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Drone, la photo au grand air
É D U C AT I O N
Les émissions de télé en raffolent, les photographes aussi. Le drone est tendance, mais où en est la législation le concernant ? Stéphane Guiborel, gérant d’une entreprise de drones, aide les débutants à se lancer sur le nouveau marché de la prise de vue aérienne. Texte : Cathy Dogon
OÙ SE FORMER ?
Stéphane nous entraîne au milieu d’un terrain de pétanque. Un Phantom 1 dans les mains, il nous fait réviser. « Dans quel scénario sommes-nous ? Quelles précautions de sécurité faut-il prendre avant de voler ? » Après réflexion, les cinq stagiaires se complètent pour répondre : « Nous sommes en agglomération, les règles du scénario S3 s’appliquent. Il faut voler à vue : le drone doit se trouver à moins de 100 mètres du télépilote. Et à 150 mètres au maximum en hauteur. » Le formateur pose le drone au milieu de la zone, allume la télécommande et démarre l’engin. « Les commandes au centre, et on met les gaz, allez ! » Stéphane Guiborel forme, filme et fabrique. Il vit drone. Il est le gérant de Drony, entreprise qu’il a créée en 2012 en complément de son agence de communication. « Il y a beaucoup de demandes pour des prises de vue aériennes », explique-t-il. Sollicité par des équipes de tournage pour le cinéma, par des constructeurs pour filmer l’avancée de leur chantier ou pour des expertises comme des diagnostics de toiture, il est très demandé. « Le marché est en pleine expansion, il y a encore de la place pour tout le monde et dans tous les secteurs », ajoute-t-il. En toute logique, c’est son business ! Les cinq stagiaires sont d’ailleurs venus à Cormeilles-en-Parisis, dans le Val-d’Oise, pour ça. Qu’ils soient là pour une reconversion professionnelle, en tant que journalistes ou pour se perfectionner, ils ressortiront tous avec une déclaration de niveau de compétence (DNC), un diplôme pratique reconnu par la Direction
générale de l’aviation civile (DGAC) qui autorise la prise et la vente d’images aériennes, après deux jours de formation. Chaque entreprise agréée est habilitée à former à la pratique du drone, elle doit le spécifier dans son MAP (Manuel d’activité particulière), un carnet de bord des activités effectuées en drone durant l’année, et préciser le contenu de la formation. 10 HEURES POUR SAVOIR VOLER
Entre deux phases théoriques et administratives, les élèves se perfectionnent : le drone se stabilise et les cinq novices commencent à apprécier. Stéphane équipe un engin d’une caméra et pose un écran sur un trépied face au groupe. Le premier se lance : « Ah ! C’est plus simple ! » Avec la vision en temps réel de la caméra, il est plus facile de diriger le drone. Les stagiaires s’affranchissent peu à peu des commandes et trouvent des mécanismes naturels. Mais tous sont d’accord sur un point : « Ce n’est pas avec ces formations que l’on apprend à voler, mais ça pose les bases. » « Il faut au moins 10 heures de vol pour savoir voler, répond Stéphane, et 10 heures de vol, c’est énorme quand on sait qu’une batterie se décharge en 12 minutes. » Ses conseils sont tout de même les bienvenus. « Au départ, on formait des initiés qui venaient avec leur propre drone, mais on s’est rendu compte qu’ils avaient acquis des mauvais réflexes et que tout était à reprendre. » Et il y a un bagage théorique à avoir, comme le dit souvent Stéphane, « pour
À Cormeilles-en-Parisis (95), Drony dispense deux sessions de cours par mois. Celles-ci durent deux jours et coûtent 1 700 euros (hors taxes).
faire du drone, il faut aimer la www.drony.fr paperasse », car chaque vol doit À Baix (07),Techni-drone être autorisé par est spécialisé dans la la préfecture… formation de drone. Après quelques déPlusieurs stages sont marches adminisenvisageables en tratives, le passage fonction du niveau : apprentissage classique du brevet théorique ou perfectionnement, ULM – l’équivalent théorique. Comptez du code de la route 2 900 euros TTC pour pour voler avec de 10 jours de formation. petits engins – et le www.techniversement de moins drone.com de 10 000 euros, les cinq novices Le CFAD, Centre viendront grossir de formation et les rangs des d’apprentissage du drone, situé à Tomblaine 400 entreprises (54), organise plusieurs habilitées à masessions de cours, dont nipuler le drone un stage de 11 jours pour en France. « C’est toute personne ayant plus très abordable de 16 ans à 3 230 euros (hors taxes). pour une création www.cfad.fr d’entreprise, explique le gérant de Drony, mais il faut se spécialiser. C’est difficile de se lancer, surtout si on est tout seul. » Car, au-delà du drone, il faut avoir des capacités artistiques pour filmer et des notions de modélisme pour bricoler son engin. Rien que la prise d’images nécessite un pilote et un cadreur (monteur).