer un espace d’exploitation durable qui accueille en son centre le campus Agroalimentaire & Biomasse, leader sur le territoire suisse. Un chantier d’envergure qui connaît dès ses origines de nombreuses embûches liées à l’histoire du site. En effet, AgriCo a hérité de bâtiments protégés pour leur valeur architecturale, notamment en raison de leur structure et leur toiture en U à préserver. Parmi eux, les bâtiments numéros 1710 et 1720 ont été assainis et rénovés, les inscrivant ainsi dans l’époque contemporaine.

REDÉFINIR LES CODES DES SITES INDUSTRIELS

Situé sur un territoire entouré de zones boisées et agricoles, le site bâti au milieu des années 1960 nécessitait une rénovation et mise aux normes globales. Au cœur de ce projet porté par l’ECPF résidait le désir de redéfinir les priorités et les méthodes de fonctionnement des sites de grande envergure pour se projeter dans l’avenir et garantir durabilité et efficience.

« L’objectif de ce projet est de créer un véritable campus au sein

duquel les différentes entreprises et entités présentes peuvent créer entre elles un maximum de synergies et émuler une économie circulaire. Au-delà de ce premier aspect, la question de la durabilité est très présente à AgriCo. Elle se manifeste notamment par un site reposant entièrement sur des systèmes de mobilité douce, et des bâtiments faisant appel aux énergies durables produites notamment par des panneaux solaires ou encore la récupération de la chaleur des entreprises et de la future STEP. C’est un projet qui est arrivé avec de nombreuses complexités, notamment quant à la question de l’équilibre qu’il a fallu trouver entre durabilité, préservation des bâtiments et besoins inhérents au monde de l’industrie », explique Corinne Rebetez, directrice ad intérim et responsable coordination et communication pour l’ECPF.

PRÉSERVER LE BÂTI PRÉEXISTANT

L’un des enjeux majeurs de ce projet résidait au niveau de bâtiments numéros 1710 et 1720. Classés et protégés pour leur qualité architecturale, le projet d’assainissement devait les rendre compatibles avec une activité industrielle tout en préservant leur richesse patrimoniale. « Ces deux bâtiments ont porté leurs lots de difficultés. Il était plus que nécessaire de les remettre aux normes, tant au niveau énergétique, que sécuritaire. La difficulté a alors été d’intégrer les techniques contemporaines dans un bâtiment dont la structure et la toiture ne pouvaient en rien être altérées », commente Susanne Buchs,

responsable de projets pour l’ECPF. La particularité de ces deux bâtiments réside en effet dans leur structure en béton, la trame de leur façade, mais surtout dans leur toiture à la géométrie en U caractéristique. « Pour assurer la préservation de ces bâtiments il a fallu penser leurs nouvelles fonctions et leurs nouveaux besoins dans un cadre contraint, où il y avait très peu de possibilités de toucher à l’enveloppe. Nous sommes parvenus à trouver des solutions, qui ont également été rendues possibles par la structure intérieure du bâtiment à plan ouver », complète Susanne Buchs. Le bâtiment numéro 1710 servant par le passé d’espace de laboratoires, conjugue désormais bureaux, laboratoires scientifiques et laboratoire de cuisine. Trois fonctions qu’il a été possible d’implanter grâce aux plans d’origine aisément modulables. Le bâtiment 1720 servait, lui, par le passé de cafétéria, et retrouve une fonction similaire avec la création d’un restaurant qui sera accessible pour tous les travailleurs du site, mais également, à terme, pour le grand public, au centre d’AgriCo.

LA RECHERCHE D’UN ÉQUILIBRE

La question de la durabilité s’inscrivant directement dans l’ADN du site AgriCo, la problématique des énergies durables s’est rapidement trouvée au centre des préoccupations de l’ECPF. Mais encore une fois ici, les nouvelles technologies lui étant inhérentes se sont heurtées à la structure inaltérable des bâtiments 1710 et 1720. En effet, il était impossible d’installer des panneaux solaires sur leurs toits. Mais cette méthode de production d’énergie – et bien d’autres – a été largement implantée sur le reste du site, permettant d’alimenter les bâtiments protégés. L’environnement immédiat des bâtiments a lui aussi été pensé en termes de durabilité avec la préservation du biotope local et la création d’un environnement de travail où les secteurs industriels côtoient des espaces verts abondants. Un équilibre se devait alors d’être atteint entre les exigences inhérentes à ce domaine d’activité et les problématiques contemporaines. Un pari réussi pour AgriCo qui semble donner l’exemple pour une industrie plus respectueuse de l’environnement, sans jamais impacter négativement la qualité des espaces de travail ni la productivité du site.

ISI, EXPERT EN SÉCURITÉ INCENDIE

Fondée il y a dix ans, l’entreprise ISI Ingénierie Sécurité Incendie est active dans la protection incendie des bâtiments ainsi que l’ingénierie de la sécurité incendie. Composée de huit employés, dont cinq ingénieurs, la société met son expertise au service de nombreux projets en Suisse romande. La particularité d’ISI ? Des projets optimisés au niveau de la sécurité, des coûts de construction, et surtout de la maintenance. Lors de son intervention sur le projet AgriCo, ISI a collaboré avec les architectes pour sécuriser ces bâtiments anciens et classés. Des études au niveau du sous-sol et des structures face au risque incendie ont été effectuées (réduction des besoins de protection passive), et des solutions pour les chemins de fuite dans de grands locaux techniques existants, mais présentant des risques faibles, ont été mises en place.

CES ENTREPRISES ONT PARTICIPÉ À LA RÉNOVATION DE DEUX BÂTIMENTS DU SITE

ISI Sàrl Votre partenaire pour tous vos projets de protection incendie et d’ingénierie de la sécurité incendie dans toute la Suisse romande !

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INDUSTRIEL AGRICO, À SAINT-AUBIN.

LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage

Etablissement cantonal de promotion foncière ECPF

MANDATAIRES

Planificateur général et architecte

Atelier d'architectes

Charrière-Partenaires SA

Ingénieur civil

VBI ingénieurs Fribourg Sàrl

Ingénieur en chauffage et ventilation

Aebitech SA

Ingénieur sanitaire Duchein SA

Ingénieur électricité Open-ing SA

Ingénieur physique du bâtiment Effin'Art Sàrl

Ingénieur façade BCS SA

Ingénieur spécialiste AEAI

ISI - Ingénierie et Sécurité

Incendie Sàrl

Géologue

ABA-GEOL SA

ENTREPRISES

Diagnostic polluants des bâtiments

ABA-GEOL SA

Sondages

IMP Bautest SA

Défrichage

AGRIBOIS Sàrl

CES

Démontage radiateurs et pose

pompes

Claude Marchand SA

Démolition et Désamiantage Fracheboud SA

Location pompes relevage eaux Noesberger Machines SA

WC de chantier Ca-Balaie.com SA

Echafaudages Fasel Échafaudages SA

Maçonnerie

Implenia Suisse SA

Construction métallique

R. Morand et Fils SA

Façades en bois-métal

Progin SA

Prototype façade

Gindraux Fenêtres SA

Etanchéité de toiture plate

Geneux Dancet SA

Vitrages de toits plats

ISBA SA

Revêtements coupe-feu Fire System SA

Installations électriques

Groupe E Connect SA

Contrôle installations

électriques

Cinelec SA

Détection incendie Securiton SA

Antennes wifi Etablissements Techniques Fragnière SA - ETF

Installations de chauffage et refroidissement Hälg & Cie. SA

Raccordement provisoire SINEF SA

Installation de ventilation Climagel SA

MCR

Bavatech Sàrl

Installations sanitaires Savarioud SA

Agencement de cuisine

Bloechle Cuisines SA

Plâtrerie et isolations Michel Riedo & Fils, Gypserie-Peinture-Papiers Peints SA

Ouvrages métalliques Ateliers Firmann SA

Portes intérieures en métal Rieder Systems SA

Serrurerie Dubey constructions Sàrl

Menuiserie portes

Marobag Romandie SA

Système de verrouillage

Allegion International SA

Interflex

Quincaillerie Besson SA

Cloisons amovibles Schwab SA

Travaux de chapes Frutiger SA

Revêtement de sols

Weiss + Appetito SA

Carrelages

Godel Sols SA

Dalles terrazzo

ATELIER N.B + STEINHAUS, Noah Bischof

Plafond métallique

Plafonmetal SA

Peinture

Ziggy Peinture Sàrl

Nettoyage du bâtiment Honegger SA

Conseils en restauration

LAB CONSULTING Sàrl

Spécialiste cuisine professionnelle

LAMA Architecture Sàrl

Géomètre Geosud SA

Chambres froides et congélation

Leader Froid Arc Lémanique SA

Système anti-chutes

SpanSet SA

Travaux de jardinage

PROPAYSAGES SA

Curage canalisations

KFS Service de canalisation SA

Surveillance chantier Securitas SA

Honegger SA

Route de la Gruyère 8, 1700 Fribourg +41 26 424 16 05 fribourg@honegger.ch | honegger.ch

CONSTRUCTIONS MÉTALLIQUES

Route de l’Aérodrome 23 - CH-1663 Epagny

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UN NOUVEL ÉCRIN CULTUREL POUR GENÈVE

Après deux ans de travaux, la salle de spectacle Cité Bleue a fait peau neuve. Système acoustique innovant et versatilité caractérisent cette complexe rénovation.

texte : Aurore de Granier

photos : Corinne Cuendet

C’est une histoire qui écrivait ses premières lettres il y a maintenant neuf ans. Construite en 1968, la salle de concert installée au cœur de la Cité Universitaire de Genève nécessitait une rénovation afin de connaître un nouveau souffle. Un projet d’envergure porté par les membres de la Fondation de la Cité Bleue Michèle Trieu et feu Claude-Victor Comte, qui sollicitent alors deux architectes, mais aussi deux amis, Stéphane Agazzi et Pierre Bosson.

« Je crois que l’on peut dire qu’ils étaient tous les deux très malheureux de voir cette salle dépérir, nous explique Stéphane Agazzi. Le projet avait alors pour ambition de donner une nouvelle vie à la salle. Mais au départ, sa fonction future n’était pas définie. Ce n’est qu’une fois le projet entamé, les recherches de fonds ayant débuté auprès des différents mécènes, que le maestro Leonardo Garcia Alarcón les a rejoints. En tant que spécialiste de la musique baroque, cette salle intimiste était idéale pour mener à bien ses projets culturels. Il devenait alors notre client utilisateur, et nous pouvions commencer à penser la salle dans l’objectif de répondre à ses besoins ». Les premières années du projet sont alors consacrées à la recherche de financement et à une soumission du projet à l’administration qui valide sa restauration. Les travaux démarrent en janvier 2022 avec une date de remise

imposée, la saison culturelle de la nouvelle Cité Bleue devant débuter au 10 mars 2024.

UN CHANTIER COMPLEXE : LES DÉFIS DE LA RÉNOVATION

Dès le départ, c’est l’option de la rénovation qui l’emporte sur la destruction et le bâti neuf. Une décision informée à la fois par la volonté de préservation de la fresque monumentale qui orne la façade de la salle de spectacle, mais aussi motivée par la simplicité administrative de cette option. Le chantier se révèle, lui, d’une grande complexité. « Notre délai était très court, et nous n’avions pas d’autre choix que de le respecter. Le défi était alors d’intégrer des normes datant de 2020 à un bâtiment des années 1960 à la géométrie complexe. Au premier coup d’œil il semble rectiligne, mais nos mesures et nos plans ont dû évoluer tout au long du projet pour s’adapter à un bâti loin d’être simplement fait de lignes droites », raconte Pierre Bosson. La salle était vétuste et a réservé tout au long du chantier de mauvaises surprises. Au final, seules les dalles fondatrices en béton, celle soutenant les gradins et celle des balcons, ont pu et dû être conservées car vitales à la statique du bâtiment. Les toitures ont dû être remplacées, non conformes aux normes d’isolation acoustique et thermique, d’incendie et de statique pour un théâtre. Pour encore augmenter

les difficultés sur le chantier, les accès à l’intérieur de l’espace étaient plus que limités. « Nous n’avions que deux petites portes à notre disposition. Au moment de retirer le toit nous avons pu transporter par grue des pelleteuses et du matériel lourd, mais les conditions de travail étaient très complexes. Il faut imaginer un espace restreint, entre la dalle de soutènement et les gradins, où des échafaudages devaient sans cesse être montés et démontés pour permettre de travailler aux différents niveaux. Ce fut sans aucun doute l’une des plus grandes contraintes du chantier », complète Pierre Bosson.

UNE TECHNOLOGIE DE POINTE AU SERVICE DE LA MUSIQUE

Pour Pierre Bosson et Stéphane Agazzi, il s’agit de leur première intervention sur une salle consacrée à la musique. Dès le départ, ils comprennent que s’entourer de mandataires experts dans cette pratique est capital pour assurer la qualité de la nouvelle Cité Bleue. Un acousticien est donc rapidement intégré au projet, Nicolas Gallaud, du bureau Archac, rejoint par la suite par le scénographe Philippe Warrand du bureau Artsceno. « Nous entourer de ces spécialistes nous a permis de conférer à la Cité Bleue une qualité hors du commun pour une salle limitée à 300 places. Parmi les modifications au projet que leur expertise a apportées, on compte notamment la transformation de la toiture

qui a été réclamée par l’acousticien. En effet, l’ancienne était trop perméable aux bruits extérieurs, et la meilleure protection phonique étant la masse, nous l’avons remplacée pour une toiture en béton à structure en acier », précise Pierre Bosson. La question de l’acoustique a également été cruciale dans l’orientation du projet culturel. Les propositions de Nicolas Gallaud et Philippe Warrand ont en effet permis de donner une nouvelle dimension au projet culturel par l’intégration du système de sonorisation Constellation. Une technologie américaine qui rend possible la tenue de nombreux événements culturels, au-delà des concerts de musique baroque. En effet, ce système permet une adaptation acoustique de la salle au style de musique joué, mais aussi aux conférences, ou encore aux projections prévues sur le grand écran installé sur la scène. Une versatilité qui se retrouve également au niveau de la fosse d’orchestre réglable en hauteur, une première pour une salle de si petite envergure. Au-delà de la salle de spectacle, les architectes ont également repensé le sous-sol de la Cité Bleue, comprenant des locaux de stockage, à la température et à l’humidité contrôlée pour la conservation des instruments anciens, un monte-instruments, une salle de chauffe, des loges, et enfin un bar au rez-de-chaussée inférieur qui vient compléter ce nouveau bijou culturel du canton de Genève.

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LISTE DES MANDATAIRES ET INTERVENANTS

Maître d’ouvrage Cité Universitaire

MANDATAIRES

Architecte A&HM Architectes SàrlStéphane Agazzi

Pierre Bosson Architectes Sàrl

Ingénieur civil

Thomas Jundt Ingénieurs Civils SA

Ingénieur électricien Betelec SA

Ingénieur CVC

srg | engineering

RG Riedweg et Gendre SA

Ingénieur sanitaire Zanini V. Baechli P. et Associés IngénieursConseils SA

Thermicien Estia SA

Acousticien Archac Architecture et Acoustique SA

Experts polluants

DG Expertise SA

Géomètre HCC ingénieurs géomètres SA

Protection incendie Richard Conseils & Associés SA

Scénographie Artsceno Sàrl

Ingénieur transports Citec Ingénieurs-Conseils SA

ENTREPRISES

Échafaudage

Merc’Alu Sàrl

Démolition, désamiantage Orllati SA

Maçonnerie Orllati SA

Chauffage provisoire Suter Romandie SA

Chapes Prochape Sàrl

Résines Orllati SA

Automatisation de portes Record Türautomation AG

Couverture Genolet Toiture Concept SA

Exutoire

Baud & Fils Sàrl

Revêtement coupe-feu Fire System SA

Isolation périphérique DC Santos Sàrl

Électricité SPIE MTS SA

Paratonnerre

Léman Paratonnerres Sàrl

Motorisation de portes Dormakaba Schweiz AG

Chauffage et ventilation Mino SA

Sanitaire

Martin Sanitaires SA

Cuisine

CSB Cuisines Sàrl

Ascenseurs AS Ascenseurs SA

Serrurerie

AAV Contractors SA

Portes intérieures bois Andre Stalder SA

Miroiterie Concept Verre – P. Hoeltschi

Cylindres de sécurité

Multi Access Control Sàrl

Plâtrerie, peinture René Steiner SA

Carrelages

Jacques Masson SA

Parquets Montefusco & Fils SA

Nettoyage Serconet SA

Suivi racinaire

Entre Terre et Ciel Sàrl

Réseaux scéniques Inytium

Sonorisation Tonspur AG

Équipements scéniques

Baudin Châteauneuf Swiss

Menuiserie

Schreinerei Schwab System AG

Fauteuils

Kleslo

Paysagiste Joseph Menu SA

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MINIMAX SA

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▸ Automatisme du bâtiment

Genève +41 (0) 22 884 52 00

Vaud +41 (0) 21 805 53 09

Valais +41 (0 )27 723 34 34

Mino SA info@mino.eu

ENTREPRISES

Pour construire, rénover, aménager ou entretenir, les entreprises de proximité sont à même de répondre avec efficacité et disponibilité.

SOLARWALL, L’ARCHITECTURE PHOTOVOLTAÏQUE INTÉGRÉE

Créée il y a maintenant près de dix ans, la société Solarwall réalise des façades photovoltaïques sur tout le territoire suisse. Elle conçoit, pose et s’occupe également de la maintenance de ces façades. Son expertise l’amène à collaborer au quotidien avec des cabinets d’architecture désireux d’insuffler à leurs projets, neufs ou réhabilités, une dimension durable. « La particularité de Solarwall réside dans le caractère sur mesure de nos projets. Chacun d’entre eux est différent, et notre rôle est de nous adapter aux demandes des architectes, à leurs attentes, tant pratiques, techniques, qu’esthétiques, dans la réalisation de leurs façades photovoltaïques », explique Pierre-Olivier Cuche, fondateur et directeur général de l’entreprise. Pour garantir un résultat qui satisfera les architectes dans des projets de moyenne et grande envergure, les experts de Solarwall interviennent dès le départ, lors de la phase d’avant-projet. Ils effectuent alors des études de faisabilité, mais calculent également le potentiel de production d’énergie d’une façade. Travaillant uniquement sur mesure,

l’entreprise n’est liée à aucune marque ni aucun produit, réalisant elle-même ses panneaux photovoltaïques. Pour accomplir ses réalisations, Solarwall bénéficie du soutien de nombreuses entreprises partenaires, concernant la technique électrique, mais aussi la structure métallique et le montage, dans la majorité des cas confiés à l’entreprise Fatem.

Comme nous l’explique Pierre-Olivier Cuche, les façades en panneaux photovoltaïques comptent de nombreux avantages : « Il s’agit certes d’un investissement au départ pour notre mandataire, mais ces façades sont les seules qui permettent à la fois de produire de l’énergie et de générer un bénéfice. De plus, la Suisse fait face à la problématique d’une production par panneaux photovoltaïques trop peu élevée en hiver. Ces façades sont une solution pour augmenter significativement la production et ainsi s’inscrire dans une démarche plus durable. » solarwall.ch

THERM-CONTROL ÉCONOMIES D’ÉNERGIE ET CONFORT

Le système Therm-Control de Nussbaum permet de régler la température dans chaque pièce de manière individuelle.

En plus d’apporter un confort accru, Therm-Control permet de réaliser des économies d’énergie conséquentes. Grâce à une technique de mesure précise et à un algorithme intelligent et auto-adaptatif, le système réduit la consommation d’énergie du chauffage au sol jusqu’à 20 % par rapport à une commande thermostatique classique. Et contrairement à ce qui se passe avec les thermostats d’ambiance classiques, il n’y a pas de dépassement de la température.

En 2017, Kilian Wenger, roi de la lutte 2010, a l’opportunité de racheter le bâtiment scolaire Horboden de la commune de Diemtigen . Il décide d’y créer quelques appartements familiaux de bonne qualité. Le chauffage au sol des six appartements qu’il a installé est régulé par le système Therm-Control de Nussbaum. La régulation dans chaque pièce contrôle chaque circuit de chauffage individuellement, afin d’obtenir exactement la température requise.

Les locataires profitent ainsi d’une température ambiante stable et d’un confort élevé. nussbaum.ch

LE GROUPE CHUARD

Fondé il y a 50 ans, le groupe familial Pierre Chuard rassemble sous son nom plusieurs entités se spécialisant dans divers domaines de l’ingénierie.

Les trois antennes Chuard Ingénieurs, possédant des succursales sur les cantons de Genève, Fribourg et Vaud, où se trouve son siège social, se spécialisent dans les installations CVC (chauffage-ventilation-climatisation). Un premier volet de son expertise qui se voit complété par un bureau spécialisé dans l’ingénierie sanitaire, ainsi qu’une branche se focalisant sur la physique du bâtiment et le concept énergétique.

Présents dès les premières étapes du projet, les experts du Groupe Chuard conseillent architectes, maîtres d’ouvrage et mandataires publics dans la réalisation des concepts et leur mise en œuvre. Intervenant sur des chantiers de logements, de locaux commerciaux, de sites industriels, mais aussi sur des projets spéciaux, les 70 collaborateurs du groupe travaillent actuellement sur deux chantiers d’envergure : la tour Swissquote de Gland, et le centre sportif de Verbier, tous deux en développement. chuard-ing.ch

MARTI CONSTRUCTION, EXPERT EN TRAVAUX SPÉCIAUX

Acteur incontournable des travaux spéciaux jouissant d’une forte croissance dans les cantons de Genève, Vaud et Valais, Marti Construction couvre l’ensemble des compétences s’y référant : pieux, parois moulées, berlinoises, palplanches, ancrages, parois clouées, micropieux, rabattement de nappe et étaiement.

Son équipe spécialisée jouit d’une bonne image auprès de ses clients pour son accompagnement tout au long du projet mais aussi sa réactivité, son expertise et le respect de ses engagements. La réputation de l’entreprise s’est notamment construite sur la réalisation de projets complexes, sensibles et singuliers ayant fait l’objet de propositions innovantes. Parmi les chantiers réalisés par Marti Construction, trois d’entre eux se distinguent par leur complexité : la Tour Malley Phare, à Prilly, le magasin IKEA de Riddes et le mur des Épinettes pour le compte des CFF. Délai record, espace de travail exigu, maintien de l’activité durant les travaux, sont autant de défis que l’entreprise a relevés sur ces trois chantiers, et tant d’autres. martisa.ch

OMBRAGE SUR MESURE

Dans ce projet d’agrandissement de l’école de Belfaux, conçu par l’atelier March en collaboration avec Chablais Fischer Architectes, deux bâtiments s’implantent autour de l’ancienne école de 1901 pour créer un hameau dédié à la petite enfance.

Les façades pliées jouent avec la lumière et sont associées à des pans de toitures asymétriques. La position des fenêtres brouille les pistes en ne donnant pas une lecture claire des niveaux. Ces dernières, de dimensions différentes, offrent une multitude d’ouvertures différentes sur le monde. Afin d’offrir le meilleur cadre d’apprentissage possible, les ouvertures ont été équipées par Kästli Stores de stores à bras latéraux cintrés Sunline 6350 en tissu microperforé Screen, intégrés dans des consoles spéciales. kaestlistoren.ch

© Kästli Stores

© Kästli Stores

OBJET

● Immeuble Montréal

MAÎTRE D’OUVRAGE

● Conseil Œcuménique des Églises

ARCHITECTE

● group8 sàrl

PRODUIT

● 205 stores du type SUNLUX® 6016

Kästli & Cie SA

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Menuiserie intérieure – Eléments coupe-feu

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www.brmi-sa.ch

Vos « désoucieurs » en matière de déchets

Métaux ferreux et non ferreux • Papier • Verre

Plastiques

Métaux ferreux et non ferreux • Papier • Verre • Plastiques

• Déchets industriels et de chantier • Démolition d’ouvrages métalliques

• Déchets industriels et de chantier • Démolition d’ouvrages métalliques • Gestion de déchets • Transports

• Gestion de déchets • Transports

Métaux ferreux et non ferreux • Papier • Verre • Plastiques

• Déchets industriels et de chantier • Démolition d’ouvrages métalliques

• Gestion de déchets • Transports

Goutte Récupération SA

Récupération

Récupération SA

www.goutte.ch

Goutte Récupération SA

Route d’Yverdon 20 1026 Echandens

Goutte Récupération SA

Route d’Yverdon 20 1026 Echandens

Tél. 021 623 21 21

Tél. 021 623 21 21

Route d’Yverdon 20 1026 Echandens

Mail info@goutte.ch

Mail info@goutte.ch

GOUTTE RÉCUPÉRATION

LA VALORISATION DES MATÉRIAUX DEPUIS CINQ GÉNÉRATIONS

Active dans le domaine du commerce de métaux, de matériaux, de déchets et dans le transport de choses, la famille Goutte n’a pas attendu la vague du réemploi pour valoriser les matériaux.

La récup’ est dans l’ADN de la famille depuis quatre générations, et la cinquième est en passe de reprendre le flambeau avec Valentin. Si l’entreprise a commencé grâce à un seul homme, Antoine, l’arrière-grand-père arrivé en Suisse en 1883, le groupe Goutte compte aujourd’hui une centaine de collaborateurs. Actif sur trois sites, Échandens, Sévaz (FR) et le Mont-sur-Lausanne, le groupe traite chaque année quelque 60 000 tonnes de matériaux « dont plus de la moitié est recyclée », se félicite Gilles Goutte, directeur.

DU CHANTIER À LA DÉMOLITION

Passée maître dans l’art de revaloriser ce qui peut l’être, Goutte Récupération apporte conseils et idées pour gérer les déchets,

que ce soit sur un chantier, dans le cadre d’un démontage ou auprès de communes. La société dispose aussi d’un service logistique de transport par toutes sortes de moyens (camiongrue, multi-lift, camion-poubelle) et procède à des démontages dans le cadre de transformations de bâtiments, barrières, ascenseurs, chaudières, ponts ou citernes.

« Bien des matières sont recyclables, constate Gilles Goutte. Et notre travail consiste à les rendre “ consommables ”. Cela passe par un tri plus fin qui peut être très avantageux pour nos clients. » Pour ce faire, Goutte Récupération met également au service des entreprises, à l’année ou temporairement, une équipe de spécialistes à même de gérer la qualité des matières premières sur place. goutte.ch

Les panneaux isolants Flumroc

Génération

sont réalisés avec un liant naturel composé principalement de matières premières durables. Ils ont été distingués par le label indépendant et exigeant Cradle to Cradle Certified® Gold.

LES AVANTAGES ÉCOLOGIQUES DE LA LAINE DE PIERRE

Très efficaces sur le plan énergétique, les produits en laine de pierre Flumroc sont une véritable contribution à la rénovation et à la construction écologique.

Les produits de laine de pierre de Flumroc sont fabriqués avec une matière première totalement naturelle, sans adjonction de produits ignifuges. La laine de pierre Flumroc est utilisée pour l’isolation thermique ainsi que la protection incendie et phonique. Elle affiche par ailleurs une longue durée de vie et ses propriétés restent intactes pendant des décennies.

ÉCONOMIE CIRCULAIRE ET ÉNERGIE GRISE

Flumroc est à même de réutiliser tous les déchets de production et de chantier ainsi que la laine de pierre récupérée lors des déconstructions sous forme de matière première. Cette laine de pierre récupérée remplace parfaitement la matière première naturelle dans le processus de production, permettant ainsi de

préserver l’environnement grâce à une diminution des déchets. À l’inverse de ce qui se passe avec le recyclage conventionnel, la qualité des matières premières est ici préservée. Il est ainsi possible de réutiliser la vieille laine de pierre comme matière première pour de nouveaux produits sans perte de qualité. Par ailleurs l’énergie nécessaire à la fabrication de la laine de pierre est compensée par les utilisateurs après un bref laps de temps, car la laine de pierre leur permet de consommer moins de ressources pour se chauffer. Avec le nouveau procédé de fusion, Flumroc a besoin de moins d’énergie pour produire de la laine de pierre et réduit ainsi encore davantage sa consommation d’énergie grise. On ajoute à cela les circuits courts : les trajets de transport de la laine de pierre Flumroc sont courts ; fabriquée en Suisse pour la Suisse. Résultat : une empreinte écologique moins importante et des chaînes de distribution sûres. flumroc.ch

Certification Cradle to Cradle Gold pour la Génération FUTURO

de la

FUTURO

BÂLE

SIGNE DES TEMPS : PROJETS RÉCENTS DU PRIX MASTER ARCHITECTURE DE LA SIA

L’exposition offre un aperçu unique de l’avenir de l’architecture suisse en présentant les projets lauréats des deux éditions précédentes (2022, 2023) du concours national de mémoires de master. Outre les projets de construction conventionnels, les étudiants d’aujourd’hui s’engagent de plus en plus dans des pratiques participatives, des transformations territoriales et des formats performatifs. Nombre d’entre eux utilisent une définition élargie de l’architecture qui va au-delà du bâtiment lui-même et aborde le paysage, l’agriculture, l’aménagement du territoire, les nouvelles technologies de construction et de transformation des bâtiments, ou encore la protection du patrimoine.

S AM sam-basel.org

Du 25 mai au 25 août

GENÈVE

SOUTENIR.

VILLE, ARCHITECTURE ET SOIN

Sous la codirection de la philosophe Cynthia Fleury et du collectif d’architectes SCAU, la manifestation interroge l’histoire du soin, « des lieux et des architectures qui nous tiennent et nous soutiennent, plutôt qu’ils nous détiennent ou nous contiennent ».

Les Hôpitaux universitaires de Genève et l’Hôtel-Dieu de Paris ouvrent l’exposition. Suit une série de portraits de lieux et de territoires, habités ou non, relus sous le prisme du « care », de la santé et de la sollicitude au travers de différentes disciplines médicales, urbaines, philosophiques, artistiques… Ces rapprochements dessinent alors une cartographie inédite, analysée au travers d’actes fondateurs ou d’architectures emblématiques.

PAVILLON SICLI pavillonsicli.ch Jusqu’au 2 juin

LAUSANNE

OÙ EST LA RIVIÈRE ?

RÉCITS AUTOUR DE LA RIVIÈRE DU FLON

Au travers de documents d’époque et de photomontages, l’exposition retrace l’histoire de la rivière lausannoise, aujourd’hui invisible et méconnue, pour imaginer sa reconstruction dans la ville. Cette « utopie réaliste » sera le sujet principal de l’exposition. Le collectif Affluent démontre qu’il est aujourd’hui possible de reconstruire la rivière du Flon sans creuser profondément ni démolir de bâtiments existants. Pendant quatre semaines, l’exposition sera accueillie dans différents lieux de la capitale vaudoise et sera ponctuée de rencontres, débats, balades et performances.

LIEUX MULTIPLES

collectifaffluent.ch

Du 4 mai au 1er juin

HI TECH LOW TECH

L’exposition part du postulat que tout bâtiment conçu selon les principes architecturaux actuellement dominants est « zombie », non vivant, car basé sur des technologies et énergies qui seront bientôt épuisées ou trop coûteuses pour la planète. En sortant la technologie du spectre de l’innovation, l’exposition s’intéresse à des techniques issues de cultures hybrides, localisées, vivantes, basées sur des savoirs et des savoir-faire – entre ingénieur et bricoleur –qui se transfèrent et se contaminent entre disciplines et groupes sociaux. Ni high-tech ni low-tech, ces expériences forment un échantillonnage d’approches minoritaires, mais fertiles, pour revoir en profondeur notre rapport au bâti et au projet.

ARCHIZOOM

epfl.ch/campus/art-culture/museumexhibitions/archizoom/ Jusqu’au 13 mai

ZURICH

TATIANA BILBAO ESTUDIO – UNE ARCHITECTURE POUR LA COMMUNAUTÉ

L’agence d’architecture mexicaine conçoit depuis plus de vingt ans des projets renommés à l’échelle internationale et tient toujours compte des paramètres locaux. Construire de façon durable signifie traiter l’environnement avec responsabilité et empathie. L’aspect social de l’architecture et la collaboration avec divers acteurs sont au cœur de la pratique de Tatiana Bilbao Estudio. L’équipe pluridisciplinaire mène des recherches détaillées, et la phase de projet s’appuie sur des collages et des dessins à main levée. Conçue comme un immense collage, l’exposition révèle le potentiel d’une architecture qui défend une approche sensible des gens et des ressources naturelles.

MUSEUM FÜR GESTALTUNG museum-gestaltung.ch Jusqu’au 2 juin

CONGRÈS/ CONFÉRENCES

BIENNE

JOURNÉE DE LA CONSTRUCTION

BOIS BIENNE 2024

Sous le titre « Construire avec du bois ’24, ’30, ’40 : quoi, comment et après ? », la manifestation se concentrera à la fois sur le court terme et le long terme. La Journée de la construction Bois Bienne 2024 accordera beaucoup d’espace aux inputs, aux discussions et aux échanges personnels avec tous les architectes et ingénieurs impliqués dans la construction bois, les entreprises, les promoteurs immobiliers et autres intéressés. Une exposition spécialisée complètera et soutiendra la manifestation par le biais d’un aperçu des développements de produits et des solutions de mise en œuvre concrètes.

PALAIS DES CONGRÈS bfh.ch

Jeudi 2 mai, de 8h à 16h25

ISOLER AVEC LAINE DE MOUTON

Décomposition du formaldéhyde Neutralise les toxines telles que le formaldéhyde par la dégradation dans la fibre de laine de mouton. Nos panneaux isolants sont indéformables et permettent une pose efficace.

Possibilités de montage Isolation du toit, plafonds, planchers, parois en bois entre et sur les chevrons.

Tresses d’isolation de 10 à 30 mm utilisables pour les fenêtres et les portes.

Grâce à un enroulement innovant, la tresse se déroule facilement et ne se noue pas.

Indice d‘incendie 5.2 difficilement inflammable.

Équipé d‘une protection contre les mites . Le meilleur rapport qualité/prix de Suisse. Commandez dès maintenant auprès du grossiste en Suisse.

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